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Teenage Kicks démarre sa cinquième saison avec une preview des championnats de Football League (D2 à D4) et Premier League. Aujourd’hui, place au plus grand championnat du monde. Le championnat qui aura consacré certains des plus grands footballeurs de l’histoire, entre David N’Gog, Gael Givet et William Prunier.

Le classement après trois journées

Les candidats au titre

Souvenirs de mai 2014

Souvenirs de mai 2014

Favori à sa propre succession, Manchester City ne devrait pas être trop loin de la couronne en mai prochain. Souverain l’an dernier grâce à une attaque de feu (102 buts inscrit), City a cette fois évité d’acheter 18 attaquants. Pour voir des recrues, c’est en défense et au milieu qu’il faut se rendre. Tout d’abord, l’arrivée dans les cages du très bon Caballero en provenance de Malaga. Un choix pas anodin pour Pellegrini, puisque le portier argentin était un des hommes de base du technicien chilien lors de son passage sur le banc du club pensionnaire de la Rosaleda. En défense, on notera les arrivées de Mangala et de Sagna. Enfin, au milieu de terrain, on signalera les signatures de Fernando et de Franck Lampard, ce dernier ayant été prêté depuis New-York. Notons qu’après trois matchs, les Citizens s’en tirent avec deux victoires, mais aussi une défaite à domicile face à Stoke City.

Toujours emmenés par le controversé Mourinho, les Blues de Chelsea comptent bien retrouver un titre qu’ils n’ont plus vu depuis 2010. Pour ça, il faudra s’appuyer sur leur très bonne défense, seulement 27 buts encaissés l’an dernier, mais aussi améliorer l’attaque. Car oui marquer 71 buts en Premier League est désormais insuffisant pour pouvoir espérer quoi que ce soit. Pour ça, le board a fait venir du très très lourd. Bienvenue donc à Diego Costa, Loic Remy et Didier Drogba. Dans les bois, il faut croire que Petr Cech ne suffisait pas, alors Thibault Courtois a été prié de revenir prestement de son prêt à l’Atletico. Il a été suivi de son compère de la défense madrilène, le latéral Filipe Luis. Au milieu de terrain, on notera le refus poli de Tiago, mais la signature controversée de Cesc Fabregas. On parle quand même d’un type qui a été fabriqué par Arsenal et qui avait déclaré en 2010 « Si je porte un jour le maillot de Chelsea, vous pourrez me tuer ». On prend les paris pour le prochain but de Ramsey ?
Au rayon des départs, c’est la fin d’une époque pour Chelsea, Mourinho s’étant séparé de Lampard et d’Ashley Cole. Exit également Demba Ba, mais également David Luiz et Lukaku avec de beaux coups financiers en prime, pour un total de 75M£.
Pour le moment, tout va bien, trois matchs et autant de victoires, dont une très probante sur le terrain d’Everton, sur le score assez fou de 6-3.

Souvenir de mai 2014

Souvenirs de mai 2014

Tout proche de renouer avec la couronne nationale, Liverpool a finalement flanché sur la fin en concédant une défaite à Anfield face à Chelsea et un match nul à Palace. Si le jeu pratiqué par les Reds était spectaculaire, pas moins de 101 buts inscrits, leur défense était souvent catastrophique, avec 50 buts encaissés. Les lacunes en matière d’effectif ayant été maintes et maintes fois évoquées, Rodgers a décidé de faire sortir le chéquier et d’acheter à tout va. Tout d’abord, il a été débauché trois joueurs de Southampton, Adam Lallana, Dejan Lovren et Rickie Lambert. Il est ensuite aller taper dans du jeune prometteur, avec Emre Can, Divock Origi (bien que prêté directement à Lille), Alberto Moreno et Lazar Markovic. Enfin, il va tenter de relancer, une énième fois, Mario Balloteli. Coût total des opérations : 133 millions de pounds.

Bon, il faut tout de même dire que Liverpool a dû se séparer de Luis Suarez. Vous savez celui qui voulait se barrer, mais qui n’a pas pu. Alors après il a dit qu’il voulait passer sa vie à Liverpool. Puis une fois le mercato revenu, il a subitement eu des envies de départ.Reste que son départ est une énorme perte pour Liverpool, mais également pour la Premier League.

La réussite de la saison de Liverpool tiendra pour beaucoup dans l’adaptation de ses recrues, mais si la défaite du côté de Manchester City a permis de montrer un écart assez important entre les deux équipes, l’éclatante victoire (3-0) sur la pelouse de Tottenham a fait du bien au vestiaire des Reds.

Les équipes qui risquent d’avoir besoin d’un concours de circonstances pour être titré sur la fin

Là, on rentre dans les équipes qui risquent d’avoir besoin d’un concours de circonstances pour être titré sur la fin.

Hype de la première moitié de saison l’an dernier, à tel point que certains se sont mis à rêver du titre, les Gunners ont eu du mal à digérer l’hiver. Wenger a fait péter le larfeuille pour ramener Alexis Sanchez, qui ne s’était jamais acclimaté au Barça. Enfin, ne t’emballe pas jeune fan des Gunners, Sanchez il joue surtout ailier. Toutefois, le mercato d’Arsenal reste assez intéressant, avec les signatures du jeune et très prometteur Callum Chambers, en provenance de Southampton, et de deux valeurs sûres du championnat anglais, à savoir Danny Welbeck et Matthieu Debuchy. Notons également l’arrivée du solide David Ospina, qui va essayer d’amener un peu de sérénité dans les cages.

Au niveau des départs, on signalera les départs de Thomas Vermaelen pour le FC Barcelone et de Bacary Sagna pour Manchester City. Oui bon d’accord, il y a aussi ceux de Nicklas Bendtner et de Chu Young Park.

Après s’être tiré, de façon assez poussive, du barrage de Ligue des Champions face au Besiktas (1-0 sur les deux matchs), Arsenal a confirmé ses difficultés à l’extérieur, en concédant deux matchs nuls sur les pelouses d’Everton et de Leicester. Malgré tout, l’équipe a montré une certaine forme de caractère, en arrachant la victoire dans les toutes dernières secondes, lors de l’ouverte face à Palace et en revenant de nul part face à Everton.

Un résumé de la situation de United

Un résumé de la situation de United

Nouvelle révolution de palais à Manchester United. Après moult et moult années sous le règne de Sir Alex Ferguson, la monarchie a vacillé sous David Moyes Ier. Comme pour Edouard II, les sages du royaume ont décidé de l’assassiner et de chercher un nouveau favori. Après leur court intérim, c’est un certain Louis Van Gaal, de la maison Oranje, qui vint prendre la place.

Le nouveau roi amène avec lui une philosophie qui a fait ses preuves à peu près partout, mais qui a aussi eu tendance à user les esprits de ses anciens disciples. Faisant face à des troupes quelque peu rabougries, Van Gaal a également estimé qu’il était important de sortir les deniers royaux afin de combler quelques manques. C’est ainsi que débarquent Angel Di Maria, Daley Blind, Marcos Rojo, Ander Herrera, Luke Shaw ou encore Falcao, et tout ça pour la modique somme de 170M£.

Pour autant recruter, il fallait également tailler dans les dépenses superflues. Au revoir donc au Evra, Vidic, Ferdinand, Büttner, Kagawa, Welbeck, Chicharito, mais surtout la légende locale, le Chevalier au Lion, Ryan Giggs.

Alors vu que Manchester ne jouera pas de Coupe d’Europe, même pas une coupette, on serait tenté de dire que l’effectif est suffisant pour retrouver le top 3 l’an prochain, sauf que ça ne paraît pas très équilibré, et la récente humiliation en League Cup face aux Milton Keynes Dons (4-0) combinée à un début de championnat ultra-poussif (défaite à domicile face à Swansea, nuls à Sunderland et à Burnley), n’incite pas à l’optimisme non plus.

Ouh la grosse cote ! Avec l’arrivée du très demandé Pochettino, Tottenham peut espérer faire quelques bonnes choses cette année. Alors que les fans pensaient sans doute voir arriver un gros contingent de joueurs de Southampton, il n’en fut rien. Malgré tout, le recrutement a été de qualité, avec les signatures de Ben Davies, Fazio, Stambouli, Vorm, Dier et Yedlin (prêté directement aux Seattle Sounders). Du côté des départs, on notera ceux de Sandro, Sigurdsson, Livermore et Dawson.

La saison avait démarré assez joliment, avec une qualification en Ligue Europa face à l’AEL Limassol (5-1 sur les deux matchs), puis avec une victoire du côté du Boleyn Ground face à West Ham (0-1), un massacre de QPR à White Hart Lane (4-0), mais c’était avant le drame bien entendu. Le 31 août, Liverpool se présente à WHL et colle trois bastos dans le buffet des Spurs. Bref, va falloir profiter de la trêve internationale pour se remobiliser et répondre à Sunderland.

Lukaku dans une brillante imitation de Fabrice Fiorèse

Lukaku dans une brillante imitation de Fabrice Fiorèse

Deuxième saison à la tête des Toffees pour Roberto Martinez, qui après avoir réussi une première saison historique, 72 points soit le meilleur total d’Everton depuis l’avènement de la Premier League, essaiera de confirmer. Pour cela, il peut toujours s’appuyer sur ses cadres de la défense, c’est-à-dire Howard, Distin, Jagielka, Baines et Coleman, auxquels on peut désormais associer John Stones. Au milieu de terrain, il a réussi à conserver Barkley (malheureusement blessé depuis), Gareth Barry et en se faisant prêter Christian Atsu. Enfin, en attaque, il a craqué son slip pour faire signer Lukaku, en signant un chèque de 31M£, soit le plus gros transfert de l’histoire du club. Et pour ajouter un peu de concurrence, il a fait venir Samuel Eto’o. Qu’il paraît loin où les attaquants se nommaient Yakubu, Jô et Anichebe…

Le plus fort dans tout ça, c’est qu’au rayon des départs, on ne retrouve pas de joueur clé, excepté éventuellement Deulofeu. Everton se présente donc avec un effectif inchangé et même renforcé, ce qui laisse augurer de belles petites choses…

Pourtant, comme l’an dernier le début de saison est plus que poussif. Après avoir concédé le nul à Leicester, Everton s’est fait remonter comme un bleu à domicile face à Arsenal, avant de livrer un match fou à Goodison, mais néanmoins perdu, face à Chelsea.

Les candidats à la descente

La dernière fois qu’on les avait vus ici, c’était franchement comique. Harry Redknapp, le Patrick Balkany du foot anglais, est toujours aux commandes et est bien décidé à réussir sa mission. Ou à se faire virer pour toucher des indemnités, on ne sait plus à TK.

Or, pour une fois le recrutement des QPR passerait presque pour moyen plus. Bonjour à Alex McCarthy, le portier de Reading, au très bon Steven Caulker, au vieux Rio Ferdinand, à l’espoir Jack Robinson, au paumé Mauricio Isla, à l’inconstant Leroy Fer, à l’utile Jordan Mutch, à l’expérimenté Sandro, à l’éternel espoir Niko Kranjcar et au mal exploité Eduardo Vargas. Avec tout ça, Harry pourra compter sur le retour d’Adel Taarabt, de retour de son prêt à l’AC Milan.

En ce qui concerne les départs, QPR a vu partir définitivement Loic Remy vers Chelsea, mais également Esteban Granero, Danny Simpson et Yossi Benayoun. On notera également la retraite de ce poète de Luke Young et du super coréen Park Ji-Sung.

Avec tout ça, la saison a mal débuté, avec des défaites en Coupe de la Ligue à Burton (1-0) et d’autres revers en championnat, à domicile face à Hull (1-0) et à White Hart Lane (4-0), avant de finir par se ressaisir à Loftus Road face à Sunderland (1-0).

C'est un conceot

C'est un concept.

Ils y sont enfin parvenu. Après avoir échoué de très peu, et de façon dramatique, à la promotion en 2013, les Foxes de Leicester retrouvent une Premier League qu’ils avaient quitté en 2004. Emmenés par un très bon Knockaert, un Nugent de folie et un Schmeichel de plus en plus intéressant, ils devraient tout de même lutter pour se maintenir, petite revue du mercato.

Pearson a décidé de renforcer son effectif, mais sans tout chambouler. Il a donc fait venir Leonardo Ulloa, déjà auteur de deux buts, en provenance de Brighton, le latéral droit de QPR, Danny Simpson, deux milieux de terrain de United, avec la signature sèche de Tom Lawrence et le prêt de Nick Powell et puis le gros coup médiatique avec la signature d’Esteban Cambiasso. Si l’Argentin n’est plus tout jeune, il pourrait apporter toute son expérience.

Pour les départs, on notera ceux de Sean St Ledger et de Kevin Philips. Pour ce dernier, c’est vers la caisse des retraites qu’il faudra désormais se rendre. Une minute de silence pour la mémoire du héros de Kevin Quigagne.

Pour le moment, les Foxes ont limité la casse, dans un début de championnat qui s’annonçait comme très galère. Il a fallu recevoir Everton (2-2), puis se déplacer à Chelsea, avec une défaite à la clé (2-0), puis accueillir Arsenal (1-1). Costaud le calendrier. La déception vient de Coupe de la Ligue et de l’élimination à domicile face à Shrewsbury (1-0).

Les Lego sont parmis nous !

Les Lego sont parmis nous !

