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Des propriétaires blindés du Golfe et d’Asie, des pokéristes patron de club, un ratio salaires/chiffre d’affaires de 90 %, des montagnes de dettes, des wagons de stars, une majorité de joueurs étrangers, de la caillera et des Wags en pagaille : bienvenue en Npower Championship (D2), le sous-sol copié-collé de la Premier League. Profitons de la trève internationale pour cuisiner les caïds. Interrogatoire bling bling de bas étage.

Le premier constat qui s’impose sur la D2 anglaise : les jeux sont très serrés. Après 10 journées (sur 46), seuls 8 points séparent le 3è, Wolves, du 21è, Birmingham City.

Un tel tassement de niveau peut s’expliquer par la relative homogénéité des budgets de D2 (d’une moyenne de 17M), la fourchette allant de 1 à 3, contre 1 à 6 en Premier League (environ 3M/an de revenu médias en moyenne par club et jusqu’à 12M en billetterie pour les grosses écuries. Les revenus annexes s’élevant au maximum à 8M/an [1]).

Les masses salariales des grosses écuries pouvant grimper jusqu’à 36M, la grande majorité des clubs de D2 sont endettés, certains sérieusement (Bolton, 100M, Cardiff, 45M, Blackburn 37M, etc. Un fair-play financier a dû être adopté, ici). Les nombreux sugar daddies (mécènes) à la tête des 72 clubs de Football League doivent régulièrement renflouer les caisses.

Première partie de ce dossier D2, les clubs 9è et 8è : Blackburn Rovers et Blackpool FC.

[NB : a) voir [2] b) affluences saison en cours c) meilleurs et pires étrangers élus par lecteurs et journalistes de Four Four Two début 2012 d) cote érectionnelle exclut les Britanniques non anglais e) masse salariale : chiffres 2010-11. Cliquer sur les photos réserve parfois des surprises]

Blackburn Rovers, 9è, 16 points (+ 3)

C’est quoi ton surnom ? Rovers.

Tes principaux gangs rivaux des cités voisines ? Burnley, Bolton et Man United.

C’est qui ton leader ? On en a pas, c’est l’anarchie, la loi de la cité (l’ex buteur messin Eric Black assure l’intérim). L’ancien, Steve Kean, vient d’être viré (alors que le club était 3è), les supporters ont fêté ça au Champagne anglais (excellent d’ailleurs). Rarement un manager était resté aussi longtemps en place (presque deux saisons) avec une telle cote d’impopularité d’entrée de jeu.

Mais ce n’est plus le Blackburn de l’ère Jack Walker ou post Walker (géré par son Trust), ce club stable et régulièrement placé dans le Top 10 de la Premier League (hormis un bref passage en D2). Depuis deux ans, Blackburn Rovers est devenu le club le plus dysfonctionnel du football anglais professionnel (avec Port Vale, D4 – Portsmouth étant hors concours).

Presque une centaine de noms (!) ont été cotés par les bookmakers pour remplacer l’Ecossais, dont quelques-uns ronflissimants. Les favoris (cotes Paddy Power) : Tim Sherwood (2/1), Alan Shearer (11/2), Mick McCarthy (6/1), Ian Holloway (10/1) et Roy Keane (14/1).

Sherwood, l’ex darling d’Ewood Park ère glorieuse (1992-1998), semblerait tenir la corde. L’actuel coach adjoint (dans l’acception anglaise du terme, celui qui dirige les entraînements – pas le manager adjoint) de Tottenham depuis 2008 a bien sûr l’amour de son ancien club chevillé au cœur, mais troquer les entraînements glamour avec Bale et consorts pour ce club en crise et le bouc (non moins moribond) de Gaël Givet, ça se monnaie, cher. Très cher même : il se dit que Sherwood exigerait 2M/an + une prime de montée d’1M (il palpe 1M/an aux Spurs). Oh, et Spurs demanderait une compensation de 3M. Ce n’est donc pas gagné et on parle de plus en plus de McCarthy et Holloway depuis hier.

