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Teenage Kicks démarre sa quatrième saison avec une preview des championnats de Football League (D2 à D4) et Premier League. Après la League (Two & One), on continue donc avec The Championship. A défaut des droits de la PL, BeIn Sport s’est rabattu sur sa petite sœur. Une bonne nouvelle pour les Français soucieux de savoir ce que devient Jean-Yves M’voto ou David N’Gog.

que devient David N'Gog ?

C'est vrai, ça : que devient David N'Gog ?

La Football League, doyenne mondiale des championnats de clubs, fête ses 125 ans cette saison et a produit ce clip commémoratif, à voir absolument (particulièrement conseillé aux supporters d’Arsenal : à 3′20 on y voit les Gunners remporter le titre 1989…). Et si vous savez contourner la géolocalisation, ne manquez pas l’émission hebdomadaire The Football League Show.

Voir le classement après cinq journées (sur 46).

Les prétendants à la montée

Deux places automatiques et une aux play-offs

Les trois relégués de Premier League font figure de prétendants plus ou moins automatiques. Queens Park Rangers a bien géré son affaire estivale : plus de vingt joueurs ont quitté le bateau (vendus, libérés ou simplement prêtés), et six joueurs ont été recrutés, parmi lesquels l’expérimenté défenseur Richard Dunne et le milieu de terrain Karl Henry, sans compter l’enquilleur de buts Charlie Austin, acheté à Burnley. Reading avait déjà anticipé sa relégation en fin de saison dernière en embauchant Nigel Adkins, qui avait promu Southampton d’abord en Championship, puis en Premier League, en l’espace de deux saisons (Adkins est un peu le Bernard Casoni anglais). L’équipe n’a pas tellement changé depuis sa dernière accession en Premier League, et les recrutements de Wayne Bridge et de l’international américain Danny Williams sont des atouts de poids. Quant à Wigan, malgré les yeux doux de Roberto Martinez pour ses anciens joueurs, l’équipe a réussi à garder quelques-uns de ses espoirs  et a recruté malin : Grant Holt, de Norwich, James McClean, de Sunderland, Marc-Antoine Fortuné, de WBA, entre autres. Owen Coyle a pris la destinée du club en main, lui qui a connu la PL (avec Bolton) et les play-offs de la Championship (avec Burnley). La Ligue Europa pourrait toutefois leur jouer des mauvais tours.

Watford et Gianfranco Zola tenteront de rééditer leur belle saison 2012/13, en s’assurant d’éviter les play-offs, cette fois. Propriétaire de la famille Pozzo, les Hornets ont encore fait leur marché à Grenade et à l’Udinese (autres propriétés des Pozzo). Nul doute que leur expérience de l’an dernier leur sera bénéfique.

Udinese + Grenada = Watford. L'équation est juste.

Udinese + Grenade = Watford. L'équation est juste.

Avant de s’écrouler en deuxième partie de saison, Leicester City faisait partie des prétendants à la montée directe, l’an passé. Le propriétaire, le milliardaire Thaïlandais Vichai Srivaddhanaprabha (voir ici pour la prononciation), ne pouvant plus dépenser sans compter pour cause de fair-play financier, l’effectif s’est stabilisé (trois arrivées pour une petite dizaine de départs), et on devrait revoir les Foxes aux premières places.

Sinon, on pourra peut-être voir Birmingham City et Ipswich Town se mêler à la lutte, malgré un début de saison laborieux, le Blackpool de Tom Ince, Brighton & Hove Albion ou bien encore Charlton. Dans une Ligue où seulement 10 points séparaient le 6ème et dernier qualifié pour les play-offs du 19ème l’an passé, on ne va pas tirer des plans sur la comète.

Les clients à la descente

Trois places automatiques

Yeovil Town, surprenant promu (voir plus bas), et ses deux compères de League One, Doncaster et Bournemouth, bien que plus solides, sont des candidats potentiels.

