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Teenage Kicks démarre sa quatrième saison avec une preview des championnats de Football League (D2 à D4) et Premier League. Après la League (Two & One), on continue donc avec The Championship. A défaut des droits de la PL, BeIn Sport s’est rabattu sur sa petite sœur. Une bonne nouvelle pour les Français soucieux de savoir ce que devient Jean-Yves M’voto ou David N’Gog.

que devient David N'Gog ?

C'est vrai, ça : que devient David N'Gog ?

La Football League, doyenne mondiale des championnats de clubs, fête ses 125 ans cette saison et a produit ce clip commémoratif, à voir absolument (particulièrement conseillé aux supporters d’Arsenal : à 3′20 on y voit les Gunners remporter le titre 1989…). Et si vous savez contourner la géolocalisation, ne manquez pas l’émission hebdomadaire The Football League Show.

Voir le classement après cinq journées (sur 46).

Les prétendants à la montée

Deux places automatiques et une aux play-offs

Les trois relégués de Premier League font figure de prétendants plus ou moins automatiques. Queens Park Rangers a bien géré son affaire estivale : plus de vingt joueurs ont quitté le bateau (vendus, libérés ou simplement prêtés), et six joueurs ont été recrutés, parmi lesquels l’expérimenté défenseur Richard Dunne et le milieu de terrain Karl Henry, sans compter l’enquilleur de buts Charlie Austin, acheté à Burnley. Reading avait déjà anticipé sa relégation en fin de saison dernière en embauchant Nigel Adkins, qui avait promu Southampton d’abord en Championship, puis en Premier League, en l’espace de deux saisons (Adkins est un peu le Bernard Casoni anglais). L’équipe n’a pas tellement changé depuis sa dernière accession en Premier League, et les recrutements de Wayne Bridge et de l’international américain Danny Williams sont des atouts de poids. Quant à Wigan, malgré les yeux doux de Roberto Martinez pour ses anciens joueurs, l’équipe a réussi à garder quelques-uns de ses espoirs  et a recruté malin : Grant Holt, de Norwich, James McClean, de Sunderland, Marc-Antoine Fortuné, de WBA, entre autres. Owen Coyle a pris la destinée du club en main, lui qui a connu la PL (avec Bolton) et les play-offs de la Championship (avec Burnley). La Ligue Europa pourrait toutefois leur jouer des mauvais tours.

Watford et Gianfranco Zola tenteront de rééditer leur belle saison 2012/13, en s’assurant d’éviter les play-offs, cette fois. Propriétaire de la famille Pozzo, les Hornets ont encore fait leur marché à Grenade et à l’Udinese (autres propriétés des Pozzo). Nul doute que leur expérience de l’an dernier leur sera bénéfique.

Udinese + Grenada = Watford. L'équation est juste.

Udinese + Grenade = Watford. L'équation est juste.

Avant de s’écrouler en deuxième partie de saison, Leicester City faisait partie des prétendants à la montée directe, l’an passé. Le propriétaire, le milliardaire Thaïlandais Vichai Srivaddhanaprabha (voir ici pour la prononciation), ne pouvant plus dépenser sans compter pour cause de fair-play financier, l’effectif s’est stabilisé (trois arrivées pour une petite dizaine de départs), et on devrait revoir les Foxes aux premières places.

Sinon, on pourra peut-être voir Birmingham City et Ipswich Town se mêler à la lutte, malgré un début de saison laborieux, le Blackpool de Tom Ince, Brighton & Hove Albion ou bien encore Charlton. Dans une Ligue où seulement 10 points séparaient le 6ème et dernier qualifié pour les play-offs du 19ème l’an passé, on ne va pas tirer des plans sur la comète.

Les clients à la descente

Trois places automatiques

Yeovil Town, surprenant promu (voir plus bas), et ses deux compères de League One, Doncaster et Bournemouth, bien que plus solides, sont des candidats potentiels.

Ca devrait également jouer serré pour Millwall, qui a vu son coach Kenny Jackett démissionner en fin de saison dernière (voir preview D3), pour Barnsley et pour Huddersfield Town, tous trois ayant échappé de peu à la relégation en mai dernier et qui auront essentiellement pour ambition de se maintenir.

Les joueurs à surveiller

De l’avis général, il faut garder un œil sur Diego Fabbrini et Gabriele Angella (prêtés par l’Udinese à Watford), Liam Bridcutt (Brighton), David Cotterill (meilleur passeur décisif (20) de League One l’an passé), Mohamed Coulibaly (Bournemouth), Charlie Austin (buteur compulsif, acheté par QPR), Johnny Russell (Derby), Jordan Rhodes (23 ans, 27 buts en 43 matchs à Blackburn, qui a repoussé toutes les offres de fin de mercato), Paddy Madden (meilleur buteur de League One l’an passé, avec Yeovil), Tom Ince (fils de et protégé par son entraineur de père). Entre beaucoup d’autres.

Jordan Rhodes dans les surfaces de réparation

Les vieux de la vieille

Danny Murphy et Wayne Bridge, deux habitués de la PL qui trainent désormais leurs guêtres sur les terrains de Championship, respectivement à Blackburn et à Reading.

Ian Bennett, gardien de but à Huddersfield et 42 ans en octobre. Il est passé professionnel avant la chute du Mur.

Manuel Almunia a longtemps fait le bonheur des adversaires d’Arsenal. Il est désormais vu du côté de Watford, à 36 ans.

Grant Holt, qui a fait le tour de l’Angleterre et de ses divisions, a été (intelligemment) acheté par Wigan.

Stephen Carr, 230 matchs avec Tottenham en 10 ans, prend le couloir droit de Birmingham depuis 2009. Il vient d’avoir 37 ans.

N’oublions pas El Hadji Diouf, passé partout, efficace nulle part, aujourd’hui à Leeds.

Diouf dans sa position préférentielle

Diouf dans sa position préférentielle

Les entraîneurs en vue

Nigel Clough, entraineur de Derby County et fils de.

Dougie Freedman, qui a quitté en octobre 2012 Crystal Palace, alors 4ème, pour rejoindre Bolton, alors 16ème. Après une saison de feu, les Wanderers ratent leur qualification pour les play-offs lors de la dernière journée. Leur début de saison 2013/14 est néanmoins catastrophique (dernier).

Mick McCarthy, entraineur charismatique d’Ipswich Town, double vainqueur de Championship (Sunderland, 2005 et Wolverhampton, 2009).

Chris Powell, cinq sélections avec l’équipe d’Angleterre et actuel entraineur de Charlton Athletic, qu’il promeut en Championship dès sa première saison. L’équipe échoue à trois points des play-offs l’an passé.

Eddie Howe a joué plus de 270 matchs pour Bournemouth. A 35 ans, il est aujourd’hui entraineur et a fait monter son club en League One (2010), puis en Championship (2013). Une statue sera probablement sculptée à son effigie devant Dean Court.

Les plus grosses et plus faibles chambrées

Les trois promus, Doncaster, Bournemouth, Yeovil Town, ont tous les trois les plus petits stades de la Ligue (respectivement 15 231, 10 700 et 9 565 places). Ce qui n’a pas empêché Bournemouth de recevoir le Real Madrid en match amical.

Hillsborough (Sheffield) et Elland Road (Leeds) sont les stades à la plus grosse capacité ; malheureusement, ils ne sont pas toujours remplis puisque c’est le Falmer Stadium de Brighton & Hove qui draine le plus de supporters (plus de 26 000 de moyenne sur leurs trois premiers matchs).

L’affluence moyenne est de 16 000 spectateurs, jusque-là.

Sinon, le John Smith’s Stadium de Huddersfield a déjà accueilli un concert de R.E.M.

Le club à suivre

Yeovil Town, pour leur première saison en Championship de leur histoire. Le promu, 4ème de League One avec une masse salariale de 900 000£, a recruté gratuit ou en prêt et s’apprête à vivre une saison difficile.

Mais Le coach, Gary Johnson, en a vu d’autres, lui qui a commencé sa carrière de manager en 1986 à Newmarket Town, en Eastern Counties League (9-10ème niveau anglais), puis découvert le monde professionnel à Cambridge United, alors en League Two. S’en sont suivis Kettering Town, l’équipe nationale de Lettonie (!), une première période à Yeovil, qu’il fait monter de deux divisions en trois saisons, puis Bristol, Peterborough, Northampton, avant un retour en fanfare à Yeovil en janvier 2012. Depuis son départ, Yeovil se bat pour se maintenir en League One, avec succès (deux fois 15ème, deux fois 17ème). Son retour coïncide avec la présence de son fils, Lee, 31 ans et plus jeune entraineur de Football League, sur le banc d’Oldham Athletic. Une confrontation père-fils qui ne s’était plus vue dans le monde professionnel anglais depuis 1971. En somme, Yeovil avec Johnson, c’est une montée tous les 18 mois en moyenne. La PL n’attend plus qu’eux.

