Posts tagged ‘Harry Redknapp’

Cet article vous est aimablement offert par Chris Garnier, nouvelle recrue de TK. Nantais d’origine, il présente le double handicap de supporter Manchester United et d’aimer Newcastle. Autant dire qu’il a fallu se battre pour convaincre Kevin Quigagne de l’intégrer à l’équipe. Appelons ça la caution COTOREP, si vous voulez.

Avant Arsène Wenger, George Graham régnait en maître à Highbury. Il y a vingt ans cette semaine, le tyrannique manager était pourtant limogé des Gunners pour avoir accepté des pots-de-vin lors de plusieurs transferts.

21 février 1995. Eric Cantona a balancé son yoko-geri sur Matthew Simmons, fan de Crystal Palace, depuis moins d’un mois que la toute jeune Premier League se reprend un scandale en pleine face. George Graham, l’inamovible entraîneur d’Arsenal, est débarqué de son poste par sa direction. La raison du licenciement de celui qui était alors, en terme de trophées glanés, le meilleur entraîneur de toute l’histoire des canonniers [1] ? Une enquête préliminaire de la FA qui accuse l’Écossais d’avoir accepté des « bungs » (pots-de-vin) – s’élevant à 425 000 £ (soit près de 3,5 millions de francs à l’époque, rendez-vous compte !) – sur deux transferts avec l’obscur agent norvégien Rune Hauge.

« M. Graham, connaissez-vous Rune Hauge ? Avez-vous déjà encaissé de l’argent venant de lui ? »

Loin de débuter ce 21 février 1995, l’affaire trouve son origine dans l’arrivée successive de deux Scandinaves. Celle de Paal Lydersen, défenseur norvégien de 26 ans, en 1991 puis John Jensen, milieu défensif danois (vainqueur de l’Euro 92, inscrivant le premier but lors de la finale), un an plus tard. L’emménagement de ces derniers à Highbury s’accompagne de « cadeaux » de la part de leur agent, Rune Hauge, pour Graham, qui reçoit 140 000 £ pour le premier et 285 000 £ pour le second. Les matches et les saisons s’enchaînent. Le manager remporte la Coupe des Coupes (C2) face à Parme en 1994, octroyant à Arsenal son son deuxième titre européen après la victoire en Coupe des villes de foires de 1970.

Pourtant, le goût du succès est amer pour le coach et ses troupes. Quelques semaines avant la finale, des doutes commencent à émerger du côté du district d’Islington. Le 22 avril 1994, les comptables d’Arsenal reçoivent une lettre de l’Inland Revenue [le fisc britannique] faisant part de ses « préoccupations » liées à des preuves qui indiquent que le « staff a reçu des paiements provenant des frais de transferts versés par Arsenal ». [2] Un journaliste danois accoste même l’entraîneur deux semaines avant le match européen : « M. Graham, connaissez-vous Rune Hauge ? Avez-vous déjà encaissé de l’argent venant de lui ? » La réponse laconique de l’Écossais (« Ce sont de très sérieuses allégations ») et le « dégagement » en bonne et due forme du gratte-papier par le service de sécurité vers la sortie alimentent un doute qui ne cesse de croître. [3]

« Je suis encore là ! »

George Graham finit par avouer son méfait au début de la saison suivante (en septembre selon l’enquête de la FA) à son board et au président Peter Hill-Wood. Le manager va même jusqu’à rembourser à Arsenal la somme de 465 500 £, les fameux « bungs » et les intérêts qui vont avec. L’affaire ne se tasse pas pour autant, la presse britannique s’empare du dossier et fait pression sur le club et la FA. Graham croit être soutenu par sa direction, qui lui permet d’acheter des joueurs comme John Hartson, Chris Kiwomya ou l’ailier néerlandais Glenn Helder. « Vous ne donnez pas d’argent à quelqu’un que vous êtes sur le point de licencier », s’extase-t-il avant le match du 21 février 1995 face à Nottingham Forest.

Faux. George Graham est licencié dans l’après-midi précédant la rencontre. La légende veut même que celui-ci ait surpris ses joueurs en passant la tête par la porte du vestiaire pour crier : « Je suis encore là ! », avant d’être escorté hors du stade. Ironie de l’histoire, Arsenal gagna face à Nottingham Forest, mettant ainsi fin à une série de matches sans victoires à domicile depuis le 23 octobre 1994. Kiwomya, qui inscrit le but vainqueur, et Glenn Helder furent particulièrement remarqués.

Un jugement de « kangaroo court »

La réponse de Graham à son éviction ne se fit pas attendre. « J’ai fait du bien-être d’Arsenal mon seul objectif lors des huit dernières années. Mon bilan montre mon succès. Avant cela, j’ai joué pour Arsenal pendant 7 ans donc je peux parler de plus de 15 ans d’engagement total pour le club. Ces allégations sont absurdes. Je regrette profondément que ce jugement de tribunal de pacotille (« kangaroo court » pour les anglophones) ait été rendu en catimini. »

Rune Hauge, l'homme du scandale (et de beaucoup d'autres à son sourire...)

Rune Hauge, l'homme du scandale (et de beaucoup d'autres vu son sourire...)

La défense du manager est simple : pour lui les pots-de-vin n’en sont pas. Il s’agirait de « cadeaux désintéressés » de la part de Rune Hauge pour le remercier « des contacts que je lui ai fait. Il m’a dit que son business allait très bien et que c’était pour montrer sa gratitude ». Des propos qui ne convainquent pas la fédération anglaise de football, qui suspend George Graham pendant un an. Rune Hauge, qui au passage avait négocié l’arrivée de Peter Schmeichel et Andrei Kanchelskis à Manchester United en 1991, fut banni de la Fifa avant de voir sa peine être réduite à deux ans de suspension.

Le Thatcher des Gunners

Si George Graham est l’homme qui a ramené le titre de champion à Arsenal après 18 ans en 1989, dans un final haletant [4], il reste un tyran dans l’imaginaire de certains de ses joueurs. Ces derniers n’ont cessé de faire des rapprochements entre cet originaire de Glasgow et Margaret Thatcher, la Dame de fer, sur la façon de mener le club d’un côté, l’Angleterre de l’autre. « Les joueurs doivent gagner le droit de jouer pour Arsenal », déclare-t-il à son arrivée. Le pauvre Martin Keown, formé au club et qui demandait un extra de 50 £ par semaine fut ainsi vendu à Aston Villa dans la foulée pour son impertinence. « J’ai refusé de le payer plus que Tony Adams ou David Rocastle, et donc il est parti pour Aston Villa », écrira-t-il ensuite dans son livre The Glory and the Grief.

Sa gestion d’un club n’était pas loin du régime autoritaire, comme en témoigne l’ancien milieu offensif suédois, Anders Limpar, dans un entretien à Aftonbladet TV. « Le régime de George Graham, c’était comme vivre en Irak sous Saddam Hussein ». Pourtant, son génie tactique était reconnu de tous. Que ce soit Nevio Scala, l’entraîneur de Parme battu en 1994, ou Giovanni Trappatoni. « Il a montré la clarté de ses pensées, indiquait à l’époque le Trap. Il a résolu tous ses problèmes dans sa campagne européenne. Je l’admire énormément. » [3]

Anders Limpar n'est probablement jamais allé en Irak sous Saddam Hussein.

Information exclusive : Anders Limpar n'est jamais allé en Irak sous Saddam Hussein.

L’arrivée de Graham à la tête d’Arsenal en 1986 s’est toutefois joué à peu de choses. Les dirigeants londoniens avaient au départ deux noms en tête : Terry Venables et Alex Ferguson. L’Écossais devait d’ailleurs avoir comme adjoint… George Graham ! Finalement, l’un ne daigna pas quitter le FC Barcelone alors que l’autre voulu se donner du temps. L’ancien milieu des canonniers fut donc choisi.

« Si George Graham est le seul manager coupable d’avoir accepté un bung lors les dix dernières années, j’en serais absolument stupéfait »

L’affaire entre Hauge et Graham a amené la FIFA et la Premier League à insister auprès des clubs pour qu’ils ne fassent appel qu’à des agents agréés. L’initiative ne dure pas bien longtemps puisqu’en janvier 2006, Mike Newell, l’entraîneur de Luton Town, annonce que des agents ont tenté de lui offrir des bungs. « Si George Graham est le seul manager coupable d’avoir accepté un bung lors des dix dernières années, j’en serais absolument stupéfait », déclare-t-il après son audition par la FA sur le sujet. Déjà en 1998, une enquête sur Brian Clough concluait que ce dernier avait pris des parts, avec son adjoint Ronnie Fenton, sur des transferts à Nottingham Forest. Le nom de Rune Hauge était une nouvelle fois évoqué. L’entraîneur mythique des Tricky Trees n’avait toutefois pas été inquiété en raison de son état de santé.

Pour porter corps aux déclarations de Newell, l’émission « Panorama » de la BBC diffuse en septembre 2006 une enquête sur le sujet. Des agents filmés à leur insu y accablent Sam Allardyce : « Sam, il croque minimum 150 000 £ par transfert ». L’entraîneur, alors à Bolton, passerait par son fils, Craig – lui aussi agent – pour les pots-de-vin. Harry Redknapp est aussi inquiété, notamment pour avoir fait acheter à son club d’alors, West Ham, 144 joueurs en sept ans. Si « Big Sam » et Redknapp s’en sortent grâce à la rétractation des agents, Kevin Bond, adjoint à Newcastle, est licencié des Magpies pour avoir touché des bungs lors de son passage à Portsmouth.