Les plus bling bling des cotés : S-G Eriksson (33/1), Jurgen Klinsmann (40/1), Laurent Blanc, Carlo Ancelotti et Frank Rijkaard (66/1), Maradona (100/1) et même… Pep Gardiola ! (250/1)

Les plus pouilleux : Alex McLeish et Avram Grant (40/1).

Ca s’ bouscule pour t’ chouffer ? Non, affluences en chute libre : 14 142 spectateurs (contre 22 551 l’an dernier, en PL)

Tu crèches où ? Ewood Park, 31 367 places, depuis 1882.

Tu t’ la pètes après 10 journées ? Non, pas de quoi jouer les kakous, 4 victoires seulement.

T’as du caïd ? Beaucoup ouais, mais surtout du sénior. Disons qu’il ne vaudrait mieux pas embarquer les cadors pour un go-fast :

–      Danny Murphy, 35 ans ex pilier de PL (9 capes anglaises)

–      Nuno Gomes, 36 ans et 79 capes portugaises

–      Paul Robinson, gardien de 33 ans, ex Leeds et Tottenham, 41 capes anglaises

–      L’ex éternel espoir David Dunn, 32 ans, 20 capes anglaises U21, 1 cape senior

–      Colin Kazim-Richards, 26 ans, ex Fenerbahce et Galatasaray, 35 capes turques

–      Morten Gamst Pedersen, 31 ans, 73 capes norvégiennes

–      Dickson Etuhu, 30 ans, 17 capes nigérianes

Jordan Rhodes, 48 buts en 2011-2012

Jordan Rhodes, 48 buts en 2011-2012

Mais notre vraie terreur c’est un djeun de 22 ans : Jordan Rhodes (ci-dessus), 48 buts en 55 matchs la saison passée ! Acheté 8M à Huddersfield. Est anglais mais porte la tunique écossaise [3].

Ton meilleur caïd étranger ever ? Brad Friedel (2000-08). Presque six saisons sans rater un match. Et à 41 ans, papy Brad fait toujours de la résistance.

Et ta plus grosse pipe étrangère ? Corradi Grabbi (2001-04), un blase de bolide teuton, des performances de Fiat 127 bridée. L’attaquant italien, barré par Del Piero à la Juve, fit six clubs transalpins de division inférieure avant de débarquer été 2001 dans le Rovers de Graeme Souness. Pour presque 7M £ !

30 matchs, 2 buts et 4M en salaire plus tard, il était catalogué l’un des pires transferts de la Premier League (5 millions le but, quand même).

T’as un blase comique à nous r’filer qu’on pouffe ? Deux même : David Goodwillie (= bon zizi), prêté à Crystal Palace, et Mauro Formica. Bonne pouffe.

C’est quoi la cote érectionnelle de ton effectif sur le God Shave the Queen ? 3/1, mollesse due à l’effectif Tour de Babel, 18 nationalités. Trop cosmopolite pour bander sur l’hymne british tout ça.

Un Frenchie dans l’tas ? Ben, notre Gaël Givet national. Jamais un citoyen français n’avait autant kiffé la Burne Noire, comme dirait Daniel Riolo.

T’es blindé ? En théorie oui, le club appartient au VH Group, voir aussi Venky’s (les volailles). Club dirigé par la famille indienne Rao depuis novembre 2010.

Une tribu qui, de son propre aveu, n’entrave rien au football, ici. En arrivant, la big Boss, Anuradha Desai, déclara vouloir recruter le trio Ronaldinho-Beckham-Maradona. Au final, elle récolta Hérold Goulon. Et ouais, life’s a bitch (and then you die).

Ils se sont tous mis au poulet

C'est poulet gras à toutes les collations désormais

Elle dit aussi vouloir faire de B’burn « l’Arsenal du Nord » (une tarasconnade qui rappelle celle de Mohammed Al-Fayed, voir milieu d’article). On pigea alors vite sa stratégie : se servir du club comme véhiculaire publicitaire pour sa société Venky’s.