Burnley dispose sans doute de l’effectif le plus faible de cette Premier League. Le manager, Sean Dyche, ne disposant pas de ressources exceptionnelles pour son recrutement, il a fallu jouer intelligemment. Tout d’abord en conservant sa colonne vertébrale, Tom Heaton dans les cages, Jason Shackell et Michael Duff en défense, David Jones et David Marney au milieu et le duo d’attaquants Danny Ings et Sam Vokes, 47 buts à eux deux.

A cela, il a ajouté George Boyd, Lukas Jutkiewicz, Michael Kightly, Marvin Sordell, les expérimentés Steven Reid, Matthew Taylor, Matthew Gilks. Enfin, il faut noter les prêts de Michael Keane en provenance de United et celui de Nathaniel Chalobah depuis Chelsea.

Une saison qui s’annonce difficile donc, qui a démarré par deux défaites en championnat, à Stamford Bridge (3-1) et à domicile face à Swansea (1-0), avant de chopper le match nul (0-0) face à United. Il faut également noter l’élimination en Coupe de la Ligue face à Sheffield United et à domicile s’il vous plaît.

En décembre dernier, les observateurs avaient tous condamné Crystal Palace au Championship. Sauf que Pulis est arrivé et a tout changé. Celui qui était décrié à Stoke, a réussi à créer une petite hype autour de son équipe, remontant le classement comme Froome le Ventoux et accumulant les bons résultats face à des équipes de haut de tableau. Sauf que patatras, Pulis s’est barré. Malky Mackay était pressenti pour lui succéder, mais une sombre affaire de SMS à tendance raciste, l’a poussé à renoncer à revenir dans l’arène. Finalement, c’est ce bon vieux Neil Warnock qui a pris place sur le banc, mais franchement on ne voit pas trop comment il pourrait s’y prendre…

Pas vraiment de départ, mis à part celui de Dikgacoi, mais plusieurs arrivées. Tout d’abord celle de James McArthur, le milieu écossais débarquant contre presque 8M£. Ensuite, celles de Zeki Fryers, de Martin Kelly et de Frazier Campbell. Il a également été privilégié l’expérience, avec les arrivées de Hangeland, Andy Johnson et le prêt de Kevin Doyle. Enfin, le retour de l’enfant chéri, décevant à United, à savoir Wilfried Zaha, en prêt lui aussi.

La saison de Palace aura démarré par deux défaites. La première sur le terrain d’Arsenal (2-1), la seconde à domicile face à West Ham (3-1). Après cela, Palace parvint à accrocher le nul à Saint James Park (3-3). Au contraire, ça roule en Coupe de la Ligue avec une qualification sur le terrain de Walsall (3-0) et le prochain tour verra le déplacement de Newcastle.

Mais où est Charlie ?

Mais où est Charlie ?

Bon, ça ne va pas faire plaisir à Kevin, mais les Black Cats font partie des légitimes favoris pour descendre voir comment ça se passe en Championship. Si Gustavo Poyet avait réussi l’exploit de sauver Sunderland l’an dernier, et franchement c’était mal engagé, dur de savoir s’il pourra trouver les ressources pour le faire une deuxième fois d’affilée.

Le technicien uruguayen a décidé de renouveler une grosse part de son effectif afin d’entreprendre cette difficile mission, alors attention y a du départ : Scocco, N’Diaye, Diakité, Cuellar, Ba (prêt), David Vaughan, Bardsley, Craig Gardner, Westwood, Ustari, Roberge (prêt) et Dossena. Mais le départ le plus emblématique de tous, reste celui de Jack Colback. Le rouquin, formé au club a filé sans indemnité chez le voisin honni, à savoir Newcastle. Bref, la trahison ultime et l’équipe de TK était très inquiète concernant Kevin, mais il semble avoir surmonté sa peine.

Alors avec ces nombreux départs, il fallait bien recruter un peu. Les habitués du Stadium of Light ont donc vu débarquer l’éternel espoir Jack Rodwell, Will Buckley, Patrick van Aanholt, Ricardo Alvarez, Costel Pantilimon, Billy Jones, Jordi Gomez et Sebastian Coates.

Pas top. Voilà comment on pourrait qualifier le début de saison de Sunderland. Après avoir été chercher le nul à West Brom (2-2), United a été tenu en échec à Sunderland (1-1), avant que les hommes de Poyet ne tombent dans l’antre des QPR.

En Coupe de la Ligue par contre, ça roule tout seul, après avoir écrasé Birmingham (3-0) au St Andrews, il y aura la réception de Stoke.

Les joueurs à suivre

Courtois surveillant sa surface

Courtois surveillant sa surface

Après un prêt de deux ans dans la capitale espagnole, Courtois revient comme un prince souhaitant se faire couronner roi à la place du roi déjà en place, le vénérable Petr Cech. Ce dernier ne semble rien pouvoir faire pour empêcher le jeune belge de monter sur le trône. En tout cas, avec deux gardiens pareils dans l’effectif, Mourinho peut voyager tranquille.

Idole du Frioul, Alexis Sanchez n’a jamais réussi à s’adapter totalement à la Catalogne. Toutefois, il dispose des qualités pour faire mal en Premier League et devrait s’avérer un renfort de choix pour Wenger. Surtout, il devrait pouvoir déplacer l’attention des suiveurs sur lui, permettant à un Mesut Ozil de jouer un peu plus libéré.

Ouh le gros chèque ! Van Gaal le voulait et contre 66M £ le Real se sera laissé faire. Il faut dire que Di Maria voulait bien prolonger au Real, mais uniquement si l’on augmentait son salaire pour le placer derrière celui de Cristiano Ronaldo. Perez aura refusé et Di Maria a été obligé de quitter Bernabeu avec le cœur gros. L’achat paraît intéressant, car en plus de pouvoir jouer sur l’aile gauche ou droite, Di Maria a de plus en plus évolué dans l’entrejeu, notamment au Real mais surtout en équipe d’Argentine. Reste que son arrivée précipite de plus en plus Juan Angel Mata vers un départ. Oui, le même Mata qui était arrivé en janvier dernier contre une trentaine de millions. Quand on vous dit qu’ils ont des sous à United.

Lukas qui essaie de faire comme Courtois, mais le résultat n'est guère concluant

Lukas essaie de faire comme Courtois, mais le résultat n'est guère concluant

Une histoire bien tortueuse que celle de Lukas Jutkiewicz. Né à Southampton, il intègre l’académie des Saints, mais se barre à Swindon ne voyant pas de contrat pro arriver. Il débute alors en équipe première à l’âge de 17 ans et inscrit 5 buts en 38 apparitions. Suffisant pour attirer l’œil d’Everton. Dans la cité portuaire, le jeune attaquant a du mal à se faire une place et enchaîne les prêts, Plymouth, Huddersfield et Motherwell. C’est justement là-bas qu’il se révèle, en inscrivant 12 buts en 33 apparitions. Coventry le recrute, mais Lukas n’est pas ce que l’on appelle un buteur prolifique. Après une saison et demie, une soixantaine de matchs et 18 buts, le voilà qui plie bagages pour se rendre à Middlesbrough. Pour l’anecdote, il fut d’abord prêté afin de pouvoir lui faire jouer un match le jour même. Une fois le match joué, les dirigeants de Middlesbrough achevèrent de le recruter définitivement. Deux ans plus tard, il part en prêt à Bolton et réalise une bonne demi-saison avec 7 buts en 20 apparitions. Suffisant pour attirer le regard du manager de Burnley et revenir en Premier League avec comme ambition de s’y imposer. À 25 ans, il est temps d’y penser sérieusement…

C’est simple, c’était l’un des seuls joueurs de Norwich à mériter de rester en Premier League. En signant Snodgrass, Hull a fait un très beau coup. Percutant, buteur, infatigable cavaleur sur son côté, il va encore s’amuser sur les prés et Hull espérer qu’il continue sur sa lancée de l’an dernier où il avait inscrit 6 buts en 30 apparitions.

On va avoir droit à notre petite pause chauvinisme. Lorsqu’il était à Guingamp, Knockaert c’était le joueur frisson, capable de faire des gestes fous, mais aussi de disparaître pendant 10 matchs. Contre toute attente, il s’engage avec Leicester et rate ainsi la remontée fantastique du club breton en Ligue 1. Or à Leicester, Knockaert s’amuse et fait le tour des zappings avec ses buts aussi fous les uns que les autres. Il y a un an de ça, alors que Leicester affronte Watford en demi-finale des barrages d’accession à la Premier League, Knockaert provoque balle au pied et obtient un penalty assez généreux. On joue les dernières secondes du match, s’il marque Leicester va en finale. Sauf que son tir est repoussé et que dans la foulée, Watford marque et se qualifie. Le Français aura beaucoup de mal à se remobiliser et va mettre du temps à revenir à la hauteur de son véritable talent, mais ce sera chose faite lors de la seconde moitié du championnat. Cette année, Knocky’ a tout pour régaler les observateurs, participer au maintien des Foxes et pourquoi ne pas rêver d’un transfert dans un club plus huppé.

No comment...

No comment...

« Hey Jack ?! It’s Kevin Quigagne ! Shame on you bastard ! », voilà le message laissé par notre maître vénéré à tous sur le répondeur de Jack Colback. Le pauvre Kevin s’était bien résolu à voir partir son rouquin favori, mais le voir rejoindre Newcastle…. D’autant plus que Colback a avoué avoir toujours été fan de Newcastle ! Toujours est-il que Colback dispose d’une carte à jouer, autant chez les Magpies qu’en équipe nationale. Il a d’ailleurs été récemment appelé par Roy Hodgson pour le match face à la Suisse. À Newcastle, il va tomber dans un effectif fourni, mais va pouvoir user de sa polyvalence pour se faire une place au soleil. Enfin, le soleil… ça reste Newcastle tout de même.

Méconnu en Italie, Pellè a été consacré à Rotterdam en inscrivant 50 buts en 57 matchs sous le maillot du Feyenoord et peut légitimement avoir de belles ambitions. Cette grande tige d’1m93 devra tout de même passer derrière Rickie Lambert. Pas simple, il faut le reconnaître. Heureusement pour lui, il n’est pas seul à passer de Rotterdam à Southampton, puisque son coach, Ronald Koeman vient d’effectuer le même chemin. À 29 ans, il est désormais temps pour Pellè de confirmer au plus haut niveau et pourquoi pas de taper à la porte de la Squadra Azurra.

Le Barça vivait bien à l'époque

Le Barça vivait bien à l'époque (Piqué + Bojan)

Annoncé comme un futur crack, je suis formé à la Masia. Évoluant au poste d’attaquant ou d’ailier, je débute en équipe première à l’âge de 17 ans, mais ne parviens finalement pas à m’imposer durablement. En 2011 je rejoins mon ancien entraîneur de la réserve barcelonaise, Luis Enrique, du côté de la Roma, mais une nouvelle fois je n’arrive pas à m’y imposer. Un an plus tard, je suis prêté au Milan AC, mais une fois de plus je ne suis pas transcendant. Le FC Barcelone me tend alors la main et en profite pour me prêter à l’Ajax Amsterdam. Aux Pays Bas je revis un peu, mais je ne suis toujours pas la machine à buts que j’étais lors de mes jeunes années en Catalogne. En juillet 2014 je signe à Stoke City, je suis le cousin de Lionel Messi, je suis….

BOJAN !

Des fans de WBA invoquant l'esprit de Samaras

Des fans de WBA invoquant l'esprit de Samara

Dieu. Pour son portrait, vous pouvez voir l’article sur les Grecs du foot anglais. West Brom a été très actif sur le marché des transferts, mais le beau coup, il est là. Samaras, l’idole du Celtic. Que fout-il à West Brom ? On sait juste que six ans après son échec à Manchester City, le revoilà en Angleterre. En tout cas il va encore cavaler, monter, descendre, dribbler, énerver, faire preuve d’un peu (beaucoup) de nonchalance, puis finalement se décider à jouer un petit peu. Au final Georgios c’est un peu le footballeur du dimanche un peu technique. Il sait qu’il est costaud techniquement, alors il fait de temps en temps preuve d’un peu de facilité. Ce qui, fatalement, le dessert lui et son équipe. Allez Georgios, amuses-toi et mets du rêve dans les yeux des Baggies.

Zarate is back ! Six ans après son prêt à Birmingham, Mauro revient en Angleterre, mais cette fois il a mûri. Finit l’époque de la Lazio ou de l’Inter où il semblait n’en faire qu’à sa tête. Son retour dans son club formateur, le Velez Sarsfield, semble avoir été un déclic. À 27 ans, il n’a plus de temps à perdre, et peut profiter du virage étonnant pris par le West Ham de Big Sam, pour continuer sa mue et pourquoi ne pas enfin décrocher une sélection en équipe nationale.

Allez bonne lecture et à demain pour la suite de cette preview,

Didier Feco

Douze ans après son arrivée à la tête de Manchester United, Matt Busby a enrichi la vitrine de sept trophées et amené de la rigueur et de la régularité à un club qui en était dépourvu. La saison 1956-1957 est sans doute son apogée : 57 matchs dont 38 victoires et 143 buts, record du club [1]. Trois Busby Babes sont à l’origine de ce festin offensif : Dennis Viollet, Thomas ‘Tommy’ Taylor et William ‘Billy’ Whelan, 93 buts à eux trois.

