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Il y a 150 ans cette semaine, le lundi 26 octobre 1863, une poignée de passionnés se réunissaient dans un pub londonien, le Freemasons’ Tavern, pour fixer quelques règles communes de jeu. La première fédération de football au monde, la Football Association, était née et le football moderne avec.

Suite de la première partie.

Le Freemason's Tavern

Le Freemasons' Tavern

1863, an zéro : naissance de la FA et des premières Lois du jeu

Ebenezer Cobb Morley est un avocat de 32 ans et un joueur émérite. En tant que président et capitaine du club londonien de Barnes, il a contacté l’hebdomadaire sportif Bell’s Life pour suggérer la création d’une instance dirigeante et proposer de nouvelles règles destinées à sortir le football de l’ornière. Il met en exergue le succès de la codification du cricket un siècle plus tôt, ainsi que celle du baseball. Le journal approuve l’initiative et lui prête son concours [1]. Arthur Pember, journaliste et avant-centre du club londonien de No Name Kilburn s’associe à sa démarche.

C’est ainsi que le 26 octobre 1863, les réprésentants et capitaines de huit clubs et trois écoles [2] – tous londoniens ou proche région – se réunissent au Freemasons’ Tavern près de Covent Garden à Londres (réunion appelée « The Meeting of Captains ») pour, enfin, arrêter officiellement quelques règles communes. Avant toute chose, il faut créer une instance et c’est Pember qui devient le premier Président de la Football Association (Morley est nommé Secrétaire général), puisque telle est la dénomination choisie [3]. Cette création est ainsi justifiée par le comité :

« Il est souhaitable qu’une fédération de football soit formée avec pour but l’élaboration d’un ensemble de règles destinées à réguler ce sport. »

La partie semble bien entamée pour Morley et Pember, ardents défenseurs du dribbling game popularisé par Eton College, mais il va falloir convaincre la frange dure des acteurs présents, le petit groupe mené par Francis Maule Campbell, capitaine du club londonien de Blackheath FC. Ce dernier est partisan d’un football rugbystique et rejette la version molle du sport voulu par le clan Morley-Pember, version qui limiterait sérieusement toute brutalité ainsi que l’usage des mains et bannirait le hacking (ou shinning), ce vicieux coup de savate au tibia.

La bataille s’annonce coriace et l’on sait déjà que ce premier meeting en appellera d’autres. Au fil des débats qui dureront six semaines, quelques concessions seront faites au clan Campbell (le football reste un sport hybrique – usage pied/main) mais c’est le tandem Morley-Pember qui sortira largement victorieux des négociations et provoquera le grand schisme entre football et rugby (lire en bas d’article la réaction des footeux pro-rugby).

Lors des six réunions tenues du 26 octobre au 8 décembre 1863, le comité va peaufiner le réglement pour finalement adopter, à 13 voix contre 4, les treize règles suivantes (alors surnommées les « London Rules » [4]) qui ont pour source les brouillons d’Ebenezer Cobb Morley, eux-mêmes inspirés des Cambridge Rules :

Les 13 Lois du jeu de 1863

La traduction ci-dessous est tirée de ce wiki en français. Cette traduction wiki, bonne dans l’ensemble (on passera sur les quelques fautes), a cependant dû être modifiée [5] (à noter également que le texte anglais de ce wiki diffère légèrement de la version officielle originale contenue dans The Rules of Association Football 1863).

Règle 1 : « La longueur maximale du terrain doit être de 200 yards (183 m), la largeur maximale de 100 yards (91,5 m), la longueur et la largeur doivent être délimitées par des drapeaux. Les buts sont signalés par deux montants verticaux, espacés de 8 yards (7,32 m), sans être reliés par une bande ou barre. »

Le premier England-Scotland, 1872

Le premier England-Scotland, 30 nov. 1872 (0-0)

Règle 2 : « Le vainqueur du tirage au sort peut choisir ses buts. Le match commence lorsque l’équipe ayant perdu ce tirage donne un « place kick«  [6] du centre du terrain. L’équipe adverse ne doit pas s’approcher à moins de 10 yards (9,15 m) du ballon jusqu’au coup d’envoi. »