« Arsène Who ? »

L’éviction de George Graham eu pour principale conséquence de laisser le champ libre à Arsène Wenger. Alors que Bruce Rioch avait été nommé pour la saison 1995-1996, son seul fait d’armes a été d’établir un nouveau record dans les transferts anglais en recrutant Dennis Bergkamp pour 7,5 millions £. Avant d’être lui aussi limogé en raison d’un désaccord avec sa direction sur les fonds attribués aux transferts. Les bookmakers et la presse, pariant sur une arrivée de Johan Cruyff, furent surpris de voir débarquer l’Alsacien. « Arsène Who ? », titra même l’Evening Standard.

Un « look de professeur des écoles »

Un « look de professeur des écoles »

Même son de cloche chez ses nouvelles troupes. « Au début j’ai pensé : qu’est ce que ce Français connaît au foobtall, s’interrogea Tony Adams à l’époque. Il porte des lunettes et ressemble plus à un professeur d’école. Il ne va pas être aussi bon que George [Graham]. D’ailleurs, est-ce qu’il parle anglais correctement ? ». Une tirade qui s’avéra fausse (sauf pour l’anglais) mais qui démontre bien la popularité et l’affection dont bénéficiait George Graham à l’époque. Celle-ci s’éroda lorsqu’il prit la direction de Tottenham en 1998, où il fit venir Steffen Freund, milieu défensif allemand, et Oyvind Leonhardsen, international norvégien, deux joueurs liés à… Rune Hauge.

Christophe-Cécil Garnier.

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[1] Lors de l’arrivée de George Graham, Arsenal n’avait plus gagné un trophée depuis une FA Cup en 1978-1979. Le retour du succès intervient en 1987 avec la victoire en League Cup. Les Gunners remportent ensuite leur premier titre national depuis 18 ans (où il évoluait déjà en tant que joueur) en 1989, avant de triompher à nouveau en 1991. S’ajoute à cela une victoire en FA Cup en 1993 avant le deuxième succès continental : la Coupe des Coupes de 1994. Six titres (sans compter le Charity Shield de 1991) qui font de lui, proportionnellement, le meilleur entraîneur sur un ratio titres/années.

[2] Les propos sont issus de l’enquête de la FA racontés par le journal The Independent. Merci par ailleurs à Kevin Quigagne pour son aide précieuse au sujet de l’affaire Mike Newell et de l’émission Panorama (Undercover: Football’s dirty secrets) diffusée le 19 septembre 2006.

[3] Les propos et anecdotes sont issus du livre Red Letter Days.

[4] Lors de la dernière journée de championnat, Arsenal était deuxième avec 73 points, à trois unités du leader Liverpool. Les deux équipes s’affrontaient à Anfield, ce qui n’avait rien d’un hasard, le match était programmé le 23 avril 1989 mais la demi-finale entre Liverpool et Nottingham Forest (le drame d’Hillsborough) repoussa la rencontre à la toute fin de saison. Pour coiffer les Reds au poteau, les Gunners avaient besoin d’une victoire par deux buts d’écarts. La partie fut engagée. Arsenal marqua un premier but à la 52e mais alors que la fin du match approchait, le score était toujours de 1-0. Ce n’est qu’à 25 secondes du coup de sifflet final que Michael Thomas inscrit le second but, synonyme de titre.

L’effervescence footballistique de ces derniers mois a balayé un évènement remarquable : Vincent Péricard a raccroché les crampons.

Fin février, celui que les médias anglais aiment à présenter comme un « ex Juventus striker » a dit stop. Basta. A seulement 29 ans. Ou plutôt c’est son club de Havant & Waterlooville (mini cylindrée de D6 anglaise) qui l’aurait envoyé à la retraite anticipée en décidant, fin décembre 2011, de ne pas prolonger son contrat de trois mois. Une fin brutale pour un chasseur de buts qui fit jadis rêver dans certaines chaumières reculées de l’Angleterre profonde.

Des débuts bioniques

Tout commence chez les Verts pour ce joueur d’origine camerounaise. Vince fait toute sa formation à Sainté et après deux matchs de Ligue 1 saison 1999-2000, la Juventus le kidnappe. L’effet Mondial 1998 joue à plein pour les mini-Bleuets et la formation à la française a la cote. Vince fait partie de cette génération de jeunes cadors français dont les clubs italiens raffolent soudain (citons Mickaël Sylvestre, Ousmane Dabo ou Jonathan Zébina).

C’est Carlo Ancelotti qui l’a repéré avec l’équipe de France des U18. A 17 ans et demi, Vince cotoie les Zidane, Thuram, Nedved et autre Trézéguet et en profite pour s’imprégner de l’ambiance d’un grand club auquel il semble promis.

Tous lui prédisent en effet un avenir d’extraterrestre, à la Steve Austin. A commencer par Julien Courbet qui est frappé d’une inspiration géniale en lui consacrant en 2000 un numéro choc, sobrement intitulé « Vincent Péricard, l’homme qui vaudra des milliards », dans son émission Les 7 péchés capitaux (voir Top 10 des Cahiers ici).

Toutefois, loin de déraciner les arbres, Vince doit se contenter de la réserve Bianconera pendant deux ans (et de trente minutes de Ligue des Champions contre Arsenal, en mars 2002). Chez les coiffeurs, il décoiffe – deux fois meilleur buteur – mais la concurrence est féroce. Dans une interview accordée à The Independent en novembre dernier, il revient sur son étourdissant séjour transalpin :

« Au début, je ne parlais pas italien et je ne connaissais personne.  […] Zinédine Zidane était un ami et il m’arrivait de passer chez Edgar Davids pour croquer un morceau. Mon copain de chambrée, c’était Lilian Thuram. »

Été 2002, la Vieille Dame décide de le prêter au Portsmouth de Milan Mandaric, alors en D2. Le culture shock va être violent.

Vincent Péricard : « Même le manager, Harry Redknapp, disait « Péricard ne sait pas jouer au foot«  »

When Harry meets Vince

L’intersaison n’augure rien de bon. Le manager de Portsmouth, Harry Redknapp, se demande ouvertement s’il a tiré le bon numéro (Vince avait, dit-on, impressionné Harry lors de ce Juventus-Arsenal). Plus tard, Vince déclarera :

« En arrivant à Portsmouth à l’intersaison, j’en ai bavé. Le choc des cultures a été terrible et ça m’a affecté. Même Harry disait « Péricard ne sait pas jouer au foot », et c’est vrai que j’en touchais pas une les premières semaines. »

Entre deux coups de sang (savourez ce clip de 2002-03), Harry doit toutefois ravaler ses médisances car les débuts de Vince à Pompey sont fracassants, il fait notamment mouche lors de son premier match contre Nottingham Forest. Associé à Svetoslav Todorov (26 buts), Paul Merson (12), Yakubu et Steve Stone, Vince affolera les compteurs lors de cet exercice 2002-03, 9 pions. Puissant, technique, excellent dans la conservation du ballon, Vince impressionne.

Pompey finit largement premier (98 points) et retrouve l’élite quittée quinze ans auparavant. Été 2003, la Juventus le cède aux Anglais pour 400 000 £. L’avenir s’annonce des plus radieux.

Las ! Tout comme les emmerdes, les blessures vont arriver en escadrilles, principalement quadriceps et ligaments croisés. Entre le 13 décembre 2003 et le 13 août 2005, il ne dispute aucun match et révélera plus tard avoir sombré dans la dépression durant cette période (« Le médecin me prescrivait du Prozac mais franchement, je ne le recommande à personne ce truc. »).
Une fois la rééducation achevée, été 2005, il s’entraîne avec les internationaux camerounais en France, à l’occasion d’un match amical des Lions Indomptables.

Alain Perrin, le nouveau manager de Pompey, le juge toutefois encore un peu tendre pour la Premier League et, en septembre 2005, « Reggie » le prête pour trois mois à Sheffield United (D2). A son retour sur la côte sud, Perrin a péri et c’est son vieux pote Harry qu’il retrouve. Ce dernier ne sait trop quoi faire de lui et l’expédie chez les Pélerins (Pilgrims) de Plymouth (D2) en février 2006. A peine débarqué parmi les ancêtres du Mayflower, Vince claque un hat-trick mais sa pige Pilgrim sera plus un remake de « Vogue la galère » que de « L’île au trésor » (15 matchs, 4 buts).

Fin mai 2006, de retour dans un Portsmouth qui a frôlé la descente deux saisons d’affilée, Harry lui annonce qu’il veut monter un effectif bâti pour le milieu de tableau de Premier League. Exit Vince.

Nouveau départ avec passage par la case prison

Le 19 juin 2006, Stoke City (club ambitieux de D2) le recrute, pour trois ans et 15 000 £ de salaire mensuel. Tout comme à Portsmouth, ses débuts sont tonitruants (3 buts en 10 matchs). Puis commence une longue traversée du désert peu orthodoxe. D’octobre 2006 à mai 2007, il ne plante plus un pion (21 matchs). Les supporters lui reprochent une certaine lenteur et sa propension à tomber trop facilement.

Peu à peu, il est eclipsé par le déménageur Ricardo Fuller qui, lui, fait tomber les adversaires. Vince est cependant loin de se douter que sa méforme sportive va vite devenir le cadet de ses soucis. Fin août 2007, une banale infraction routière commise dix-huit mois plus tôt vient bouleverser sa vie.

Le 6 mars 2006, Vince s’était fait flasher près de Plymouth à 165 kilomètres/heure sur l’A38 (limitée à 112 km/h) au volant de sa Mercèdes. Le hic, c’est que Vince est un récidiviste des gros excès de vitesse.

Pour éviter les ennuis, il avait alors tenté de feinter la patrouille en déclarant que son beau-père, Jack, était au volant… Ce dernier, contacté par la police britannique, était tombé de haut. Et pour cause : Jack vit en France et n’avait pas mis les pieds en Angleterre depuis presque quatre ans !