Dennis Viollet est le premier à signer. Sa famille appartient pourtant au clan Citizen, et tout porte à croire que les prédispositions techniques dont il fait étalage dans l’équipe des Schoolboys de Manchester, puis dans celle des Lancashire Boys, l’amèneront à Maine Road [2]. Frank Swift, gardien de but de City de l’époque, l’a croisé à de multiples occasions et, convaincu du potentiel du jeune garçon, a arrangé une réunion avec un recruteur. Le jour venu, Dennis et son père se présentent à Maine Road, et attendent plus d’une heure. La passion ayant ses limites, ils demandent des informations à une secrétaire, qui leur répond que ledit recruteur a quitté le bâtiment pour un autre rendez-vous. Jamais Dennis ne portera le maillot de City.

A quelques miles de là, Joe Armstrong se frotte les mains. L’ancien technicien des télécommunications au General Post Office, appelé par Busby pour devenir le responsable du recrutement à Old Trafford, suit les premiers pas de Dennis avec beaucoup d’intérêt. Il en touche deux mots à Busby, qui n’hésite pas à se rendre chez les parents Viollet, accompagné de son adjoint Jimmy Murphy, pour les convaincre de laisser leur fils aux mains des voisins en leur expliquant le projet qu’ils commencent à mettre en place, dont le récent succès en FA Cup n’est qu’un avant-goût. Littéralement séduits, les Viollet s’en remettent néanmoins à l’avis final de Frank Swift. Celui-ci ayant appris la nouvelle de la réunion avortée, il leur conseille d’accepter : « J’ai joué avec Matt Busby et c’est un super mec. Vous ne trouverez pas de meilleur boss ou de meilleur club. » Dennis signe le 1er septembre 1949 ; il n’a pas encore 16 ans.

Dennis Violett

Son nom étant l’homophone d’une fleur, emblème de la modestie, Dennis prend son temps pour éclore. Aux côtés de Jackie Blanchflower (un duo parfumé) ou de Jeff Whitefoot, il muscle son jeu, parfait sa finition et enfile les buts. Passe professionnel le jour de ses 17 ans. Gratte du temps de jeu, gagne ses premiers trophées en tant que réserviste. Et joue ses deux premiers matchs au sein de l’équipe première pour deux matchs amicaux, au milieu de l’année 1951.

Puis c’est la conscription. Six mois pendant lesquels il quitte femme, enfant et Old Trafford pour rejoindre un régiment de cavalerie de l’Armée de terre. A son retour, il doit lutter pour rattraper le temps perdu et, enfin, prétendre à une place en équipe première. Le 1er mars 1953, il voit arriver un rival de poids : Tommy Taylor, 21 ans, 1,80m pour 79kg. On devine chez le nouvel arrivant un physique de mineur, métier qu’il a pratiqué à 14 ans avant qu’il n’embrasse la carrière de footballeur à Barnsley. Avant et après son intermède militaire, il trompe les gardiens adverses à 26 reprises en 44 matchs. La deuxième division semble trop petite pour son talent naissant, et United l’achète pour 29,999£, afin de ne pas l’étiqueter comme « joueur à 30,000£ » (Busby fera don du pound restant à une tea lady). Taylor est titularisé six jours après son arrivée contre Preston North End et marque deux des cinq buts de l’équipe. Son avenir en rouge semble tout tracé.

Viollet s’impose au fil des saisons comme le pendant de Taylor : l’un est petit et vif, l’autre est robuste et puissant. La saison 1953/1954 marque la naissance de leur relation, qui ira crescendo jusqu’à 1957 : Taylor termine meilleur buteur du club trois années de suite. Une curiosité, cependant : si celui-ci est régulièrement appelé en équipe d’Angleterre, avec succès (16 buts en 19 matchs), Viollet est remarquablement ignoré.

Deux mois tout juste après la signature de Taylor, c’est Billy Whelan qui fait son apparition dans l’effectif Rouge. Le jeune Dublinois a filé à l’irlandaise de son club de Home Farm, comme son compatriote Johnny Carey en 1936, tous deux ayant pour point commun d’avoir été recruté par Billy Behan. Mais, à la différence des autres, ce transfert est d’abord envisagé dans une vision court-termiste : John Doherty est blessé et il manque un joueur pour la finale aller de la FA Youth Cup contre les Wolves. Whelan éclabousse la rencontre de son talent et porte le pied dans la plaie de ses adversaires (7-1). Après un tournoi joué en Suisse, Whelan croise les yeux doux d’un club brésilien, qui formule une demande à United. Busby et ses adjoints refusent, tout comme ils refuseront l’offre phénoménale de 65,000£ avancée pour Tommy Taylor, à la fin de la saison 1956/1957. Ils se moquent de l’argent. Il leur suffit d’attendre le bon moment pour lancer les fruits de leur cellule de recrutement dans la grande corbeille. Ce sera, pour Whelan aussi, un match contre Preston North End, le 26 mars 1955.

Billy Whelan

Whelan progresse vite, tant et si bien qu’en cette fameuse saison 1956/1957, il fait corps avec Viollet et Taylor pour créer un trio qui marche sur les défenses anglaises. En septembre et octobre, l’Irlandais marque un but lors de chacun des huit matchs consécutifs. Invaincu sur les douze premiers matchs, United occupe 38 fois la première place sur les 42 journées de championnat, dont la dernière. Le parcours en FA Cup est un peu plus hésitant. Par deux fois les Babes manquent de se faire sortir par une équipe de Division Three (actuelle League One) : Hartlepool au troisième tour (4-3), puis Bournemouth en quarts de finale (2-1).

La campagne européenne, elle, démarre comme l’exercice national : par une série de succès. Au tour préliminaire, United rencontre Anderlecht. A l’aller, Viollet et Taylor assurent une victoire confortable (2-0). Deux semaines plus tard,  le retour tourne à la démonstration : quadruplé de Viollet, triplé de Taylor et doublé de Whelan (10-0). United passe le premier tour contre Dortmund (3-2), et la presse commence à parler de triplé. Le quart de finale aller contre l’Athletic Bilbao s’avère rocambolesque. Avant le match, d’abord : la descente en avion sur Bilbao tourne au calvaire, la faute à un blizzard persistant qui gêne considérablement le pilote. Estimant la piste d’atterrissage impraticable, celui-ci choisit finalement un champ à proximité pour se poser. Pendant le match, ensuite : la pelouse de San Mames est enneigée, mais le calendrier condamne les Anglais à jouer, au risque de devoir déclarer forfait pour le match de championnat suivant. Mené 3-0 à la pause, puis 5-2 à deux minutes de la fin, United se réveille grâce à Billy Whelan, qui, récupérant le ballon au niveau de la ligne médiane, s’en va dribbler quatre défenseurs avant de décocher une frappe sous la barre de Carmello. Ce but ranime l’espoir, il faudra trois buts d’écart au retour, ou deux pour jouer un barrage. A Old Trafford, Viollet et Taylor préparent le gâteau, et Berry place la cerise (3-0).

Tommy Taylor (à l'extrême gauche) marque le deuxième but du match retour, face à l'Athletic Bilbao

Mi-avril 1957, United retourne en Espagne pour affronter le Real Madrid. Malgré la fougue et la jeunesse des Busby Babes, l’affaire s’annonce délicate. Devant 120 000 spectateurs, ils sont battus par meilleurs qu’eux (3-1). La réduction du score par Taylor entretient néanmoins l’espoir. Surtout que l’équipe se présente au match retour en tant que néo-champion, sacré à trois journées de la fin, et en lice pour une victoire en FA Cup. La dynamique semble favorable, mais Kopa et Rial douchent rapidement les ambitions de Busby. Taylor et Charlton sauvent l’honneur et permettent de tenir le match nul, une moindre satisfaction. [3]

Le 4 mai, United aligne Taylor et Whelan pour la finale de FA Cup, à Wembley. 100 000 spectateurs assistent au sacre d’Aston Villa, que l’ultime but de Taylor en fin de match ne ternit pas  (2-1).

Dennis Viollet et Tommy Taylor terminent meilleurs buteurs de la Coupe d’Europe, dans cet ordre. Liam Whelan termine meilleur buteur du club, avec 26 buts en 39 apparitions. Le trio part sur les mêmes intentions la saison suivante, bien que Whelan soit légèrement mis en retrait. Jusqu’au 6 février 1958, alors que United rôde à six points du leader du championnat, Wolverhampton, et s’est qualifié pour le cinquième tour de FA Cup ainsi que pour les demi-finales de la Coupe d’Europe, on parle encore de triplé dans les rédactions mancuniennes. Le crash de Munich brise net cet optimisme, en même temps qu’il ôte la vie de 23 hommes, dont celles de Tommy Taylor et Billy Whelan. Du trio, seul Denis Viollet demeure vivant, et apte à la pratique du football. Il poursuit sa quête en contribuant à la victoire contre le Milan AC, en demi-finale aller de la Coupe d’Europe (2-1). Deux ans plus tard, il marque 32 buts en 36 journées de championnat, record inégalé. Puis quitte le club en 1962, laissant derrière lui une ligne de statistiques éloquente : 179 buts pour 293 apparitions, l’un des meilleurs ratios buts/matchs du club, derrière Ruud van Nistelrooy et Tommy Taylor.

« Aucun joueur n’a pris davantage de plaisir que moi à jouer au football. Mais je me retire avec tristesse ; je vois que le jeu est en train de changer. Les individus se réduisent, le football est désormais une organisation quasi militaire. Pourtant, j’ai eu le privilège de passer la majorité de ma carrière dans un club que j’ai toujours considéré comme le meilleur au monde – Manchester United ! Durant ces années, et après, j’ai joué avec des géants comme Duncan Edwards, Roger Byrne, Tommy Taylor, et d’autres. J’ai également été très ému de jouer au côté de l’illustre Stanley Mathews, et face à d’imposants footballeurs tels que Puskas et Di Stefano. Pour moi, c’étaient des rois du football, dominant le jeu par leur intelligence et leur énorme autorité. Aujourd’hui, malheureusement, les rois sont partis. »

Il ne reste que des textes et des images pour les célébrer, des acteurs pour les incarner et des peintres pour les magnifier.

Matthew Dymore

[1] Dépasser les cent buts en championnat était chose usuelle dans le championnat anglais des années 30 et 50. Lors de la saison 1930-1931 (22 clubs), trois équipes parviennent à franchir la barrière : Sheffield Wednesday, 3ème avec 102 buts ; Arsenal, 1er avec 127 buts ; Aston Villa, 2ème avec 128 buts, un record aujourd’hui quasi-inaccessible. Au ratio, c’est néanmoins Sunderland qui mène la danse : 3,33 buts par match en 1892-1893 (16 clubs).

[2] Entendu ici comme l’antre de City. A la fin des années 40 et 50, United l’utilisa comme substitut d’Old Trafford, dont une partie fut détruite pendant la guerre. Il leur en coûta 5,000£ par an à la location.

[3] Nous en parlions déjà ici.

Les trois photos sont issues de « The Official illustrated history of Manchester United », par Alex Murphy (l’autre), paru chez Orion en 2006, et de « The Big Book of United », par James Ward, paru en 2011.

A lire :

Le site consacré à Dennis Viollet, duquel est tiré une partie de cet article.

Une base de données sur  Manchester United.

Une base de données sur le football en général.

A voir :

United (2011), de James Strong, qui retrace l’ascension des Busby Babes jusqu’au crash de Munich.

La saison 2012-2013 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par le quatuor Teenage Kicks suivant :

  • Didier Féco (QPR, Reading, Stoke, Swansea, West Ham)
  • Kevin Quigagne (Aston Villa, Norwich, Newcastle, Sunderland, Tottenham, WBA)
  • Matthew Dymore (Everton, Fulham, Man City, Man United, Wigan)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Chelsea, Liverpool, Southampton).

Fulham (12è, 43 points, G-A -10 / 50 buts pour / 60 contre)

Résumé de la saison
Une saison qui ressemble aux précédentes, à Craven Cottage. Cinq défaites de rang (dont quatre à domicile) pour conclure l’exercice n’ont pas été de trop pour faire monter l’adrénaline des spectateurs, plus habitués depuis dix ans aux Prozac qu’aux bêta-bloquants (hors période européenne sous Hodgson, riche et inattendue). Depuis leur retour en Premier League, le Manchester United of the South est un club discret qui se maintient bon gré mal gré. Une saison pour rien ?

Satisfactions/Déceptions/Objectifs
Berbatov est incontestablement l’homme fort de l’attaque, quoiqu’il ait eu tendance à inhiber ses coéquipiers (tel Rodallega, qui fut décevant). Ailleurs, Steve Sidwell et Sascha Riether ont réussi leurs saisons, Martin Jol priant pour que ce dernier, prêté par le 1. FC Cologne, puisse rester au club.
Les objectifs demeurent simples, en apparence : garder Berbatov et compter sur les jeunes pousses qui poussent (Frei, Kačaniklić, etc.).

L’homme invisible
Simon Davies, rongé par les blessures depuis la mi-2011, n’a pas été vu sur un terrain de Premier League depuis le 4 mars 2012 et un match contre Wolverhampton (victoire 5-0). Fin janvier-début février, il était remplaçant sur deux matchs, un oasis entre deux traversées du désert. Le Gallois aura 34 ans cette année.

