Archive for octobre, 2010

 

Encore une bonne petite quinzaine dans le foot anglais… Et un choc de titans, Andy Carroll v Paul Gascoigne.

Dimanche 17 octobre 2010

Andy Carroll est arrêté pour coups et blessures sur son ex petite amie, Laurie Henderson, 18 ans, danseuse et mannequin en lingerie à temps partiel. L’essayeuse de petites culottes a déclaré, qu’en rentrant chez elle, elle a trouvé le grand Andy en train de s’envoyer en l’air avec une inconnue. Circonstance attenuante pour Andy-dis-moi-oui, les ébats ont eu pour cadre la chambre d’ami.

Les faits se sont déroulés vers 4h30 du matin, après une nuit bien arrosée, forcément (on a encore jamais vu une soirée peu ou normalement arrosée en Angleterre).

Démarrage en fanfare d’Andy, qui attaque dès le début du match. Andy 1 – Paul 0.

 

Lundi 18 octobre

Andy Carroll passe en comparution immédiate au tribunal d’Hexham, près de Newcastle. Il plaide l’auto-défense et est libéré sous caution. L’affaire sera jugée le 10 janvier 2011.

Andy, sortant du tribunal

Andy, sortant du tribunal

Si Dali avait décrété la gare de Perpignan centre du monde, Paul Gascoigne et les joueurs du NUFC ont fait de Newcastle le nombril du monde juridico-footeux en Europe. C’est pas Saint James Park qu’il va bientôt falloir agrandir, mais le palais de justice de la ville, avec un tunnel donnant accès direct aux vestiaires du célèbre stade anglais, situé en plein centre-ville.

Andy continue sa domination et, logiquement, score, profitant d’un Gazza surpris par la détermination du numéro 9 des Magpies.

Andy 2 – Paul 0.

 

Mardi 19 octobre

Manuel Da Costa, le défenseur central de West Ham (et international Espoir portugais) est arrêté pour agression sexuelle sur une jeune femme, ainsi que pour coups et blessures sur trois femmes lors de la bagarre générale qui a suivi. Ce coin de l’est du Grand Londres est réputé nationalement pour ses blondes simplettes aux micros jupes et bronzages oranges, et ses boy racers qui customisent leur Golf Rabbit vintage pour faire des donuts sur les parkings (on en a même fait un docu-soap « The only way is Essex »).

Da Costa a été libéré sous caution et l’affaire devrait être jugée en décembre.
Da Costa adore l'Essex

Da Costa adore l'Essex

Mercredi 20 octobre

Paul Gascoigne (quelle surprise), comparaît au tribunal de Newcastle suite à l’arrestation au volant de sa MG Sport le 8 octobre dernier. Pas pour un refus de priorité ou un excès de vitesse mais pour une conduite en état d’ivresse, of course (un petit 2,85 grammes dans le sang ce coup-ci).

L’affaire sera jugée le 11 novembre prochain le temps que le service de mise à l’épreuve (probation service) digère le lourd dossier du citoyen Gazza (service qui porte bien son nom en ce moment). Le juge l’a prévenu qu’il risquait 3 mois de prison.

Enorme embouteillage judiciaire pour Gazza. Le 3 novembre prochain, il doit retourner au tribunal pour une autre affaire de conduite en état d’ivresse datant de février 2010, lors d’un fameux week-end « Pêche et nature » où, en 48 heures, Paul et son copain de déroute se firent arrêter trois fois par la police du Nord Yorkshire (dégradation d’hôtel ; troubles a l’ordre public et finalement conduite en état d’ivresse pour conclure en beauté ce petit week-end sympa et reposant à la campagne).

Il pourrait aussi comparaître pour une affaire de consommation de cocaïne (voir vendredi 22. La date de cette affaire-là n’a pas encore été fixée.

Superbe sursaut d’orgueil de Paul, qui signe une jolie conduite en état d’ivresse un vendredi après-midi, cueillant ainsi à froid Andy.

Andy 2 – Paul 1

 

Mercredi 20 octobre

Andy Carroll, again. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas parlé de lui, 2 jours exactement.

Les faits. 19 h 00, Darras Hall, coin pour milliardaires près de Newcastle. La Range Rover d’Andy est incendiée.

Cela ne se passe pas chez lui (Andy est SDF) mais au domicile de Kevin Nolan, le capitaine de Newcastle, qui a pour obligation d’héberger Andy jusqu’au procès du 11 janvier 2011, ordre du tribunal (qui ne fait pas confiance au SDF Carroll, qui vit à l’hôtel, le même que celui de Ben Arfa, quand ce dernier est de passage).

Des footballeurs SDF, et oui, ça existe. Après les footballeurs qui refusent d’être traités comme des « demandeurs d’asile » (Pierre van Hooijdonk, 1999, à N Forest), ceux victimes d’odieux exclavagistes (Mourinho & Makélélé) et ceux qui sont traités comme des « pieces of meat » (déclas de Roy Keane dans l’affaire Rooney), la tendance est à la « homelessness.

Les vandales se sont aussi défoulés sur les murs de la propriété des Nolan, tranquille famille de ce coin paisible. Enfin, paisible jusqu’au jour où Andy a débarqué. Un Andy que Catherine Ringer aurait probablement bien aimé. Or not.

Encore un coup de maître d’Andy, exactement là où on ne l’attendait pas, ni à ce moment de la partie, ni sur ce terrain de l’incendie criminel.

Andy 3 – Paul 1

 

Jeudi 21 octobre

Titus Bramble (Sunderland) entendu par la police pour la dernière fois et lavé de tout soupçon dans la bizarre affaire du Vermont Hotel de Newcastle le 22 septembre dernier (accusations de viol). Bref rappel des faits pas clairs.

22 h 00 : Bramble et sa posse (son footeux de frère et 2 amis) arrivent au Baby Lynch, bar de Newcastle pour footeux et étudiantes en Wagologie. C’est soirée étudiante, la ruches à wagabees est pleine à craquer (Marlon King n’a pas été invité). Bramble, blessé, n’a pas aligné pour les Black Cats, qui joue le soir-même au Stadium of Light contre West Ham en Coupe de la Ligue.

Il a donc choisi de faire la nouba au lieu de se payer la purge du SoL. Décision tout à fait compréhensible mais qui fait sortir Steve Bruce de ses gonds. Brucie déclare que Bramble « n’avait rien à faire dans un night-club un mardi soir ». C’est pas un night-club Steve, mais un wag-bar.

22 h 02 : numéros de portables échangés entre étudiantes et professeurs

22 h 15 : ça gravite et fait la danse du ventre autour de la cabine VIP de Bramble

00 h 30 : le crew de Titus se fait la malle, pour le Vermont Hotel, centre de Newcastle

02 h 00 : une étudiante du Baby Lynch se pointe a l’hôtel, pour « discuter ».

04 h 00 : elle se réveille et, toujours selon ses déclarations, trouve « un homme sur elle en train de la pénétrer ».

04 h 30 : elle dépose plainte au commissariat le plus proche

06 h 00 : la police débarque à l’hôtel et embarque tout le monde. Toute la bande est interrogée (accusations de viol). Bramble est libéré (sous caution) vers 11 heures et est présent à l’entraînement du mercredi.

Mince alors, Titus n’a pas réussi à rater l’entraînement, il a dû en vouloir aux policiers de ne pas l’avoir gardé à vue.

 

Vendredi 22 octobre

Paul Gascoigne , again… Gazza l’incontournable des parquets de la cité Geordie est de retour.

Paul est de sortie

Paul est de sortie

 

17 h 30, nord de Newcastle, Gazza est arrêté dans un état normal (donc, sérieux) pour consommation et possession de cocaïne. L’ami avec qui il sniffait, voyant Gazza sans réaction et craignant l’overdose, appelle les services d’urgences qui garde l’ex-Spur sous surveillance hospitalière pendant 24 heures.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La police débarque en même temps que l’ambulance, et arrête le pote de Gazza pour trafic de drogues. Gazza sera plus tard entendu et libéré sous caution.

Et le Newcastle United FC de se transformer en Eastenders (célèbre téléroman anglais, sorte de « Plus belle la vie » hardcore).

Newcastle-Eastenders United FC

Newcastle-Eastenders United FC

Gazza cherche-t-il a faire de la concurrence a Carroll ?

La semaine dernière, Gazza participait au Lancastrian Suite à Gateshead (ville de son enfance) à une discussion sérieuse sur le « football au 21ème siècle ». A cette occasion, tout en condamnant les « excès » du football de maintenant, Gazza affirmait aux 250 invités qu’il n’avait pas bu depuis son sérieux accident de voiture du 14 juin dernier sur les quais de la Tyne à Newcastle (sa voiture avait défoncé un monument historique, le Guildhall). Ou depuis l’incident Raoul Moat, En fait il ne se rappelait plus trop depuis quand.

Le propriétaire de la maison que louait Gazza, a déclaré dans les journaux qu’il allait faire expulser l’ex star des Spurs.

Une source bien informée déclare au Sun :

« Gazza va vraiment mal, il va probablement réintégrer la Clinique de Providence Projects [près de Bournemouth], là où il est allé juste après l’affaire du tueur Raoul Moat. Lors d’une des ses derniers séjours en rehab, il est mort 3 fois de suite, le personnel médical a dû le réanimer alors que son cœur s’était arrêter ».

Quelle contre-attaque surprise de Paul dans cette rencontre totalement débridée !

Andy 3 – Paul 2

 

Lundi 25 octobre

Procès d’Andy Carroll au Crown Court de Newcastle pour l’agression du 7 decembre 2009 sur Michael Cook, au Blu Bambu, boîte de Newcastle.

 

Stuart Driver, l’avocat de Carroll, réussit à faire requalifier l’accusation de « actual bodily arm » (coups et blessures) en « common assault », moins grave.

Pourtant, ce soir-là, Carroll avait bu 9 pintes et s’était servi d’un verre pour agresser M.Cook. Ce type d’agression (glassing) est courant en Angleterre.

L’avocat du bad boy anglais livre à la cour une histoire tirée par les cheveux mais qui passe. Il faut dire que les évènements demeurent toujours des plus flous et se prêtent admirablement à toutes les interprétations possibles.

L’affaire se serait déroulée en quatre actes dans un jeu de verre musical aussi bizarre que confus. Voici la version de l’avocat de Carroll.

Acte 1 : Andy renverse malencontreusement le verre de la copine de Michael Cook. Acte 2 : la femme insulte vertement Andy, et lui jette le restant de la pinte au visage. Acte 3 : M. Cook, son copain, bizarrement, se tourne vers son amie et lui balance son verre au visage. Acte 4 : Andy va alors pour jeter le contenu de sa pinte sur M. Cook, mais le verre lui échappe des mains et éclate l’arcade sourcilière de Monsieur Cook (hospitalisé).

Hmmm… à la limite, s’il s’était agit de Robert Green, Scott Carson ou David James, on aurait tout de suite cru à cette malencontreusement boulette mais là, on est en droit d’être sceptique.

La version donnée par l’avocat de la victime est bien sûr totalement différente. Elle met en cause une quatrième personne, amie de Carroll, qui aurait met le feu aux poudres en s’en prenant à son client.

Cependant, dans cette histoire de beuverie sans témoin sobre, le juge Faulks a considéré qu’il s’agissait plus d’un accident qu’autre chose. Carroll, qui risquait de la prison, s’en sort avec une amende totalisant 5 000 £ (2 500 pour la victime, et 2 500 pour divers frais de justice).