Règle 3 : « Après tout but inscrit, l’équipe perdante doit donner le coup d’envoi. Les équipes doivent changer de camp après chaque but inscrit. »

Règle 4 : « Un but est validé lorsque le ballon passe entre les poteaux, ou au-dessus de l’espace entre les poteaux (quelle que soit sa hauteur), sans y avoir été jeté, poussé ou porté avec les mains. »

Règle 5 : « Quand le ballon sort de l’aire de jeu, le premier joueur à le récupérer doit le remettre en jeu depuis l’endroit où le ballon est sorti et le lancer perpendiculairement à la ligne de touche. Le ballon n’est pas en jeu tant qu’il n’a pas touché le sol. »

Règle 6 : « Quand un joueur tape dans le ballon, tout coéquipier se trouvant plus près de la ligne de but adverse que lui est hors-jeu : il ne doit ni toucher le ballon ni empêcher un adversaire de le toucher. En revanche, aucun joueur n’est hors-jeu quand le ballon est remis en jeu de derrière la ligne de but. »

Règle 7 : « Quand le ballon sort au-delà de la ligne de but, si le premier joueur à le toucher est un joueur de l’équipe qui défend ce but, alors l’équipe obtient à un coup-franc depuis la ligne de but, au point opposé de l’endroit où le ballon a été touché. Si le premier joueur à toucher le ballon est un joueur de l’équipe adverse, alors son équipe obtient un coup-franc d’une distance de 15 yards de la ligne de but, au point opposé de l’endroit où le ballon a été touché. Dans ce dernier cas, les joueurs de l’équipe adverse doivent rester sur leur ligne de but et attendre l’exécution du coup-franc. »

Joe Hart tenant le premier manuscrit des 13 Lois du jeu (attention de ne pas le faire tomber Joe, ça vaut cher ce truc

Joe Hart tenant le manuscrit original des premières Lois du jeu (le fais pas tomber Joe stp, ne nous sors pas une de tes boulettes, ça coûte bonbon)

Règle 8 : « Si un joueur réussit un « fair catch » [7], il obtient alors un coup-franc, mais seulement s’il marque le sol avec son talon immédiatement. Dans ce cas, il peut prendre autant d’élan qu’il le souhaite, sans qu’un joueur adversaire ne vienne le gêner. »

Règle 9 : « Aucun joueur n’a le droit de courir avec le ballon en main. »

Règle 10 : « Ni croche-pied ni coup de pied ne sont permis, et il est interdit d’utiliser ses mains pour retenir ou pousser un adversaire. »

Règle 11 : « Il est interdit à tout joueur de lancer ou passer le ballon à un coéquipier avec ses mains. »

Règle 12 : « Il est formellement interdit de ramasser le ballon avec ses mains tant qu’il est en jeu. »

Règle 13 : « Il est interdit de porter des chaussures avec clous protubérants, plaques de fer ou gutta-percha* sur la semelle ou le talon. » [*sorte de caoutchouc/résine très dur, rarement utilisé aujourd’hui]

Le reste des règles – telles que la durée du match, les sanctions à appliquer ou le nombre de joueurs par équipe – est laissée à l’appréciation des deux capitaines avant le match (même si des conventions vont rapidement s’établir, le jeu à onze va vite s’imposer par exemple).

Forte évolution des Lois du jeu de 1863 à 1900

Ces règles, civilisées pour l’époque (« Le triomphe de l’adresse sur la force », dira l’un des membres fondateurs), déplaisent fortement aux pro-rugby menés par Campbell de Blackheath FC. L’un des points de contention majeurs est le hacking (ou shinning) que le clan Campbell voudrait ardemment conserver et qui, protestent-ils, figurait dans le brouillon de réglement établi par ce bon Ebenezer ainsi que dans les points acquis au cours des débats (ce point crucial n’aurait été changé que sur le tard, rendant les pro-rugby furieux). Campbell s’insurge :

« Le coup de savate au tibia [hacking] est un aspect essentiel du vrai football. Si vous l’enlevez des règles, alors vous éliminerez de ce sport toute notion de courage et de bravoure. »

Les dirigeants de Blackheath FC, en minorité, s’inclineront et, avec une vingtaine d’autres clubs, iront créer leur propre sport : le rugby (la Rugby Football Union – fédé anglaise du rugby à XV – sera fondée en 1871).