Highlights
Première journée, 5-0 face à Norwich et première place (ex aequo) du championnat. Ils l’auront été une fois.

Lowlights
S’il n’y a pas grand-chose de positif à se mettre sous la dent, on peut retenir plusieurs choses négatives : les séries de sept matchs sans victoire entre fin octobre et début décembre et de six matchs sans victoire (six défaites, dont quatre à domicile) entre début avril et mai.

Le manager
De ce que nous avons pu lire ici ou là, les supporters ont tendance à imputer la saison moyenne du club au manque de moyens, amnistiant de fait Martin Jol. Son passé parle pour lui, mais rien n’indique une évolution notable sur les deux années qu’il vient de passer à Fulham. D’ailleurs, on parle de le remplacer.

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Photo de la saison

Keep calm and pass me the ball.

Keep calm and pass me the ball.


Si vous êtes fan de Berbatov et de son goût pour le collectif, vous pouvez acheter le tee-shirt.

Liverpool (7è, 61 points, G-A +28 / 71 buts pour / 43 contre)

Résumé de la saison
Encore une saison de transition pour les Reds, ça commence à faire beaucoup. Le début de saison a été catastrophique, et Liverpool s’est surtout montré incapable d’enchaîner les victoires cette saison (leur plus longue série de victoires consécutives est de… trois). Une première moitié de saison au-delà de la dixième place, puis une timide remontée pour finalement assurer une place de septième, loin de l’Europe mais peut-être en accord avec leur niveau réel.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs
Du côté des satisfactions, outre l’incorrigible Luis Suarez, détesté de tous les fans de football, sauf ceux des Reds, il aura fallu attendre le mercato d’hiver pour voir souffler un vent de fraîcheur sur la Mersey. Les arrivées de Coutinho et Sturridge (10 buts en 14 matchs pour l’international anglais) ont fait énormément de bien au jeu offensif jusqu’alors stérile et peu inventif de Liverpool. En plus, ils aiment jouer ensemble (et ça va dans les deux sens) Le retour de Lucas a également énormément apporté au collectif, et (on trouve les satisfactions où l’on peut) même Downing s’est mis à marquer.

La plus grande déception de la saison est sans conteste Joe Allen. Arrivé dans les bagages de Rodgers, on attendait du Gallois qu’il soit la nouvelle plaque tournante de l’équipe. Il n’en fut rien. Rarement dans le tempo et peu enclin à se projeter vers l’avant, le milieu a déçu, malgré des premières prestations encourageantes (nommé Joueur du mois de Liverpool en Août), pour finir la saison blessé, et avec un compteur de buts et de passes décisives vierge (en Premier League).

On attendra certainement plus de lui la saison prochaine, comme on a hâte de revoir Coutinho et Sturridge, et peut-être d’assister à l’éclosion de Suso et Sterling, en qui le club fonde beaucoup d’espoirs, comme en Robinson, Flanagan ou Coady pour le secteur défensif. L’Academy a encore de beaux jours devant elle.

L’homme invisible
Très souvent blessé, Fabio Borini a joué de malchance cette saison. Première recrue du club l’été dernier, l’Italien a enchaîné les pépins physiques et n’a pu disputer que 13 matchs de Premier League, dont seulement 5 titularisations, durant lesquels il a néanmoins montré pourquoi Rodgers tenait à le recruter.

Highlights
L’inconstance de cette équipe a conduit à quelques coups d’éclat (victoire 3-2 contre Tottenham, deux fois 2-2 contre Manchester City) et surtout à quelques belles raclées (5-0 à Anfield contre Norwich et Swansea, et surtout 6-0 à St. James’ Park conte les Magpies) qui font regretter à ses supporters qu’elle n’ait pas joué à ce niveau toute l’année.

Lowlights
Il y a également eu beaucoup de désillusions. Si les fans sont habitués à s’incliner de justesse contre l’ennemi mancunien (cette saison encore, 2-1 à Old Trafford et Anfield), les défaites à Stoke ou WBA et surtout à Anfield contre Aston Villa (1-3) et encore WBA (0-2) ont dû faire mal au fondement.

Le manager
Précédé par sa réputation d’entraîneur tourné vers le jeu, Rodgers est arrivé l’été dernier avec deux objectifs à court terme : faire de Liverpool une équipe plaisante à voir jouer, et rajeunir l’équipe première. Les deux objectifs n’ont été qu’à moitié respectés. Si l’équipe a, par moments, marché sur l’eau, elle s’est beaucoup noyée dans son manque d’imagination sur le plan offensif. Et quand bien même on ne peut pas discuter l’apport de monstres sacrés comme Carragher ou Gerrard, les recrutements de Coutinho, Borini ou Sturridge, et les apparitions répétées de Wisdom, Sterling ou Shelvey ont contrebalancé les prestations délicates des « vieux » comme Downing ou Enrique.
Il va juste falloir penser à gagner des titres maintenant.

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Photo de la saison

Coutinho et Sturridge, l'avenir des Reds

Coutinho et Sturridge, l'avenir des Reds

Parce qu’il aurait été trop facile de prendre le bouffage de bras de Suarez.

Manchester City (2è, 78 points, G-A +32 / 66 buts pour / 34 contre)

Résumé de la saison
Une saison décevante au regard des attentes du club. Avec trois nuls sur les cinq premiers matchs, City ne partait pas sur les meilleures bases. En novembre, à la suite d’une bonne série, l’équipe parvenait à chiper la première place à United, mais l’abandonnait au match suivant (voir illustration ci-dessous). Pour ne plus jamais la revoir. Alors solidement accroché à leur deuxième place, ils ont surtout pêché en attaque (64 buts marqués cette saison contre 93 l’an passé).

Satisfactions/Déceptions/Objectifs
On ne veut pas devenir Newman à la place de Newman. Allez donc lire son article, et notamment son passage sur le Club des Cinq. Place aux experts.

L’homme invisible
Micah Richards, blessé d’octobre à avril à cause de son genou. Une préparation tronquée par une sélection aux Jeux Olympiques, puis une blessure. Résultat : seulement sept matchs cette saison, dont un en Coupe d’Europe (à Amsterdam, perdu 3-1). Son contrat court jusqu’en 2015. Une saison de Coupe du Monde, c’est l’occasion de remonter la pente.

Highlights
Bon début de saison, tout de même, avec quinze premiers matchs sans défaite. Et même avec 15 points de retard, la victoire à Old Trafford, début avril, réjouit les supporters en compensant (un peu) la défaite de l’aller.

Lowlights
Cette défaite à l’Etihad Stadium qui les relègue justement à 6 points, début décembre. Puis la fin janvier-début février (deux points en trois matchs) enterre leurs espoirs. Plus récemment, la défaite en finale de FA Cup écorne un peu plus l’image déjà un peu pâle de leur saison. Mancini, qui voulait partir sur un accord majeur, termine sur une note dissonante (ce qui ne l’empêchera pas, dans six mois, d’aller se plaindre auprès de Rybolovlev du manque de moyens mis à sa disposition).

Le manager
Mancini avait trois ans pour convaincre. Il a été renvoyé avant même la fin du championnat, signe qu’il n’était plus du tout en odeur de sainteté. David Platt le suit. Pelligrini se chargera sans doute de tourner la page. A vous de juger.

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Photo de la saison

Mario avait réussi à mettre correctement sa chasuble, mais il doit désormais se faire aider pour l'ôter.

Drame du quotidien : Mario avait réussi à mettre correctement sa chasuble, mais il doit désormais se faire aider pour l'ôter.

Mancini/Balotelli. Une relation je t’aime moi non plus, ponctuée par un départ du joueur au Milan AC. Et, de façon plus générale concernant Mancini, une relation très tendu avec ses joueurs, que ce soit Nasri, Tevez ou Hart, des propos publics qui ne respirent pas la confiance.

Manchester United (1er, 89 points, G-A +43 / 86 buts pour / 43 contre)

Résumé de la saison
United n’avait pas connu la défaite en match inaugural depuis 2004 et Chelsea (0-1). A la fin de cette saison-là, Mourinho avait emmené ses hommes au sommet du pays en comptant 95 points. Un record qu’aurait pu battre United s’ils avaient gagné leurs quatre derniers matchs.

Le titre déjà en poche, les mancuniens ont logiquement relâché la pression à l’issue d’une saison solide, au prologue délicat (deux défaites, une victoire miraculeuse à Southampton) mais acquis grâce à un rythme infernal jusqu’en mars (25 victoires en 30 matchs).

Satisfactions/Déceptions/Objectifs
Si l’on devait dégager un joueur par ligne : De Gea, qui confirme tout le bien qu’on pensait de sa première saison ; Rafael, dont les progrès accomplis cette saison sont remarquables ; Carrick, dont la présence dans l’entrejeu est devenu indispensable à l’équilibre de l’équipe ; Van Persie, dans la lignée de sa saison précédente à Arsenal (25 buts et 8 passes décisives). Signalons en outre l’excellente saison de Jonny Evans et de Danny Welbeck.

La première partie de saison de Giggs fut pénible, avant de trouver du souffle à partir de février. Kagawa n’a pas (encore) exprimé tout son potentiel, et les ailiers (Young, Nani, Valencia) n’ont pas brillé outre mesure.

L’homme invisible
De retour titulaire à la compétition, Darren Fletcher marquait un but contre QPR, fin novembre. De bon augure pour l’écossais, en proie à une maladie intestinale qui le tenait éloigné des terrains depuis 2011. Mais la malchance le poursuivant, il doit dès la mi-janvier tirer un trait sur sa saison. Dans son discours d’adieu, Ferguson eut un mot envers son ancien protégé et a semblé optimiste.

Highlights
Le triplé de Van Persie contre Southampton (3-2), la première mi-temps contre Reading (4-3), les deux victoires contre Liverpool, la déviation de Samir Nasri, les sept victoires d’affilée entre fin janvier et fin mars (treize buts marqués, un encaissé) qui assurait le titre à 95% (cinq points d’avance fin janvier, quinze fin mars).

Lowlights
Le non-match à Norwich (0-1), les errements défensifs du début de saison (plus gros nombre de buts encaissés depuis la saison 01/02) et l’élimination en FA Cup contre Chelsea alors que l’équipe avait le premier match en main (2-0).

Le manager
Comme Ferguson entra à Old Trafford avec son cortège de railleries sous la pluie anglaise, entre ici, David Moyes, avec ton admirable cortège. Avec ceux qui t’ont accompagné depuis le début, les Mikel Arteta, les Tim Cahill, les Tim Howard, les Victor Anichebe. Avec ton accent écossais qui ne dépaysera pas tes nouveaux protégés. Avec ta virginité en Ligue des Champions, avec tes craintes et tes ambitions, avec ton désir de gagner un titre collectif, et plus seulement individuel. Entre parmi le peuple né à Newton Heath et plus nombreux que jamais à t’accueillir dans la caste des grands.

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Photo de la saison

la parfaite panoplie du beau gosse.

Regard au loin, col roulé à zip, bras croisés : la parfaite panoplie du beau gosse.

Dévoilée en novembre, la statue de Ferguson sonne a posteriori comme les premières prémices de son départ, qui n’était, si l’on en croit l’intéressé, pas à l’ordre du jour. 1500 matchs sur le banc d’Old Trafford toutes compétitions confondues depuis 1986, et une moyenne de six victoires sur dix matchs environ. Sa retraite fut multi-commentée. Ajoutée à celle de Jimmy Davies, ce sont 76 années de coaching qui s’achèvent. Soit 700 fois plus que la carrière managériale de Paul Gascoigne.

À suivre…

Séduit par sa communication et sa bonne humeur, son avocat plaide la relaxe. Verbatim.

L'avocat prend la parole

Silence dans la salle. L'avocat prend la parole.

« Madame la Présidente, Mesdames, Messieurs les membres du tribunal, Mesdames, Messieurs les membres du jury.

Il est aujourd’hui de bon ton de critiquer sans vergogne l’usage qu’a mon client de son sifflet, en dépit de toute considération humaine, toute empathie envers un membre de la société civile, toute estime pour sa fonction. Etre arbitre de football aujourd’hui, c’est accepter de se voir trainer dans la boue des cochons et passer sous les sabots des chevaux, sans possibilité de droit de réponse. De fait, c’est une atteinte grave aux libertés individuelles. Si mon client insultait The Sun de la même façon que The Sun insulte régulièrement mon client, il se verrait sans nul doute assigné au tribunal. Quod licet Iovi, non licet bovi.

Si mon client, Mr Lee Mason ici présent, a reçu une volée de bois vert, ce serait pour avoir modifié le cours d’un match. Les faits, je vous le rappelle sont les suivants : à la 13ème minute du match Manchester United-Queens Park Rangers, le défenseur des joueurs visiteurs pousse, avec sa main gauche, l’attaquant des joueurs locaux dans sa propre surface de réparation, annihilant une occasion de but manifeste. Mon client siffle pénalty et, voyant qu’il est l’avant-dernier défenseur – le dernier étant le gardien, je le rappelle pour les journalistes étourdis du Sun – lui tend un carton rouge, synonyme d’expulsion. La faute existe, et mon client ne fait qu’appliquer la règle.