Ca devrait également jouer serré pour Millwall, qui a vu son coach Kenny Jackett démissionner en fin de saison dernière (voir preview D3), pour Barnsley et pour Huddersfield Town, tous trois ayant échappé de peu à la relégation en mai dernier et qui auront essentiellement pour ambition de se maintenir.

Les joueurs à surveiller

De l’avis général, il faut garder un œil sur Diego Fabbrini et Gabriele Angella (prêtés par l’Udinese à Watford), Liam Bridcutt (Brighton), David Cotterill (meilleur passeur décisif (20) de League One l’an passé), Mohamed Coulibaly (Bournemouth), Charlie Austin (buteur compulsif, acheté par QPR), Johnny Russell (Derby), Jordan Rhodes (23 ans, 27 buts en 43 matchs à Blackburn, qui a repoussé toutes les offres de fin de mercato), Paddy Madden (meilleur buteur de League One l’an passé, avec Yeovil), Tom Ince (fils de et protégé par son entraineur de père). Entre beaucoup d’autres.

Jordan Rhodes dans les surfaces de réparation

Les vieux de la vieille

Danny Murphy et Wayne Bridge, deux habitués de la PL qui trainent désormais leurs guêtres sur les terrains de Championship, respectivement à Blackburn et à Reading.

Ian Bennett, gardien de but à Huddersfield et 42 ans en octobre. Il est passé professionnel avant la chute du Mur.

Manuel Almunia a longtemps fait le bonheur des adversaires d’Arsenal. Il est désormais vu du côté de Watford, à 36 ans.

Grant Holt, qui a fait le tour de l’Angleterre et de ses divisions, a été (intelligemment) acheté par Wigan.

Stephen Carr, 230 matchs avec Tottenham en 10 ans, prend le couloir droit de Birmingham depuis 2009. Il vient d’avoir 37 ans.

N’oublions pas El Hadji Diouf, passé partout, efficace nulle part, aujourd’hui à Leeds.

Diouf dans sa position préférentielle

Diouf dans sa position préférentielle

Les entraîneurs en vue

Nigel Clough, entraineur de Derby County et fils de.

Dougie Freedman, qui a quitté en octobre 2012 Crystal Palace, alors 4ème, pour rejoindre Bolton, alors 16ème. Après une saison de feu, les Wanderers ratent leur qualification pour les play-offs lors de la dernière journée. Leur début de saison 2013/14 est néanmoins catastrophique (dernier).

Mick McCarthy, entraineur charismatique d’Ipswich Town, double vainqueur de Championship (Sunderland, 2005 et Wolverhampton, 2009).

Chris Powell, cinq sélections avec l’équipe d’Angleterre et actuel entraineur de Charlton Athletic, qu’il promeut en Championship dès sa première saison. L’équipe échoue à trois points des play-offs l’an passé.

Eddie Howe a joué plus de 270 matchs pour Bournemouth. A 35 ans, il est aujourd’hui entraineur et a fait monter son club en League One (2010), puis en Championship (2013). Une statue sera probablement sculptée à son effigie devant Dean Court.

Les plus grosses et plus faibles chambrées

Les trois promus, Doncaster, Bournemouth, Yeovil Town, ont tous les trois les plus petits stades de la Ligue (respectivement 15 231, 10 700 et 9 565 places). Ce qui n’a pas empêché Bournemouth de recevoir le Real Madrid en match amical.

Hillsborough (Sheffield) et Elland Road (Leeds) sont les stades à la plus grosse capacité ; malheureusement, ils ne sont pas toujours remplis puisque c’est le Falmer Stadium de Brighton & Hove qui draine le plus de supporters (plus de 26 000 de moyenne sur leurs trois premiers matchs).

L’affluence moyenne est de 16 000 spectateurs, jusque-là.

Sinon, le John Smith’s Stadium de Huddersfield a déjà accueilli un concert de R.E.M.