Un Carroll qui a fortement hypothéqué ses chances l’équipe nationale. Il y a 3 semaines, l’Espoir se dispute violemment avec Stuart Pearce (en charge des U21 anglais). « Psycho » aurait alors juré que tant qu’il dirigerait les Espoirs anglais, Carroll ne porterait plus le maillot aux 3 Lions (Petit Psycho – Carroll – est un habitué des clashs avec Grand Psycho – Pearce).

Psycho dit non à Andy
Psycho dit non à Andy

Une « attitude problem » qui expliquerait pourquoi Carroll était totalement absent des derniers rendez-vous internationaux des Anglais, aussi bien en A qu’en Espoirs.

Capello, sur le point de sélectionner Carroll contre le Monténégro le 12 octobre dernier, avait créé la surprise en appelant Kevin Davis (33 ans). Fabio offrait ainsi au target man de Bolton sa première cape (le Trotter devenant ainsi le vétéran des premiers capés depuis 1950).

Carroll fut également écarté de la cruciale affiche aller-retour Angleterre-Roumanie U-21 des 9 et 12 octobre derniers, matchs de barrage qualificatifs pour l’Euro Espoirs de 2011 (Angleterre qualifiée).

L’Italien déclara que Carroll était (mystérieusement) blessé, mais devant l’insistance des journaliste, finit par admettre « qu’il y avait un problème Carroll en ce moment ».

Après un splendide mouvement, Andy conclut, en force. Paul est KO debout. Aucune subtilité dans la manière dont Andy accroît son avantage, mais tous les coups sont permis et Paul ne peut s’en prendre qu’à lui-même, ayant eu tout le week-end pour revenir au score. Un attentisme que Gazza paie cash.

Andy 4 – Paul 2

Fabio aussi dit NO à Andy

Mardi 26 octobre

Paul Gascoigne… again and again. Le chassé-croisé Carroll-Gascoigne s’intensifie. Le match New Bad boy v Old Briscard bat son plein. Qui apparaîtra le plus de fois au tribunal cette saison ? Qui va déranger la police le plus souvent cette saison ? Qui va remporter le match dans le match « Ambulances appelées v Interventions de fourgons de police » ? Beaucoup d’interrogations demeurent dans ce choc de titans. Les paris sont ouverts pour l’attribution de l’Oscar des Menottes d’or 2010.

Gazza est donc de nouveau arrêté pour avoir vandalisé une chambre du Premier Inn de Gateshead (sud de Newcastle), une chaîne de motels locost. Son état est jugé tel (alcohol poisoning – coma éthylique) qu’il est immédiatement transféré à l’hôpital.

Le locost hôtelier a ses inconvénients

Le locost hôtelier, après Gazza, a ses inconvénients

La chambre est en aussi piteux état que Gazza. Janet Jubb, la manageresse de l’hôtel, raconte (dans le Evening Chronicle de Newcastle du 27 octobre) :

« Mon personnel a retrouvé du curry étalé sur l’écran de la télé, du vomi un peu partout, de la nourriture jetée sur les sols, murs et plafonds, des mégots écrasés sur le sommier et des meubles endommagés. On lui a demandé des explications, mais il n’était pas en état de répondre. La chambre doit être totalement refaite ».

Bon, elle a raison la manager de ce motel locost, c’est vrai, c’est pas parce qu’on ne paye que 19 £ par chambre chez Premier Inn qu’on doit coucher dans le vomi de Gazza et regarder la télé floutée par son vindaloo de l’avant-veille. Même des touristes adorateurs du surdoué ex-Lazio hésiteraient.

Plan repas indien-télé, littéralement

Plan repas indien-télé, littéralement

Gazza est un habitué des destructions de chambre d’hôtel. En février 2008, il fait peur aux clients et staff de deux hôtels chics de Newcastle, le Hilton et le Malmaison. Il se montre menaçant, se promène nu dans les couloirs et faire retentir les alarmes à 3 heures du matin (non, Collymore n’était pas avec lui). Sa sœur, Anna-Marie, est appelée en renfort. Gazza est arrêté et « sectioned » (interné).

Nigel Massey, le porte-parole du Malmaison, déclare :

 « Pendant 12 jours, Paul Gascoigne a été le parfait client. Et puis, quelque chose s’est déréglé. C’est une situation malheureuse. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement et qu’il revienne vite ».

 

 

Malmaison, le seul hôtel qui ose Gazza

Malmaison, le seul hôtel qui ose Gazza

On imagine que cette invitation « à revenir vite » ne s’étend pas au Malmaison.

En février 2010, il détruit une chambre de B & B dans le Yorkshire, lors d’un week-end pêche et nature (Gazza aime autant taquiner le goujon que le goulot).

Et puis, bien sûr, cet incident célèbre en mai 1998, la destruction de la chambre de Glenn Hoddle à la Manga, quand l’ex marabout annonça à Paul qu’il ne ferait pas la Coupe du monde 1998.

La police déclare qu’il a passé la veille à picoler dans un pub, et que, sur le chemin du retour (en taxi), Gazza a même dû « emprunter » 20 £ au chauffeur pour acheter des munitions. La presse rapporte dans la foulée que Gazza n’a plus un penny en poche et aurait gaspillé 14 millions de £ depuis 2004 (toute fin de carrière).

Le lendemain matin, il se pointe dans le hall de l’hôtel en titubant, et s’écroule avec fracas au milieu des clients. La police et une ambulance arrivent.

Gazza est envoyé dans la journée dans une clinique de désintoxication quelque part dans le sud, pour sa dixième cure de détox, où il retrouvera probablement la joyeuse bande du Rehab Club, le boxeur déchu Ricky Hatton, Amy Winehouse, Boy George, George Michael and co (l’ex-Wham vient de sortir de prison, où il avait été envoyé pour avoir, encastré sa Range Rover dans une boutique Photo de Londres – c’est pas qu’il conduit mal, juste qu’il prend trop de substances).

Quelle réalisation phénoménale de Paul ! Il passe en revue toute la défense de l’hôtel et fusille Andy, d’un geste technique imparable. Une rencontre décidemment de toute beauté, avec un suspense insoutenable.

Andy 4 – Paul 3

 

Mercredi 27 octobre

Andy Carroll. Cette fois-ci, le Sun publie des photos de l’Audi vandalisée de son ex-fiancée, Faye Johnstone (celle à l’origine de la bagarre entre Carroll et Steven Taylor, dans les vestiaires avant un entraînement, en mars 2010 – mâchoire cassée pour Taylor, et blessures à la main pour Carroll qui apparut le surlendemain à un concert de 50 Cent à Manchester, en compagnie de Vieira, Steven Ireland, Mimile Heskey, Titus Bramble, etc)

 

 

Andy-pansement, à la sortie de concert 50 Cent

Andy-pansement, à la sortie du concert 50 Cent

L’Audi a été recouverte de graffiti funestes à l’encontre de Andy : « Your number is up, No 9 » (t’es foutu Numéro 9 – qui peut aussi être interprété comme une menace de mort).
On se croirait dans The Prisoner avec Patrick McGoohan. « Je ne suis pas un numéro, je suis un homme à peine libre » pourrait répliquer Andy au Number 1.
 
 

 

Andy, pas Number 9, mais homme semi-libre

Andy, pas Number 9, mais homme semi-libre

Andy a décidemment plus d’un tour dans son sac, et Paul ne pouvait rien sur cette dernière prouesse du grand avant-centre. Fin du match de la Quinzaine. Andy, en fin renard des surfaces, a sorti sa botte secrète, son ex-ex fiancée, et est déclaré Vainqueur.

Andy 5 – Paul 3.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jeudi 28 octobre

Ni Gascoigne, ni Carroll pour changer, mais Ivan le Terrible. On apprend qu’Ivan Klasnic (Bolton Wanderers) est accusé de viol sur mineure.

La police de Manchester l’a interrogé en début de semaine, après avoir reçu, le lundi 25 octobre à 5 heures du matin, un appel d’une jeune femme de 17 ans accusant l’international croate de viol.

Klasnique, hors-jeu

Carton rouge pour Klasnique

Klasnic a été libéré sous caution jusqu’au premier novembre (lundi prochain), où une enquête approfondie devrait décider de la suite ou non à donner à cette affaire.

Kevin Quigagne

 

 

L’an dernier, la Football League était sponsorisée par Coca-Cola. On l’affublait volontiers d’un moqueur « fizzy pop league » (le championnat gazeux).

Cette année, fini de pouffer. Le sponsor est Npower Energy, et ça décoiffe. La vénérable Football League a été électrisée, du 100 000 volts à tous les étages, des vedettes et pipoles à foison. Faisons donc plus ample connaissance avec le doyen mondial des championnats nationaux, 122 ans et tous ses crocs.

Championship (D2) – 13ème journée

voir résultats Championship ici

Classement

1. QPR 29 points (+21)

2. Cardiff 29

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3. Swansea 23

4. Norwich 23

5. Watford 21

6. Coventry 21

———————————–

22. Middlesbrough 11

23. Crystal Palace 11

24. Bristol City 10

Classement des buteurs de D2 :

Bothroyd (Cardiff) 11 buts

Iwelumo (Burnley) 8

Mackie (QPR) 8

Commons (Derby) 7

McGugan (N Forest) 7

Parkin (Preston) 7

Classement des passeurs :

Adel Taarabt (QPR) 7 passes décisives

Don Cowie (Watford) 6

Grant Holt (Norwich) 5

Meilleure affluence : Norwich – Middlesbrough, 25 410

Plus petite chambrée : Doncaster – Sheff United, 8 985

Prix moyen place assise adulte / abonnement : 23 £ / 370 £

Moyenne spectateurs saison 2009-2010 : 18 106

Les matchs. Les faits. Les acteurs de la 13ème journée

Bristol City 1-1 QPR (lien vidéo)

QPR toujours en tête et invaincu, mais Dieu que c’est poussif en ce moment (avec Manchester United, QPR est le seul club invaincu parmi les 92 clubs de League football).

Les propriétaires du club, potentiellement l’un des plus riches au monde (la famille Mittal, et le duo Bernie Ecclestone-Flavio Briatore financent) ont fait circuler des rumeurs il y a peu selon lesquelles Marcello Lippi pourrait bientôt débarquer. Neil Warnock, le fantasque entraîneur des R’s (une sorte de Ian Holloway version hardcore, et un ancien arbitre !), n’a guère apprécié et a déclaré :

« Ça me dérange pas du tout qu’il vienne. Effectivement je pense qu’il ferait un bon entraîneur-adjoint »

Neil Warnock, en pleine zénitude

Neil Warnock, en pleine crise de zénitude

Bristol City est en nette amélioration mais David James commet toujours ses bonnes vieilles bourdes brevetées Jamo (son surnom). L’inusable écolo (40 ans), a dit oui à Bristol City cet été car ce n’est pas trop loin de chez lui (Exeter) et David le Green adhère totalement au projet bristolien. Pas celui du club mais de la ville, capitale verte du pays. C’est vrai qu’à Portsmouth l’an dernier, au milieu des Cadillac Escalade et Hummer de Piquionne et d’Utaka, James avait probablement honte de garer sa voiture électrique. Maintenant, il nous concocte toujours de belles boulettes farcies, il n’est plus entouré de vedettes gangsta rap, mais au moins il peut rouler tranquille, sans honte ni reproche.

David James. 2 boulettes seulement, 2

David James. 2 boulettes aujourd'hui seulement, 2

Burnley 0-4 Reading (lien vidéo)

Les Clarets (7ème) marquent le pas et se sont pris une belle « tonking » (tannée) à domicile contre les Royals de Reading. Tyrone Mears, auteur d’une piètre prestation, a-t-il déjà tout donné ? En fait, un être vous manque et tout s’écroule. Cet homme d’exception, c’est Graham Alexander. Le capitaine des Clarets était absent et ça s’est vu.

