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Série sans trop de bla bla, juste quelques photos cultes et leurs légendes. Avec en gros bonus, un collector : le duel télé Brian Clough vs Don Revie. Because ça fait dix ans que Cloughie nous a quittés.

Ouais enfin, un peu de bla bla quand même, surtout la # 10, mais juste ce qu’il faut (ami lecteur supp de Newcastle United, un conseil : zappe le # 5). Ces perles sont tirées directement du Net ainsi que de plusieurs livres-photos style coffee-table books.

# 1. Canto

Roh qu’il est mignon tout plein en rose.

# 2. Arsène et son zip maléfique

Un grand classique de ces dernières saisons : la fermeture éclair de la doudoune d’Arsène. Que ce zip a perturbé notre Arsène national, paraît qu’il n’en dormait plus… Et après on se demande pourquoi Arsenal en bave pour gratter des trophées. Talksport a fait son historique vestimentaire et Puma a monté une cellule de crise pour le sortir enfin de cet enfer. Mission accomplie : l’équipementier teuton lui a concocté du sur-mesure, ci-dessous.

# 3. Glory Glory Tottenham

Les Spurs avaient sorti le matos Castorama pour cette originale photo d’équipe. Pas super hi-tech mais sur le terrain, c’était nettement plus avant-gardiste (voir article TK sur l’innovant Bill Nicholson, manager Spurs de 1958 à 1974 et digne héritier du push and run du révolutionnaire Arthur Rowe).

C’est l’ère du grand Tottenham : doublé championnat-FA Cup en 1961, vainqueur de la FA Cup en 1962, vice-champion d’Angleterre en 1963 et premier club britannique à décrocher une coupe d’Europe, la C2 en 1963.

En haut à gauche, l’immense Danny Blanchflower et à quatre pattes sous l’escabeau, le non moins immense Dave Mackay. J’ai mis une tartine sur tous ces glorieux anciens dans le Hall of Fame Spurs de TK.

# 4. Allardyce, porte-étendard de la culture française

Depuis qu’il recrute pas mal de Frenchies (Y. Djorkaeff fut parmi les tous premiers), Sam Allardyce essaie par tous les moyens de faire découvrir Bourvil et Louis de Funès aux British, même pendant les matchs. Ici, lors du West Ham-Southampton, Big Sam nous rejoue une scène du Corniaud devant le quatrième arbitre qui s’empresse de noter le nom du film.

# 5. A la recherche du temps pardew

Out today, demain ou après-demain.

Out today, demain ou après-demain.

Alan Pardew, plongé dans une rêverie proustienne pendant le Southampton-Newcastle du 13 septembre dernier, 4-0 (se remémore-t-il les délicieux puddings de la tante Margaret ?). En cadrant habilement son cliché, ce photographe de la Press Association a bien saisi l’avenir du Londonien chez les Mags.

Pendant ce temps-là, dans la tribune exter, les supps Magpies sortaient une micro-banderole anti-Pardew conçue par le dernier site à la mode sur Tyneside, sackpardew.com. Un site qui nous abreuve de stats sympas dans sa section Pardew – The Facts, e.g 5 maigres victoires de tout 2014 et autant de défaites dans les derbys contre Sunderland que les 22 précédents managers Magpies réunis (certes, peu sont restés 4 ans en poste comme Pardew).


Même leurs bâches font pitié à Newcastle.

Pardew est hilare sur la banderolette Mag, normal : il touchera un joli pactole s’il est remercié et abrégera sa longue souffrance. Et donc, se dit le supp lambda qui ne lit pas Teenage Kicks : Pardew va palper 15-18 millions £ vu que son contrat court jusqu’en 2020 et qu’il l’a forcément renégocié à la hausse en 2012 après avoir hissé NUFC dans le top 5. Because, si on sort la calculette, eh ben c’est simple comme hello : 6 ans de contrat x le tarif en vigueur, soit mettons 3m £/an = eine groß paket.

Un raisonnement qui pourrait largement tenir la route. Mais ailleurs, pas chez les Mags. Car le payout ne serait « que » de 5 millions £. Ça paraît léger mais c’est oublier que le proprio de NUFC est Mike Ashley, boss de la chaîne Sports Direct (SD), où les contrats salariaux sont highly incentivised, fortement conditionnés aux résultats : en 2013, plus de 2 000 salariés SD, payés en moyenne 1 600 £/mois, avaient touché une prime de 75 000 £ chacun (!) après une hausse de 40 % des bénéfices l’année précédente (chiffre d’affaires boosté par les Jeux Olympiques et l’expansion du groupe). Mais cela ne concernait que les 10 ou 15 % de chanceux à temps plein ayant intégré la boîte avant 2010. L’envers du décor est moins reluisant : 90 % des employés SD sont à temps partiel avec des contrats zéro heure. Et donc pour eux, pas un penny. Un collectif d’employés SD a porté l’affaire devant les tribunaux.

Pour Mike Ashley, pas question donc en 2012 de payer le going rate (tarif en vigueur) pour un manager d’un club aspirant alors à la Ligue des Champions. Au lieu de 3m £/an, Pardew dut donc se contenter d’un salaire de base + une grosse part variable, en l’occurrence une tapée de primes liées à des objectifs bien précis. Le rédac chef d’un des fanzines du club me confiait l’an dernier que son fixe n’était que d’environ 750 000 £/an. Pas fou, Pardew a donc fait inclure une clause fixant une compensation de 5m £ en cas de licenciement, mais cela reste largement inférieur à ce qu’Ashley aurait dû sortir dans un contrat standard à ce niveau. Même les milliardaires sont près de leurs sous : il est de notoriété publique sur Tyneside qu’Ashley fait le forcing depuis quelque temps pour pousser Pardew à la démission et s’éviter de mettre la main à la poche, qu’il a profonde.

Au passage, puisque j’évoque les fanzines NUFC, une bien triste nouvelle : leurs trois excellents zines ne sortent plus en version papier depuis le printemps dernier, malgré un tirage collectif fort respectable, qui serait d’environ 10 000 exemplaires mensuels (les deux « historiques » – The Mag et True Faith, 41 ans d’existence à eux deux – ont viré au numérique, j’expliquerai pourquoi bientôt).
Un nouveau zine NUFC papier vient toutefois de naître, The Popular Side, longue vie à lui. Tirage réduit et difficile à trouver pour l’instant, 2 numéros parus, vite épuisés (vendu par courrier, dans quelques pubs autour de Saint James’ Park et les jours de match, s’il en reste).

Oh pis alors, je veux pas avoir l’air de m’acharner hein mais les Mags viennent de sortir leur maillot third, popopopopo… Matez-moi plutôt ça :

# 6. Nonos Future

Devant le Stadium of Light avant le Sunderland-Man United du 23 août dernier.

# 7. Alex Ferguson

Fergie en 1967, tout fier d’exhiber le dernier 33 tours de Petula Clark.

Fergie en 1967, tout fier d’exhiber le dernier 33 tours de Petula Clark.

Sévère culture shock en 1976 : les Sex Pistols éjectent les Wombles de la TV

Et ci-dessus, il joue les nettoyeurs de surface avec les Wombles, mascottes de Wimbledon FC, dans le centre-ville de Manchester avant un 32è de FA Cup de janvier 1997 (perdu). Bref, un peu comme si Gerets ou Tapie étaient allés clowner avec Casimir de l’Ile aux Enfants en plein triomphe européen. Les Wombles étaient des personnages d’un dessin animé très regardé de la première moitié des Seventies, des sortes de taupes moralisatrices qui recyclaient les déchets ménagers tout en creusant leurs galeries sous le Wimbledon Common, immense parc local où évolua le Wimbledon FC à sa création et où furent organisés les essais de 250 joueurs au démarrage de l’AFC Wimbledon en juin 2002 (en D9, aujourd’hui en D4).

Léger changement de braquet un an après l’arrêt télévisuel des Wombles : exit les peluches écolos contemplatives, place aux Sex Pistols qui feront imploser la télé des teenagers anglais dès leur premier plateau TV lors d’une interview qui choqua l’Angleterre (article du Daily Mirror ci-dessus et mieux : ce clip, à partir de 3’43).

# 8. Paul Gascoigne

Pas d’album photos british sans Gazza, évidemment.

# 9. Ça c’est de l’animation d’avant match

3 mai 1976, Duncan McKenzie, attaquant de Leeds (1974-76), fait le show à Elland Road en franchissant une mini, juste avant d’être aligné pour le jubilé de Paul Reaney contre Newcastle United ! Il arrivait aussi à ce showman de lancer une balle de golf d’un but à l’autre du terrain, voir clip.

McKenzie, recruté par Brian Clough au début de son fameux passage éclair chez les Whites, était l’un des transferts les plus chers du Royaume-Uni à l’époque, 267 000 £ (le record était à 350 000). McKenzie sévit aujourd’hui sur le circuit de l’after-dinner speech où il saute par-dessus les tables des convives (je déconne, il se contente d’envoyer quelques anecdotes, pour 1 500 £/soirée).

# 10. Duel TV Brian Clough vs Don Revie

Clough et Revie, un temps surnommés les « Richard Nixon et John Kennedy du Yorkshire »

Clough et Revie, un temps surnommés les « Richard Nixon et John Kennedy du Yorkshire »

La même scène, dans le film The Damned United :

Pour clore ce panorama photos, il fallait évidemment Brian Clough, décédé il y a tout juste dix ans (le 20.09.2004 à 69 ans, cancer de l’estomac) mais loin d’être disparu. Oh que non, le bougre est plus présent que jamais : une quinzaine de livres lui ont été consacrés en Angleterre depuis sa mort (en plus des centaines d’articles de presse et Internet, des documentaires et, bien sûr, du film The Damned United). Sans parler des trois statues érigées en l’honneur de « Old Big ‘Ead » (son surnom), cas unique dans le football britannique.

Nous sommes le 12 septembre 1974 et, à la stupéfaction générale, Leeds United limoge Brian Clough, après seulement 44 jours désastreux, surtout en coulisses (en fait, 54 jours depuis la date de sa nomination). Un choc aussi grand que la consternation qui avait accompagné l’annonce de son arrivée dans ce Leeds qu’il détestait ouvertement de tout son être. Un mariage contre nature justifié par l’ambition ultime de Clough : conquérir l’Europe (ce qu’il avait raté – d’assez peu – à Derby County), et ainsi supplanter Don Revie dans la hiérarchie historique des Whites.

Jonathan Wilson, dans sa biographie sur Clough – le livre le plus exhaustif jamais publié sur le sujet – revient sur cette haine tenace qu’il vouait à Leeds United, ses joueurs et son manager. L’inimitié était intensément réciproque : Don Revie déclara un jour que Clough était vraiment la dernière personne avec qui il aimerait être naufragé sur une île déserte. Parmi les passages savoureux de la bio, celui du gala télévisé de janvier 1973 est particulièrement exquis… Pendant son court discours (vite noyé sous les huées et injures),  Clough attaqua verbalement nombre de Whites, présents dans la salle, devant 500 personnes et le leader Travailliste Harold Wilson, ancien et futur Premier Ministre !

Quelques heures après son limogeage, Yorkshire Television attire Brian Clough dans ses studios de Leeds… sans lui dire que Don Revie sera également présent. C’est un coup magistral pour cette chaîne régionale :  Clough et Revie n’avaient cessé de s’allumer par médias interposés depuis des années mais sans jamais en découdre sur un même plateau. Ce face à face (ici en clip) deviendra un monument télévisuel de l’histoire du football britannique.
Une joute a priori inégale, entre un Clough fragilisé, déchu, humilié (et alcoolisé, diront certains), et un Revie solide comme une citadelle imprenable, fraîchement nommé sélectionneur anglais et ex très successful manager de Leeds.

Don Revie et le phénoménal Billy Bremner, « 63 kilos de fil barbelé » comme le surnommait le Sunday Times (c’est lui que je voulais le plus dans mes Panini des années 70, section Joueurs étrangers. J’aurais échangé 50 Duguépéroux + 25 Triantafyllos pour l’avoir).

Don Revie n’a pas seulement ressuscité Leeds, à la manière de Shankly à Liverpool ou Matt Busby à Man United : de mars 1961 à juin 1974, il a bâti ce Leeds United qui vivotait avant lui et attirait péniblement 10 000 spectateurs à Elland Road à son arrivée. Il a fait surgir ex nihilo un grand club de football au coeur de cette ville jusque là acquise au rugby, à XIII, celui des prolos du Nord. Revie, avec son allure de Parrain new-yorkais (il ne fut pas surnommé « The Don » pour rien), a en outre fait de Leeds United une famille indivisible, un clan, une meute, conditionnée pour affronter ensemble toutes les épreuves (dont le fameux label « Dirty Leeds »).

