Archive for mai, 2015

La saison 2014-2015 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par l’équipe Teenage Kicks :

  • Camille Garnier (Hull, QPR, Stoke)
  • Chris Garnier (Newcastle, Southampton, WBA)
  • Didier Féco (Everton, Man City, Swansea, Tottenham)
  • Kevin Quigagne (Aston Villa, Burnley, Liverpool, Sunderland)
  • Matthew Dymore (Crystal Palace, Leicester, Man United, West Ham)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Chelsea)

Voir le classement final.

Arsenal (3è, 75 points, G-A +35 / 71 buts pour / 36 contre)

On a décidé de zapper Arsenal cette saison vu que c’est la même chose tous les ans donc reportez-vous au bilan TK 2013-14 sur les Gunners et à ceux des années précédentes. Merci de votre compréhension.

Nan, on déconne, y’en aura bien un mais va falloir patienter quelques jours que notre rédacteur boucle son reportage sur place autour de l’Emirates et nous revienne sain et sauf ; il nous a texté en catastrophe comme quoi il est pris en otage dans un pub depuis 2 jours (mais en gros, ça sera Groundhoung Day, le Jour de la marmotte, l’éternel recommencement quoi).

Aston Villa (17è, 38 points, G-A -26 / 31 buts pour  / 57 contre)

Résumé de la saison

Médiocre jusqu’à l’arrivée de Tim Sherwood à la mi février en remplacement du terne Paul Lambert qui remplaçait lui-même l’hyper tristos Alex McLeish. L’ex milieu du Blackburn champion d’Angleterre 1995 a sauvé des Villans qui fonçaient tout droit vers la D2 (seulement 12 buts PL marqués au 15 février !).

Satisfactions / A la hauteur / N’ont pas à rougir

Evacuons la principale satisfaction avant la distrib’ de bons points : depuis que Villa rame grave on ne voit plus guère traîner dans les travées leur Premier ministre de supp David Cameron. D’ailleurs, sait plus trop qui il supporte le Dave…

– le gardien Brad Guzan rend une bonne copie malgré quelques bévues en fin d’exercice (festival boulettes contre Man City il y a un mois), cagades qui ont d’ailleurs poussé Sherwood à aligner le vétéran Shay Given sur la fin. L’Irlandais de 39 ans, qui a disputé tous les matchs de FA Cup cette saison, a superbement remplacé l’Américain (malheureusement incertain pour la finale de FA Cup samedi, pubalgie).

– Ron Vlaar, surtout en phase aller (mini portrait) malgré une saison encore ternie par les blessures.

– le latéral droit Alan Hutton, surtout en phase aller également, ainsi que les internationaux irlandais et danois Ciaran Clark et Jores Okore en défense centrale.

– notre Aly Cissokho national. Le latéral gauche s’est remis en selle après sa pige ratée à Liverpool mais une pubalgie contractée mi février lui a malheureusement fait rater la fin du film.


F. Delph souhaite un bon voyage aux USA à Frank Lampard.

– le milieu offensif Fabian Delph, 25 ans, élu Joueur de la saison à Villa pour la deuxième année consécutive. Les deux mois d’interruption en octobre-décembre pour épaule démise l’ont freiné dans son élan mais Delph, nommé capitaine par Sherwood en lieu et place de Ron Vlaar (trop souvent indisponible), a changé de dimension cette saison. International anglais depuis octobre dernier.

– le prometteur Jack Grealish, ailier/milieu offensif de 19 ans formé au club où il est licencié depuis l’âge de 6 ans. Homme du match (avec F. Delph) de la demi-finale contre Liverpool à Wembley mi avril. Compense un manque de puissance par un combo vivacité-grosse technique ; souvent comparé stylistiquement à Steve McMananan ou Chris Waddle. Son arrière-grand-père (Billy Garraty, 224 matchs/96 buts pour Villa) avait remporté la FA Cup 1905 et le gamin compte bien imiter son aïeul dans deux jours contre les Gunners. Eligible pour la sélection irlandaise (20 capes chez les jeunes) mais devrait opter pour l’Angleterre.