Le 24 août 2007, le tribunal de Plymouth condamne notre Vince national à quatre mois de prison pour « entrave à la justice ». Vince déclarera à sa sortie de zonzon :

« Le juge qui m’a envoyé au trou ce jour-là était de mauvaise humeur et a voulu faire de mon cas un exemple. A l’annonce de la sentence, la police m’a menoté et conduit en cellule. Pendant plusieurs jours, j’étais en état de choc. […] Cette expérience est une dure leçon pour moi. Dorénavant, je respecterai scrupuleusement la loi et je conseille à tous de faire de même. »

Heureusement pour Vince, son avocat obtient rapidement une libération conditionnelle et l’extrait de la HM Prison Exeter le 20 septembre 2007, après quatre semaines de nick. Il rejoint alors une open security prison pendant dix jours avant d’être définitivement libéré. Seule condition : il devra porter un bracelet électronique pendant trois mois. Il devient le troisième footballeur du pays à avoir les chevilles qui enflent électroniquement, après Gary Croft (2000) et Jermaine Pennant (2005).

Harry Redknapp, le sauveur

Dans le Mirror du 9 octobre 2007, sous l’intitulé « My prison hell », Vince raconte pêle-mêle son Midnight Express à lui au pénitencier d’Exeter. Le détenu voisin qui se pend, les traumatismes, les cornflakes dégueulasses, l’isolement, la claustrophobie, la promiscuité, le défi mental permanent et la vie de sous-tricard à sept livres la semaine.

Ce pécule (7 £ hebdo), précise-t-il, qui lui a sacrément servi pour améliorer l’ordinaire. Comme par exemple se payer des rations supplémentaires de nourriture et des crédits pour son téléphone. Il confessera plus tard que Stoke City avait continué à lui verser ses quinze patates mensuelles pendant son incarcération. De quoi consommer de la céréale upmarket tous les matins.

Il avoue aussi ne pas savoir s’il aurait pu tenir le coup sans le soutien d’Harry Redknapp et Teddy Sheringham, son ex-coéquipier à Pompey. Il remercie également Tony Pulis et le board de Stoke City. Les Potters le soutiennent et ont decidé de lui accorder une seconde chance. Vince déclare que porter un bracelet ne lui posera aucun problème et envisage l’avenir immédiat avec bonheur :

« C’est comme si c’était Noël pour moi. Je suis aux anges de retrouver mes amis et coéquipiers et de ne plus être parmi les criminels. »

Mais lors d’une séance d’entraînement peu après sa sortie, la guigne s’acharne : la douceur des tacles de ses coéquipiers Potters fait exploser son bracelet électronique. La justice ne lui fait pas de cadeau pour autant et il doit passer deux semaines en confinement à Manchester.

Fin novembre, Vince-la-scoumoune se blesse à nouveau. Le 14 mars 2008, il est prêté à Southampton (D2), sans succès. Le bilan de la saison est déprimant : un séjour en prison, un bracelet qui éclate, une libération avortée, un retour en prison, des blessures, onze matchs, zéro but. Entre temps, Stoke City est monté en Premier League et ne compte plus franchement sur lui. Vince se met à sévèrement gamberger.

A suivre…

Kevin Quigagne.

Enfin, la rubrique culte Said and Done de l’Observer, le meilleur de la presse anglaise sur les bizarreries du foot british et international, s’impose en France. Une exclusivité Teenage Kicks, of course.

Aujourd’hui : le best of de février 2012.

Dimanche 5 février

Deal de la semaine

  • 27M £ : montant de l’argent public qui sera versé à Spurs pour qu’il reste à Tottenham – 9M provenant du Conseil d’arrondissement d’Haringey, plus 18M du fond d’aide aux émeutes d’août 2011.
  • 2.7 milliards £ : fortune de Joe Lewis, propriétaire exilé fiscal des Spurs, fortune en partie bâtie sur des ventes de devises en 1992 partiellement responsable de l’éjection de la livre sterling du MCE [Mécanisme de taux de Change Européen] et qui coûta 3.3 milliards £ au Trésor britannique. Spurs, contrôlé par Enic (basé offshore) se dit « très satisfait de la décision du Maire et du Conseil d’arrondissement… On a toujours dit que nous n’investirions à Tottenham que si notre engagement était soutenu par d’autres acteurs du dossier. »

Respect campaign

Colombie. Alvaro González Alzate, vice-président de la fédération, au sujet d’un arbitre qui aurait sexuellement agressé un collègue :

« Pour être arbitre en Colombie, il faut être gay » déclare-t-il, en ajoutant que les officiels de match sont obligés de s’adonner à des actes sexuels entre eux s’ils souhaitent monter en grade. Alzate continue :

« Bien sûr, personne ne veut fournir des preuves ou n’ose même en parler publiquement mais je sais que ça se passe. J’ai assez de vécu pour savoir qu’il n’y a rien de plus contagieux et qu’il n’y a pire maladie que l’homosexualité – et je respecte ceux qui en souffrent. »

Pendant ce temps-là

22 : Nombre d’entraîneurs limogés dans les championnats de D1 au Brésil en janvier, y compris Betão Alcântara du Rio Verde :

« C’était étrange. En rentrant de l’entraînement, j’ai mis la radio et j’ai entendu que j’étais viré. Je suis dans le foot depuis 30 ans et jamais je n’aurais imaginé un truc pareil. Je me sens perdu. »

Le mercato de Harry

1er janvier. Harry Redknapp : « Il est extrêmement improbable qu’il y ait du mouvement à Tottenham pendant le mercato d’hiver. Je vais conserver le groupe tel quel. »

Le dernier jour du mercato : Harry recrute Louis Saha, Ryan Nelsen ; demande Mauro Zárate en prêt ; vend Roman Pavlyuchenko ; prête Sébastien Bassong, Stephen Pienaar, John Bostock et Vedran Corluka ; et Marseille déclare avoir reçu une offre « énorme » de Spurs pour Loïc Rémy.

Plus : suspension de la semaine

Brésil. Grandpa, mascotte de Ceará, suspendue deux matchs pour une « série de gestes obscènes » envers les supporters du club rival de Ferroviário. Les medias rapportent que l’affaire est en rapport avec un incident de 2009 pendant lequel Jubaitola, la mascotte de Ferroviário, « s’en était pris sexuellement à Grandpa » sur le terrain.

La fédération : « Grandpa sera suspendu pour les matchs contre Tiradentes et Guarani Juazeiro. »

Dimanche 12 février

Deal de la semaine

10M £ : somme allouée à la Football Foundation [aide au foot amateur, ndlr] par la FA en 2012. Elle était de 20M en 2000.

24M : somme versée à Fabio Capello entre janvier 2008 et janvier 2012.

23.5M : somme versée à Sven-Goran Eriksson (2001-2006), y compris prime de départ.

David Bernstein, président de la FA : « Bien sûr, on ne peut pas dire le contraire, tout cela a coûté cher – mais il ne s’agissait nullement d’une erreur de notre part. »

Autre chiffre de la Football Foundation cette saison : 300 000 £. C’est le versement annuel par club de Premier League pour développer les infrastructures du monde amateur – ce versement était de 610 000 £ en 2010.

28M £ : somme dépensée par Chelsea pour remplacer Carlo Ancelotti.

Des nouvelles de Harry Redknapp

Harry, sur ses liens avec la sélection nationale : « Je me concentre totalement sur Tottenham. »

2004. Harry, alors à Portsmouth, sur ses liens avec le rival  Southampton [qu’il rejoindra la saison suivante, ndlr] : « Je n’irai pas à Southampton, aucune chance pour que ça se fasse. ».

2005. Harry sur ses contacts avec son ancien club Portsmouth [qu’il rejoindra peu après, ndlr] :

« Je n’ai aucune idée d’ou viennent ces bruits, c’est totalement idiot, cette rumeur est stupide. »

2008. Harry sur les rumeurs l’envoyant à Tottenham [qu’il rejoindra peu après, ndlr] : « C’est vraiment n’importe quoi. Portsmouth est mon club et je ressens une immense loyauté envers ce club. Partir d’ici serait une trahison. Ce poste est mon dernier dans le football. »

Membre Fifa de la semaine

Jack Warner, 2011 : démissionne de la Fifa pour s’éviter de possibles sanctions dans le cadre d’une enquête de corruption conduite par un ex ponte du FBI.

2012 : Warner lance une campagne pro peine de mort à Trinidad pour « que les criminels arrêtent de se moquer de la justice ».

Warner, député, affirme que l’abolition de la pendaison est une aubaine pour les « déviants et désaxés qui refusent de travailler pour gagner honnêtement leur vie et qui choisissent de mener une vie de criminel, en se moquant de la justice. »

  • Egalement la semaine dernière : la police saisit des biens de la fédération du Trinidad (voir ici) afin de récupérer 420 000 £ que cette fédération doit toujours aux joueurs trinidadiens depuis la Coupe du monde 2006. Lennox Watson, president de la fédération :

« Les joueurs sont dans leur droit en essayant de toucher cet argent mais c’est une somme que nous n’avons pas… Jack Warner était le seul qui gérait les revenus de la fédération à l’époque. »

Warner : « Toutes les formes de diffamations auxquelles peut être assujetti un être humain, je les ai vécues, et je suis toujours là – ma conscience est claire. »

Une bonne semaine pour…

Gigi Becali, le propriétaire du Steaua Bucarest. Becali conserve la première place du classement des célébrités roumaines les plus présentes dans la presse, avec 526 histoires nouvelles sur son compte le mois dernier, devant la mannequin Playboy Bianca Dragusanu.

Autre nouvelle Gigi récente : nommé « député européen le plus indolent » avec 74% des séances du parlement européen ratées depuis son élection sur un ticket droite radicale nationaliste anti-gay réformatrice en 2009 et 90 000 € de salaire.