Clough, au contraire, vient de vivre un calvaire à Leeds United. Hormis les piètres résultats (en partie imputables à une cascade de blessures et la suspension de 11 matchs de Billy Bremner, pour s’être battu avec Kevin Keegan au Charity Shield le 10.08.1974, à 25’10 dans ce clip), Cloughie s’est mis la moitié du directoire et toute l’équipe à dos. Hier invulnérable et arrogant au possible, il semble soudain avoir perdu son aura messianique et ses galons de formidable stratège, acquis de haute lutte chez les minots de Derby County de mai 1967 à octobre 1973. Ce qui pousse Austin Mitchell, le présentateur un brin provocateur, à lui lancer (à 24’07 dans le clip) : « Brian, ne vous retrouvez-vous pas aujourd’hui dans une situation très difficile, car après votre dispute avec Derby County, votre départ de Brighton dans des circonstances troubles et maintenant Leeds, quel club voudra-t-il encore vous employer ? »

En septembre 74, Revie est donc au faîte de sa gloire tandis que Clough moisit au fond du trou (même si sa forte indemnité de licenciement – 98 000 £, après impôts et prélèvements – atténue le choc, pactole obtenu par Clough et son avocat en faisant picoler le président de Leeds !). Don Revie l’intouchable vs Clough le paria. Peu après, lors d’un nouvel échange musclé, Revie, profitant de sa position infiniment supérieure à ce moment précis, lui assènera un cinglant : « Brian, on verra dans cinq ans ce que chacun d’entre nous sera devenu. »

Cinq ans plus tard, le contraste entre ces deux ennemis jurés sera en effet saisissant. Mais pas dans le sens imaginé par Don Revie. En mai 1979, Clough est champion d’Angleterre et champion d’Europe avec les sans-grades de Nottingham Forest. De fin novembre 1977 à début décembre 1978 – soit 42 matchs de championnat –, Forest a même réussi l’exploit de rester invaincu, malgré les 76 matchs disputés pendant cette période ! Avec seulement 16 joueurs utilisés. Du jamais vu en Angleterre : même les Invincibles de Preston North End n’avaient pas fait aussi fort dans les années 1888-1890. Le tout au nez et à la barbe du grand Liverpool, double champion d’Europe et champion d’Angleterre sortant, relégué à 7 unités au classement final comme un vulgaire faire-valoir (avec une victoire à deux points de surcroît) et sorti sêchement en C1 par… Forest. L’un des deux buteurs du 2-0 de l’aller est l’attaquant Garry Birtles : deux ans plus tôt, Birtles posait des moquettes avant que Clough ne l’achète 2 000 £ à un club amateur du coin, ne le persuade qu’il était un Pelé en puissance et n’en fasse l’un de ses joueurs clés. En 1980, Clough décroche une deuxième C1 au Bernabéu.

Old Big ‘Ead plane insolemment sur le toit du monde. « J’ai gagné deux C1, fanfaronne-t-il, Leeds United aucune. » Leeds, Leeds, Leeds, encore et toujours. L’obsession Whites ne l’a donc jamais quitté, même dans les moments d’extrême euphorie. Ou aurait-il fallu comprendre « Don Revie » à la place de Leeds United ?

Clough, en pleine déconne à Majorque, juste avant la finale de C1 1980 contre Hambourg (1-0). Pour préparer cette rencontre, il emmena ses joueurs une semaine au soleil, interdit quasiment les entraînements et organisa des séances picole entre joueurs. Les Hambourgeois, eux, optèrent pour une opération commando de 8 jours…

Revie, quant à lui, est enlisé dans les scandales. Début juillet 1977, brouillé avec la direction de la fédération et sentant son poste de sélectionneur anglais menacé (et disent certains, pour d’autres raisons plus inavouables), il accepte un très lucratif poste de manager des Emirats Arabes Unis en pleine campagne des éliminatoires du Mondial 1978… sans avertir immédiatement la FA de sa démission. Pire : Revie monnaie la primeur de sa défection avec le Daily Mail. L’ex grand timonier de Leeds United est accusé par beaucoup de « trahison » envers son pays.  Verdict massue de la fédé anglaise dix-huit mois plus tard : dix ans d’interdiction d’exercice du football en Angleterre (son avocat réussira cependant à faire casser cette décision par la Haute Cour de Justice).

Rebelote en septembre 1977 quand le tabloïd The Daily Mirror publie le témoignage de trois joueurs (dont Gary Sprake, l’ex légendaire gardien de Leeds, aujourd’hui le paria de la famille) et d’un manager (Bob Stokoe, alors à Bury au moment des faits) l’accusant d’avoir arrangé et voulu truquer plusieurs matchs dans les années 60 – accusations déjà portées en 1972 par un autre tabloïd –, classées sans suite par la police et la fédération anglaise. D’autres joueurs, dont Jim Barron, le Gunner Franck McLintock et le champion du monde 1966 Alan Ball, incrimineront Don Revie pour le même genre de faits (il sera aussi soupçonné d’avoir acheté, ou tenté d’acheter, des arbitres – voir article de l’Independent) mais rien ne sera jamais prouvé. Revie poursuivra le Daily Mirror en diffamation mais ne donnera pas suite, trop accaparé qu’il était par sa longue procédure contre la FA dans l’affaire des EAU (Billy Bremner, impliqué dans une affaire similaire, poursuivra un autre tabloïd, le Sunday People, et gagnera son procès). Revie ne reviendra jamais travailler au bercail et s’éteindra le 26 mai 1989 en Ecosse, à 61 ans, atteint de la maladie de Charcot.

Destins inverses qui ajoutent à la mystique développée autour de ces deux monstres sacrés, issus de la même communauté, du même quartier de Middlesbrough et produits de la même époque, l’entre-deux-guerres, celle que l’historien britannique Richard Overy appelle le The Morbid Age (pauvreté, dépression économique, habitat insalubre, chômage de masse, montée du fascisme).

« Don Revie et moi, dit Brian Clough (alias Michael Sheen) à son inséparable adjoint Peter Taylor dans le film The Damned United, avant un 32è de FA Cup Derby v Leeds* de janvier 1968, on a grandi dans le même quartier de Middlesbrough, à l’ombre d’Ayresome Park [l’ancien stade de Boro]. Don et moi, on est comme deux petits pois dans une cosse, identiques. On a sûrement mangé les mêmes bonbons, ceux fabriqués dans l’usine Garnett où bossait mon père. Don, c’est le meilleur manager du pays. On a tous deux été avant-centre de Sunderland et de l’équipe d’Angleterre. Don et moi, c’est deux petits pois dans une cosse. Deux petits pois dans une foutue cosse. »

[*Leeds v Derby en réalité mais inversé pour les besoins du film]

Kevin Quigagne.

Dans la même série : Photos insolites du foot british (1)

Il y a vingt ans, le 20 février 1992, la dernière pierre de la création du championnat de Premier League était enfin posée. Cet aboutissement mettait fin à douze ans d’un combat sans merci entre les clubs majeurs et les instances, le tout sur fond de déliquescence – puis résurrection – du football anglais.

Pour l’intro, voir première partie. Troisième et avant-dernière partie aujourd’hui : de Hillsborough au printemps 1991.

[abréviations : FA = Football Association ; FL = Football League].

15 avril 1989, Hillsborough comme déclencheur

Souvent citée (à tort) dans les médias foot français comme le principal facteur de la création de la Premier League, la tragédie d’Hillsborough (96 morts, 766 blessés – voir document et clip) va néanmoins accélérer le processus de sécession de la D1. La version finale du rapport Taylor, ordonné par le gouvernement Thatcher, est publiée en janvier 1990. Depuis 1924 et le Shortt Report sur la finale de FA Cup 1923 (premier match disputé à Wembley, 1 000 blessés), c’est le neuvième rapport sur la sécurité dans les stades britanniques, sans qu’aucune leçon du passé n’ait été retenue. Le dernier datait de 1986 et portait sur la tragédie de Valley Parade (voir deuxième partie).

Entre autres obligations, le rapport Taylor stipule que tous les stades des clubs de D1 et D2 soient convertis en all-seaters avant le début de la saison 1994-95. Le coût des travaux est estimé à 450M de £ (la facture totale dépassera largement le milliard). Beaucoup de clubs doivent emprunter lourdement. Toutefois, une partie du coût global sera supporté par les gouvernements successifs et feu le Football Trust, organisme partiellement financé par les trois principales sociétés de loto sportif d’alors (Littlewoods, Vernons et Zetters, ces historiques « football pools » qui ont versé plus d’un milliard de £ en dons caritatifs pour le sport depuis leur apparition dans les années 20 – elles oeuvrent aujourd’hui ensemble, voir ici).

Le rapport spécifie une recommandation en contrepartie de ces aides : que les clubs maintiennent les billets « à un prix raisonnable ». Lord Taylor cite la somme de 6 £ comme minimum idéal. Un billet dans le Kop d’Anfield coûte alors 4 £  – 45 £ aujourd’hui –  et l’abonnement le moins cher y est à 60 £, contre 730 £ aujourd’hui (l’abonnement meilleur marché coûte 96 £ à Old Trafford en 1990 – 532 £ cette saison).

Quelques années plus tard, Lord Taylor assistera impuissant à la flambée des prix. En 1990, personne n’imagine la magnitude de la révolution qui va métamorphoser le football anglais et multiplier les prix par dix en vingt ans (ici) et les budgets de clubs par vingt-cinq ou trente. Personne ? Sauf feu la Football Supporters’ Association (remplacée en 2002 par la FSF) qui prévient que les clubs en profiteront pour « tirer les prix vers le haut ».

Le football, alors accessible à tous (mais excluant en pratique des catégories qui ne veulent pas ou plus se rendre au stade) va glisser sur le terrain du produit de luxe dans nombre de clubs. Ces derniers souhaitent attirer un nouveau type de public au stade. Les plus courtisés sont les familles et les segmentés « B » et « C1 » si chers aux sociologues britanniques depuis les années 60 : les middle and lower-middle classes.

Le football entre de plain-pied dans la logique de marché et le consumérisme. Hormis la working-class, les principales victimes de ce virage socio-économique à 180 degrés sont les 16-20 ans. Ces jeunes doivent désormais s’acquitter du tarif plein et leur proportion dans les stades va considérablement baisser (on estime qu’elle a été divisée par trois depuis 1990 sur l’ensemble des stades de l’élite).

1990-1991 : l’espoir, enfin

En 1990, un vent de renouveau souffle sur le football anglais qui change enfin de peau. Les fanzines poussent comme des champignons (passés de 20 à 200 en deux ans) et donnent la voix aux supporters ; plus de la moitié des 92 clubs professionnels sont désormais dotés de Community Schemes, l’une des initiatives post-Heysel (pour combattre la violence) et recommandation reprise par le rapport Taylor (pour tisser des liens avec les communautés) ; le hooliganisme a fortement régressé, tout au moins dans les stades (les méthodes policières d’infiltration des firms et les sanctions pénales musclées ont fini par porter leurs fruits, grâce notamment aux lois Public Order Act 1986 – introduction des fameux FBO’s, Football Banning Orders, interdictions de stade – et Football Spectators Act 1989).

Par ailleurs, le succès de la sélection nationale au Mondial italien réconcilie l’Angleterre avec son football. Les clubs anglais réintègrent l’Europe (sauf Liverpool), tandis qu’au sortir de la Coupe du Monde 1990 Gazza fait le clown à l’aéroport de Luton devant 100 000 supporters (300 000 selon The Independent). Cette année-là, la TV satellite diffuse son premier match. Pour la première fois depuis des lustres, le feelgood factor est de retour dans le foot anglais.

1990-1991 : la fédération met la Football League KO

Août 1990, lors d’un meeting extraordinaire de la FL qui réunit tous les acteurs du dossier, les dissensions FL-FA éclatent au grand jour. Bill Fox, ancien militaire bombardé président de la FL, menace de se désaffilier de la fédération. Le rapport Taylor figure à l’ordre du jour et  les clubs s’alarment du coût astronomique de la transformation des stades. Le Big Five en profite pour se rapprocher de la FA. A cette époque, la FA ne voit plus le Club des Cinq comme un groupe d’hommes en guerre contre les autorités et avec pour seule motivation l’appât du gain, mais comme un collectif solide qui a mûri son projet.

Décembre 1990, Bill Fox, président de la Football League, aux fondateurs de la Premier League : « Vous faites une belle connerie en créant cette Super League, croyez-moi. »

En décembre 1990, Le Big Five a considérablement professionnalisé ses méthodes. Il est alors co-chapeauté par Philip Carter et David Dein et vient d’enrôler l’efficace consultant en management Rick Parry (qui deviendra chief exec de la PL puis de Liverpool de 1998 à 2009). Ce dernier, recruté par la FA (un agneau face à de redoutables businessmen), jouera d’abord le rôle d’intermédiaire entre les clubs et la fédération puis celui de coordinateur une fois la PL officiellement constituée (juillet 1991). Le Big Five présente à la FA un business plan qui tient la route.

Une série de réunions entre le Big Five et les dirigeants de la FA scelle un pacte de coopération pour la création d’une division d’élite. Bill Fox, président de la FL, leur lance : « Vous faites une belle connerie en créant cette Super League, croyez-moi. » Fox décédera en décembre 1991 et ne verra donc jamais prospérer cette PL qu’il détestait tant.

La FL contre-attaque aussitôt en publiant un projet de refonte totale des instances. Le titre est des plus fédérateur et ambitieux : One Game, One Team, One Voice – Managing Football’s Future. La FL propose tout bonnement de fusionner les deux instances et pense avoir trouvé la formule magique, à savoir offrir de belles prérogatives à la FA tout en renforçant la position des clubs de D1. Ces derniers se voient même promettre 75 % des revenus TV dans un deal de dernière minute.

la FL mal en point fête son centenaire

1988 : la FL mal en point fête son centenaire

Loin de se laisser séduire, la FA apprécie peu que la FL publie un « plan de sauvetage » du football anglais alors que la fédération se considère comme le seul organisme habilité à produire un tel document. Printemps 1991, en guise de riposte, la FA articule elle-même ses 88 propositions pour l’avenir dans un pavé de 120 pages resté célèbre : The Blueprint for the future of football (voir ici). La FA a choisi son camp et veut voir surgir du marasme une Super League prospère dont le succès, espère-t-elle, rejaillira sur l’équipe nationale. En définitive, la FA réitère sa volonté de demeurer Number One et fait bien comprendre à la FL que l’heure n’est pas au partage.