Particularité du défenseur international écossais : il a 39 ans et totalise presque 1 000 matchs professionnels ! Et l’incroyable Alexander enquilleur de pénalties (74 réussis sur 80 dans sa carrière) ne compte pas s’arrêter de sitôt, il continue même à revendiquer une place en équipe nationale.

Il est également admiré pour sa technique peu orthodoxe sur les pénalties : il les tire de l’extérieur du pied dans le petit filet.

D’ailleurs, Téléfootix avait diffusé l’un de ses pénos révolutionnaires dans un zapping du printemps dernier, en fanfaronnant, fiers de leur trouvaille :

« Et regardez ce pénalty marqué en Angleterre, totalement dévissé mais ça va quand même dans la lucarne »

(un tir « dévissé » selon Téléfootix, yeah, right).

Graham Alexander, en plein péno dévissé

Graham Alexander, en plein péno dévissé

Coventry 3-0 Barnsley (lien vidéo)

Tranquille victoire des Sky Blues de Coventry contre Barnsley. Guère surprenant : l’équipe du South Yorkshire n’a pas gagné à Coventry depuis la saison 1923-24…

Marlon King (ex-Wigan et FC Jail), nouvelle recrue vedette des Blues récemment sortie de prison, était indisponible (9 mois de zonzon pour une agression sur étudiante, sa 14ème condamnation). Peut-être s’était-il fait excuser pour cause de soirée étudiante en ville ?

Doncaster 2-0 Sheff Utd (lien vidéo)

Victoire des Rovers contre les Blades dans le derby du South Yorkshire. Succès qui permettra à « Donny » (Doncaster) de s’approprier ces fameux « bragging rights » pour un moment (droits tacites de chambrer ses rivaux).

A signaler l’époustouflante longévité du gardien de Donny, l’Ecossais Neil Sullivan, presque 41 ans. Sullivan est un ancien du Crazy Gang de Wimbledon (première mouture – fin années 80) et toujours au top, 22 ans après ses débuts professionnels. Avoir été coéquipier de Vinnie Jones, John Fashanu, Dennis Wise & co pendant les crazy Eighties, visiblement ça conserve.

Un Doncaster transformé depuis quelques saisons, un superbe nouveau stade, où évolue une équipe qui propose du beau jeu. Qu’il est loin le temps où Donny explosait tous les records de défaites en une saison (34 – sur 46 matchs) et descendait en D5… (1998).

Un an plus tard, le propriétaire du club, Ken Richardson, était envoyé en prison pour 4 ans pour avoir fait incendier le stade du club afin de toucher l’assurance ! (la police retrouva sur place le portable de l’un des criminels, un ancien militaire de la SAS, unité commando de l’armée ! Faisait-il partie de l’équipe du Rainbow Warrior ?). Richardson avait aussi auparavant tenté de vendre le stade du club, propriété de la ville…

Situation difficile pour les hommes de Gary Speed, entraîneur des Blades de Sheffield (19èmes), et ancien partenaire de Cantona à Leeds, avec qui il remporta la First Division en 1992.

Le Français Jean Calvé, après des débuts tonitruants pour les Blades (but exceptionnel pour ses débuts, exocet de 35 mètres en pleine lulu), s’est mis au diapason mou de l’équipe.

Hull 1-2 Portsmouth (lien vidéo)

Jimmy Bullard (Hull City), resté au club, aurait mieux fait de partir, même en Ecosse ou en Grèce. Mais à être trop gourmand… (cet été, il avait réclamé un salaire mensuel de 400 000 € au Celtic !). Blessé pour au moins 3 semaines, Jimmy-le-clown pourrait avoir des subites envies de PL au mercato d’hiver.

Bullard, to Hull and back

Bullard, to Hull and back

Portsmouth, ses Utaka, Kanu & co, vont mieux sur le terrain qu’en coulisses. Pompey, toujours en redressement judiciaire (depuis février 2010), est en principe sauvé financièrement. Jusqu’au prochain coup de théâtre.

Kanu s’éclate à Pompey

Kanu s’éclate à Pompey

Les dettes astronomiques de Pompey sont toujours bien là, et une grande partie d’entre elles ne sera jamais remboursée.

Mais que John Utaka se rassure, son petit salaire mensuel de 500 000 €, ses primes et ses droits d’image sont protégés à 200 %.

Et cela, au nom de la Football Creditors rule, règlement façonné par des footeux pour des footeux. Les instances du foot ont divisé les dettes en 2 catégories : les « secured » et les « unsecured ». Toutes les sommes dues aux joueurs et autres clubs sont ultra sécurisées. Les autres, même celles dues au fisc anglais, sont ultra non-sécurisées et souvent passées aux pertes et profits.

Portsmouth avait la bagatelle de 450 créanciers au moment du redressement. Beaucoup n’ont pas été remboursés, dont de nombreuses entreprises, des petits artisans, plusieurs écoles, des associations, des restaurants, les scouts, une entreprise locale d’ambulances, etc.

Utaka est rassuré

Utaka est rassuré

L’administrateur, Andrew Andronikou, a confirmé que la plupart des dettes restantes devraient être remboursées à hauteur de « 20 pence to the pound » (20 %). Si elles le sont un jour. Lorsqu’un club anglais est placé en redressement judiciaire (50 clubs de FL depuis 20 ans, certains plusieurs fois), les premiers à en souffrir ne sont jamais les footballeurs. En revanche, les dommages collatéraux sont aussi conséquents qu’insoupçonnés.

Suite à la décision des propriétaires de Portsmouth de ne pas modifier le nom du club, le supporter le plus connu du pays, John Westwood (qui a fait changer son nom en John Portsmouth Football Club Westwood) s’est dit ravi. Il n’aura donc pas à changer son nom en un patronyme encore plus stupide.

Le discret Westwood

Le discret Westwood

Leeds 0-4 Cardiff (lien vidéo)

4ème victoire consécutive de Cardiff, qui comptait beaucoup de retard sur QPR mi-septembre mais qui a superbement rattrapé les Londoniens, peu en verve en ce moment. Cardiff, par Jay Bothroyd et Craig Bellamy, a atomisé Leeds, encore trop tendres à ce niveau pour prétendre jouer les premiers rôles.

Ce match était un peu un clash entre les has-been et les jeunes loups aux dents longues de la D2. Les Gallois rêvent en bavant de l’élite anglaise depuis leur création en 1899. Surtout Dave Jones, personnage controversé du foot anglais. Les Peacocks de Leeds, eux, ont déjà eu leur dose de rêve dans le passé. Dose administrée par l’inénarrable Peter « we lived the dream » Ridsdale, président de… Cardiff, jusqu’en mai 2010 (Ridsdale est cet ex président de Leeds qui, dans son bureau d’Elland Road, avait des poissons rouges qui coûtaient plus cher en entretien que le stade, lors de la spectaculaire explosion en vol de Leeds United, 2001-2004).

Pour accéder à la terre promise, les Bluebirds s’appuient sur leurs stars internationales : Craig Bellamy, Michael Chopra, Jason Koumas, Jay Bothroyd (le prochain joueur de Championship à recevoir un coup de fil de Signore Capello ?), Gábor Gyepes et Peter Whittingham. Sans oublier Miguel Comminges, le Guadeloupéen de l’effectif…

Côté Leeds (promu), on a du répondant et quelques vedettes, mais rien de transcendant.

Mentionnons tout de même le Sénégalais Amdy Faye puisqu’il est là (ex-Auxerre), le Hondurien Ramón Núñez, l’Australien Patrick Kisnorbo, le Sud-africain Davide Somma, et l’Argentin Luciano Becchio, qui fait un gros début de saison et a marqué l’un des buts de la saison le week-end dernier, d’une somptueuse reprise de volée :

Ajoutons à cette liste le teigneux-mais-brillant Ecossais « Snods », Robert Snodgrass. Et la vraie-fausse vedette : McCartney, George.

Toujours pas de Billy Paynter pour Leeds. Le prometteur buteur a été recruté à Swindon pour ses talents de canonnier, et non de peintre, 30 buts l’an dernier. Il devait assurer le vernissage du club promu en D2, mais n’a pas encore connu l’esquisse d’un match (il s’est blessé au tibia à l’intersaison en s’emmêlant les pinceaux, avant de faire une belle toile et de rater le cadre – Michel Chevalet n’a pas encore expliqué comment ça marche les immanquables de Paynter).

A noter aussi la belle boulette de Kasper Schmeichel (fils de) dans ce match à vite oublier pour les hommes de Simon Grayson.

Je sais, je n’ai pas mentionné Ken Bates, président controversé de Leeds (et ex propriétaire de Chelsea). Cette omission est impardonnable de ma part, surtout que Ken-le-nerveux continue ses amusantes frasques dans la mauvaise humeur cette année, mais restons zen, passons.

Ken Bates, éternel colérique

Ken Bates, éternel colérique

Millwall 2-0 Derby

Le promu Millwall (9ème) poursuit son ré-apprentissage de la D2 avec une belle victoire sur Derby County, équipe managée par Nigel Clough (fils de), et qui restait sur 6 matchs sans défaite. Alberto Bueno, ex Real Madrid, prêté à Derby par le Real Valladolid et superstar de ce début de saison, n’a pas été galactique du tout contre Millwall. Il s’est pris un carton et a été sorti à l’heure de jeu, tout comme Robbie Savage, le Gallois fou, inexistant sur ce match.

Robbie se tape un bélier

Danny Shittu a impressionné pour ses débuts avec les Lions londoniens (il vient de signer un contrat de 3 mois). L’imposant international Nigérian (95 kilos) a été élu homme du match. Il revient d’un séjour galère à Bolton, où il a coûté au club la bagatelle de 200 000 € par match ! (hors salaire). 12 matchs en 2 ans pour les Trotters, qui payèrent 2,4 millions d’euros en 2008 pour s’offrir ses services.

Shittu en action pour Bolton

Shittu en action pour Bolton

Les Lions de Millwall font mieux que se défendre sur le terrain mais la frange dure de leurs « supporters » inquiète. Rien que sur le dernier mois, la faction hooligan du club s’est illustrée par trois fois lors d’incidents violents, dont les batailles rangées du 28 septembre dans l’ouest londonien contre leurs homologues de QPR. La vie est bat’ (de base-ball) pour les inventeurs officiels du hooliganisme. Les derbies Millwall–West Ham s’annoncent chauds la saison prochaine…

Norwich City 1-0 Middlesbrough (lien vidéo)

Bon début de saison des Canaries de Norwich (promu). Le club appartient depuis 1996 à la plus célèbre cuisinière du pays, Delia Smith, une passionnée, qui a refusé nombre d’offres alléchantes pour racheter « son » club.

La reine des fourneaux a patiemment montré aux Anglais dans les années 90 comment faire bouillir un œuf, réussir le pudding à la Marmite, ou concocter une omelette aux baked beans (des dizaines de millions de téléspectateurs et livres vendus).

Delia, les Canaries ne sont pas cuits

Delia, les Canaries ne sont pas cuits

Dorénavant, Delia Smith vise la montée en PL et avec elle, la Total Domination de tout l’est du pays. Roy Keane, l’entraîneur du riche rival Ipswich, s’en étouffe de rage tous les matins en avalant sa bouillie d’avoine. Se faire bouffer par la Maïté anglaise, ça ne faisait pas partie de ses plans quand il reprit l’équipe l’an dernier.