Le club à suivre

Yeovil Town, pour leur première saison en Championship de leur histoire. Le promu, 4ème de League One avec une masse salariale de 900 000£, a recruté gratuit ou en prêt et s’apprête à vivre une saison difficile.

Mais Le coach, Gary Johnson, en a vu d’autres, lui qui a commencé sa carrière de manager en 1986 à Newmarket Town, en Eastern Counties League (9-10ème niveau anglais), puis découvert le monde professionnel à Cambridge United, alors en League Two. S’en sont suivis Kettering Town, l’équipe nationale de Lettonie (!), une première période à Yeovil, qu’il fait monter de deux divisions en trois saisons, puis Bristol, Peterborough, Northampton, avant un retour en fanfare à Yeovil en janvier 2012. Depuis son départ, Yeovil se bat pour se maintenir en League One, avec succès (deux fois 15ème, deux fois 17ème). Son retour coïncide avec la présence de son fils, Lee, 31 ans et plus jeune entraineur de Football League, sur le banc d’Oldham Athletic. Une confrontation père-fils qui ne s’était plus vue dans le monde professionnel anglais depuis 1971. En somme, Yeovil avec Johnson, c’est une montée tous les 18 mois en moyenne. La PL n’attend plus qu’eux.

A suivre également pour leurs performances musicales, vendues uniquement à Yeovil à l’occasion d’un match (perdu) de FA Cup joué contre Liverpool. 3500 copies sont parties en l’espace de trois jours. « Day or night, I’m green and white – we are Yeovil Town. »

Les clubs à pas suivre

Blackburn, qui a viré trois entraineurs l’an passé et qui mérite bien l’indifférence générale (Rhodes excepté), ainsi que Millwall, pour les raisons que l’on sait.

Les pronos TK montées et descentes

Montées (3) : Watford, Reading, Leicester

Descentes (3) : Doncaster, Millwall, Yeovil

Des propriétaires blindés du Golfe et d’Asie, des pokéristes patron de club, un ratio salaires/chiffre d’affaires de 90 %, des montagnes de dettes, des wagons de stars, une majorité de joueurs étrangers, de la caillera et des Wags en pagaille : bienvenue en Npower Championship (D2), le sous-sol copié-collé de la Premier League. Profitons de la trève internationale pour cuisiner les caïds. Interrogatoire bling bling de bas étage.

Le premier constat qui s’impose sur la D2 anglaise : les jeux sont très serrés. Après 10 journées (sur 46), seuls 8 points séparent le 3è, Wolves, du 21è, Birmingham City.

Un tel tassement de niveau peut s’expliquer par la relative homogénéité des budgets de D2 (d’une moyenne de 17M), la fourchette allant de 1 à 3, contre 1 à 6 en Premier League (environ 3M/an de revenu médias en moyenne par club et jusqu’à 12M en billetterie pour les grosses écuries. Les revenus annexes s’élevant au maximum à 8M/an [1]).

Les masses salariales des grosses écuries pouvant grimper jusqu’à 36M, la grande majorité des clubs de D2 sont endettés, certains sérieusement (Bolton, 100M, Cardiff, 45M, Blackburn 37M, etc. Un fair-play financier a dû être adopté, ici). Les nombreux sugar daddies (mécènes) à la tête des 72 clubs de Football League doivent régulièrement renflouer les caisses.

Première partie de ce dossier D2, les clubs 9è et 8è : Blackburn Rovers et Blackpool FC.

[NB : a) voir [2] b) affluences saison en cours c) meilleurs et pires étrangers élus par lecteurs et journalistes de Four Four Two début 2012 d) cote érectionnelle exclut les Britanniques non anglais e) masse salariale : chiffres 2010-11. Cliquer sur les photos réserve parfois des surprises]

Blackburn Rovers, 9è, 16 points (+ 3)

C’est quoi ton surnom ? Rovers.

Tes principaux gangs rivaux des cités voisines ? Burnley, Bolton et Man United.