Madame la Présidente, permettez-moi cette approche quelque peu grossière, mais qui s’accorde tout à fait aux enjeux actuels : lorsque j’ai embrassé ma future femme pour la première fois, j’avais 21 ans. Pour être tout à fait honnête, et quitte à vous surprendre, je n’avais pas regardé les vidéos de nos premiers rendez-vous pour analyser ses réactions à mes plaisanteries, je n’avais pas de ralenti sous la main pour apercevoir les clins d’œil qu’elle me faisait tout au long de la soirée, je n’avais pas de spécialiste en canapé pour me dire précisément où fallait-il que je me place, et à quel moment fallait-il que je me lance. Il s’est trouvé un moment, une seconde, peut-être deux. Je me suis approché de son visage et nos lèvres se sont touchées. Alea jacta est.

Vous comprenez évidemment ce que je veux sous-entendre à travers cet exemple : mon client a pris sa décision en une fraction de seconde, en assumant les conséquences irréversibles, quitte à devoir faire son auto-critique en s’apercevant, plus tard, de son erreur. Mais est-il moins coupable que l’attaquant de Manchester United, Monsieur Ashley Young, qui simule très nettement une faute qu’il ne subit que très légèrement ? Est-il moins coupable que l’entraineur des Queens Park Rangers, Monsieur Mark Hugues, qui, se sachant en manque de points au classement, souhaite à tout prix prendre un point à l’extérieur et applique un schéma très défensif qui ne laisse d’autre choix à ses défenseurs que d’entreprendre des comportements parfois limites, dans des zones à risques ? Errare humanum est.

Mon client subit la pression inhérente à la fonction qu’il exerce. Le football n’est plus un jeu, c’est un business où chaque décision qu’il prend doit être la bonne, sous prétendue peine de modifier le cours du match et d’influer sur le score final, donc sur le classement, donc sur la manne financière. Pourtant, je ne vous le cacherai pas, la vie privée de mon client a beau être difficile, il s’efforce de demeurer jovial et à l’écoute des joueurs, prenant soin d’expliquer ses décisions, s’excusant presque de distribuer des cartons. C’est pourquoi je demande la relaxe : mon client est un homme droit et intègre, et je crois que c’est à l’hostilité de son environnement médiatique que l’on doit imputer ses erreurs. « Soyez justes envers les justes. Vous le leur devez. Mais soyez justes encore envers ceux qui sont injustes. C’est le meilleur moyen de leur faire porter la peine de leur injustice, tout en leur laissant la faculté de la réparer. »

Madame la Présidente, Mesdames, Messieurs les membres du tribunal, Mesdames, Messieurs les membres du jury, je vous remercie de votre attention. »

En signe de protestation, les journalistes du Sun quittent la salle.

En Angleterre, pendant la période des fêtes, le championnat continue. Des matchs à trois points la victoire, un point le match nul et zéro point la défaite. Si l’on se permet de rappeler ce point de règlement, c’est moins par condescendance que par souci de précision, tant subsiste l’idée que cette dizaine de jours serait cruciale pour la suite, que l’équipe qui marquerait davantage de points que ses poursuivants obtiendrait un avantage (moral ?) déterminant.

Alors, vrai ou faux ? Nos petits graphiques révèlent une corrélation surprenante entre le niveau de forme au moment des fêtes et le classement final. Mais il ne se fait sans doute pas de différence plus flagrante entre la bûche de Noël et la galette de l’Épiphanie qu’entre l’Assomption et la rentrée des classes, ou encore qu’entre le Mercredi des Cendres et Pâques. La quasi-sacralisation de ces matchs incite seulement à les ranger dans une case à part, et à créer pour elle des statistiques exclusives.

[Note : les graphiques incluent les matchs s’étant déroulés du 26 décembre jusqu’à début janvier – la date varie en fonction des années. Le classement indiqué est celui au 25 décembre. Est signalé entre parenthèses le nombre de points inscrits par l’équipe. Le nombre de matchs étant rarement similaire, il a fallu créer une échelle commune, de 0 (soit une équipe qui a vomi la dinde) à 1 (soit une équipe qui a eu la fève). Pour obtenir des points de comparaison, nous avons comptabilisé le parcours d’au moins trois équipes pour chaque année, voire davantage suivant la place qu’occupait au 25 décembre le vainqueur final de l’exercice. C’est aussi clair qu’une relance de Mertesacker, non ?]

Saison 01/02

Classement Noël : Newcastle (36 pts), Arsenal (33), Liverpool (-1)(33)

Classement final : Arsenal (1er, 87 pts), Liverpool (2ème, 80), Newcastle (4ème, 71)

Saison 02/03

Classement Noël : Arsenal (39 pts), Chelsea (37), Manchester United (35)

Classement final :Manchester United (1er, 83 pts), Arsenal (2ème, 78), Chelsea (4ème, 67)

Saison 03/04

Classement Noël : Manchester United (40 pts), Arsenal (39), Chelsea (39)

Classement final : Arsenal (1er, 90 pts), Chelsea (2ème, 79), Manchester United (3ème, 75)

Saison 04/05

Classement Noël : Chelsea (43 pts), Arsenal (38), Everton (37)

Classement final : Chelsea (1er, 95 pts), Arsenal (2ème, 83), Everton (4ème, 61)

Saison 05/06

Classement Noël : Chelsea (46 pts), Manchester United (37), Liverpool (-2)(31)

Classement final : Chelsea (1er, 93 pts), Manchester United (2ème, 83), Liverpool (3ème, 82)

Saison 06/07

Classement Noël : Manchester United (47 pts), Chelsea (45), Liverpool (34)

Classement final : Manchester United (1er, 89 pts), Chelsea (2ème, 83), Liverpool (3ème, 68)

Saison 07/08

Classement Noël : Arsenal (43 pts), Manchester United (42), Chelsea (37)

Classement final : Manchester United (1er, 87 pts), Chelsea (2ème, 85), Arsenal (3ème, 83)

Saison 08/09

Classement Noël : Liverpool (39 pts), Chelsea (38), Aston Villa (34), Manchester United (-2)(32)

Classement final : Manchester United (1er, 90 pts), Liverpool (2ème, 86), Chelsea (3ème, 83), Aston Villa (6ème, 62)

Saison 09/10

Classement Noël : Chelsea (41 pts), Manchester United (37), Arsenal (-1)(35)

Classement final : Chelsea (1er, 86 pts), Manchester United (2ème, 85), Arsenal (3ème, 75)

Saison 10/11

Classement Noël : Manchester United (-1)(34 pts), Arsenal (32), Manchester City (+1)(32)

Classement final : Manchester United (1er, 81 pts), Manchester City (3ème, 71), Arsenal (4ème, 68)

[Merci à l’indispensable statto.com]

En Angleterre, pendant la période des fêtes, le championnat continue. Des matchs à trois points la victoire, un point le match nul et zéro point la défaite. Si l’on se permet de rappeler ce point de règlement, c’est moins par condescendance que par souci de précision, tant subsiste l’idée que cette dizaine de jours serait cruciale pour la suite, que l’équipe qui marquerait davantage de points que ses poursuivants obtiendrait un avantage (moral ?) déterminant.

Alors, vrai ou faux ? Nos petits graphiques révèlent une corrélation surprenante entre le niveau de forme au moment des fêtes et le classement final. Mais il ne se fait sans doute pas de différence plus flagrante entre la bûche de Noël et la galette de l’Épiphanie qu’entre l’Assomption et la rentrée des classes, ou encore qu’entre le Mercredi des Cendres et Pâques. La quasi-sacralisation de ces matchs incite seulement à les ranger dans une case à part, et à créer pour elle des statistiques exclusives.

[Note : les graphiques incluent les matchs s’étant déroulés du 26 décembre jusqu’à début janvier – la date varie en fonction des années. Le classement indiqué est celui au 25 décembre. Est signalé entre parenthèses le nombre de points inscrits par l’équipe. Le nombre de matchs étant rarement similaire, il a fallu créer une échelle commune, de 0 (soit une équipe qui a vomi la dinde) à 1 (soit une équipe qui a eu la fève). Pour obtenir des points de comparaison, nous avons comptabilisé le parcours d’au moins trois équipes pour chaque année, voire davantage suivant la place qu’occupait au 25 décembre le vainqueur final de l’exercice. C’est aussi clair qu’une interception de Mertesacker, non ?]

Saison 92/93

Classement Noël : Norwich (39 pts), Aston Villa (35), Blackburn (34), Manchester United (34)

Classement final : Manchester United (1er, 84 pts), Aston Villa (2ème, 74), Norwich (3ème, 72), Blackburn (4ème, 71)

Saison 93/94

Classement Noël : Manchester United (52 pts), Leeds United (+1)(40), Blackburn (-1)(38)

Classement final : Manchester United (1er, 92 pts), BLackburn (2ème, 84), Leeds United (5ème, 70)

Saison 94/95

Classement Noël : Blackburn (43 pts), Manchester United (41), Newcastle (38)

Classement final :Blackburn (1er, 89 pts), Manchester United (2ème, 88), Newcastle (6ème, 72)

Saison 95/96

Classement Noël : Newcastle (45 pts), Manchester United (35), Liverpool (34)

Classement final : Manchester United (1er, 82 pts), Newcastle (2ème, 78), Liverpool (3ème, 71)

Saison 96/97

Classement Noël : Liverpool (+1)(38 pts), Arsenal (35 pts), Wimbledon (34), Aston Villa (33), Manchester United (31)

Classement final : Manchester United (1er, 75 pts), Arsenal (3ème, 68), Liverpool (4ème, 68), Aston Villa (5ème, 69), Wimbledon (8ème, 56)

Saison 97/98

Classement Noël : Manchester United (43 pts), Blackburn (39), Chelsea (38), Leeds United (34), Liverpool (-1)(31), Arsenal (-1)(30)

Classement final : Arsenal (1er, 78 pts), Manchester United (2ème, 77), Liverpool (3ème, 65), Chelsea (4, 63), Leeds United (5ème, 59), Blackburn (6ème, 58)

Saison 98/99

Classement Noël : Aston Villa (36), Chelsea (33), Manchester United (31)

Classement final : Manchester United (1er, 79 pts), Chelsea (3ème, 75), Aston Villa (6ème, 55)

Saison 99/00

Classement Noël : Leeds United (41 pts), Manchester United (-1)(39), Sunderland (37)

Classement final : Manchester United (1er, 91 pts), Leeds United (3ème, 69), Sunderland (7ème, 58)

Saison 00/01

Classement Noël : Manchester United (43 pts), Arsenal (35), Leicester City (35)

Classement final : Manchester United (1er, 80 pts), Arsenal (2ème, 70), Leicester City (13ème, 48)

(A suivre…)

[Merci à l’indispensable statto.com]

Aujourd’hui, Alex Ferguson fête ses vingt-cinq ans à la tête de Manchester United – toute personne s’intéressant un tant soit peu à la chose footballistique n’aura pas pu y échapper. Un règne démesuré qui a logiquement accouché de moult flops. Petite sélection.

Bellion, David

Auteur d’un but en vingt matches de Premier League avec Sunderland, Bellion tape mystérieusement dans l’œil de Ferguson. Mais après tout, le « nouveau Thierry Henry », surnom dont on l’affuble, n’a que vingt-et-un ans, et d’aucuns voient en lui le futur de l’équipe de France.

Las! Bellion n’est presque jamais titulaire, et l’arrivée de Louis Saha en janvier 2004 lui complique la tâche. Bis repetita l’année suivante: une fois titulaire en dix matches de championnat, son influence demeure très limitée. Sa méthode d’entrainement est peut-être à revoir.

Arrivée : juillet 2003 (3M€)
Départ : mai 2006 (0,5M€)
En prêt à West Ham d’août 2005 à janvier 2006 et à Nice de janvier 2006 à mai 2006

Cruyff, Jordi

Après deux ans passés à Barcelone, Cruyff atterrit à United. Ferguson l’estime alors de la trempe des Paolo Maldini, plutôt que celle des Thibault Giresse. Par (mal)chance, il ne verra pas beaucoup jouer la progéniture du grand Johan à Manchester.

Blessé à répétitions, le Néerlandais n’apparait que 55 fois en quatre ans, pour 8 buts, tandis que son expérience européenne se limite aux phases de groupe de la Ligue des champions. Ultime infortune: il est prêté au Celta Vigo l’année du triplé. Il part à Alavés en 2000 dans une indifférence quasi générale.

Arrivée : juillet 1996 (2,5M€)
Départ : juillet 2000 (gratuit)
En prêt au Celta Vigo de janvier 1999 à juillet 1999

Djemba Djemba, Eric

À vingt-deux ans, Djemba-Djemba arrive en Angleterre pour remplacer Roy Keane, armé de son bagage national (un titulaire en puissance à Nantes) et international (une finale de Coupe des confédérations avec le Cameroun). Bien que souvent titulaire lors de sa première saison, la marche est bien trop haute, et il est rapidement vendu à Aston Villa à l’hiver 2005.

Dans une interview, Ferguson n’impute cependant pas cet échec aux seules performances sportives de Djemba-Djemba et remet en cause ses règles de vie: très dépensier (il aurait possédé dix 4×4 et une trentaine de comptes en banque, selon son agent), il devait, en 2008, 600.000€ au fisc anglais, selon plusieurs sources.