Roy Keane, scary

Roy Keane, scary

Rien ne va plus pour Middlesbrough. Le départ de Gordon Strachan n’a pas eu « l’effet psychologique » escompté (au passage, signalons le noble geste du fantasque Ecossais qui part sans indemnités – démission – et fait donc cadeau au club de 2,5 millions de livres sterling).

Vider une équipe de ses bons éléments (comme les Français Didier Digard et Jérémie Aliadière) et les remplacer par une horde d’Ecossais descendus des Highlands est rarement un gage de réussite (6 Scots dans l’équipe, tous recrutés au dernier mercato d’hiver).

Flash Gordon lâche Middlesbourrin

Flash Gordon lâche Middlesbourrin

Nott’m Forest 2-0 Ipswich Town (lien vidéo)

Ipswich City, managé par Roy Keane, marque le pas. Propriété de Marcus Evans (multi-milliardaire anglais basé aux Bermudes), le club a pour ambition express de retrouver la Premier League. Les Tractor Boys l’ont quittée en 2002, et vivent un calvaire depuis (citons en vrac, un redressement judiciaire, de cruelles déconvenues en championnat et dans les play-offs et l’horreur Ben Thatcher – viré par Keane en février 2010).

Nottingham Forest va mieux, et semble armé pour jouer la montée. But exceptionnel du jeune Lewis McGugan sur un somptueux coup-franc de 35 mètres

Preston North End 4-3 Crystal Palace (lien vidéo)

Le Preston de Darren Ferguson (fils de) dispose de Crystal Palace 4-3 et se sort ainsi de la zone rouge. Palace s’y enfonce et Edgar Davids avec. Le Néerlandais, payé au match joué (1 000 £), accumule les contre-performances.

L’entraînement n’a pas l’air de trop lui convenir non plus. Le 12 octobre dernier, il tombe à bras raccourcis sur son coéquipier Julian Bennett, qu’il secoue comme un cocotier, tout en lui gueulant dessus « I am the boss round here ». Un remake de Scarface qui n’a guère avancé sa cause chez les Eagles.

Celui qu’on appelle The Pitbull a rejoint Palace cet été. Un choix délicat tant ce club est en totale déconfiture financière (redressement judiciaire en janvier dernier). A son arrivée, il déclara : « Comme j’habite dans le coin, je me suis dit que ça serait sympa de jouer pour mon équipe locale ».

Rappelons que le consortium propriétaire du club, le CPFC 2010, avait recruté l’ex star de la Juve pour qu’il « serve de modèle aux jeunes du club ».

Davids, arrêté à Amsterdam le mois dernier pour avoir collé un œil au beurre noir à une cliente dans un cinéma, pourrait vite arrêter la désastreuse expérience Palace.

La dernière fois que Palace avait tenté ce genre de pari du sage vétéran expérimenté, c’était saison 1997-98. Ils avaient alors signé Attilio Lombardo, Tomas Brolin et Michele Padovano – et avaient été dûment relégués de Premier League, dans un feu d’artifice de dettes et scandales.

Swansea 2-0 Leicester

Les Swans disposent facilement des Foxes. Le virevoltant Marvin Emnes, que Middlesbrough recruta en 2008 au Sparta Rotterdam pour 3,2 millions de £ (puis trop vite placardisé par Strachan), vient d’arriver en prêt chez les Gallois.

Débuts du tonnerre de Zeus pour le jeune Néerlandais entré en deuxième mi-temps. Sa technique et pointe de vitesse ont semé la zizanie chez les Fennecs de Sven-Goran Eriksson. Fennec ta mère : ce fut le message du jeune Néerlandais à Boro. Emnes, tout en dreadlocks et accélérations foudroyantes, a été nommé Homme du match et fera sûrement reparler de lui.

Leicester City est un autre club de D2 aux ambitions dévorantes. Oui, les clubs mégalos ne manquent pas en D2, tous appâtés par l’eldorado PL. La mission qu’a confié son propriétaire Lucky Luke, Milan Mandaric, au nouvel entraîneur, SGE, est on ne peut plus simple : remonter en Premier League, et sans traîner, dès 2011.

Il était écrit quelque part que les chemins entre l’entraîneur le plus jet-set au monde et le président de club le plus vorace de la planète foot (une dizaine d’entraîneurs consommés ces 4 dernières années) se croiseraient un jour. Inexorable.

Problème de taille cependant : le Suédois a hérité d’une situation difficile et d’un effectif léger. Les nouveaux proprios thaïlandais lui ont promis 10M de £ pour le mercato d’hiver. Le nom de David Beckham, disponible le mois prochain, a été cité. Pas sûr du tout que cela soit suffisant pour accrocher les play-offs..

Tous ces déboires sur le terrain, est-ce la faute de Yann Kermorgant ? Depuis que le fossoyeur du club de Gary Lineker s’en est allé en prêt en Arles-Avignon, les Foxes galèrent (cf. le fameux pénalty raté lors des play-offs de Wembley, mai 2010)

Watford 0-2 Scunthorpe

Le club d’Elton John (proprio/actionnaire on-off) rentre dans le rang après un départ canon. Un début de saison plus « T.N.T.  » que « Candle in the wind  » de la part des Hornets (frelons), toujours calés en zone play-offs (5èmes).

Les minots de « Scunny » (Scunthorpe) étonnent toujours autant leur monde. Ils perdent leur goal machine Gary Hooper à l’intersaison, on leur prédit l’enfer, mais ils ne souffrent pas le moins du monde (Hooper était l’un des meilleurs « hitmen » de D2 anglaise, 50 buts en deux saisons – transféré au Celtic de Glasgow pour 3 millions d’€, déjà 4 buts en 4 matchs avec les Hoops).

Elton Watford

Elton Watford, Bzzzzzzz

Kevin Quigagne

voir résultats League One ici

Meilleure affluence : Southampton – Oldham, 20 968

Plus petite chambrée : Hartlepool – Bristol Rovers, 2 792

Prix moyen place assise adulte / abonnement : 21 £ / 350 £

Moyenne spectateurs saison 2009-2010 : 9 305

 

Classement :

1. Brighton                         28 points

2. Bournemouth                 22

———————–

3. Peterborough                 22

4. Sheffield Wednesday     21

5. Huddersfield                  20

6. Colchester                     20

———————–

21. Leyton Orient              13

22. Tranmere                    13

23. Walsall                        11

24. Dagenham & Red        11

 

Tour d’horizon

Les Seagulls de Brighton sont toujours en tête. Cette étonnante équipe est dirigée par Gus Poyet. Le club emménagera l’été prochain dans un impressionnant stade ultra-moderne de 22 500 places.

Sheffield Wednesday va beaucoup mieux. Après avoir trouvé un repreneur la semaine dernière, et une solution pour commencer à éponger les 25 millions de £ de dettes, les Owls ont fait match nul contre les Cherries de Bournemouth, et sont désormais 4èmes.

Southampton (14ème), l’un des trois géants de la division (avec Sheffield Weds et Charlton), a dévoilé son nouveau Theo Walcott : Alex Chamberlain, à peine 17 ans (et fils de l’ex international anglais Mark Chamberlain). Le réputé centre de formation des Saints a encore sorti une perle de joueur (après Theo Walcott, Gareth Bale et Wayne Bridge, entre autres).

MK Dons (7ème) le FC Franchise, se tient en embuscade pour les play-offs. Le club créé en 2004 et qui, tel un coucou, piqua la place en Football League au FC Wimbledon, a des ambitions : la Premier League. L’ex-Red Didi Hamman y évolue désormais, au milieu des vaches en béton (désolants symboles de cette triste ville nouvelle).

Swindon Town (15ème) et ses vedettes francophones, Vincent Péricard et Thomas Dossevi, n’a pu faire mieux que match nul avec les Londoniens de Leyton Orient (l’un des 20 clubs professionnels de la capitale anglaise, et là où le légendaire Amara Simba fit ses premières étincelles en Angleterre).

Péricard, a échoué à Swindon l’an dernier. La préfecture du Wiltshire est la capitale mondiale des ronds-points diaboliques, dont le célèbrissime Magic Roundabout (Péricard, déjà 8 clubs anglais à son palmarès, avait tenté sa chance l’année d’avant dans la capitale du lorry spotting, Carlisle). L’ex joueur de la Juve, visiblement déboussolé par tant de sens giratoires et la rotation opérée par l’entraîneur, n’a trouvé le chemin des filets qu’à 2 reprises (en 28 matchs de championnat).

Dans la famille des frangins et fils de footballeurs célèbres, je vous donne Bradley Wright-Phillips (Plymouth). Il signe un « brace » (doublé) et est élu Homme du match Plymouth-Huddersfield. Ce qui devrait alléger l’héritage lourd à porter pour le fils de Ian Wright et demi-frère de Shaun (Man City)…

Walsall s’enfonce (l’ex club de Roger Boli, Jean-Jacques Eydelie et Frédéric Biancalini !). En compagnie de Tranmere Rovers, ex-club du tandem John Barnes-Jason Mc Ateer, brièvement aux commandes en 2009 (viré au bout de 2 mois catastrophiques).

Le Magic Roundabout, bête noire de Péricard

Le Magic Roundabout, bête noire de Péricard

Les Daggers de l’est londoniens (Dagenham & Redbridge) sont derniers. Leur ascension spectaculaire (amateurs il y a à peine 3 saisons), se fait dans la douleur cette année.

KQ

 

 

voir résultats League Two ici  

 

Meilleure affluence : Chesterfield – Shrewsbury, 7 777

Plus petite chambrée : Barnet – Macclesfield, 1 594

Prix moyen place assise adulte / abonnement : 18 £ / 300 £

Moyenne spectateurs saison 2009-2010 : 4 176

 

Classement 

1. Chesterfield 28 points

2. Port Vale      25

3. Bury             25

 

————-

4. Rotherham  21

5. Shrewsbury 21

6. Wycombe    20

7. Crewe         19

—————-

23. Northampton 10

24. Hereford        10

 

Tour d’horizon

Superbe match à Chesterfield, qui a battu Shrewbury 4-3. Les Spireites se sont adaptés à merveille à leur nouveau bijou de stade, l’horriblement nommé B2Net Stadium.

Ce stade de 10 000 places remplace le vénérable mais déglingué Saltergate (139 ans !), témoin de nombreuses émeutes contre les voisins et ennemis jurés de Mansfield, les « Stags » (cerfs), jusqu’à récemment.

Un peu d’histoire. La simple rivalité de clocher entre Chesterfield et Mansfield (bassin houiller), s’est transformée en haine viscérale au moment de la grande des grèves des mineurs entre mars 1984 et mars 1985. Margaret Thatcher réussit à diviser les 2 villes voisines en privilégiant largement les mines de Mansfield au détriment de celles de Chesterfield. Les mineurs de Mansfield continuèrent le travail et refusèrent la grève.

Ceux de Chesterfield, sous la houlette du légendaire Arthur Scargill, président de l’Union Nationale des Mineurs (le George Marchais anglais et ennemi juré de Thatcher), tentèrent d’empêcher leurs collègues de Mansfield de travailler, et ce, pendant des mois, et dans l’horrible climat de destruction et violence de l’époque (une dizaine de morts, des milliers de blessés, des centaines de communautés ravagées).

 

D’où le surnom insultant donné par Chesterfield aux supporters de Mansfield, les « Scabs » – les jaunes (bâtardisation du vrai surnom, les Stags).

Fin de la parenthèse footo-historique.