C’est qui ton leader ? On en a pas, c’est l’anarchie, la loi de la cité (l’ex buteur messin Eric Black assure l’intérim). L’ancien, Steve Kean, vient d’être viré (alors que le club était 3è), les supporters ont fêté ça au Champagne anglais (excellent d’ailleurs). Rarement un manager était resté aussi longtemps en place (presque deux saisons) avec une telle cote d’impopularité d’entrée de jeu.

Mais ce n’est plus le Blackburn de l’ère Jack Walker ou post Walker (géré par son Trust), ce club stable et régulièrement placé dans le Top 10 de la Premier League (hormis un bref passage en D2). Depuis deux ans, Blackburn Rovers est devenu le club le plus dysfonctionnel du football anglais professionnel (avec Port Vale, D4 – Portsmouth étant hors concours).

Presque une centaine de noms (!) ont été cotés par les bookmakers pour remplacer l’Ecossais, dont quelques-uns ronflissimants. Les favoris (cotes Paddy Power) : Tim Sherwood (2/1), Alan Shearer (11/2), Mick McCarthy (6/1), Ian Holloway (10/1) et Roy Keane (14/1).

Sherwood, l’ex darling d’Ewood Park ère glorieuse (1992-1998), semblerait tenir la corde. L’actuel coach adjoint (dans l’acception anglaise du terme, celui qui dirige les entraînements – pas le manager adjoint) de Tottenham depuis 2008 a bien sûr l’amour de son ancien club chevillé au cœur, mais troquer les entraînements glamour avec Bale et consorts pour ce club en crise et le bouc (non moins moribond) de Gaël Givet, ça se monnaie, cher. Très cher même : il se dit que Sherwood exigerait 2M/an + une prime de montée d’1M (il palpe 1M/an aux Spurs). Oh, et Spurs demanderait une compensation de 3M. Ce n’est donc pas gagné et on parle de plus en plus de McCarthy et Holloway depuis hier.

Les plus bling bling des cotés : S-G Eriksson (33/1), Jurgen Klinsmann (40/1), Laurent Blanc, Carlo Ancelotti et Frank Rijkaard (66/1), Maradona (100/1) et même… Pep Gardiola ! (250/1)

Les plus pouilleux : Alex McLeish et Avram Grant (40/1).

Ca s’ bouscule pour t’ chouffer ? Non, affluences en chute libre : 14 142 spectateurs (contre 22 551 l’an dernier, en PL)

Tu crèches où ? Ewood Park, 31 367 places, depuis 1882.

Tu t’ la pètes après 10 journées ? Non, pas de quoi jouer les kakous, 4 victoires seulement.

T’as du caïd ? Beaucoup ouais, mais surtout du sénior. Disons qu’il ne vaudrait mieux pas embarquer les cadors pour un go-fast :

–      Danny Murphy, 35 ans ex pilier de PL (9 capes anglaises)

–      Nuno Gomes, 36 ans et 79 capes portugaises

–      Paul Robinson, gardien de 33 ans, ex Leeds et Tottenham, 41 capes anglaises

–      L’ex éternel espoir David Dunn, 32 ans, 20 capes anglaises U21, 1 cape senior

–      Colin Kazim-Richards, 26 ans, ex Fenerbahce et Galatasaray, 35 capes turques

–      Morten Gamst Pedersen, 31 ans, 73 capes norvégiennes

–      Dickson Etuhu, 30 ans, 17 capes nigérianes

Jordan Rhodes, 48 buts en 2011-2012

Jordan Rhodes, 48 buts en 2011-2012

Mais notre vraie terreur c’est un djeun de 22 ans : Jordan Rhodes (ci-dessus), 48 buts en 55 matchs la saison passée ! Acheté 8M à Huddersfield. Est anglais mais porte la tunique écossaise [3].

Ton meilleur caïd étranger ever ? Brad Friedel (2000-08). Presque six saisons sans rater un match. Et à 41 ans, papy Brad fait toujours de la résistance.