Jack Grealish. Signes distinctifs : se met plus de gel que dans une pub Vivelle Dop et porte ses chaussettes à la George Best (protège-tibias XS #memepaspeurdestacles).

– Scott Sinclair, prêté par Man City au mercato d’hiver. Vient de signer pour quatre ans à Villa. Et il était temps qu’il se pose : à seulement 26 ans, l’ailier gauche révélé à Swansea en 2011-12 en est déjà à son douzième club (un tas de prêts).

– Tom Cleverley. Le prêté par Man United a bien fini la saison après une longue sieste. A redécouvert ses qualités offensives sous Tim Sherwood, 3 buts dans l’emballage final. La carrière Red Devil de l’international anglais (que Hodgson pourrait rappeler dans quelques jours) semblant pliée, plusieurs clubs de renom autres que Villa s’intéresseraient à lui (Arsenal, Everton, etc.). En plus, il est gratos donc bonne affaire possible.

– Christian Benteke, post arrivée de Tim Sherwood mi février. Ouais, parce qu’avant Tim, le Belge – indisponible les deux premiers mois suite à une rupture des tendons d’achille qui lui fit rater le Mondial brésilien – c’était seulement 2 buts en PL et 5 % d’occasions converties. Depuis début mars cependant, Benteke a profité de la nette amélioration du jeu Villan pour mettre la moitié de ses occases au fond et claquer 11 buts en 11 matchs PL. Pourrait filer à Liverpool, ou ailleurs, pour environ 30m £.


Stats Opta au 7.04.2015 mais identiques après 38 journées

Déceptions / Pas à la hauteur / Ont floppé

– l’attaque, qui a explosé tous les records d’inefficacité sur les six premiers mois. Peu avant le limogeage de Paul Lambert à la mi février, la stat suivante était sortie sur la BBC5 Live (radio) : avec 12 buts marqués, Villa affichait le plus faible total sur les 649 clubs anglais évoluant en D1-D9. Deux autres stats éloquentes :

1) seulement 26 occasions cadrées au 30 novembre (13è journée)

2) au 1er février 2015, Bournemouth FC (D2) avait inscrit plus de buts dans la ville de Birmingham en 2014-15 en un seul match (vs Birmingham City, 0-8) que Villa de toute la saison !

– Gabby Agbonlahor et Andreas Weimann (repositionné ailier gauche par Tim Sherwood), même si le premier cité s’est un peu réveillé dans le dernier tiers de la saison.

– Charles N’Zogbia. Après une saison blanche l’an dernier, le Français n’a pas franchement brillé malgré quelques fulgurances (27 matchs, dont 19 titularisations).

– idem pour Kieran Richardson, quelques grosses perfs bien clinquantes mais trop souvent transparent.

Objectif(s)

Côté terrain : recruter un arrière central et au moins un buteur pour remplacer C. Benteke. Continuer à intégrer les jeunes et à prôner un football positivo-offensif, quitte à parfois risquer une valise.

Côté coulisse : trouver un acheteur qui désire ardemment sortir ce grand club du fossé dans lequel il végète depuis 2010 et le départ de Martin O’Neill. Villa est à vendre depuis un an, pour environ 150m £ (Randy Lerner, l’actuel proprio américain, avait déboursé 63m £ en 2006). Aux dernières nouvelles, trois acheteurs potentiels seraient sur le coup. Ça pourrait donc se conclure cet été. Ou pas.

L’homme invisible

Un trio invisible en fait :

– Carles Gil. Jeune milieu offensif et Espoir espagnol acheté 3m £ à Valencia au mercato d’hiver mais très rarement utilisé malgré une grosse technique et des débuts canons fin janvier contre Bournemouth en FA Cup, savourez ce superbe but. La réticence du numéro 25 à assurer les tâches générales de défense & charbonnage agacerait quelque peu Tim Sherwood.

