Archive for juillet, 2015

La saison 2014-2015 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par l’équipe Teenage Kicks :

  • Camille Garnier (Hull, QPR, Stoke)
  • Chris Garnier (Newcastle, Southampton, WBA)
  • Didier Féco (Everton, Man City, Swansea, Tottenham)
  • Kevin Quigagne (Aston Villa, Burnley, Liverpool, Sunderland)
  • Matthew Dymore (Crystal Palace, Leicester, Man United, West Ham)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Chelsea)
Et en bonus tout en bas : notre traditionnel message de fin de saison TK.

Les bilans précédents :

Aston Villa, Burnley
Arsenal, Chelsea, Crystal Palace
Everton
Hull, Leicester
Liverpool
Man City, Man United
Newcastle, QPR, Stoke
Sunderland, Swansea

Southampton (7è, 60 points, G-A + 21 / 54 buts pour / 33 contre)

Résumé de la saison

Après s’être fait littéralement piller près de la moitié de son équipe titulaire (dans l’ordre des postes : Lovren, Shaw, Chambers, Lallana, Lambert et l’entraîneur Pochettino) sans oublier ce bon vieux Billy Sharp, on prédisait la galère à Southampton. Comme n’est pas Nostradamus ou Paul le Poulpe qui veut, bah on s’est royalement planté. Squattant le podium à 14 reprises avec la deuxième meilleure défense de Premier League, les Saints (who go marchin’ in) ont prouvé qu’avec un entraîneur intelligent et un recrutement choisi pour chaque joueur perdu (coucou le syndrome Bale ou Suarez), on peut faire une saison tout à fait honorable. Certes, les jeunes ont moins eu pignon sur rue (ou sur pelouse, en l’occurrence) mais cela a contribué à la mise en place d’une équipe plus mature et capable de surprendre en championnat. Des éléments essentiels pour la saison prochaine, avec la qualif’ en Ligue Europa.

Satisfactions / À la hauteur / N’ont pas à rougir

– Les latéraux. Nouvel appelé chez les Three Lions, Nathaniel Clyne fait rêver toute l’Angleterre. Le latéral droit est comme un poisson dans l’eau sur son couloir droit. Manchester United aimerait d’ailleurs l’attirer dans ses filets. Tacleur fou et souvent juste, il s’est en plus trouvé un potentiel offensif (3 buts, notamment face à Liverpool en PL et Arsenal en League Cup). De l’autre côté, Ryan Bertrand a prouvé qu’il était plus que la simple doublure aperçue à Chelsea, avec un pied gauche plein de qualités.

– José Fonte. Pas nommé « Joueur de la saison » par les fans pour rien, Captain José est le roc de la défense des Saints. Au club depuis 5 ans désormais, il y a franchi de nombreux paliers, notamment l’ultime avec la reconnaissance internationale. Et en plus c’est un joueur très propre, il n’a pris que 8 cartons jaunes cette saison.

– Graziano Pellè. On pouvait être sceptique en voyant ce grand dadet venir du Feyenoord. Billevesées ! Il a marché sur l’eau en début de saison, plantant pion sur pion, avant de se calmer (il n’a pas marqué en 2015 avant le mois d’avril) mais il est resté un point d’appui très efficace, marquant notamment « un but de classe mondiale », dixit Harry Redknapp, contre QPR (ici, et pardonnez la qualité pourrie et la musique affreuse).

– Sadio Mané. On l’a dit, Pellè a servi de point d’appui, surtout pour les courses à travers la défense de Sadio Fucking Mané. Sorti du chapeau par Koeman au Red Bull Salzbourg, seul les connaisseurs, les supporters de Metz et les écumeurs de FM avaient une idée des qualités du bonhomme : vitesse, abnégation, vitesse, qualité de dribbles ou de passes, vitesse. Pour vous donner une idée de sa rapidité, le Sénégalais a battu le record de Robbie Fowler en inscrivant un triplé en 2 minutes et 56 secondes (le chrono du Scouser était de 4 min 33s) face à Aston Villa. Voilà.

– Fraser Forster. La saison dernière, Artur Boruc gardait les bois de Soton et n’avait pas fait l’unanimité. Cette saison, il faudra bien chercher pour trouver quelqu’un qui balance du mal de Fraser Forster. L’exilé du Celtic Glasgow, formé à Newcastle (j’dis ça, j’dis rien), a fait un come-back fracassant en Premier League et le peu de buts encaissés (33) est en grande partie grâce à ses prestations. Seul problème, la blessure sérieuse survenue fin mars qui l’a éloigné des terrains pour le reste de la saison et probablement pour le début de la prochaine.