Règle la plus idiote de la semaine

Ken Bates, dans l’obligation de rater les deux prochains matchs de Leeds, forcé qu’il est de rester à Monaco pour ne pas dépasser la limite des 90 jours de visite au Royaume-Uni qui lui ferait perdre son statut d’exilé fiscal :

« Quand on reçoit le calendrier chaque été, on s’assoit et on planifie notre période de 90 jours qui nous est autorisée par ces lois idiotes. Ce qui fait que je suis dans l’impossibilité de me rendre à Leeds avant mars. »

[c’est pas les supps de Leeds qui s’en plaindront, ndlr]

Août 2010. Ken Bates minimise l’importance de son statut d’exilé fiscal :

« Je vis à Monaco pour le climat. J’aime le fait que la ville est propre, qu’il n’y a ni graffitis ni ordures dans les rues, aucune délinquance, la police est polie et on respecte votre vie privée. »

Dimanche 19 février

Deal de la semaine

Tottenham. Le club a reçu le feu vert (ici) pour abandonner l’inclusion d’habitations à coût modeste dans son projet de grand stade, qui en prévoyait originellement une centaine. Dans le nouveau plan : 285 appartements privés, ce qui rend le projet plus « viable ». Daniel Levy [président du club] déclare que Spurs, en passe de recevoir 27M de fonds publics destinés à la revitalisation de l’arrondissement, est « ravi de pouvoir continuer le projet et donner un coup de fouet économique à un arrondissement qui en a grandement besoin. »

Des nouvelles d’Adriano

Brésil. Roberto de Andrade, dirigeant des Corinthians, dément les affirmations de la presse selon lesquelles Adriano aurait fait le mur pour aller dans un night-club de Rio (alors que l’équipe était à l’hôtel). Andrade a déclaré que les restrictions de sortie sur Adriano pour lui faire perdre du poids se poursuivent : « Je ne rigole pas, Adriano adhère totalement au programme. »

Les dernières sur la grande famille du football

Jack Warner : dément les allégations selon lesquelles de l’argent humanitaire destiné aux victimes du tremblement de terre d’Haïti a disparu alors qu’il transitait par un compte de la fédération de Trinidad et Tobago, compte dont Warner était seul titulaire. La fédération déclare qu’elle compte porter plainte contre Warner. Ce dernier déclare qu’il poursuivra en justice « les gens dérangés et mal intentionnés » qui font courir ce mensonge : « Je suis profondément dégoûté » a-t-il ajouté.

et à surveiller : le président de la fédération du Bahreïn, Sheikh Salman bin Ebrahim Al Khalifa. 2011 : approuve l’arrestation de 150 athlètes qui participaient à une manifestion pro-démocratie. 2012 : se prépare à briguer la présidence de la Confédération Asiatique de Football : « J’ai reçu un soutien formidable de beaucoup de gens. »

Valse des managers

6 février. Michael Preetz, manager général du Hertha Berlin, sur les appels au limogeage de l’entraîneur après trois défaites sur ses trois premiers matchs :

« Il est hors de question de se séparer de Michael. Nous le soutiendrons, nous ne prêterons pas attention aux influences extérieures, il faut rester calme. »

12 février : Skibbe est viré. « Le temps était venu de changer d’entraîneur » déclare Preetz.

12 février. Godinho Lopes, président du Sporting Lisbon, en réponse à un journaliste qui lui demande si l’entraîneur Domingos Paciência est menacé :

« Cette question n’a aucun sens. Les résultats ne sont pas bons mais ils ne reflètent pas le travail de l’entraîneur. Je parle à Domingos tous les jours, nous travaillons pour assurer le succès du club. »

Le lendemain : Paciência est viré.

Supporter de la semaine

1 : nombre de supporter dans la tribune extérieur du stade de Grêmio pour la venue de Santa Cruz (voir clip – Santa Cruz a perdu 4-1, devant 6 735 spectateurs).

Tiago Rech (le supporter en question) :

« En arrivant, j’ai vu que y’avait que moi et quatre policiers, mais ça valait la peine. Quand on a marqué, ça m’a pas gêné d’être seul, j’ai hurlé et vraiment célébré ce but. Et là, j’ai vu les journalistes qui me regardaient. Plus tard, à la radio, ils ont parlé de la « danse du supporter solitaire de Santa Cruz « . C’était vraiment un jour génial. »

Président de la semaine

Osmar Baquit, président du Fortaleza : écope d’une amende de 100 reals (40 £) pour avoir qualifié les arbitres du match ainsi : « Ce sont des escrocs, des voleurs, une bande de clochards, une légion de voyous », le tout alors qu’il était retenu physiquement par la police militaire. Baquit :

« Je sais que je ne devrais pas me conduire de la sorte mais je suis un président passionné. Peut-être que je referai pareil au prochain match. »

Des nouvelles de Gigi

Roumanie. Gigi Becali, propriétaire du Steaua Bucarest, sur ses nouvelles ambitions politiques :

« Je veux devenir Premier Ministre, pour être le général du Christ sur cette terre. Ce pays a besoin de 5 000 Becali, mais même avec 100 Becali, nous serions supérieurs à l’Allemagne ou la France. Becali signifie amour – c’est l’amour qui me fait aller vers les gens dans le besoin. Tout ce que je fais, je le fais pour Jésus. »

Manager de la semaine

Emirats Arabes Unis. Dialogue entre un journaliste et Walter Zenga, entraîneur d’Olaroiu :

Journaliste : « Monsieur Zenga, pourquoi votre équipe joue-t-elle aussi défensivement ? »

Zenga : « Je ne répondrai pas à cette question stupide. C’est vraiment une question stupide »

Journaliste : « Merci »

Zenga : « Tout le plaisir est pour moi. Vous, vous êtes fini et moi, je prends du plaisir. Vous n’êtes rien, vous êtes un moins que rien… Bye bye, bye bye. Amusez-vous bien. »

Le pardon de la semaine

Brésil. Alexandre Carioca, milieu d’Aguia, reconnaît qu’utiliser un trépied d’appareil photo pour frapper violemment un adversaire (Aldivan, défenseur de Remo) pendant une échauffourée était « déraisonnable » (voir clip) : « J’étais très contrarié, c’est pour ça que j’ai agi de la sorte. Je ne referai jamais ça, c’est certain. »

Aldivan, hospitalisé, a déclaré qu’il ne porterait pas plainte : « Il a pleuré et a demandé pardon. Je lui pardonne. »

Dimanche 26 février

Propriétaire de la semaine

Le multi-milliardaire Clive Palmer (Gold Coast United) : nomme un adolescent de 17 ans (Mitch Cooper) nouveau capitaine de l’équipe ; limoge le manager qui protestait ; qualifie son propre club « d’insignifiant ». Palmer :

« De toute manière, je n’aime pas le football. Ce championnat ne vaut rien et le football, c’est nul. »

Réaction du chief exec du club, Clive Mensink : « Ces propos ont été sortis de leur contexte. »

Amendes de la semaine

8 500 £ : amende infligée à la Juventus après que certains de leurs supporters ont lancé des insultes à caractère raciste envers des joueurs du AC Milan en Coupe d’Italie. Ce qui fait suite à une autre amende de 8 500 £ pour propos racistes contre des joueurs d’Udinese début janvier.

25 000 £ : amende infligée à l’Atalanta pour crachats de deux supporters sur le quatrième arbitre, ainsi que « jet de trois pièces qui n’ont pas atteint leur cible ».

Parlons bouffe

  • 200 £ : montant de l’amende infligée au club brésilien Guarani de Juazeiro après qu’un joueur de Horizonte (Albano) a été « frappé à la tête avec un pilon de poulet ». L’arbitre, Edson Galvão da Silva, a joint le morceau de poulet à son rapport d’après match.
Le rapport complet de l'arbitre, aile de poulet comprise

Le rapport complet de l'arbitre, aile de poulet comprise (cliquez sur image)

  • 500 £ : montant de l’amende infligée au club italien de Narnese après que des supporters ont lancé des « saucisses cuites et une pomme de terre » sur l’arbitre et sur des joueurs adverses. Déclaration de la Ligue : « Une pomme de terre a effleuré le visage de l’arbitre. Une saucisse a touché le gardien, mais sans causer de douleur. »

Dans la même série :

Said & Done janvier 2012
Said & Done nov. / déc. 2011
Said & Done oct. 2011 (2/2)
Said & Done oct. 2011 (1/2)
Said & Done sept. 2011 (2/2)
Said & Done sept. 2011 (1/2)
Said & Done août 2011 (2/2)
Said & Done août 2011 (1/2)

Enfin, la rubrique culte Said and Done de l’Observer, le meilleur de la presse anglaise sur les bizarreries du foot british et international, est arrivée en France. Une exclusivité Teenage Kicks, of course.

Aujourd’hui : deuxième partie d’octobre.

23 octobre 2011

L’homme de la semaine

Julio Grondona, sorti grand vainqueur de la première semaine du rebranding de la Fifa (« transparence totale et tolérance zéro » grâce à la « Fifa Good Governance Road Map »). Grondona, adjoint de Sepp et responsable du secteur finance à la Fifa, décroche ainsi un neuvième mandat de quatre ans à la fédération argentine. Il l’a emporté malgré une vidéo secrètement filmée qui le montre discutant « d’argent noir » ainsi que de « tuer » des journalistes l’ayant accusé d’avoir blanchi 30 M de $. L’avocat de Grondona :

« Cette vidéo est une tentative absurde de diffamer mon client. Les propos tenus ont été sortis de leur contexte. »

Ressortent aussi du lot depuis le lancement de la nouvelle campagne transparence au sein de la Fifa :

– Manilal Fernando, qui faisait ses grands débuts dans le nouveau comité exécutif, deux mois après que les medias sri-lankais ont fait état d’une utilisation suspecte d’un fond de développement de 4,4M de £ par la fédération dont il était président (voir précédent S & D). Il nie toute malversation.

