Inédit dans Teenage Kicks : pas (trop) de bla bla, juste quelques photos cultes et leurs légendes. Photos souvent marrantes parce qu’il faut bien rigoler un peu au moment des fêtes, surtout pour nous à TK (à 4 dans une chambre de bonne, notre quotidien n’est pas toujours rose).

Ces photos sont tirées du Net (ainsi que de plusieurs livres-photos de type coffee-table books) dont environ 30 % de deux sites en particulier, que je ne peux révéler aujourd’hui (ça viendra) afin de ne pas compromettre l’intérêt de cette nouvelle série ouverte qui piochera probablement dans ces deux sites d’autres photos à l’avenir.

[Cliquer sur les photos peut rapporter gros]

# 1. Queen et Diego

Buenos Aires, 1981. Wow, Diego qui porte un t-shirt Union Jack, ça n’a pas dû arriver souvent (pas pendant la coupe du monde 1986 en tout cas). Il l’a sans doute rangé au placard pour de bon peu après : en avril 1982, la guerre des Malouines éclatait.

# 2. Bill Shankly

Shanks à Melwood (centre d’entraînement de Liverpool), photo célèbre mais toujours aussi saisissante. Quand Shanks à arrive à Liverpool en décembre 1959, Melwood est insalubre. « C’était incroyable », a dit de cette époque Ian Callaghan, « il y avait par exemple une porcherie dans un coin de Melwood, l’odeur était parfois insupportable ! »

5 mai 1974, c’est un Shankly hilare qui ramène la FA Cup de Wembley, en train et par terre (son dernier trophée puisqu’il démissionna deux mois plus tard).

# 3. Giggs aime se déguiser

En soubrette et sur la Place, Rouge évidemment.

# 4. Système D à Anfield

Assûrément plus bandant que les poteaux de Koh Lanta (1892).

# 5. Man United, soupe à la grimace

Rio, hypnotisé par les étoiles.

Phil Jones, en pleine répétition pour son futur rôle dans les Simpsons.

Gary Neville vient d’apprendre qu’Andre Marriner arbitrera le prochain match de Man United (les Red Devils gagnent rarement quand il officie – enfin, ils gagnent rarement tout court actuellement).

# 6. Waddle et sa coupe

Oh, quel mullet, superbe.

# 7. Tony et Alex

Ils avaient encore dû énerver quelqu’un…

# 8. Rory Delap se réapprovisionne avant l’entraînement

On le sait peu mais c’est avec des grappes de petites saucisses génétiquement modifiées pour le foot (à des fins ergonomiques) que Delap s’entraînait à Stoke à balancer ses touches-missiles pour la grande saucisse (Crouch).

# 9. John Barnes et Chris Waddle

Oh ce mullet dis donc, i-rré-sis-tible.

# 10. Pause cigarette

Accordons-nous une pause cig, car au moment des fêtes de Noël, même les non fumeurs ne crachent pas sur une bonne petite cibiche ou un cigarillo après un bon repas.

Ci-dessus, Jack Charlton (Leeds United), s’en grille une en plein entraînement (août 1970). Le frangin de Bobby (également fumeur) était bien accro faut dire, pas le temps d’attendre la fin de la séance.

Jusqu’à la fin des années 1970, la cigarette était omniprésente dans le football anglais, elle était considérée comme coolle ou glamour et certains clubs en filaient même aux joueurs (y’avait une raison à cela mais passons). Depuis la fin du XIXè siècle et la présence des compagnies de tabac dans le football (notamment via des cartes à collectionner), la cigarette faisait partie intégrante de l’univers working-class, auquel appartenait et s’identifiait le footballeur qui ne gagnait guère plus que le supp moyen (because salaire maximum peu élevé, en vigueur de 1901 à 1961).

Billy Bremner, après un match de Leeds United.