– Morgan Schneiderlin. À chaque bilan TK, on a l’impression de remettre les mêmes superlatifs le concernant mais en quoi est-ce notre faute ?

– Dusan Tadic et Shane Long. Le meneur serbe, s’il n’a pas fait une saison exceptionnelle, a réussi à compenser le départ de Lallana et a apporté du pep’s à l’attaque des Saints. Quant à l’attaquant irlandais au visage de poupon, il n’a pas des stats fantastiques (5 buts, 5 passes dé, une certaine idée du double-double) mais il a beaucoup apporté sur le front de l’attaque (et a planté ce but fantastique contre Aston Villa, à 3’47 »).

– Victor Wanyama. L’ex-colosse du Celtic en avait imposé la saison dernière au milieu de terrain. Cette fois, il a encore plus impressionné par sa solidité et sa complémentarité avec Schneiderlin en coupant de nombreuses offensives.


Wanyamandale.

On peut aussi citer Steven Davis ou James Ward-Prowse, qui ont également effectué de très bonnes performances. Mais ça on le savait déjà lors du dernier bilan.

Déceptions / Pas à la hauteur

– Florin Gardos. Le défenseur roumain est la seule fausse note du recrutement de Soton cette année. Jamais dans le bon coup, il a en plus pâti des performances de ses pairs. A peu de chance de rester.

– Emmanuel Mayuka. Recruté et présenté comme la hype zambienne après la victoire finale lors de la CAN, c’est peu dire que l’attaquant est une déception. Il n’a jamais réussi à s’imposer malgré le départ de Lambert et s’est en plus blessé lors de la dernière coupe d’Afrique. Lui aussi risque de quitter le club.

Objectif(s)

Garder le même effectif. Les Saints y arriveront peut-être plus lors de ce mercato, avec la qualification en Ligue Europa et le paquet de thunes de droits télévisuels qui les attend lors de la prochaine saison. Avec cette dynamique, faire un bon parcours européen et continuer à emmerder les plus gros clubs à l’échelle locale est un bon objectif. Sans oublier de faire jouer les jeunes, évidemment.

L’homme invisible

Top ! Je suis présenté comme un espoir du football algérien depuis plusieurs saisons, sans vraiment convaincre lors de mon passage à l’Inter Milan. J’ai rejoint le Saint Mary’s Stadium en août pour me faire virer le 1er septembre car je n’étais « pas à la hauteur du niveau d’engagement attendu de la part des joueurs de Southampton » dixit le club. Je suis ? Je suis ? Saphir Taïder ! Bonne réponse !

Highlights

– Au vu de la saison, on serait tenté de dire qu’il n’y a eu que des bons moments ! Soulignons tout de même la bonne série de la 3e à la 12e journée, qui a vu les Saints truster la 3e et 2e place du podium. Un petit exploit qu’ils ont réitéré de la 17e à la 22e journée.

– Les grosses victoires à domicile, comme le 6-1 contre Aston Villa qui a vu un Mané du feu de Dieu, ou encore le 4-0 contre Newcastle (ouch) ou le 8-0 contre Sunderland (double ouch).

– Les bonnes performances face aux gros à partir de la 2e moitié de saison : une victoire à Old Trafford, deux nuls contre Chelsea, victoires contre Arsenal (2-0) ou Everton (3-0).

Lowlights

– Les parcours en Cup. Soton s’est fait sortir dès le 4e tour à domicile contre Crystal Palace. Et que dire de l’élimination en League Cup face à Sheffield United (pensionnaire de D3) après avoir éliminé Stoke et surtout Arsenal chez eux. LA grosse déception de la saison.

– La fin du championnat, où sur les 8 dernières journées, les Saints n’ont gagné que 2 fois, ce qui les a fait passer de la 5e à la 7e place. Et l’obligation de jouer les barrages pour la Ligue Europa.

Le Manager

Aaaah Ronald Koeman ! Il est bien loin le temps où l’entraîneur de Valence se mettait tout le monde à dos et se faisait virer comme un malpropre. Le gus est arrivé dans une équipe où la moitié de l’effectif foutait le camp et a malgré tout réussi à faire une meilleure saison !  En plus, Koeman déborde d’humour, comme lorsqu’il poste cette photo sur Twitter avec la mention « prêt pour l’entraînement ! ». Le web se moque naturellement de cette image où personne n’est là, comme un symbole de cette intersaison pleine d’incertitudes. D’autres jokes suivent mais les faits parlent pour le Batave : les recrues se sont parfaitement adaptées et Southampton est une équipe agréable à voir jouer avec une défense bien étanche. Ce qu’on demande à un manager en somme.