– Ricardo Teixeira, membre brésilien du comité exécutif de la Fifa, doit faire face à de continuelles enquêtes de la police ; tandis que le ministre des sports du Brésil, Orlando Silva, qualifie de « mensonges grotesques » les accusations de détournement d’argent pompé sur un fond de solidarité contre la pauvreté infantile.

Racisme : du progrès

Pologne. La justice déclare qu’une banderole « Jihad » de 90 mètres déployée le mois dernier par des supporters du Legia Warsaw lors du Legia – Hapoel Tel Aviv relevait de la « stupidité, pas du fascisme. C’était outrancier mais pas criminel. »

Les supporters affirment eux que la banderole se contentait de montrer leur « soutien inconditionnel pour le Legia ».

Italie. 2001 – La Lazio déclare que les supporters qui ont déployé une banderole « Auschwitz est votre patrie, les fours sont vos maisons » sont une minorité. Le club dit vouloir « s’occuper d’eux » afin de restaurer son image.

2011. Les supporters de la Lazio fans couvrent d’éloges le buteur allemand Miroslav Klose au moyen d’une banderole avec un thème Nazi. Klose : « Le football et la politique ne doivent pas se mélanger. »

Autres nouvelles

Le mot de la semaine : solidarité.

La Premier League menace de ne plus versé d’argent « de solidarité » aux 72 clubs de Football League à moins que ces derniers acceptent une nouvelle régulation facilitant l’acquisition de jeunes joueurs par les clubs de Premier League (projet nommé Elite Player Performance Plan et adopté par la Football League le 20 octobre dernier, ndlr TK – explications du TK ici, point 4 du 15 février).

L’année dernière, Richard Scudamore, chief exec de la PL, sur le principe de « solidarité » de la Premier League :

« Nous prenons nos responsabilités à tous les niveaux du sport très au sérieux… Aucune autre structure de League ne peut s’enorgueillir d’une telle redistribution des revenus. »

– 3M £ : paiement annuel de solidarité distribué aux centres de formation de la Football League – à se partager à 72.

– 56M : fond de solidarité à se partager entre les 72 clubs de Football League.

– 952M : sommes TV distribuées aux 20 clubs de Premier League, qui ont dépensé 1,4 milliards de £ en salaires la saison dernière.

Nouvelles de propriétaires

Une bonne semaine pour : Gigi Becali (Steaua). Acquitté de charges d’enlèvement et « d’harcèlement physique » sur trois hommes qui avaient volé sa voiture en 2009. Quatre des gardes du corps de Gigi ont été mis hors de cause. Un cinquième a été condamné à une peine avec sursis pour avoir tiré sur un voleur, dans le pied, avec une balle en caoutchouc, « d’une manière non mortelle ».

Une mauvaise semaine pour : Bulat Chagaev (Neufchâtel Xamax). Ce dernier doit faire face à une grève de ses joueurs pour non-paiement des salaires et répondre d’accusations de menaces sur les joueurs. Khaidar Alkhanov, ministre des sports de la Tchétchénie, déclare que les gens devraient cesser de toujours penser que Chagaev est si sinistre:

« Chagaev, il parle beaucoup, mais c’est tout. Ce n’est pas un tueur. C’est juste un petit voyou ! Il n’est rien du tout. »

Interview de la semaine

Mario Balotelli. Deux : nombre de jours entre l’incendie de sa maison causé par des pétards et cette interview dans la presse où il dit notamment :

« J’ai changé de vie, je ne vis plus en ville, mais à la campagne, c’est plus tranquille. J’essaie de rester davantage à la maison, avec ma famille, mon frère ou ma copine. Je mûris, je me sens bien maintenant, je suis heureux, tout s’améliore pour moi. »

Nouvelles politiques

Pologne. Jan Tomaszewski, gardien à la retraite devenu politicien, déclare n’avoir « aucun regret » au sujet de ses propos sur le défenseur français Damien Perquis, qui a acquis la nationalité polonaise grâce à la règle du grand-parent. Tomaszewski l’avait appelé « déchet français dégoûtant » et avait résumé l’affaire en une « insulte aux vrais Polonais ».

Tomaszewski : « Perquis porte plainte ? Je ne crains pas les tribunaux. »

Amende de la semaine

Vladimir Weiss, sélectionneur de la Slovaquie, déclare que l’amende de 8 000 £ qui lui a été infligée pour avoir insulté un journaliste (« bâtard fini ») est « décevante » :

« Les médias disent que la non qualification pour l’Euro 2012 est un désastre mais ils ont tort. Pas question que je parte. J’accepte les critiques provenant de gens de qualité, même de journalistes intelligents. Mais je ne les accepte pas des autres. »

Love news

Paraguay. Larissa Riquelme déclare se sentir « timide » sur sa liaison avec Jonathan Fabbro, milieu du Cerro Porteño, après que ce dernier a déclaré à la presse locale :

« Larissa est moins importante pour moi que ma blessure à l’orteil droit. »

Les médias rapportent que Fabbro est en plein « divorce complexe ».

Larissa Riquelme : « Je n’aime pas parler de ma vie privée, je suis timide. »

Mannequin de la semaine

Irfan Bachdim, attaquant de l’Indonésie, considère comme « injustes » les critiques portant sur sa non présentation à un match international U23 parce qu’il posait pour une séance de mannequinat. Rahmad Darmawan, sélectionneur :

« Il nous a envoyés un texto pour nous avertir qu’il faisait une séance photo et qu’il nous rejoindrait plus tard. Je lui ai dit « Merci mais pas la peine de nous rejoindre.«  »

Bob Hippy, dirigeant haut placé de la fédération, déclare qu’Irfan sera interdit de sélection et ajoute : « Nous félicitons Bachdim pour sa nouvelle profession. »

30 octobre 2011

La famille Fifa : homme de la semaine

Patrick John, président de la fédération de la Dominique – nouvellement mis en cause dans le cadre de l’enquête de la Fifa sur des pots-de-vin – déclare que cette affaire relève de la sombre « conspiration ».

Précédent dans l’expérience de John en matière de conspiration : 1985, emprisonné pour avoir comploté avec des leaders du Ku Klux Klan afin de destituer le premier ministre de la Dominique.

Des membres du KKK, qui voulaient exploiter des casinos et des maisons de passe sur l’île, ont été arrêtés par le FBI qui a aussi saisi des armes, de la dynamite et un drapeau Nazi.

John obtint un pardon en 1990, devint président de la fédération en 1992, perdit la présidence en 2006 (accusé de unaccountability) et réinstallé en 2008 après l’intervention de son « proche allié » Jack Warner. Il a remporté un nouveau mandat de quatre ans en juin dernier.

Egalement la semaine dernière à la Fifa :

– La Fifa explique pourquoi la société suisse Infront – dirigée par le neveu de Sepp, Philippe – a remporté un lucratif deal pour vendre les droits TV en Asie : « Infront a proposé le meilleur package pour ce projet si important et complexe. »

– Oliver Camps, impliqué dans la même enquête portant sur des pots-de-vin, démissionne de son poste de Président de la fédération FA, nie toute malversation et rend hommage à Jack Warner :

« Je vois un vrai leader en lui, un champion, un Carribéen prêt à tout pour défendre la région, avec dignité et fierté. »

– Worawi Makudi, membre du comité exécutif new-look post corruption, nie toute malversation après que la Fifa interrompt ses versements à la fédération thaïlandaise pendant la durée de l’enquête sur les accusations de corruption (voir précédent Said & Done).

News vide moral

La semaine dernière. Extrait du Daily Mail sur le racisme dans le football après les accusations portées contre John Terry par Anton Ferdinand [lors du QPR-Chelsea du 23.10.2011], que Terry dément:

« Le football n’est certes pas parfait mais il a considérablement évolué depuis les années 70. Les victimes supposées devraient accepter la situation sans faire tant d’histoires car il existe de pires motifs de récrimination. »

L’année dernière. Le Daily Mail sur l’affaire J. Terry-W. Bridge:

« Même dans ce monde magouilleur et vénal du football, les actions de Terry sont impardonnables. Il faut souligner l’hypocrisie de la fédération dans cette affaire, qui n’a pas bien géré cette trahison de Terry alors que cette même FA tient un discours moralisateur sur l’intégrité. Cela illustre le sombre vide moral existant au cœur même du football. »

Ça bouge

Top trois des promesses de dirigeant avant les limogeages de la semaine dernière :

1) 3 octobre, Sven déclare que les propriétaires de Leicester sont sereins :

« Ils ne paniquent pas en cas de défaite. Quand toutes ces rumeurs ont circulé sur mon limogeage, ils m’ont rassuré. Ils m’ont dit « Continue ton travail, fais-nous monter en Premier League. » »

2) 6 octobre, Shaun Hearn, président de Dorchester, sur le manager Ashley Vickers :

« Nous ne devons pas paniquer… Nous ne voulons pas prendre de décisions hâtives, certainement pas. Il faut que nous soyons tous soudés. »

3) 10 octobre, Raj Singh, président de Darlington, sur le manager Mark Cooper :

« Changer de manager maintenant n’est pas la solution. Nous essayons d’acquérir de la stabilité ici et nous avons fait des progrès dans ce domaine. Je soutiens totalement le manager. »

Nouvelles d’Harry

29 septembre. Harry Redknapp sur Carlos Tévez :

« Son comportement est tout bonnement incroyable [refus de jouer lors du Bayern-Man City du 27.09, ndlr TK]. Ce qu’il a fait n’est pas correct ni envers Man City, ni pour le football. Je n’arrive pas à y croire, ça ne devrait pas arriver, c’est au-delà de l’imaginable. »

