Matchbox vintage – Liverpool 3 – 1 Chelsea (9 septembre 1967)

A une époque où tout le monde trottinait sur un terrain de football, certains joueurs de Liverpool couraient. Ample victoire des locaux, sans l’ombre d’un doute.

Buts : Smith (38′), Hateley (46′, 47′) ; Houseman (78′)

l'excellent statto.com)

Le point sur le classement au coup d'envoi (source : l'excellent statto.com)

Remontés en D1 en 1963, Chelsea est alors un bon club quoi que modeste : deux titres remportés et autant de finales perdues (Community Shield excepté).  Mais, en quatre ans, les londoniens se sont peu à peu mêlés à la lutte, en terminant deux fois cinquième et une fois troisième. Reste à poursuivre.

Revenus en D1 en 1962, Liverpool gagne le titre en 1964, puis réitère en 1966, son septième sacre national. La défense de leur titre s’est soldée par une cinquième place, pêchant par leur irrégularité à domicile. En étrillant Newcastle 6-0 lors de la 3ème journée, les Rouges se sont rassurés. Reste à confirmer.

Liverpool

Le onze de Liverpool

Le onze de Liverpool

Coach : Bill Shankly (en place depuis sept ans et neuf mois)

Chelsea

Le onze de Chelsea

Le onze de Chelsea

Coach : Tommy Docherty (en place depuis six ans et cinq mois)

Le Onze de Larqué

Le Onze de Larqué

La première mi-temps

Très grosse domination de Liverpool, avec un Thompson omniprésent. Les occasions de Chelsea se sont réduites à des corners, bien que la plus dangereuse d’entre elles vienne d’une action placée. Hateley, tout juste transféré de Chelsea à Liverpool, n’a aucun scrupule vis-à-vis de ses anciens coéquipiers. Avantage « mérité ».

Le but au ralenti

Lawrence, gardien sans gant, dégage au pied. Le ballon arrive dans les vingt-cinq mètres londoniens. La défense renvoie péniblement, et St. John récupère aux trente mètres. Il s’avance et frappe. Waldron contre le ballon, qui parvient à Hateley aux seize mètres, dans l’axe. Harris, le défenseur-sandwich, panique un peu et tacle le buteur en retard. Pénalty, que Smith se charge de tirer. Bonetti, l’autre gardien sans gant, ne peut rien contre le poteau rentrant. 1-0 (38′).

une affiche souvent alléchante, des hectolitres d'alcool, beaucoup de moyens mais les drapeaux nous bouchent la vue et on repart toujours un peu deçu du spectacle

Anfield, c'est un peu comme les Vieilles Charrues : une affiche souvent alléchante, des hectolitres d'alcool et beaucoup de moyens, mais les drapeaux nous bouchent toujours la vue et on repart systématiquement déçu du spectacle

La deuxième mi-temps

Hormis quelques rares incursions dans la surface des Reds, Chelsea boit le calice jusqu’à la lie après les deux buts très précoces encaissés. Liverpool, bien aidé par Thompson, la Botte Increvable de l’équipe, a dominé le match dans ses grandes largeurs, profitant des lacunes défensives de leurs adversaires. Sans Bonetti (et sa barre transversale), l’écart aurait pu être un peu lourd.

Les buts au ralenti

Liverpool donne le coup d’envoi. En deux touches de balle, le ballon arrive à Thompson, excentré sur l’aile. Il contrôle de la poitrine, avance en provoquant son adversaire direct et passe en retrait à Hugues, aux abords de la surface. Celui-ci centre instantanément du gauche sur Hateley qui, d’une tête plongeante aux six mètres, double le score. 2-0 (46′).

Hollins récupère le ballon dans son propre camp et, n’étant pas attaqué, s’avance jusqu’au rond central. Il tente une passe ras de terre à son attaquant, mais le défenseur adverse a bien anticipé et intercepte sans mal. Celui-ci relance immédiatement sur Thompson, sur sa gauche. L’ailier contrôle le ballon sur la ligne médiane et accélère, prend de vitesse Hinton, rentre dans la surface et centre fort devant le but. Hateley se jette et aggrave la marque. 3-0 (47′)

Baldwin récupère le ballon sur l’aile gauche. Le jeu bascule dans l’axe, sur Osgood,  qui passe dans la profondeur à Hollins à l’entrée de la surface. Il perd son duel face à Smith, mais Chelsea garde la possession. Houseman, légèrement décalé sur la gauche, frappe instantanément des seize mètres. Petit filet, 3-1 (78′).

Spectateurs

Officiellement 53839, mais 150000 à vue de nez.

4 commentaires

  1. Swederman dit :

    Le retour de TK !

    Il a fier allure ce onze de Chelsea avec probablement les 4 plus grands joueurs de l’histoire du club pré-moderne : Peter « The Cat » Bonetti
    Ron « Chopper » Harris, recordman de matchs avec les Blues (795)
    Boby Tambling, meilleur buteur de l’histoire du club avec 202 buts
    et Peter « The King » Osgood, figure incontournable du club, dont les cendres ont été enterrées sous le point de pénalty en face du Shed End, et qui dispose également d’une statue en son honneur.

  2. mangeur dit :

    Merci aux TK (et Mullet) de nous sortir ce formidable Matchbox de derrière les fagots.

    En tant que Black Cat, j’ai particulièrement aimé : « En étrillant Newcastle 6-0 lors de la 3ème journée… ».