Et ta plus grosse pipe étrangère ? Corradi Grabbi (2001-04), un blase de bolide teuton, des performances de Fiat 127 bridée. L’attaquant italien, barré par Del Piero à la Juve, fit six clubs transalpins de division inférieure avant de débarquer été 2001 dans le Rovers de Graeme Souness. Pour presque 7M £ !

30 matchs, 2 buts et 4M en salaire plus tard, il était catalogué l’un des pires transferts de la Premier League (5 millions le but, quand même).

T’as un blase comique à nous r’filer qu’on pouffe ? Deux même : David Goodwillie (= bon zizi), prêté à Crystal Palace, et Mauro Formica. Bonne pouffe.

C’est quoi la cote érectionnelle de ton effectif sur le God Shave the Queen ? 3/1, mollesse due à l’effectif Tour de Babel, 18 nationalités. Trop cosmopolite pour bander sur l’hymne british tout ça.

Un Frenchie dans l’tas ? Ben, notre Gaël Givet national. Jamais un citoyen français n’avait autant kiffé la Burne Noire, comme dirait Daniel Riolo.

T’es blindé ? En théorie oui, le club appartient au VH Group, voir aussi Venky’s (les volailles). Club dirigé par la famille indienne Rao depuis novembre 2010.

Une tribu qui, de son propre aveu, n’entrave rien au football, ici. En arrivant, la big Boss, Anuradha Desai, déclara vouloir recruter le trio Ronaldinho-Beckham-Maradona. Au final, elle récolta Hérold Goulon. Et ouais, life’s a bitch (and then you die).

Ils se sont tous mis au poulet

C'est poulet gras à toutes les collations désormais

Elle dit aussi vouloir faire de B’burn « l’Arsenal du Nord » (une tarasconnade qui rappelle celle de Mohammed Al-Fayed, voir milieu d’article). On pigea alors vite sa stratégie : se servir du club comme véhiculaire publicitaire pour sa société Venky’s.

Les Rao n’étant que rarement à Blackburn, Steve Kean devait présenter quasi mensuellement son bilan à la patronne… en se rendant au fin fond de l’Inde, deux ou trois vols et cinq heures de route. Et de retour dans le Lancashire, à peine les bagages posés, il se faisait pourrir par les supps en révolte. Il n’a pas volé ses roupies.

C’est désormais Shebby Singh, notre Global Football Adviser et ex footballeur malaisien qui dirige les opérations sur le terrain. En tant qu’ex célèbre commentateur ESPN des matchs Premier League en Asie, Singh est officiellement chargé de « développer la brand Blackburn en Asie du Sud-Est ».

Tu payes bien ? Oui, 50M de masse salariale en PL. Probablement autour de 30M cette saison, dû aux départs et clauses de réduction dans les contrats en cas de descente de PL. Mais nos petits nouveaux ne sont pas à plaindre : Jordan Rhodes émarge à 180 000 £ mensuels.

Blackpool, 8è, 16 points (+ 5)

C’est quoi ton surnom ? J’en ai trois : les Seasiders, Tangerines et Pool.

Tes principaux gangs rivaux des cités voisines ? Les autres petites frappes du Lancashire : Preston, Bolton et Burnley.

C’est qui ton leader ? Ian Holloway, depuis mai 2009.

Ca s’ bouscule pour t’ chouffer ? Ça pousse un peu ouais, 13 739.

Tu crèches où ? Bloomfield Road, depuis 1900 (17 338 places). Stade sacrément retapé ces dernières saisons. Pendant longtemps, faute de moyens, il n’avait que deux tribunes ! (et une petite temporaire).

Tu t’ la pètes après 10 journées ? Ça va oui, on est satisfait, même si on n’a engrangé que 3 points lors des 4 dernières journées. Joli football tout en mouvement (4-3-3) et très offensif (19 buts marqués) mais ce style flibustier nous a fait retomber dans nos travers défensifs : déjà 14 buts encaissés.