La FL accuse le coup. Surtout que quelques mois auparavant, elle a publié ses comptes pour l’année 1990 et ils sont mauvais. Chiffre d’affaires : 29.4M, dont 14M de revenus TV et autres médias. Profit : 4 850 £… Investissements : 981 £… La FL, affaiblie et quelque peu discréditée, met un genou à terre.

A suivre…

Kevin Quigagne.

Agressions, délits sexuels, outrage à agent, matchs truqués, fraude aux assurances, alcotests qui explosent, coke en stock, marie-jeanne, dopage en série, vol de beignets en bande organisée… Les commissariats et tribunaux de notre belle île criminogène ont fort à faire avec les footballeurs depuis le début de saison.

Voir intro dans la première partie, le retour de Crimewatch.

 

27 septembre 2011

Pré-examen de l’affaire Garry O’Connor, au tribunal correctionnel d’Edimbourg (28 ans, international écossais d’Hibernian FC).

Les faits. Le samedi 14 mai dernier, l’ex attaquant du Lokomotiv Moscou est intercepté dans le centre d’Edimbourg avec de la poudre blanche sur lui. Non, Garry ne part pas enrober son Mars de farine avant de le faire frire (voir clip recette, succulent) comme cela se fait chez les Jocks.

Selon la police, O’Connor résiste violemment à l’arrestation et tente de s’enfuir. Cocaïne, outrage à agent, délit de fuite… joli hat-trick pour un jour de match. O’Connor, absent à cette pré-audition, plaide non coupable sur toute la ligne (de coke, évidemment) par le biais d’une lettre envoyée au tribunal.

En mai, il déclara vouloir changer radicalement de lifestyle. Il expliqua qu’il avait dépensé 20 000 £ pour se faire effacer les tatouages au cou (« Ça fait passer un message négatif »). Il aurait mieux fait de changer de coiffure, son mullet étant criminel en soi. Garry se fendit de cette amusante déclaration :

« Je promets d’arrêter de conduire des voitures de sport, j’ai retenu la leçon. J’ai déjà vendu mon Hummer. Je vais m’acheter une Range Rover à la place, c’est plus pépère. »

En attendant, Garry continue d’affoler les compteurs, 10 buts en 12 matchs pour Hibs cette saison. C’est sûr, la coke, ça donne du peps. Le 17 septembre, après avoir marqué, O’Connor souleva son maillot pour y révéler un message digne de la Tea Party : « Only God can judge me. »

Pas tout à fait exact car deux procès attendent O’Connor en 2012. Celui pour l’affaire suscitée et un autre pour fraude aux assurances. En avril 2011, Garry avait simulé un accident avec sa Ferrari Spider F1 pour toucher l’assurance (ici). Un calendrier aussi chargé que Garry donc. Dieu va avoir du boulot.

 

28 septembre 2011

Le tribunal d’Oldham (Greater Manchester) condamne Carlos Tévez à un total de 110 £ d’amende et lui sucre trois points sur le permis pour un excès de vitesse datant de novembre 2010, commis au volant de sa Bentley, peu après la purge Man City-Birmingham City.

Cette affaire ne serait jamais arrivée au stade judiciaire si Carlos avait répondu aux nombreux courriers adressés, le sommant de s’acquitter de la modeste prune et de révéler l’identité du conducteur.

Tevez, absent au tribunal, a fait savoir par ses avocats « qu’il ne comprenait pas l’anglais et laissait ses conseillers s’occuper du courrier. » Ces derniers ont déclaré qu’ils « ne niaient pas que le courrier ait pu arriver » chez lui à Prestbury (Cheshire).

Son avocat, Gwyn Lewis, a annoncé au tribunal que son client ne pouvait choisir l’option rédemption (stage) car ce dernier n’avait pas répondu dans les temps (forcément, puisqu’il n’ouvre jamais son courrier). Lewis a ajouté ce commentaire poignant :

« M. Tevez a déjà beaucoup souffert pour ne pas avoir répondu aux autorités au sujet du stage de rattrapage des points. Mon client s’engage à payer les 110 £ de pénalité dans les 28 jours. »

Déjà en février 2009, Tevez, alors qu’il se rendait à un entraînement Man United, s’était fait arrêté sur l’autoroute M60 pour Bentley aux vitres trop teintées. La police, constatant que le permis de l’Argentin n’était pas en règle, lui avait confisqué l’engin. Patrice Evra, qui talonnait l’Argentin (en Bentley aussi le Pat’) l’avait alors pris en stop. Décidément, très utile Pat’ dans ces embrouilles sur roues, on imagine bien le héros de Knysna se reconvertir dans la concession tout véhicule.

Peut-être en association avec le Citizen Mario Balotelli, qui lui a accumulé plus de 10 000 £ d’amendes routières en un an – sa voiture a été envoyée à la fourrière 27 fois ! Côté club, le turlupin italien a déjà accumulé plus de 300 000 £ d’amendes pour divers gestes peu citoyens (voir ici). Devant tant d’incivilité, les officiers de liaison de Man City s’arrachent les cheveux. L’un deux, au Daily Mail :

« Mario s’en fiche ! Lui, il prend sa voiture pour aller au resto du coin et la laisse plantée n’importe où, mal garée, en double file ou sur une ligne jaune. L’autre jour, sa Maserati avait des ratés, il n’arrivait pas à la redémarrer, alors il l’a abandonnée en plein milieu de la rue. On a dû aller la chercher. Un employé du club lui nettoie régulièrement sa voiture et à chaque fois qu’il vide sa boîte à gants, elle déborde de contraventions. On lui en a parlé mais il s’en contrefout. »

 

28 septembre 2011

Où l’on reparle de Titus Bramble, 30 ans. On se souvient de cette affaire de viol au Vermont Hotel de Newcastle il y a un an (ici). Le défenseur, présent sur les lieux et placé en garde à vue, avait été innocenté un mois plus tard mais son frère (international de Montserrat, Antilles britanniques) avait pris 4 ans et demi de zonzon en août devant la Cour d’Assises de Leeds.

A peine 24 heures après avoir sombré pieds et âme dans la défaite contre les vaillants Canaries de Norwich (voir compte rendu lyrique de notre correspondant sur place dans le Norfolk), Titus décide de fêter cela en allant se pinter sur Yarm, sympathique bourgade du North Yorkshire fort prisée des footballeurs (coin où Lee Cattermole est interdit de pub par les Pubwatch locaux, ici). Le mardi soir à Yarm, c’est « Soirée célibataires » surnommée « Grab a Granny Night » par les autochtones (= on se pécho une grand-mère).

Bramble échoue au Cross Keys et, la grand-mère dûment pécho, c’est donc accompagné qu’il monte dans un taxi à 2 h 30, en route pour son domicile situé dans le célèbre domaine de Wynyard Park, notoire repère de footballeurs (près de Hartlepool, ville où l’on croit encore que les Français ressemblent à des singes, voir ici – accessoirement club de D3 où Nobby Solano, ex-Magpie et plus célèbre Péruvien, évolue actuellement).

Cinq minutes plus tard, gros barouf dans le taxi et devant la détresse de la passagère, le chauffeur décide de filer directement au commissariat le plus proche. Dans la journée, la police met Bramble en examen pour agression sexuelle et possession de Class A drug (vraisemblablement de la cocaïne). Le Black Cat a été libéré sous caution, et immédiatement suspendu par le club, pour une durée indéterminée, le « temps de faire une enquête interne » (communiqué officiel du club). Voir clip des autres ratés de Titus.

D’ordinaire dans ce genre d’affaires, côté club, c’est la langue de bois qui prévaut. Mais pas cette fois. Steve Bruce (manager de Sunderland) s’est déclaré « personnellement trahi » par Bramble. Brucie ne décolère pas, dans le Daily Telegraph :

« Ce qu’il a fait est irrespectueux pour le club, pour moi-même et pour les supporters, qui étaient 1 000 à s’être déplacés à Norwich un lundi soir [à 450 kilomètres, ndlr TK] et si tu demandes à chacun de ces supporters si Titus Bramble aurait dû se trouver en boîte de nuit en semaine, le lendemain d’une défaite, ils te diraient tous non. Les footballeurs sont aujourd’hui coupés de leurs supporters. […] Ils sont grassement payés [Bramble touche 175 000 £/mois, ndlr TK]. La responsabilité morale va de pair avec l’argent et, pour moi, un footballeur ne devrait pas se trouver en boîte de nuit un lundi, mardi ou mercredi, surtout après une défaite – et surtout au vu de sa piètre prestation contre Norwich. A sa place, je me serais enfermé 24 ou 48 heures en faisant profil bas et l’entraînement venu, j’aurais tout fait pour impressionner, plus que lors du match de lundi soir. »

Il n’aura pas échappé à Titus que Brucie n’a mentionné ni le jeudi ni le vendredi dans son coup de gueule.

 

29 septembre 2011

Tesco d’Altrincham, comté du Cheshire, sud du Grand Manchester. Trois jeunes désœuvrés déambulent dans les rayons. Ils parlent fort, en espagnol, roulent des mécaniques et se font vite repérer. Deux d’entre eux croquent un beignet, avant de se diriger nonchalamment vers la sortie. Des hools vraisemblablement, se disent les vigiles devant les caméras de surveillance. Ils interviennent alors en nombre et conduisent le gang dans la pièce « Stop and Search ».

Une scène somme toute banale. Sauf que le meneur n’est autre que le gardien de Man United, David de Gea. Une responsable du magasin, au Daily Mail :

« De Gea et ses deux amis ont été tout sauf subtils ! Ils sont entrés dans le magasin en fanfaronnant et en parlant fort, en espagnol. Le personnel chargé de surveiller les rayons sur les écrans les a vus prendre deux donuts du frigo Krispy Kreme. Et là, ils ont tenté de quitter le magasin sans payer. »

Prix du beignet : 1,19 £. Salaire de l’Espagnol : 300 000 £ / mois. Le club a décliné tout commentaire mais selon une source au club, l’Espagnol se serait fait sacrément charrier le lendemain :

« Les coéquipiers l’ont bien chambré et ont proposé d’aller lui acheter des beignets. »

Les internautes ont suggéré aux supporters de Norwich de balancer des donuts sur le terrain lors du Man United-Norwich du surlendemain. Le club a prévenu :

« Quiconque sera pris balançant un beignet sur le terrain sera expulsé du stade. »

En exclusivité mondiale, TK a réussi à se procurer la bande vidéo de l’arrestation mouvementée de l’Espagnol (grimé, évidemment).

 

7 octobre 2011

Steve Jennings, milieu de terrain de Motherwell (PL écossaise), ainsi que deux membres de la famille Rooney (Wayne, le père, et l’oncle Richie) sont arrêtés en compagnie de six hommes à Liverpool et Glasgow pour une affaire de paris frauduleux sur un match partiellement truqué.

La fraude porterait sur le Motherwell-Hearts du 14 décembre 2010, Hearts avait gagné 2-1 sur un pénalty. Jennings (un Liverpudlien) se serait fait délibérément expulser (pour contestation).

Constatant que plusieurs parieurs, nouvellement enregistrés sur un site en ligne, avait misé de fortes sommes (à 10 contre 1) sur une expulsion dans le match, deux sociétés de paris avaient immédiatement fait part de leurs soupçons aux autorités.

Après une longue enquête de neuf mois, la police et la Gambling Commission ont abondé dans leur sens. Tous les suspects ont été relâchés sous caution après une garde à vue. Le prochain épisode judiciaire de cette affaire est prévu pour début 2012.

 

12 octobre 2011

L’ex Gunner Paul Merson (surnommé « The Merse ») arrêté cette nuit vers 3 h 30 pour conduite en état d’ivresse après avoir perdu le contrôle de son 4×4 Mercedes et percuté un camion sur l’autoroute A40, voir ici. Merson s’en sort bien, blessures superficielles pour l’ex international anglais (rien de grave non plus pour le chauffeur du bahut – la Merc’ est bonne pour la casse). Merson, 43 ans, aujourd’hui consultant sur Sky, dit s’être endormi au volant.

On ne présente plus le gainsbourien Paul Merson, ex footballeur talentueux et poly-addicté (alcool, drogues, jeu) qui ne quitte plus les rubriques agitées des journaux depuis les Nineties, tantôt pour révéler une nouvelle addiction et de nouvelles dettes, tantôt pour parler de mystérieuses potions qu’Arsène concoctait pour les joueurs, mais le plus souvent pour parler de son dernier bouquin (dont « Rock Bottom » – au fond du trou – et « How Not To Be A Professional Footballer », sorti en début d’année, où il écrit notamment avoir claqué 7M de £ chez les bookmakers).