Parallélement, la Football Association se dote d’un réglement intérieur, 9 règles qui tiennent en quelques lignes (plus de 600 pages aujourd’hui pour le FA rulebook, Lois du jeu comprises !).

Après vingt ans d’atermoiements, plus de temps à perdre et le premier match disputé suivant les nouvelles règles se déroule onze jours après l’établissement des Lois du jeu, le 19 décembre 1863 : 0-0 entre Richmond et Barnes (le club d’Ebenezer Cobb Morley, qui dispute le match [8]).

Ces nouvelles règles stimulèrent l’esprit compétitif et nombre de clubs se créa dans la foulée. Parmi les plus connus : Notts County en 1862 – mais date très controversée, décembre 1864 selon Keith Warsop, historien des Magpies -, Stoke City 1863, Wrexham FC 1864, Nottingham Forest 1865, Chesterfield FC 1866, Sheffield Wednesday 1867. Les premiers vrais derbys purent avoir lieu, notamment entre Notts County et Forest (le tout premier étant bien sûr Hallam FC v Sheffield FC, disputé pour la première fois le 26 décembre 1860 et récemment ici. Hallam qui a recruté gros cet été, enregistrant l’arrivée de… Chris Waddle, ci-dessous – il habite dans le coin depuis 20 ans).

Modifications et évolutions

Jusqu’à la fin du XIXè siècle, les modifications et ajouts seront nombreux (L’IFAB est créée en 1882). Parmi les plus significatifs :

– 1865 : une bande/corde doit être installée entre les deux poteaux, à une hauteur de 8 pieds (2,44 m). La barre transversale, d’abord en bois, ne se généralisera qu’à partir du début des années 1880 (rendue obligatoire en 1882). Avant 1863, si la longueur avait déjà été fixée à huit yards, aucune hauteur n’était spécifiée ! (Francis Jeffers aurait adoré).

– 1866 : la passe vers l’avant est autorisée et un vrai hors-jeu est introduit : un joueur est désormais hors-jeu s’il y a moins de trois joueurs entre lui et la ligne de but adverse. Ce bouleversement va favoriser le lent essor d’un embryon de jeu de passe, technique alors inexistante.

– 1867 : le nombre de joueurs est fixé à 11 par équipe (pourquoi 11 ? Voir [9]).

– 1869 : le coup de pied de but (goal kick) est introduit, mais comme le marquage du terrain n’existe pas encore (dessin 1863), on place le ballon un peu vaguement devant le but. Ce n’est qu’en 1891 qu’un marquage clair est introduit et il faudra attendre 1902 pour voir apparaître un marquage tel qu’on le connaît aujourd’hui, avec l’ajout du « D » à la surface de réparation en 1937.

Dans ce superbe clip de 1901 (Newcastle-Liverpool), on voit bien – à 1 minute – que la surface de réparation était arrondie, un peu comme au handball aujourd’hui. Un an plus tard, elle sera totalement redessinée.

– 1871 : la position de gardien est officiellement reconnue par la FA et lui seul peut désormais toucher le ballon avec les mains.

– 1872 : le corner (semblable à aujourd’hui) remplace le « corner » exécuté jusqu’alors comme un coup-franc et tiré à 15 yards de la ligne de but, là où le ballon était sorti.

– 1873 : la règle du hors-jeu est modifiée : le hors-jeu est signalé au départ du ballon et non plus à son arrivée.