Les Rao n’étant que rarement à Blackburn, Steve Kean devait présenter quasi mensuellement son bilan à la patronne… en se rendant au fin fond de l’Inde, deux ou trois vols et cinq heures de route. Et de retour dans le Lancashire, à peine les bagages posés, il se faisait pourrir par les supps en révolte. Il n’a pas volé ses roupies.

C’est désormais Shebby Singh, notre Global Football Adviser et ex footballeur malaisien qui dirige les opérations sur le terrain. En tant qu’ex célèbre commentateur ESPN des matchs Premier League en Asie, Singh est officiellement chargé de « développer la brand Blackburn en Asie du Sud-Est ».

Tu payes bien ? Oui, 50M de masse salariale en PL. Probablement autour de 30M cette saison, dû aux départs et clauses de réduction dans les contrats en cas de descente de PL. Mais nos petits nouveaux ne sont pas à plaindre : Jordan Rhodes émarge à 180 000 £ mensuels.

Blackpool, 8è, 16 points (+ 5)

C’est quoi ton surnom ? J’en ai trois : les Seasiders, Tangerines et Pool.

Tes principaux gangs rivaux des cités voisines ? Les autres petites frappes du Lancashire : Preston, Bolton et Burnley.

C’est qui ton leader ? Ian Holloway, depuis mai 2009.

Ca s’ bouscule pour t’ chouffer ? Ça pousse un peu ouais, 13 739.

Tu crèches où ? Bloomfield Road, depuis 1900 (17 338 places). Stade sacrément retapé ces dernières saisons. Pendant longtemps, faute de moyens, il n’avait que deux tribunes ! (et une petite temporaire).

Tu t’ la pètes après 10 journées ? Ça va oui, on est satisfait, même si on n’a engrangé que 3 points lors des 4 dernières journées. Joli football tout en mouvement (4-3-3) et très offensif (19 buts marqués) mais ce style flibustier nous a fait retomber dans nos travers défensifs : déjà 14 buts encaissés.

T’as du caïd ? Ouais, et du lourd :

–  Kevin Phillips, 39 ans, ex Sunderland Legend et grand Seigneur du football britannique (seul Anglais Soulier d’Or européen, en 2000). A claqué 272 buts en 610 matchs durant une glorieuse carrière commencée en non-league il y a vingt ans. Et il est toujours en forme, 9 apparitions cette saison ! (476 minutes de jeu, 1 but).

–  l’attaquant U21 anglais Tom Ince (fils de, ci-dessous), 20 ans, début de saison tonitruant, 6 buts en 6 matchs (Fergie le kifferait, ici)

–  l’ex grand ami de Paul Le Guen et Glasgow Rangers Legend Barry Ferguson, 34 ans et 45 capes écossaises

–  l’excellent ailier et néo international écossais Matt Phillips, 21 ans

Ton meilleur caïd étranger ever ? Le milieu international féringien Claus Bech Jørgensen (2006-09 – pour les plus incultes d’entre vous, un Féringien est un natif de l’île danoise où y’a que des moutons. Ne pas confondre avec un Mérovingien, habitant de Mer dans le Loir-et-Cher comme chacun sait).

Et ta plus grosse pipe étrangère ? Le gardien ghanéen Richard Kingson (2010-11). La faute à sa femme ?

T’as un blase comique à nous r’filer qu’on pouffe ? Ouais, l’ex Strasbourgeois Nouha Dicko, 20 ans. Bienvenue au club des queutards du foot Nouha, t’es en bonne compagnie : Julian Dicks, Gary Dicker, Paul Dickov – prononcez Dick off -, George Dick, etc.

C’est quoi la cote érectionnelle de ton effectif sur le God Shave the Queen ? 2/1. Avec seulement 50 % d’Anglais dans l’effectif, risque de débandaison à tout moment, mise risquée donc.