A suivre également pour leurs performances musicales, vendues uniquement à Yeovil à l’occasion d’un match (perdu) de FA Cup joué contre Liverpool. 3500 copies sont parties en l’espace de trois jours. « Day or night, I’m green and white – we are Yeovil Town. »

Les clubs à pas suivre

Blackburn, qui a viré trois entraineurs l’an passé et qui mérite bien l’indifférence générale (Rhodes excepté), ainsi que Millwall, pour les raisons que l’on sait.

Les pronos TK montées et descentes

Montées (3) : Watford, Reading, Leicester

Descentes (3) : Doncaster, Millwall, Yeovil

Nouvelle rubrique où l’actualité du football anglais du mois écoulé est passée au crible. Et pour un début, ça tombe bien, janvier a été un mois aussi chargé que loufoque. Deuxième partie aujourd’hui, du 11 au 19 (première partie ici).

Au Sommaire :

  • Angleterre-Ecosse 1977 et la destruction de Wembley
  • Ryan Babel
  • Craig Bellamy arrêté rue de la Soif-frites
  • El Hadji Diouf: son palmarès complet
  • 50ème anniversaire de l’abolition du salaire maximal
  • Diouf et les footeux aux voitures chromées
  • La 23è journée de Premier League, les TOP XI et FLOP XI
  • Everton-Liverpool, le « Friendly Derby »
  • Liverpool, la « Self-Pity City » vous salue bien
  • Disparition de Nat Lofthouse
  • Le Fisc anglais veut sévir contre Rio Ferdinand et ses potes

Mardi 11 janvier

La Football Association et son nouveau sponsor principal, Vauxhall (Opel en Angleterre, également parraineur des fédérations écossaise, galloise et nord-irlandaise), veulent ressusciter le « Home International Tournament », tournoi annuel entre les Home Nations (Angleterre, Ecosse, Irlande du Nord et Pays de Galles), disputé annuellement de 1884 à 1984, traditionnellement au mois de mai. La première réédition marquerait les cent cinquante ans de la FA (créée en 1863), et pourrait avoir lieu de novembre 2012 à juin 2013.

L’un des souvenirs les plus marquants des Home internationals (officiellement appelé le « British Home Championship ») fut le mémorable Angleterre-Ecosse à Wembley en 1977. Au coup de sifflet final (victoire de l’Ecosse 2-1), des milliers d’Ecossais envahirent le terrain, saccagèrent la pelouse et détruisirent les buts (des bouts de terrains ainsi que des morceaux de barre transversale furent arrachés et transportés en Ecosse en guise de trophée). Une autre version du « Crossbar Challenge » écossais, donc. Voir le clip sur ces incidents de 1977, ainsi que celui sur cette folle journée écossaise à Londres et Wembley.

Cette surprenante décision, mal reçue en Angleterre (de nature à donner des cauchemars à la sacro-sainte Health and Safety !), pourrait en partie aider à attirer du public pour rembourser Wembley, véritable boulet financier pour la fédération anglaise.

Les Home Internationals, la FA est nostalgique

Les Home Internationals, la FA est nostalgique

Le même jour, on apprend le décès de Richard Butcher, le milieu de terrain de Macclesfield Town (D4), à l’âge de 29 ans (causes naturelles). Butcher est le troisième joueur professionnel anglais en activité à perdre la vie cette saison (après Adam Stansfield, Exeter City, D3, et Dale Roberts, Rushden & Diamonds, D5, en décembre 2010, suicide).

Tragique année pour Macclesfield, ville moyenne du Cheshire (sud de Manchester). En mars 2010, Keith Alexander, l’ex journeyman (environ vingt-cinq clubs) et manager de Macclesfield, alors seul entraîneur noir dans le football professionnel anglais (avec Paul Ince, alors manager de Milton Keynes, D3) était décédé chez lui, à l’âge de 53 ans. Alexander était célèbre en Angleterre pour avoir été le premier manager noir de la Football League, avec Lincoln City, en 1993. Il avait survécu à deux ruptures d’anévrisme en 2003 et souffrait de graves problèmes de santé depuis 2009.

Mercredi 12 janvier

Ryan Babel écope d’une amende de 10 000 £ pour avoir posté sur Twitter une photo de l’arbitre Howard Webb portant un maillot de Manchester United, suite à la controverse du Manchester United-Liverpool de 32è de FA Cup trois jours avant (voir première partie). Babel, qui s’est plus fait remarquer pour son Twitterisme acharné cette saison (200 000 followers) que par ses prouesses sportives, semble condamné à continuer sa carrière hors des frontières. Le 3 décembre 2010, sur le site de micro-blogging, Babel avait demandé si quelqu’un voulait acheter sa Bentley (« Hey listen up .. is anyone interested in a second hand Bentley… I wanna sell it »).

Babel expliqua plus tard au Sun qu’un ami « pas spécialement riche » lui avait refilé la Bentley :

« Un ami m’a donné cette Bentley, il n’en voulait plus car il s’est fait cambrioler par des types qui ont supposé qu’il était blindé en voyant la voiture garée devant chez lui. Alors, il me l’a filée, mais vu que j’en possède déjà une, je cherche à vendre celle-ci. Je lui reverserai l’argent de la vente. »

Alors avis aux démunis et indigents : surtout, ne garez pas votre Maserati ou votre Bentley devant votre domicile, vous pourriez vous faire cambrioler par des gens qui interprètent mal les signes extérieurs de pauvreté.

Elle concurrence Tata et Dacia

Elle concurrence Tata et Dacia

Craig Bellamy… Ça faisait longtemps qu’on avait pas parlé du « nutter with the putter » (le givré avec le putter). On apprend que le Gallois s’est fait arrêter la veille après une enquête de police (interrogé puis relâché sous caution), suite à une bagarre ayant eu lieu tôt dimanche matin (2h45) sur Caroline Street, surnommée localement « Chippy Lane », la rue de la soif-frites locale.

Craig avait probablement été atterré par la médiocre qualité de son cornet de frites, le standing de la frite anglaise s’étant effondré ces dernières années. Pour remédier à cette crise sans précédent, David Cameron a appelé toutes les forces vives et les acteurs de sa «Big Society » à se mettre autour de la table pour un Grenelle du Fish & Chips, réclamé à cor et à cri par tous les footballeurs et autres pipoles accros. Quant à la gueule du merlan accompagnant la noble frite, n’en parlons pas, mais cela fera l’objet d’autres négociations, a promis le Premier Ministre. En attendant, deux hommes âgés de 20 et 26 ans ont été blessés au visage. La police continue ses investigations. Bellamy ajoute une ligne à son long palmarès de Bad Boy friteur.
Il a promis d'organiser un Grenelle du Fish 'n' Chip

Il compte organiser un Grenelle du Fish 'n' Chips

Pendant ce temps-là, à Blackpool, les Seasiders disposent logiquement d’un Liverpool moribond, 2-1 (match en retard de la 19è journée). John Henry (propriétaire) s’envole vers Liverpool pour des réunions de « crise ».

Jeudi 13 janvier

El Hadji Diouf répond à l’attaque de Neil Warnock (voir première partie, 8 janvier) en niant avoir insulté Jamie Mackie. Dans son style toujours aussi élégant, l’ex Lensois se défend :

« Mais qui est Warnock ? Il n’est rien pour moi, c’est pas Alex Ferguson, ni Arsène Wenger, ni Sam Allardyce ou un autre manager important. »

Focus sur le palmarès de Diouf en Angleterre. Mettez-vous à l’aise, servez-vous une bière, c’est pas court…

Mars 2003 : écope de deux semaines de salaires d’amende (de son club) et de 5 000 £ par la justice écossaise, ainsi que d’une suspension UEFA de deux matchs pour avoir craché sur des supporters du Celtic lors d’un quart de finale télévisé de coupe UEFA avec Liverpool. Le club décide de verser les 60 000 £ d’amende à une œuvre caritative, au choix du Celtic.

Février 2004 : insulte et menace l’arbitre Ali Bujsaim lors d’un match avec le Sénégal contre la Tunisie (quart de finale de CAN). Ses coéquipiers doivent le maîtriser à la fin de la rencontre car il menace de s’en prendre à l’homme en noir (en compagnie de trois membres du staff). Il écope de quatre matchs de suspension.

7 Novembre 2004 : écope de 500 £ d’amende pour avoir craché sur un supporter de Middlesbrough âgé de 11 ans.

27 Novembre 2004 : crache au visage d’Arjan de Zeeuw, capitaine de Portsmouth. Son club, Bolton, lui colle une amende de deux semaines de salaire et la FA le suspend pour trois matchs pour « improper conduct ». Sam Allardyce veut l’envoyer voir un psychologue sportif. Diouf reconnaît qu’il a manqué de « responsabilité morale ».

