Série sans trop de bla bla, juste quelques photos cultes et leurs légendes. Avec en gros bonus, un collector : le duel télé Brian Clough vs Don Revie. Because ça fait dix ans que Cloughie nous a quittés.

Ouais enfin, un peu de bla bla quand même, surtout la # 10, mais juste ce qu’il faut (ami lecteur supp de Newcastle United, un conseil : zappe le # 5). Ces perles sont tirées directement du Net ainsi que de plusieurs livres-photos style coffee-table books.

# 1. Canto

Roh qu’il est mignon tout plein en rose.

# 2. Arsène et son zip maléfique

Un grand classique de ces dernières saisons : la fermeture éclair de la doudoune d’Arsène. Que ce zip a perturbé notre Arsène national, paraît qu’il n’en dormait plus… Et après on se demande pourquoi Arsenal en bave pour gratter des trophées. Talksport a fait son historique vestimentaire et Puma a monté une cellule de crise pour le sortir enfin de cet enfer. Mission accomplie : l’équipementier teuton lui a concocté du sur-mesure, ci-dessous.

# 3. Glory Glory Tottenham

Les Spurs avaient sorti le matos Castorama pour cette originale photo d’équipe. Pas super hi-tech mais sur le terrain, c’était nettement plus avant-gardiste (voir article TK sur l’innovant Bill Nicholson, manager Spurs de 1958 à 1974 et digne héritier du push and run du révolutionnaire Arthur Rowe).

C’est l’ère du grand Tottenham : doublé championnat-FA Cup en 1961, vainqueur de la FA Cup en 1962, vice-champion d’Angleterre en 1963 et premier club britannique à décrocher une coupe d’Europe, la C2 en 1963.

En haut à gauche, l’immense Danny Blanchflower et à quatre pattes sous l’escabeau, le non moins immense Dave Mackay. J’ai mis une tartine sur tous ces glorieux anciens dans le Hall of Fame Spurs de TK.

# 4. Allardyce, porte-étendard de la culture française

Depuis qu’il recrute pas mal de Frenchies (Y. Djorkaeff fut parmi les tous premiers), Sam Allardyce essaie par tous les moyens de faire découvrir Bourvil et Louis de Funès aux British, même pendant les matchs. Ici, lors du West Ham-Southampton, Big Sam nous rejoue une scène du Corniaud devant le quatrième arbitre qui s’empresse de noter le nom du film.

# 5. A la recherche du temps pardew

Out today, demain ou après-demain.

Out today, demain ou après-demain.

Alan Pardew, plongé dans une rêverie proustienne pendant le Southampton-Newcastle du 13 septembre dernier, 4-0 (se remémore-t-il les délicieux puddings de la tante Margaret ?). En cadrant habilement son cliché, ce photographe de la Press Association a bien saisi l’avenir du Londonien chez les Mags.

Pendant ce temps-là, dans la tribune exter, les supps Magpies sortaient une micro-banderole anti-Pardew conçue par le dernier site à la mode sur Tyneside, sackpardew.com. Un site qui nous abreuve de stats sympas dans sa section Pardew – The Facts, e.g 5 maigres victoires de tout 2014 et autant de défaites dans les derbys contre Sunderland que les 22 précédents managers Magpies réunis (certes, peu sont restés 4 ans en poste comme Pardew).


Même leurs bâches font pitié à Newcastle.

Pardew est hilare sur la banderolette Mag, normal : il touchera un joli pactole s’il est remercié et abrégera sa longue souffrance. Et donc, se dit le supp lambda qui ne lit pas Teenage Kicks : Pardew va palper 15-18 millions £ vu que son contrat court jusqu’en 2020 et qu’il l’a forcément renégocié à la hausse en 2012 après avoir hissé NUFC dans le top 5. Because, si on sort la calculette, eh ben c’est simple comme hello : 6 ans de contrat x le tarif en vigueur, soit mettons 3m £/an = eine groß paket.