Un Frenchie dans l’tas ? Je veux, trois même :

–  le Guadeloupéen Ludovic Sylvestre

–  le Normand-Congolais Elliott Grandin, revenu de Nice où il a pigé l’an passé

–  le Savoyard-Malien Nouha Dicko, souvent remplaçant, excellent depuis le début de saison, 3 buts en 9 matchs. Joli retourné acrobatique victorieux contre Hull, à 50 secondes dans ce clip

T’es blindé ? Oui, même si nos propriétaires adorent jouer les Abbé Pierre. Le club appartient à la famille Oyston, père (Owen, ci-dessous) et fils (Karl). Les Oyston se sapent comme des épouvantails sous acide mais la paire pèse 100M. Le troisième comparse, l’homme d’affaires et financier letton Valeri Belokon (actionnaire minoritaire, 25 %), pèserait le double.

Thunés, mais effroyablement radins aussi. Pervers, ils aiment proposer des contrats… à 90 £ /semaine ! [4] (par exemple à Bojan Djordjic et à ce pauvre Emile Heskey). Il y a six mois, ils avaient cependant cassé leur nourrain pour offrir à Robbie Fowler… 100 £ / semaine (avec certes une prime de 5 000 £ par apparition). La saison précédente, les Oyston s’étaient octroyés, via une société domiciliée au club, un dividende de 11M !

Le refus de verser un vrai salaire à Robbie Fowler en mars dernier a peut-être coûté aux Seasiders la montée en Premier League, battus 2-1 par West Ham en finale des play-offs. Qui sait ce qu’il se serait passé si Fowler avait été recruté pour l’emballage final.

Tu payes bien ? Non. Petite masse salariale de 25M [5] en 2010-11, l’année de notre unique saison PL (pour un CA de 52M). Probablement 10M aujourd’hui. En 2009-10, l’année de la montée en PL, la wage bill n’était que de 6M.

Les agents de joueurs n’aiment pas trop charbonner avec Blackpool non plus, ils ne ramassent que des miettes (voir tableau). Jusqu’en 2008, on refusait même de verser un penny aux agents ! (Blackpool insistait pour que les joueurs les rémunèrent de leur poche).

Au-delà des rapports folkloriques de B’pool avec l’argent, il ne faudrait pas que leur pingrerie légendaire leur coûte (encore ?) la montée [6]. Car malheur aux prétendants qui rateront le coche Premier League en mai prochain : à partir de 2013-2014, les sommes versées par la PL à ses 20 clubs augmenteront d’au moins 45 %. Le dernier du classement touchera ainsi plus que le champion d’Angleterre la saison passée (61M £).

Avec une conséquence évidente : les trois clubs PL relégués en 2014 seront encore plus costauds financièrement et donc mieux armés que les autres pour remonter en PL. Et cela, avant même de toucher les parachute payments qui auront sans doute augmenté d’ici là. Parallèlement, les revenus médias des clubs de D2 baissent depuis 2010.
Ergo, ce n’est absolument pas le moment de s’éterniser en D2 et 2012-13 est la saison où jamais pour monter, surtout pour les clubs au budget scoubidou comme Blackpool qui, inévitablement, verront leur chance de gagner la terre promise s’amenuiser au fil des saisons. Money talks, de plus en plus fort, et le championnat de D2 est fatalement amené à devenir moins ouvert qu’aujourd’hui. Le mercato d’hiver pourrait être chaud bouillant en D2 cette année et Blackpool doit absolument revoir sa stratégie recrutement, sous peine de se faire piétiner dans la ruée vers l’or et voir ses rêves de PL partir en fumée, pour longtemps. Et Ian Holloway avec.

Kevin Quigagne.

A suivre.