Arrivée : juillet 2003 (4,5M€)
Départ : janvier 2005 (2,5€)

Dong, Fangzhuo

Tel Ghostface Killer hantant les nuits de Sidney Prescott, ceux qui ont vu jouer Dong s’en souviennent. Le Chinois fait ses gammes au Royal Antwerp (spin-off belge de MU), puis revient en Angleterre pour montrer ses qualités, du moins ses capacités. Mais force est de constater que Dong n’a pas le niveau. Point positif: il est titulaire en Premier League pour la première fois contre Chelsea, en mai 2007. Point négatif: point d’enjeu, MU était déjà champion. L’aide apportée par Cristiano Ronaldo, si elle est sincère, n’en est que plus remarquable.

Arrivée: janvier 2004 (730.000€)
Départ: août 2008 (gratuit)
En prêt au Royal Antwerp FC de janvier 2005 à janvier 2007.

Forlan, Diego

Forlan n’est pas à proprement parler un flop lorsqu’il quitte MU en 2004 (encore que, par certains aspects…); c’est plutôt rétrospectivement et à la lumière de sa carrière postérieure, que l’on peut considérer que sa période anglaise n’est pas sa meilleure, pour le dire pudiquement.

17 buts en 108 matches joués, le ratio n’est pas très bon en comparaison de celui de van Nistelrooy, mais il a laissé à Manchester une empreinte bien plus profonde que les quatre précédents flops réunis. Reste Youtube, qui n’oublie pas grand-chose.

Arrivée : janvier 2002 (11M€)
Départ : août 2004 (3,2M€)

Kléberson

À l’été 2003, Ferguson effectue sans doute l’un des plus beaux mercati de sa carrière: départs de Veron et Beckham, arrivées de Bellion, Djemba-Djemba, Kléberson, Howard et Ronaldo (ouf!). Kléberson, le troisième associé cuvée 2003 de notre classement, est le premier Brésilien à signer à MU, Ferguson souhaitant surfer sur la vague de la Coupe du monde 2002.

Pourquoi pas. Mais Kléberson déçoit et joue relativement peu (un peu plus de vingt matches en deux ans). Le second Brésilien, Anderson, sera autrement plus convaincant, les supporters ne s’y trompant pas.

Arrivée: juillet 2003 (8,6M€)
Départ: juillet 2005 (2,6M€)

Miller, Liam

La relève technique au milieu de terrain se fait toujours attendre. Malgré l’audace apparente des transferts de Klerberson et Djemba-Djemba, Ferguson reculait pour mieux sauter. En 2004, il choisit de nouveau une jeune pousse, Liam Miller, alors connu des Lyonnais pour son but l’année précédente. Considéré comme un cadre au Celtic par Martin O’Neill, Miller s’embourbe à Manchester.

Il dispute le premier match de la saison 2004/05, à Chelsea, puis ses apparitions diminuent à mesure que le public prend conscience de sa fragilité et de ses limites. Neuf matches de championnat en tout et pour tout, avant d’être prêté à Leeds (Championship). Si on était cynique, on ajouterait que Miller, au moins, n’a rien coûté.

Arrivée: juillet 2004 (gratuit)
Départ: août 2006 (gratuit)
En prêt à Leeds de novembre 2005 à mai 2006

Milne, Ralph

Lors du dîner de la League Managers’ Association, en novembre 2009, on demande à Ferguson sa plus grosse erreur de recrutement. « Ralph Milne. Je ne l’ai payé que 170.000£, mais on me le reproche encore. » [« I only paid £170,000 but I still get condemned for it. »]

Le ratio de 3 buts pour 23 apparitions, pour un ailier gauche qui avait tant brillé à Dundee United, s’avère être assez maigre. Ses problèmes d’alcool et de discipline reviennent régulièrement dans le débat pour justifier ses  échecs, y compris par son entraîneur en Ecosse, Jim McLean. N’est pas George Best qui veut.

Arrivée: novembre 1988 (170.000£)
Départ: juin 1991 (gratuit)

Poborský, Karel

Ferguson veut profiter de l’éclat de la République tchèque à l’Euro 1996 et recrute Poborský, présent dans l’équipe-type du tournoi. Mais la forme du printemps n’est pas celle de l’automne, et les supporters peinent à reconnaitre le coéquipier de Nedvěd et Berger. Surtout, la montée en puissance de David Beckham handicape son intégration.

Pas un flop retentissant, donc (3 buts en plus de 20 matches), mais un échec assez cuisant. L’on trouve tout de même des motifs de satisfaction: si Cantona marque ce but légendaire, c’est aussi grâce à Poborský (si, si, regardez, la crinière blonde qui fait l’appel à droite). Respect.

Arrivée: juillet 1996 (4M€)
Départ: juillet 1998 (2,8M€)

Prunier, William

Il n’a fallu que deux apparitions pour que les Anglais connaissent le nom français de l’arbre qui donne de petits fruits de forme ronde ou allongée à la chair sucrée. À vingt-huit ans, Prunier a acquis une solide expérience en France, et côtoyé bon nombre d’internationaux, dont Éric Cantona. En décembre 1995, libéré de son contrat avec Bordeaux, il est appelé pour un essai par Ferguson, qui souhaite juger sa valeur au sein de la réserve mancunienne. Mais à la suite d’une pénurie de défenseurs centraux, il se voit très vite titulariser en Premier League.

Si son premier match est anecdotique, le second (le jour de l’an) s’avère beaucoup plus délicat. Quatre buts encaissés à Tottenham, dont l’un contre son camp. En mars 1996, au lieu d’un contrat, Ferguson lui aurait proposé de prolonger son essai. Ce que Prunier refusa, gelant ses statistiques anglaises (deux matches, un but) pour l’éternité.

Arrivée : décembre 1995 (à l’essai)
Départ : mars 1996

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Massimo Taibi et Juan Sebastian Veron feront l’objet d’un autre classement, sans quoi ils n’auraient sans doute pas dépareillé dans celui-ci. En outre, il nous a été difficile de départager la course à la meilleure cascade des gardiens de but de l’ère post-Smeichel [à savoir, hormis Taibi, Bosnich, van der Gouw, Culkin, Rachubka, Barthez, Goram, Carroll, Ricardo et Howard]; aussi, leur relative homogénéité les avantage puisqu’ils ne figurent pas dans ce Top
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Un peu de légèreté pour conclure la saison Teenage Kicks : le bilan club par club, mode Twitter, en 140 mots (enfin, pour ce qui est du résumé de la saison quoi).

Voir introduction dans la première partie, avec tous les jolis liens (clips grands moments de la saison, plus beaux buts, photos, etc.). Par ailleurs, la Premier League a publié la semaine dernière son calendrier pour la saison à venir, la liste club par club ici et celle de tous les matchs ici. Et pour voir toutes les tenues des clubs de PL, c’est par ici que ça se passe.  

Aujourd’hui, quatrième partie : de Manchester United à Stoke City (deuxième et troisième parties ici et ici).

[nb : tous les chiffres sont en £. Ceux de la rubrique financière portent sur la période 2009-2010. Les dettes (nettes) : emprunts bancaires, propriétaires ou autre provenance. Source Companies House et Guardian].

 

MANCHESTER UNITED (champion, 80 pts. G-A + 41 / 78 / 37)

Résumé de la saison

Saison très réussie avec ce dix-neuvième titre historique et une finale de Ligue des Champions. Sans oublier une demi-finale de FA Cup, toutefois perdue face aux rivaux de Man City. Voir le film du dix-neuvième titre.

Satisfactions

Voir le bilan complet. Citons brièvement les meilleurs élèves : Nemanja Vidic (évidemment dans la PFA Team of the Year), Nani (idem, PFA Team) et Javier Hernandez. Le Petit Pois fait une entrée fracassante dans le football anglais, 20 buts pour sa première saison (13 en PL) pour 27 matchs ou bouts de match. Berbatov (également dans la PFA Team of the Year) s’en est bien sorti aussi et se retrouve co-meilleur buteur de PL avec Tévez (21 buts). Le Bulgare a signé trois hat-tricks cette saison (voir le clip). Seul Alan Shearer a fait mieux (cinq, en 1995-1996). Mention spéciale aussi à Edwin van der Sar qui, à 40 ans et 205 jours au 22 mai, devient le joueur le plus âgé de PL à décrocher le titre. Sans oublier l’increvable Ryan Giggs, avec la borne des 573 matchs de PL atteinte le 14 mai, le Gallois passe devant David James (572) au hit-parade du plus grand nombre de matchs de PL (Giggs a débuté avec Man United en mars 1991, avant l’ère PL, et compte 613 apparitions en championnat). 

 

Déceptions

Voir le bilan complet. Mais la palme Flop revient incontestablement à Bébé.

L’homme invisible : Bébé

Highlights

Le dix-neuvième titre historique. L’épopée en Ligue des Champions. La série de 24 matchs sans défaite en championnat (stoppée le 5 février face à Wolves, voir ici). La solidité à domicile, 55 points engrangés sur 57 possibles (record de Chelsea égalé, 2005-06) et un seul but d’encaissé à Old Trafford en première mi-temps ! Le ciseau retourné de Rooney dans le derby mancunien en février. Les fins de match, souvent en trombe : 36 buts marqués sur la dernière-heure, plus élevé total de PL. Anecdotique mais impressionnant : le 29 août, Man United est devenu le premier club à atteindre le cap des 1 500 points de l’ère Premier League.

Lowlights

La défaite face au Barça en Ligue des Champions. La saga Rooney, inter-minable. On ne peut pas trop en vouloir au joueur d’essayer de gratter ce qu’il peut (bien assisté de Paul « Mister 40 % » Stretford, voir ici, entrée 13 août), mais à ce point-là… La série noire entre les 25è et 35è journées, quatre défaites (Wolves, Chelsea, Liverpool, Arsenal). L’élimination sans gloire de la Coupe de la Ligue, défaite 4-0 à West Ham fin novembre. La forme à l’extérieur, décevante, seulement 25 points engrangés sur 57 possibles (plus faible total pour un champion depuis Leeds en 1992), et cinq victoires seulement en déplacement (seuls deux clubs champion ont fait pire : Newcastle en 1907  – 4 victoires – et Sheffield Wednesday en 1930, 3).

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Seules quelques retouches ici ou là seront nécessaires, surtout pour combler les départs en retraite. Les retours de prêts, notamment Danny Welbeck, et l’arrivée d’Ashley Young aujourd’hui (voir ici, ainsi que sa carrière en bref) devraient aider à satisfaire le gros des besoins (un Young qui ne le sera pas lui dans le besoin, 520 000 £/mois). Le poste du gardien demeure prioritaire (l’arrivée de David De Gea serait imminente) tandis que le recrutement d’un milieu axial créatif fait aussi partie des plans. Voir ci-dessous lien dernières rumeurs.

Trucs bizarres / marrants

La saga Rooney de septembre à fin octobre, truffée de déclarations bizarres et hilarantes. Les duos au micro de Wayne et Andy Carroll actuellement en vacances ensemble aux Caraïbes (Wayne et Andy seraient devenus les meilleurs amis du monde – Andy, le TK te conseille d’en prendre de la graine pour négocier ton prochain contrat). Tweet du Roo : « Suis à la Barbade et j’ai passé une super soirée hier soir au Lexy’s piano bar avec Coleen et des amis. Ai chanté sept chansons et me suis senti une âme de rock star. » Voir les photos des vacances Karaoke-Beatles.

Les perles-Tweets de Rio Ferdinand, dont ce bizarre coup de sang anti-laitiers (ci-dessous). Les pauvres milkmen, déjà que les supermarchés les ont quasiment mis sur la paille, si en plus ils doivent se faire pourrir par des milliardaires pressés d’aller faire leur round de golf, dur dur pour eux (publié dans le Times du 28 août dernier) :

« Mais que fout un laitier dans les rues à 8 h 55 ?! Il ralentit toute la circulation avec son p’tit van de lait. Mais mon bonhomme, distribue ton truc quand il fait nuit ! »

Encore un van de laitier dégagé de la route par Rio
Encore un van de laitier dégagé de la route par Rio

Sans oublier les joutes Twitter de première partie de saison avec le Gallois Robbie Savage, sorte d’éternel poil à gratter du foot anglais (et un bilan cartons jaunes respectable, 150). Dont ce morceau d’anthologie en septembre dernier, alors que Ferdinand était blessé et que Savage (Derby County, D2) parlait de revenir en équipe du Pays de Galles après une longue absence (avec pour vague objectif le Pays de Galles-Angleterre qualificatif pour l’Euro 2012) :

RIO @ robbie : « Tu reviens alors ? C’est sûr que tu seras frais et dispo ! Tu seras bon pour le banc si t’as du bol, mais ça me plairait de te refaire ta fête, du style Boum Boum Boum, jusqu’à ce que tu sortes ton drapeau blanc »

ROBBIE @ rio : « T’es sûr d’être rétabli pour jouer ? »

RIO @ robbie : « T’en fais pas, et moi je joue en Premier League pour Man United, et toi rappelle-moi où tu joues déjà »

ROBBIE @ rio : « Ah ah, le gamin, t’as mordu à l’hameçon, excellent !!! Il a mordu, lol lol lol, je savais que tu mordrais, lol lol lol. Au fait, le brassard de capitaine que porte Steven Gerrard, tu vas supplier Capello pour qu’il te le refile ? »

RIO @ robbie : « Ah ah ah… Dis-moi, le coup de boule que t’avait collé Dion Dublin, tu t’en souviens ? KO et plus de Robbie ! »

ROBBIE @ rio : « Ah ah ah… Tiens, t’as le bonjour de Craig Bellamy, comment il t’avait enfumé l’an dernier dans le derby mancunien ! Même à reculons, il va plus vite que toi ! »

RIO @ robbie : « Au fait, Dion Dublin vient de me texter, il paraît que tu chouinais comme une vraie p’tite gonzesse ce jour-là. Et pis coupe-moi cette horrible tignasse que tu te trimballes, sois viril mon gars »

ROBBIE @ rio : « Tout le monde sait maintenant que tu as mordu à l’hameçon, point barre. J’ai évolué moi, fais-en autant, avance. Par exemple, éloigne-toi de ton lit de soins ! lol, aïe, aïe aïe, touché, dans le mille ! »

RIO @ robbie : « Arrête de vouloir déverser sur moi toute ta frustration de ne pas avoir été conservé par Man United [en 1994, ndlr]… Touché ! Tu t’en es remis au fait de t’être fait virer de chez nous, ça doit toujours faire mal, non ? »

La tignasse de Robbie et le lit de Rio, version Twitter
La crinière de Robbie et le lit de Rio, version Twitter

Le Manager

En poste depuis le 6 novembre 1986. Avec Bob Paisley (Liverpool, 1974-1983), Fergie a le plus beau palmarès du football anglais : 12 titres de champion, 2 Ligue des Champions, 1 Coupe d’Europe des Vainqueurs de coupe, 5 FA Cups et 4 Coupes de la Ligue (en plus des titres obtenus avec St-Mirren et Aberdeen).