– 1874 : Sam Widdowson, cricketteur et footballeur puis arbitre, invente les protège-tibias, qui rentreront dans les lois du jeu bien plus tard (accessoirement, ce futur international anglais et arbitre développa aussi la formation 2-3-5, dite « pyramide » ; ce sera le dispositif standard des années 1890 à la Seconde guerre mondiale, avec quelques variantes parfois).

– 1877 : la durée de match est fixée à 90 minutes.

– 1878 : l’arbitre peut utiliser un sifflet. Avant, c’était armé d’un mouchoir blanc qu’il tentait de se signaler aux joueurs…

– 1891 (année charnière pour les lois du jeu, car professionnalisation en 1885 et création de la Football League à 12 clubs en 1888, les choses très sérieuses commencent donc) : la direction du match par un seul arbitre officiel de terrain devient obligatoire et la fonction de juge de ligne est créée (la présence d’un umpire – nom emprunté au cricket – était cependant habituelle depuis les années 1870, c’était même souvent deux arbitres qui se partageaient le terrain, avec parfois un arbitre « général » sur la ligne de touche. Pré-1885, le football était amateur et en l’absence d’un arbitre, c’est souvent le fair-play cher aux Victoriens – hormis les ancêtres de Lee Dixon – qui prévalait. Le cas échéant, les deux capitaines tranchaient).

– 1891 : le pénalty, sans doute emprunté au rugby, est introduit en juin (on pouvait le tirer n’importe où de la ligne des 12 yards) après un incident lors d’un ¼ de finale de FA Cup où un défenseur toucha le ballon sur la ligne de but. Un coup-franc fut accordé – sur la ligne de but donc – que le gardien bloqua évidemment facilement. cet incident déclencha une telle controverse que les lois du jeu furent changées. Le tireur peut alors toucher le ballon plusieurs fois (beaucoup s’avancent vers le but et fusillent le gardien à bout portant). Un an plus tard, il est interdit au tireur de toucher le ballon une seconde fois (mais il est permis de le tirer à deux, si possible avec plus de succès que le duo Pirès-Henry).

– 1891 : les filets de but sont rendus obligatoires en septembre après des essais concluants la saison précédente. Le premier joueur à les faire trembler en match officiel est Fred Geary d’Everton (le premier grand avant-centre Toffee) contre Notts County en janvier 1892.

– 1891 : le temps additionnel est introduit, après un incident lors d’un Aston Villa-Stoke City. A l’avant-dernière minute du match, alors que Villa mène 1-0, l’arbitre accord un pénalty à Stoke. Le gardien de Villa  balance alors le (seul) ballon hors du stade pour empêcher les adversaires de récupérer le ballon à temps. Stratagème réussi, l’arbitre est obligé de siffler la fin du match à la 90è minute. Cet acte antisportif fut considéré comme une injustice terrible et les règles furent modifiées (comme quoi les embrouilles impliquant Stoke ne datent pas d’hier).

Si les lois du jeu ont bien changé depuis 1863, il n’en reste pas moins que l’élan insufflé par quelques mordus il y a 150 ans a largement façonné le football moderne. Un sport qui mit cinquante ans avant de décoller, et ne prit son envol que grâce à un livret de dix pages vendu 1 shilling et 6 pence. Un minuscule bouquin à 7 centimes d’euros qui changea notre monde.

Kevin Quigagne.

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[1] Entre-temps, quelques semaines avant le meeting du 26 octobre, nos amis de Cambridge University (qui ne lâchent pas facilement le morceau !) ont fait publier dans la presse une troisième proposition des règles du jeu. C’est donc la cinquième codification depuis la première en 1848 (Cambridge 1848, Cambridge 1856, Sheffield 1858, Uppingham 1862, Cambridge 1863) et s’inscrit dans cette filiation qui a abouti à l’élaboration des Lois du jeu d’aujourd’hui.

[2] Seul le club amateur londonien du Civil Service FC (alors appelé War Office) existe toujours.