25 Janvier 2005 : son entraîneur, Sam Allardyce, déclenche une mini-polémique (il en faut bien une toutes les semaines) par ses déclarations controversées, portant sur une simulation flagrante lors d’un match contre Blackburn où Diouf s’était laissé tomber (et avait ensuite inscrit lui-même le pénalty). Big Sam déclare en substance :

« C’est vrai que tout ça ne va guère rehausser sa cote de popularité […] Il pense avoir été touché dans l’action, il tombe, l’arbitre est bien placé et siffle un pénalty. Bon, c’est quelque chose qu’il a toujours fait [se laisser tomber], comme tant d’autres joueurs. »

7 mars 2005 : nouvelle polémique et amende à la clé. Diouf avait garé sa Lincoln Navigator sur une place pour handicapés à Manchester toute une après-midi. De retour à son pétrolier sur roues, il s’explique auprès des deux contractuels présents : « Je m’excuse, je ne savais pas, je ne comprends pas bien l’anglais. »

30 octobre 2005 : arrêté à Bolton pour conduite en état d’ivresse. Le 8 décembre 2005, il se prend une suspension de permis d’un an et une amende.

Janvier 2006 : arrêté par la police, il aurait frappé l’ex femme de Khalilou Fadiga dans un nightclub de Dakar. Il nie et est relâché sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.

Octobre 2007 : admet s’être fait volontairement expulser plus tôt dans la saison afin d’être sélectionnable pour le Sénégal pendant la période de suspension.
26 janvier 2009 : est accusé d’avoir menacé son co-équipier Anto Ferdinand (Sunderland) et provoqué une bagarre. Est vendu à Blackburn trois jours plus tard. Il était arrivé à Sunderland six mois plus tôt (pour 2,6 millions de £), recruté par Roy Keane, qui avait déclaré :

« Nous sommes très contents d’avoir recruté El Hadji Diouf. C’est un joueur talentueux que les adversaires et leurs supporters adorent détester. C’est un vrai poison pour les équipes adverses, et c’est pour ça que nous sommes ravis qu’il soit aujourd’hui chez nous. »

20 septembre 2009 : est entendu par la police, il aurait proféré des insultes à caractère raciste sur un ramasseur de balles d’Everton (« Fuck off white boy »). Il nie et prétend avoir reçu des insultes et des bananes. La police enquête mais ne trouve aucune trace de bananes ou tout autre fruit.

27 février 2010 : reçoit un avertissement de la police pour avoir provoqué une altercation au bord du terrain et dans le tunnel avec Steven Gerrard, lors d’un match très houleux (insultes entre bancs, notamment), risquant de provoquer des incidents en tribune.

Début mars 2010 : comparaît devant un tribunal sénégalais accusé d’avoir frappé une femme dans un casino sénégalais en juin 2009. La plaignante, Khady Sy, affirme que Diouf et son garde du corps (le lutteur Cheik Sadibou Boye) l’avaient agressée au Casino du Cap Vert dans la station balnéaire d’Almadies le 28 juin 2009. Elle avait produit un certificat médical auprès de la Gendarmerie sénégalaise, attestant d’un arrêt de travail de vingt jours. Lors de son arrestation surprise, Diouf était alors en visite au Sénégal (à l’invitation du président sénégalais) pour un évènement caritatif en faveur des sinistrés du tremblement de terre en Haïti.

7 mai 2010 : écope de six mois de suspension de permis pour diverses infractions routières (dont défaut d’assurance et permis non réglementaire – et probablement « excès de chrome » aussi).

Vendredi 14 janvier

Il y a exactement cinquante ans, jour pour jour, les joueurs, soutenus par leur syndicat (la PFA), menacèrent de faire grève pour obtenir l’abolition du salaire maximum, en vigueur depuis soixante ans.

Le plafond salarial avait été introduit par la F.A au début de la saison 1901-1902 (fixé à quatre £ / semaine) pour mettre fin à une « inflation » des salaires (certains joueurs touchaient plus de dix livres, une fortune). Ce salaire maximal représentait deux fois le salaire moyen d’un ouvrier qualifié.

La dispute, qui durait de façon larvée depuis l’après guerre, avait pour chef de file Jimmy Hill, président de la PFA depuis 1957, et principal architecte de l’abolition du « wage cap ». Hill argua du fait que le salaire maximal d’un footballeur (20 £ par semaine) n’était à peine plus élevé que le salaire moyen d’un salarié (15 £), alors qu’il était le double avant la guerre. Craignant une grève généralisée et sentant un fort mouvement de colère monter, la Football League décida de supprimer le salaire maximal dans la semaine qui suivit.

Tous les footballeurs peuvent remercier Jimmy Hill

Tous les footballeurs peuvent remercier Jimmy Hill

Johnny Haynes (Fulham et capitaine de l’équipe d’Angleterre), quintupla son salaire quasi immédiatement, et fut ainsi le premier à atteindre la barre des cent livres par semaine. L’emballement pouvait commencer. En 1968, ce fut George Best qui cria « Preum’s » en devenant le premier à atteindre les mille livres hebdomadaires. En 1992, au tour de John Barnes (Liverpool) de créer la sensation en émargeant à dix mille £ / semaine. Puis enfin, en 2001, Sol Campbell atteignit le seuil des cent plaques / semaine (en passant des Spurs à Arsenal).

Best fut le premier à 1 000 / semaine, et Sol à 100 000

Cependant, certains clubs refusèrent d’entériner la décision, ou d’autres (comme Manchester United) créèrent leur propre maximum (cinquante £). Parallèlement, les clubs exerçaient un contrôle total sur les contrats des joueurs, même quand ils se terminaient, les footballeurs ne pouvaient partir qu’avec l’accord des clubs. En 1963, suite à un énième cas de refus d’application de la législation foot (de la part de Newcastle) la High Court de justice de Londres décréta judiciairement illégale l’imposition d’un salaire maximal, et mit fin à toutes les restrictions sur les contrats.

Le Manchester Evening News nous donne des nouvelles fraîches d’El Hadji Diouf. L’ex Sochalien s’est pris une amende de 35 £ pour avoir mal garé sa voiture chromée (pas une Peugeot, mais un bolide à 420 000 £, le chrome a terriblement augmenté). Le cracheur en série s’était garé sur un emplacement réservé aux taxis devant l’hôtel Radisson de Manchester.

Jamais dans l’histoire de l’amende en Angleterre une si petite prune donnée à Manchester fut saluée avec autant de ferveur par autant de monde à Londres

Pour paraphraser Winston Churchill sur les pilotes de la RAF pendant la terrible Bataille d’Angleterre (« Jamais dans l’histoire des conflits humains un si grand nombre d’hommes n’ont dû autant à un si petit nombre »), jamais dans l’histoire de l’amende en Angleterre une si petite prune donnée à Manchester fut saluée avec autant de ferveur par autant de monde à Londres (QPR).

El Hadji Diouf a clairement un gros problème pour reconnaître les panneaux de stationnement. On le voit ici garer une autre de ses discrètes voitures sur un emplacement livraison. En revanche, il kiffe le chrome et les tons douteux. Il est loin d’être le seul, comme nous le montre ce clip de hip hop (« I can transform ya ») monté par une entreprise de customisation qui compte des dizaines de footballeurs célèbres parmi ses clients, dont la moitié de Gunners, semble-t-il.

Samedi 15 et dimanche 16 janvier

23è journée de Premier League. Résultats, résumés de match et statistiques ici (cliquez sur « report » pour les stats de chaque match).

Journées des derbys chauds, celui de la Merseyside, de Wearside (Sunderland-Newcastle), de Birmingham (Birmingham City-Aston Villa), sans oublier West Ham-Arsenal.

Tottenham et Manchester United font match nul 0-0. Les Mancuniens espéraient bien inscrire leur centième but à White Hart Lane en championnat (99 buts, en 73 visites), ils devront attendre.

Nemanja Vidic élu unanimement homme du match. Les Spurs ont dominé (quinze occasions sur le but mais seulement deux cadrées, beaucoup de ballons aériens sur Crouch) mais se sont fracassés les dents sur un United solide, symbolisé par le roc Vidic. Match animé, ponctué par toute une série de bons duels (non, le p’tit pois Chicharito n’a pas joué, entré à la 78è) : Hutton v Giggs, Crouch v Vidic, Lennon v Evra, Bale v Rafael (le Brésilien, trop nerveux, se fait logiquement expulser à la 73ème pour l’ensemble de son œuvre, dont des protestations à répétition et une bordée de gros mots envers l’arbitre, Mike Dean). Giggs, 37 ans, signait son six centième match de championnat pour les Red Devils.

Encore un sans-faute

Encore un sans-faute

United, qui signe là une vraie performance de batailleur, est toujours premier (à la différence de buts, sur Man City) et demeure invaincu. Dans les tribunes, on voit Beckham et Capello s’embrasser comme deux tourtereaux.