Un raisonnement qui pourrait largement tenir la route. Mais ailleurs, pas chez les Mags. Car le payout ne serait « que » de 5 millions £. Ça paraît léger mais c’est oublier que le proprio de NUFC est Mike Ashley, boss de la chaîne Sports Direct (SD), où les contrats salariaux sont highly incentivised, fortement conditionnés aux résultats : en 2013, plus de 2 000 salariés SD, payés en moyenne 1 600 £/mois, avaient touché une prime de 75 000 £ chacun (!) après une hausse de 40 % des bénéfices l’année précédente (chiffre d’affaires boosté par les Jeux Olympiques et l’expansion du groupe). Mais cela ne concernait que les 10 ou 15 % de chanceux à temps plein ayant intégré la boîte avant 2010. L’envers du décor est moins reluisant : 90 % des employés SD sont à temps partiel avec des contrats zéro heure. Et donc pour eux, pas un penny. Un collectif d’employés SD a porté l’affaire devant les tribunaux.

Pour Mike Ashley, pas question donc en 2012 de payer le going rate (tarif en vigueur) pour un manager d’un club aspirant alors à la Ligue des Champions. Au lieu de 3m £/an, Pardew dut donc se contenter d’un salaire de base + une grosse part variable, en l’occurrence une tapée de primes liées à des objectifs bien précis. Le rédac chef d’un des fanzines du club me confiait l’an dernier que son fixe n’était que d’environ 750 000 £/an. Pas fou, Pardew a donc fait inclure une clause fixant une compensation de 5m £ en cas de licenciement, mais cela reste largement inférieur à ce qu’Ashley aurait dû sortir dans un contrat standard à ce niveau. Même les milliardaires sont près de leurs sous : il est de notoriété publique sur Tyneside qu’Ashley fait le forcing depuis quelque temps pour pousser Pardew à la démission et s’éviter de mettre la main à la poche, qu’il a profonde.

Au passage, puisque j’évoque les fanzines NUFC, une bien triste nouvelle : leurs trois excellents zines ne sortent plus en version papier depuis le printemps dernier, malgré un tirage collectif fort respectable, qui serait d’environ 10 000 exemplaires mensuels (les deux « historiques » – The Mag et True Faith, 41 ans d’existence à eux deux – ont viré au numérique, j’expliquerai pourquoi bientôt).
Un nouveau zine NUFC papier vient toutefois de naître, The Popular Side, longue vie à lui. Tirage réduit et difficile à trouver pour l’instant, 2 numéros parus, vite épuisés (vendu par courrier, dans quelques pubs autour de Saint James’ Park et les jours de match, s’il en reste).

Oh pis alors, je veux pas avoir l’air de m’acharner hein mais les Mags viennent de sortir leur maillot third, popopopopo… Matez-moi plutôt ça :

# 6. Nonos Future

Devant le Stadium of Light avant le Sunderland-Man United du 23 août dernier.

# 7. Alex Ferguson

Fergie en 1967, tout fier d’exhiber le dernier 33 tours de Petula Clark.

Fergie en 1967, tout fier d’exhiber le dernier 33 tours de Petula Clark.

Sévère culture shock en 1976 : les Sex Pistols éjectent les Wombles de la TV

Et ci-dessus, il joue les nettoyeurs de surface avec les Wombles, mascottes de Wimbledon FC, dans le centre-ville de Manchester avant un 32è de FA Cup de janvier 1997 (perdu). Bref, un peu comme si Gerets ou Tapie étaient allés clowner avec Casimir de l’Ile aux Enfants en plein triomphe européen. Les Wombles étaient des personnages d’un dessin animé très regardé de la première moitié des Seventies, des sortes de taupes moralisatrices qui recyclaient les déchets ménagers tout en creusant leurs galeries sous le Wimbledon Common, immense parc local où évolua le Wimbledon FC à sa création et où furent organisés les essais de 250 joueurs au démarrage de l’AFC Wimbledon en juin 2002 (en D9, aujourd’hui en D4).

Léger changement de braquet un an après l’arrêt télévisuel des Wombles : exit les peluches écolos contemplatives, place aux Sex Pistols qui feront imploser la télé des teenagers anglais dès leur premier plateau TV lors d’une interview qui choqua l’Angleterre (article du Daily Mirror ci-dessus et mieux : ce clip, à partir de 3’43).

# 8. Paul Gascoigne

Pas d’album photos british sans Gazza, évidemment.

# 9. Ça c’est de l’animation d’avant match

3 mai 1976, Duncan McKenzie, attaquant de Leeds (1974-76), fait le show à Elland Road en franchissant une mini, juste avant d’être aligné pour le jubilé de Paul Reaney contre Newcastle United ! Il arrivait aussi à ce showman de lancer une balle de golf d’un but à l’autre du terrain, voir clip.