22 octobre :

« Moi, Tévez, je le recruterais demain. On peut dire ce qu’on veut mais c’est un joueur de classe mondiale. C’est facile pour les gens de refuser de lui pardonner mais, pour être honnête, moi tout ce qui m’intéresse c’est ce qu’il fait sur un terrain. »

Dernières nouvelles sur la Respect Campaign

Moldavie. Iulian Bursuc, joueur du Sfintul Gheorge, déclare n’avoir « aucun regret »  d’avoir frappé un arbitre et annoncé dans la foulée sa retraite sportive. Bursuc, à la presse locale :

« C’est bien dommage que des jeunes aient vu ça, mais j’ai toujours eu des problèmes avec cet arbitre, donc il fallait que je le fasse. Maintenant, il faut passer à autre chose. Je vais devenir entraîneur. »

Chili. Luis Rogel, gardien de Cobresal, se déclare « triste » après que des cameras TV ont filmé son « grave torrent d’injures » envers l’arbitre, Julio Bascuñán, qui venait de l’expulser. « J’ai perdu la tête », a confié Rogel, qui a dit à Bascuñán qu’il entretenait une liaison avec sa femme. « J’ai ressenti une terrible injustice en prenant ce carton rouge, et ma tête n’a pas suivi. Je suis désolé pour la famille Bascuñán. »

République tchèque. Karel Dusek, dirigeant au Jestrabi Lhota, déclare que son club a joué intégralement le match contre Tynec nad Labem malgré un arbitre saoul qui a expulsé trois joueurs « au hasard » et parce qu’il « n’y a pas de règles sur les arbitres ivres ». Dusek a ajouté que le club avait eu peur d’une sanction en cas de refus de jouer de ses joueurs. « L’arbitre est tombé si souvent que son maillot était couvert de craie. Que pouvions-nous faire ? »

Un manager à surveiller

Eddie Howe, manager de Burnley, réfutant tout lien avec Portsmouth :

« Bah, je prends tout ça avec philosophie, ça me fait rigoler. Je suis 100% engagé avec Burnley, je suis heureux d’être ici et fier qu’on fasse appel à moi. »

11 Janvier :

« Je ne vais pas vous mentir, j’ai failli quitter Bournemouth. C’était une décision difficile [de refuser l’offre de Crystal Palace], mais on y a réfléchi longtemps car cela me serait très difficile de quitter ces joueurs et ces fantastiques supporters. Ça s’est éternisé mais on ne peut pas prendre de telles décisions à la légère quand cela touche l’avenir de votre staff et vos joueurs. Je suis ravi de rester, y’a une bonne ambiance dans la ville, c’est une joie d’être ici. »

14 janvier : Howe signe à Burnley.

Plus : poêle à frire « non criminelle »

Argentine. La justice de Rosario fait savoir que la plainte du mannequin Macarena Lemos contre la mère de Lionel Messi, qui l’aurait menacée avec une poêle à frire, n’est « pas criminelle ». Lemos rapporte que l’incident s’est déroulé dans un supermarché :

« Elle me suivait donc je lui ai demandé pourquoi. Pourquoi par exemple elle se trouvait au rayon Electronique avec une poêle à frire ? Elle m’a répondu que j’avais parlé de son fils dans un magazine, ce qui est faux. »

L’avocat de Messi : « Tout cela est ridicule. »

Dans la même série :

Said & Done oct. 2011 (1/2)
Said & Done sept. 2011 (2/2)
Said & Done sept. 2011 (1/2)
Said & Done août 2011 (2/2)
Said & Done août 2011 (1/2)

Troisième et avant-dernière partie des évènements et futilités du mois de janvier dans le football anglais, un mois particulièrement chargé… Aujourd’hui, du 20 au 23 (première partie ici, la deuxième ici).

Au Sommaire :

  • Jermaine « Ashley Cole » Pennant et ses péripéties routières
  • The Embassy Club, ex repaire fêtard pour footeux
  • Man United interdit Twitter
  • Un Harry Redknapp fort lent dépouillé à Madrid avant d’admirer Forlan
  • Ronaldo joue les Hamidovic
  • Amusant exemple de fair-play en non-League
  • Tout sur la 24è journée de Premier League et les TOP XI & FLOP XI
  • Berbatov dans les temps du record de hat-tricks en PL

 

Jeudi 20 janvier

Jermaine Pennant (Stoke City) refait parler de lui. Mais cette fois, ni histoire de Wag trompée qui lui cisaille pour 200 000 £ de fringues ou de dispute domestique qui tourne mal.

Marca nous apprend que le bien nommé Pennant (= fanion) a abandonné sa Porsche sur le parking de la gare de Saragosse pendant cinq mois ! (il a quitté Zaragoza pour Stoke l’été dernier – prêt, puis achat des Potters à Noël). Le plus incroyable, c’est que le distrait Jermaine avait tout simplement oublié l’existence de cette Porsche ! Il y a quelques jours, un employé du Real Zaragoza téléphone à la tête en l’air en lui demandant quand il compte venir la chercher. Conversation surréaliste entre l’employé trilingue et le Pierre Richard du foot anglais (traduction réalisée par TF1) :

EMPLOYÉ : «¡Hola! Señor Pennant ¿Qué tal? hombre »

JERMAINE PENNANT : « M’étale good, thank you »

E : « Usted could venir buscar votre Porsche on the parking of la gare de Saragosse ? »

JP : « Quelle Porsche ? J’ai pas d’ Porsche »

E : « Señor Pennant, es una Porsche immatriculée à votre nom, P33NNT, c’est bien la vôtre, non ? On a inspected the interior, et c’est à vous, aucun doute ».

JP : « Ah, ben là vous m’étonnez, je me souvenais plus posséder une Porsche… Bon, ben je vais la faire rapatrier à Stoke alors »

- Mince, où est-ce que j'ai mis ma Porsche ?

- Damn ! Où est-ce que j'ai garé ma Porsche moi ? Est-ce que j'ai une Porsche déjà ? Dans quel club joue-je ?

Pennant, 28 ans et l’un des grands galvaudeurs de talent du football anglais, fut recruté par Arsenal à l’âge de quinze ans pour la somme record de deux millions de livres (de Notts County). Cependant, c’est son rapport délicat avec la voiture qui l’a véritablement « fait connaître du grand public ».

Son acte séminal, et le début de sa « fall from grace », eut lieu il y a exactement six ans. Le 23 janvier 2005, il sort du célèbre Embassy Club, Mayfair (centre über-chic de Londres), le cerveau embrumé par quelques verres.

Un aparté sur cet Embassy Club. A l’époque, c’est une zone fêtarde prisée des footballeurs. En janvier 2006, Ashley Cole, en compagnie de Bobby Zamora et d’Anton Ferdinand, assure la notoriété de la boîte en se retrouvant à moitié à poil et pieds nus dans les rues de Chiswick – ouest de Londres – après une fête commencée à l’EC, et achevée dans la panique à 5h30 du mat’ avec un Ashley Cole s’échappant par une fenêtre et courant dans les rues poursuivi par un malabar qui voulait lui faire sa fête (une histoire de coucherie interrompue ?).

En mai 2006, c’est au tour de Wayne Bridge de faire parler du night-club, bagarre devant la boîte VIP, le latéral gauche est blessé.

Puis, à la même période, re-Ashley Cole. Ce pilier de l’EC (et alors Gunner), y avait bruyamment célébré le titre de… Chelsea, fête dûment racontée dans son autobiographie, où il se décrit élégamment comme « hammered » ce soir-là (meulé). Quelques semaines plus tard, il rejoignait ses amis Blues.

Il s'est dépouillé pour faire connaître The Embassy

Il s'est dépouillé pour faire connaître The Embassy

Revenons à notre Jermaine. Il émerge donc de l’EC à 4h30 du matin la gueule enfarinée. Sagement, il prend un taxi pour regagner son domicile, à Barnet (nord de Londres). Juste avant de se coucher, le galant Jermaine téléphone à sa dulcinée (qui vit à Bristol), il veut lui souhaiter bonne nuit (elle rentre probablement de boîte elle aussi). C’est beau l’amour longue distance. Sauf que l’impénitent gaffeur ne se contente pas de lui conter une poétique histoire de tabloïd pour la conduire doucement dans les bras de Morphée, il se propose de la retrouver sur le champ ! (Bristol est à 200 kilomètres de Londres, et bonjour la circulation sur l’autoroute M4). Il lui explique qu’il meurt d’envie de la voir et comme il ne figure pas dans l’effectif Gunners le lendemain, c’est tout bon (huit jours plus tard, il sera prêté à Birmingham City).

Il est déjà sous le coup d’une interdiction de conduite de seize mois et, bien évidemment, il roule sans assurance. Mais Jermaine n’est pas homme à laisser ces petits désagréments lui gâcher la soirée. The night is young, et à 5 h du mat’, il prend le volant de sa Mercedes et fonce. Le hic c’est qu’il ne trouvera jamais l’autoroute M4, malgré son satnav… Il se perd et atterrit en pleine campagne, près d’Aylesbury, à cinquante kilomètres de là. Il est six heures du matin, il fait un froid de canard, il est claqué et plus déboussolé qu’un candidat de Koh Lanta après deux mois de moustiques, de manioc cru, de Denis Brogniart et d’épreuves à la mords-moi-défais-moi-le-noeud. Mais surtout, il est encore plus bourré que perdu.

Ce qui devait arriver arriva, mais de manière bien plus spectaculaire que pour le commun des bourrés. Au sortir d’un virage, il se mange violemment un lampadaire, qui vient s’encastrer sous sa voiture (mobilier urbain lowcost en Angleterre). L’assourdissant trio Pennant-Mercedes-Lampadaire fait ainsi son petit bout de chemin avant de se faire inexorablement rattraper par la patrouille, certes, parfois un peu endormie en campagne mais qui n’a eu ici aucun mal à détecter notre trublion de l’autre bout de la ville.