Ci-dessus les joueurs d’Ipswich, en janvier 1939 après une défaite 2-1 contre Aston Villa (FA Cup)

Nombre de grands joueurs britanniques fumaient beaucoup ou régulièrement. Citons pêle-mêle :

David Jack et Alex James, le duo magique d’Arsenal – et alors le plus cher du foot british – dans les Thirties

Jimmy Greaves (Chelsea & Tottenham), le serial buteur aux 466 pions en 659 matchs fin années 50 & Sixties fuma jusqu’à deux paquets par jour en fin de carrière, parfois à la mi-temps (il picolait bien aussi le Jimmy ; extrait de son autobio : « De 1972 à 1977, je ne me souviens de rien, j’étais bourré. »)

Jackie Milburn, le prolifique attaquant de Newcastle (238 buts Magpie, années 40 & 50), « Wor Jackie » fumait même parfois juste avant les matchs (dans les toilettes, où il retrouvait d’autres Magpies clopeurs – 9 de ses coéquipiers fumaient). Milburn mourut d’ailleurs d’un cancer du poumon en 1988, à 64 ans, et ses cendres furent éparpillées devant le Gallowgate (le Kop de Saint James’ Park)

Malcolm Macdonald (Newcastle & Arsenal), grand fumeur notoire

l’artiste Stan Bowles (QPR), qui fumait un ou deux paquets par jour en moyenne avec des pointes à 80 ciggies (!) en toute fin de carrière à Brentford, sans parler du reste (sa plus fameuse citation, très Bestienne : « J’ai claqué tout mon fric dans la vodka et le tonic, le jeu et les clopes. Mais, à la réflexion, je crois que j’ai trop dépensé en tonic. »

le poly-dépendant Paul Gascoigne

Le cigare fut aussi prisé, surtout à partir de la fin des Sixties (et en particulier par les entraîneurs, notamment Malcolm Allison bien sûr, rarement photographié sans un barreau de chaise au bec).

Dans les années 30 à 50, on prêtait même au tabac des vertus médicales ! Il se disait par exemple que la cigarette dégageait les voies respiratoires (on était encore loin de faire le lien entre tabac et cancer des poumons).

Le grand Dixie Dean (395 buts pour Everton, années 20 & 30) fut le premier à faire de la pub pour une marque de cigarettes. A droite, l’immense Stanley Matthews vante les mérites de Craven A en 1955. Fabien Barthez, Socrates et Jack Wilshere auraient kiffé le texte publicitaire (extrait) :

« Stanley Matthews s’entraîne de manière très appliquée et a rapidement trouvé la cigarette qui lui convenait le mieux. […] Comme tant de sportifs, Stanley Matthews fume des Craven A » Et le Ballon d’or 1956 de conclure : « Si vous voulez fumer une cigarette douce à la gorge, alors je recommande sans hésitation les Craven A ».

Pub mensongère car Matthews ne fumait absolument pas ! (il ne buvait pas et était végétarien. Cette hygiène de vie irréprochable lui permit de jouer professionnellement jusqu’à la cinquantaine passée).

Encore plus fort que J. Charlton et tous les autres réunis : John Osborne (ci-dessus), gardien de WBA de 1966 à 1977 (probablement le plus grand portier de l’histoire des Baggies), lui c’était carrément pendant le match. « Ozzy » – son surnom – aimait plaisanter avec le public et lors de ce match sur la photo, il avait taxé un clope à un spectateur. Il fumait la pipe aussi. Avant les matchs, il était très nerveux et la cig le calmait. Décédé en 1998, à 57 ans, cancer des poumons.

# 11. Roy Keane

En Robin Hood à Nottingham Forest où il débuta sa carrière anglaise, sous Brian Clough (littéralement, quand ce dernier un jour l’étala d’un coup de poing) et, à droite, prêt à mitrailler le camp adverse.

Ici, paré pour accueillir Alf-Inge Håland.

# 12. Chris, super content de sa coupe

J’en reviens toujours pas.

# 13. Le Roo et sa Ka

On est toujours fier de sa première caisse, surtout si elle a une plaque personnalisée #GrosseFlambe.

# 14. Spectateurs acrobates

Millwall v Newcastle, janvier 1957.

Cardiff v Chelsea à Ninian Park, mars 1921.

# 15. Elton John

Elton John montre à George Best comment il faut faire (début 1976). L’excentrique chanteur avait alors des billes au Los Angeles Aztecs, qui venait de recruter Best, histoire de rivaliser avec le New-York Cosmos au glamouromètre.

Ci-dessus à Wembley en 1984, pour la finale de FA Cup entre Watford (son club) et Everton.