Paul, c’est aussi quelques jouissifs frissons, séquence foot bordélique. Son bout de saison en colocation avec Paul Gascoigne à Middlesbrough (été 1998) reste l’un des grands moments du foot anglais 2.0 (post création Premier League), probablement la pire idée qu’un club ait eu depuis quinze ans (avec la décision de Leicester City d’associer Ade Akinbiyi à Trevor Benjamin, en 2000). Merson, sur son bout de chemin avec Gazza :

« On était déjantés. Paul était une bombe à retardement qui n’attendait qu’à exploser, mais qu’est qu’on s’est marrés ! Il était vraiment alcolo et givré. Moi, j’étais alcolo, accro au jeu et je me traînais un passé de dépendance aux drogues dures. »

L’idylle ne dura pas longtemps. Merson quitta Boro mi-septembre 1998 à cause, déclara-t-il, de la drinking culture qui y régnait et l’empêchait selon lui de combattre son alcoolisme (fort de Cheddar ! Plus tard, il démentit avoir dit cela). Merson a décrit sa vie hors du terrain comme un « énorme bordel alcoolisé ».

Wenger se sépara du Merse en juillet 1997, l’Alsacien en avait probablement assez d’entendre les joueurs se foutre de la bedaine de Paul, qu’il s’était forgée durant la fameuse boozing culture qui caractérisa l’ère George Graham (1986-1995), avec notamment Tony Adams et Kenny Sansom en chefs de buvette ; un trio qui, raconte la légende, aurait pu coucher sous la table tout ce qui se faisait de plus pochard à la même époque, notamment chez les rivaux de Manchester United (B. Robson, P. McGrath, N. Whiteside) ou Liverpool FC et les fameuses social drinking sessions régulièrement organisées par le club pour « souder le groupe » (souder hein, pas soûler).

 

13 octobre 2011

Tribunal correctionnel d’Ispwich (le Suffolk : sa campagne verdoyante, ses villages pittoresques, ses tueurs en série). Carlos Edwards, 32 ans, milieu international trinadéen d’Ipswich Town, D2 (et ex Sunderland) écope de trois mois de prison avec sursis pour avoir conduit sous le coup d’une suspension de permis (et pas d’assurance, etc.). Il devra aussi s’acquitter d’une amende de 2 500 £ et effectuer 200 heures de travaux d’intérêt général.

Le club, de son côté, lui a collé une amende équivalente à deux semaines de salaire. Edwards était déjà passé par la case tribunal il y a quatre mois, pour un beau hat-trick routier (ici). Son permis lui avait été suspendu un an avec amende de 7 650 £ à la clé.

Carlos Edwards est l’un des joueurs de Trinidad et Tobago qui attendent toujours leurs primes de match… du Mondial 2006 (un coup de Jack Warner, évidemment – au sujet de ces primes, lire le bas de ce post complet Spécial Fifa Summer, 2ème partie, paru dans le forum des Cahiers fin septembre 2010).

 

15 octobre 2011

Alerte Conso-Arnaque. Chers lecteurs, soyez vigilants. Une affligeante tromperie sur la marchandise sévit depuis quelques jours sur ebay : Newcastle United y refourgue son vieux mobilier à des prix criminels (voir photos de l’opération frauduleuse).

Le propriétaire du club, l’étrange Mike Ashley, a en effet décidé de vendre chacune des lettres du NEWCASTLE UNITED qui rouillait sur la tribune East jusqu’à la fin août. Le Southerner fait une fixette sur les panneaux géants et le rebranding douteux à la gloire de sa société.

En novembre 2009, Ashley rebaptisa Saint James’ Park d’une adresse email : SportsDirect.com@St James’ Park, en principe « temporairement » (devant le tollé provoqué – ça gronda jusqu’au parlement – toute intention de renaming permanent fut abandonnée, même si, théoriquement, ce ridicule dot.com est toujours le nom officiel de SJP). Depuis octobre 2010, un énorme Sports Direct (visible de la lune ?) orne le toit de la légendaire tribune Gallowgate, le Kop historique de NUFC. Selon un blog du club, à la place des lettres sur la tribune East, on a désormais le classieux : (logo Puma) sportsdirect newcastle united sports direct (logo Puma).

TK a immédiatement alerté Trading standards (protection des consommateurs et répression des fraudes) qui a ouvert une enquête. Toutefois, tout en se disant affligé, cet organisme s’avoue impuissant légalement. Un responsable nous a confiés, en off :

« La tromperie sur la marchandise est avérée, c’est indéniable. C’est l’arnaque du siècle ici sur Newcastle, on a pas vu ça depuis Guivarc’h, Goma ou Boumsong. Mais bon, que voulez-vous, l’argent ira à une œuvre caritative [Newcastle United Foundation] et si des gens acceptent de payer 3 000 £ pour un bout de ferraille, ça les regarde. Peut-être des Chinois qui ont besoin de métaux, ils raflent tout ce qui rouille en ce moment. C’est un sujet hyper sensible ici, notre direction nous a demandé de fermer les yeux sur cette escroquerie. »

Hmm… Dans ce jeu de chiffres et de lettres, on peut se demander quelle somme l’apostrophe de Guivarc’h aurait atteint sur ebay. Assurément un peu moins que la virgule de Ronaldinho.

Kevin Quigagne.

Dans la même série :

Crimewatch # 4

Crimewatch # 3

Crimewatch # 2

Crimewatch # 1

Deuxième partie des évènements et futilités du mois dans le football anglais.  Encore un mois riche en émotions, surprises et cocasseries. Aujourd’hui, du 7 au 13 février.

Au sommaire :

  • Faubert fait la grève
  • Incroyable « Hand of God » non sifflée
  • Vinnie Jones et son remake de « Escape to Victory » … avec Gazza
  • C’est officiel : Ashley Cole is the best (pas au tir au 22, mais en latéral gauche)
  • Publication de la Football Money League
  • Paul Gascoigne. Le parquet, lessivé, jette l’éponge
  • Fin officielle de la saga Alex Oxlade-Chamberlain (reprise au mercato d’été)
  • Shefki Kuqi: son extraordinaire aventure, du Kosovo en guerre à Newcastle United en crise
  • Hicks et Gillett. Les Tom & Jerry du foot anglais are back
  • Le jardinier de Man City se défoule contre Man United
  • West Ham aura le Stade Olympique. Dossier complet
  • 27è journée de Premier League. Ânes à Lyse, TOP XI & FLOP XI et notes des joueurs

Et bien plus encore…

 

LUNDI 7 FÉVRIER

Julien Faubert fait des siennes. L’ex Galactico pique sa crise juste avant le match contre Birmingham. Coup de calgon en trois actes.

Acte I. Julien arrive à Upton Park deux heures avant le match. Avram Grant lui annonce qu’il ne jouera pas. Là-dessus, l’ex Girondin disparaît et se fait la malle (alors que tous les joueurs convoqués au stade sont censés rester pour la durée du match).

Acte II. James Tomkins se blesse à l’échauffement. Grant a alors besoin de Faubert, il le cherche mais point de Julien. Il arrive à le recontacter dix minutes après le début du match et lui demande de rappliquer. Faubert aurait alors refusé.

Acte III. Le mono-capé passera devant la commission de discipline du club la semaine prochaine, et risque deux semaines de salaire d’amende (soit 68 000 £).

Il ne faudra donc plus dire « un retour du diable vauvert », mais un « départ du diable Faubert ».

Faubert, Hammer amer

Faubert, Hammer amer

 

Tottenham révèle sa botte secrète pour convaincre l’Olympic Park Legacy Company de lui refiler le stade olympique : de la street dance et du judo. A voir la version tendance « theme park participatif » des Spurs. Ça risque d’être juste pour décrocher le cocotier. West Ham dévoile la sienne, bien plus « Disco Inferno ». Décision en fin de semaine.

 

Incroyable « Hand of God » non sifflée entre Blyth Spartans et Droylsden en 8è de finale du FA Trophy (coupe entre les 266 clubs professionnels et amateurs de D5 à D8, finale à Wembley, parfois télévisée). La version longue (3 mns) est à voir ! (surtout pour la réaction du public et de ce dirigeant qui tape comme un malade sur la guérite, à 2’02 !). Comble du malheur pour Blyth (club lésé), c’est celui à la main baladeuse qui marqua le but égalisateur à la 81è (2-2). Mais il y a une justice, Blyth gagna le replay deux jours plus tard.

 

Sian Massey, la désormais célébrissime arbitre assistante (et prof de sport à Coventry le reste du temps) était de retour sur la ligne de touche ce week-end, dans le Chesterfield-Aldershot (D4). Un sans-faute selon la presse. Deane Smalley, auteur de deux buts pour les Spireites, a déclaré : « Elle a vraiment été parfaite. » Même son de cloche chez les perdants du jour, Dean Holdsworth, entraîneur des Shots (le prochain club d’Ashley Cole ?) : « J’ai été très impressionné, elle a superbement dirigé la touche.» Faudra envoyer le DVD à Gray & Keys.

 

Roberto Matteo limogé. Il entraînait les Baggies depuis juin 2009 et les avait fait remonter en PL. La situation s’était légèrement détériorée à WBA depuis trois mois : 13 défaites sur les 18 derniers matchs. C’est le quatrième limogé de la saison de PL (le cinquième en incluant Martin O’Neill). Voir le diaporama de l’Independent sur la trentaine de managers virés en League Football cette année (PL + Football League, 92 clubs).

 

MARDI 8 FÉVRIER

Vinnie Jones annonce qu’il veut Paul Gascoigne dans son remake du film « Escape to Victory ». En novembre dernier, les TK avaient parlé du souhait de Gazza de jouer dans ce remake imaginé par Vinnie Jones début 2010, voir article (entrée du 10 novembre).

Le remake avec Vinnie Jones... et Gazza ?

Le remake avec Vinnie Jones... et Gazza ?

Le bookmaker 888sport offre une cote à 500 contre 1 pour un Oscar décerné à Gazza. Ce dernier devrait être aux côtés de Vinnie Jones, qui n’a pas annoncé officiellement quelles autres célébrités seront de la partie. Beckham est pressenti pour le rôle que tenait Bobby Moore (3 contre 1), ainsi que Cantona (5-1), Cristiano Ronaldo et Wayne Rooney (10-1). Le gardien pourrait être le champion gallois de boxe Joe Calzaghe (16-1), joué par Sylvester Stallone (« Sly ») dans l’original de 1981. D’ailleurs, Sly et Michael Caine, qui jouait lui aussi dans la version originale, pourraient également faire une apparition. Joey Barton est à 66-1. En fait, y’aura tout le monde, quoi. L’évasion risque de ne pas être trop discrète (surtout avec Gazza).

Jones – Gazza, comme au bon vieux temps

Vinnie Jones a prévenu cependant qu’il faudrait encore au moins trois ans au projet pour aboutir. Il serait en discussion avec des producteurs de Los Angeles.

Oh well, on ne verra peut-être jamais ce remake (ou alors une version lowcost avec Francis Jeffers, Massimo Taibi et Mickael Ricketts dans les rôles principaux) mais on ne se lasse pas de ces « Sun exclusive updates » réguliers de ce bon Vinnie sur toutes ces stars qui pourraient bien figurer dans son film qui pourrait bien se faire, un jour, s’il arrive à convaincre son monde.

Un duo Jeffers - Rooney...

Un duo Jeffers - Rooney...

… ou Taibi – Ronaldo

Owen Coyle (manager de Bolton) envoie à Mike Riley, patron des arbitres, un DVD florilège des principales erreurs d’arbitrage cette saison (du moins, sa version). Le justicier Trotter explique sarcastiquement dans le Daily Mail :

« J’ai envoyé ce DVD à Mike Riley. Déjà, en octobre on en était à quatorze incidents majeurs, Dieu seul sait à combien on en est maintenant. »

Harry Redknapp désapprouve la stratégie peu subtile de l’Ecossais :

« Moi, je l’achèterai pas ce DVD ! Un tas de managers passent leur temps à râler. Faut bien reconnaître cependant que certaines équipes obtiennent des décisions en leur faveur à force de plaindre. Certains arbitres craignent les réactions de tel ou tel manager. »

 

Ashley Cole est élu « Meilleur Joueur de l’équipe nationale en 2010 » par un sondage de supporters publié sur le site de la FA (Gerrard, 2è et Adam Johnson, 3è). Ashley Cole figurait dans la UEFA Team of the Year 2010. Sélectionné pour affronter le Danemark demain (87è cape), Cole battra ainsi le record de capes pour un latéral gauche anglais, 86 (propriété de Kenny Sampson, ex Gunner). Cole est considéré comme le meilleur left-back anglais de tous les temps, avec Stuart Pearce, qui lui aussi, savait appuyer sur la gachette (il était offensif et aimait allumer, quoi).

 

MERCREDI 9 FÉVRIER

Danemark 1 – Angleterre 2. Match assez plaisant, entre une équipe d’Angleterre jeune et new look, et un Danemark très anglais (la moitié du XI évolue en PL) qui possède quelques individualités intéressantes, dont l’impressionnant milieu offensif Christian Eriksen (Ajax), très technique et vif, et qui est né à Middelfart, ce qui fait beaucoup pouffer en Angleterre.

Grands débuts (réussis) de Jack Wilshere en tant que titulaire (2è cape, un an après son premier match en PL, avec Bolton, où il avait été prêté pour se faire les dents). Premières capes aussi pour Kyle Walker (Spurs, prêté à Aston Villa) et David Stockdale (gardien, Fulham), pour la première fois dans les 23 (non utilisés). Grand retour (très réussi) de Scott Parker qui n’avait pas enfilé la tunique blanche depuis 2006, et qui réussit l’exploit de compter quatre capes anglaises… avec quatre clubs différents ! (Charlton, Chelsea, Newcastle, West Ham). Pas mal de joueurs n’ont fait qu’une mi-temps. Hormis Wilshere et Parker,  bonnes prestations de Milner, Barry, Rooney, Ashley Young, et Darren Bent. Match moyen de Dawson, Glen Johnson, Ashley Cole, Lampard et Terry. Voir les notes du Guardian, celles de l’Independent et de Sky.