T’as du caïd ? Ouais, et du lourd :

–  Kevin Phillips, 39 ans, ex Sunderland Legend et grand Seigneur du football britannique (seul Anglais Soulier d’Or européen, en 2000). A claqué 272 buts en 610 matchs durant une glorieuse carrière commencée en non-league il y a vingt ans. Et il est toujours en forme, 9 apparitions cette saison ! (476 minutes de jeu, 1 but).

–  l’attaquant U21 anglais Tom Ince (fils de, ci-dessous), 20 ans, début de saison tonitruant, 6 buts en 6 matchs (Fergie le kifferait, ici)

–  l’ex grand ami de Paul Le Guen et Glasgow Rangers Legend Barry Ferguson, 34 ans et 45 capes écossaises

–  l’excellent ailier et néo international écossais Matt Phillips, 21 ans

Ton meilleur caïd étranger ever ? Le milieu international féringien Claus Bech Jørgensen (2006-09 – pour les plus incultes d’entre vous, un Féringien est un natif de l’île danoise où y’a que des moutons. Ne pas confondre avec un Mérovingien, habitant de Mer dans le Loir-et-Cher comme chacun sait).

Et ta plus grosse pipe étrangère ? Le gardien ghanéen Richard Kingson (2010-11). La faute à sa femme ?

T’as un blase comique à nous r’filer qu’on pouffe ? Ouais, l’ex Strasbourgeois Nouha Dicko, 20 ans. Bienvenue au club des queutards du foot Nouha, t’es en bonne compagnie : Julian Dicks, Gary Dicker, Paul Dickov – prononcez Dick off -, George Dick, etc.

C’est quoi la cote érectionnelle de ton effectif sur le God Shave the Queen ? 2/1. Avec seulement 50 % d’Anglais dans l’effectif, risque de débandaison à tout moment, mise risquée donc.

Un Frenchie dans l’tas ? Je veux, trois même :

–  le Guadeloupéen Ludovic Sylvestre

–  le Normand-Congolais Elliott Grandin, revenu de Nice où il a pigé l’an passé

–  le Savoyard-Malien Nouha Dicko, souvent remplaçant, excellent depuis le début de saison, 3 buts en 9 matchs. Joli retourné acrobatique victorieux contre Hull, à 50 secondes dans ce clip

T’es blindé ? Oui, même si nos propriétaires adorent jouer les Abbé Pierre. Le club appartient à la famille Oyston, père (Owen, ci-dessous) et fils (Karl). Les Oyston se sapent comme des épouvantails sous acide mais la paire pèse 100M. Le troisième comparse, l’homme d’affaires et financier letton Valeri Belokon (actionnaire minoritaire, 25 %), pèserait le double.

Thunés, mais effroyablement radins aussi. Pervers, ils aiment proposer des contrats… à 90 £ /semaine ! [4] (par exemple à Bojan Djordjic et à ce pauvre Emile Heskey). Il y a six mois, ils avaient cependant cassé leur nourrain pour offrir à Robbie Fowler… 100 £ / semaine (avec certes une prime de 5 000 £ par apparition). La saison précédente, les Oyston s’étaient octroyés, via une société domiciliée au club, un dividende de 11M !

Le refus de verser un vrai salaire à Robbie Fowler en mars dernier a peut-être coûté aux Seasiders la montée en Premier League, battus 2-1 par West Ham en finale des play-offs. Qui sait ce qu’il se serait passé si Fowler avait été recruté pour l’emballage final.

Tu payes bien ? Non. Petite masse salariale de 25M [5] en 2010-11, l’année de notre unique saison PL (pour un CA de 52M). Probablement 10M aujourd’hui. En 2009-10, l’année de la montée en PL, la wage bill n’était que de 6M.