Pour la petite histoire, Best ne fit pas que jouer au foot en Californie. Il n’y resta qu’une saison et demie mais largement suffisant pour ouvrir son propre pub-club, le Bestie’s Bar, ci-dessus (à Hermosa Beach, L.A.).

# 16. Les Loups et la modernité

Les joueurs de Wolves, perplexes devant cette drôle de machine à centrer (1938).

Arsenal utilisait le même genre de machine dans les années 40 mais en bien plus rudimentaire : une catapulte géante tendue entre deux piquets (photo malheureusement introuvable sur le Net mais visible dans le livre Football, the golden age de John Tennant). 60 ans plus tard, ils recrutèrent Francis Jeffers et décidèrent peu après de ressortir la catapulte du grenier à l’entraînement.

# 17. Angleterre-Ecosse à Wembley, 4 juin 1977

Les supps écossais (la Tartan Army) n’avaient pas bien assimilé le principe du Challenge barre transversale de Téléfoot lors de cette finale de feu le tournoi Home Internationals, coupe entre pays britanniques, arrêtée en 1984 après cent ans d’existence (officiellement pour calendrier trop chargé, officieusement à cause d’affluences insuffisantes et problèmes d’ordre divers – hooliganisme, conflit en Irlande du Nord, etc.).

Voir le clip du spectaculaire envahissement de terrain après la victoire des Ecossais, 2-1. « Ils vont avoir besoin de nouveaux buts à Wembley », prévient stoïquement le célèbre commentateur John Motson. Euh, yes John, les rafistoler risque de pas trop le faire. Fallut une nouvelle pelouse aussi (nombreux morceaux arrachés, en souvenir) sans doute également de nouvelles guérites, nouvelles chiottes, nouvelles portes, etc.

Les supps écossais avaient déjà fait à peu près la même chose à Wembley en avril 1967 (en moins sauvage tout de même) après l’historique victoire de l’Ecosse 3-2 sur les champions du monde anglais (match qualificatif pour l’Euro 1968. Manque de bol pour les Ecossais, les Anglais se qualifièrent quand même, seuls 4 pays participèrent à la phase finale en Italie).

Rod Stewart porté en triomphe.

# 18. Brian Clough et Terry Venables

Finale de FA Cup 1991 entre Nottingham Forest et Tottenham, Clough et Venables (amis dans la vie) main dans la main à l’entrée des équipes. Cloughie n’avait pas prévenu Venables de son intention avant de fouler la pelouse et ce dernier est visiblement surpris (et ravi). « El Tel », son surnom, fut encore plus ravi au coup de sifflet final : victoire 2-1 des Spurs, privant ainsi Clough d’une FA Cup qu’il ne remporta jamais.

# 19. RIP Nelson

Les grands hommes supportent les grands clubs (dans les vestiaires d’Anfield, 1994).

# 20.

Roh dis donc…

Et comme on est en plein dans les Christmas parties des clubs, concluons notre instant festif avec la fête de Noël des Red Devils en 2008 et ces quelques clichés d’anthologie (paraîtrait que Gary Neville a gardé des séquelles de cette soirée) :

Photo devinette :

Avant de se quitter, petite devinette. Qui est ce grand ballerin moustachu et quel est son club ? (si vous suivez TK depuis 2011, vous devriez au moins identifier le club). Réponses dans les commentaires svp (non, c’est pas Tom Selleck).

Kevin Quigagne.

8 commentaires

  1. Silkman dit :

    Ah c’est grandiose. Quel beau Chris surtout.

    Un peu de hors-sujet mais si l’un des sites de référence est bien celui auquel je pense, il doit inclure cette merveilleuse photo :
    http://www.schwarzundweiss.co.uk/wp-content/uploads/2010/08/rijkvoeller.jpg

    (Récupérée ailleurs pour pas spoiler)

  2. Anthony Petit dit :

    C est pas Big Sam (Allardyce) par hasard?

  3. ZeZapatiste dit :

    Le maillot c’est Coventry du début des 80’s, non ? Par contre pour le bonhomme aucune idée, les visages ce n’est pas mon fort

  4. Pablo dit :

    On débute par des photos potaches, on fait un détour par la cigarette et le football et on apprécie le Chris Waddle Mulet Bashing ! Merci !