Le prochain rendez-vous (qualification Euro 2012) sera contre le Pays de Galles à Cardiff le 26 mars. Cette affiche sera le premier match à domicile du nouvel entraîneur gallois, Gary Speed, ainsi que la centième confrontation Wales-England. Des Gallois qui n’ont enregistré qu’une seule victoire sur les sept derniers matchs (contre le Luxembourg) et n’ont pas battu les Anglais à Cardiff depuis 1955. Ils sont dernier du groupe G, avec 0 point (3 défaites).

 

Bobby Zamora, pour son grand retour sur les terrains, marque avec la réserve de Fulham contre Brighton (match amical), le club où il avait explosé entre 2000 et 2003, faisant passer les Seagulls de la D4 à la D2 (76 buts en 125 matchs). Le Cottager était absent des terrains depuis le 11 septembre dernier (jambe cassée) et un tacle musclé de Karl Henry (Wolves). On devrait le revoir en PL dans dix jours.

 

JEUDI 10 FÉVRIER

Deloitte publie sa quatorzième édition de la Football Money League (chiffres d’affaires saison 2009/2010). La Premier League compte sept représentants parmi les vingt premiers. Tous les détails dans le pdf Football Money League. Les revenus du premier Anglais, Man United (3è au classement), s’élèvent à 350M d’€ et se répartissent ainsi : 128M de droits médias ; 122,4 de billetterie ; 99,4 pour les activités commerciales (merchandising, sponsoring, etc.). Les vingt clubs de la FML (tous dans le Big Five européen) ont remporté quarante-trois titres domestiques (championnats et coupes) sur cinquante possibles ces dix dernières années.

 

Paul Gascoigne. Il devait comparaître la semaine prochaine devant le tribunal de Northallerton (North Yorkshire) pour répondre d’une conduite en état d’ivresse lors du fameux week-end champêtre « Bières, pêche et nature » en février 2010 (crédité d’un fort respectable 3,49 grammes).

Le parquet annonce donc qu’il abandonne les poursuites, basta. Le tribunal jette l’éponge, par arrêt du juge à la cinquième tournée. Ce procès, qui n’aura donc jamais lieu, avait été reporté quatre fois, dont la dernière le 3 novembre 2010 au terme d‘une extraordinaire audience de cinq heures. Le juge, Nigel Tapley, las et à bout de force, avait alors abdiqué devant les pitreries et autres turlupinades de Gazza, qui s’ajoutèrent aux atermoiements de son avocat Stephen Andrews qui abandonna son client en cours de procès. Gazza s’auto-représenta, ce qui donna lieu à des scènes rarement vues dans un tribunal anglais. Son compère Michael Harvey (auteur d’un honnête 2,02 g), passera bien, lui, devant le tribunal. Gazza avait alors été intercepté dans le Yorkshire au terme d’un week-end bucolique des plus mouvementés (arrêté trois fois par la police en 48 heures).

Acte I. Peu après être arrivé dans la paisible bourgade pour une partie de pêche (idée initiale), Gazza et son pote se font expulser d’un B&B au bout d’une nuit, après avoir refait la déco de la chambre (la police est appelée). On sent que c’est mal barré pour la pêche.

Acte II. Le lendemain, les deux histrions se font arrêter pour troubles sur la voie publique dans un takeaway du coin. Le matos de pêche est resté dans la camionnette. Seul le décapsuleur et la glacière ont servi.

Acte III. Ils se font arrêter pour conduite en état d’ivresse un peu plus tard dans la soirée (5,51 g en combiné). Une confusion s’installe alors sur l’identité du conducteur ; mais comme ils ont tous les deux explosé l’éthylo, une chose est certaine : celui qui conduisait était bourré. Bilan du week-end : trois arrestations, des hôteliers à dédommager, un procès en perspective, une amende pour trouble sur la voie publique et aucun poisson inquiété.

Le 9 décembre dernier, Gazza avait pris huit semaines de prison avec sursis (et trois ans de suspension de permis) pour une autre conduite en état d’ivresse, cette fois à Newcastle en octobre 2010 (dans la moyenne, 2,85 g). Gazza est actuellement en cure de désintox à Bournemouth.

 

Nicola Cortese, le président de Southampton, met fin à la saga Alex Oxlade-Chamberlain dans le Daily Mail, en déclarant, en substance, qu’il ne se laissera pas impressionner par « les gros de la Premier League. »

Le jeune prodige Saint avait suscité la convoitise d’une huitaine de clubs de PL, dont Arsenal et Man City mais l’affaire avait mystérieusement capoté. Un point de discorde pourrait expliquer ce non transfert. Southampton vise la remontée en D2 cette saison (ils sont actuellement 5è). Jusqu’au 25 janvier, ils étaient d’accord pour vendre AOC aux Gunners, tout en le conservant jusqu’à la fin de saison (comme pour ce qu’il s’était passé avec Theo Walcott, lui aussi ex Saint, vendu 9M en janvier 2006). A contre-coeur, Arsène Wenger avait accepté cette condition. On sait que Man City a contre-attaqué vers le 28 janvier, probablement avec une offre supérieure aux Gunners (qui auraient proposé 10M de £). Et quand Man City s’en mêle, le club vendeur se lèche les babines… Cortese a-t-il décidé de patienter encore quelques mois pour faire chauffer les enchères ? C’est bien possible. L’Italien fait diversion dans le Daily Telegraph :

« Certains clubs de PL se sont bien comportés, très professionnellement. D’autres ne m’ont même pas appelé, aucune communication, rien, ils ont juste envoyé un fax. Je les ai mis directos à la poubelle. »

Faut dire que Cortese s’y connaît niveau déontologie. En début de saison, il avait interdit l’accès de St Mary’s à des journalistes et photographes locaux qui n’écrivaient pas ce qu’il avait envie de lire.

 

Enorme surprise de l’après-Mercato : Shefki Kuqi signe pour Newcastle ! (jusqu’en juin, rôle de « joker »). Commentaire d’un Mag sur un forum :

« Shefki Kuqi, c’est mieux que rien. Il a dû signer pour deux pence et un paquet de chips par semaine. Il fera l’affaire comme remplaçant, il est pas mauvais. Il peut devenir le nouveau Sibierski, qui sait ?  »

Le Finlandais planant de 34 ans (célèbre pour ses célébrations de but « bellyflop ») vient d’être libéré par Swansea (D2). Le Plan D de Newcastle, commente le Daily Mail (le plan B était le Brésilien Ewerthon et le plan C Thierry Henry). Pardew, sur cette surprenante acquisition :

« […]  Je connais bien Shefki, c’est quelqu’un d’honnête et un gentleman. C’est aussi un joueur que j’ai toujours admiré. Je ne vais pas ici parler de ces prestations [des dernières saisons], mais il se donne toujours à fond et c’est une présence physique pour nous. »

Shefki Kuqi, c’est aussi une poignante aventure dans le foot d’Europe de l’Ouest pour ce Kosovar d’origine albanaise. Treize clubs, et un long périple commencé en 1989 à Vucitrn au Kosovo (à l’époque intégré à la Yougoslavie). Alors qu’il a 12 ans, sa famille doit fuir d’urgence le Kosovo, dans la peur, par train et bateau. Direction la Finlande où les Kuqi demandent l’asile politique. Dans ce lien, Kuqi revient sur ces années sombres, de la lente détérioration des relations avec les Serbes, avec qui les Kosovars vivaient et s’entendaient bien jusque là, jusqu’à la haine et la violence orchestrées par les partisans de Slobodan Milosevic contre son peuple. Newcastle sera peut-être la dernière étape d’une longue carrière commencée en 1995 loin de sa terre natale. Il compte 62 sélections pour la Finlande (7 buts).

 

Où l’on reparle de Hicks et Gillett, H & G, les Tom & Jerry du foot anglais. Comme nous l’avions écrit lors de l’incroyable vente de LFC en octobre dernier, H & G avaient promis de contre-attaquer, se considérant victimes d’une « formidable escroquerie » de la part de New England Sports Ventures, de la banque RBS et du directoire du club. Les ex propriétaires de Liverpool, qui avaient disparu en jurant de se venger, tels de vils Satanas et Diabolo, lancent officiellement des poursuites contre tous ceux connectés de prés ou de loin à Liverpool FC. La High Court de Londres examine aujourd’hui le bien-fondé ou non de l’interdiction imposée en octobre dernier (« anti-suit order », injonction de non poursuite), empêchant alors H & G de bloquer la vente du club par le biais d’un tribunal d’instance de Dallas. Sans espoir de récupérer légalement Liverpool, ils veulent qu’un tribunal américain tranche sur les dommages et intérêts qu’ils réclament (un milliard de $). H & G avaient perdu 140M de £ dans la vente de LFC. L’audience durera deux jours et déterminera s’ils peuvent poursuivre en justice tout ce joli monde aux Etats-Unis.

Va-t-on s'en débarrasser un jour ?

Arrivera-t-on un jour à s'en débarrasser ?

Ils peuvent s’attendre à une robuste riposte. NESV tente de faire bloquer toute possibilité de procès outre-Atlantique, et la RBS a annoncé qu’elle porterait plainte contre le duo. Tandis que Martin Broughton, ex président de LFC, envisage, lui, de porter plainte contre H & G pour diffamation…

 

VENDREDI 11 FÉVRIER

Roy Hodgson nommé entraîneur des Baggies (West Bromwich Albion), qui essaieront de ne pas descendre et, ainsi, déroger à la tradition yoyo du club (sept descentes & montées sur les neuf dernières saisons).

 

Ged Coyne, jardinier de Man City, est interdit de réseaux sociaux par la direction du club. Faut dire qu’il avait envoyé du lourd sur sa page Facebook avant le derby mancunien :

« Man United, c’est des pourritures. […] Gary Neville est un bouffon […]. Old Trafford est le Théâtre des Connards Finis […]. Alex Ferguson, ou plutôt Alex purple-head Ferguscum. »  (scum = pourriture)

Il avait aussi insulté les supporters de Man United et évoqué une fête de supporters Reds dans un pub à thème (australien) de Manchester (le Walkabout, chaîne de drinkodromes), finalement annulée par la police :

« Les flics sont intervenus car Manchester est une ville totalement Blue, et des supps de Man City auraient pris d’assaut le Walkabout et brûlé ce trou à rats merdique. »

La page Facebook de Coyne (avant effacement)

La page Facebook de Coyne (avant effacement)

Il avait conclu sa p’tite soirée anti-MU en remplaçant la photo de son profil par celle d’un graffiti « Fuck MUFC ». Le club, qui a récemment quasiment interdit à ses joueurs d’utiliser les réseaux sociaux (sinon pour des banalités) pourrait maintenant étendre l’interdiction à l’ensemble du personnel. Ou s’inspirer de Portsmouth qui a décidé de coller une amende de 1 000 £ par mot tweeté ou facebooké (voir article) si le message dépasse les bornes. Steve Cotterill, manager, se justifie :

« J’ai dit aux gars de ne rien dévoiler sur eux, sur l’entraînement et le club, sinon, c’est 1 000 £ par mot […]. On a eu des pépins récemment, avec Greg [Halford], pas le plus finaud du groupe, alors bon, basta. S’ils passaient plus de temps à s’entraîner et moins sur l’ordi, on serait meilleur. »

 

Le Olympic Park Legacy Company’s vote à l’unanimité en faveur du dossier West Ham pour l’occupation du stade olympique après les Jeux de 2012 (l’OPLC est un comité mi-gouvernemental, mi-municipalité du Grand Londres, composé de quatorze personnalités d’horizon divers, dont seulement deux issues du football). Il est cependant peu probable que West Ham emménage avant la saison 2014-2015. Upton Park sera revendu pour financer les travaux (100M de £, ajout d’un toit, rangées de sièges rétractables, etc. en ce moment, le siège derrière les buts le plus près du terrain serait à 45 mètres).

Le projet West Ham

Le projet West Ham

Le Conseil d’arrondissement de Newham prêtera 40M, et l’Olympic Delivery Authority versera une subvention de 35M (voir détails du projet). Tout comme Manchester City en 2003, West Ham récupéra un superbe stade de 60 000 places à moindre frais. Ce qui fait écrire à David Conn dans le Guardian que les propriétaires de West Ham, le duo Gold & Sullivan, « touchent le jackpot ». West Ham, très endetté (75M), projette de rembourser partiellement ses dettes et générer 100M £ de revenus annuels d’ici 2014. Ils tablent initialement sur une moyenne de 35 000, à peu près la même qu’à Upton Park.

Le comité a basé son jugement sur cinq critères principaux. West Ham a donné satisfaction sur quatre d’entre eux (seul l’aspect financier, surtout sur la partie « diversifications des revenus non dérivés du football » a fait un peu tiquer). Tottenham n’a pas convaincu le comité sur deux critères, la vitesse de réouverture du stade après les J.O et la flexibilité d’utilisation.

