Teenage Kicks démarre sa quatrième saison avec une preview des championnats de Football League (D2 à D4) et Premier League. La saison 2013-2014 de League One s’annonce, comme sa petite sœur, passionnante. Kick n’rush, boue et pintes de Strongbow, TK vous fait découvrir les joueurs et les équipes à suivre cette année.

Voir le classement après cinq journées (sur 46).

[Cliquer sur les photos peut rapporter gros]

Les prétendants à la montée

Comme souvent en League One, les principaux favoris pour la montée sont les relégués de Championship de la saison passée.

Jackett aura la lourde tâche de faire remonter les Wolves

Jackett aura la lourde tâche de faire remonter les Wolves

Cela est encore plus vrai dès lors qu’une « grosse écurie » a connu la descente. Wolverhampton est dans ce cas-là et compte bien remonter illico, après deux descentes consécutives. Molineux doit redevenir une forteresse imprenable, et malgré le dégraissage de l’effectif – une seule arrivée, gratuite, pour sept départs importants (Ebans-Blake, Hunt, Berra, De Vries, Henry…), les Wolves ont pris un très bon départ, avec quatre victoires et un nul en cinq matchs.

Les deux autres clubs relégués auront probablement aussi leur mot à dire, particulièrement Peterborough, qui n’a de cesse de faire le yo-yo entre ces deux divisions (montée en 2009, descente en 2010, remontée en 2011 et redescente en 2013). Les joueurs de Darren Ferguson ont eux aussi réussi leur départ, avec quatre victoires en cinq matchs. Quant aux Robins de Bristol City, si leur début de saison est plutôt médiocre (trois points seulement), ils devraient se mêler à la lutte pour la montée dès lors que les automatismes entre leurs nouveaux joueurs (beaucoup de mouvement à Bristol, 7 arrivées pour 12 départs) se seront créés.

Parmi les autres clubs pensionnaires de League One, Brentford sort du lot. Troisièmes de la division la saison passée, et battus en finale de play-offs par Yeovil, les Bees ont séduit par leur jeu au sol mais ils devront surmonter le terrible traumatisme de la saison dernière qui les a privés d’une montée directe à la dernière journée (pour mémoire, Trotta a expédié un penalty sur la barre à la dernière minute, et, sur la contre-attaque, Doncaster a inscrit le seul but du match). Les joueurs d’Uwe Rösler auront-ils les nerfs assez solides ?

Autre équipe à suivre cette saison, Leyton Orient. En très grosse forme sur la fin de la saison dernière (31 points pris sur 51 possibles entre février et avril), les O’s ont réussi à arracher in extremis leur place en play-offs, pour un résultat malheureusement décevant. Si le club continue sur sa lancée (ce qui commence bien pour l’instant, leader avec 5 victoires en 5 matchs), il devrait jouer les trouble-fêtes à l’avant du championnat.

Enfin, citons pêle-mêle Sheffield United, qui a échoué deux années consécutives en play-offs (third time’s a charm ?), Walsall (parmi les meilleures équipes de la phase retour l’année dernière, mais qui a perdu plusieurs joueurs importants), Swindon (qui mise sur la jeunesse pour rééditer la bonne saison passée) et les nouveaux riches MK Dons et Crawley Town. La (bonne) surprise se trouve peut-être parmi ces cinq clubs.

Les prétendants à la descente

Grosse recrue à Bradford.

Grosse recrue à Bradford.

En ce qui concerne les équipes promises à une saison galère, les promus font souvent office de « favoris ». Cette saison cependant, seul Port Vale semble moins armé que ses rivaux, quand bien même ils possèdent le meilleur buteur des quatre divisions professionnelles anglaise l’année dernière (Tom Pope, 31 réalisations). Gillingham s’est quant à lui intelligemment renforcé (en attaque notamment, leur point faible en League Two), de même que Rotherham, dont on disait la saison précédente que leur équipe était plutôt bâtie pour la League One que pour la League Two. Enfin, fort de sa finale de League Cup la saison passée, Bradford fait office d’épouvantail et pourrait bien déjouer les pronostics.