In / Out (le point sur les mouvements au 23 juin)

In : P. Jones (Blackburn, 16,5M), A. Young (Aston Villa, montant exact non révélé mais entre 15 et 20M)

Out : Bébé (prêt, Besiktas), R. De Laet (prêt, Norwich), J. Dudgeon, C. Evans (tous deux Hull, respectivement 83 000 et 500 000 £). C. Devlin, O. Hargreaves (tous deux libérés)

Retours de prêt : M. Biram Diouf, T. Cleverley. F. Macheda, D. Welbeck

Ont enfilé les pantoufles (arrêt de carrière) : E. van der Sar, P. Scholes et G. Neville (fin janvier 2011 pour ce dernier)

Voir diaporama des joueurs convoités par United.  

Et pour les dernières rumeurs, c’est par ici.

Chiffre d’affaires / masse salariale et autres stats financières

286M / 131M. Perte avant impôts : 79M. Dette : 590M

 

NEWCASTLE UNITED (12è, 46 pts. G-A – 1 / 56 / 57)

Résumé de la saison

Retour parmi l’élite satisfaisant. Cependant, sans Carroll et Nolan, faire mieux que le ventre mou pourrait s’avérer compliqué en 2011-2012, surtout qu’un exode de cadres se préparerait sur Tyneside (voir plus bas). Après les dépenses extravagantes et contrats mirobolants des années précédentes, la politique du club semble s’orienter vers un renflouement des caisses (vente de Carroll) compensée par un recrutement malin. Encore un club qui a perdu son entraîneur (de qualité) en cours de route sans trop qu’on sache pourquoi.

Satisfactions

Les deux principales : Joey Barton et Cheick Tioté. Barton a été élu Toon Player of the Year par les lecteurs du journal local (Evening Chronicle), 4 buts et 9 passes décisives en PL. Il a mûri et évolué, c’est incontestable (surtout dans sa communication), il sait par exemple garder son sang-froid devant les provocations et fautes répétées des joueurs adverses (comme à Wolves en août) mais il lui en reste encore sous la chaussure question agressivité bête et méchante (voir incident avec Pedersen, ici). Cheick Tioté a été élu Club’s Player of the Year sur internet avec 42 % des voix. L’Ivoirien est incontestablement l’une des affaires de la saison (acheté 3,5M seulement à Twente). Cela dit, faudra qu’il tacle mollo la saison prochaine : quatorze cartons jaunes sur 26 matchs de PL ! (plus élevé total de PL). Ses suspensions répétées inquiètent le boss, Alan Pardew, voir ici.

Egalement : Harper, Krul, Coloccini, Enrique, Simpson et K. Nolan, 12 buts (du milieu  – 18 l’an dernier en D2).

Déceptions

Mike Ashley à l'entraînement
Mike Ashley à l’entraînement

J. Perch, N. Ranger, A. Smith. Ce dernier a un gros salaire et le club aura du mal à s’en débarrasser. Ranger a été vivement critiqué pour des problèmes « d’attitude » (pourquoi lui a-t-on fait signer un contrat de 5 ans ? on se le demande). Et Mike Ashley évidemment, le Abramovitch du nord (impopulaire) a encore laissé bon nombre de supporters Magpie sur les fesses avec ses décisions controversées et parfois incompréhensibles. Si on sait pas mal de choses sur le patron de la chaîne Sports Direct, par exemple qu’il aime débarquer à l’improviste en hélico au centre d’entraînement et claquer ses millions dans les casinos de la région avec son chief exec, ou qu’il cherche à vendre le club quasiment depuis  son rachat en 2007, on a en revanche du mal à cerner sa « vision » pour le club. En a-t-il seulement une ?

L’homme invisible : Shefki Kuqi. Le finno-bosnien avait commencé sa carrière pro au FC Jokerit, il la finit au FC Joke rit jaune (pour en savoir plus sur son extraordinaire aventure, c’est ici, entrée du 10 février).

Highlights

La très gracieuse danse du poulet de Kevin

La très gracieuse danse du poulet de Kevin

Incontestablement la raclée infligée à Sunderland le jour d’Halloween, 5-1, avec en guise de « trick or treat » un hat-trick de Kevin Nolan (on a donc eu droit à trois de ses infâmes célébrations « danse du poulet »). Cette tannée mémorable a logiquement récolté 77 % des votes dans le journal local au titre de la « Meilleure performance à domicile de la saison ». L’extraordinaire comeback contre Arsenal (de 0-4 à 4-4) lors de la folle 26è journée (voir ici, entrée 5 et 6 février, avec en bonus un dossier sur les plus grands comebacks de l’histoire du football anglais). La victoire 1-0 à Arsenal, élue par les supporters « Meilleure performance à l’extérieur ». Le 4-3 à Stamford Bridge, en Coupe de la Ligue en septembre, sans oublier la correction d’Aston Villa 6-0 en août.

Lowlights

Le limogeage de Chris Hughton. La vente d’Andy Carroll en janvier (LFC, 35M) et celle de Kevin Nolan récemment (décevant pour un club qui aspire à retrouver une certaine splendeur européenne). L’élimination en FA Cup par Stevenage 3-1 (D4). Beaucoup trop de jaunes (78, record PL cette saison).

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Rien ne sert de perdre son temps à tenter de tirer quelque enseignement que ce soit, ce club est une vraie novella et les leçons du passé ne sont jamais retenues sur Tyneside. Après Carroll et Nolan, pourraient décamper : Barton, Coloccini, Enrique et Guttierez. Si Enrique part, il faudra un latéral gauche. Seraient aussi les bienvenus : un attaquant, un ailier excentré et un milieu créatif. Côté conservation du patrimoine, il faut absolument garder Tioté. L’Ivoirien a beau avoir signé un nouveau contrat de 6 ans et demi en février, ça n’empêchera pas certaines grosses écuries de vouloir le débaucher. Tout semble être à vendre au club, et s’il se sent convoité, Tioté pourrait se laisser convaincre par un défi sportif haut de gamme (ailleurs évidemment)  ainsi que par la revalorisation de salaire qui va avec (il touche actuellement 175 000 £/mois). Voir ci-dessous lien « dernières rumeurs » pour les possibles arrivants.

Trucs bizarres / marrants

Nombreux, normal, on est sur Tyneside, place forte du soap opera footeux. En tête de gondole, les multiples affaires judiciaires l’automne dernier avec l’infernal duo Andy Carroll-Paul Gascoigne (ex Magpie) qui a sacrément occupé les tribunaux du Nord-Est : pas moins d’une dizaine de comparutions à eux deux en quelques mois ! Voir les chroniques judiciaires d’un autre genre ici, aussi ici et enfin ici. En février, le juge en eut tellement marre de voir Gascoigne qu’il jeta l’éponge (voir cette extraordinaire audience, entrée du 10 février).

Andy, dans la lignée

Andy, dans la lignée

Plus près de nous, il y a huit jours, la réaction de Barton à l’annonce du départ de Nolan pour West Ham fut amusante :

« Je suis en route pour Ascot, je suis vert de voir partir Kevin. C’est un super joueur, un leader, un capitaine, un crack à l’entraînement et un ami pour la vie. »

Avant d’ajouter le tweeterisme « £mejoseandjonasnext » (= moi, Enrique et Guttierez seront les prochains à être vendus).

Joey Barton : « J’ai bien l’intention de servir de modèle à Andy Carroll. »

Et pis Barton au Royal Ascot Festival (chevaux), ça en jette (il possède des purs-sangs). Le tiercé, visiblement ça attendrit Joey. Qui s’y frotte s’hippique mais c’est bien grâce aux canassons que l’ex taulard s’était réconcilié avec Alan Shearer, un autre amateur d’équidés, suite aux problèmes entre eux fin de saison 2008-2009 (quand Shearer reprit l’équipe à huit journées de la fin, dont une mémorable bagarre de vestiaire à Anfield le 3 mai 2009 entre le Geordie et le Scouser – Barton fut suspendu et renvoyé chez lui pour le restant de la saison). On ne va pas revenir sur ses nombreuses déclarations burlesques cette saison (en Angleterre et dans So Foot), signalons juste celle-ci, faite en novembre 2010, à l’encontre d’Andy Carroll (en pleine tourmente judiciaire) :

« J’ai bien l’intention de servir de modèle à Andy Carroll. »

Le Manager

Alan Pardew, mission accomplie. A remplacé le méritant Chris Hughton en signant un contrat de cinq ans et demi. Il devrait faire la rentrée en août mais avec Ashley, allez savoir…

In / Out (au 23 juin)

In : Y. Cabaye (Lille, 4,3M), D. Ba (West Ham, gratuit), S. Marveaux (Rennes, gratuit), M. Abeid (Lens, gratuit)

Out : K. Nolan (West Ham, 3,5M). S. Campbell, N. Evans, S. Kuqi, P. McLaughlin, D. Leadbitter, A. Mogwo (tous libérés)

Retours de prêt : J.S Edmundsson, F. Forster, K. LuaLua, Xisco, T. Kádár, W. Routledge, J. Tavernier, B. Tozer.

Chiffre d’affaires / masse salariale et autres stats financières*

52M* / 47M. Perte avant impôts : 17M. Dette** : 150M

[*club en D2 saison 2009-2010. C.A de 101M saison précédente pour une masse salariale de 73M. Dette** : quasi entièrement prêts à 0 % de la société du propriétaire Mike Ashley, St James Holdings Ltd]

 

STOKE CITY (13è, 46 pts. G-A – 2 / 46 / 48)

Résumé de la saison

La troisième d’affilée en PL, et honnête dans l’ensemble. Le début fut rude, sept défaites sur les onze premiers matchs (17è) mais le talentueux trio Etherington-Pennant-Walters se mit en branle et le club sortit la tête de l’eau (8è le 1er janvier – bilan de la phase retour : 6 victoires, 9 défaites et 4 nuls). Malgré les louanges, plus fournies cette saison, Stoke c’est plus que jamais un arsenal musclé, un style « combatif » et un jeu souvent à base de coups de pied (arrêtés, parfois), sans parler des légendaires touches-missiles de Rory Delap. Tout ça prend parfois des airs de football de tranchée, avec le bombardement aérien comme principale arme offensive, mais c’est efficace, on fait l’économie d’attaquant. Faut aimer quoi.

Satisfactions

Etherington-Walters-Pennant
Etherington-Walters-Pennant, à peine 7M à eux trois. Ça c’est de la bargain.

Nombreuses. Citons les « recyclés » d’abord : le trio M. Etherington, J. Walters J. Pennant. Ces trois cas désespérés du foot anglais se sont métamorphosés en cadors productifs (voir leur histoire, entrée Stoke City 1 – Manchester City 1). La carrière de Jermaine était en danger de s’enliser gravement après les échecs de Liverpool, Portsmouth et du Real Zaragoza. A 2,8M de £, l’ex habitué des tabloïds est l’une des affaires de la saison. Ont également brillé : le gardien Asmir Begović (élu Young Player of the Season du club, il a piqué la place à Tomas Sorensen en octobre) et l’Allemand Robert Huth, l’arrière-central canonnier a été élu Player of the Season du club (44 apparitions, 9 buts). Huth était d’ailleurs le meilleur buteur du club en championnat jusqu’en mars-avril et le réveil tardif de Kenwyne Jones. Si Huth a donné du coup de tête victorieux, il a aussi probablement distribué plus de coups de coude qu’une ménagère américaine pour le lancement des soldes au Wal-Mart du coin. Aussi à féliciter : Dean Whitehead et Andy Wilkinson.

