Archive for décembre 4th, 2014

Je finis l’année vénère. Il est temps de cracher mon fiel.

L’an dernier, mes dix trucs à bannir étaient plutôt mœlleux. Mais l’époque se radicalise alors cette saison, j’ai sorti la Kalach et j’arrose.

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# 5. Les médias qui big up les clubs lambda qui s’la pètent

[…] La réponse principale au concours cadeau est : Daniel Riolo.

Les réponses subsidiaires : Brisbois, Auclair, Pauwells (sûrement conditionné par son compatriote Philippe Albert).

Les gagnants sont : Bastien, Xavier, Sonic et Incendie Paillot qui font un 2/5 (40%), score assez minable mais les autres participants faisant 1/5 ou 0/5, ces petits compétiteurs l’emportent par défaut.

J’ai toujours pas décoléré, donc, comme promis, pas de cadeau. De toute manière, 40 % mériterait plutôt deux heures de colle qu’une récompense alors estimez-vous heureux et remerciez-moi de ne pas vous censurer temporairement ou à vie.

Vous pourrez vous rattraper au merveilleux Concours de Noël TK dans quelques semaines, avec un vrai cadeau à la clé. Je préfère vous prévenir : ça sera peut-être un cadeau-reject de mon Christmas anglais, vous savez, l’un de ces trucs stupides qu’on reçoit et qu’on cherche à refiler le plus vite possible. Ça ou un livre/magazine de foot anglais (mais n’allez pas cracher dessus pour autant, y’a des millions de petits pauvres qui rêvent de recevoir ne serait-ce qu’une mandarine à Noël, alors commencez pas à chouiner).

Nb : ça ne sera pas du style « Concours de Noël en famille autour du sapin et de la crèche » hein mais un truc hardcore où votre sagacité sexuelle sera testée. Vaudra donc peut-être mieux éloigner les p’tits Jesus, enfants et grands-mères avant d’y participer. Enfin, vous faites comme vous voulez.

Total Respect.

Total Respect.

# 6. Les supporters de la « BPL »

BPL = Barclays Premier League. BPL, c’est comme ça qu’une chiée de néo-Footix dangereusement contaminés par le virus corporate l’appellent. Exemple de phrases navrantes trouvées sur google :

« Les joueurs sud am déchirent tout en BPL cette saison »

« Mignolet et Cech c’est le top en BPL »

« La BPL est la ligue de soccer anglaise de première division » (sic)

« La BPL est un championnat avec ses leaders et ses relégables, mais avant tout un championnat ou voir Sunderland battre manchester utd est chose (presque) courante »

(euh, pas vraiment non – seulement deux fois depuis le lancement de la PL – mais passons).

Je ne vous cache pas mon inquiétude pour la nouvelle génération qui a grandi à coup d’acronymes, de hashtags et de foot virtuel. Je refuse cependant de condamner. Il faut avant tout écouter, dialoguer et éduquer. Ces jeunes Padawans ont probablement simplement péché par ignorance. Peut-être se sont-ils simplement égarés et attendent avec anxiété une lanterne pour éclairer leur chemin, une lumière pour les inspirer, une main pour les guider, un doigt pour leur indiquer la voie. Je peux être cette lanterne, cette lumière, cette main, ce doigt.

En attendant de trouver mon doigt et tout le reste les gars, si vous lisez mon message pédagogique, sachez qu’il n’y a QU’UNE seule Premier League au monde, c’est l’anglaise, et donc la seule abréviation possible est PL, ou, à l’extrême extrême limite, EPL (English Premier League).

BPL, sans déconner…


La seule vraie BPL                                                   Virez-moi tous ces guignols

# 7. Les consultants/journalistes dinosaures

Comprendre : le vieil « expert » ex-pro qui nous les brise menu à longueur d’année avec son foot à papa. Le gus a joué dans les années 60, 70 ou 80, bien avant le Big bang (l’arrivée de la Premier League) et n’a pas actualisé son disque dur depuis des décennies. Enfin, façon de parler car l’ordi n’existait pas quand il jouait.

Tantôt amer, tantôt nostalgique, mais souvent archaïsant, on jurerait le consultant/journaliste dinosaure tout droit extrait d’une capsule temporelle enterrée dans les Seventies et que l’on vient de déterrer. Il utilise le langage du passé et tend à tout juger à l’aune de ce « bon vieux temps » ultra folklorisé et sublimé, une espèce d’Arcadie footballistique idéalisée et figée dans un passé mythifié qui n’a jamais existé ailleurs que dans son imagination.

Ce Zemmour du ballon rond, qui ferait presque fait passer feu Thierry Roland pour un progressiste enragé, aime commencer la semaine sur les ondes en tartinant sur les inévitables « polémiques » du week-end et en se demandant tout haut, sur l’air du « Ah, elle est belle l’Angleterre du foot, tiens ! », ce qu’auraient dit/fait/pensé Bill Shankly ou Brian Clough à la place de X ou Y (en général, un manager étranger dézinguable en toute sécurité), sans intégrer dans son questionnement-raisonnement la légère évolution des choses depuis Shanks et Old Big ‘Ead (surnom de Clough).