Le fameux trait de génie

Le fameux trait de génie

Photo(s) / Tweet(s) de la saison

"Le manager de Southampton Ronald Koeman pose pour la photo avec l'équipe"

Les rosbifs sont taquins : "Le manager de Southampton Ronald Koeman pose pour une photo avec l'équipe"

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Les robsifs sont taquins bis : "Ronald Koeman parle à ses remplaçants imaginaires"

*Sifflote l'air de rien*

*Sifflote l'air de rien*

Tottenham (5è, 64 points, G-A +5/58 buts pour/53 contre)

Résumé de la saison

Le Tottenham version 2014/2015 était un Tottenham plein d’ambitions. Certes, comme toutes les saisons depuis dix ans et il faut le reconnaître, ils ont su s’installer dans le haut du classement. Certes, en dépensant des sommes astronomiques, ce qui mène, à chaque fois, à un embouteillage au milieu du terrain ou en défense. Or, cette fois, Levy et le board avaient eu la bonne idée de confier les manettes du club à un manager qui a prouvé des choses dans son club précédent, à savoir Mauricio Pochettino. Alors, verdict ?

On peut dire qu’il y a eu deux phases dans la saison des Spurs. La première va de la 1ère à la 16è journée. Tottenham est alors l’exemple-type de l’irrégularité, alternant les victoires, les défaites et les matchs nuls, au point de se classer 11e au soir de la 16e journée. Pochettino est alors raillé, lui qui s’est compromis en faisant le choix de l’argent via Tottenham, voit son club précédent jouer une qualification en Champions League. Je précise, pour nos lecteurs fans des Spurs, que ceci n’est pas un avis personnel, mais une lecture des réactions de la saison sur nos merveilleux réseaux sociaux.

La deuxième phase, et puisque l’on est logique, va de la 17e à la 38e journée. Tottenham semble alors trouver son rythme de croisière et remonte au classement. Jugez-en plutôt, lors de la première « phase », les copains de Lloris tournaient à une moyenne de 1,31 point par match. Lors de la seconde phase, la moyenne grimpe à 2,09 points par match. La différence est notable non ? Pochettino semble alors avoir pris la mesure de son effectif et commence à imposer sa patte. Au final, Tottenham se classe 5e, à 6 petits points de Manchester United et de la Ligue des Champions. Prometteur, même si les Spurs nous ont habitués à ne jamais confirmer.

Présent en barrage de la Ligue Europa, Tottenham évite aisément le piège de l’AEL Limassol (5-1 en cumulé), pour se retrouver dans un groupe composé du Besiktas Istanbul, de l’Asteras Tripolis et du Partizan Belgrade. C’est finalement la deuxième place qui les attend, derrière les Turcs, mais devant une opposition soit trop faible, soit trop inexpérimenté. Arrive alors la Fiorentina et ses ambitions européennes. Le match aller se déroule à White Hart Lane et Soldado est persuadé d’avoir fait le plus dur en ouvrant la marque après six minutes de jeu. Sauf que Basanta égalise 10 minutes avant la mi-temps et que le score n’évoluera plus. Voilà nos Spurs en mauvaise posture et le déplacement à l’Artemio Franchi va confirmer cette situation. Mario Gomez et Mohamed Salah se chargeront alors d’enterrer définitivement le rêve européen de Tottenham, fin de l’aventure.

En Coupe de la Ligue, après s’être débarrassé de Nottingham Forest (3-1), puis de Brighton (2-0), Tottenham étrille Newcastle (4-0) et se retrouve en demi-finale. Face à eux, Sheffield United et avec eux l’avantage d’évoluer à domicile. Précisons tout de même que les Spurs ont joué tous leurs matchs à domicile. Il faut attendre la 74e minute et un penalty d’Andros Townsend pour voir Tottenham prendre l’avantage. Chelsea se profile, et pour la première fois dans la compétition un statut d’outsiders. Sauf que Chelsea est trop fort et s’impose 2-0 grâce à Terry et un but contre son camp de Kyle Walker.

En Coupe d’Angleterre, le parcours démarre par un déplacement à Burnley. Les hommes de Pochettino y concèdent le nul (1-1), mais finissent par l’emporter lors du match d’appui (4-2) à WHL. Le quatrième tour rime avec fin de parcours, puisque Tottenham est éliminé, à domicile, par Leicester City (2-1).