Coventry City commence la saison avec 10 points de pénalité, et leur intersaison chaotique (voir plus bas) et leur début de saison étrange (après 5 matchs, les Sky Blues occupent la dernière place du classement malgré la meilleure attaque – 16 buts déjà – du championnat) ne sont pas faits pour les rassurer. L’an dernier, cependant, ils s’en étaient sortis malgré, déjà, une pénalité identique. Bis repetita ?

De son côté, Colchester, qui s’est sauvé à la dernière journée la saison passée, ambitionne une place en milieu de tableau mais semble objectivement promis à une difficile lutte pour le maintien.

Crewe a, comme chaque année, vendu son meilleur joueur (Luke Murphy, parti à Leeds pour £1 million), mais en a profité pour se renforcer. Les Railwaymen devraient cependant passer la saison aux abords de la zone de relégation et compteront sur Mathias Pogba, frère de Paul mais jouant pour l’équipe de Guinée, pour ne pas y tomber.

Pogba, Pogba et Pogba.

De gauche à droite : Pogba, Pogba et Pogba.

Autre club en C qui risque de galérer, Carlisle devra surveiller sa défense (77 buts encaissés l’année dernière) s’ils veulent éviter la descente. Affluence en berne, défense en papier mâché et budget très restreint, tels sont les secrets d’une saison qui s’annonce encore compliquée.

Enfin, en vrac, Shrewsbury (qui s’en est tiré l’an passé grâce à deux victoires lors des deux dernières journées), Oldham (qui a subi une saignée de son effectif, quatre joueurs majeurs sont partis en division supérieure), Stevenage (auteur d’une deuxième moitié de saison catastrophique, 16 défaites en 23 matchs) et, dans une moindre mesure Notts County et Tranmere devront surveiller leurs arrières.

Les joueurs à surveiller

Fier d'être le joueur à suivre selon TK, Griffiths s'est fait tout beau.

Fier d'être le joueur à suivre selon TK, Griffiths s'est fait tout beau.

Le top player de cette division sera, d’après les bookmakers du moins, Leigh Griffiths. L’attaquant de Wolverhampton, au club depuis deux ans, n’avait encore jamais revêtu la tunique des Wolves en championnat. Prêté ces deux dernières années à Hibernian, il a explosé la saison dernière, inscrivant 23 buts en 36 matchs, et se voyant récompensé du trophée du meilleur joueur de SPL. L’international écossais (3 sélections), qui a fêté il y a peu ses 23 ans, a démarré sa saison en fanfare, en inscrivant trois des huit buts de son équipe.

Les gardiens devront également se méfier des promus Nakhi Wells (23 ans, Bradford), l’un des principaux artisans de l’aventure des Bantams en League Cup la saison passée et actuellement meilleur buteur du championnat avec 5 réalisations, et Tom Pope (28 ans, Port Vale), auteur de 31 buts en League Two et réel espoir de maintien pour les Valiants. Au sommet du classement des buteurs, on retrouvera aussi certainement Leon Clarke (28 ans, Coventry), Will Grigg (22 ans, Brentford) et Jose Baxter (21 ans, Oldham).

Traditionnellement, la League One est aussi une terre d’accueil pour les jeunes joueurs prêtés ou rejetés par les clubs de l’élite. Parmi ces jeunes pousses, le plus talentueux est certainement Jay Emmanuel-Thomas (22 ans, Bristol), formé à Arsenal, mais qui n’a jamais réussi à percer dans l’effectif d’Arsène Wenger, et ce malgré les louanges à l’époque du technicien français. L’attaquant David Amoo (22 ans, Carlisle), ancien de Liverpool, sera aussi à surveiller, ainsi que deux autres anciens des Gunners évoluant tous les deux à Colchester, Craig Eastmond (23 ans) et Sanchez Watt (22 ans). Quant aux joueurs prêtés pour s’aguerrir, ils devraient trouver leur place dans ce championnat, en particulier Conor Coady (20 ans, Sheffield), prêté par Liverpool, et Milan Lalkovic (20 ans, Walsall), prêté par Chelsea.