 

Déceptions

La ligne avant (hormis Jonathan Walters, 12 buts toutes compétitions confondues), elle est exotique mais elle ne fit guère d’étincelles : le Jamaïcain Ricardo Fuller, le Norvégien John Carew et le Trinidadien Kenwyne Jones. Fuller est de plus en plus full et de moins en moins prolifique ; Carew (prêté par Aston Villa à l’arrivée de Darren Bent) de moins en moins mobile ; Jones, acheté 8M de £ l’été dernier à Sunderland, ne s’est réveillé qu’en fin d’année. Parmi les boulets, citons aussi l’ex Sanglier Salif Diao et l’ex Blaugrana Eiður Guðjohnsen.

L’homme invisible : Eiður Guðjohnsen.

Highlights

Wembley, finale de la FA Cup contre Man City, la première du club (défaite 1-0 – Stoke avait étrillé Bolton 5-0 en demies). La qualification pour la Ligue Europe, via la FA Cup (finaliste). La victoire 2-0 sur Liverpool en novembre, et celle sur Newcastle 4-0 en mars, et 3-1 sur Arsenal le 8 mai. Les fins de match, l’un des points forts des Potters est la condition physique et ils savent faire plier leurs adversaires.

Lowlights

Trop de défaites, 18 (dont un 0-3 contre West Ham). Les embrouilles entre Tony Pulis (manager) et Mark Hughes (manager de Fulham cette saison), qui ont refusé de se serrer la main, d’abord le fait de Hughes, puis celui de Pulis au match retour (Domenech a fait des émules). Des stats pas folichonnes pour Stoke, jugez plutôt :

22 % : pourcentage de buts marqués par les défenseurs Potters en championnat, le plus élevé de PL (dont Huth évidemment).

38 % : Stoke pourrait faire sien la pensée de Proudhon : la propriété, c’est le vol. Les Potters affichent en effet le pourcentage de possession le plus faible de PL (seul club à descendre en dessous de 40 %).

56 % : taux de passes réussies dans le camp adverse, le plus faible de PL

570 : le nombre de touches longues des Potters (Delap), de loin le plus élevé de PL (le deuxième est Bolton, avec 288). Bref, évitez les Stoke-Bolton.

Stoke, en pleine préparation offensive
Stoke, en pleine construction d’attaque placée

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Il faudrait recruter un bon joueur par ligne (surtout devant) pour avoir une chance de se maintenir sans trop stresser, aussi afin de bien figurer en Ligue Europe, pour la troisième sortie européenne (1972 et 1974) de ce vénérable club qui fêtera ses 150 ans en 2013 (le deuxième plus vieux club professionnel anglais et donc du monde, derrière Notts County, 1862).

Trucs bizarres / marrants

Le coup de la Porsche de J. Pennant, laissée cinq mois sur le parking de la gare de Saragosse… et dont le Jermaine avait oublié l’existence ! Hilarant, voir détails.

Casquette indévissable, souvent en colère aussi
Pulis, aussi souvent encasquetté qu’en colère

Le Manager

Tony Pulis, chez les Potters depuis juin 2006 et bombproof. Faudrait que la Luftwaffe revienne pour qu’il ne soit plus manager du club.

In / Out (au 23 juin)

In : personne

Out : A. Faye (West Ham, gratuit). Z. Forster, E. Gudjohnsen, J. Harrison, A. Hedley, C.Mitchell, D. Parton, L. Wint, I. Sonko (tous libérés)

Retours de prêt : D. Arismendi, C. Dickinson

Chiffre d’affaires / masse salariale et autres stats financières

59M / 45M. Perte avant impôts : 5M. Dette : 8M

Kevin Quigagne.

Le sujet de la semaine, c’est le 19ème titre de champion d’Angleterre gagné par Manchester United. Pour en savoir davantage, nous avons demandé à Mike Phelan, premier assistant d’Alex Ferguson, de nous donner le pouls côté coulisses. Révélations.

J'ai beaucoup de respect pour Didier et son passage à Chelsea.

J'ai beaucoup de respect pour Didier et son passage à Chelsea.

« Salut le TK,

J’ai regardé un peu  votre blog avant de vous écrire. Gros boulot, mais vous n’avez pas encore parlé de ce magnifique club de Burnley. Je vous enverrai quelques pdf, à l’occasion.

En ce moment, vous imaginez bien que l’ambiance est à la fête. Mais notre saison n’est pas finie, et tout le monde reste concentré pour la finale du 28 mai. On va même décider du sort de Blackpool, ce week-end. Il n’y aurait que moi, je dirais aux joueurs de lever le pied. Ian [Holloway, le manager de Blackpool, NDLR] m’a appelé, l’autre jour.

– Hey, Mike. Tu sais, ce serait bien qu’on gagne, dimanche. Si je te proposais une petite valise…

– Non, Ian, c’est ridicule.

– Une petite contrepartie, c’est le moins que je puisse faire.

– Vous êtes complètement à sec. Vous avez même recruté Grandin.

– Il collait bien avec notre étiquette de loser.

– Bon, par curiosité, combien tu comptes mettre dans ta valise ?

– Euh… Mike, on s’est mal compris : la valise est vide ! En revanche, elle a des roulettes.

Ah, ce Ian. Je pourrais lui offrir la victoire s’il me filait l’une de ses sublimes cravates orange. Mais Alex [Ferguson, NDLR] est un compétiteur, il refuse la défaite.

Moi, je suis arrivé en 1989 à United, presque trois ans après Alex. Ca grinçait déjà des dents, puisque le club n’avait pas gagné le championnat depuis plus de vingt ans. Alex lui-même n’avait encore rien gagné. C’est pour ça qu’il m’a recruté, vous pensez bien. De fait, quatre ans plus tard, on avait accumulé cinq titres, dont une coupe d’Europe. Mes cinq premiers et mes cinq derniers, c’est dire s’ils me sont chers.

Je suis parti lorsque la génération dorée commençait à éclore, un peu vexé qu’un petit con de vingt ans nommé Ryan ne me dribble puis m’humilie à la course.

Je suis devenu coach ici ou là, avant de revenir à Manchester en 1999. Alex m’a placé au Centre of Excellence, en me promettant qu’il ferait appel à moi dès qu’il y aurait un désistement. Je coulais des jours heureux, au Centre. Je participais à quelques réunions, j’allais voir des matchs. Je n’ai jamais su la teneur précise de ma mission. Au moment où je commençais à m’y intéresser un peu plus sérieusement, Alex m’a demandé de le rejoindre sur le banc.

Carlos [Queiroz, NDLR] et Alex formaient un couple très efficace. La presse résumait, un peu hâtivement, la situation en réduisant Carlos au cerveau et Alex à la gestion humaine. Bullshits, si vous me permettez l’expression. Alex possède un génie tactique hors du commun. Son problème, c’est qu’il vieillit et préfère donc minimiser les risques pour sa santé. Je tente bien de lui faire comprendre que la victoire sourit aux audacieux, mais je n’ai, hélas, pas beaucoup d’influence à ce point de vue. Excepté ces derniers mois, comme lors du match à Chelsea en Ligue des Champions qui m’a fait marquer des points. J’évite cependant de me glorifier sur ce fait, il est facilement irritable.

J’ai remplacé Carlos en 2008. Croyez-le ou non, je n’ai pas eu besoin d’une blowjob pour avoir son poste. Carlos avait d’ailleurs oublié son cerveau à Manchester, à l’époque. Je l’ai immédiatement prévenu, mais il n’est venu le chercher qu’il y a quelques semaines. Entre temps, il y a eu le Real Madrid, le Portugal et le transfert de Bébé. Sans cerveau, c’est toujours plus compliqué. Mais pour Bébé, on ne lui en veut pas. Acheter un ancien sans-abri, ça nous donne bon conscience.

Voilà, les gars, je vous ai à peu près tout dit. J’ai été un peu bavard, non ? J’aurais bien aimé parler un peu de votre championnat de France, mais je vois trop peu de matchs. Si, j’ai vu Brest-Lyon, hier soir. Je susurre souvent le nom d’Hugo Lloris à l’oreille d’Alex, mais il fait la moue. Il laisse les français à Arsène, c’est un accord plus ou moins tacite.  En échange, il nous laisse le championnat. C’est un good guy, Arsène.

(Sinon, j’ai pas l’habitude de critiquer trop vertement, mais pour ce que je comprends du français, le duo de commentateurs à l’œuvre hier soir était insupportable.)

Allez, je vous laisse, je dois déplacer ma voiture : Gibson va bientôt commencer son entrainement de frappes.

A bientôt,

Mike »

(Traduction : Bernard-Henri Lévy)

Samedi prochain, à 16h, il est probable qu’Alex Ferguson aligne un onze titulaire différent du précédent pour la 158ème fois d’affilée. Une curieuse statistique qui ne veut finalement pas dire grand-chose.

Le mardi 30 avril 2008, Manchester United affronte Barcelone en demi-finale de Ligue des Champions. Résolument pragmatique, Ferguson aligne la même équipe que lors du match aller, à un Rooney près (remplacé par Nani). Probablement en verve après leur qualification pour la finale, MU écrase West Ham à domicile quatre jours plus tard, avec le même onze que celui ayant vaincu Barcelone. Cette rencontre du 3 mai 2008 constitue le point zéro, puisque le manager écossais n’a plus jamais aligné une équipe similaire d’un match à l’autre. En toute rationalité, plusieurs raisons peuvent l’expliquer.

Avec 278,5 millions de livres de revenus en 2009, Manchester United est le troisième club le plus riche d’Europe, derrière les deux géants espagnols. Qui dit club riche dit effectif élargi. Mais, derrière cet écran de fumée, une statistique vient contrecarrer cette idée reçue : sur la moyenne de cette première partie de saison 10/11, huit joueurs ont commencé plus de neuf matchs sur dix à Barcelone, tandis que douze joueurs ont débuté au moins six matchs sur dix au Real Madrid. A Manchester, seul Vidic a été aligné d’entrée plus de 90% des matchs, et huit joueurs ont pris part à 60% des rencontres. Pourtant, les effectifs professionnels des trois clubs demeurent numériquement équivalents. Alors, choix des entraineurs ou talent plus homogène ? La réponse, s’il en existe une, est à situer entre les deux.

A Manchester comme ailleurs, personne n’est jamais certain de jouer le prochain match. De l’extérieur, van der Sar, Evra, Ferdinand, Vidic et Rooney paraissent inamovibles, quand ils ne sont pas blessés (on y reviendra). Le reste des postes varie au gré des blessures, des formes et méformes, et des adversaires.

En 2008/09, ils sont dix-neuf joueurs à avoir commencé au moins un match sur trois. Ils n’étaient plus que dix-sept l’année suivante, mais la confiance rendu aux joueurs semble plus équitable (c’est l’année de la victoire en League Cup).

Les blessures redondantes

Les blessures n’épargnent aucun club, et surtout par United. Les longues blessures de Ferdinand et de Vidic en 2009/10 ont bousculé la stabilité défensive de l’équipe. En ajoutant celles de Brown et Evans, c’est sa crédibilité qui était remise en jeu (vous préférez Carrick-Fletcher ou Yepes-Camara en défense centrale ?). Obligé de composer avec les contraintes inhérentes à la pratique sportive, Ferguson a sans cesse dû bouleverser son schéma-type.

Le centre de formation (et d’évolution)

A Carrington, certains jeunes rongent leur frein en attendant de fouler la pelouse d’Old Trafford. Comme Wenger et quelques autres, Ferguson profite de la League Cup pour évaluer ses jeunes pousses. Il n’hésite également pas à faire du turn-over en phase de poules de Ligue des Champions, lorsque les premiers matchs l’ont convaincu d’une qualification probable.

La tactique

Avec l’âge, Ferguson veut sans doute atténuer le choc des surprises et des retournements de situation. C’est pourquoi, depuis plusieurs années, il aligne un onze prudent et conçu par rapport aux qualités et faiblesses de l’adversaire, alternant le 4-4-2 et le 4-5-1 (en privilégiant Rooney en pointe, de préférence). Il refuse donc de prétendre son équipe-type au-dessus de toutes les autres ; c’est sa qualité, c’est aussi son défaut.

Ainsi, certains joueurs, tels que Park, Anderson, Nani en 2008/09 ou Berbatov en 2009/10, ont joué à la grâce des équipes qui se présentaient face à Manchester. Park jouait par exemple tous les matchs face aux clubs du Big Four, pour son endurance et ses capacités défensives.

L’absence de doutes

Sur ces deux dernières saisons, hormis des débuts de saison difficiles, United est une équipe qui ne doute presque pas, trouvant très facilement une place sur le podium du championnat d’Angleterre et allant loin en Ligue des Champions. Il est donc plus facile de faire souffler les titulaires habituels lorsqu’on est premier que lorsqu’on se bat pour une place européenne.

La confiance dans les cadres

Gary Neville, Paul Scholes et Ryan Giggs ont 108 ans à eux trois. Qu’il est loin le temps où ils jouaient des secondes phases de groupes en Ligue des Champions face à Bordeaux. Ferguson leur témoigne cependant une confiance chaque année renouvelée. Il sait que ses joueurs ne sont plus capables de jouer deux fois par semaine, mais reste conscient de l’importance de leur présence sur et en-dehors d’un terrain.

A travers toutes ces raisons, plus celles que l’auteur a pu oublier, Manchester United apparait avant tout comme un collectif, capable de s’adapter aux changements tout en restant, cependant, tributaire de la présence de quelques joueurs-clés et de leurs performances.