Satisfactions

Comment ne pas parler de la révélation Harry Kane ? Si les puristes le connaissaient de nom, ils ne devaient pas être beaucoup à avoir parié sur une éclosion aussi magistrale cette saison. 34 apparitions, dont 26 titularisations et 21 buts, avec à la clé un titre de Meilleur Jeune du championnat. Ses performances ont bien entendu attiré l’œil du sélectionneur national, et fin mars il faisait ses débuts face à la Lituanie. Il y marquera par là même occasion son premier but, à peine une minute après son entrée. Le plus dur va désormais commencer, c’est-à-dire confirmer cette belle saison.

Harry Kane aime tellement les cages qu’il dépanne parfois en gardien.

On attendait sa confirmation et elle est venue, Christian Eriksen ne sera donc pas qu’un espoir du championnat hollandais. Ultra-talentueux, le milieu offensif danois, de seulement 23 ans, aura éclaboussé de sa classe les pelouses anglaises. Auteur de 10 réalisations en 38 matchs, c’est d’ailleurs le seul joueur des Spurs à avoir participé à tous les matchs de championnat, il attise déjà les convoitises de certains « grands » d’Europe, en particulier Manchester United et le Paris Saint-Germain. Cela ne l’a pas empêché de repousser, officieusement, les avances du PSG, il y a trois mois de cela.

Hugo Lloris divise. Hugo Lloris est un habitué du regard dans le vide après avoir été cherché le ballon dans ses filets. 53 fois cette saison, ce qui est beaucoup on ne va pas se mentir. Punaise, ça part mal pour un « top » joueur… Sauf que sans Lloris et avec un gardien style Gomes, Tottenham aurait sans doute encaissé bien plus de buts. Lloris, c’est un gardien qui a su s’adapter au championnat anglais, là où son illustre aîné national, je parle bien entendu de Fabien Barthez et pas de Pegguy Arphexad, avait échoué. Alors fatalement, pour suivre les traces de Fabulous Fab, Lloris pourrait finir par rejoindre Manchester United. Cela serait possible avec le départ probable de David De Gea au Real Madrid.

Les déceptions

Avis purement personnel, mais avec lui on frôle l’acharnement thérapeutique. Emmanuel Adebayor est toujours là, est toujours surpayé, a toujours avec lui des affaires de vaudou et surtout ne sert pas à grand-chose. On parle d’un mec qui n’a été réellement performant que deux saisons durant sa carrière, qui n’a pas hésité à chambrer les fans d’Arsenal, puis à rejoindre Tottenham. Ce n’est pas le premier, dans un sens comme dans l’autre, mais ça pose le bonhomme. Auteur de 2 buts en 13 apparitions cette saison, le Togolais pourrait quitter le club. Tottenham aimerait le proposer à Aston Villa (avec de l’argent faut pas déconner) pour attirer Christian Benteke.

Oui madame, Adebayor est toujours en Premier League.

Déception toute personnelle, encore une fois me direz-vous, avec le cas Vlad Chiriches. Lors de son arrivée et dans une preview de la Premier League pour Teenage Kicks, je voyais en lui le futur taulier de la défense des Spurs, impressionné que j’étais par l’assurance et la maturité qu’il dégageait avec le Steaua. Sauf que le championnat anglais n’est pas le championnat roumain et que Vlad a bien empalé sa carrière. Avec 8 apparitions cette saison, son temps de jeu a été divisé par deux et l’on voit mal comment il pourrait remonter. Alors, devrait-il peut-être donner suite à l’intérêt du FC Bâle.

Jamais deux sans trois, nouveau jugement purement personnel. Au bout d’un moment je me dis que c’est peut-être ce que l’on me demande. Bref, je veux parler d’Andros Townsend. Je l’avais vu pour la première fois lors d’un match de Leeds contre Arsenal. C’était d’ailleurs le match du retour de Thierry Henry avec les Gunners et Townsend avait fait un très beau match. L’an dernier, je prévoyais son explosion et il ne m’avait pas fait mentir. Enfin un ! Sauf qu’il n’a pas réussi à continuer sur sa lancée cette année. La presse anglaise indique qu’un départ est proche, que ce soit à Sunderland ou à Aston Villa, mais l’intéressé souhaite rester à Londres et s’y imposer. On lui souhaite.

Townsend, une autre vision de la compote.

Objectifs

Continuer la marche en avant opérée par Pochettino et aller chercher la qualification en Ligue des Champions. On peut espérer pour eux un joli parcours en Europa League et dans les coupes nationales.