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[1] Sont omis ici les deux versements suivants de la Premier League :

a)   parachute payments aux trois clubs relégués de PL, 48M chacun sur 4 ans.

b)  les solidarity payments, environ 2,5M annuellement par club de D2

[2] Rivalités – question 2 – données dans l’ordre décroissant (source : sondage 2012 et 2003).

[3] Eligible car… il a fait toute sa scolarité en Ecosse ! (le pater, aujourd’hui entraîneur des gardiens à Sheffield Wednesday, joua huit saisons chez les Scots)

[4] Comme la législation le lui permet, Blackpool applique religieusement la formule suivante : salaire minimum horaire (6 £) x 15 heures (d’entraînement) par semaine = 90 £. Blackpool a nié avoir offert ce montant hors intersaison dans l’affaire Djordjic. Certes, le Daily Mail n’est pas le plus fiable des quotidiens anglais (euphémisme) mais, à ma connaissance, le club n’a pas démenti pour Heskey et Fowler. Chiffres d’ailleurs confirmés par les broadsheets, dont le Guardian après interview avec God lui-même.

(A noter que cette pratique harpagonnesque des 90 £ / semaine ne s’étend pas à la Premier League qui a adopté un salaire minimum depuis plusieurs saisons, négocié annuellement par le syndicat des joueurs – 95 000 £/an en 2010-11)

[5] Selon le Guardian. D’autres sources parlent de 13 ou 14M de wage bill pour cette saison PL, chiffre possible vu que le plafond salarial n’était que de 10 000 £ / semaine. Ces disparités peuvent s’expliquer par la prise en compte ou non a) des charges patronales – environ 25 % – lors de la publication des comptes par le club b) des primes (surtout si celles de la montée en PL – de 200 à 500 000 £/joueur – furent versées un peu en retard et comptabilisées dans l’exercice financier suivant). Une chose est sûre : c’est pas à B’pool qu’on fait fortune.

[6] D’ailleurs, Ian Holloway en aurait assez de la « prudence » des propriétaires (le tout dernier clash, le mois dernier, a porté sur le refus du club de faire venir DJ Campbell en prêt – trop cher -, celui-là même dont les 13 buts aidèrent bien les Seasiders à monter en PL en 2010)

Une légèreté pour conclure la saison Teenage Kicks : le bilan club par club, mode Twitter, en 140 mots (ou dans ces eaux-là).

Une saison riche en émotions et en buts (2,80 par match plus fort ratio depuis 1967-68). Et une course au titre et aux sous-titres (places podium) en forme de chassé-croisé captivant, voir le film. Parmi les moments phares de la saison, la 15è journée, 41 buts (voir ici). Et bien sûr la 26è journée, ses 43 buts, ses scores de cricket et ses retournements de situation invraisemblables (voir ici), probablement la plus sensationnelle de l’histoire du football anglais.

A découvrir, ces chouettes clips sur l’exercice qui vient de s’achever, ici et là. Sans oublier les plus beaux buts, ici et ici ou encore par ici. La saison en 39 superbes photos. Aujourd’hui, première partie, d’Arsenal à Blackburn (deuxième partie samedi, de Blackpool à Everton).

[nb : les chiffres de la rubrique financière sont en £ et portent sur la période 2009-2010. Les dettes (nettes) : emprunts bancaires, propriétaires ou autre provenance. Source Companies House et Guardian].

 

ARSENAL   (4è, 68 points, G-A + 29 / 72 buts pour / 43 contre)

Résumé de la saison

Comme d’hab. A beaucoup laissé promettre, pour accoucher d’une big mouse. Au lieu du quadruplé de rêve dont on parlait tant mi février (titre-FA Cup-League Cup-Champions’ League) on a eu la quatrième place. Pschittttt…

Satisfactions

Jack Wilshere (PFA Young Player of the Year), Sagna, Nasri (surtout avant Noël), Song, Szczęsny et van Persie (18 buts sur ses 18 derniers matchs, tous inscrits depuis le 1er janvier – record d’Henry et Ronaldo égalés pour la période janvier-mai). Trois Gunners figurent dans la PFA Team of the Year (Sagna, Wilshere et Nasri). Fàbregas également, malgré une certaine irrégularité (mais 9 buts et 15 passes décisives, en 37 matchs, toutes compétitions confondues).