[3] Les lois du jeu ne seront pas discutées lors du premier meeting qui se borne à créer la fédération ainsi que ses statuts intérieurs, les 9 « Rules of the Football Association » (seule fédération qui ne précise pas sa nationalité car première du genre, on était alors loin de se douter que 208 autres suivraient !). La terminologie du jeu est aussi clairement définie (place kick, fair catch, hacking, free kick, tripping, etc.).

Au cours des réunions suivantes, il sera décidé que ce nouveau sport s’appellera officiellement « association football » pour le différencier de sa forme la plus dure que ses défenseurs (rugbymen) veulent désigner officiellement « rugby football » ainsi que de toute autre forme de football (dans le sens « jeu de ballon hybride main/pied »). Voici le registre (d’une valeur de 2,5M £) où furent consignées les minutes des premières réunions de la FA et d’autres données, actuellement exposé à la British Library.

[4] Le manuscrit des Rules of Association Football de 1863 est exposé au National Football Museum de Manchester, ici.

[5] La traduction de projecting nail par « écarte-narines » – règle 13 – étant notamment fort intrigante !

[6] Le place kick est alors une sorte de remise en jeu (« a kick at the ball while it is on the ground in any position which the kicker may choose to place it » étant la definition officielle de l’époque). Dans le contexte de la règle 2, ce place kick devient le coup d’envoi.

[7] Le terme fair catch est traduit dans le wiki français par « arrêt de volée » mais cette traduction peut induire en erreur. Voici la définition officielle telle qu’elle figure dans le livre The Rules of Association Football 1863 sus-cité :

« A Fair Catch is when the ball is caught after it has touched the person of an adversary or has been kicked or knocked on by an adversary, and before it has touched the ground or one of the side catching it; but if the ball is kicked from behind the goal line, a fair catch cannot be made. ».

Afin d’éviter toute confusion, il convient donc de préciser que :

a) la position de gardien n’existait pas en 1863 (le terme fut officiellement introduit dans les règles en 1871 par la FA), il ne s’agissait donc pas d’un arrêt mais plutôt d’une prise ou réception de balle.

b) jusqu’en 1871, l’usage des mains était permis mais se limitait à une « réception franche » (fair catch) : on pouvait passer le ballon avec la main mais « à condition qu’il soit réceptionné franchement ou au premier rebond par un coéquipier ».

L’usage de la main sera définitivement proscrit en 1871, date de l’introduction du terme goalkeeper dans les lois du jeu publiées par la FA.

[8] Un match Barnes-Richmond était prévu le 19 décembre prochain dans le cadre des commémorations de ce 150è anniversaire mais aucun de ces clubs n’existant, la FA a organisé un match dans le parc de Buckingham Palace entre un club formé en 1875 (Polytechnic FC) et le seul club présent lors des réunions de 1863 et encore existant, le Civil Service FC – voir [1].

[9] Deux théories coexistent :

a) les dortoirs des public schools étaient souvent organisés en chambres de 11 ou de 10 + 1 surveillant

b) le foot a imité le cricket qui se joue à 11

L’hypothèse b) semble plus plausible car on ne jouait pas à 11 dans les public schools prè-1860 mais à 10, 12, 16, 20 joueurs ou plus (il semble cependant qu’on joua souvent à 11 à Eton, dès le début des années 1840), cela dépendait en fait de la longueur très variable du terrain (parfois 300 mètres de long). Il a été dit que le chiffre initial fut de 10 et qu’en ajoutant le gardien, on arriva à 11. Peu probable, car quand le chiffre de 11 devint la norme, au tout début des années 1860, le poste de gardien n’existait pas. Un autre élément tendrait à favoriser b) : le fait que le football s’inspira du cricket pour l’établissement et l’unification de règles communes ; or, le cricket était très pratiqué dans les public schools dont étaient issus tous les fondateurs de la Football Association (sauf les deux principaux, Morley et Pember).

La réponse se trouve probablement dans une combinaison de a) et b) : si le cricket adopta 11 joueurs à la fin du XVIIIè, c’était peut-être dû à l’organisation des dortoirs/chambrées des public schools.