Au niveau de l’effectif, il s’agira de garder les satisfactions, à savoir Kane, Rose, Eriksen, Chadli ou Mason. Au rayon des départs, on a déjà pu voir le départ de Paulinho (Chine, 10M £) et d’autres devraient suivre le mouvement. On pense à Soldado (Galatasaray), Capoue (Watford), Townsend (Sunderland), Adebayor (Aston Villa) ou Chiriches (FC Bâle).

Enfin, on a déjà assisté à la signature de Kieran Trippier, grand espoir britannique au poste de latéral droit.

L’homme invisible

Il est jeune, il est français, il a l’accent chantant du sud de la France, il est fils d’un ancien gardien de but et entraîneur, il s’agit de… Benjamin Stambouli ! Capitaine de Montpellier, Benjamin préfère rentrer dans le bouchon de Tottenham plutôt qu’une place de titulaire à Marseille. Résultat, ce joueur aux portes de l’équipe de France est désormais porté disparu autant sur les terrains que dans l’esprit de Didier Deschamps. Bien joué Benjamin !

Le regard de Pochettino était loin d’être rassurant.

Highlights

La seconde partie du championnat, qui a vu Tottenham quitté le ventre mou pour s’installer dans le haut du classement. Il n’aura donc pas manqué grand-chose aux Spurs pour aller chercher une quatrième place.

On notera également le beau parcours en Coupe de la Ligue.

Lowlights

La première partie du championnat disputé à un rythme de sprinteur dans l’Alpe d’Huez.

Phénomène inquiétant, l’incapacité à être performant face aux grosses écuries. Défaites à domicile contre Liverpool (3-0) et Manchester City (1-0), matchs nuls à l’extérieur contre Arsenal (1-1) et à domicile contre Manchester United (0-0), défaites à l’extérieur contre Manchester City (4-1),  Chelsea (3-0), Liverpool (3-2) et Manchester United (3-0). Les deux seules victoires interviennent à domicile contre Chelsea (5-3) et Arsenal (2-1). Ce qui fait un bilan de 2 victoires, 2 matchs nuls et 6 défaites, avec 10 buts marqués pour 22 buts encaissés.

Le manager

Arrivé l’été dernier auréolé d’une belle réputation, acquise avec Southampton, Mauricio Pochettino s’est attaché à donner un style à Tottenham. L’Argentin à des principes et ne compte pas y déroger. Alors de suite, faut préciser qu’on est dans l’anti Tony Pulis le plus complet. Avec Pochettino, on ne balance pas de longs ballons vers l’avant et on ne mise pas tout sur le physique. L’émergence, ou la confirmation, de garçons comme Harry Kane, Ryan Mason ou Nabil Bentaleb en est la preuve.

Avec lui Tottenham peut voir loin et rêver à un destin sympathique. Tout dépendra pourtant de l’activité sur les marchés de son propriétaire Daniel Levy. Si Pochettino garde la main sur la signature des joueurs et ne se retrouve pas avec 8 mecs pour un poste, alors les Spurs pourront avancer sereinement.

Un homme qui a la grinta argentine, mais qui sait aussi faire des câlins.

Photo(s) / Vine(s) de la saison

(Zut, mon doigt a glissé…)

West Bromwich Albion (13è, 44 points, G-A – 13 / 38 buts pour / 51 contre)

Résumé de la saison

Pas très passionnante. Certes, il y a bien eu un moment où l’on s’est dit que ça allait être compliqué pour Alan Irvine et ses troupes, 17è à la mi-saison. Mais le remplacement de ce dernier pour le pompier de service de la Premier League, j’ai nommé Tony Pulis, a très vite calmé les supporters. Au cours des 18 matches sous sa direction, les Baggies ont rendu une clean sheet à 10 reprises, plus que n’importe quelle autre équipe de PL. WBA a donc passé ses 5 derniers mois de compétition au chaud dans le ventre mou du classement. Mais bon, une saison sans course à la relégation (à l’inverse de l’année dernière) et sans frémissement européen (à l’instar de… bah de toutes les saisons en fait…), on peut appeler ça une saison chiante.

Satisfactions / À la hauteur

– Saido Berahino. Le nouvel appelé chez les Three Lions a fait le boulot en attaque en marquant 14 fois. Si l’Anglo-Burundais, au sacré parcours avant d’intégrer l’Academy de WBA en 2004, possède une vitesse très utile, il dispose d’autres atouts. Son pourcentage de passes réussies (83 %) est assez impressionnant pour une équipe qui ne brille pas par la possession, ce qui témoigne de sa capacité à créer des occasions pour ses coéquipiers. Comme il est jeune et prometteur, on lui pardonnera sa virée nocturne en octobre où il fut contrôlé à 175 km/h complètement éméché.