Les agents de joueurs n’aiment pas trop charbonner avec Blackpool non plus, ils ne ramassent que des miettes (voir tableau). Jusqu’en 2008, on refusait même de verser un penny aux agents ! (Blackpool insistait pour que les joueurs les rémunèrent de leur poche).

Au-delà des rapports folkloriques de B’pool avec l’argent, il ne faudrait pas que leur pingrerie légendaire leur coûte (encore ?) la montée [6]. Car malheur aux prétendants qui rateront le coche Premier League en mai prochain : à partir de 2013-2014, les sommes versées par la PL à ses 20 clubs augmenteront d’au moins 45 %. Le dernier du classement touchera ainsi plus que le champion d’Angleterre la saison passée (61M £).

Avec une conséquence évidente : les trois clubs PL relégués en 2014 seront encore plus costauds financièrement et donc mieux armés que les autres pour remonter en PL. Et cela, avant même de toucher les parachute payments qui auront sans doute augmenté d’ici là. Parallèlement, les revenus médias des clubs de D2 baissent depuis 2010.
Ergo, ce n’est absolument pas le moment de s’éterniser en D2 et 2012-13 est la saison où jamais pour monter, surtout pour les clubs au budget scoubidou comme Blackpool qui, inévitablement, verront leur chance de gagner la terre promise s’amenuiser au fil des saisons. Money talks, de plus en plus fort, et le championnat de D2 est fatalement amené à devenir moins ouvert qu’aujourd’hui. Le mercato d’hiver pourrait être chaud bouillant en D2 cette année et Blackpool doit absolument revoir sa stratégie recrutement, sous peine de se faire piétiner dans la ruée vers l’or et voir ses rêves de PL partir en fumée, pour longtemps. Et Ian Holloway avec.

Kevin Quigagne.

A suivre.

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[1] Sont omis ici les deux versements suivants de la Premier League :

a)   parachute payments aux trois clubs relégués de PL, 48M chacun sur 4 ans.

b)  les solidarity payments, environ 2,5M annuellement par club de D2

[2] Rivalités – question 2 – données dans l’ordre décroissant (source : sondage 2012 et 2003).

[3] Eligible car… il a fait toute sa scolarité en Ecosse ! (le pater, aujourd’hui entraîneur des gardiens à Sheffield Wednesday, joua huit saisons chez les Scots)

[4] Comme la législation le lui permet, Blackpool applique religieusement la formule suivante : salaire minimum horaire (6 £) x 15 heures (d’entraînement) par semaine = 90 £. Blackpool a nié avoir offert ce montant hors intersaison dans l’affaire Djordjic. Certes, le Daily Mail n’est pas le plus fiable des quotidiens anglais (euphémisme) mais, à ma connaissance, le club n’a pas démenti pour Heskey et Fowler. Chiffres d’ailleurs confirmés par les broadsheets, dont le Guardian après interview avec God lui-même.

(A noter que cette pratique harpagonnesque des 90 £ / semaine ne s’étend pas à la Premier League qui a adopté un salaire minimum depuis plusieurs saisons, négocié annuellement par le syndicat des joueurs – 95 000 £/an en 2010-11)

[5] Selon le Guardian. D’autres sources parlent de 13 ou 14M de wage bill pour cette saison PL, chiffre possible vu que le plafond salarial n’était que de 10 000 £ / semaine. Ces disparités peuvent s’expliquer par la prise en compte ou non a) des charges patronales – environ 25 % – lors de la publication des comptes par le club b) des primes (surtout si celles de la montée en PL – de 200 à 500 000 £/joueur – furent versées un peu en retard et comptabilisées dans l’exercice financier suivant). Une chose est sûre : c’est pas à B’pool qu’on fait fortune.

[6] D’ailleurs, Ian Holloway en aurait assez de la « prudence » des propriétaires (le tout dernier clash, le mois dernier, a porté sur le refus du club de faire venir DJ Campbell en prêt – trop cher -, celui-là même dont les 13 buts aidèrent bien les Seasiders à monter en PL en 2010)