    Pour les photos des red-eyed devils, ce n’est pas tiré du Manchester Evening News (MEN), le torchon gratuit que l’on distribue à tous les coins de rues et qui a déjà fait sa Une sur Christiano qui gare sa voiture sur une place handicapée ?

  5. 3L dit :

    Très bien cette série, certaines connues d’autres non !
    Merci Rushie !

  6. JePigePo dit :

    Ah Waddle, toujours adoré ce mec…..

    comme d’habitude Kevin tu nous régales…

    PS: La photo du mannequin vedette du ballet …ne serait-ce point le « Big Sam » Allardyce pendant son passage à Coventry ? Il me semble l’avoir posté lors d’un jeu….m’enfin…ma mémoire…

  7. Blingice dit :

    Le fait que Delap s’entraine avec des saucisses est … Pour le moins surprenant. Si l’Agence Transe Presse avait écrit l’article ca m’aurait presque moins supris. Je continue de ne pas y croire tant que vous n’avez pas de vidéo-preuve.

    PS : Pourquoi dites-vous toujours que les photos peuvent « rapporter gros » ? On gagne des cadeaux si on les ouvre toutes ?

  8. Kevin Quigagne dit :

    @ Silkman.

    Oui, et j’aurais vraiment aimé mettre ces deux photos en juxtaposition http://bit.ly/1gVjHR4 et http://bit.ly/18R79dO mais aucun de ces deux joueurs n’a de lien avec le foot britannique.

    @ Anthony et Jepi.

    Bien vu, 1983-84. Le manager de Coventry, Bobby Gould (l’un des ex managers du Crazy Gang de Wimbledon) avait décidé de mettre les joueurs au ballet, pour les rendre plus souples : http://dailym.ai/18Saqtt (inutile de préciser que Gould n’essaya jamais le ballet sur Vinnie Jones 3 ans plus tard chez les Dons).

    Ça améliora probablement leur agilité mais pas leur défense : 6è à la mi-saison, ils dégringolèrent, 77 buts encaissés et échappèrent in extremis à la relégation en D2 (19è, sur 22).

    @ Zeza.

    Oui, bien vu aussi, c’est bien Coventry maillot domicile 1981-83. Il figure dans la galerie TK des pires maillots du foot anglais (# 3) :

    http://bit.ly/1f4sCOU

    Le design en T (pour Talbot, la marque française) était illégal et s’attira les foudres des instances, analement à cheval sur le réglement.

    Ça fit tout un binz car au lieu de modifier le design pour rester dans les clous, Coventry tenta de contourner la législation (alors très stricte, le sponsoring naissait tout juste).
    Ça eut le don d’énerver encore plus la Football League, le club se prit une amende et fut interdit de diffusion TV. Dans la foulée, Coventry City essaya de se faire rebaptiser Coventry Talbot, mais là encore, gros Niet, FA et FL s’y opposèrent.

    Cet épisode est raconté dans l’article en lien ci-dessus et avec ici http://bit.ly/1bUarNN un topo complémentaire sur les changements radicaux de l’époque niveau sponsoring (fin années 70, début 80’s).

    Ce fut épique et problématique car le sponsoring était un domaine dans lequel l’Angleterre accusait plus de dix ans de retard sur le continent. Un retard dû au rétrograde et autocratique état-major de la Football League à l’époque, qui tenait à garder le contrôle absolu sur les clubs.

    Cette intransigeance, ainsi que d’autres facteurs liés aux évolutions sociétales et médiatiques des Eighties, pousseront les clubs à vouloir s’affranchir à tout prix du joug de la FL : leur longue jacquerie aboutira à la création de la Premier League.

    @ Pablo.

    Je me souvenais que cette Xmas party de United avait fait buzzer et, pour trouver une photo sympa, j’ai juste entré “Ronaldo Xmas party” dans Google Images, c’est en première page.

    Apparemment, la photo vient de ce site http://bit.ly/1bz7SyK mais probablement achetée/piquée à un tabloïd vu que les « red tops » (surnom des tabloïds les plus tabloïdisants) marquent les joueurs à la culotte lors des fêtes de Noël des clubs, because ça dérape parfois.

    @ Blingice.

    Ça les agrandit (mais pas toutes).

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