– Joleon Lescott. On avait presque oublié ses qualités lors de sa dernière saison à Manchester City. Arrivé libre du côté du Hawthorns, il s’est parfaitement imposé en charnière centrale et a pu y apporter une touche de classe. Il a en plus migré sur le côté gauche lorsque l’équipe avait besoin de lui. Une complémentarité bienvenue.

« Sans les maaains »

« Sans les maaains »

– Darren Fletcher. Lui aussi n’a pas coûté un kopeck et c’est inconcevable. Manchester United l’a lâché début février après trois saisons marquées par les blessures (et une sorte de diarrhée chronique, assez emmerdante…), le Scot a pu montrer qu’il en avait encore sous le capot. Le taulier qu’il manquait à l’équipe dans l’entrejeu.

– Outre ces trois hommes forts, saluons les performances de Craig Gardner au milieu de terrain ou des indéboulonnables James Morrison et Chris Brunt. Au club depuis 2007, les deux joueurs sont sobres mais toujours précieux. Ben Foster, lui, ne s’est pas fait remarquer cette saison. Ce qui est synonyme d’absence de boulettes.

Déceptions / Pas à la hauteur

– L’attaque. 38 buts marqués, soit un pion par match, c’est bien peu. Et encore sans les buts de Berahino, les statistiques plongent. On peut donc pointer du doigt le duo offensif Victor Anichebe-Ideye Brown. Les deux Nigérians, sur qui WBA a misé quelques pépètes (6M £ pour le premier, 10M £ pour le second), n’ont marqué que 7 buts à eux deux en 39 apparitions conjuguées.

Regarde pas mon doigt, regarde là-bas j'te dis !

Regarde pas mon doigt, regarde là-bas j'te dis !

– Cristian Gamboa. Fort du bon parcours du Costa Rica à la Coupe du monde, le club anglais a pensé faire une excellente affaire. Las, il n’a jamais prouvé ses qualités et l’arrivée de Tony Pulis l’a cloué sur le banc. Le défenseur a d’ailleurs estimé que le manager ne l’aimait pas car il était « trop petit », déclarant que le genre de Pulis se trouve plus dans les 2 mètres. Si la supposition est probablement vraie, ce n’est sûrement pas la seule raison…

– Stéphane Sessègnon. Il est loin le temps où le Béninois cassait des reins à tous les défenseurs de Ligue 1. Capable de quelques fulgurances, il reste bien trop irrégulier. Disposant malgré tout d’une petite cote d’amour chez les supps Baggies, son image s’est détériorée lorsqu’il s’est embrouillé avec Tony Pulis pour une mise à l’écart contre Newcastle (36è journée). Fâché, le joueur a pris un taxi pour retourner dans les Midlands, à 300 km de là… Encore une course que le club n’a pas apprécié.

Objectif(s)

Well, pour WBA l’objectif est avant tout de garder un entraîneur sur toute une saison. Si Pulis ne fait pas un épisode à la Crystal Palace, ça devrait le faire. Par contre, il va falloir penser à changer la cellule de recrutement, les nouveaux arrivants étant de sacré flops depuis deux ans. Repartir sur de bonnes bases avec les seules réussites du mercato (Lescott et Fletcher) et compenser les départs (Chris Baird, Jason Davidson et Youssouf Mulumbu vont quitter le club, Wisdom va retourner à Liverpool).

Les hommes invisibles

On vous l’a dit, la cellule de recrutement n’a pas eu beaucoup de nez récemment. La preuve avec ce trio d’Invisible Men : Giorgios Samaras, Silvestre Varela et Sebastian Blanco. Si vous ne saviez même pas qu’ils jouaient à West Brom, c’est normal. 15 apparitions à eux trois, et encore avant le mercato d’hiver, où ils ont tous fini par faire leurs valises. Une vraie déception, surtout pour Samaras qui avait montré sa générosité et son altruisme lors de ses années au Celtic.

Highlights

– Les quelques victoires de prestige lors de la saison à Tottenham (1-0), à Old Trafford (1-0) et surtout contre Chelsea (3-0). Histoire de montrer qu’ils sont quand même là.

– La victoire en Cup face à West Ham (4-0) en 8è de finale, qui a laissé espérer aux fans des frémissements dans une saison autrement bien morne.

Lowlights

– La défaite contre Aston Villa au tour suivant, qui a mis fin à tous les espoirs.

– La mauvaise passe de novembre à début janvier, qui aboutit au remplacement d’Alan Irvine, lorsque les Baggies n’ont gagné qu’une seule fois en dix rencontres.