Et les Français ? Ils sont au nombre de onze : Romain Vincelot, Mathieu Baudry, Yohann Lasimant (tous trois à Leyton Orient), Mathieu Manset, Kévin Malaga (tous deux à Coventry), Bakary Sako (Wolverhampton), Toumani Diagouraga (Brentford), Oumane Tounkara (Stevenage), Yoann Arquin (Notts County) Thierry Audel (Crewe, cousin de), et Jean-Louis Akpa-Akpro (Tranmere, frère de).

Les vieux de la vieille

Des bourlingueurs en League One, c’est pas ce qu’il manque. Citons néanmoins les deux attaquants anglo-nigérians Akpo Sodje (33 ans, Tranmere), passé par pas moins de 15 clubs en et hors de la Football League, et Adebayo Akinfenwa (31 ans, Gillingham), l’attaquant le plus massif de Football League, surnommé « 2 big 2 play football« .

Akinfenwa, c'est plus fort que toi.

Akinfenwa, c’est plus fort que toi

Kevin Davies

Kevin Davies

Parmi les anciennes gloires du football anglais (enfin, tout est relatif), on pourra retrouver l’ancien de West Ham et d’Aston Villa, Marlon Harewood (34 ans, Bristol), plus de 130 matchs en Premier League, revenu de Chine l’année dernière, ainsi que Kevin Davies (36 ans, Preston), qui a fait les beaux jours de Bolton pendant une décennie.

Enfin, sans surprise, les seuls joueurs connus du grand public évoluent à Wolverhampton, comme Kevin Doyle (29 ans, 180 000 £/mois !), qui n’a pas quitté le navire malgré les deux relégations successives du club, l’ancien stéphanois Bakary Sako (25 ans) et l’ancien Rennais et Lensois Razak Boukari (ah, on me dit dans l’oreillette qu’il vient d’être prêté à Sochaux).

Les entraîneurs en vue

Comme pour les joueurs, la League One est souvent l’occasion rêvée pour des entraîneurs novices de s’illustrer et de gagner de l’expérience. À ce titre, on surveillera principalement Darren Ferguson (Peterborough), fils du grand Sir Alex, maintenu en poste malgré la descente l’année dernière. Un club que l’Ecossais connaît bien pour l’avoir entraîné de 2007 à 2009. De retour depuis 2011, après un bref passage à Preston, Fergie-son aura pour objectif de faire remonter Posh dès cette année.

Sean O’Driscoll (Bristol City) pourra s’appuyer sur son expérience passée et la montée qu’il avait obtenue en 2008 avec Doncaster. Il a depuis entraîné Nottingham Forest lors de la saison 2011-2012, avant de partir à Crawley pour… un mois seulement. Viré avant même d’avoir pu diriger un match officiel, il est retourné à Nottingham, d’où il s’est fait également limoger, six mois plus tard.

À 41 ans, il était temps pour Weir de prendre sa retraite.

À 41 ans, il était temps pour Weir de prendre sa retraite.

L’entraîneur novice le plus attendu au tournant est probablement David Weir (Sheffield United). L’ancien international écossais (69 sélections) a pris les rênes d’un club ambitieux pour sa toute première expérience de manager. Gageons qu’il saura insuffler à ses joueurs la rage qu’il exhibait lors de ses passages à Everton ou aux Rangers.

Parmi les « anciens », qui connaissent bien le club qu’ils entraînent, on notera la présence de Graham Westley (Stevenage), qui entame sa huitième saison en charge de Boro, en trois passages distincts, néanmoins (2003-2006, 2008-2012 et depuis fin mars 2013).

Greg Abbott (Carlisle) est, lui, le manager en poste depuis le plus longtemps, il dirige les Cumbrians depuis 2008, et faisait partie du staff auparavant.

Les plus grosses et plus faibles chambrées

En ce début de saison, les disparités au niveau des affluences sont élevées, de Wolverhampton (plus de 18 000 spectateurs de moyenne) à Crawley (à peine plus de 3 000). Le cas de Coventry est à part, et sera développé dans « Le club à suivre ».

Parmi les bons élèves, Sheffield United (17 500 spectateurs), Bradford City (15 800) et Bristol City (14 100) sont les seuls clubs à dépasser les 10 000 spectateurs de moyenne sur ce début de saison.