Au travers des inflexions et tics langagiers du consultant/journaliste dinosaure, transparaît une influence marquée de cette rhétorique politique de type passéiste qui revient en boucle dans les débats d’actualité ou sociétaux, cf ces nombreuses références mélancoliques diffuses des uns et des autres aux figures tutélaires d’antan (Churchill, Thatcher, Scargill, Michael Foot, etc. – De Gaulle, Jaurés ou Blum en France, voire même Jeanne D’Arc pour les plus obscurantistes. Sont aussi probablement mentionnés : les Plantagenêts, Guillaume le Conquérant, Clovis et ce bon Pépin le Bref).

# 8. Les publicités de partis politiques dans les stades

Si le réglement de la fédération anglaise interdit aux spectateurs de brandir des affiches/banderoles à caractère politique ou syndical dans les stades anglais, il laisse en revanche aux clubs toute latitude en ce domaine. Et dans les clubs de D4 et non-League (sous la Football League – D2 à D4), là où le financement est souvent problématique, il n’est pas rare de voir des partis ou députés se faire mousser sur les panneaux publicitaires ou dans les encarts du programme de match (ainsi que des syndicats sponsoriser des petits clubs, surtout par le passé).

La plupart du temps, on ne fait guère attention à ces incursions. Mais UKIP, c’est différent, on les remarque et ça fait un peu couiner les dents. Perso, je mettrais tout le monde d’accord en boutant tous ces partis hors des stades, z’ont rien à y faire. Surtout UKIP.

En mai 2015, se tiendront les General Elections, on élira les 650 députés britanniques et le leader du parti vainqueur sera nommé Premier Sinistre. Une nouveauté : l’arrivée fracassante sur la scène politique de UKIP, UK Independence Party.

UKIP c’est le new kid on the block qui inquiète les trois Gros (Labour, Conservatives & Lib Dems), surtout les deux premiers, qui se partagent 86 % des députés de la House of Commons. UKIP est le premier acteur politique depuis un bail à pouvoir tailler des croupières au duopole précité. Enfin, en théorie car UKIP n’a jamais eu de député* et ne risque pas d’en avoir des masses en mai prochain, une poignée au maximum (because le système électoral british, le first-past-the-post, scrutin uninominal majoritaire à un tour). Leur présence obligera tout de même Travaillistes et Conservateurs à durcir leur programme et composer avec eux (et plus si affinités –  ententes, magouilles), surtout évidemment dans les 200 circonscriptions étiquetées swing seat ou marginal seat, là où l’avance du député sortant ne dépasse pas 10 %. Avec UKIP dans le rôle d’arbitre et Conservateurs & Travaillistes au coude à coude, la baston promet donc d’être chaude (ci-dessous la 15-day average trend line of poll results from 6 May 2010 to 7 November 2014. En rouge, les Travaillistes ; bleu, Conservateurs ; jaune, Lib Dem ; violet, UKIP).

UKIP, c’est nouveau, c’est europhobe, c’est caricaturalement populiste, ça défouraille tous azimuts sur l’étranger, l’immigré, Bruxelles, l’establishment politicard britannique, la mondialisation, les impôts, donc ça cartonne dans les sondages : approx. 33 % de « capital sympathie » et 16 % d’intention de vote. Et ça commence à bien s’engraisser (merci les généreux donateurs ex Conservateurs, tel le businessman Paul Sykes qui a leur déjà filé 7m £) et donc à s’offrir des espaces pub un peu partout, comme ci-dessus à Aggborough, le stade de Kidderminster Harriers FC (D5), voir article.

Le leader de ce parti férocement eurosceptique est Nigel Farage, ci-dessous, un ancien de la City scolarisé dans une école à 30 000 £ l’année, un mec qui connaît donc bien la vraie vie quoi.
Derrière la façade perma-bronzée de ce bateleur hors pair au demeurant sympathique (dans un style chiraquien : proximité, picole, goût des campagnes électorales), aux antipodes de son prédécesseur (le très coincé Robert Kilroy-Silk), se cache en réalité un dangereux politicien, qui rêve de tout privatiser, de quasi supprimer la BBC TV (qu’il considère probablement comme horriblement « gauchiste »), un type qui admire Putin et fricote au parlement européen avec le parti polonais d’extrême droite Nowa Prawica, dont le Führer est le grand démocrate Janusz Korwin-Mikke (anti état, anti système électoral, raciste, sexiste et négationniste). Apercu de ses idées dans ce clip intitulé « What the Ukip leader really thinks« ).

Starifié par les tabloïds quand il insulta Herman Van Rompuy, alors président de l’UE (clip), Farage semble prôner un « modèle » de type libertarien, l’anarchie économique quoi. Je dis « semble » car le discours UKIP est très fluctuant, sans doute une stratégie pour ratisser le plus large possible (mais pas forcément car pas sûr qu’ils aient de quelconque stratégie hormis leur axe anti-EU, anti-immigrés. Faut dire que la cohérence et UKIP, ça fait deux, ils s’adaptent au gré des opportunités et humeurs populaires en un temps record. Dès qu’on leur pose des questions précises et argumentées, ça se décompose vite. Enfin, passons car si on commence à s’attarder sur les apories du discours UKIP, on y sera encore à Noël).