McKenzie, recruté par Brian Clough au début de son fameux passage éclair chez les Whites, était l’un des transferts les plus chers du Royaume-Uni à l’époque, 267 000 £ (le record était à 350 000). McKenzie sévit aujourd’hui sur le circuit de l’after-dinner speech où il saute par-dessus les tables des convives (je déconne, il se contente d’envoyer quelques anecdotes, pour 1 500 £/soirée).

# 10. Duel TV Brian Clough vs Don Revie

Clough et Revie, un temps surnommés les « Richard Nixon et John Kennedy du Yorkshire »

Clough et Revie, un temps surnommés les « Richard Nixon et John Kennedy du Yorkshire »

La même scène, dans le film The Damned United :

Pour clore ce panorama photos, il fallait évidemment Brian Clough, décédé il y a tout juste dix ans (le 20.09.2004 à 69 ans, cancer de l’estomac) mais loin d’être disparu. Oh que non, le bougre est plus présent que jamais : une quinzaine de livres lui ont été consacrés en Angleterre depuis sa mort (en plus des centaines d’articles de presse et Internet, des documentaires et, bien sûr, du film The Damned United). Sans parler des trois statues érigées en l’honneur de « Old Big ‘Ead » (son surnom), cas unique dans le football britannique.

Nous sommes le 12 septembre 1974 et, à la stupéfaction générale, Leeds United limoge Brian Clough, après seulement 44 jours désastreux, surtout en coulisses (en fait, 54 jours depuis la date de sa nomination). Un choc aussi grand que la consternation qui avait accompagné l’annonce de son arrivée dans ce Leeds qu’il détestait ouvertement de tout son être. Un mariage contre nature justifié par l’ambition ultime de Clough : conquérir l’Europe (ce qu’il avait raté – d’assez peu – à Derby County), et ainsi supplanter Don Revie dans la hiérarchie historique des Whites.

Jonathan Wilson, dans sa biographie sur Clough – le livre le plus exhaustif jamais publié sur le sujet – revient sur cette haine tenace qu’il vouait à Leeds United, ses joueurs et son manager. L’inimitié était intensément réciproque : Don Revie déclara un jour que Clough était vraiment la dernière personne avec qui il aimerait être naufragé sur une île déserte. Parmi les passages savoureux de la bio, celui du gala télévisé de janvier 1973 est particulièrement exquis… Pendant son court discours (vite noyé sous les huées et injures),  Clough attaqua verbalement nombre de Whites, présents dans la salle, devant 500 personnes et le leader Travailliste Harold Wilson, ancien et futur Premier Ministre !

Quelques heures après son limogeage, Yorkshire Television attire Brian Clough dans ses studios de Leeds… sans lui dire que Don Revie sera également présent. C’est un coup magistral pour cette chaîne régionale :  Clough et Revie n’avaient cessé de s’allumer par médias interposés depuis des années mais sans jamais en découdre sur un même plateau. Ce face à face (ici en clip) deviendra un monument télévisuel de l’histoire du football britannique.
Une joute a priori inégale, entre un Clough fragilisé, déchu, humilié (et alcoolisé, diront certains), et un Revie solide comme une citadelle imprenable, fraîchement nommé sélectionneur anglais et ex très successful manager de Leeds.

Don Revie et le phénoménal Billy Bremner, « 63 kilos de fil barbelé » comme le surnommait le Sunday Times (c’est lui que je voulais le plus dans mes Panini des années 70, section Joueurs étrangers. J’aurais échangé 50 Duguépéroux + 25 Triantafyllos pour l’avoir).

Don Revie n’a pas seulement ressuscité Leeds, à la manière de Shankly à Liverpool ou Matt Busby à Man United : de mars 1961 à juin 1974, il a bâti ce Leeds United qui vivotait avant lui et attirait péniblement 10 000 spectateurs à Elland Road à son arrivée. Il a fait surgir ex nihilo un grand club de football au coeur de cette ville jusque là acquise au rugby, à XIII, celui des prolos du Nord. Revie, avec son allure de Parrain new-yorkais (il ne fut pas surnommé « The Don » pour rien), a en outre fait de Leeds United une famille indivisible, un clan, une meute, conditionnée pour affronter ensemble toutes les épreuves (dont le fameux label « Dirty Leeds »).