– Libor Kozák. Après des débuts prometteurs en 2013 (4 buts en 8 titularisations/14 apparitions), l’international tchèque, acheté 6m £ à la Lazio pour être associé à Benteke, s’est cassé la jambe droite à l’entraînement début janvier 2014 et pis plus rien.

– Joe Cole. « J’ai refusé des salaires mirobolants [de MLS et du Qatar notamment] pour venir à Villa. J’aurais pu amasser une fortune et me prélasser sur les plages exotiques mais je suis un compétiteur alors j’ai choisi le défi Villa. […] Qui sait, si je saisis ma chance et aligne quelques bons matchs, et avec Stevie [Gerrard] qui prend sa retraite, je pourrais peut-être réintégrer la sélection anglaise… » déclarait l’ex Dogue au Daily Telegraph fin août 2014. A 33 ans et 56 capes anglaises, Cole, libéré par West Ham l’an dernier sans être utilisé, semble destiné à jouer les seconds rôles en Angleterre ou à émigrer dans un championnat Mickey Mouse. En réalité, Cole fait plutôt dans la discrétion depuis sa rupture des ligaments croisés début 2009. Encore un an de contrat Villan.

Highlights

En championnat, les victoires 1-0 à Anfield et au Britannia (Stoke) en tout début de saison et le 1-0 à White Hart Lane. La raclée infligée à Sunderland chez des Mackems anémiques, un 4-0 acquis dès la 37è minute et qui vida instantanément le stade de moitié.

Le parcours de rêve en FA Cup, même si les Villans n’ont rencontré que du lourd à partir des demies (Liverpool – enfin bon, du lourd-léger quoi). Finale dans deux jours contre Arsenal.

Lowlights

Y’en a un paquet. En vrac :

Les deux grosses traversées du désert (mi septembre à début novembre et début janvier à fin février – 13 défaites) et la raclée contre Arsenal, 5-0.

La méforme à domicile : seulement 5 victoires, dont trois 2-1 poussifs contre des mal classés.

L’inefficacité à l’extérieur : seulement 13 pions.

L’élimination à domicile en deuxième tour de League Cup contre Leyton Orient (D3). C’est le quatrième revers des Villans contre un petit en trois saisons de coupe (après Millwall – D2 – et Bradford – D4 – en 2013 et Sheffield United – D4 – en 2014).

La toute fin de saison décevante : défaite à domicile 1-0 contre Burnley il y a 4 jours et peignée 6-1 infligée par Southampton il y a deux semaines, avec de la maxi bourdasse en défense ; une pilée qui poussa une bonne partie de leurs 2 000 supps à quitter St Mary’s après une grosse demi-heure (0-4), probablement pour aller noyer leur chagrin dans les pubs alentours. Au moins, ils pourront dire « I was there » pour ce match historique qui vit Sadio Mané signer le hat-trick le plus rapide de l’histoire de la D1 anglaise : 2’56.

« Les gars, vous êtes nul à chier. Essayez de vous faire plaisir puisque de toute manière vous allez probablement perdre. Mais allez-y, prenez du plaisir à être nul à chier. » (Roy Keane)

L’étrange gestion du club par son propriétaire, l’Américain Randy Lerner. Pourquoi par exemple prolonger le contrat de Paul Lambert (de 4 ans !) aussi prématurément, à la mi septembre 2014, alors que son bilan n’était pas franchement bandant ? (deux fois 15è). Certes, Villa avait signé un excellent début de saison (enfin, les quatre premiers matchs) mais c’est pas comme si on se l’arrachait le Popol hein.