– Les bonnes raclées à domicile (0-3 contre Tottenham et surtout 1-4 face à QPR).

Le manager

C’est bon Alan, tu peux garder l’écharpe.

C’est bon Alan, tu peux garder l’écharpe.

C’était le first job en Premier League pour Alan Irvine, plus habitué aux divisions inférieures (il avait coaché Preston et Sheffield Wednesday). Manifestement, la marche était trop haute pour lui. Avec seulement 4 victoires en 19 matches, les propriétaires le licencièrent, avec ces mots doux : « Alan a impressionné tout le monde avec sa manière, son dévouement et sa diligence, mais il sait que les résultats n’ont tout simplement pas été assez bon ». Il est brave quoi.

Il fut donc remplacé par un des hommes qui porte le mieux la casquette (et je ne parle pas d’Elie Baup) : Tony Pulis. Sacré manager de l’année en 2014, le Gallois commence à être considéré pour ce qu’il est, un entraîneur top niveau. Un style de jeu pas toujours beau à voir mais l’efficacité prime et c’est ce que demande un club de milieu de tableau. Avec 13 entraîneurs utilisés en 13 ans, le propriétaire Jeremy Peace sait ce qu’il lui reste à faire.

Photo(s) de la saison


Qu’est-ce qu’on ferait pas pour une victoire dans un derby contre Aston Villa…

West Ham (12è, 47 points, G-A – 3 / 44 buts pour / 47 contre)

Résumé de la saison

« Nous avons une super équipe, et je peux vous dire que nous n’allons pas abandonner maintenant que nous sommes sur le podium. Nous avons un gros effectif et nous pouvons aller jusqu’au bout. Avec l’équipe et le manager, la façon dont il entraîne tout le monde, c’est fantastique. Il n’y a pas de limite. » Après la victoire contre Swansea, le 7 décembre, qui mène West Ham à la troisième place, Andy Carroll est sur son petit nuage. Son ambition est à la hauteur de son prix d’achat. En grande forme depuis le début de la saison, West Ham coule des jours heureux et ne se laisse pas impressionner par les gros (victoires contre Manchester City et Liverpool). L’Avent est la période de l’espoir.

Mais, au moment d’ouvrir les cadeaux, la pilule est dure à avaler. Chelsea puis Arsenal écrasent leurs rêves d’outsider. L’équipe ne s’en remettra pas.

Au cours de la phase retour, West Ham ne gagne que trois matchs et termine la saison à la douzième place, leur pire classement depuis la quatrième journée.

Forte d’un très bon bilan à domicile, l’équipe a surtout péché à l’extérieur, ne ramenant que trois victoires de ses déplacements. Les joueurs ont également connu des sautes de concentration dans le temps additionnel, fatales à leurs ambitions : sept points d’égarés à cause de buts tardifs, dont deux fois contre leurs amis de Tottenham (Eric Dier à la 90+3’, 0-1, première journée ; Harry Kane à la 90+6’, 2-2, 26è journée). Enfin, l’équipe a connu la malchance des blessures (17 signalées pour le seul mois de janvier).

Au final, une saison plutôt bonne pour les supporters, qui ont mis un peu d’étoiles dans leurs yeux à la fin 2014 et qui savaient leur club maintenu en PL (ou quasi) deux mois avant la fin du championnat. Pour les joueurs, sans doute des regrets d’avoir côtoyé le haut du panier avant de retourner à l’anonymat du ventre mou.

Satisfactions / à la hauteur

Diafra Sakho, meilleur buteur du club pour sa première saison (arrivé de Metz le 15 août) avec 10 buts en championnat. Il a, comme ses coéquipiers, baissé de pied en 2015 puisqu’il n’a planté que trois fois cette année. Lui aussi a terminé la saison blessé.

En défense, à droite, Carl Jenkinson a fait une excellente saison. En provenance d’Arsenal (prêt), l’Anglais s’est très vite intégré dans le dispositif londonien jusqu’à y devenir indispensable. Un journaliste lui a répété l’espoir de titre de Carroll. « Oh ! Au moins, il est optimiste. Mais nous visons d’abord l’Europe. » Il connaît ça, à Arsenal.

En défense, à gauche, Aaron Cresswell a fait une non moins excellente saison, récompensée par deux Awards de meilleur joueur du club, décernés par les supporters et par les joueurs. Pour sa première année au haut niveau (il a joué trois saisons en D3 puis trois autres en D2), il a marqué deux buts et distribué quatre passes décisives, en plus de rendre une grosse copie défensive. Pour un peu plus de 5M €, ça valait le coup. Il vient de prolonger son contrat de cinq ans.