En réalité, il s’agissait d’un vote fortement influencé politiquement où les dés étaient pipés d’avance, avec Sebastian Coe dans le rôle du joueur de bonneteau. L’ex champion olympique de demi-fond, devenu Lord Coe, en tant que président de la candidature anglaise pour les J.O de 2012, avait promis au président de l’IAAF que le stade olympique, dit « stade minimaliste » (une coquille), conserverait sa piste olympique. Coe, qui vise la présidence de l’IAFF, avait vu rouge quand Tottenham, à la surprise générale, avait posé sa candidature l’automne dernier. Les Spurs, eux, prévoyaient de tout démolir et reconstruire un stade spécifique foot. En contrepartie, Tottenham s’engageait à rénover entièrement l’enceinte de Crystal Palace pour en faire un vrai stade d’athlétisme moderne.

Le gouvernement voulait absolument le projet WH car le plan bulldozer des Spurs, aussi coûteux (300M de £ minimum) que controversé, aurait été difficile à faire passer aux contribuables, le stade Olympique ayant coûté plus de 500M de £. Ajouté au scandale du New Wembley (800M de £ d’argent public) qui devait à l’origine servir de stade olympique (mais des querelles gouvernement Blair-FA avaient fait capoter ce qui pourtant semblait la solution idéale), cela aurait fait beaucoup à faire avaler à un contribuable anglais actuellement gavé de cette vaseuse « Big Society » qui sert de feuille de vigne, tout en transformant les budgets publics en peau de chagrin (« A society in which individual citizens feel big ». Une société d’obèses, quoi).

Cette décision du comité met fin à une affaire longue et complexe qui avait commencé dès août 2010 quand les premières rumeurs émergèrent que Tottenham hésitait à mener à bien son projet de nouveau stade (voir détails du projet Spurs). 

Le futur stade de Tottenham, maybe

Le futur stade de Tottenham, maybe

Le Stade Olympique (multi-sport) demeurera propriété publique (géré conjointement par Newham Council et WH), mais sera loué via une société tierce (WH tente d’obtenir un bail de 250 ans). On devrait y voir du cricket, des concerts et UK Athletics aura le droit de l’utiliser vingt jours par an (pour une vingtaine de « first-class athletics events » – on se demande comment ils vont trouver autant de manifestations attirant les foules).

Daniel Lévy, président de Tottenham, mécontent du procédé de sélection, a déclaré qu’il porterait plainte auprès des autorités européennes (irrégularités commises selon lui, voir détails). Il pourrait cependant vite décider d’abandonner toute poursuite, l’affaire étant quasiment entendue (ratification du gouvernement et maire de Londres seront une formalité).

Tottenham devra donc se rabattre sur son gigantesque projet initial, le Northumberland Development Project, en partenariat avec AEG (voir brochure de présentation). Le hic de ce NDP est que non seulement son coût est faramineux (les dernières estimations tournent autour de 500M de £) mais les obstacles sont nombreux, incontournables et complexes. Or, le temps manque aux Spurs pour rattraper le retard accumulé sur leurs concurrents du Big Four (Spurs n’engrange que 37M de £ de revenus billetterie par saison, soit 1,8 fois moins que Chelsea, 67M, 2,5 fois moins qu’Arsenal, 94M, et presque 3 fois moins que MU, 100M).

Le Conseil d’arrondissement d’Haringey (où se trouve Tottenham), ainsi que divers organismes (dont English Heritage, patrimoine, et Transport for London) avaient donné le feu vert au club le 30 septembre dernier… mais en leur imposant un très lourd cahier des charges (comportant les contraignantes sections 106 et 278, plan d’urbanisme). Des obligations contractuelles qui ne raviraient pas Spurs (forcés notamment de financer tout ou partie des infrastructures type voierie autour du nouveau stade, ainsi que la rénovation de bâtiments classés et la « régénération » de cet arrondissement qui en a bien besoin – il y en aurait pour 100M de £ au total). Ce qui expliqua le soudain changement de direction de Tottenham vers le stade Olympique.

Bref historique de la bataille pour l’occupation du Stade Olympique. Ainsi que l’historique des nombreuses batailles médiatiques à coup de déclarations vachardes entre les Spurs et West Ham (surtout via Karren Brady, la vice-présidente de West Ham, qui allume sec via le Sun, où elle tient une sorte d’éditorial défouloir).

 

WEEK-END DU 12 ET 13 FÉVRIER

27è journée de Premier League. Résultats, résumés de match et statistiques ici (cliquez sur « report » pour les stats). Les notes sous les ânes à Lyse ont celles des lecteurs de l’Observer.

TOP XI TK :

————————–Van der Sar———————–

Ricketts——–G Cahill————–Vidic————-Enrique

Silva—————Nani————-Meireles———–Holden

————–van Persie——————-Ba—————

Remplaçants : Hennessey, Baines, Kompany, Parker, Kranjcar, Wilshere, Suarez

Ont aussi brillé : Smalling, Dorrans, Salcido, Hangeland, Song, Fabregas, Vaughan,  Sidwell, Grandin, Sturridge, Richardson

FLOP XI TK :

——————————Gordon————————–

Zubar—————Berra———Scharner———–Elokobi

Boa Morte—–Lampard———-Milijas——–Bilyaletdinov

——————-Torres—————-Harewood————–

 Remplaçants : Begovic, Baines, Stearman, Da Costa, Reid, Zabaleta, Elmander

Ont aussi vrillé : Foster, Dunn, Salgado, Kolarov, Harewood, P Neville, Heitinga, Fellaini, Arteta, Jenas, Barry, T. Cahill, Anelka – et TOUTE l’équipe de Stoke City (excepté Pennant, maybe), ainsi que la moitié de l’équipe de Birmingham.

 

Les ânes à Lyse des matchs

MAN UNITED 2 – MAN CITY 1. Pas un classique mais rencontre illuminée par un somptueux retourné acrobatique de Rooney. En Angleterre, certains peine-à-jouer osent qualifier cette merveille de vulgaire « shinner » ! (tir du tibia).

Certains philistins ont osé le qualifier de « shinner »

Certains philistins ont osé le qualifier de « shinner »

Première mi-temps à l’avantage de City (MU aligné dans un 4-5-1 frileux), deux belles occases ratées par Silva et Yaya Touré (sublime combinaison, voir début du clip). Deuxième mi-temps équilibrée. Superbe charnière centrale Smalling-Vidic. Nani, homme du match. Le but de Man City met fin à presque huit heures d’invincibilité de Van der Sar. Rooney, auteur du plus beau ciseau acrobatique de l’histoire du foot anglais ? Possible, mais n’oublions pas celui de Trevor Sinclair, signalé ici dans les Cadeaux de Noël (entrée # 34). Cliquez ici pour voir d’autres ciseaux acrobatiques mémorables.

MU : Van der Sar 8; O’Shea 6, Smalling 8, Vidic 8, Evra 8; Scholes 7 (Carrick 79, 6), Nani 9, Fletcher 6, Anderson 7 (Berbatov 67, 6), Fletcher 6; Giggs 8, Rooney 7.

Man City : Hart 6; Richards 8, Lescott 7, Kompany 8, Zabaleta 7; Milner 6 (Dzeko 60, 7), Barry 7; Silva 9, Y Touré 6, Kolarov 5 (Wright-Phillips 53, 7); Tevez 7.

 

WEST BROMWICH ALBION 3 – WEST HAM 3. Superbe match et admirable comeback des Hammers menés 3-0 après une demi-heure de jeu… WBA aurait même pu mener 6-0 après vingt minutes.Centième titularisation PL de Scott Parker avec WH. But de Demba Ba pour ses débuts Hammers.

WBA : Myhill 6; Jara 5, Olsson 6, Scharner 4, Shorey 5, Brunt 6, Dorrans 7 (Tamas 82 n/a), Mulumbu 6 (Morrison14, 5), Thomas 6 (Barnes 61, 4); Odemwingie 5, Fortuné 7

WH : Green 6; Jacobsen 6; Da Costa 7; Reid 6; Bridge 6; O’Neil 7 (Spector 78, 6); Parker 8; Noble 6; Boa Morte 6 (Piquionne 57, 7); Ba 8; Cole 7

Demba Ba

Demba Ba, l'un des meilleurs ce week-end

 

BOLTON 2 – EVERTON 0. Solide performance des Trotters qui, il est vrai, n’ont pas eu à forcer leur talent. Deux Cahill sur le même terrain, Gary (Bolton) et Tim (Everton), mais avec des résultats opposés. Celui qui ne marque jamais a claqué (Gary, homme du match), et celui qui marque souvent (Tim) a tout raté, y compris un « sitter » (immanquable). Encore un but de Daniel Sturridge, le troisième en trois matchs, lui qui ne marquait jamais à Chelsea… Exécrable performance des Toffees, décrite comme certains supporters comme l’une des pires sous la longue ère Moyes (depuis 2002). Ce qu’a confirmé Moyes lui-même. Seul Leighton Baines a surnagé. Zat Knight, qui jouait son 50è match de PL d’affilée, sorti sur blessure (ligaments du genou).

Bolton : Jaaskelainen 7; Cahill 7; Knight 6 (Wheater 28, 7); Ricketts 6, Robinson, 7; Taylor, 7 (Lee 60, 7); Holden 8; M Davies 8; K Davies 7; Elmander 7; Sturridge 9 (Muamba 90)

Everton : Howard 5; Baines 5; Heitinga 5; Distin 5; Neville 4; Coleman 5 (Osman 61, 4); Bilyaletdinov 5 (Beckford 61, 5); Arteta 6; Cahill 5; Fellaini 6; Anichebe 5 (Baxter 78, 6)

 

ARSENAL 2 – WOLVES 0. Un bon Arsenal face à des Wolves aux dents bien tendres. La finition laisse cependant toujours à désirer côté Gunner. Superbes Wilshere and Fábregas. Enorme prestation de Hennessey (gardien des Wolves). 550è match de Wenger. Voir les notes des joueurs.

 

LIVERPOOL 1 – WIGAN 1. Un bon mais malchanceux Suárez (frappe deux fois les montants), sévèrement malmené par Gary Caldwell, l’Ecossais s’en tirant à bon compte (un jaune). Bon match des Wiganais, qui signent là une solide performance de batailleurs. Voir les notes des joueurs.

 

SUNDERLAND 1 – TOTTENHAM 2

Neil Warnock : « Un arrière central qui porte des chaussures dorées ou jaunes, ça devrait être interdit par le règlement. »

Résultat logique pour un match plaisant, surtout en première période. Les Spurs manquent cruellement d’un buteur, et Sunderland encore davantage (Defoe, toujours aux canonniers absents, aucun but cette saison). Voir les notes des joueurs. Jolies grolles toutes jaunes de Gallas, qui ont dû faire sortir de ses gonds Neil Warnock (bouillonnant manager vieille école de QPR et consultant radio & TV), qui avait déclaré en 2009, en voyant un anonyme arrière central de D3 porter des chaussures brillantes, à la Ronaldo : « Un centre-back avec des chaussures dorées ou jaunes, c’est pas possible ça, ça devrait être interdit par le règlement. »

BLACKPOOL 1 – ASTON VILLA 1. Match plaisant et équilibré, superbe première mi-temps. Un Blackpool qui se devait d’être prudent après cinq défaites de suite (et bloqué à 28 points depuis Noël). Sévère expulsion de Makoun. Onzième but sur corner de la saison pour Blackpool. Voir les notes des joueurs. Retour en PL de Sian Massey sur la ligne de touche, avec les compliments d’Holloway et Houllier (on passera sur les chants de quelques demeurés Villans en faveur d’Andy Gray, ex buteur d’AV). Garde du corps et vestiaire séparé pour Massey.

 

FULHAM 0 – CHELSEA 0. Pas de place au romantisme à Craven Cottage le jour de la St Valentin (match disputé lundi 14 – le lundi soir est appelé le « graveyard slot », en raison des audiences faiblardes). Désamour entre Ancelotti et Abramovitch (guère enchanté de voir Drogba faire tapisserie) et scènes de ménage feutrées entre l’Italien et l’Ivoirien. Un Chelsea qui se cherche toujours, aligné en un 4-3-2-1 mou du bulbe. Torres en pointe, avec Anelka et Malouda derrière lui. Un milieu à cinq mais qui joua trop étriqué, guère épaulé par un Cole incapable de monter (suivait-il les consignes ultra-défensives ?). Tout cela sous les yeux de José Mourinho (une réunion Mourinho-Drogba dans l’air ?).

Piètre prestation d’Anelka et Torres, résumée dans ce diaporama. L’Espagnol fut remplacé par Drogba à la 71è, mais lui non plus ne brilla pas, et se prit des des « Are you Torres in disguise? ». Un Torres sevré de bons ballons et bien muselé par Hangeland et Hughes. Dempsey rate un pénalty. Excellent match de Steve Sidwell (reject de Chelsea) et bonnes prestations de Salcido, Hangeland, Hughes et Baird. Voir les notes des joueurs.

 

BIRMINGHAM 1 – STOKE 0. Petit saut de Zigic à la 91è pour mettre tout le monde d’accord. Mais Dieu que ce fut indigeste, Stoke procédant en looooongs ballons devant pour trouver Carew, et Birmingham faisant de même avec Zigic… S’extraire soi-même des hémorroïdes sans anesthésie, avec un duo James Blunt-Susan Boyle en fond sonore, aurait probablement paru plus festif que de cogner cette « snorefest » (purge sans nom).

« Sans doute le match le plus chiant ce week-end en Europe » a déclaré un supporter des Blues à la radio après le match. Pourquoi s’arrêter à l’Europe ?

Aucune note, ça rimerait à rien et fausserait tout le barème de notation.