Déceptions

Liste non exhaustive : Almunia, Squillaci, Bendtner, Denilson, Eboué, Chamakh, Walcott et Arshavin (ces deux derniers capables de mieux – le Russe : remplacé 19 fois en cours de match, co-détenteur du record cette année, avec Pennant et J. Thomas).

L’homme invisible : Carlos Vela

Highlights

Arsenal – Barcelone (2-1). Victoires 6-0 sur Braga et 1-0 sur Man United le 1er mai. Pour le reste, voir ce clip.

Lowlights

Le comeback de Newcastle mené 4-0 après 26 minutes. Défaite 2-0 à domicile contre Chelsea et 2-1 en finale de League Cup.

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Il faut un bon gardien associé à une charnière centrale efficace, et aussi un leader-aboyeur. Seule équipe à dépasser les 60 % de possession de moyenne sur la saison (61). Gros problèmes de finition (surtout à domicile) ainsi que de mental. Le zillionnaire Stan Kroenke est actionnaire majoritaire depuis avril et il va falloir recruter gros maintenant pour rester dans le top four. Surtout qu’avec les abonnements les plus chers de PL (de 1 000 à 2000 £) qui génèrent la grogne, les supporters ne se satisferont pas de quelques retouches par-ci par-là. L’acquisition d’un attaquant de renom pour épauler van Persie paraît essentielle.

- Give me a hug Arsène - Oh fuck off you stupid animal
– Give me a hug Arsène – Oh fuck off you stupid animal

Trucs bizarres / marrants

La photo de l’étrange mascotte (Gunnersaurus) juste derrière Wenger et Dalglish alors que les deux s’engueulaient vertement (avril). La caméra qui s’arrête sur Lehmann en mars, sur le banc de touche, faisant la grimace en voyant une énième cagade de l’Almunia Horror Show.

Le manager

Ne doit pas changer sa philosophie de jeu, malgré les critiques. Cependant, son entêtement à ne pas recruter un bon gardien coûte dix points aux Gunners cette année.

Chiffre d’affaires / masse salariale et autres stats financières

380M* / 110M. Bénéfice avant impôts : 56M. Dette : 136M.

[*chiffre gonflé par les 156M de l’opération immobilière Highbury]

 

ASTON VILLA   (9è, 48 pts, – 11 / 48 / 59)

Résumé de la saison

Villa dans le Top 10, c’est un mini miracle, tant la saison fut poussive et mal engagée (départ de Martin O’Neill le 9 août). La suite fut décevante, après trois années d’affilée 6è. Pas mal de mini crises (de rire aussi). Arrivée d’Houllier en septembre, mais le « Master Tactician » n’a pas pu ou su créer une dynamique conquérante. Gary McAllister a pris la relève mi avril après les sérieux problèmes de santé d’Houllier.

Lui-même est surpris
Même Gégé n’en revient pas

Satisfactions

Surtout Stewart Downing (Player of the Season du club). Citons aussi Albrighton, Bannan, D. Bent, Walker, L. Young et A. Young (alternance de fulgurances et quelconqueries pour ce dernier). Cuellar, aurait dû être plus souvent utilisé. Et Makoun, même s’il a faibli sur la fin. Reo-Coker, par intermittence. Lichaj a fait quelques bons matchs avant d’être prêté à Leeds. Mais bon, on commence à racler les fonds de tiroir.