Dans la même veine wtf, la nomination de Roy Keane au poste de manager-adjoint. Le mec est déjà Numéro 2 de Martin O’Neill (sélectionneur de la République d’Irlande) et il n’a rien prouvé à ce niveau, sinon foutre le bazar où il est passé (Sunderland et Ipswich) et se mettre les vestiaires à dos avec sa psychologie de bazar et son tempérament à la masse et surtout totalement inadapté au foot 3.0. Remarquez, ses bizarres causeries d’avant-match peuvent faire mouche. Dans son autobio sortie en avril, l’ex défenseur Danny Higginbotham raconte l’anecdote suivante à propos du psycho irlandais du temps où il manageait Sunderland (2006-08) : « Après 6 défaites sur les 9 derniers matchs, et juste avant un match contre Villa, Roy Keane nous dit : “ Les gars, vous êtes nul à chier. Essayez de vous faire plaisir puisque de toute manière vous allez probablement perdre. Mais allez-y, prenez du plaisir à être nul à chier.” Puis il quitte le vestiaire sans rien ajouter. Je dois dire que ses mots durs nous ont surmotivés ! On a fait match nul contre un Villa qui carburait à l’époque. »


Au moins, les supps Villans se seront bien marrés avec sa barbe de hipster.

Sa mission chez les Villans, selon le journaliste Pat Murphy (BBC) qui connait bien le dossier, était de « régler le cas de quelques vedettes surpayées et sous-performantes » et remotiver tout ce petit monde. Le moins qu’on puisse dire est que le sheriff Keane s’est planté en beauté. Fin novembre, il démissionnait de son poste d’adjoint, officiellement « pour se concentrer sur son rôle d’adjoint de Martin O’Neill » (difficilement crédible en l’absence de match international avant mars), officieusement à cause de ses conflits perpétuels avec les cadres de Villa.

Le manager

Tim Sherwood, nommé mi février en remplacement de Paul Lambert, presque aussi impopulaire qu’Alex McLeish avant lui, une sacrée prouesse en soi. C’était la deuxième expérience manageuriale du Londonien, après cinq mois réussis  à Tottenham l’an passé (59 % de victoires sur 22 matchs PL ; son échec à obtenir une qualif’ en Ligue des Champions lui a coûté son poste – ainsi que des p’tits problèmes relationnels avec la direction murmure-t-on).
A su redynamiser le groupe, faire confiance à la jeunesse (Grealish) et (re)créer un esprit d’équipe en redonnant un moral de guerrier à un groupe en perdition (seulement 2 victoires sur les 21 derniers matchs PL). Il avait revigoré la carrière d’Adebayor l’an passé (14 buts en phase retour après une longue traversée du désert) et ben il a fait de même avec Christian Benteke. A surtout changé les choses en attaque car derrière c’est toujours pas Fort Knox.

Tactiquement, il a joué la carte offensive en cherchant à aligner un 4-3-3 ou un 4-4-2 avec milieu en losange pour exploiter au maximum la vitesse de son trident offensif. Peut-être un poil naïf ou fou-fou parfois et a été critiqué pour ses options tactiques risquées, comme contre Southampton (6-1) où la défense adopta une high line – positionnement très haut – et se fit dûment bouffer.

Photo(s) de la saison


Ce supp Villan a trouvé l’accessoire idoine pour résumer la saison.

Burnley (19è, 33 points, G-A -25 / 28 buts pour / 53 contre)

Résumé de la saison

L’inverse de la dernière saison en Premier League (2009-10) où Burnley avait commencé fort avant de s’écrouler. La réadaptation à l’élite fut douloureuse pour le promu : aucune victoire sur les dix premiers matchs et seulement 4 points pris. Bref, on ne donnait pas cher de leur peau à l’automne. Et puis, petit à petit, les Clarets se sont enhardis, ont engrangé de la confiance et ont commencé à se rebiffer. Las, au final, la foutue logique sportive fut respectée et malgré une attitude généreuse et combative, le petit n’a jamais pu s’élever au-delà de la 17è place. Avec seulement 28 pions inscrits, la relégation était inévitable.

Satisfactions / A la hauteur / N’ont pas à rougir

Les bons points vont :

– au gardien Tom Heaton, 29 ans, qui signe une belle saison pleine (38 matchs PL) pour son baptème du feu parmi l’élite. Récompensé par une sélection avec les Trois Lions pour les deux prochains matchs (vs l’Irlande et la Slovénie). Egalement élu Player’s Player of the Year par ses pairs Clarets.