 

BLACKBURN 0 – NEWCASTLE 0. Guère mieux que le match précédent, mais sans extraction de quoi que ce soit. Match musclé, surtout au milieu (Nolan). Piètre match de Salgado, habituellement fiable mais qui s’est fait régulièrement griller par Leon Best. Hoilett, trop tendre et classieux pour ce genre de combat de tranchées, sorti à la mi-temps (salement malmené par les Magpies). Voir les notes des joueurs.

Kevin Quigagne.

 

Encore une bonne petite quinzaine dans le foot anglais… Et un choc de titans, Andy Carroll v Paul Gascoigne.

Dimanche 17 octobre 2010

Andy Carroll est arrêté pour coups et blessures sur son ex petite amie, Laurie Henderson, 18 ans, danseuse et mannequin en lingerie à temps partiel. L’essayeuse de petites culottes a déclaré, qu’en rentrant chez elle, elle a trouvé le grand Andy en train de s’envoyer en l’air avec une inconnue. Circonstance attenuante pour Andy-dis-moi-oui, les ébats ont eu pour cadre la chambre d’ami.

Les faits se sont déroulés vers 4h30 du matin, après une nuit bien arrosée, forcément (on a encore jamais vu une soirée peu ou normalement arrosée en Angleterre).

Démarrage en fanfare d’Andy, qui attaque dès le début du match. Andy 1 – Paul 0.

 

Lundi 18 octobre

Andy Carroll passe en comparution immédiate au tribunal d’Hexham, près de Newcastle. Il plaide l’auto-défense et est libéré sous caution. L’affaire sera jugée le 10 janvier 2011.

Andy, sortant du tribunal

Andy, sortant du tribunal

Si Dali avait décrété la gare de Perpignan centre du monde, Paul Gascoigne et les joueurs du NUFC ont fait de Newcastle le nombril du monde juridico-footeux en Europe. C’est pas Saint James Park qu’il va bientôt falloir agrandir, mais le palais de justice de la ville, avec un tunnel donnant accès direct aux vestiaires du célèbre stade anglais, situé en plein centre-ville.

Andy continue sa domination et, logiquement, score, profitant d’un Gazza surpris par la détermination du numéro 9 des Magpies.

Andy 2 – Paul 0.

 

Mardi 19 octobre

Manuel Da Costa, le défenseur central de West Ham (et international Espoir portugais) est arrêté pour agression sexuelle sur une jeune femme, ainsi que pour coups et blessures sur trois femmes lors de la bagarre générale qui a suivi. Ce coin de l’est du Grand Londres est réputé nationalement pour ses blondes simplettes aux micros jupes et bronzages oranges, et ses boy racers qui customisent leur Golf Rabbit vintage pour faire des donuts sur les parkings (on en a même fait un docu-soap « The only way is Essex »).

Da Costa a été libéré sous caution et l’affaire devrait être jugée en décembre.
Da Costa adore l'Essex

Da Costa adore l'Essex

Mercredi 20 octobre

Paul Gascoigne (quelle surprise), comparaît au tribunal de Newcastle suite à l’arrestation au volant de sa MG Sport le 8 octobre dernier. Pas pour un refus de priorité ou un excès de vitesse mais pour une conduite en état d’ivresse, of course (un petit 2,85 grammes dans le sang ce coup-ci).

L’affaire sera jugée le 11 novembre prochain le temps que le service de mise à l’épreuve (probation service) digère le lourd dossier du citoyen Gazza (service qui porte bien son nom en ce moment). Le juge l’a prévenu qu’il risquait 3 mois de prison.

Enorme embouteillage judiciaire pour Gazza. Le 3 novembre prochain, il doit retourner au tribunal pour une autre affaire de conduite en état d’ivresse datant de février 2010, lors d’un fameux week-end « Pêche et nature » où, en 48 heures, Paul et son copain de déroute se firent arrêter trois fois par la police du Nord Yorkshire (dégradation d’hôtel ; troubles a l’ordre public et finalement conduite en état d’ivresse pour conclure en beauté ce petit week-end sympa et reposant à la campagne).

Il pourrait aussi comparaître pour une affaire de consommation de cocaïne (voir vendredi 22. La date de cette affaire-là n’a pas encore été fixée.

Superbe sursaut d’orgueil de Paul, qui signe une jolie conduite en état d’ivresse un vendredi après-midi, cueillant ainsi à froid Andy.

Andy 2 – Paul 1

 

Mercredi 20 octobre

Andy Carroll, again. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas parlé de lui, 2 jours exactement.

Les faits. 19 h 00, Darras Hall, coin pour milliardaires près de Newcastle. La Range Rover d’Andy est incendiée.

Cela ne se passe pas chez lui (Andy est SDF) mais au domicile de Kevin Nolan, le capitaine de Newcastle, qui a pour obligation d’héberger Andy jusqu’au procès du 11 janvier 2011, ordre du tribunal (qui ne fait pas confiance au SDF Carroll, qui vit à l’hôtel, le même que celui de Ben Arfa, quand ce dernier est de passage).

Des footballeurs SDF, et oui, ça existe. Après les footballeurs qui refusent d’être traités comme des « demandeurs d’asile » (Pierre van Hooijdonk, 1999, à N Forest), ceux victimes d’odieux exclavagistes (Mourinho & Makélélé) et ceux qui sont traités comme des « pieces of meat » (déclas de Roy Keane dans l’affaire Rooney), la tendance est à la « homelessness.

Les vandales se sont aussi défoulés sur les murs de la propriété des Nolan, tranquille famille de ce coin paisible. Enfin, paisible jusqu’au jour où Andy a débarqué. Un Andy que Catherine Ringer aurait probablement bien aimé. Or not.

Encore un coup de maître d’Andy, exactement là où on ne l’attendait pas, ni à ce moment de la partie, ni sur ce terrain de l’incendie criminel.

Andy 3 – Paul 1

 

Jeudi 21 octobre

Titus Bramble (Sunderland) entendu par la police pour la dernière fois et lavé de tout soupçon dans la bizarre affaire du Vermont Hotel de Newcastle le 22 septembre dernier (accusations de viol). Bref rappel des faits pas clairs.

22 h 00 : Bramble et sa posse (son footeux de frère et 2 amis) arrivent au Baby Lynch, bar de Newcastle pour footeux et étudiantes en Wagologie. C’est soirée étudiante, la ruches à wagabees est pleine à craquer (Marlon King n’a pas été invité). Bramble, blessé, n’a pas aligné pour les Black Cats, qui joue le soir-même au Stadium of Light contre West Ham en Coupe de la Ligue.

Il a donc choisi de faire la nouba au lieu de se payer la purge du SoL. Décision tout à fait compréhensible mais qui fait sortir Steve Bruce de ses gonds. Brucie déclare que Bramble « n’avait rien à faire dans un night-club un mardi soir ». C’est pas un night-club Steve, mais un wag-bar.

22 h 02 : numéros de portables échangés entre étudiantes et professeurs

22 h 15 : ça gravite et fait la danse du ventre autour de la cabine VIP de Bramble

00 h 30 : le crew de Titus se fait la malle, pour le Vermont Hotel, centre de Newcastle

02 h 00 : une étudiante du Baby Lynch se pointe a l’hôtel, pour « discuter ».

04 h 00 : elle se réveille et, toujours selon ses déclarations, trouve « un homme sur elle en train de la pénétrer ».

04 h 30 : elle dépose plainte au commissariat le plus proche

06 h 00 : la police débarque à l’hôtel et embarque tout le monde. Toute la bande est interrogée (accusations de viol). Bramble est libéré (sous caution) vers 11 heures et est présent à l’entraînement du mercredi.

Mince alors, Titus n’a pas réussi à rater l’entraînement, il a dû en vouloir aux policiers de ne pas l’avoir gardé à vue.

 

Vendredi 22 octobre

Paul Gascoigne , again… Gazza l’incontournable des parquets de la cité Geordie est de retour.

Paul est de sortie

Paul est de sortie

 

17 h 30, nord de Newcastle, Gazza est arrêté dans un état normal (donc, sérieux) pour consommation et possession de cocaïne. L’ami avec qui il sniffait, voyant Gazza sans réaction et craignant l’overdose, appelle les services d’urgences qui garde l’ex-Spur sous surveillance hospitalière pendant 24 heures.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La police débarque en même temps que l’ambulance, et arrête le pote de Gazza pour trafic de drogues. Gazza sera plus tard entendu et libéré sous caution.

Et le Newcastle United FC de se transformer en Eastenders (célèbre téléroman anglais, sorte de « Plus belle la vie » hardcore).

Newcastle-Eastenders United FC

Newcastle-Eastenders United FC

Gazza cherche-t-il a faire de la concurrence a Carroll ?

La semaine dernière, Gazza participait au Lancastrian Suite à Gateshead (ville de son enfance) à une discussion sérieuse sur le « football au 21ème siècle ». A cette occasion, tout en condamnant les « excès » du football de maintenant, Gazza affirmait aux 250 invités qu’il n’avait pas bu depuis son sérieux accident de voiture du 14 juin dernier sur les quais de la Tyne à Newcastle (sa voiture avait défoncé un monument historique, le Guildhall). Ou depuis l’incident Raoul Moat, En fait il ne se rappelait plus trop depuis quand.

Le propriétaire de la maison que louait Gazza, a déclaré dans les journaux qu’il allait faire expulser l’ex star des Spurs.

Une source bien informée déclare au Sun :

« Gazza va vraiment mal, il va probablement réintégrer la Clinique de Providence Projects [près de Bournemouth], là où il est allé juste après l’affaire du tueur Raoul Moat. Lors d’une des ses derniers séjours en rehab, il est mort 3 fois de suite, le personnel médical a dû le réanimer alors que son cœur s’était arrêter ».

Quelle contre-attaque surprise de Paul dans cette rencontre totalement débridée !

Andy 3 – Paul 2

 

Lundi 25 octobre

Procès d’Andy Carroll au Crown Court de Newcastle pour l’agression du 7 decembre 2009 sur Michael Cook, au Blu Bambu, boîte de Newcastle.

 

Stuart Driver, l’avocat de Carroll, réussit à faire requalifier l’accusation de « actual bodily arm » (coups et blessures) en « common assault », moins grave.

Pourtant, ce soir-là, Carroll avait bu 9 pintes et s’était servi d’un verre pour agresser M.Cook. Ce type d’agression (glassing) est courant en Angleterre.

L’avocat du bad boy anglais livre à la cour une histoire tirée par les cheveux mais qui passe. Il faut dire que les évènements demeurent toujours des plus flous et se prêtent admirablement à toutes les interprétations possibles.

L’affaire se serait déroulée en quatre actes dans un jeu de verre musical aussi bizarre que confus. Voici la version de l’avocat de Carroll.

Acte 1 : Andy renverse malencontreusement le verre de la copine de Michael Cook. Acte 2 : la femme insulte vertement Andy, et lui jette le restant de la pinte au visage. Acte 3 : M. Cook, son copain, bizarrement, se tourne vers son amie et lui balance son verre au visage. Acte 4 : Andy va alors pour jeter le contenu de sa pinte sur M. Cook, mais le verre lui échappe des mains et éclate l’arcade sourcilière de Monsieur Cook (hospitalisé).

Hmmm… à la limite, s’il s’était agit de Robert Green, Scott Carson ou David James, on aurait tout de suite cru à cette malencontreusement boulette mais là, on est en droit d’être sceptique.

La version donnée par l’avocat de la victime est bien sûr totalement différente. Elle met en cause une quatrième personne, amie de Carroll, qui aurait met le feu aux poudres en s’en prenant à son client.

Cependant, dans cette histoire de beuverie sans témoin sobre, le juge Faulks a considéré qu’il s’agissait plus d’un accident qu’autre chose. Carroll, qui risquait de la prison, s’en sort avec une amende totalisant 5 000 £ (2 500 pour la victime, et 2 500 pour divers frais de justice).

Un Carroll qui a fortement hypothéqué ses chances l’équipe nationale. Il y a 3 semaines, l’Espoir se dispute violemment avec Stuart Pearce (en charge des U21 anglais). « Psycho » aurait alors juré que tant qu’il dirigerait les Espoirs anglais, Carroll ne porterait plus le maillot aux 3 Lions (Petit Psycho – Carroll – est un habitué des clashs avec Grand Psycho – Pearce).

Psycho dit non à Andy
Psycho dit non à Andy

Une « attitude problem » qui expliquerait pourquoi Carroll était totalement absent des derniers rendez-vous internationaux des Anglais, aussi bien en A qu’en Espoirs.

Capello, sur le point de sélectionner Carroll contre le Monténégro le 12 octobre dernier, avait créé la surprise en appelant Kevin Davis (33 ans). Fabio offrait ainsi au target man de Bolton sa première cape (le Trotter devenant ainsi le vétéran des premiers capés depuis 1950).

Carroll fut également écarté de la cruciale affiche aller-retour Angleterre-Roumanie U-21 des 9 et 12 octobre derniers, matchs de barrage qualificatifs pour l’Euro Espoirs de 2011 (Angleterre qualifiée).

L’Italien déclara que Carroll était (mystérieusement) blessé, mais devant l’insistance des journaliste, finit par admettre « qu’il y avait un problème Carroll en ce moment ».

Après un splendide mouvement, Andy conclut, en force. Paul est KO debout. Aucune subtilité dans la manière dont Andy accroît son avantage, mais tous les coups sont permis et Paul ne peut s’en prendre qu’à lui-même, ayant eu tout le week-end pour revenir au score. Un attentisme que Gazza paie cash.