Manchester City l’emporte difficilement, 4-3 à domicile face aux teigneux Wolves de Mick McCarthy (City est 2è, à égalité de points avec Man United). Carlos Tévez signe un doublé (homme du match). L’Argentin jouait excentré sur la gauche pour faire de la place au centre au nouveau populiste mancunien Edin Dzeko qui faisait ses débuts, moyens (il a déclaré que « les vrais Mancuniens supportent Man City »). Les Citizens ont engrangé dix-neuf points sur les derniers vingt-quatre possibles. Bonnes performances de Yaya Touré et Adam Johnson. Côté Wolves, excellent match de Milijas et bonnes prestations de Fletcher, Jones, Jarvis et Doyle, mais défense coupable (sauf Zubar, noté 7 / 10 dans la presse).

West Ham perd 3-0 à domicile contre Arsenal. Promenade de santé pour les Gunners, avec onze tirs / têtes cadrées, contre deux pour les Hammers. Walcott a fait vivre l’enfer à Wayne Bridge, pour son premier match chez les Londoniens, à la faute sur les trois buts. A 400 000 £ mensuel, ça fait cher la contre perf’. Est apparu à court de forme.

Chelsea dispose facilement d’un faible Blackburn, 2-0, mais sans briller (vingt-et-un tirs / têtes pour les Blues – mais seulement six cadrés -, trois occasions pour Rovers). But d’Anelka, qui a marqué pas moins de douze fois contre Rovers en PL (le premier en 1998). Piètre match de Drogba qui rate deux face-à-faces contre Robinson. Essien anonyme, tout comme Malouda, guère en vue.

Superbe match à Hawthorns où West Brom bat Blackpool 3-2, avec un grand Charlie Adam en première mi-temps (trois passes venues d’ailleurs, dont une transversale de soixante mètres dans les pieds de DJ Campbell). Un West Brom qui se donne de l’air après six défaites de suite.

Don't kiss the badge Charlie !

No... don't kiss the badge, Charlie, surtout pas !

Derby Wear-Tyne (quelconque) entre Sunderland Newcastle (1-1), seuls Joey Barton, Fabricio Coloccini et José Enrique ont surnagé côté Magpie et, pour les Black Cats, Phil Bardsley et Steed Malbranque. Derby marqué par les traditionnelles violences (moins sérieuses que l’édition précédente au Stadium of Light), sièges arrachés et balancés, quelques heurts, vingt-quatre supporters arrêtés.

Birmingham 1 – Aston Villa 1, à St Andrew’s, devant seulement 22 287 spectateurs (le stade fait 30 000), le plus petit total pour le «Second City Derby ». Match plus engagé (trente fautes) que plaisant entre ces mal classés. Villa malchanceux, trois tirs sur les montants.

Everton 2 – 2 Liverpool, derby de la Merseyside, sous les yeux de John Henry, le propriétaire qui s’était déplacé des USA pour « une réunion de crise » avec Dalglish (Liverpool occupe la treizième place).

C’était deux jours après ce même derby (mais en FA Cup, 4 – 4, à Goodison Park), vingt ans auparavant (février 1991) que Dalglish arrêta son long bout de chemin avec les Reds (quatorze ans). Liverpool occupait alors la tête du classement mais des problèmes de santé obligèrent King Kenny à passer la main (à Graeme Souness). Ce 215è derby semble indiquer un renouveau des Reds, combatifs et entreprenants (dix corners, seize occasions de buts, dont onze cadrées – contre quatre cadrées pour les Toffees).

Arrêtons-nous un moment sur cet Everton – Liverpool, un derby vraiment pas comme les autres, entre deux clubs au destin parallèle. Ils connurent le succès avant la deuxième guerre mondiale (cinq titres pour Everton, quatre pour Liverpool), puis la descente en D2 au début des années 50 (1951 pour Everton, 1954 pour les Reds), et enfin la résurrection quelques années plus tard.

Si ce derby n’a aujourd’hui rien d’amical, il était surnommé le « Friendly Derby » pendant les années 80, dans une sorte d’union sacrée des deux clubs, une communion des gens de Liverpool « against the world » (unis contre le sentiment anti-Liverpool dont les Liverpudliens se sentent toujours parfois la cible).

Toutefois, certains historiens réfutent ce qu’ils appellent le « mythe du derby bon enfant » (d’autres soutiennent cependant le contraire), en précisant que cette fraternité n’aurait eu lieu brièvement qu’après la tragédie d’Hillsborough le 15 avril 1989. Il n’en est pas moins qu’il exista une certaine forme de solidarité entre les deux géants de la ville dans les années 80. Plusieurs fois, au cours des années 80, les supporters des deux clubs voyagèrent ensemble en train ou en autocar vers Wembley (pour des finales de coupe), en chantant « Merseyside, Merseyside ».

L’explication de cet étonnant rapprochement entre les deux clubs, réside dans l’image très négative qui colle à la peau de Liverpool à la fin de la décennie 70 et au début de la suivante. Emeutes de Toxteth (1981), grèves à répétition, chômage record, réputation de délinquance et gouvernement local en guerre contre Thatcher, Liverpool devient vite la paria de l’Angleterre, surtout de l’Angleterre du sud.

Après la tragédie de Hillsborough, et ses longues séquelles (toujours d’actualité), certains journaux (dont The Sun) reprochent à la ville de ne pas « passer à autre chose ». Mais c’est surtout après l’affaire James Bulger que Liverpool acquiert nationalement le surnom de « Self-pity City » (expression détestable inventée par Jonathan Margolis, alors journaliste au Sunday Times), une ville peuplée de « whingeing and thieving Scousers » (locaux râleurs et voleurs) pour nombre de Britanniques, l’archétype même de la ville qui s’apitoie sur son sort en rejetant systématiquement la faute sur les autres.

Comme un bras d’honneur à leurs détracteurs, c’est précisément dans les années 80 que les deux clubs connaissent leur « Golden era ». La ville de Liverpool est aujourd’hui la plus titrée d’Angleterre : 27 titres de D1 (18 pour LFC, 9 pour Everton), 12 FA Cups, 7 Coupes de la Ligue et 9 titres européens (8 pour les Reds, 1 pour les Toffees).

Le TOP XI TK du week-end :

———————-Kingson——————

Bosingwa——-Ivanovic—-Vidic———Hutton

Nasri——–Ferguson——Wilshere—–Gardner

————-van Persie—————-Tévez—–

Remplaçants : Gomes, Distin, Tuncay, A Johnson, Walcott, Anichebe, Odemwingie

Le FLOP XI TK du week-end :

———————–Jaaskelainen —————-

Faubert———Knight——–Skrtel———–Bridge

Dunn——-Watson———–Thomas——-Taylor

——————C Cole———–Kalinic———–

Remplaçants : Reina, Cathcart, Kolarov, Reo-Coker, Hines, Elmander, Drogba

Lundi 17 janvier

Les médias annoncent la disparition de Nat Lofthouse, une légende du foot anglais, qui s’est éteint à l’âge de 85 ans (mort naturelle).

Le « Lion de Vienne »

Le Lion de Vienne


Surnommé « le Lion de Vienne », ce joueur d’un seul club (Bolton Wanderers) était un avant-centre « à l’ancienne », tout en puissance, qui devait son surnom à ses deux buts lors d’un Autriche-Angleterre d’anthologie en mai 1952 (2-3), voir clip<(les Autrichiens étaient alors parmi les meilleurs).

En 1953, Nat Lofthouse fut élu Footballeur anglais de l’année. Il a inscrit 255 buts pour 452 matchs sous le maillot des Trotters (1946-1960) et une tribune du stade de Bolton porte son nom. Il fait également partie des premiers footballeurs (« inaugural inductees ») nommés au English Football Hall of Fame du National Football Museum de Preston (fermé en ce moment, il réouvrira à l’automne prochain au centre d’exposition Urbis, à Manchester). Lofhouse compte trente-trois capes pour trente buts en équipe nationale (de 1950 à 1958). Ça c’est du rendement !

Le futur National Football Museum de Manchester

Le futur National Football Museum de Manchester

A la surprise générale, on apprend que Darren Bent a déposé une demande officielle de transfert vers Aston Villa… trois heures après le derby Sunderland – Newcastle ! Darren Bent, attaquant de Sunderland depuis août 2009 (32 buts en 58 matchs de PL), semble bien parti pour signer à Aston Villa pour 24 millions de £ (avec les extras). C’est ce même Bent qui déclarait au journal régional le 5 décembre dernier (je sais, un mois et demi est une éternité en football) :

« Bien sûr que je compte signer une prolongation de contrat à Sunderland, des deux mains même ! Je me sens super bien ici, j’adore ce club [blablabla] et j’aime super bien la [bladibladibla]… »

Mercredi 19 janvier

C’est la crise en Angleterre, la vraie, la tatouée. L’économie avance à reculons, la TVA vient de passer de 15 à 20 %, le chômage explose, l’inflation est galopante, la « Big Society » de Cameron tourne à la big joke, les budgets sont réduits à la dynamite, ça licencie par milliers toutes les semaines et, pour couronner le tout, on va bientôt avoir droit à des mois de couverture non-stop du mariage du Prince William et sa gueuse Kate, festivités payées par les contribuables à n’en pas douter (normal, c’est une roturière).