Les matchs avec Chesterfield sont hyper spectaculaires et les stats tout simplement incroyables : 29 buts pour, 17 contre. Il y a trois semaines, Chesterfield avait signé un nul mémorable à domicile contre Crewe : 5-5 (un match de fou furieux – Crewe menait 4-1, avant que Chesterfield ne marque 4 buts dans les 15 dernières minutes !)

Si Chesterfield continuait sur cette folle moyenne jusqu’à la dernière journée (46ème), le total cumulé de leur buts marqués et encaissés atteindrait 163 en fin de saison!

Port Vale (banlieue de Stoke-on-Trent), le club de Robbie Williams marque le pas (on se souvient de sa participation mémorable au jubilé de Dean Glover à Port Vale en 1998 – l’interprète de « Angels » insulta l’arbitre et fut expulsé !).

Port Vale til I die !

Port Vale til I die

Un mot sur Burton Albion (12ème). Ce club ambitieux est intéressant, à plus d’un titre.

Primo, il se situe là où doit ouvrir le National Football Centre, sorte de super Clairefontaine anglais, qu’on attend juste depuis… les années 90 ! Un fiasco énorme qui embarrasse les instances (il devait ouvrir en 2003, il n’ouvrira qu’en 2012, au plus tôt – bravo la FA !).

Deuxio, Burton est managé par le Canadien Paul Peschisolido, ancien bon joueur de D2, mais plus connu pour être le mari de Karren Brady (vice-présidente de West Ham), qui est, avec Delia Smith, THE lady du foot anglais et pipole TV (notamment dans l’émission vedette The Apprentice, avec Alan « Amstrad » Sugar aux commandes – ex proprio des Spurs, entre 1991 et 2001).

Tercio, le gardien (remplaçant) des Brewers (brasseurs de bière) est l’increvable Kevin Poole, 47 ans ! Poole débuta à Aston Villa en 1981…

Karren Brady, West Ham & Burton Albion

Karren Brady, West Ham & Burton Albion

Le géant de la division, l’ex membre de PL Bradford City, est enfin sorti de la zone rouge, même si l’ex club de Bruno Rodriguez a perdu 3-0 samedi contre Burton Albion.

A noter les 12 buts du canonnier infernal Adam Le Fondre (Rotherham) depuis le début de saison, meilleur buteur des 92 clubs de League Football (PL & FL).

KQ

Retour sur la neuvième journée de Premier League

Tottenham 1-1 Everton (HT 1-1)

Buts : Van der Vaart (20) / Baines (17)

Birmingham 2-0 Blackpool (HT 1-0)

Buts : Ridgewell (36), Zigic (56)

Chelsea 2-0 Wolverhampton (HT 1-0)

Buts : Malouda (23), Kalou (80)

Sunderland 1-0 Aston Villa (HT 1-0)

But : Dunne (csc) (25)

West Bromwich 2-1 Fulham (HT 2-1)

Buts : Mulumbu (17), Fortuné (40) / Carson (csc) (9)

Wigan 1-1 Bolton (HT 0-0)

Buts : Rodallega (59) / Elmander (66)

West Ham 1-2 Newcastle (HT 1-1)

Buts : Cole (12) / Nolan (23), Carroll (69)

Stoke 1-2 Manchester United (HT 0-1)

Buts : Tuncay (81) / Hernandez (27, 86)

Liverpool 2-1 Blackburn (HT 0-0)

Buts : Kyrgiakos (48), Torres (53) / Carragher (csc) (51)

Manchester City 0-3 Arsenal (HT 0-1)

Buts : Nasri (20), Song (65), Bendtner (87)

TOP XI

Fabianski

Bosingwa – Vidic – Kyrgiakos – Ridgewell

Barton – Gerrard – Nasri – Brunt

Hernandez – Fortuné

Remplaçants : Robinson, Sagna, Tioté, Fabregas, Bale, Rodallega, Anelka

FLOP XI

Howard

G. Neville – Eardley – Da Costa – Crainey

M Petrov – Adam – Greening – Y. Touré

Heskey – Walters

Remplaçants : Schwarzer, Dunne, Kelly, Ireland, Kalinic, Harewood, Kamara

Temps forts

West Bromwich Albion réalise son meilleur départ parmi l’élit : sixième, quinze points en neuf matchs, et ce après avoir rencontré les cinq équipes devant eux (plus Liverpool). La première mi-temps de Tottenham-Everton, très ouverte et très rythmée, n’a pas déçue. Pas plus que la performance d’Arsenal devant Manchester City, costaude et réaliste.

Les buts du week-end : celui de Zigic (Birmingham City), son second en autant de matchs ; celui de Rodallega (Wigan), concluant une contre-attaque foudroyante ; celui de Baines (Everton), d’un maître coup-franc.

Temps mous

Tout avait pourtant bien commencé pour les Wolves, avec cinq points pris en trois matchs. La suite est moins glorieuse : un point pris sur dix-huit possibles. Ils ne doivent leur 19ème place qu’à la capacité d’Avram Grant à transcender son équipe. Même constat pour Blackpool, une victoire sur les cinq derniers matchs, après un début de saison pourtant convaincant. Ian Holloway masque ces échecs derrière quelques âneries de façade. Elliott Grandin et Charlie Adam, parmi d’autres, retrouvent le niveau qui avait entrainé leur signature chez un promu anglais.

Temps mieux

Alex McLeish entrevoit quelques rayons de soleil à Birmingham (City), tout comme le N’Zogbia qui reprend de l’allant à Wigan, après une fin d’été nuageuse (Charles avait été trop gourmand).

Temps faibles

West Ham concède sa quatrième défaite à domicile (sur cinq matchs), Heskey (Aston Villa) rate le ballon tandis qu’il a juste à le pousser dans le but vide (à 1-0), alors que son coéquipier Richard Dunne, déjà rentré dans l’histoire de la Premier League avec sept réalisations contre son camp – un record –, remet le couvert pour porter celui-ci à huit. Quant à Tim Howard (Everton), il permet à Crouch de marquer (ou presque) grâce à un dégagement du poing complètement raté.

Temps des retrouvailles

Absent depuis octobre 2009, Bosingwa (Chelsea) retrouve les terrains à l’occasion de la 9ème journée, tout comme Andy Johnson (recrue la plus chère de Fulham – 15 millions d’euros) après dix mois d’absence. Pressenti à la Roma, Behrami (West Ham) a fini par venir aider ses coéquipiers à tenir la lanterne rouge. Steven Hunt (Wolverhampton) et Petr Cech, qui lui doit son casque, se sont retrouvés ce week-end. Le premier s’est systématiquement fait siffler. On ignore si le second a pardonné à l’ancien joueur de Reading.

Temps de se rappeler aux bons souvenirs de ses ex-employeurs

Zoltan Gera (Fulham) marque contre ses anciens copains de WBA. Charlie Adam, ex-Rangers sous l’ère McLeish, veut se la jouer Messi mais se loupe.

Temps d’antenne

Chris Hughton, à propos d’Andy Carroll : « Il peut encore donner plus, on n’a pas encore tout vu de sa part. » En effet, celui qui vient de signer un nouveau contrat de 175000€/mois sur cinq ans possède une marge de progression, mais bosse dur à l’entrainement. Les faits en témoignent : agression d’une femme dans un night-club de Newcastle (septembre 2008), bagarre pré-entraînement avec Steven Taylor qui se conclut sur un KO et une mâchoire cassée, bagarre avec Charles N’Zogbia à l’entrainement (et re-KO), agression sauvage d’un client dans un night-club (Blu Bambu) de Newcastle (décembre 2009 – procès aujourd’hui) et agression de son ex dimanche dernier. Alan Shearer : « Andy Carroll a eu une semaine difficile. » On n’en doute pas. Et le mot de la fin pour son meilleur ami, Joey Barton (dans le Sun) : « Je compte être un modèle à suivre pour Andy ». Scary. Cette saga mériterait un temps mort.

Temps à faire

Cette semaine, Harry Redknapp et sa femme, en shopping à Londres, rencontrent la mère du hondurien Wilson Palacios, accompagné de son fils. Elle lui dit qu’elle a fait le voyage pour le voir jouer, mais qu’elle est déçue parce qu’elle ne le voit pas sur le terrain. Le résultat ? Palacios était titulaire contre Everton. Il ne l’avait plus été depuis un mois. Le lobbying d’Orfilia Palacios a, semble-t-il, été efficace.

Résultats de la huitième journée de Premier League, qui s’est disputée du samedi 16 au lundi 18 octobre:

Blackburn (0-0) Sunderland (HT 0-0) Expulsion: Samba (45)

Blackpool (2-3) Manchester City (HT 0-0) Buts: Harewood (78) Taylor-Fletcher (90+3) / Tevez (67, 79) Silva (90)

Everton (2-0) Liverpool (HT 1-0) Buts: Cahill (34) Arteta (50)

Arsenal (2-1) Birmingham (HT 1-1) Buts: Nasri (pen 41) Chamakh (47) / Zigic (33) / Expulsion: Wilshere (90+3)

Aston Villa (0-0) Chelsea (HT 0-0)

Bolton (2-1) Stoke City (HT 1-0) Buts: Lee (22) Klasnic (90+2) / Delap (48) / Expulsion: Klasnic (jaune à 90+4 puis rouge à 90+5)

Fulham (1-2) Tottenham (HT 1-1) Buts: Kamara (30) / Pavlyuchenko (31) Huddlestone (63)

Manchester Utd (2-2) West Bromwich Albion (HT 2-0) Buts: Hernandez (5) Nani (25) / Evra (csc 50) Tchoyi (55)

Newcastle (2-2) Wigan (HT 0-2) Buts: Ameobi (72) Coloccini (90+4) / N’Zogbia (22, 23)

Wolverhampton (1-1) West Ham (HT 1-0) Buts: Jarvis (10) / Noble (pen 53)

Le TOP XI de la huitiéme journée

__________Robinson_________

A. Cole_Ivanovic_Jagielka_Coleman

Parker_Van der Vaart_N’Zogbia_Nani

___Chamakh______Tevez____

Remplaçants : Cech ou Howard, G. & T. Cahill, Distin, Ciaran Clark, Assou-Ekotto, Wilshere, Adam, Brunt

Le FLOP XI de la huitième journée

__________Van der Sar__________

Perch_Carragher_Skrtl_Konchesky

Maxi__Lucas__Meireles____J. Cole

____Torres______Adebayor___

Remplaçants : Green, Dann, Huth, Kyrgiakos, Anderson Oliveira, Kakuta, Rooney

TEMPS DE MARQUER SON PREMIER BUT DEPUIS DES LUSTRES

Fabricio Coloccini: aura attendu son soixante-dix-neuvième match de championnat anglais pour claquer son premier but en Premier League. Le capitaine des Magpies de Newcastle a égalisé contre Wigan dans le temps additionnel, d’un coup de tête rageur, alors qu’il n’en revenait probablement pas d’être aussi esseulé au second poteau. Bon, il en avait claqué deux en Championship la saison passée, mais son but du jour ne compte pas pour des prunes, puisque le sosie argentin de Michel Polnareff a offert un point inespéré à son équipe, menée 0-2 sur sa pelouse à la mi-temps.

Diomansy Kamara: a célèbré sa première titularisation en 18 mois sous le maillot de Fulham en ouvrant le score face à Tottenham. Bémol: il a raté l’occasion d’inscrire un coup du chapeau, et son club s’est incliné 1-2 à domicile.