Clough, au contraire, vient de vivre un calvaire à Leeds United. Hormis les piètres résultats (en partie imputables à une cascade de blessures et la suspension de 11 matchs de Billy Bremner, pour s’être battu avec Kevin Keegan au Charity Shield le 10.08.1974, à 25’10 dans ce clip), Cloughie s’est mis la moitié du directoire et toute l’équipe à dos. Hier invulnérable et arrogant au possible, il semble soudain avoir perdu son aura messianique et ses galons de formidable stratège, acquis de haute lutte chez les minots de Derby County de mai 1967 à octobre 1973. Ce qui pousse Austin Mitchell, le présentateur un brin provocateur, à lui lancer (à 24’07 dans le clip) : « Brian, ne vous retrouvez-vous pas aujourd’hui dans une situation très difficile, car après votre dispute avec Derby County, votre départ de Brighton dans des circonstances troubles et maintenant Leeds, quel club voudra-t-il encore vous employer ? »

En septembre 74, Revie est donc au faîte de sa gloire tandis que Clough moisit au fond du trou (même si sa forte indemnité de licenciement – 98 000 £, après impôts et prélèvements – atténue le choc, pactole obtenu par Clough et son avocat en faisant picoler le président de Leeds !). Don Revie l’intouchable vs Clough le paria. Peu après, lors d’un nouvel échange musclé, Revie, profitant de sa position infiniment supérieure à ce moment précis, lui assènera un cinglant : « Brian, on verra dans cinq ans ce que chacun d’entre nous sera devenu. »

Cinq ans plus tard, le contraste entre ces deux ennemis jurés sera en effet saisissant. Mais pas dans le sens imaginé par Don Revie. En mai 1979, Clough est champion d’Angleterre et champion d’Europe avec les sans-grades de Nottingham Forest. De fin novembre 1977 à début décembre 1978 – soit 42 matchs de championnat –, Forest a même réussi l’exploit de rester invaincu, malgré les 76 matchs disputés pendant cette période ! Avec seulement 16 joueurs utilisés. Du jamais vu en Angleterre : même les Invincibles de Preston North End n’avaient pas fait aussi fort dans les années 1888-1890. Le tout au nez et à la barbe du grand Liverpool, double champion d’Europe et champion d’Angleterre sortant, relégué à 7 unités au classement final comme un vulgaire faire-valoir (avec une victoire à deux points de surcroît) et sorti sêchement en C1 par… Forest. L’un des deux buteurs du 2-0 de l’aller est l’attaquant Garry Birtles : deux ans plus tôt, Birtles posait des moquettes avant que Clough ne l’achète 2 000 £ à un club amateur du coin, ne le persuade qu’il était un Pelé en puissance et n’en fasse l’un de ses joueurs clés. En 1980, Clough décroche une deuxième C1 au Bernabéu.

Old Big ‘Ead plane insolemment sur le toit du monde. « J’ai gagné deux C1, fanfaronne-t-il, Leeds United aucune. » Leeds, Leeds, Leeds, encore et toujours. L’obsession Whites ne l’a donc jamais quitté, même dans les moments d’extrême euphorie. Ou aurait-il fallu comprendre « Don Revie » à la place de Leeds United ?

Clough, en pleine déconne à Majorque, juste avant la finale de C1 1980 contre Hambourg (1-0). Pour préparer cette rencontre, il emmena ses joueurs une semaine au soleil, interdit quasiment les entraînements et organisa des séances picole entre joueurs. Les Hambourgeois, eux, optèrent pour une opération commando de 8 jours…

Revie, quant à lui, est enlisé dans les scandales. Début juillet 1977, brouillé avec la direction de la fédération et sentant son poste de sélectionneur anglais menacé (et disent certains, pour d’autres raisons plus inavouables), il accepte un très lucratif poste de manager des Emirats Arabes Unis en pleine campagne des éliminatoires du Mondial 1978… sans avertir immédiatement la FA de sa démission. Pire : Revie monnaie la primeur de sa défection avec le Daily Mail. L’ex grand timonier de Leeds United est accusé par beaucoup de « trahison » envers son pays.  Verdict massue de la fédé anglaise dix-huit mois plus tard : dix ans d’interdiction d’exercice du football en Angleterre (son avocat réussira cependant à faire casser cette décision par la Haute Cour de Justice).