À l’inverse, dix clubs (Crewe, Tranmere, Oldham, Carlisle, Leyton Orient, Walsall, Colchester, Stevenage et donc Crawley et Coventry) n’atteignent pas les 5 000 spectateurs.

Le club à suivre

C’est le foutoir le plus complet à Coventry City. Pénalisés de 10 points pour la deuxième saison consécutive, les Sky Blues se sont de surcroît vu ôter le privilège de jouer leurs matchs à domicile chez eux. Délocalisés à Northampton, les matchs ne sont pas suivis, sous la pression des supporters historiques du club, qui refusent de s’y déplacer.

Tout a commencé en avril 2012, lorsque, prétextant des problèmes budgétaires dus à la relégation du club, le propriétaire du club (le groupe SISU, en charge depuis 2007 et déjà très critiqué par les supporters), a arrêté de payer le loyer du stade (100 000 £ par mois). Les Sky Blues se sont retrouvés sans stade pendant plusieurs mois, devant jouer leurs matchs à domicile dans le stade d’Hinckley United (relégué de D6 en D7 la saison dernière), comptant à peine plus de 4 000 places.

En décembre dernier, un accord a été trouvé avec le groupe Otium Entertainment, fondé par trois anciens dirigeants de Coventry ayant des connexions avec SISU, pour terminer la saison dans leur stade habituel (Ricoh Arena, 32 600 places). Depuis, un contrat de partage de terrain avec Northampton, portant sur trois ans, a été signé, malgré les protestations des fans. Coventry se retrouve donc désormais à jouer au Sixfields Stadium (7 600 places), à plus de 50 km de chez eux.

C’est donc devant à peine plus de 2 000 spectateurs que les Sky Blues se sont imposés 5-4 contre Bristol, et aussi peu de monde a ensuite assisté au nul 4-4 contre Preston. Le spectacle n’attire pas.

Ajoutez aux dix points de pénalité et à la délocalisation une interdiction de recruter cet été, et vous comprendrez pourquoi Coventry est le club à suivre en League One cette année. S’en sortiront-ils ?

De Ricoh à Sixfields, gros changement de standing pour Coventry.

Du Ricoh à Sixfields, gros changement de standing pour Coventry.

Le club à pas suivre

Ne suivez pas les résultats des usurpateurs d’identité de MK Dons, ils n’en valent pas la peine. (Si vous ne savez pas pourquoi MK, c’est le mal, lisez cet article en trois parties de Kevin Quigagne).

Aussi, évitez de suivre les nouveaux riches de Crawley, encore en D5 il y a deux ans, ça vaut mieux pour tout le monde.

Les pronos TK

Montées (3) : Wolverhampton, Brentford & Peterborough

Descentes (4) : Gillingham, Carlisle, Shrewsbury & Coventry

7 commentaires

  1. lomaia dit :

    Je ne vois pas Coventry City descendre mais plutôt finir en milieu de tableau avec une attaque de feu et une défense passoire ! Bizarre que Crawley Town n’attire pas beaucoup de monde, pourtant, ils ont tout pour être un club ambitieux..

  2. lomaia dit :

    D’ailleurs, j’aimerais comprendre comment Wolverhampton a pu autant se planter la saison dernière ? Car question qualité, il y avait pas mal de joueurs tout de même. Problème de motivation ?

  3. Pan dit :

    @ lomaia
    Je ne vois pas non plus Coventry descendre, mais objectivement, avec leurs déboires d’intersaison et leurs 10 points de pénalité, il est légitime de les considérer comme « prétendants à la descente ».
    En ce qui concerne Crawley, c’est peut-être pas une mauvaise chose pour le « football vrai » qu’ils n’arrivent pas à attirer plus de monde, et ils ont peut-être atteint leurs limites.
    Enfin, pour les Wolves, je ne connais pas les facteurs mentaux qui ont conduit à la 2e descente du club, mais c’est vrai qu’ils se retrouvent maintenant dans une situation délicate, avec les salaires de Doyle, mais aussi de O’Hara et Johnson (achetés £13M il y a deux ans). O’Hara et Johnson que Jackett a d’ailleurs écartés dès le début de saison en spécifiant bien qu’ils ne joueraient pas. Encore une fois, je ne connais pas les tenants et aboutissants de cette affaire, mais ça m’étonnerait qu’il s’agisse uniquement d’une question de salaire.