TEMPS DE SE RAPPELER AUX BONS SOUVENIRS DE SON ANCIEN EMPLOYEUR

Raillé par le public de St James Park dès la première minute de jeu, pour avoir quitté le club suite à sa descente en Championship l’année dernière, Charles N’zogbia a pris la mouche. Il s’est du coup fendu d’un somptueux doublé contre son ancien club vers le milieu de la première mi-temps, en moins de temps qu’il n’en faut généralement à X-OR pour revêtir son scaphandre de combat. Acte 1, superbe tête puissante et imparable ; Acte 2, contrôle suivi d’une frappe riisienne qui va finir dans la lunette en claquant une bise à la transversale de Tim Krul. L’ancien Havrais vaut probablement mieux que Wigan, on va donc commencer par lui souhaiter que Laurent Blanc ait de nouveau eu vent de sa performance du jour.

TEMPS DE BATIFOLER L’AIR DE RIEN DANS LA SURFACE

L’une des controverses du week-end a impliqué les présences subliminales (mais pas que?) de William Gallas et Yakubu Ayegbeni dans les surfaces adverses. Les deux internationaux se sont retrouvés horriblement hors-jeu alors que leur collègues respectifs Huddlestone et Arteta trouvaient les filets de loin. On reproche aux retardataires d’avoir masqué ou gêné les gardiens trompés pour l’occasion, bien qu’ils n’aient pas touché le cuir. Dans les deux cas, le but a été accordé, même si de longs palabres auront été nécessaires entre l’arbitre de Fulham vs Tottenham et l’un de ses assistants pour valider la praline de Tom Huddlestone. C’est bien, il faut donner leur chance aux pros en fin de carrière qui n’ont plus les jambes pour revenir à temps dans le jeu et qui affichent de l’embonpoint. Les pénaliser, ça reviendrait à les pousser un peu plus vers le championnat chypriote, et ça ferait baisser le ratio de buts marqués en PL…

TEMPS DE REPRENDRE DU SERVICE

La seule apparition de Johan Djourou en Premier League la saison passée, c’était à l’occasion de la dernière journée, pour le symbole. A cours de compétition, et donc prié de rester dans son canapé pour la Coupe du Monde, le défenseur suisse n’avait pas refait surface en PL depuis, se contentant de quelques apparitions en coupes, trois cette saison tout de même. Préféré à Koscielny et associé à Squillaci, il a effectué un très bon retour en jouant tout le match contre Birmingham. Vermaelen n’est pas encore revenu de blessure mais l’ancien Lorientais peut déjà se faire du soucis sur son temps de jeu à venir. Et puis comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, les Gunners ont aussi pu sortir la grande gigue Nicklas Bendtner de sa boîte pour la première fois de la saison, en remplacement de l’homme du match Chamakh pour les douze dernières minutes de jeu.

TEMPS D’ATTENDRE ENCORE UN PEU AVANT DE REPRENDRE DU SERVICE

Owen Hargreaves. A l’orée de ses trente ans, l’Anglo-Canadien qui avait tout de même coûté la bagatelle de 25M d’euros à MU en 2007, n’a pas disputé le moindre match important pour les Red Devils depuis deux ans (quelques minutes seulement lors du dernier match de la saison de PL 2009/2010); la faute à des problèmes récurrents de tendinites aux genoux. Son chirurgien, l’éminent Professeur Richard Steadman, fanfaronnait la semaine dernière que son cobaye était enfin prêt à rejouer. Sir Alex en a décidé autrement, ou se demande qui est ce drôle de type à l’accent improbable et aux cheveux bouclés qui veut jouer dans son équipe…

TEMPS D’AJOUTER l’INSULTE A L’INJUSTICE

Non mais sérieux quoi!?

Non mais sérieux quoi!?

Match à couteaux tirés entre les deux derniers du championnat. Les Wolves recevaient les Hammers pour une rencontre qui sentait déjà bon la trouille. Ouverture du score pour Wolverhampton par Jarvis sur une énième bourde de Robert Green, puis Mark Noble remettait tout ce petit monde à égalité en seconde période en claquant son second penalty de la saison. On pensait bien que le match allait en rester là alors que McCarthy et Grant abattaient leurs dernières cartes offensives dans la bataille (Ebanks-Blake d’un côté et Carlton Cole de l’autre). C’était sans compter sur une action lumineuse amorcée et terminée par notre bon Fred Piquionne national à l’issue d’un joli double une-deux. L’homme en noir, Mark Clattenburg, qui ne pouvait voir l’ancien Lyonnais que de dos, a jugé que sa poitrine avec laquelle il avait contrôlé le ballon en pleine course, avait des doigts plutôt que des côtes. Le cuir s’en est allé mourir au fond des filets d’Hahnemann pour rien, alors que ce but tout à fait valide aurait offert la victoire et les trois points aux Hammers à la quatre-vingt-treizième. Comble de l’horreur, Piquionne s’est aussi pris un jaune pour avoir un peu trop contesté l’invalidation de son but. La loose intégrale…

TEMPS DE FAIRE CONTRE MAUVAISE FORTUNE BON COEUR

Etonnant de placidité ce bon vieil Avram Grant, qui, lors sa conférence de presse post-match, n’a pas tari d’éloges sur l’arbitre du jour Mr Clattenburg, alors que ce dernier, en jugeant que Piquionne s’était aidé d’une mimine pour marquer, a clairement coûté deux points à la lanterne rouge de PL. “Je le dis et le répète, j’ai beaucoup de respect pour Mr Clattenburg qui est à mon sens l’un des meilleurs arbitres du championnat. Aujourd’hui on a gagné dans l’esprit mais pas au niveau comptable, mais si on continue à jouer comme ça on devrait pouvoir s’imposer à l’extérieur bientôt” (ndlr. West Ham n’a plus gagné à l’extérieur depuis 13 mois).

Sans être pro-West Ham, il faut cependant reconnaître que le club de l’est londonien n’a guère été épargné par les décisions arbitrales malheureuses sur la moitié de ses huit matchs de championnat. La lanterne rouge n’est finalement qu’à quatre points de Stoke, neuvième au classement, donc tout espoir de rédemption n’est pas perdu!

TEMPS DE CREVER L’ECRAN

A la veille de cette huitième journée de PL, les stats de la saison 2010/2011 d’Ivan Klasnic faisait un p pitié: une minute de jeu disputée lors de la première journée puis plus rien, pour cause de blessure tout d’abord, puis de concurrence limite déloyale de la part de l’inoxydable Kevin Davies et de l’ancien Toulousain Johan Elmander, qui semble redevenir un peu le joueur de foot qu’on n’avait pas encore eu le loisir de voir à l’oeuvre outre-Manche. Jeté dans l’arène du Reebok Stadium dans le dernier quart d’heure par Owen Coyle, qui ne se suffisait pas de voir ses hommes se contenter d’un match nul à domicile contre Stoke City, l’ancien Nantais s’est lancé dans un one-man-show époustouflant, de sorte que l’on n’a vu que lui sur la pelouse au cours du dernier quart d’heure de ce match et surtout au-delà.

Tout d’abord pour de bonnes raisons, puisque d’un contrôle enchaîné par une belle frappe en pivot du gauche, il donnait un avantage final aux siens de fort belle manière dans les arrêts de jeu (quatre-vingt-douzième).

Sanguin, tous les Croates le sont et Klasnic un peu plus que la moyenne. Galvanisé par son exploit, l’ancien flop nantais a écopé d’un jaune deux minutes plus tard pour une belle manchette paume en avant sur Dean Whitehead, puis d’un rouge à la quatre-vingt-quinzième en préméditant un peu trop une charge aérienne sur Robert Huth. Pas sûr que le second jaune soit si mérité que ça, mais Klasnic a payé pour sa fougue et son désir de sauvegarder les trois points acquis… M’enfin, pour bouger le monolithe teuton Huth de la sorte, il fallait quand même y aller franco de port !!!!

TEMPS DE PRENDRE UN PEU DE BOUTEILLE

Excellent à l’Emirates pendant quatre-vingt-douze minutes, la nouvelle coqueluche anglaise Jack Wilshere n’a pas supporté de rater son premier contrôle du match. Le score (2-1) semblait pourtant scellé au moment où Wilshere s’est empressé sans réfléchir de planter ses crampons dans la cheville du golgoth Zigic dans le vain espoir de lui reprendre le ballon. Geste plus maladroit que malicieux, certes, mais l’arbitre a justement brandi un carton rouge à l’encontre du feu-follet de 18 ans. Papa Wenger n’a pas moufté mais a dû pousser une petite gueulante en interne. Non seulement ce genre de tacle pratiqué par l’un de ses joueurs fait un peu tâche dans son combat contre les bouchers de PL, mais en plus Wilshere a pris trois matchs de suspension. Qu’on se rassure, le géant serbe s’est finalement relevé indemne.

TEMPS DE REAGIR POUR NE PAS PÉRIR

Les Wolves ont encore déçu et peuvent s’estimer chanceux d’avoir enrayé une série de trois défaites de rang en arnaquant un point à West Ham à Molineux.
Mick McCarthy accuse surtout l’abitrage, mais va devoir mélanger ses cartes pour donner un nouvel élan à son équipe.
En attendant le retour de blessure de Ronnie Zubar le mois prochain, le coach des Loups pourrait notamment faire un peu plus appel à la patte de velours du serbe Nenad Milijas, au buteur reconnu Marcus Bent ou aux transfuges estivaux d’Hull City Nicky Hunt et Steven Mouyokolo, puisque seul Bent (dix minutes étalées sur trois matchs) a eu les grâces de son coach cette saison!

TEMPS D’ALLER VOIR AILLEURS

En apprenant qu’il n’était même pas sur la feuille de match pour le déplacement de Stoke à Bolton, l’attaquant turc Tuncay Sanli a pris ses cliques et ses claques, est sorti du stade fissa et s’est engouffré dans le premier taxi venu. Son entraîneur Tony Pulis a dû apprécier. M’enfin s’entendre dire qu’on n’est pas désiré alors qu’un Eidur Gudjohnsen pas physiquement au point trouve du temps de jeu et qu’un Jon Walters pas forcément talentueux mais titulaire vous sont préférés, ça doit calmer. Tuncay à Stoke, c’était vraiment de la confiture donnée aux cochons. On en connait au moins un qui doit attendre l’ouverture du mercato d’hiver de pied ferme!

TEMPS DE SE REVEILLER UN PEU PLUS TOT DANS LE MATCH

 

Une petite stat débile qui tue. Actuel neuvième de PL avec dix points, Stoke City serait bon dernier du championnat si ses résultats étaient gelés à l’issue de ses premières mi-temps… Les Potters seraient par contre leaders si l’on ne prenait en compte que leurs résultats en secondes périodes!