Toutefois, dans un coin reculé du Royaume en forme de tour d’ivoire, une tribu résiste à la Big Society en se gondolant : les Footballeurs. Ils font même mieux que se défendre, ils payent de moins en moins d’impôts.

Le Fisc anglais (HMRC), qui a dans le collimateur certaines pratiques douteuses mais courantes dans le milieu du football (lire ici), annonce mollement qu’il va sévir durement. L’anachroniquement nommé « Her Majesty’s Revenue and Customs » (le fisc, quoi) compte récupérer la bagatelle de cent millions de £, que les footeux cupides lui auraient barboté (rien que sur la dernière année fiscale), avec la bénédiction des clubs. Cependant, la tache s’annonce compliquée. Le fisc doit prouver que les clubs ont sciemment surévalué les droits d’image payés aux joueurs (et taxés à 28 %) au lieu de leur verser un salaire plus élevé (taxé lui à 50 %). La mesure vise au moins cinquante-cinq footballeurs.

Le principe est simple. Les joueurs signent deux contrats, un classique et un autre exclusivement réservé aux royalties payées sur le merchandising et les droits d’image. Sur le second contrat, les joueurs ne sont assujettis  qu’à 28 % (corporation tax) au lieu du taux de 50 % sur les revenus (40 % avant avril 2010).

En outre, pour payer encore moins, nombre d’entre eux passent par des sociétés qui utilisent un système de prêts déguisés basés sur le principe du « benefit in kind » (avantages en espèces), taxés à seulement… 2 % ! Wayne Rooney, payé plus de 250 000 £ par semaine, a ainsi emprunté 1,6 millions de £ à la société Stonegate en deux ans, mais n’a payé que 25 511 £ en impôts sur cette somme, au lieu de 622 802 £ si elle avait fait partie de son salaire. Peter Fairchild, de la société de comptabilité et conseil fiscal Begbies Travnor, déclare :

« En terme fiscal, si l’on est dirigeant de société [director], emprunter de l’argent d’une société qui gère les droits d’images est vraiment très, très bénéfique »

Je dirais même plus Peter : c’est très, très, très bénéfique. Cela dit, bientôt, les footballeurs n’auront plus à ruser. Le gouvernement bicéphale Cameron-Clegg envisage de refaire passer le taux d’imposition sur les gros revenus (plus de 150 000 £ / an) de 50 à 40 %. Cela confortera les spécialistes qui aiment dire que sur une saison, tout s’équilibre.

Les coupes budgétaires l'inquiètent terriblement

Les coupes budgétaires l'inquiètent terriblement

Certains footballeurs, comme Rio Ferdinand, Ashley Cole ou Michael Owen sont même allés plus loin pour pleinement bénéficier de ces générosités concoctées par le gouvernement Blair : ils ont créé leur propre société de prêt. Le Tweet de la fin donc à Rio Ferdinand (il était probablement coincé dans un embouteillage) qui s’inquiétait il y a peu des coupes budgétaires qui frapperont à partir d’avril :
« Ces coupes budgétaires pourraient avoir un impact très négatif sur notre société. Si le gouvernement commence graduellement à réduire tous les budgets, on pourrait se transformer en un de ces pays en difficulté qu’on considérait un peu de haut auparavant. Espérons que ça ne nous plongera pas dans une spirale négative. »

Kevin Quigagne.

Nouvelle rubrique où l’actualité du football anglais du mois écoulé est passée au crible. Et ça tombe bien, janvier a été un mois aussi chargé que loufoque. Première partie aujourd’hui, du 1er au 10.

Samedi 1er janvier

L’ouverture officielle du mercato d’hiver est déclarée. La chasse au gibier démarre tambour battant avec quelques noms ronflants qui circulent (Michael Owen Hargreaves, David Beckham, Charles N’Zogbia, Roque Santa Cruz, David Bentley – enfin lui, c’est surtout le nom de famille qui en jette).

Grosse activité pour la majorité des clubs, surtout ceux en difficulté, adepte de la chasse au leurre. Rien qu’à eux deux, West Ham et Liverpool ont une bonne trentaine de noms sur leur wish-list, dont du Rennais (M’Vila et Marveaux). Les rabatteurs ont quelques mammifères intéressants dans le viseur mais, en majorité, surtout de la bécasse européenne ou d’origine non certifiée, du grand tétras, ainsi que divers spécimens de la famille des mustélidés et corvidés.

Camouflage de rigueur pour débusquer sa proie

Camouflage de rigueur pour débusquer sa proie

Chez des clubs argentés, la grande vénerie est lancée. Parmi les cibles principales: Per Mertesacker et Gary Cahill (Arsenal), David Luiz (Chelsea), Edin Dzeko (Manchester City), Luis Fabiano et Lassana Diarra (Tottenham, et Manchester United pour ce dernier), Anders Lindegaard et Marek Hamsik (Manchester United), Luis Suarez (un peu partout, surtout Tottenham et Liverpool) et Robbie Keane (partout partout, même à Wolves et Leicester).

Seul Blackpool n’a sorti ni gros calibre, ni appeau, ni hutteau de camouflage, ni besace, rien. Ian Holloway (dit « Ollie ») n’aime guère ces périodes cynégétiques, où rien n’est carré ni franc. Tout est compliqué, alambiqué, nébuleux, presque ésotérique ; même pour acquérir un buteur de D3, il faut sortir le grand jeu pendant deux plombes en multipliant les salamalèques. Et pis, faut discutailler avec ces tordus d’agents, causer gros salaires, pinailler sur les primes à la signature, vérifier à la loupe des textes de contrats amphigouriques, ergoter sur les bonus en tout genre et les exorbitantes commissions d’agent, élaborer des clauses à tiroirs et autres modalités abracadabrantes. Tout cela a le don de sérieusement agacer notre Ollie.

Sans compter que les joueurs sont de plus en plus capricieux et difficiles, même ceux des divisions inférieures. Au dernier mercato (été 2010), même des joueurs de D2 et D3 ont refusé de venir à Blackpool, ils touchaient plus chez eux à Bristol City ou à Southampton… Blackpool n’a dépensé que 45 000 £ en commissions d’agent en 2010 ; Chelsea et Liverpool plus de dix-huit millions à eux deux (voir article et listes des agents’ fees de Premier League ainsi que celles de Championship). L’article explique la raison principale de cette nouvelle version footeuse de la décroissance : Blackpool oblige les joueurs à payer la majorité des commissions ! Ollie a tout de même une cible : Adam Hammill, l’ailier buteur des Tykes de Barnsley, D2 (mais le Scouser préférera les Wolves de l’ex Tyke Mick McCarthy).

Aston Villa, aux ambitions Big Fouriennes, annonce la couleur. Après l’énorme déception Gueïda Fofana, il faut annoncer du encore plus lourd aux supporters Villans sevrés d’excitation depuis les grandes années d’euphorie européenne, a long time ago. C’est là que Gégé dévoile son masterplan pour décrocher le cocotier : il veut acheter Omar « who the friggin’ hell are you » Cummings, illustre Jamaïcain anonyme des Colorado Rapids. Par ailleurs, Gégé contacte tous les agents immobiliers du royaume pour relocaliser Stephen Ireland dans une bâtisse rose (visitez la maison de Stephen Ireland).

Blackburn Rovers, dont le propriétaire Venky’s (marchand de volaille) a vendu plein de dindes pendant les fêtes, a les caisses pleines et veut es payer un joli p’tit filet garni : Maradona (super manager), Ronaldinho (circus master) et David Beckham (super sub). Mais ce dernier se voit plutôt coq sur Londres que poulet de batterie dans la basse-cour du Lancashire.

Blackburn veut Maradona, Ronaldinho et Beckham. Et Russell Martin (Norwich)

Blackburn veut Maradona, Ronaldinho et Beckham. Et Russell Martin (Norwich)

Jamie Redknapp (fils de), ex Red et actuel porte-étendard du clean living familial à l’anglaise (Marks & Spencer, Nintendo, etc.), a croisé David Beckham à Harrods au moment des soldes de Noël. Brève conversation  que le TK vous rapporte, en exclusivité (authentique, à quelque chose près) :

BECKS : « Jamie, j’sais pas quoi faire d’ici la mi mars. Ça m’ dirait bien de jouer chez ton daron aux Spurs, surtout que j’ai maté le calendrier, ils affronteront Man United et le Milan AC dans les semaines à venir »

REDKNAPP : « Ça s’rait trop génial Goldenballs, j’vais lui en toucher deux mots »

Interrogé par notre envoyé spécial TK, Harry Redknapp confirme qu’une rencontre fortuite a bien eu lieu dans le célèbre magasin londonien, et en profite pour réitérer sa volonté de faire signer Becks jusqu’au 19 mars. Petit problème, son club, le L.A. Galaxy, traîne les tongs. Les deux obstacles majeurs qui freinent les négociations portent sur le montant et les modalités du prêt.