    Je me permets de rajouter un petit mot concernant Sheffield. J’hésitais entre eux et Peterborough pour le 3e spot de montée, et il se trouve que les Blades ont été rachetés hier (à hauteur de 50%) par un prince saoudien dont la fortune est estimée à plusieurs millards d’euros.
    J’aurais dû mettre Sheffield.

  4. Kevin Quigagne dit :

    @ lomaia.

    Je suis un peu Crawley depuis les spectaculaires magouilles de leurs ex proprios escrocs vers 2005 (cf cet article TK tinyurl.com/3f7vmpr), je te donne donc mon avis sur les Red Devils bis.

    Crawley est un club moyen de D3 en fait, un club qui se heurte désormais à un mur ou un plafond plutôt (Pan Bagnat fait bien de parler de « limites atteintes » dans son comm’) car y a quelques clubs sérieusement blindés en D3 et bien plus puissants qu’eux, voir plus bas.

    Ambitieux et riche, Crawley l’était en D5 après quelques années cauchemardesques dans les Noughties (dettes, malversations, 2 redressements judiciaires en 7 ans, etc.) et la reprise du club par Prospect Estates Holdings Limited vers 2008. Mais on ne sait pas trop ce que pèse cette société basée à Hong-Kong (dirigée par des Britanniques), en tout cas elle n’a pas l’air de vouloir/pouvoir se donner les moyens de viser plus haut que la D3 (ce qui est déjà bien pour un petit club sans pedigree comme Crawley).

    Le fait est que ces deux dernières saisons, ils ont dû vendre leurs meilleurs buteurs, comme Matt Tubbs et Tyrone Barnett vendus au mercato janvier 2012 (2M £ à eux deux) pour partiellement financer la nouvelle tribune, sans vraiment les remplacer.

    Ces 2 ou 3 dernières intersaisons, hormis 1 ou 2 joueurs à 200K, ils n’ont quasiment rien dépensé et se sont contentés de faire fait venir du gratos et du prêté et ont vendu pour 1,5M £ (voir tinyurl.com/n5fg6bc).

    Crawley est donc un club modeste qui a acquis cette réputation de club blindé (on les surnommait « le Man City de la D5 ») mais c’était surtout à l’échelle de la D5 hein, en D3 ils passent inaperçus niveau £. Quelques Crawley facts pour bien les remettre dans le contexte de la D3 :

    1) club très jeune en Football League rejointe seulement en mai 2011 (encore en D5 y’a trois saisons où ils faisaient 2 500), pas du tout une place forte du football donc

    2) seulement 3 395 spect. de moyenne la saison dernière, 22è affluence sur 24 (la moyenne de D3 était de 6 300)

    3) grosse concurrence de Brighton à 35 kms et clubs londoniens à 45. Ce qui veut dire que pas mal de supps locaux de, mettons, + de 25 ans étaient bien plus susceptibles y’a quelques années de choisir Brighton ou clubs londoniens que Crawley.

    Il convient de préciser que, contrairement à une idée reçue, les gens en Angleterre ne choisissent pas forcément de supporter leur club local, surtout s’il est en non-League bien sûr et que dans un rayon de 50 kms t’as plusieurs gros clubs – eg le triste cas de Gateshead, ville et arrondissement de 200 000 habitants avec 1 club professionnel en D5 – et ex D2 – qui fait à peine 600 spectateurs, car Newcastle est à 3 kms (heureusement pour eux, le proprio a les moyens et maintient artificiellement leur statut pro).
    Wigan était dans ce cas-là y’a 10-15 ans où ils faisaient 2 000 spect. de moyenne (eux, en plus des 6 clubs PL dans un rayon de 50 kms, ils avaient le rugby a XIII pour concurrent).