Rebelote en septembre 1977 quand le tabloïd The Daily Mirror publie le témoignage de trois joueurs (dont Gary Sprake, l’ex légendaire gardien de Leeds, aujourd’hui le paria de la famille) et d’un manager (Bob Stokoe, alors à Bury au moment des faits) l’accusant d’avoir arrangé et voulu truquer plusieurs matchs dans les années 60 – accusations déjà portées en 1972 par un autre tabloïd –, classées sans suite par la police et la fédération anglaise. D’autres joueurs, dont Jim Barron, le Gunner Franck McLintock et le champion du monde 1966 Alan Ball, incrimineront Don Revie pour le même genre de faits (il sera aussi soupçonné d’avoir acheté, ou tenté d’acheter, des arbitres – voir article de l’Independent) mais rien ne sera jamais prouvé. Revie poursuivra le Daily Mirror en diffamation mais ne donnera pas suite, trop accaparé qu’il était par sa longue procédure contre la FA dans l’affaire des EAU (Billy Bremner, impliqué dans une affaire similaire, poursuivra un autre tabloïd, le Sunday People, et gagnera son procès). Revie ne reviendra jamais travailler au bercail et s’éteindra le 26 mai 1989 en Ecosse, à 61 ans, atteint de la maladie de Charcot.

Destins inverses qui ajoutent à la mystique développée autour de ces deux monstres sacrés, issus de la même communauté, du même quartier de Middlesbrough et produits de la même époque, l’entre-deux-guerres, celle que l’historien britannique Richard Overy appelle le The Morbid Age (pauvreté, dépression économique, habitat insalubre, chômage de masse, montée du fascisme).

« Don Revie et moi, dit Brian Clough (alias Michael Sheen) à son inséparable adjoint Peter Taylor dans le film The Damned United, avant un 32è de FA Cup Derby v Leeds* de janvier 1968, on a grandi dans le même quartier de Middlesbrough, à l’ombre d’Ayresome Park [l’ancien stade de Boro]. Don et moi, on est comme deux petits pois dans une cosse, identiques. On a sûrement mangé les mêmes bonbons, ceux fabriqués dans l’usine Garnett où bossait mon père. Don, c’est le meilleur manager du pays. On a tous deux été avant-centre de Sunderland et de l’équipe d’Angleterre. Don et moi, c’est deux petits pois dans une cosse. Deux petits pois dans une foutue cosse. »

[*Leeds v Derby en réalité mais inversé pour les besoins du film]

Kevin Quigagne.

Dans la même série : Photos insolites du foot british (1)

3 commentaires

  1. reda-kun dit :

    On sent bien le sadisme du supp de sunderland qui pond un pavé de 30 lignes relatant toutes les mauvaises nouvelles concernant Newcastle ^^

    J’adore aussi le passage sur la joute Clough/Revie. Excellent comme toujours !

  2. Colonel Moutarde dit :

    Lecteur assidu de TK, je ne peux que déplorer que son capitaine décide d’abandonner le navire, ca fait plus italien que britannique, ca.
    J’en profite malgré tout pour le remercier lui et ses acolytes pour la quantité d’informations et d’anecdotes fournies sur ses pages. Grâce à vous tous, j’ai découvert vraiment le pays du football, j’ai appris à l’aimer (le football anglais, pas le pays, je précise, une haine ancestrale me fera haïr à jamais la perfide Albion), et aussi à détester Milton Keynes, donc on peut le dire, c’est une belle réussite.
    J’aime beaucoup les petites notes sur le vocabulaire si particulier et souvent bien fleuri du foot anglais, c’est quelque chose qu’on ne retrouve nulle part ailleurs.

    Merci beaucoup, et surtout ne vous arrêtez pas !

    PS : ce que j’aimerais voir un jour, c’est une sorte de quizz pour déterminer notre affinité avec les différentes équipes anglaises et savoir quelle équipe supporter (sans aller jusqu’en non-league hein). C’est un peu bateau certes, mais je suis sûr qu’il y a moyen de mettre de bonnes tranches de rigolade au milieu.

  3. Kevin Quigagne dit :

    Merci à vous deux.

    @ reda-kun.

    En fait, je compatis un chouia aux déboires de Pardew (je sais, c’est pas mon empathie pour lui qui transparaît le plus férocement dans mes écrits).

    Niveau tactique/coaching/positionnement des joueurs, il est clairement souvent à la rue (je me souviens par exemple d’un match l’an dernier je crois où, à 0-2 contre Newcastle à domicile, il fait sortir 2 joueurs pour renforcer la défense…) mais pour le reste, il a des circonstances atténuantes.