– aux deux latéraux, Ben Mee à gauche et son penchant à droite, le très offensif Kieran Trippier (excellent centreur, à la périphérie des Trois Lions et convoité par Spurs et Liverpool, entre autres). Grosse mention à Jason Shackell également en défense centrale.

– à David Jones, Dean Marney et Scott Arfield au milieu, le trio aux six poumons (Jones et Arfield figurent dans le Top 8 des bouffeurs de distance en PL), même si tout ça manque un peu de créativité.

– à l’ailier/avant-centre Ashley Barnes, auteur de quelques buts spectaculaires. L’ex Seagull (Brighton) devrait se calmer un poil cependant car il détient le record de fautes en PL cette saison (74) et il s’est bâti une réput’ de « dirty player », notamment pour ce tacle sur Matic. S’est fait les croisés lors de la dernière journée et devrait être indisponible jusqu’en février 2016.

– à Danny Ings, 22 ans, Espoir anglais, 11 buts PL cette saison mais en panne dans le dernier tiers (2 buts). Compense son relatif manque de vitesse par une grosse technique. Avec une meilleure finition, pourrait se taper l’incruste chez les Three Lions. A part ça, le tatoué fait beaucoup pour les gamins handicapés (détails) et a un pied à Tottenham et l’autre chez les Reds. Le Liverpool Echo a pesé le pour et le contre.

– à l’Ecossais George Boyd, même si nettement moins en vue sur la phase retour. Elu Player of the Year du club par les supporters. Avec 12 kms parcourus en moyenne par match (stats fin mars), l’ailier gauche recruté l’été dernier décroche le prix Mouillage de maillot de la saison, devant C. Eriksen (Tottenham) et S. N’Zonzi (Stoke). La gnaque, c’est un peu la marque de fabrique de ce quasi trentenaire révélé sur le tard. Libéré à 15 ans du centre de formation de Charlton Athletic (jugé trop léger physiquement), il démarra à Stevenage (D5) tout en bossant comme vendeur dans une confiserie du coin après l’entraînement pour booster son maigre salaire de semi-pro. Le reste de son parcours est une irrésistible ascension vers l’élite qu’il atteint en août 2013 avec Hull City (qu’il avait rejoint en milieu de saison précédente, en D2). International écossais depuis deux ans. Sait marquer des p’tits bijoux, comme celui-ci contre Man City.

J’entends déjà certains d’entre vous chouiner : « Il est bien gentil l’ami Quigagne mais c’est l’école des fans son Burnley… Si la plupart ont donné satisfaction comme il l’écrit, il pourrait nous expliquer pourquoi ils ont fini avant-dernier ? »

Z’avez pas complétement tort les ami(e)s. Mais Burnley est un promu désargenté alors soyons indulgents, peu dans l’effectif avaient l’expérience du haut niveau. On parle ici de joueurs moyens mais qui se sont donnés à fond. Disons aussi que si leur XI de départ était relativement performant, l’effectif est limité qualitativement et leur banc était très (trop) juste à ce niveau-là (Jutkiewicz, Sordell, K. Long, Wallace, etc.), d’où l’une des plus faibles rotations de PL observées par Opta depuis dix ans.
Et pis Burnley est l’un des 12 clubs fondateurs, alors je les chouchoute un peu. Mais rassurez-moi, vous pouvez les réciter par coeur les 12 j’espère ? Parce qu’on rigole pas avec ça ici hein, c’est hyper important, c’est même à ce genre de truc qu’on reconnaît un vrai connaisseur du foot anglais d’un vulgaire footixus-ignoramus indigne de nous lire. Le top du top c’est de pouvoir les réciter instinctivement, comme une fable de la Fontaine du temps de votre CM2, mais par ordre alphabétique et en moins de 12 secondes, sobre ou dans l’état de votre choix. Et là, seulement là, vous pourrez vous vanter d’avoir réussi dans la vie.