Première année également pour Cheikhou Kouyaté, le milieu de terrain qu’Allardyce a déjà comparé à Patrick Vieira (d’après notre décompte, c’est le 519è joueur comparé à Patrick Vieira). Le Sénégalais a planté des buts et, à côté d’Alexander Song, a maîtrisé le milieu de terrain.

Stewart Downing, 6 buts, 8 passes décisives. L’homme à tout faire a encore bien tout fait. De même qu’Adrian, qui n’a pas laissé passer grand-chose dans ses filets.

Déceptions / pas à la hauteur

Quatrième saison au club pour Kevin Nolan, et sa moins bonne. Toujours très utilisé par Allardyce, l’Anglais n’a marqué qu’un but et a peu pesé sur le jeu offensif de son équipe. A tout juste 33 ans, il s’est même fait remonter les bretelles par les supporters. Auraient-ils la mémoire courte ? Se souviennent-ils de ses trois précédentes saisons, toutes très bonnes ?

Tout juste sorti d’une excellente Coupe du Monde, Enner Valencia signe à West Ham pour 12M £. Malheureusement, il n’a jamais confirmé son statut, laissant sa vitesse et sa mobilité au vestiaire.

Objectif(s)

Avec Dimitri Payet aux côtés de Morgan Amalfitano, le club vise désormais une qualification en Ligue des Champions. Non ?

Bon, se qualifier pour la phase de groupe de l’Europa League serait déjà une belle performance. West Ham joue le premier tour de qualification à la faveur de l’équipe la plus fair-play de son championnat. Ce sera contre le FC Lusitans (Andorre), le 2 puis le 9 juillet. Ensuite, ils pourraient rencontrer une équipe maltaise ou arménienne au deuxième tour. Un parcours du combattant pour un résultat un peu ingrat.

L’homme invisible

Ci-devant Andy Carroll, l’homme le plus ambitieux d’Angleterre, feu l’homme le plus cher d’Albion. Seulement 12 matchs pour la plus belle crinière du Royaume-Uni, pour cinq buts et autant de blessures. Dont la première, courant juillet, qui lui pourrit sa préparation. On ne le reverra que quatre mois plus tard. Tu redeviendras efficace devant le but, Andy ? Allez, Andy, quoi, oh, dis-moi oui !


A son corps défendant, Andy a pas mal bullé ces dernières saisons.

Highlights

Le 18 février 2015, Nenê signe pour West Ham jusqu’à la fin de la saison, avec une option pour 2015/2016. Il doit aider le club à reprendre du poil de la bête, à se rebiffer, à retrouver de l’allant. Le Brésilien, fort de son expérience et de sa longévité, peut être l’élément moteur de cette fin d’année.

Lowlights

Le 29 mai 2015, Nenê quitte West Ham.

Le manager

Sam Allardyce était en place depuis quatre ans et, malgré la remontée du club en 2012, n’a pas fait exulter les foules. Il a pourtant stabilisé le club et l’a rendu apte à jouer un petit rôle dans l’élite. Mais son style de jeu à base de longs ballons aériens a fortement agacé, et Mourinho ne l’a pas épargné (le décrivant même l’an dernier comme le manager d’une équipe du 19è siècle). Il part probablement en paix avec lui-même.

Slaven Bilic le remplace à la tête des Hammers. Le meilleur ami de Laurent Blanc n’a toujours pas (à l’heure où j’écris ce bilan) d’adjoints, mais on parie qu’il parviendra à faire quelque chose de ce joli effectif.

Photo(s) / Vine(s) de la saison

20.000 £ pour West Ham et Everton, suite à la rixe du 22 novembre 2014. Celle qui avait suivi un tacle assez laid de James McCarthy sur Morgan Amalfitano. Plusieurs joueurs s’en étaient mêlés. Hop, sanction exemplaire de la toujours très prompte FA.

Sinon, ce n’est ni une photo, ni un Vine, mais on vous invite à aller lire la jolie lettre d’au revoir de Carlton Cole, 293 apparitions pour les Hammers.

Et voilà, that’s all folks pour notre cinquième saison sur la Toile.

Cette année pour nos vacances, pas de galères à Bolton sur les traces de Tyrone Mears ou de mauvais plans dans les fast-foods de Barnsley à la recherche de Mido, ou à Doncaster avec Louis Tomlinson. Non : on va essayer de retrouver Ali Dia, on nous l’a signalé traînant à Southampton, là où il fit jadis vibrer les foules. TK reviendra quand on aura retrouvé ce bon Ali. Bonnes vacances à tous et toutes.