Déceptions

La liste est longue… Carew, 0 but en 10 matchs. Aurait été incapable de viser le cul d’une vache à bout portant avec un banjo. Prêté à Stoke en janvier (après s’être embr’houllié – et un but en 10 matchs chez les Potters). Collins et Dunne n’ont pas fait trop d’étincelles non plus, à part s’embr’houllier. Warnock, décevant jusqu’à Noël puis bien meilleur ensuite… mais avec la réserve (dispute avec Houllier). Stephen Ireland et ses slips superman, médiocre avant de disparaître en prêt, à Newcastle, apparemment. Habib Beye (remember him ?), cinq matchs seulement et quasiment autant de shocking performances, puis s’est embrouillé avec qui-vous-savez (ici) et est retourné illico dans sa cave fin octobre.

Plus Supercouillon qu'autre chose en ce moment

Plus Supercouillon qu'autre chose en ce moment

L’homme invisible : Habib Beye

Highlights

Chelsea-Aston Villa 3-3. L’arrivée surprise de Darren Bent en janvier, elle a sauvé le club de la descente. L’éclosion de quelques jeunes, surtout Albrighton, Clark et Bannan (Delfouneso également, mais irrégulier et Delph, souvent blessé).

Lowlights

La défaite 6-0 à Arsenal mi août, les multiples embrouilles et crises larvées.

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Avec un buteur, la vie est belle (merci Darren Bent). Renforcer la défense et garder Downing, et A. Young, si possible (on peut toujours rêver). Bref, faut dépenser. D. Bent doit apprendre la règle du hors-jeu, pris 67 fois en flagrant délit, de loin le pire multi-récidiviste cette saison. Oh, et Pirès, c’est officiel : il a vraiment plus le niveau (et sa « carrière américaine » a bien mal débuté, ici).

Trucs bizarres / marrants

Heskey qui rate un immanquable à un mètre du but contre Sunderland en octobre – et qui remet ça contre les Black Cats aussi en janvier. L’affaire de la beuverie Dunne / Collins en mars à un moment où le club allait très mal, 200 000 £ d’amende à eux deux (ça fait cher la pinte). Le club voulait une sanction encore plus dure mais Gérard Houllier était contre : « J’ai toujours su pardonner, ce qui est utile dans le football. » Ginola sera ravi de l’apprendre.

Le manager

N’aurait jamais dû venir, trop mauvais pour la santé. A démissionné le 1er juin. Randy Lerner (propriétaire US) est déjà in town pour lui trouver un successeur, Steve McLaren l’intéresserait fortement (ainsi qu’Owen Coyle et Roberto Martinez).

Chiffre d’affaires / masse salariale et autres stats financières

91M / 80M (50M en 2008). Perte avant impôts : 38M. Dette : 110M.

BIRMINGHAM CITY   (18è, 39 pts, relégué. – 21 / 37 / 58)

Résumé de la saison

Ratée, malgré une Coupe de la Ligue en février. Emballage final abominable, un seul point de pris sur les six derniers matchs. Relégués. Peu d’observateurs neutres les regretteront (mais on aimait bien leurs supportrices).

La Coupe de la Ligue, les supps de Birmingham aiment
La Coupe de la Ligue, les supps de Birmingham en raffolent.

Satisfactions

La défense, honorable (Foster, Carr, Dann, R. Johnson et Ridgewell). Gardner, 10 buts (du milieu), Larsson et K. Phillips, presque 38 ans, mais toujours fidèle au poste. Zigic, en deuxième partie de saison. Incluons aussi Bentley qui avait bien démarré avant de connaître des pépins physiques et tourner sur deux cylindres.

Déceptions

Nombreuses, mais Derbyshire, Jerome et A. Hleb sortent du lot (à 300 000 £ / mois, ça fait cher le prêt foireux du Barça). Beauséjour, avec vue plongeante sur le banc de touche.

L’homme invisible : Enric Vallès

Highlights

La victoire en finale de la Coupe de la Ligue contre Arsenal. Qualification pour la Ligue Europe.

Lowlights

Le jeu Route One et défensif, 37 buts seulement. Birmingham n’a enregistré que 14 « defence-splitting through balls » de toute la saison, le plus faible total de PL (et ouais, y’a même des stats pour les passes en profondeur qui trouent la défense).