L'action, au ralenti

L'action, au ralenti

Voici l’authentique et surréaliste dialogue ce soir-là entre une marée chaussée médusée et un Jermaine hébété, presque étété, jusqu’à oublier son nom :

POLICE : « Vous pouvez m’expliquer la présence de ce lampadaire sous votre voiture ? »

PENNANT [sonné et ayant du mal à parler] : « Euh… je crois que j’ai perdu le contrôle de ma voiture en bidouillant mon satnav… beurp [rot] »

POLICE : « Votre nom et vos papiers s’il vous plaît »

PENNANT : «Désolé, je n’ai pas mes papiers… Je m’appelle Ashley Cole »

POLICE : « Monsieur Cole, soufflez dans le ballon »

(verdict : 1,94 g d’alcool dans le sang).

                                          

Le 28 janvier 2005, devant le Magistrates Court d’Aylesbury, Jermaine déclare avoir donné un faux nom car il craignait les répercussions. C’est vrai qu’en se faisant passer pour Ashley Cole, le juge avait des chances d’être plus indulgent… En fait, un demi mensonge, car la voiture appartenait à Ashley Cole, alors son coéquipier à Arsenal. Pennant déclare ignorer qu’il était sous le coup d’une interdiction car « sa tante lui avait lu une lettre du DVLA [administration en charge des permis] et l’avait assuré qu’il pouvait reconduire » (sa suspension de permis n’avait plus qu’un mois à courir).

Son avocat, Maître Warbutton, déclare que Jermaine était « très déprimé ce soir-là car il venait d’apprendre qu’il n’était pas dans l’effectif d’Arsenal pour le match du lendemain » et qu’un emprisonnement « pourrait totalement détruire la carrière de Jermaine. »

Mais les histoires de tantes serviables et de carrière en danger n’attendrissent guère le tribunal qui le condamne à trois ans de suspension de permis et trois mois de prison (pour le délit routier, pas l’usurpation d’identité de Cole…).

Karren Brady, managing director de Birmingham City déclare :

« Nous espérons qu’il accepte cette décision et saura en tirer les leçons. »

Moins magnanime, Gordon Taylor, chief exec de la PFA (syndicat des joueurs) commente :

« Je suis déçu pour lui, mais pas très surpris. »

A sa sortie de prison (après un mois), Jermaine sera condamné à porter un tag électronique à la cheville. Le 2 avril 2005, il fait ses débuts tagués lors d’un Birmingham City – Tottenham (et devient le deuxième tagué dans l’histoire du foot professionnel anglais, après Gary Croft, Ipswich Town, en 2000). C’est ce tag qui fera de lui une « célébrité ». L’un des chants de supps de l’époque est : « You’re supposed to be in jail »

Toujours ce 20 janvier, Manchester United interdit l’usage de Twitter et Facebook pour ses joueurs et publie un communiqué à cet effet sur le site officiel du club. Seul le Twitter fou Rio Ferdinand est plus ou moins autorisé à s’adonner à sa passion Twitter, officiellement pour des raisons d’aides à des œuvres caritatives via Twitter ; officieusement pour éviter que ses 500 000 followers prennent les armes. Des sites anglais révèlent que les comptes Twitter de Rooney, Giggs, Fletcher et d’autres ont été supprimés.

On le laisse tweeter pour éviter une révolution

On le laisse tweeter pour éviter une révolte populaire

Les récents scandales et bavures Twitter en Angleterre ont rendu les clubs nerveux (voir première partie du Journal du mois). Il se dit aussi que Manchester City aurait fortement conseillé à ses joueurs de ne plus tweeter, ainsi que Newcastle United où des gaffes à répétition de José Enrique (révélations d’informations confidentielles) avaient fait prendre au club ces mesures drastiques.

 

Vendredi 21 janvier

On apprend qu’Harry Redknapp a été victime de pickpockets à Madrid alors qu’il se trouvait dans la capitale madrilène (en compagnie de son adjoint, Kevin Bond) pour superviser Diego Forlan dans un Atlético Madrid – Real Madrid de Coupe du Roi.

Harry explique  dans son style inimitable :

« J’étais avec Kevin, on humait la super ambiance autour du stade, un monde fou, des stands partout, j’achète deux friandises, et soudain deux types s’agenouillent devant moi, et là je sens quelqu’un qui m’  tire  le manteau et le pantalon. J’ai pensé « Mais qu’est-ce que tu fais toi ?  » j’ai crié « Lâche-moi l’ pantalon » et l’ai repoussé. Je ne savais pas trop si je devais lui filer un coup de genou dans la tronche ou quoi vu que je pensais qu’il était non-voyant ou qu’il avait des problèmes de mobilité, mais pendant que je me demandais à quoi jouaient ces gars-là, y’en avait un qui me faisait les poches. Pis, ils se sont retrouvés à six autour de moi, et sont repartis aussi vite qu’ils étaient arrivés… Bref, le temps que je réagisse, ils avaient tout pris, mon argent, cartes de crédit, tout quoi. Enfin, heureusement, pas mon passeport. J’ai dû avoir l’air bien stupide ! J’ ai dû emprunter de l’argent à Kevin pour le reste du séjour. Ces pickpockets ne me connaissaient sûrement pas, mais comme j’ai l’air d’être un touriste, ils ont vite dû me repérer. »

Il en est pas encore revenu

Il n'a vu que du feu sur le tour de passe-passe

Et ouais Harry, les touristes, on les repère vite, comme ton David. Le père de Jamie ajoute en plaisantant, au sujet de son adjoint, étrangement passif :

« Je sais pas trop ce que faisait Kevin pendant que je me faisais dépouiller, peut-être bien qu’il était complice ! Il m’a dit après coup qu’il les avait vu faire. Je lui ai demandé pourquoi il n’avait rien fait. Il m’a rien répondu, j’ai pensé que c’était bizarre, et qu’il faisait peut-être partie de leur gang. D’ailleurs, il avait les poches bien remplies après cet incident. »

Harry avoue avoir été tellement secoué par cette bizarre mésaventure qu’il n’a pas trop suivi Forlan et a dû quitter le stade quinze minutes avant la fin du match. En attendant, le Real l’a emporté 1-0 sur son rival. But de Ronaldo évidemment, encore plus efficace dans la surface qu’une Hamidovic dans le métro.

Encore plus efficace qu'une Hamidovic dans le métro

Encore plus efficace qu'une Hamidovic dans le métro

Samedi 22  janvier

Amusant exemple de fair-play dans ce match de D6 entre Havant & Waterlooville et Borehamwood (à 4’45 dans le clip).

 

Samedi 22 et dimanche 23 janvier

24è journée de Premier League. Résultats, résumés de match et statistiques ici (cliquez sur « report » pour les stats de chaque match). Cette 24è journée restera dans les annales « stats » pour deux raisons.

Primo, elle est la copie conforme à l’envers de la 20ème journée disputée le 28 décembre ! (rarissime). Contrairement à la France qui a un « calendrier miroir » phase aller et retour, en Angleterre c’est un ordinateur capricieux qui sort les journées, un peu au hasard (bien sûr, après entrée des requêtes spéciales, de la police, des clubs et des municipalités). Même si tout est fait pour que deux clubs ne se rencontrent pas lors de la même phase, il n’est pas rare que cela arrive.

Deuxio, le Blackburn – West Bromwich Albion : 22 nationalités utilisées dans ce match ! (nouveau record).

 

Le TOP XI TK du week-end :

 ————————Robinson———————

 

Onuoha———Collins———–Coloccini———C Clark

 

Elmohamady——-Fellaini——-A Young——–Dempsey

 

————van Persie———–Berbatov————–

 

Remplaçants : Gordon, Dunne, Cuellar, Parker, Song, Meireles, Torres

 

Le FLOP XI TK du week-end :

 

————————–Foster ————————

 

Gohouri———-G Caldwell——–S Caldwell——–Figueroa

 

Delap————-Arteta———–Watson———–Fahey

 

———-Derbyshire——————–Jones————

 

Remplaçants : Jääskeläinen, Ridgewell, Tamas, Tuncay, N’Zogbia, Mulumbu, Hleb

 

Man United 5 – 0 Birmingham

Encore un hat-trick de Dimitar Berbatov ! (17 buts en 19 matchs)

Superbes prestations de Rooney, Nani, Anderson et Giggs qui signent probablement la plus belle performance collective des Red Devils de l’année (21 tirs / têtes, dont 8 cadrées). Un duo Berbatov – Rooney diaboliquement efficace, le Bulgare marquant quasiment à chaque fois qu’il est associé à Rooney (dur, dur pour l’excellent Hernandez de se faire sa place dans ce contexte).

Battra-t-il le record de Shearer ?

Inquiétera-t-il un jour le record de Shearer ?

Un Birmingham très négatif et qu’on a connu bien plus combatif. Les Blues n’ont pu cadrer qu’un seul tir de tout le match (effroyable raté de Fahey à un mètre du but). Leur maigre total de fautes (cinq seulement) témoigne également d’un manque d’engagement certain. Ou alors, le ballon allait trop vite pour qu’ils s’en approchent.

Après un début de saison prometteur, ça sent la crise à Birmingham où Peter Pannu le président intérimaire (bras droit du propriétaire Carson Yeung, basé à Hong-Kong) semble passer son temps à calmer la colère des supporters qui reprochent au club de ne rien vouloir dépenser (Robbie Keane ne viendra pas, salaire trop élevé, 285 000 £ / mois). Les Blues auront la demi-finale de la Coupe de la Ligue contre West Ham mercredi 26 pour se racheter.