    4) Crawley est une ville de 100 000 h seulement et petit stade de 6 000, donc ambition limitée, sauf si très généreux bienfaiteur dépensier se pointe et met les moyens pour la D2 (bien sûr, y’a toujours des exceptions, cf Yeovil l’an dernier)

    En parlant de Crawley, leur avant-centre Gary Alexander a marqué un but Van Bastenien samedi, une merveille, voir à 44’30 ici http://www.bbc.co.uk/iplayer/episode/b039tplj/The_Football_League_Show_2013_2014_31_08_2013/ (même reprise dans angle fermé que celle du Néerlandais en finale Euro 1988).

    J’évoquais plus haut les principaux clubs puissants de la D3 sans les nommer, citons Wolves bien sûr mais aussi Preston, Brentford, Leyton Orient et Sheffield United, voire Bristol City (en mauvaise passe £ toutefois) et Rotherham, proprio très ambitieux.

    Wolves a une grosse masse salariale – 25M £ l’an dernier en D2 (wage bill financée principalement grâce aux « parachute payments » récoltés à la descente de PL, 48M sur 4 ans) – et United aussi, autour de 7-8M £ l’an dernier. Pour comparer, Crawley c’est seulement 2M.

    Et pour Sheffield United évidemment encore plus depuis la co-reprise hier du club par un prince saoudien, Abdullah bin Mosaad bin Abdulaziz Al Saud pour ne pas le nommer, un fan de Fantasy football apparemment, il risque d’être servi.
    Kevin McCabe a donc partiellement jeté l’éponge après voir injecté 100M £ dans le club en 18 ans, surtout depuis 2002, et connu de sérieux problèmes financiers récemment d’où vente de joueurs prometteurs, comme Lowton (Aston Villa) et d’autres.

    Enfin, ça ne va pas être non plus la fête au village Blade avec les milliards du Saoudien because le Financial Fair Play de la D3 & D4 – Salary Cost Management Protocol – dont j’ai déjà parlé ici va forcément limiter les dépenses. Au passage, gros derby samedi Rotherham v Sheffield au New-York Stadium.

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    Pour répondre à ta question sur Wolves, hormis des joueurs qui se sont vus trop beaux, à mon avis c’est la combinaison des facteurs suivants qui les a envoyés en D3 alors qu’ils étaient favoris pour la remontée en PL (avec 25M £ de masse salariale et un budget d’environ 35M £) :

    – manque de stabilité à la tête du club et dans l’effectif :

    a) 2 managers inexpérimentés/nouveaux/pas terribles ou trop radical (pour Solbakken)/ trop basique (pour Saunders) à ce niveau dans une saison

    b) un chief exec (Jez Moxey) très décrié qui dirige un peu le club en fait car propriétaire (trop) absent because très pris par ses affaires (et qui prend des décisions précipitées quand la panique se déclenche). Sans parler de la valse des managers, 4 en un an…

    – leurs meilleurs joueurs s’étaient barrés (Steven Fletcher en tête)

    – conflits internes, cohésion douteuse et manque de système cohérent (entre Solbakken et Saunders, c’est le jour et la nuit) avec grosses fluctuations de personnel dans l’équipe

    – une cascade de blessures (celle du teigneux Stephen Hunt leur a fait mal) – même si les 3/4 des clubs en échec te sortiront le même refrain

    – manque d’investissement en joueurs talentueux, 30M récoltés en vente de joueurs pour 8M d’achat seulement (les 25M de la vente de Jarvis et Fletcher ont été réinvestis dans les infrastructures, surtout agrandissement du stade)

    – effectif trop léger au final (environ 30 joueurs prêtés et vendus au cours de la saison pour une douzaine de récupérés seulement)

    – les débuts catastrophiques de Saunders après limogeage de Solbakken (le Gallois débuta par 9 matchs sans victoire, ce qui plomba bien le moral

    – leurs 2 meilleurs joueurs et buteurs (Ebanks-Blake et Bakary Sako) blessés au plus mauvais moment, dans l’emballage final

  5. Romain dit :

    Les Teenage Kicks, c’est quand même du caviar à chaque article.
    Totalement d’accord pour Leigh Griffiths. Titulaire ce soir contre la Belgique d’ailleurs, il est préféré à Rhodes pour son habileté technique je pense.