Déceptions / Pas à la hauteur / Ont floppé

– Michael Kightly. A surtout joué remplaçant, sans grand impact. On était en droit d’attendre mieux de ce joueur de 29 ans relativement expérimenté à ce niveau (une bonne cinquantaine de matchs PL avec Wolves et Stoke).

– Lukas Jutkiewicz, en 9 ou 10. Pas vraiment invisible car il se bouge mais le bilan du transfuge de Bolton Wanderers est famélique : 0 but et 3 passes décisives en 25 apparitions/presque 17 heures de jeu.

– Steven Reid, 34, dix saisons de PL mais n’a pas convaincu.

– l’avant-centre Sam Vokes, 15 apparitions, 0 but – 47 buts la saison précédente en D2 en tandem avec Danny Ings. OK, je pousse un peu car ce n’est pas vraiment une déception stricto sensu vu que l’international gallois est revenu à Noël après 9 mois d’absence dus à une rupture des croisés, blessure qui en a handicapé plus d’un.

Objectifs

Evidemment le retour en PL dès la saison prochaine mais plus généralement continuer à faire grandir le club (un nouveau centre d’entraînement est dans les cartons et les structures s’améliorent progressivement, centre de formation, etc.).

Garder le manager, Sean Dyche. Le « Mourinho roux » les avaient fait monter en PL against the odds comme aurait dit Phil Collins : les bookmakers les donnaient même quatrième favori pour la descente en D3 au début de la saison 2013-14 (avec grosso modo la même ossature de départ que cette saison).

Highlights

Les deux victoires 1-0 sur Southampton et Man City, le 2-2 contre ces mêmes Citizens et le 0-0 contre Man United.

La combativité de cette équipe qui presse et harcèle : selon les statteux, au 2 mars 2015 le collectif Claret avait couvert le plus de terrain cette saison (ici). Malheureusement pour eux, suffit pas de courir…

Consolation : Burnley a souvent perdu par un seul but d’écart et n’a encaissé « que » 53 buts, soit autant que Tottenham (5è) et à peine plus qu’Everton (11è).

Lowlights

La défaite 4-0 à WBA mais surtout l’inefficacité chronique devant.

L’homme invisible

Fredrik Stensøe Ulvestad. Mais surtout parce qu’il fallait en choisir un.

Le manager

Sean Dyche, 43 ans, depuis fin octobre 2012. Voir son micro-portrait ici. A bien bossé et fait partie de la nouvelle génération montante de jeunes managers britanniques (ou nouvelles têtes) qui font bouger les lignes, les Tim Sherwood (Aston Villa, 46 ans), les Garry Monk (36 ans, Swansea), Eddie Howe (37 ans, Bournemouth, promu PL) et autre Alex Neil (33 ans, Norwich, également promu PL).

Bon, si on voulait l’égratigner, on pourrait peut-être lui reprocher une certaine rigidité tactique, par exemple quand il a persisté toute la saison avec son 4-4-2 à l’ancienne (copié-collé de l’an passé en D2) qui ne convenait pas forcément toujours en PL, surtout avec la blessure prolongée de Sam Vokes devant. Et disons que ça devient prévisible à la longue et donc plus facilement contrable par l’adversaire. Et si on voulait vraiment sortir la langue de vipère, on pourrait ajouter que ça a joué parfois trop replié derrière en misant sur de longs ballons devant vaguement destinés à Danny Ings, lequel était évidemment étroitement surveillé.

Photo(s) de la saison

J’ai galéré pour trouver une photo un poil originale mais heureusement, en priant, l’inspiration divine m’est venue.

OK, la plupart d’entre vous êtes une bande d’irrévérencieux gauchistes athées qui s’en battent les flancs avec un flabellum en plumes des choses religieuses mais je tiens quand même à vous informer que l’évêque de Burnley, le supp Gunner Philip North, a souvent prié cette année pour que les Clarets se maintiennent (à mon humble avis, il aurait mieux fait de prier pour qu’Arsenal gagne enfin quelque chose mais à chacun son trip hein).

J’aurais aussi pu choisir celles de deux anciennes gloires marseillaises passées par Turf Moor…