TEMPS D’ALLER SE RESSOURCER CHEZ LE CAPITAINE

Dis-moi oui Andyyy

Dis-moi oui Andyyy

Lundi matin, Andy Carroll a dû se pointer au tribunal d’Hexham dans le Northumberland, où il comparaissait pour une histoire d’agression contre une de ses anciennes petites amies, Laurie Henderson (18 ans, occasionnellement danseuse et mannequin en lingerie, classique quoi!). En jeans et sweat-shirt à capuche, le grand chevelu s’est fait déposer par un van noir aux vitres teintés devant le tribunal. Lorsqu’il s’est présenté à la barre, en guise de domicile, il a donné l’adresse d’un hôtel de Newcastle. La soirée de samedi, au cours de laquelle l’attaquant de Newcastle a joué avec son club contre West Ham (2-2), s’est visiblement prolongée tard dans la nuit. L’international espoir anglais de vingt-et-un ans a fait la fête dans Newcastle avec des amis, s’est ensuite rendu au domicile de son ex à 4h du matin, laquelle aurait surpris le beau en plein acte avec une de ses ‘copines’.  Crise de jalousie et selon le Sun, qui titre toujours dans son style épuré ‘Toon star beat me after sex with pal’, le joueur se serait saisi des cheveux de la jeune Laurie pour mieux lui fracasser la tête sur le sol de sa propre salle de bain. Bien entendu Carroll a plaidé non-coupable et estime n’avoir agi que pour protéger sa personne. Libéré sous caution à l’issue d’une audience d’une heure, le tribunal l’a assigné à domicile. Et c’est là que ça devient plus léger et rigolatoire. Assigné à domicile donc, mais pas le sien, le tribunal lui ayant ordonné d’aller crécher chez son coéquipier Kevin Nolan! Carroll ne pourra découcher de la baraque du capitaine des Magpies que les soirs de match. En attendant, le procès a été ajourné au 10 janvier prochain. Ca va faire long non? Il écoute quoi comme musique Captain Nolan?

A voir, l’article du Sun du jour avec la belle Laurie et son ex-chevalier servant footeux

TEMPS D’UNE BONNE VIEILLE PURGE AUX RELENTS DE L1

Il aura donc fallu attendre lundi soir et le match décalé en retard de cette huitième journée pour assister à un match en bois, qui plus est sans but. Il faut bien avouer que ces deux equipes marquent peu en ce début de saison, Darren Bent, du haut de ses cinq réalisations, ayant claqué plus du tiers des buts marqués par son club et son hôte du jour.

Résumé du match:

Paul Robinson élu MVP du jour et Christopher Samba expulsé dès la 45ème minute de jeu pour avoir coupé la route de Danny Welbeck juste avant l’entrée de la surface. A part ça RAS.

Cette purge aura tout de même eu le mérite de rassembler une belle brochette de vétérans de notre Ligue 1 chérie. Trois de chaque côté en fait. Steed Malbranque, Bolo Zenden et Asamoah Gyan Chez les Black Cats, El-Hadji Diouf, Gaël Givet et

Benjani Mwaruwari à Blackburn. Un ancien de L1 à quai aussi de chaque côté: le Ghanéen John Mensah pour les visiteurs et Pascal Chimbonda chez les Rovers, l’ancien Bastiais n’ayant toujours pas disputé le moindre match cette saison. Il n’y avait vraiment rien pour départager ces deux équipes lundi soir!

TEMPS FORT POUR LES BLEUS, TEMPS MOU POUR LES ROUGES

Pas de quartier dans le derby de la Mersey. La bête rouge est blessée et ça s’est bousculé pour lui donner le coup de grâce. Les supporters d’Everton s’en sont donnés à coeur joie à grands coups de “going down!”, de “you’re getting sacked in the morning!” ou encore de “you’ve bought the wrong club, John!”, respectivement à l’attention de Roy Hodgson ou du nouveau proprio des Reds John W Henry.

On ne va pas s’éterniser sur la triste situation de Liverpool, fort bien documentée par ailleurs dans les archives du blog. Les lacunes sur le terrain sont criantes, entre joueurs pas dignes de représenter le club et ceux qui ne semblent pas concernés ou en méforme.

Il serait cependant malhonnête de ne pas reconnaître la bonne partie d’Everton et de sa défense de fer. Les ‘caramels mous’ profitent de ce match pour pleinement relancer leur saison en poussant un peu plus leur voisin honni vers les abîmes pour le premier match de sa nouvelle ère américaine. Une moitié de la ville rit, l’autre pleure.

TEMPS D’ALLER RENDRE VISITE A ALAIN AFFLELOU

Roy Hodgson, qui malgré la déroute n’a pas pu s’empêcher d’affirmer que la performance de ses Reds dans le derby de la Mersey était la meilleure depuis sa prise de pouvoir au club. “Je refuse de reconnaître qu’on a été dominé et qu’on était inférieur” fut entre autres l’un de ses commentaires peu après la défaite. Ça ne sent pas les lendemains qui chantent, mais ça a dû faciliter le transit intestinal de supporters des Reds humiliés plus encore. Hodgson a ‘la confiance’ des nouveaux propriétaires du club avec qui il devrait se réunir autour d’une table pour discuter de la gestion de la crise dans le but de sortir l’équipe d’une ornière nauséabonde (avant dernier au classement avec 6 points pris en 8 matchs). Il se murmure d’ailleurs que Frank Rijkaard, relaxé de ses responsabilités au Galatasaray d’Istanbul cette semaine, pourrait succéder à Hodgson.

TEMPS DE RECONNAITRE QUE CHAMAKH PLONGE TERRIBLEMENT BIEN

Trois buts, trois passes décisives et surtout cinq pénaltys provoqués pour l’ancien chouchou des Girondins de Bordeaux depuis son arrivée en championnat anglais. Un bilan comptable plus que satisfaisant en huit rencontres de championnat pour un joueur influent mais qui marquait trop peu en Ligue 1. L’international marocain a de nouveau frappé contre Birmingham. Rien à redire sur son but du jour, qui offre la victoire aux siens, mais le pénalty qu’il a récolté sur une faute attribuée à Scott Dann a de nouveau laissé l’entraîneur des Blues Alex McLeish apoplectique. Dann estime ne pas avoir touché le Gunner et s’insurge lui aussi dans les médias. Force est de constater que Marouane Chamakh masteurise l’art de bien s’écrouler dans les surfaces de réparation adverses, et qu’il n’a probablement pas son pareil au monde à ce petit jeu là en ce moment. Pas de fumée sans feu non plus, puisque l’Africain a le don de se mettre en situation, d’appâter sa victime et de chuter théâtralement en épousant les infractions potentielles au moment idoine. Mais les médias anglais, généralement intransigeants à ce niveau-là, semblent avoir du mal à lui en vouloir et à le critiquer. Un sorte de reconnaissance tacite plâne, comme si on validait-là une certaine forme d’art, loin des vulgaires plongeons peu crédibles qui coutèrent une partie de leur popularité à Cristiano Ronaldo ou Didier Drogba par le passé. Les défenseurs de PL sont prévenus, il vaudra mieux prier pour que la nouvelle recrue des Gunners rate le cadre plutôt que de le serrer de trop près dans sa surface.

TEMPS POUR UN RETOUR VERS LE FUTUR EN IMAGE

Non prolongé par Villarreal et donc à la recherche d’un nouvel employeur, Robert Pires (36 ans) s’entraîne avec l’effectif d’Arsenal depuis la semaine passée. Pas de contrat à court terme en vue selon le boss alsacien, qui n’hésite cependant pas à chaudement recommander son ancien joueur, qui avait quitté Londres en 2006.

Il a le double mon âge ce type? Vraiment?

Il a le double de mon âge ce type? Vraiment?

La première partie est ici, tandis que la deuxième est .

Vendredi 15 octobre : enfin, la conclusion ?

Beaucoup de points en suspens.

Le Juge Jordan (la nouvelle célébrité texane) va-t-il abonder dans le sens de la Haute Cour de Londres ? La banque RBS va-t-elle exiger le remboursement prévu aujourd’hui ? Si impossibilité de rembourser, le club va-t-il être placé en redressement judiciaire avec neuf points de retrait ? (Liverpool serait alors à –3 avant de rencontrer Everton dimanche). John Henry et NESV seraient-ils toujours intéressés pour racheter un club alors en redressement ? H & G vont-ils saisir la Cour Suprême des Etats-Unis ? Ou la Cour internationale de justice et des droits de l’homme ? Peter Lim (the new Kenny Huang ?), casaque jaune, toque pailletée rouge, va-t-il surgir de son Disco Inferno déguisé en John Travolta et coiffer tout le monde sur le poteau ? Mill Financial (MF), le new kid on the block, fomente-t-il un sinistre complot pour apparaître de derrière les ragots et rafler la mise devant un directoire médusé ?

On saura tout en fin d’après-midi.

9 h 24. En attendant la fin de l’après-midi, une énième mauvaise nouvelle tombe pour Liverpool : Jamie Carragher vient de prolonger son contrat de deux ans.

On apprend en outre que Mill Financial est hyperactif en coulisses et a proposé à RBS de rembourser intégralement le prêt contracté par H & G (MF a récupéré les actions de Gillett en août après que ce dernier ne s’est pas acquitté des remboursements). La RBS aurait refusé cet arrangement peu scrupuleux. Qui a dit que les banques n’avaient aucun cœur ?

10 h 00 : rumeurs selon lesquelles Hicks tente, dans un dernier élan tordu, de sagouiner la vente du club à NESV en faisant le forcing pour persuader Mill Financial de racheter ses actions (MF qui possède donc déjà les 85 millions d’actions de Gillett, même si ce dernier fait toujours mystérieusement partie du directoire – je sais, c’est étrange, mais plus ça va, moins on sait à qui appartient réellement ce club).

Une course contre la montre s’engage, H & G n’ont plus que six heures pour conclure un deal avec l’énigmatique MF. Situation anxiogène. Contrairement à John Henry-NESV (réanimateur cardiaque des Boston Red Sox et très apprécié sur Boston), on ne sait absolument rien de MF.

Tels des George Marchais sauce ultralibérale, ils ne répondent ni aux questions, ni au téléphone, ni aux courriels, et refusent toute interview. On arrive à peine à trouver un lien internet sur eux.

Voici un extrait amusant que dégotent des journalistes, sur le site de la maison mère (Springfield Financial) : « Springfield sait mieux que quiconque négocier les transactions compliquées de façon créative. » Ça devrait s’avérer utile aujourd’hui…

10 h 30. Enième coup de théâtre. Avant même l’ouverture de l’obscur tribunal texan le plus célèbre au monde, on apprend par Sky que H & G ont « levé » l’ordonnance restrictive qu’ils avaient fait placer sur la vente du club à NESV.

Bonne nouvelle pour Liverpool ? Pas vraiment, H & G ont probablement fait cela dans le but de vendre plus tranquillement le club aux ténébreux de Mill Financial. H & G doivent avoir une dent contre John Henry, un peu quand même.

Malgré la levée de l’ordonnance, H & G déclarent ne pas vouloir lâcher le morceau, ils iront jusqu’au bout. Hasta la muerte.


Ce dernier rebondissement intrigue les observateurs. Voyons voir, il est 4 h 30 du matin au Texas, le tribunal n’ouvrira que dans trois heures pour instruire l’affaire en priorité (demande des autorités anglaises, vu l’urgence). Comment diable se fait-il alors que H & G aient décrété à eux seuls la levée de l’ordonnance restrictive décidée par un tribunal la veille ? H & G ont aussi un pouvoir divin de rendre les décisions de justice, unilatéralement ?

11 h 00. Apparemment, deal conclu entre Hicks et Mill Financial, le texan leur aurait bien vendu ses actions (85M de livres). Cela ne veut pas dire que tout cela est légal… Rien n’est trop légal dans toute cette saga. Le propriétaire des actions est Kop Holdings, société bloquée par la décision de la High Court de Londres.

No pasaran, déclare John Henry, guère inquiet du coup fourré de dernière minute entre Hicks et Mill Financial (actions d’Hicks vendues en douce à MF) : il faudra de toute manière l’accord du directoire pour vendre. Et puis, NESV a un contrat « d’exclusivité » avec le directoire pour racheter le club (valable jusqu’au premier novembre). Hicks rétorque tranquillement qu’il n’a pas besoin de l’accord du board, puisque les proprios, c’est Gillett et lui. Dans leur monde à eux, tout leur appartient et ils rendent eux-mêmes la justice.