L'avenir de Tottenham. Mais Bale est pas mal aussi.

L'avenir des Spurs. Mais Bale n'est pas mal non plus.

Primo, les deux clubs ne sont pas d’accord sur la réelle valeur d’une pige Beckham. Outre le fait que la structure du contrat de Becks avec L.A. Galaxy est complexe, ce qui pose problème dans le deal est cet accord de partage entre Becks et AEG (propriétaire du club californien) sur les droits d’image, supérieurs au salaire annuel (6,5 millions de $). En résumé, Spurs juge Galaxy trop gourmand.

Deuxio, la durée du prêt fait tiquer les beach boys californiens. Ces derniers insistent pour que Becks soit de retour à l’entraînement au plus tard le 10 février (la MLS reprend le 15 mars). Délai jugé trop court par Tottenham qui essaie de trouver un moyen de le libérer le 10 février… tout en le gardant sous la main jusqu’à la mi-mars !

Beckham, qui a grandi dans l’est londonien et fit partie de la School of Excellence des Spurs de 1987 à 1991, n’a plus joué en Premier League depuis mai 2003. Cependant, la tentation est trop forte pour ce qui pourrait bien être la dernière chance de Becks de se montrer en Europe. Sa propriété (surnommée « Beckingham Palace ») se trouve à Sawbridgeworth, au bord de la même autoroute qui mène directement au centre d’entraînement de Tottenham, à Chigwell, à quinze minutes de chez Becks (par hélicoptère).

The perfect media match, selon When Saturday Comes

When Harry meets David... Un mariage médiatique made in heaven

Par ailleurs, le Daily Telegraph publie un « Spécial Liverpool » où il est fortement question du remplacement imminent de Roy Hodgson. Le rôle de Damien Comolli, Director of Football Strategy, y est (re)précisé. L’ex recruteur d’Arsenal sera chargé de conseiller John Henry et Tom Werner (respectivement propriétaire et président du club), sur le choix du nouveau manager (qui devra travailler en très proche collaboration avec le Français), ainsi que sur le recrutement et la ligne du club sur le long terme. Il est beaucoup question dans ce dossier de la « sabermetrics revolution » aux Boston Red Sox (le club de baseball que John Henry a revitalisé). La sabermetrics est « l’utilisation d’outils statistiques pour étudier objectivement le baseball ». Comolli se serait mis aussitôt pitcher pour mieux piger.

 

Samedi 1er et dimanche 2 janvier

21è journée de Premier League. Résultats, résumés de match et statistiques ici (cliquez sur « report » pour les stats sur chaque match).

Manchester United (premier) aborde la nouvelle année invaincu en disposant difficilement de West Bromwich Albion, 2-1 aux Hawthorns, chez les Baggies, qui ont largement dominé, surtout dans l’entrejeu, mais sans pouvoir concrétiser aucune de leurs treize occasions (contre quatre pour United). Ces derniers demeurent le seul club professionnel anglais sur les cinq divisions professionnelles à réaliser cet exploit. Pour son 400è match en Premier League, Gary Neville peut s’estimer très chanceux d’être resté sur le terrain. Sa faute sur Graham Dorrans dans la surface aurait logiquement dû être sanctionnée d’un pénalty. Buts de Chicharito et Wayne Rooney (meilleur joueur de United, par défaut), son premier dans le jeu depuis mars 2010. Première faute de Rio Ferdinand depuis… le 11 avril 2010. Son dernier jaune remonte à mars 2009. Sa faute sur Jerome Thomas coûte cependant un pénalty à United, que Peter Odemwingie rate… Huitième défaite pour WBA sur les onze derniers matchs de championnat.

Ailleurs, Arsenal dispose facilement de Birmingham City 3-0. Grosse performance collective (avec Nasri homme du match) et confirmation de la bonne tenue des Gunners en déplacement (21 points de pris sur 33 possibles). Lamentable comportement de Lee Bowyer qui, fidèle à son habitude, se signale par deux gestes dangereux et antisportifs sur Bacari Sagna.

Arsenal un poil chanceux cependant d’ouvrir le score à la 13è, sur un coup-franc généreusement accordé à Robin Van Persie qui s’est écroulé comme s’il venait de se faire tasériser (Birmingham aurait aussi dû bénéficier d’un pénalty à la 35è sur une main non sifflée du même van Persie). Les trois mille supporters Gunners entonnent : « We’ve got Cesc Fabregas, you’ve got Lee Bowyer. » Effectivement, ça résume bien l’écart de classe entre ces deux formations sur ce match.

Liverpool dispose de Bolton 2-1 le lundi (devant la plus faible affluence pour une journée de New Year’s Day – 35 400 – depuis un match contre Notts County… en 1983 ! 33 644).

This is empty

This is empty

Joe Cole, qui remplace N’Go à la 82è, marque le but libérateur dans les arrêts de jeu. Cependant, les heures de Roy Hodgson sont comptées. Bolton, qui n’a pu aligner que quatre remplaçants (sur les sept autorisés), semble en perte de vitesse.
Nouvelle année mais toujours la même chanson pour Chelsea à Stamford Bridge où Aston Villa tient les Blues en échec, 3-3, avec une fin de match sensationnelle (trois buts dans les dernières minutes). Gros match des Villans, où Ciaran Clark s’est une nouvelle fois illustré (homme du match) ainsi que Brad Friedel, Ashley Young, Emile Heskey et Richard Dunne. Chelsea reste cinquième.

Manchester City continue son trek quelque peu poussif en battant Blackpool 1-0 (mais aurait dû l’emporter 4-1). Encore une « clean sheet » pour Man City, la dixième de la saison (de Jong homme du match). Neuf points sur neuf possibles pendant les fêtes, assurément un bon Noël pour les Citizens.

Tottenham bat Fulham 1-0. Luka Modric est élu homme du match. Une jolie tête de Gareth Bale fait la différence dans ce match équilibré (son douzième but de la saison, toutes compétitions confondues).

Sunderland entre dans le top six grâce à sa victoire (flatteuse) 3-0 sur  Blackburn Rovers. Après un match incroyable des Black Cats contre Blackpool trois jours avant, et une défaite 0-2 à domicile (pas moins de trente-trois occasions de but pour les Mackems !), l’équipe Number One du Nord-Est se replace dans la course à la Ligue Europe.

 West Ham (16è) enregistre une rare victoire dans le « six-pointer » du week-end, 2-0 contre Wolves (20è).

 

Le TOP XI TK du week-end est le suivant :

———————Hart—————-

Wilkinson——Bramble—-Shawcross—–Clark

J Morrison—–De Jong—–Gerrard—–Nasri

 ———-K Jones————–Torres—-

Remplaçants : Friedel, Clichy, Barton, Adam, Walcott, Malbranque, Rooney

Le FLOP XI TK du week-end est le suivant :

—————–Gordon—————

P Neville——Johnson—-Givet—-Elokobi

Larsson—-Parker—–Bowyer—-Stanislas

——-Pavlyuchenko——-C Cole——–

Dimitar Berbatov est toujours en tête du classement des buteurs, avec quatorze réalisations (suivi par Carlos Tevez, 12, et Andy Carroll, 11), tandis que Florent Malouda caracole en tête des « creative players », avec soixante occasions de buts créées (suivi par Stuart Downing, 53, et Matthew Etherington, 51).

 

Lundi 3 janvier

Marvin Morgan, avant-centre de Aldershot (D4), entre dans le Twitter Hall of Shame par la grande porte. Après s’être fait huer par une poignée de spectateurs guère morgane de lui lors du Aldershot – Hereford du jour (férié), après sa douche, Marvin twitte :

 « Je remercie les supporters qui m’ont sifflé quand je suis sorti. J’espère que vous crèverez tous. »

C’est pas sympa pour les courageux (malades ?) qui se les gêlent à voir les « Shots » batailler dans le championnat pas trop glamour de League Two et payent la bagatelle de 19 £ le billet pour voir quand même souvent de la daube (et à 380 £ l’abonnement adulte, c’est plus cher que dans huit clubs de Premier League !). La réaction du club ne se fait pas attendre, Morgan est suspendu et se prend une forte amende (et sera prêté dans un club de D3 quatre jours plus tard). Un moyen comme un autre d’accélérer un transfert, en montant d’une division.

Mardi 4 janvier

Lee Bowyer (Birmingham City) écope de trois matchs de suspension pour deux incidents de « violent conduct » sur Bacari Sagna lors du Birmingham – Arsenal du premier janvier. L’arbitre n’avait pas vu, la F.A si (elle a le pouvoir de sanctionner rétrospectivement).

Le paria du foot anglais qui a grandi à Poplar (tout comme Harry Redknapp), une enclave de l’est londonien coupée du monde extérieur par des voies express, un canal et une ligne de chemin de fer, a porté successivement les couleurs de Charlton, Leeds, West Ham et Newcastle (à lire ce fascinant article du Guardian sur la vie de Lee Bowyer, l’ex international anglais qui valait 9 millions de £ en 2002).