Andy 4 – Paul 2

Fabio aussi dit NO à Andy

Mardi 26 octobre

Paul Gascoigne… again and again. Le chassé-croisé Carroll-Gascoigne s’intensifie. Le match New Bad boy v Old Briscard bat son plein. Qui apparaîtra le plus de fois au tribunal cette saison ? Qui va déranger la police le plus souvent cette saison ? Qui va remporter le match dans le match « Ambulances appelées v Interventions de fourgons de police » ? Beaucoup d’interrogations demeurent dans ce choc de titans. Les paris sont ouverts pour l’attribution de l’Oscar des Menottes d’or 2010.

Gazza est donc de nouveau arrêté pour avoir vandalisé une chambre du Premier Inn de Gateshead (sud de Newcastle), une chaîne de motels locost. Son état est jugé tel (alcohol poisoning – coma éthylique) qu’il est immédiatement transféré à l’hôpital.

Le locost hôtelier a ses inconvénients

Le locost hôtelier, après Gazza, a ses inconvénients

La chambre est en aussi piteux état que Gazza. Janet Jubb, la manageresse de l’hôtel, raconte (dans le Evening Chronicle de Newcastle du 27 octobre) :

« Mon personnel a retrouvé du curry étalé sur l’écran de la télé, du vomi un peu partout, de la nourriture jetée sur les sols, murs et plafonds, des mégots écrasés sur le sommier et des meubles endommagés. On lui a demandé des explications, mais il n’était pas en état de répondre. La chambre doit être totalement refaite ».

Bon, elle a raison la manager de ce motel locost, c’est vrai, c’est pas parce qu’on ne paye que 19 £ par chambre chez Premier Inn qu’on doit coucher dans le vomi de Gazza et regarder la télé floutée par son vindaloo de l’avant-veille. Même des touristes adorateurs du surdoué ex-Lazio hésiteraient.

Plan repas indien-télé, littéralement

Plan repas indien-télé, littéralement

Gazza est un habitué des destructions de chambre d’hôtel. En février 2008, il fait peur aux clients et staff de deux hôtels chics de Newcastle, le Hilton et le Malmaison. Il se montre menaçant, se promène nu dans les couloirs et faire retentir les alarmes à 3 heures du matin (non, Collymore n’était pas avec lui). Sa sœur, Anna-Marie, est appelée en renfort. Gazza est arrêté et « sectioned » (interné).

Nigel Massey, le porte-parole du Malmaison, déclare :

 « Pendant 12 jours, Paul Gascoigne a été le parfait client. Et puis, quelque chose s’est déréglé. C’est une situation malheureuse. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement et qu’il revienne vite ».

 

 

Malmaison, le seul hôtel qui ose Gazza

Malmaison, le seul hôtel qui ose Gazza

On imagine que cette invitation « à revenir vite » ne s’étend pas au Malmaison.

En février 2010, il détruit une chambre de B & B dans le Yorkshire, lors d’un week-end pêche et nature (Gazza aime autant taquiner le goujon que le goulot).

Et puis, bien sûr, cet incident célèbre en mai 1998, la destruction de la chambre de Glenn Hoddle à la Manga, quand l’ex marabout annonça à Paul qu’il ne ferait pas la Coupe du monde 1998.

La police déclare qu’il a passé la veille à picoler dans un pub, et que, sur le chemin du retour (en taxi), Gazza a même dû « emprunter » 20 £ au chauffeur pour acheter des munitions. La presse rapporte dans la foulée que Gazza n’a plus un penny en poche et aurait gaspillé 14 millions de £ depuis 2004 (toute fin de carrière).

Le lendemain matin, il se pointe dans le hall de l’hôtel en titubant, et s’écroule avec fracas au milieu des clients. La police et une ambulance arrivent.

Gazza est envoyé dans la journée dans une clinique de désintoxication quelque part dans le sud, pour sa dixième cure de détox, où il retrouvera probablement la joyeuse bande du Rehab Club, le boxeur déchu Ricky Hatton, Amy Winehouse, Boy George, George Michael and co (l’ex-Wham vient de sortir de prison, où il avait été envoyé pour avoir, encastré sa Range Rover dans une boutique Photo de Londres – c’est pas qu’il conduit mal, juste qu’il prend trop de substances).

Quelle réalisation phénoménale de Paul ! Il passe en revue toute la défense de l’hôtel et fusille Andy, d’un geste technique imparable. Une rencontre décidemment de toute beauté, avec un suspense insoutenable.

Andy 4 – Paul 3

 

Mercredi 27 octobre

Andy Carroll. Cette fois-ci, le Sun publie des photos de l’Audi vandalisée de son ex-fiancée, Faye Johnstone (celle à l’origine de la bagarre entre Carroll et Steven Taylor, dans les vestiaires avant un entraînement, en mars 2010 – mâchoire cassée pour Taylor, et blessures à la main pour Carroll qui apparut le surlendemain à un concert de 50 Cent à Manchester, en compagnie de Vieira, Steven Ireland, Mimile Heskey, Titus Bramble, etc)

 

 

Andy-pansement, à la sortie de concert 50 Cent

Andy-pansement, à la sortie du concert 50 Cent

L’Audi a été recouverte de graffiti funestes à l’encontre de Andy : « Your number is up, No 9 » (t’es foutu Numéro 9 – qui peut aussi être interprété comme une menace de mort).
On se croirait dans The Prisoner avec Patrick McGoohan. « Je ne suis pas un numéro, je suis un homme à peine libre » pourrait répliquer Andy au Number 1.
 
 

 

Andy, pas Number 9, mais homme semi-libre

Andy, pas Number 9, mais homme semi-libre

Andy a décidemment plus d’un tour dans son sac, et Paul ne pouvait rien sur cette dernière prouesse du grand avant-centre. Fin du match de la Quinzaine. Andy, en fin renard des surfaces, a sorti sa botte secrète, son ex-ex fiancée, et est déclaré Vainqueur.

Andy 5 – Paul 3.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jeudi 28 octobre

Ni Gascoigne, ni Carroll pour changer, mais Ivan le Terrible. On apprend qu’Ivan Klasnic (Bolton Wanderers) est accusé de viol sur mineure.

La police de Manchester l’a interrogé en début de semaine, après avoir reçu, le lundi 25 octobre à 5 heures du matin, un appel d’une jeune femme de 17 ans accusant l’international croate de viol.

Klasnique, hors-jeu

Carton rouge pour Klasnique

Klasnic a été libéré sous caution jusqu’au premier novembre (lundi prochain), où une enquête approfondie devrait décider de la suite ou non à donner à cette affaire.

Kevin Quigagne

 

 

Encore une bonne p’tite semaine de faits divers dans le foot anglais.

Samedi 2 octobre

David Le Cluse, président de Croydon Athletic FC, est retrouvé mort dans un garage (suicide). Il avait été lié au scandale des matchs truqués en cricket et avait perdu gros. Le co-proprio du club, Mazhar Majeed, au cœur du scandale cyclonique* déclenché fin août, a été arrêté et a révélé que le club n’avait été acheté que dans le but de blanchir des fonds. Depuis quelques temps, le Fisc anglais et la FA enquêtaient sur des irrégularités financières et non paiement de joueurs.

(*gigantesque réseau de bookmakers corrompus au Pakistan et à l’occasion de matchs contre l’Angleterre, impliquant au moins 7 internationaux pakistanais).

 

Dimanche 3 octobre

James Ellison, 18 ans, ex espoirs de Liverpool et attaquant de Burton Albion, est agressé au couteau dans le centre de Liverpool dimanche vers 00 h 30. Hospitalisé pour blessures au dos.

Lee Barnard, Southampton (D3), est arrêté avec trois autres individus pour agression sérieuse sur un homme de 27 ans dans le centre-ville de So’ton dimanche matin à 2 h 45. Barnard, blessé à la main, a été hospitalisé. Libéré sous caution.

Jeudi 7 octobre

Mark Noble (West Ham), réveillé brutalement chez lui à 2 heures du matin par deux malfaiteurs qui lui dérobent ses 2 Range Rover (l’alarme maison a retenti). L’une d’elle est retrouvée écrasée contre un arbre à 500 mètres de chez lui.

Bien secoué (ainsi que sa petite famille), Noble a tenu malgré tout à se rendre à l’entraînement quelques heures plus tard.

Si Kieron Dyer montrait la même gnaque, les Hammers n’en seraient pas là. Julien Faubert, disparu de la circulation et SDDF (sans destin ni destination fixe), a immédiatement été mis hors de cause.

Vendredi 8 octobre

La crise des petites retraites fait encore des ravages.

Lionel Webster, 61 ans, responsable des championnats de district de la région de Stoke-on-Trent, est retrouvé mort chez un couple de retraités, les Richardson. Encore une partie de Scrabble qui a mal fini, pensez vous, et bien non. Il s’agit, une nouvelle fois, de jeux sexuels qui ont dérapé sur du latex mal sécurisé. C’est fou le nombre d’accidents domestiques occasionnés par des sado-masos retraités en Angleterre, visiblement peu adeptes du bricolage.

En prévision des fêtes de Noël, la Royal Society for the Prevention of Accidents (RoSPA) a annoncé qu’elle lancerait une énième campagne « Home safety » parmi les personnes âgées afin de les sensibiliser aux dangers d’un mauvais réglage de table de torture 220 volts, ou les alerter sur les risques potentiels posés par un harnais de soumission non-conforme aux normes européennes. L’Europe, ça sert aussi à ça.

Mr Webster, notre footeux 3ème âge et adepte de SM, est mort asphyxié par un collier clouté, dans le « bondage dungeon » du couple de retraités que l’homme d’affaires payait 150 £ par séance de torture.

La pièce avait été construite spécialement pour le « bondage, domination and sadomasochism ». En même temps, faut bien arrondir sa petite retraite, et puis si on peut faire déduire la TVA sur les travaux de transformation, c’est tout bénef.

Mme Richardson, la retraitée bricoleuse, a déclaré :

« On a fait un jeu de rôle, Lionel faisait le prisonnier. On lui a mis des chaînes et divers instruments, et il a essayé un nouveau collier qui visiblement, ne lui convenait pas. Au bout d’un moment, il faisait de drôles de bruit, mais il a insisté pour continuer. Puis sa tête est tombé en avant. Nous n’avons rien pu faire ».

Si c’est pour que les retraités nous flinguent nos footeux bénévoles et chevilles ouvrières de nos clubs d’en-bas, moi aussi dans ce cas-là, je suis à 100 % pour reculer l’âge de la retraite le plus tard possible.

Samedi 9 octobre

Scott Henderson, l’une des mascottes de Blackburn Rovers (Roar the Lion), est arrêté pour exhibitionnisme présumé sur garçon mineur. Les faits se seraient déroulés dans le complexe d’entraînement de Rovers, sur le terrain astro-turf. La pelouse synthétique aiguise la libido, c’est bien connu. En attendant le procès, le club l’a viré. Il a été libéré sous caution.

Décidemment, les mascottes anglaises, c’est pires que les prêtres. En 2005, Alan Smith, mascotte d’Accrington Stanley avait été emprisonné pour 6 mois pour attouchements sur mineure.

Lundi 11 octobre

On apprend que Paul Gascoigne s’est fait arrêter à Newcastle pour conduite en état d’ivresse le vendredi après-midi, au volant de sa MG sport (il signe un petit 2,85 grammes).

Les entraîneurs de Ligue 1 et Premier League nous rebattent les oreilles avec leur calendrier embouteillé, mais qu’ils aient une petite pensée pour Gazza la prochaine fois qu’ils chouinent. La surcharge calendaire des rendez-vous judiciaires de l’ex-Laziale devient dure à gérer. Gazza n’a en effet pas encore été jugé pour son avant-dernier cas de « drink-driving » en février 2010, pour lequel il doit passer au Magistrates’ court de Newcastle le mois prochain.

Il avait alors été intercepté au terme d’un week-end « pêche et nature » dans le Yorkshire des plus mouvementés (arrêté 3 fois par la police en 48 heures).

Acte I. En arrivant dans la paisible bourgade, Gazza et son pote se font expulser d’un Bed & breakfast au bout d’une nuit, après avoir refait la déco de la chambre (les proprios avaient appelé la police).

Acte II. Le lendemain, les deux compères se font arrêter pour troubles sur la voie publique (public order offence) dans un takeaway du coin, à Leeming Bar.

Acte III. Gazza se fait arrêter pour conduite en état d’ivresse un peu plus tard dans la soirée.

Bilan du week-end détente : 3 arrestations, et une mobilisation quasi-totale à lui tout seul de la police du canton.

Le Magistrates’ Court de Newcastle examinera, le 20 octobre, le dernier cas de conduite en état d’ivresse (celui du 8 octobre). Tandis que celui de février sera… Oui, bon, j’arrête, je sais vous avez décroché, ça devient trop compliqué, n’insistons pas.

Mercredi 13 octobre

Un magistrat du tribunal de police de Newcastle (ville décidemment très occupée avec les délits footeux ces temps-ci), délivre un mandat d’arrêt sur Anton Ferdinand (Sunderland), pour non comparution à une audience concernant une infraction routière sérieuse.

Le joueur, d’abord arrêté par la police, a été relâché sous caution et devra se représenter devant le Magistrates’ Court de la ville dans 2 semaines.

Anton, qui n’a plus que 3 points sur son permis, est désormais proche de l’option transport public (ou chauffeur).

Kevin Quigagne.