    Je crois qu’il dispose de peu de latitude en réalité, Mike Ashley décide de tout. Niveau recrutement et salaires, ça fait la différence entre acquérir de bons joueurs qui vont te faire viser le Top 7 régulièrement mettons et des joueurs moyens qui vont te maintenir ric rac.

    Par exemple, un vieux supp Mag (qui connaît bien le club de l’intérieur pour y avoir bossé et gardé des contacts) me racontait y’a 2 mois que Newcastle était sur un bon joueur international – il n’a pas voulu me dire qui –, c’était presque fait, etc. mais juste avant de signer chez les Mags, ce joueur reçoit une offre d’un autre ventre-mouiste anglais qui lui offre 10 ou 15 % de plus par mois et une prime à la signature légèrement supérieure à Newcastle. L’agent du joueur en question demande à Newcastle de s’aligner/surenchérir. Ashley refuse, malgré le faible coût supplémentaire de la rallonge, peut-être 4 ou 500K de plus à tout casser (peanuts à ce niveau, au vu par ex. des 80 millions £ versés par la PL à Newcastle cette année, surtout que NUFC dégage des bénéfices, comme je l’expliquais ici http://tinyurl.com/kpx75u3).

    Là dessus, Graham Carr (boss de la cellule de recrutement) est vénère vu qu’il bossait sur le dossier depuis des plombes. Pardew fait le forcing auprès d’Ashley, mais rien à faire, le boss ne veut rien entendre. Ce bon joueur a finalement signé ailleurs.

    C’est un scénario qui se produit probablement à chaque Mercato un peu partout mais il se serait produit très souvent à Newcastle ces derniers temps, ce qui explique leur absence de recrutement total sur les 2 mercatos précédant l’été 2014 (hormis quelques prêts). Certes, ils ont sorti les £££ cet été mais vu qu’ils n’avaient rien dépensé depuis 18 mois et perdu des joueurs clés (surtout Cabaye et Demba Ba évidemment) il devenait urgent de se renforcer.

    N’oublions pas que quand NUFC était en Ligue des Champions y’a 10 ans, ce n’était pas que grâce à la science de Bobby Robson hein, c’est aussi parce qu’ils offraient de gros salaires et arrivaient à empiler les joueurs de qualité et donc doubler les postes avec du lourd. C’était la politique dispendieuse des proprios de l’époque, John Hall et Freddy Shepherd. Avec Ashley, tout ça a changé, lui il voudrait la LdC mais à bas coût (il s’est apercu que c’est impossible, contrairement à y’a quelques années, et a reporté son intérêt sur les Rangers).

    @ Colonel Moutarde.

    Capitaine, abandon, navire, italien… Et oh, Schettino avait crashé sa coque, moi c’est tout le contraire ! 8)

    Ni capitaine ni dieu ni maître chez nous, on décide de tout collégialement.

    Merci beaucoup pour ton post évidemment, c’est le genre de message qu’on aime lire bien sûr. Le foot anglais, l’Angleterre/le Royaume-Uni, le jargon footballistique anglais, la langue anglaise (j’ai fait des études d’anglais), c’est une bonne partie de ma vie depuis longtemps, alors l’idée de transmettre un condensé de tous ces ingrédients m’a toujours séduit.

    C’est effectivement probablement ma dernière saison TK, je m’en expliquais y’a un mois sous mon premier article de la saison.

    Ton idée de quiz me paraît intéressante mais je préfère laisser les autres rédacteurs TK s’en occuper si ça les branche, je leur ferai part de ta suggestion. J’apporterai ma contribution s’ils décident de concocter quelque chose dans ce sens-là. Car malheureusement, mes articles sont fouillés et donc très chronophages, et j’ai déjà pas mal de textes en gestation, dont plusieurs à sortir prochainement (la plupart écrits pendant les vacances car je n’ai guère le temps la semaine).

    Ainsi, inch allah, qu’un volumineux dossier inédit sur le football noir britannique & racisme sur lequel je bosse on and off depuis 2010, un pavé dont j’espère pouvoir envoyer le début avant Noël, même si l’ensemble (+ de 200 000 signes à terme) risque de ne pas être achevé à temps si j’arrête TK en fin de saison.
    Toutefois, pour faciliter la digestion, je l’ai organisé en volets indépendants et il pourra donc s’accommoder d’une publication partielle le cas échéant. L’important, c’est surtout d’en parler.

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