Lee Bowyer et José Bové, même combat : « On a pas le même Mac Do, mais on a la même passion. »

Bowyer dans ses oeuvres

Bowyer débuta sa carrière par une suspension pour usage de cannabis à dix-huit ans et détient le record de cartons jaunes depuis la création de la Premier League, avec quatre-vingt-dix-huit biscottes (devant Kevin Davies, quatre-vingt-douze). Grand fan de José Bové (il partage son goût pour la destruction de Mac Do, et a fait sien du slogan préféré de l’Aveyronnais « On a pas le même Mac Do, mais on a la même passion. »), Bowyer compte aussi à son actif cinq rouges (le record, huit, appartenant à trois joueurs : Patrick Viera, Duncan Ferguson et Richard Dunne, aussi détenteur du record de buts contre son camp, huit).

 

Mardi 4 et Mercredi 5 janvier

22è journée de Premier League. Résultats, résumés de match et statistiques ici (cliquez sur « report » pour les résumés et stats sur chaque match).

Manchester United bat Stoke 2-1, grâce à deux buts de l’excellent Chicharito et un bijou signé Nani. Sans totalement convaincre (malgré dix-huit occasions), United signe ainsi la plus longue série de match invaincus en championnat depuis l’ère des Invincibles Gunners (quarante-neuf matchs sans défaites, entre mai 2003 et octobre 2004).

A domicile, Arsenal est tenu en échec 0-0 par un Manchester City qui fait encore dans le BTP (bétonnage). Huit tirs cadrés pour les Gunners, zéro pour les Citizens. Grosse domination des Londoniens quasiment tout le match (trois occasions sur les montants) sans pour autant concrétiser. Bon match de Jack Wilshere. Bacari Sagna se fait bêtement expulser à la 90è pour un demi-coup de boule sur Zabaleta, malchanceux de se prendre un rouge dans l’incident.

La sinistrose continue pour Chelsea (défaite 1-0 contre la lanterne rouge Wolves). Ronald Zubar est élu homme du match. Des Blues qui enregistrent la pire série depuis 1996, une seule victoire sur les neuf derniers matchs. Inefficacité chronique des Londoniens, seize occasions, contre trois pour leur adversaire.

Sunderland bat Aston Villa 1-0 à Villa Park, les Villans qui tombent dans la zone rouge pour la première fois depuis 2002. Emile Heskey, qui signe un formidable raté (il frappe la barre à trois mètres des buts) réussit à se faire expulser à la 69è. Phil Bardsley en profite pour planter une belle frappe dans le petit filet à la 80è.

La zone rouge n'était pas prévue dans le calendrier

Le dévissage dans la zone rouge n'était pas inscrit au calendrier

Everton bat Tottenham 2-1, buts de Coleman et Saha (premier but de l’ex Messin depuis onze mois).

Blackburn défait logiquement un piètre et peu combatif Liverpool, 3-1. Benjani, titulaire pour la première fois depuis deux mois, se sert du rab et signe un « brace » (doublé). Le Canadien David Hoilett se fait remarquer chez les volaillers. Gerrard fête son 550è match en rouge par un but à la 81è (avant de rater un pénalty trois minutes plus tard). Les heures de Roy Hodgson sont comptées.

Newcastle écrase West Ham 5-0 dans un match où Leon Best, ex joueur de Coventry (D2), inscrit un hat-trick… pour sa première titularisation en Premier League ! Joey Barton signe une grosse performance, une de plus. Affreuse prestation des Hammers qu’Avram Grant décrit comme « a bad day at the office ». De l’humour Brentien, sûrement.

Fulham dispose d’un West Brom en perdition, 3-0 pour les Cottagers qui s’extirpent de la zone rouge. Les Baggies commencent à payer un effectif léger (ils avaient été forcés d’aligner trois défenseurs inexpérimentés). Même nombre d’occasions des deux côtés (douze) mais la finition était londonienne aujourd’hui.

Enfin, à Blackpool, superbe match entre les Seasiders et Birmingham City (victoire des Brummies 2-1, la première en terre blackpoolienne depuis 1960). Vingt occasions contre la bande à Holloway, contre douze pour leur adversaire. Charlie Adam élu homme du match.

 

Vendredi 7 janvier

Un téméraire employé d’Ipswich Town (D2), probablement masqué et planqué derrière une vitre blindée, annonce à Roy Keane qu’il est viré.

Keane et les Tractor Boys, terminé

Keane et les Tractor Boys, terminé

L’Irlandais, nommé manager des Tractor Boys en avril 2009, n’avait pas réussi à tirer le club vers le haut du classement malgré les fortes sommes investies en recrutement (près de dix millions de £). Ipswich, grosse cylindrée de D2, et financé par le milliardaire Marcus Evans, est dix-neuvième et a enregistré sept défaites sur les neuf derniers matchs. En attendant, le club se prépare à accueillir Arsenal en demi-finale de la Coupe de la Ligue le 12 janvier. Roy Keane devient le douzième entraîneur de League Football (premier League et Football League) à se faire limoger depuis le début décembre.

A Newport County au Pays de Galles (D5 anglaise), Dean Holdsworth manager du club gallois (et ex buteur vedette de Wimbledon FC, à qui Sam Hammam, le très fantasque propriétaire, avait promis un chameau s’il marquait vingt buts en une saison), annonce le recrutement d’une légende vivante du foot anglais : Ade Akinbiyi.

Le Nigérian (quinze millions de £ en frais de transfert cumulés) forma un duo mythique avec Trevor Benjamin à Leicester City au début des années 2000, pendant lesquelles les deux bouletteurs marquèrent péniblement une dizaine de buts à eux deux en deux saisons. Le South Wales Argus (quotidien gallois spécialisé dans les footeux d’occasion), déchaîné, sort les gros titres :

« Newport County fête l’arrivée de l’homme à 15 millions de £ qui a aidé Notts County au titre et à la montée en D3 »

 Aider Notts County ? Akinbiyi avait disputé dix bouts de matchs pour zéro but.

Akinbiyi a surtout fait du bien aux salles de muscu de Leicester et d'ailleurs

Akinbiyi a surtout fait exploser le chiffre d'affaires des salles de musculation de Leicester et d'ailleurs

Samedi 8 janvier (matin)

Roy Hodgson est limogé. L’Ecossais Kenny Dalglish assurera l’intérim jusqu’en fin de saison. Dalglish, légende vivante des Reds (et vice Ballon d’Or en 1983), recruté au Celtic en 1977 pour remplacer Kevin Keegan parti à Hambourg, avait été entraîneur à succès chez les Reds de l’été 1985 à février 1991 (entraîneur-joueur lors des deux premières saisons, trois titres de champion, et deux FA Cup). Dalglish s’inscrivait alors directement dans la lignée des grands entraîneurs Reds issus de la mythique «Boot Room» : Bill Shankly (1959-1974), Bob Paisley (1974-1983) et Joe Fagan (1983-1985).

Plus tard, entre 1991 et 1995, Dalglish avait su faire fructifier les millions de Jack Walker, et profiter de l’insolente réussite du duo SAS (Shearer And Sutton) pour remporter le titre avec Blackburn Rovers. Il avait ensuite été manager à Newcastle United de janvier 1997 à la fin août 1998 (post ère glorieuse de la « Keegan Revolution », Kevin et ses fameux « Entertainers », principalement Andy Cole, Alan Shearer, Faustino Asprilla, Peter Beardsley, Keith Gillespie, Les Ferdinand et David Ginola – dont l’Ecossais ne voulut plus, ce que El Magnifico n’a jamais digéré). Avait suivi l’obligatoire pige glasvégienne (au Celtic, un an, Director of Football puis manager, avant d’être remplacé par Martin O’Neill) et enfin, en 2009, un retour à Anfield, en tant que responsable du centre de formation et ambassadeur du club.