    Pure bliss. Ça me rappelle le bon temps et les 9-1 que Sunderland passèrent aux Magpies à SJP, un sacré souvenir
    (ça remonte un peu quand même… un tout petit peu… remarque, pas si longtemps finalement… j’veux dire à l’échelle de l’histoire… j’ai des amis dont le grand-père a assisté au match, donc c’est pas si ancien… tout va si vite de nos jours… le temps s’écoule vitesse grand V… finalement 1908 c’est presque du contemporain, quoi).

    J’ai des picotements aux yeux en voyant ces compos de ce Liverpool – Chelsea… Comme l’écrit Swederman (un expert Chelsea ? Intéressant), quelques Blues légendaires dans le lot (feu Peter Osgood et le boucher Ron Harris évidemment, sortent du lot. Et Bonetti aussi, d’ailleurs comme beaucoup de footeux à cette époque, après avoir raccroché les crampons, Bonetti dut bosser et fit… facteur (la plupart des footeux qui durent bosser ouvrirent un pub).

    D’ailleurs pas qu’à l’époque, même dans les années 90, quelques joueurs de bon ou haut niveau firent facteur, le plus célèbre ex grand-footeux-devenu-facteur étant probablement Neil Webb, 48 ans, ex Forest et Man United et 26 capes anglaises entre 1987 et 1992 (fin années 80, Bobby Robson le mettait en titulaire, puis 1 ou 2 blessures sérieuses le plombèrent). Webb n’est plus facteur aujourd’hui mais bosse comme cariste sur Reading.

    La finale de FA Cup Chelsea – Leeds de 1970, dont le replay à Old Trafford fut regardé par 28 millions de téléspectateurs (!), fut quelque chose !
    Avec Ron Harris et toute la joyeuse bande des découpeurs de Leeds (B. Bremner, Jonny Giles et Norman Hunter en tête) est souvent considérée comme l’une des plus violentes jamais disputées.

    Un arbitre revisionna ce match en 1997 et considéra qu’il y aurait dû y avoir au moins 6 cartons rouges et 20 jaunes.
    Il n’en y eut aucun. Et pour cause, les cartons ne firent leur apparition officielle que la saison suivante (en fait, CdM 1970) et mirent 4 ou 5 ans avant d’être utilisés par toutes les divisions de la Football League (même si les avertissements et expulsions existaient, mais sans système de couleurs, inventé par un arbitre anglais, Ken Aston).

    Swederman a parlé des joueurs de Chelsea, moi je voudrais dire un mot sur l’entraîneur de Chelsea de l’époque, le très controversé et « outspoken » écossais TOMMY DOCHERTY (alias « The Doc »). Un personnage haut en couleurs qui dirigea une petite quinzaine de clubs, une énorme grande gueule (déclarations fracassantes) qui partit manager Man United quelques années plus tard, en 1972, avec un salaire de 1000 £ /mois.

    C’est Docherty qui vira proprement (le déclinant) George Best et s’arrangea avec Denis Law pour un départ (alors plus tout jeune, 33 ans et plus toute sa santé). Le Doc voulut même virer le dernier membre de la Holy Trinity, Bobby Charlton, mais se rétracta, pensant que la fureur populaire lui serait fatale.

    Un cas ce Docherty, ce type qui n’hésitait pas à être incroyablement direct avec les présidents de club (« Monsieur le président, s’y j’ai besoin de votre avis, je vous le demanderai. », ça marcha pas longtemps avec Doug Ellis à Aston Villa !) fut viré de Man United en 1977 avec fracas… car il se tapait la femme du kiné.

    Le Doc était marié depuis 1949, ça passa mal – sauf pour son compte en banque du Doc, qui grossit de 25 000 £, après avoir vendu son histoire aux tabloïds, quasiment le même jour où il annonça à sa femme de toujours et à leurs 4 gamins qu’il la quittait, sacré enfoiré quand même).

    L’affaire se transforma en scandale national et se termina par un œil au beurre noir pour Docherty, que le mari jaloux ne rata pas.

    Le Doc a toujours bon pied bon œil à 83 ans, il se signale toujours de temps en temps par des sorties tonitruantes mais sévit surtout dans le lucratif circuit des « after-dinner speeches ».

    Tout comme ce bon vieux Paul Gascoigne…

    Des nouvelles de Gazza. Apparemment la désintoxication commencée à Bournemouth en février a réussi et Gazza va faire son premier discours d’après-dîner à Birmingham la semaine prochaine, et Newcastle peu après il me semble.
    Place aux biftons maintenant – grosses dettes, fisc notamment –, 70 £ le dîner, plus pour les tables VIP (pas vraiment intime cependant, c’est des salles de 400 – 600 couverts).

    Pour la petite histoire, 34 ans après, le mufle Docherty est toujours avec Mary, la femme du kiné…
    Le Doc n’a jamais digéré son licenciement et s’est souvent plaint d’être le « seul entraîneur à avoir été viré pour être tombé amoureux ». Des goujats romantiques, et ouais, ça existe.

    Enfin, bref, je suis pas là pour parler de Chelsea, moi ce qui m’intéresse c’est bien plus les Reds, surtout mon chouchou dans cette compo : le grand, l’immense, l’unique IAN CALLAGHAN (mais demain ou après-demain soir).

  3. De passage dit :

    Merci pour ce boulot. Ce que vous faîtes est juste fantastique.

  4. bonoman dit :

    Merci pour MV pour cette incroyable histoire de Tommy Docherty. Avoir envisager de virer Charlton quand même…

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