Avec quatre coups du chapeau (dont trois déjà cette saison), Berbatov est désormais huitième de l’histoire de la Premier League au classement des triples chapeliers, qui s’établit ainsi :

– Alan Shearer, 11 

– Robbie Fowler, 9 

– Thierry Henry et Michael Owen, 8

– Andy Cole, Ruud van Nistelrooy, Ian Wright, 5

 

Arsenal 3 – 0 Wigan

Encore une « breeze » (promenade de santé) pour les Gunners devant un Wigan qui a bien vite abdiqué. Les quarante-huit supporters Latics – au lieu des six cents habituels – avaient l’air encore plus démoralisés que leurs joueurs. Dix-neuf tirs / têtes pour Arsenal (deux pour Wigan, aucun cadré). Excellents van Persie (hat-trick et pénalty raté), Wilshere et Song, ainsi que Nasri et Fabregas.

Bonne prestation du gardien Al-Habsi, le seul Latic qui se soit battu, tous les autres (y compris N’Zogbia) sombrant vite dans une déprime collective qui a produit l’une des prestations les plus apathiques vue à l’Emirates cette saison.

A noter la belle performance de la ligne arrière Wiganaise (yes, c’est ironique) qui réussit l’exploit sans précédent dans les TK de se placer en masse dans le Flop XI du week-end. De Gohouri à droite à Figueroa à gauche, en passant par les Caldwell en défense centrale, le Back Four a été « at sixes and sevens » (à la rue). Et Gary Caldwell expulsé, la totale.

 

Aston Villa 1 – 0 Man City

Forte domination de City mais finition coupable. Villa jouait en 4-1-4-1, avec Darren Bent en pointe. Evidemment, il était écrit que pour ses grands débuts de Villain, le gredin Bent claquerait son pion (il n’a cependant pas poussé le vice jusqu’à embrasser l’écusson). Une seule touche dans la surface du match, un but… (un tap-in au second poteau). Excellent retour de Cuellar (AV), latéral droit.

City évoluait dans un 4-4-2 à géométrie aussi variable qu’abstraite, où Silva, Tévez et Dzeko semblaient parfois se marcher sur les pieds. La paire Dzeko-Tévez a mal fonctionné, dans un dispositif où, un peu comme lors de la dernière journée, chacun a paru rencontrer des problèmes pour trouver ses marques (même si la semaine précédente, la belle prestation de Tévez avait estompé le flou artistique).

Un Silva flottant, à gauche sur la feuille de match mais repiquant souvent au centre et même s’aventurant à droite, en laissant libre l’espace gauche, même s’il fut parfois épaulé par un Barry décevant. En tout état de cause, la transmission entre milieu et ligne d’attaque semblait brouillée. Mancini opéra bien quelques changements, dont l’entrée d’Adam Johnson à la 57è (pourquoi ne l’utilise-t-il pas plus souvent ?) mais en vain. Stats pour City : 12 occasions, dont seulement 2 cadrées, et 13 corners, 69 % de possession. Pour Villa : 9 occases, dont 7 cadrées, et 2 corners.

 

Newcastle 1 – 1 Tottenham

Partage des points relativement équitable dans ce match plaisant (surtout après la 30è). Grosses performances de Guthrie et Coloccini, homme du match (et superbe but), face à des Spurs un peu brouillons et un Harry qui ne semblait pas encore être bien remis de sa fâcheuse mésaventure madrilène trois jours avant. Seuls Gallas, Dawson et Lennon ont surnagé. Gareth Bale (aligné en latéral gauche) sorti après seulement onze minutes (remplacé par Bassong).

Dans le duel Aaron Lennon – Danny Simpson, comme on dit dans les travées des populaires des stades anglais (de Football League ou non-League), c’est Simpson qui « had his arse handed to him on a plate » par le Londonien (= se faire méchamment bouffer – littéralement « se faire remettre son propre cul sur un plateau par un adversaire – à la fin du match). Surtout en deuxième mi-temps où Lennon avait changé de flanc suite à la sortie de Bale et fit vivre l’enfer au latéral droit Magpie. Pienaar, qui évoluait à droite pour son premier match en blanc, est encore visiblement loin de son meilleur niveau.

 

Wolves 0 – 3 Liverpool

Première victoire en PL de Kenny Dalglish depuis… vingt ans ! (il avait démissionné des Reds en février 1991, voir deuxième partie) et seulement la deuxième victoire du LFC à l’extérieur depuis le début de saison.

Comment cette équipe de Liverpool a-t-elle pu perdre à domicile face à ces mêmes Wolves il y a un mois ? Inexplicable, tant les Reds se sont montrés largement supérieurs aux Loups des West Midlands. Sans un excellent Hennessey (gardien), la bande à Mick s’en prenait six.

Meireles, méconnaissable sous Dalglish

Meireles, métamorphosé depuis l'arrivée de Dalglish

Excellent Raul Meireles (superbe but) et bonnes prestations de Reina, Kuyt, Lucas et Torres bien sûr (deux buts), l’Espagnol qui marque le troisième but au terme d’un mouvement de trente-et-une passes ! Meireles semble transformé sous Dalglish. Il n’avait pas marqué lors de ses dix-sept premiers matchs (ère Hodgson). Sur les six derniers buts des Reds, il en a marqué deux et fait une passe décisive. Gerrard, suspendu, ne jouait pas.

Rare présence féminine sur la ligne de touche, Sian Massey, excellente sur ce match. Personne ne connaît encore la jeune enseignante d’EPS (deuxième match de PL seulement), mais sa notoriété ne va pas tarder à grimper en flèche…

Sian Massey, une entrée fracassante dans la profession

Sian Massey, une entrée fracassante dans la profession

 

Blackpool 1 – 2 Sunderland

Match animé avec deux jolis buts du très polyvalent Kieron Richardson (homme du match, qui jouait devant – l’ex Red Devil a évolué à presque tous les postes cette saison !). Ses deux réalisations ont dûment été saluées par des « Who the fuck needs Darren Bent ? ». Des Mackems plus vifs et précis que leurs adversaires. Bonnes prestations de Gordon, Gyan, Malbranque, Elmohamady, Anton Ferdinand et Onuoha.

Côté Seasiders, gros match de Charlie Adam, Vaughan et Eardley. Une fois n’est pas coutume, piètre prestation de Kingson dans les buts.

Beau strip-tease de Gyan devant les deux mille supporters Black Cats, un geste bien en phase avec la réputation érotico-paillarde de la célèbre Party town.

 

Everton 2 – 2 West Ham

Un match qui résume bien la saison des Hammers. Il arrive souvent aux Londoniens de dominer, ils proposent parfois du beau jeu mais parviennent rarement à tenir le score et emporter le gros lot. Une nouvelle fois, ils auraient dû gagner tranquillou mais doivent partager les points.

La Piquionne dépendance ne peut pas durer éternellement et le club doit se renforcer d’urgence (Hines et Sears sont prometteurs mais pas encore au niveau PL). Scott Parker, une nouvelle fois homme du match (impressionnant, mérite le titre de MC Hammer, surtout avec les coups qu’il donne…). Piquionne, très en vue, qui se fait (bêtement) expulsé à la 85è pour avoir pris un mini bain de foule (il avait été averti auparavant pour un coup inutile sur Bilyaletdinov).

Décevant Everton, chanceux de prendre un point. Fellaini meilleur Toffee, avec Baines, et qui marque (dans les arrêts de jeu), premier but en championnat depuis treize mois pour le chevelu Marouane. Mikel Arteta, encore anonyme (4 / 10 dans la presse).

 

Ailleurs, Blackburn (désormais 7è), bat logiquement West Bromwich Albion 2-0 (E-H Diouf sur le banc, non utilisé, ça sent le départ). Encore un beau match du Canadien Junior Hoilett pour Rovers, homme du match (avec le gardien Robinson).

Un Albion en dévissage total (trois points de pris sur les six derniers matchs), où seuls le gardien Boaz Myhill et Peter Odemwingie (esseulé) ont tiré leur épingle du jeu. C’est le 21è match de suite où WBA encaisse au moins un but. Comique but contre son camp de Gabriel Tamas.

Chelsea l’emporte 4-0 à Bolton, des Blues en mode rouleau compresseur. Même à 4-0, ils continuèrent d’imprimer un train d’enfer sur la partie et presser un Bolton totalement dépassé, dans tous les compartiments du jeu, les Trotters ayant visiblement opté pour le compartiment Couchette.

Avec un Drogba endossant le rôle de locomotive, superbe but au passage, élu homme du match. Premier but de Ramires pour les Blues et forme retrouvée pour Essien. Le Reebok est un stade que Chelsea adore : huit victoires sur les huit dernières visites, et aucun but encaissé !

Seul Stuart Holden et Gary Cahill ont surnagé dans le naufrage boltonien. Kevin Davies fut totalement inefficace (Elmander, idem). Un Davies qui se distingue surtout pour ses fautes en ce moment. Le mono-capé a commis 23 % des fautes de Bolton cette saison ! (et caracole en tête du classement des Bad boys, avec 87 fautes). Des Trotters en chute libre, 19è au classement de la forme (quatre points de pris sur les six derniers matchs).

Fulham bat Stoke 2-0 grâce à un excellent Clint Dempsey (deux buts et grosse perf’, neuf buts cette saison). Andy Johnson en nette amélioration, l’ex goal-machine à 15M d’€ revient bien et le retour de Bobby Zamora fin février devrait assurer aux Cottagers une fin de saison tranquille.

Côté Potters, uniformément inquiétants de mollesse, aucun joueur n’est ressorti du lot. Un seul et bien maigre tir cadré et des performances individuelles médiocres (bonnet d’âne pour Kenwyne Jones, qui risque fort de se retrouver à Glasgow sous peu s’il ne retrouve pas son « mojo »).

Kevin Quigagne