Newport County, Pays de Galles, lendemain gueule de bois de l’annonce choc. L’ennui porte conseil. Dean Holdsworth a visiblement repris ses esprits, il annule le recrutement d’Ade Akinbiyi, annoncé en fanfare la veille. L’ex Don livre le concentré de sa réflexion au South Wales Argus qui a remballé ses gros titres pour annoncer la volte-face comique :

 « En définitive, nous avons pensé qu’Ade ne correspondait pas à ce que nous recherchons, et que ce n’était peut-être pas le bon moment pour le faire venir. »

Samedi 8 et dimanche 9 janvier

32è de finale de FA Cup. Traditionnel Third round, répit bienvenu pour les organismes éprouvés de Premier League, après un Noël surchargé. Pas mal de coiffeurs et de jeunes sont alignés. Tous les résultats, résumés et stats de match ici. Parmi les scalps et autres surprises du chef :  

Crawley (D5) 2 – 1 Derby (D2)

Stevenage (D4) 3 – 1 Newcastle

Burton Albion (D4) 2 – 1 Middlesbrough (D2)

Southampton (D3) 2 – 0 Blackpool

Brighton (D3) 3 1 Portsmouth (D2)

Bristol City (D2) 0 3 Sheffield Wednesday (D3)

Norwich (D2) 0 – 1 Leyton Orient (D3)

Sunderland 1 – 2 Notts County (D3)

 

Joli carton de Chelsea sur Ipswich, 7 – 0. Journée de chien pour les Tractor Boys, qui sont même tombés en panne sur le chemin du retour…

Superbe rencontre au Walkers Stadium où le Leicester City de Sven-Goran Eriksson a tenu la dragée haute à Man City, co-leader de la Premier League (2-2, voir le clip du résumé du match). Grosse prestation de Sol Bamba, la nouvelle recrue ivoirienne de Sven, transférée de Hibernian une semaine auparavant pour une « undisclosed fee » (de 250 000 £). Le routard Suédois avait connu l’ex Parisien Bamba pendant sa pige sud-africaine avec les Eléphants, et ce dernier démarre sa carrière anglaise en fanfare en étant élu homme du match. Encore plus fort, l’ex Parisien a marqué… après quarante-quatre secondes, sur sa première touche de balle dans le foot anglais !

Le maître et l'élève se retrouvent (du temps de la Lazio)

Le maître et l'élève se retrouvent (du temps de la Lazio)

Un match que Manchester City dédie à Neil Young, joueur légendaire du club, et atteint d’un cancer en phase terminale. Young était un attaquant vedette du club (108 buts) dans les années euphoriques (fin années 60-début années 70) et buteur lors de la finale de Coupe des Vainqueurs de coupe contre le Gornik Zabrze en 1970 (victoire de Man City 2-1). Beaucoup de supporters (ainsi que Roberto Mancini) portaient pour l’occasion des écharpes rouge et noire, aux couleurs du Milan AC, celles brièvement adoptées par Joe Mercer et Malcolm Allison à la fin des années 60, et qui furent également celles de la finale de FA Cup entre Man City et Leicester en 1969 (but victorieux de Young).

En 1972, Man City remplaça Young par Rodney Marsh. Le Mancunien pur sucre déclina rapidement (problèmes extrasportifs) et arrêta sa carrière à 31 ans, avec soixante livres sterling en poche ainsi qu’un rendez-vous à la Job Agency locale. Il exerça ensuite divers métiers, dont déménageur, magasinier et laitier (on voit mal Carlos Tévez ou de Jong aujourd’hui au volant d’une camionnette de laitier !). L’argent collecté grâce à la vente de milliers d’écharpes ira à Neil Young et sa famille, ainsi qu’à un hôpital de Manchester.

A l’Emirates, les Gunners ont bien failli se faire sortir par Leeds, 1-1, pénalty de Fabregas à la 90ème (match d’appui le 19 janvier).

Pour la première fois depuis 1960, toutes les équipes du Nord-Est (Newcastle, Sunderland, Middlesbrough – D2 – et Hartlepool, D3) sont éliminées à ce stade la compétition qui voyait les équipes de Premier League et Championship (D2) entrer dans le bal.

Grosse polémique à Blackburn où Rovers recevait QPR (premier de D2). Après un duel au sol à la régulière entre Gaël Givet et Jamie Mackie (le buteur des Hoops, neuf buts cette saison), ce dernier s’en sort avec une double fracture tibia-péroné. El Hadji Diouf ne trouve alors rien de mieux à faire que se pencher sur Mackie et, selon ce dernier, lui hurler des insanités suivantes : « Fuck you, fuck your leg, you’re a disgrace. »

Etonnant langage châtié de Diouf. Le terme « disgrace », sans faire partie d’un registre de langue soutenu (il est excessivement employé dans le jargon foot), paraît incongru dans la bouche de Diouf. A la limite, « fucking disgrace », mais « disgrace » tout seul, et dans le feu nourri de l’action, c’est surprenant. Soit la douleur a fait halluciner Mackie, soit Diouf s’est mis secrètement aux Chiffres et aux Lettres anglais (Countdown), comme le dicte l’air du temps. Fini le hip hop, basta les Wags siliconée, le dernier accessoire hip chez les footeux, c’est une boîte de Countdown. Deux footballeurs s’y sont récemment distingués, l’ex défenseur de PL Clarke Carlisle, ainsi que Neil McKenzie, qui avaient tous deux été loin dans la compétition.

S'est-il mis aux Chiffres et aux Lettres ?

S'est-il mis secrètement aux Chiffres et aux Lettres ?

La grave blessure de Mackie est un coup dur de plus pour QPR, le club venant en effet de perdre son autre buteur, Patrick Agyemang (fracture de stress jambe droite). Enorme coup de gueule de Neil Warnock, entraîneur de QPR, après le match. L’aboyeur du Yorkshire est en forme :

« C’est scandaleux. Mes joueurs étaient furieux contre Diouf. Jamie Mackie est au sol, il se tord de douleur avec une jambe cassée et Diouf l’insulte copieusement. Ça fait des années que je pense que Diouf est tout juste bon à vivre dans un caniveau. Je le qualifierais bien de rat d’égout, mais ça serait trop insultant pour les rats d’égout. Ce type est le dernier des derniers et ça m’étonnerait qu’il reste bien longtemps à Blackburn car Steve Kean [manager] veut bâtir une nouvelle image autour du club et je le vois mal accepter ce genre de comportement dans le vestiaire ! Il va vite partir à mon avis, et bon débarras. J’espère qu’il partira à l’étranger, il nous manquera pas. »

Manque de bol pour Warnock, loin de fustiger son joueur, le club le défend en invoquant… la sacro-sainte et bien pratique « duty of care » de l’employeur ! Ben voyons. De son lit d’hôpital, Jamie Mackie déclare :

« J’essaie de ne pas penser à Diouf… Quand j’y pense, je n’ai qu’une envie, enlever mon plâtre et aller le trouver. »

A Old Trafford, toujours pour ces 32è de FA Cup, Howard Webb (arbitre de Man United – Liverpool), fétichiste du 32, se retrouve au cœur d’une controverse pour avoir accordé aux Red Devils un pénalty discutable à la 32ème seconde (faute peu évidente de Agger sur Berbatov) et avoir expulsé Gerrard à la 32ème minute (voir l’action). Quelques heures plus tard, Ryan Babel mettra Webb sur son 31, via Twitter of course, en y allant de ses commentaires sarcastiques sur le célèbre policier de Rotherham.

Webb, selon Babel, Twitter fou

Webb, selon Babel, Twitter fou de la Toile

Juste avant Noël, lors d’une « journée conseil » à Blackpool FC (initiative de la Premier League pour, entre autres raisons, développer le respect entre joueurs et corps arbitral), Monsieur Webb, arbitre de la finale de la dernière Coupe du Monde et récemment fait Officier de l’Ordre de l’Empire Britannique, avait conseillé aux joueurs Tangerine de davantage… se laisser tomber ! Déclaration de Ian Evatt, arrière central des Tangerines :

« Cette rencontre avec Howard Webb nous a ouvert les yeux. Il m’a par exemple expliqué pourquoi rien n’a été sifflé contre Tévez quand il m’a pris le pied aux abords de la surface [et a marqué]. Concrètement, j’ai été trop honnête, et suis resté debout. Monsieur Webb nous a dit que si j’étais tombé, l’arbitre aurait probablement sifflé faute. En gros, on est trop naïf, on vient de D2, où le jeu est plus honnête. Bien sûr, on va pas se mettre à tricher, mais faut arrêter d’être trop naïf dans les duels, pas en faire des caisses mais bien faire comprendre à l’arbitre quand il y a faute. »

Dimanche 9 janvier

Nouvelle polémique Twitter. Glen Johnson (arrière droit de Liverpool), a lancé une attaque au vitriol contre Paul Merson (ex Arsenal et international anglais) qui l’avait critiqué sur Sky, dans le Soccer Saturday de la veille. L’ex Gunner avait jugé ses prestations décevantes cette saison. Johnson a sorti le bazooka sur Twitter :

« Les commentaires d’alcolos ou de drogués ne me font généralement ni chaud ni froid, mais qui est Paul Merson pour porter des jugements sur les joueurs ? C’était vraiment un joueur plus que moyen. La seule raison qu’il est là [consultant], c’est parce qu’il a gaspillé tout son argent dans le jeu. Quel clown ! ».

Merson et Gazza

Merson et Gazza

Les commentaires effarants d’imbécillité de Johnson furent effacés devant le tollé provoqué, mais l’ex-Hammer remit l’ouvrage sur le métier et martela de plus belle :

« Je vois vraiment pas pourquoi on fait autant de foin sur cette affaire. Les gens qui passent leur temps à donner leur opinion devraient aussi accepter un jour que quelqu’un d’autre livre son opinion. »

 

Kevin Quigagne.