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Il faut égayer tout ça, Jerome trop seul aux avant-postes. Seule équipe à ne pas avoir bénéficié de but contre son camp, et ce n’est pas dû qu’à la malchance. Oh, et les stadiers de Wembley devront désormais vérifier que les supportrices portent bien des soutiens-gorges.

Ouf, trois journées sans lui

Ouf, trois journées sans lui

Trucs bizarres / marrants

Bowyer suspendu trois matchs en janvier pour comportement violent sur Sagna. Trois journées de moins sans l’Bowyer, ça fait des vacances.

Le manager

En place depuis novembre 2007 mais pourrait sauter rapidement si le début de saison 2011-2012 est poussif.

Chiffre d’affaires / masse salariale et autres stats financières

56M / 38M. Bénéfice avant impôts : 0,1M. Dette : 16M.

 

BLACKBURN ROVERS   (15è, 43 pts. – 13 / 46 / 59)

Résumé de la saison

Saison de transition au goût fermier, le club ayant été racheté en novembre dernier par la famille Rao, propriétaire de Venky’s, des magnats indiens de la volaille (coût : 43M de £, dont 21M de dettes). Bourgoin et ses poulets de loué, c’est un embryon de poussin à côté.

Satisfactions

Hoilett, Samba, P. Jones, P. Robinson, Olsson, Pedersen, Emerton (Givet et Salgado, maybe).

Déceptions

E.H. Diouf, Santa Cruz, Dunn, Grella et J. Jones. Sans oublier notre Chimbonda national, viré le 20 janvier, recueilli par QPR. Mister Ooops a disputé trois matchs seulement avec les Hoops et a été chargé dans la charrette des rejects la semaine dernière. Un vrai conte à la Dickens.

La rose sent le poulet

La rose sent le poulet

L’homme invisible : Mauro Formica (ou Hérold « French Wonderkid » Goulon).

Highlights

La reprise du club au Jack Walker Trust qui souhaitait vendre (le club était en danger de redressement judiciaire). La belle victoire 3-1 contre Liverpool en janvier (deux buts de Benjani).

Lowlights

L’horrible série de dix matchs sans victoire en championnat de février à mai (pire série depuis 1986). Le match de FA Cup Blackburn-QPR (Mackie, QPR, jambe cassée) et le scandale El Hadji Diouf, vite exfiltré vers l’Ecosse. L’inattendu limogeage de Sam Allardyce alors que le club était 10è, Big Sam beau dindon de la farce dans l’histoire.

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Se méfier des marchands de volaille qui s’intéressent au foot.

Trucs bizarres / marrants

Les tractations surréalistes sur la venue du trio Maradona-Ronaldinho-Beckham en janvier (voir ici). Les déclarations des nouveaux propriétaires ont valu leur pesant de graines de soja, avec Anuradha Desai en tête, qui déclara en arrivant viser la « quatrième ou la cinquième place, ou mieux. » Tout en ajoutant cinq minutes plus tard qu’elle n’avait jamais vu un match de foot de sa vie. Et celle-ci, dans l’Economic Times of India du 27 octobre dernier, peu avant le rachat de Rovers :

« Le football est un phénomène global et notre groupe VH est en pleine phase de globalisation. Nous implantons actuellement nombre de centres de productions de volaille [hatcheries] partout dans le monde, et nous pensons que devenir propriétaire d’un club de foot majeur peut nous être bénéfique. Cela ne peut qu’aider à développer notre marque. »

On va produire des Givet et Chimbonda en batterie maintenant, chouette.

Le manager

Steve Kean. Je serais lui, je préparerais mes valises. S’il n’est pas viré pendant l’intersaison, ça ne tardera pas si Rovers n’est pas au moins 10è fin septembre.

Chiffre d’affaires / masse salariale et autres stats financières

56M / 47M. Perte avant impôts : 2M. Dette : 21M.

Kevin Quigagne.