Bref, UKIP n’est pas franchement très rassurant et on peut déplorer, en dehors de toute considération politique (sort of), qu’un club de football ait jugé judicieux de les accueillir. Alors évidemment, comme beaucoup de petits clubs pros, « Kiddy » est dans le rouge et le Trust des supporters (KHIST) a même dû leur filer une rallonge à l’intersaison pour payer les salaires. OK, hormis quelques clubs financés par un sugar daddy généreux, personne ne roule sur l’or dans ces divisions, mais bon UKIP, ça fait sacrément tache.

[*enfin si, deux depuis peu – élections partielles – mais c’était des transfuges du parti conservateur déjà députés, des Frondeurs qui ont utilisé un trou de souris juridique pour démissionner du parlement et se représenter sous l’étiquette UKIP. Par ailleurs, UKIP compte 24 eurodéputés, dont Nigel Farage]

# 9. Les supporters girouettes

Bon, prenons un exemple précis et parlant… qui pourrais-je donc bien choisir en toute objectivité-neutralité-impartialité… des supps d’un club passe-partout qui changent souvent d’avis et avec fortes amplitudes… Oh la la la, y’en a pas mal de ces clubs avec supps girouettes mais bon faut en choisir un, donc… je sais pas, au hasard, voyons… euhhhhhhhhh… je sais pas, mettons Newcastle United, mais vraiment au hasard alors.

Depuis 2011, leurs supps sont plus volages qu’une horde de Don Juan hyper testostéronés. Because Pardew bien sûr. Un vrai conte footballistique des temps modernes en multiples actes, voici les principaux :

Décembre 2010 : Pardew remplace Chris Hughton, à la surprise générale puisque le club est 11è. Le Londonien est accueilli très froidement, because : a) c’est un Londonien, comme Mike Ashley et Dennis Wise, l’ex bras droit d’Ashley et poil à gratter de Kevin Keegan deux ans plus tôt b) il n’a pas prouvé grand-chose.

Saison 2011-12 : encensé après la 5è place des Magpies. Est surnommé « Pardiola » sur les bords du Tyne et élu Manager Premier League de l’année par la LMA (League Managers Association).

Saison 2012-13 : Avant d’être flingué en 2012-13 (Newcastle 16è) puis définitivement achevé en 2013-14 avec moultes protestations anti-Pardew dans le stade et la ville (manifs, bus anti-Pardew & Mike Ashley). On entend un max de « Pardew est fini », « Pardew est mort », « Pards est grillé, il n’a plus d’avenir en PL », etc.

Début de saison 2014-15 : déchaînement sur les réseaux sociaux, avec notamment le fameux sackpardew.com. C’est officiel : le mec est un bon à rien et sa tête doit tomber.

Et pis, à partir de mi octobre 2014, miraculeux regain de forme : Newcastle aligne 5 victoires de suite en PL et passe de la dernière place ex-aequo au haut de tableau. Du jour au lendemain, Pardew est réhabilité et redevient le messie qu’il était en 2011-12 (« Vraiment un super manager, son coaching est impressionnant, il faut qu’il reste » ai-je entendu plusieurs fois… après avoir entendu le contraire des mêmes personnes deux mois avant). Etonnant que personne n’ait créé Pleasedon’tsackpardew.com.

# 10. Les prédictions à la con des « experts »

Surtout de ceux qui « awfulise » sans arrêt comme disent les psychiatres anglais, les Cassandre, les catastrophistes professionnels, les adeptes de la dystopie permanente, les fanas de l’Apocalypse, les doom merchants. Cas d’école : Southampton FC. A l’intersaison, les Saints perdent la moitié de leur ossature et là, grosse panique chez TOUS les observateurs du foot anglais (les Cahiers feront livrer une Dacia haut de gamme à celui qui, preuves à l’appui, nous trouve un gars qui était serein sur leur saison à venir à l’intersaison). Bim, les mecs passent l’été à noircir papier ou écran sur le thème du « Mon Dieu, quel terrible exode, Soton va se vautrer, les Saints ne s’en remettront jamais, ils vont descendre » etc. Koeman arrive, recrute malin et on connaît la suite.

Y’a même un mec spécialisé dans le football anglais et qui se vante de bien le connaître depuis un bail qui écrivait début juin : « Bref, il risque de plus rester grand monde au 31 août. Le dernier sorti éteint la lumière… »

Ah, ah, quel blaireau, un vrai Footixón comme pourraient dire les Espagnols.

J’imagine que vous mourez d’envie de savoir qui est ce Footix de troisième zone, hein ?

Ben c’est…






































































































… Kevin Quigagne…






























Kevin Quigagne (KQ qui a la honte et qui va aller se cacher sous un pouf et y rester jusqu’à Noël).