    Concernant Crawley, je sais qu’ils donnent quand même de bons salaires en comparaison d’autres clubs. Bon, ce n’est pas Sheffield ou Wolverhampton, mais ils ont de l’argent mine de rien. Du moins, ce n’est pas Oldham, club complétement dans la mouise. Ils n’ont même pas de quoi filer £500/semaine limite…

  6. Kevin Quigagne dit :

    Romain, merci du compliment de la part des 4 rédacteurs de ce dossier « Preview des championnats anglais D4-D1 » où chacun a fait une division. Je vois que toute mention du moindre Jock te met dans tous tes états, sacré toi 8) (t’es où là, arrivé in Good ol’ Blighty ?).

    Tu écris que Crawley donne de « bons salaires en comparaison d’autres clubs », OK mais ça dépend à qui tu les compares. Leur masse salariale de 2M £ est dans la moyenne de D3, peut-être moyenne haute mais dans la moyenne. Par rapport au comm’ de lomaia plus haut qui parle de club ambitieux, il convenait de bien préciser que cette image de club ambitieux/riche (le « Man City de la D5 ») qui leur colle à la peau depuis qu’ils dépensèrent un max en D5 n’a plus lieu d’être aujourd’hui.

    Comparé aux plus petits de D3 l’an dernier (les Bury, Carlisle, Oldham et autres Yeovil) oui, c’est sûr que Crawley est plus généreux (ou mieux géré, c’est selon), Bury ne payait même plus ses joueurs à un moment ! (l’une des vedettes Shakers, Tom Soares, a expliqué par exemple avoir joué un temps sans être payé et on sait que 6 ou 7 joueurs ne touchaient que 200 £/semaine, soit moins que le SMIC anglais) ; comparés à pas mal dans cette division, Crawley est en dessous.

    Si Crawley est dans la moyenne de D3 (où les masses salariales sont homogènes – exception faite bien sûr des cas spéciaux Wolves et Blades), il y a aussi une bonne raison à cela : ils sont limités par le « Salary Cost Management Protocol » dont je parle dans mon commentaire précédent et ne peuvent donc pas verser plus de 60 % de leur chiffre d’affaires (d’environ 3M) en salaires. Je ne suis pas persuadé toutefois qu’ils auraient pu verser beaucoup plus sans ce SCMP.

    S’il ont de l’argent, ils le cachent bien en tout cas car ces deux dernières saisons, comme je l’indiquais dans mon comm’ précédent, force est de constater que Crawley a surtout vendu (dont Tubbs et Barnett pour + de 2M £). Si Crawley avait été si aisé que ça financièrement, ces joueurs auraient probablement été conservés, au moins l’un des deux.

    Et désormais, à cause de ce SCMP strictement encadré (sanctions – déjà appliquées, avec tolérance réduite sur déviations au fil des saisons, voir site FL), Crawley va devoir verser des salaires probablement en dessous de la moyenne tout simplement car leurs affluences sont faibles (22è affluence sur 24 l’an dernier) et que le gros du chiffre d’affaires en D3 se fait sur la billetterie, les revenus médias étant limités en D3 (Sky ne donne collectivement que 65M £/an aux 72 clubs de FL – 80 ou 90 % de cettte somme allant bien sûr aux clubs de D2 – et la Beeb pas grand chose. En revenus média, un club de D3 touche environ 500 ou 600 000 £/an).

    Y’a bien un « solidarity payment » versé par la PL dont je parle dans un comm’ sous article sur la D4 mais pas de quoi faire des folies : 350 000 £/an par club de D3. Donc, comparé à tous les autres clubs de D3, Crawley va forcément perdre au change avec ces restrictions à cause de leur faible billetterie.

    Quand ces mesures/chiffres furent discutés en 2010-2011 (en préparation du nouveau deal Sky-BBC-Premier League), ça fit pas mal de mécontents en D3 & D4 car le fossé se creuse entre la D2 et le reste de la Football League (ça rappelle la situation entre la D1 et le reste des troupes FL à la fin des années 80) mais les petits furent bien obligés d’avaler la pilule. Comme d’hab quoi !

  7. roberto cabanastonvilla dit :

    quoi quoi quoi ? Pas UN mot sur Preston NE ? Le premier champion national de la planète mérite mieux que ça, tout de même !

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