11 h 50. John « El Che » Henry prend les armes sur Twitter : « Nous avons un contrat [avec le directoire]. Nous nous battrons pour empêcher MF, H & G de garder le club aujourd’hui. Leur dernière tentative désespérée de s’emparer du club échouera.« 

13 h 00 (7 h 00 heure texane – transportons-nous là-bas). La bataille s’est donc déplacée du Big Four des tribunaux anglais, la High Court de Londres (magnifique bâtiment gothique) au petit poucet du 160th District Court in Dallas (tribunal d’instance moche).

Tous les avocats sont là, prêts à s’entretuer à coups de Dalloz en angliche (ceux de LFC, RBS, NESV et H&G). Le directoire espère obtenir rapidement l’annulation de cette ordonnance farfelue.

Quelques supporters de Liverpool sont là aussi (ceux basés au Texas). Les huissiers leur intiment l’ordre d’éteindre tout portable (ils twittaient non-stop aux médias anglais), sous peine de Death row. Personne ne bronche. On ne reçoit plus de nouvelles pendant une heure. Les premiers symptômes d’état de manque judiciaire apparaissent.

8 h 00 (on n’a pas reculé dans le temps, juste bougé au Texas). Enfin des nouvelles. Le juge Jordan ordonne la dissolution de cette ridicule ordonnance restrictive qui n’a jamais eu aucune légitimité (c’est vrai, quoi, merde). Youpi.

Le juge d’instance Jordan, inconnu il y a 48 heures, gloire internationale aujourd’hui, déclare : « It’s been an interesting two days.« 

C’est un vrai pipole maintenant, il passera sûrement bientôt chez Oprah Winfrey et pourra donc se représenter serein aux prochaines élections de Super Juge de la Cour Suprême du Texas ou d’ailleurs.

Fin des aventures texanes. On l’espère en tous cas.

13 h 00, retour à Londres. John Henry vient d’arriver à un meeting du directoire (ce qui signifie : achat du club imminent).

Des petits malins des bureaux d’en face ont réussi à prendre des photos de la table de réunion. Il y a bien trente personnes autour de la table (immense, elle n’a jamais dû entrer par la porte – mais comme on n’a pas vu la porte, on ne peut donc être sûr de rien).

On apprend aussi que ces fourbes de Mill Financial ont approché les Grands Vizirs de la Premier League pour s’enquérir des modalités de passage du fameux « Fit and proper persons test » (un test que tout nouveau propriétaire potentiel doit passer, et réussit toujours haut la main, même Thaksin Shinawatra l’avait réussi, mention du Jury – c’est Harry Redknapp et Sam Allardyce qui corrigent les copies).

La PL les aurait envoyés promener, en leur répondant sèchement qu’elle ne traitait qu’avec des « directoires légalement constitués » (toujours le mot pour rire cette PL).

Décidément, aujourd’hui, c’est tous les habituels pestiférés qui redorent sacrément leur blason (banque, Premier League plc, etc). Ça doit être « Journée rédemption pour les boucs émissaires ».

Dommage que Kerviel ne soit pas supporter de Liverpool, aujourd’hui aurait été l’occasion idéale pour lui de se racheter.

13 h 45. H & G sont dans les cordes et seraient prêts à jeter l’éponge. L’émétique Tom Hicks livre un long communiqué incendiaire mais à l’arrière-goût défaitiste. Tricheur et mauvais perdant, on en était sûr.

Bien sûr, Hicks clame son innoncence, et répète que rien n’est de sa faute et que lui et son compère Gillett n’ont voulu que le bien du club. En grand carambouilleur ès-manipulation, il présente le duo comme deux héros qui ont sauvé le club d’un redressement judiciaire potentiellement fatal. Il réitère ses accusations « d’escroquerie » portées mercredi à l’encontre du directoire du club, et déclare la vente du club « illégale« . Du grand classique. Ça ne serait pas des anciens d’Enron, H & G ?

Ah oui, j’allais oublier, un petit détail : H & G réaffirment leur intention de poursuivre le directoire et la RBS pour obtenir « au minimum » 1 milliard de livres de dommages et intérêts. La RBS est une banque étatisée depuis la crise de 2007. Si G & H arrivent à gratter un beau magot en dédommagement, cela veut-t-il dire que c’est le contribuable anglais qui devra financer ces vautours ? Ben, logiquement, oui. Mais on n’ose pas y penser.

14 h 00 : On s’attend à l’annonce du rachat du club d’une nanoseconde à l’autre. Tout le monde est à cran. Et s’il y avait un ultime rebondissement sismique dans cette histoire de dingues ?

Où est passé Mill Financial ? On est sans nouvelles d’eux depuis ce matin, c’est louche. Et Peter Lim, il est toujours devant sa Karaoke box à Singapour ? Si oui, on lui conseille de ne pas bouger et d’attaquer le répertoire d’Engelbert Humperdinck, ça devrait l’occuper pour un bon moment.

14 h 15. Le suspense devient insupportable. Les rumeurs de vente imminente du club enflent, en même temps que celles d’un pépin de dernière minute.

La banque RBS s’excite toute seul à l’idée de récupérer ses pesos qu’elle flippait de ne plus revoir (« Ma cassette, ma cassette, rendez-moi ma cassette ») et prépare en salivant la réception du colis de 200 millions et des poussières.

Pas une mauvaise semaine finalement pour les petits Ecossais étatisés, avec l’annonce de bénéfices d’1,3 milliards de £ il y a quelques jours.

14 h 15. Le Guardian révèle que Stephen Hester, le Chief exec de RBS, est un supporter acharné de Man United. Va-t-il faire capoter le truc à la dernière seconde ? Pourquoi tant de retard dans cette vente, faut conclure avant 16 h ! Hester est-il le « traître » de cette affaire ?

En tous cas, gros coup de PR pour la banque RBS, qui sort en Ultimate Hero de cette affaire. Une fois n’est pas coutume.

Patrice Evra, contacté à l’entraînement, déclare qu’il faut être sans pitié avec ce traître qui menace de faire capoter l’affaire (il n’a pas compris qu’Hester est un gentil). Evra est toujours branché sur Knysna FM et déclare : « Le problème dans cette affaire, une fois de plus, c’est ce traître qui rôde autour de la banque, et met en danger le collectif. Il faut l’éliminer. »

14 h 45. Les médias rapportent qu’il y aurait effectivement des complications. Les spéculations vont bon train. Discute-t-on du communiqué belliqueux de H & G livré une heure plus tôt (qui promet de poursuivre tout le monde et sa famille jusqu’en enfer) et essaie-t-on alors de peser chaque mot de l’annonce imminente du rachat ? C’est bien possible.

15 h 35. Les joueurs sortent de l’entraînement. La traditionnelle conf’ de presse du vendredi est remise à plus tard. Roy Hodgson se dit ravi de l’arrivée de ces nouveaux propriétaires. Qu’il ne se ravisse pas trop vite lui, il pourrait bien sauter dès la semaine prochaine.

Les joueurs ne sont guère bavards. Ryan Babel est dans sa tour et se dit au courant de rien. Il déclare cependant qu’il twittera un message cryptique résumant l’affaire. Poulsen, interrogé, botte en touche. Milan Jovanović en profite pour répéter que si les choses s’arrangent, finalement il restera, mais rien n’est moins sûr, ça dépend. Tandis que la légende du club, le gardien number 5 dans l’effectif (remplaçant intérimaire de la doublure de la réserve B), l’ex-Kavalien Charles Itandje, part dans un fou rire incontrôlable avant même que la moindre question ne lui soit posée.

15 h 52 : Ça y est, c’est fait !! Bloomberg est le premier à annoncer la vente du club à NESV. Le magot tant espéré arrive chez RBS en flux tendu. Ça serait marrant qu’il y ait une coupure d’électricité.

15 h 58. Annonce officielle du rachat de LFC par NESV (pour 300M de £). Il était temps, plus que deux minutes et RBS risquait d’imploser. Un cliffhanger pire que la traditionnelle dernière soirée de Mercato.

Une nouvelle ère peut debuter pour le Liverpool Football Club. Les supporters d’Anfield préparent les plumes et le goudron pour H & G.

La quinzaine sera officiellement achevée après le Everton-Liverpool de dimanche. Un derby qui s’annonce des plus explosifs. Mais quoi qu’il arrive dimanche, cela ne sera rien à côté des quinze derniers jours.

Kevin Quigagne

(La première partie est ici)

Mardi 12 octobre : la vraie bataille juridique peut commencer

High Court de Londres. RBS v Hicks & Gillett. Ça s’annonce chaud.

Manifestation d’une bonne centaine de Reds devant le tribunal, « Martin [Broughton], we love you« , scandent les supporters. Jamais un patron de British Airways n’a été aussi adulé. Michael O’Leary, le boss de Ryanair, fait une crise de jalousie, se venge sur ses passagers et décide d’instaurer une taxe supplémentaire ; désormais, ses clients paieront un supplément « mètres cubes d’air respiré en cabine » (et en salle d’embarquement).

H & G sont absents. Broughton et Liverpool sont défendus par la fine fleur des Super Avocats, Lord Grabiner. Tout comme en PL, tout est très hiérarchisé chez les avocats anglais ; il y a le Big Four, le Mou Thirteen et le Bottom Three. Ces derniers touchent 200 £ / heure. Les Super Avocats évoluent dans une toute autre galaxie. The Independent révèle que Grabiner palpe 3 000 £ / h.

L’affaire est programmée pour durer deux heures. Elle s’étendra sur plus de six heures (il y a six autres affaires à examiner ce jour-là en salle d’audience 16).

Rien que le sketch des avocats de H & G dure trois heures (atermoiements, timewasting, simulation, tentatives de faire reporter l’audition et enfin, reléguée vers la fin, mini-plaidoirie). Le public et les journalistes s’endorment.

Le bon juge Floyd

ce bon juge Floyd

L’arbitre, le juge Floyd, s’impatiente. Il siffle la fin du match à 16 h 30. Faudra aller aux prolongations le lendemain. La date butoir de remboursement de prêt est le 15 octobre et il tient absolument à conclure l’affaire dans les vingt-quatre heures (les vingt-quatre heures démentes ?).

Mercredi 13 octobre

10 h. Les prolongations commencent devant la chambre 18, plus petite que la 16. La salle est archi-comble, beaucoup de supps se retrouvent debout, hyper serrés. Certains sont priés de sortir. Ils répliquent : « On peut faire appel ?« . Mais l’huissier ne goûte guère leur humour et les fait sortir.

A midi, le verdict tombe. And the winner is (à part les avocats)… RBS & Martin Broughton. Le juge Floyd en a eu assez de toutes ces salades texanes, et a débouté H & G. Première victoire pour les Reds.

La centaine de supporters présent exulte, et malgré la sécurité renforcée, quelques-uns parviennent à pénétrer dans la salle des points perdus du Palais de Justice, et entonnent : « You’ll Never Walk Alone » (you’ll never walk a loan ?).

A 13 h 15, les bookmakers annoncent les cotes du futur proprio. NESV est donné grand favori : 1/10, Meriton 6/1 et Mill Financial 14/1.

H & G contre-attaquent : « See you at the Court of Appeal, guys« .

Le duo infernal pourrait réclamer des dommages et intérêts en Cour d’Appel anglaise… mais seulement si cette dernière accepte les arguments de H & G que le verdict rendu en première instance par la Haute Cour est « wrong » (c’est-à-dire qu’il sort du barème des jugements « raisonnables » qui auraient pu être rendus dans cette affaire).

Broughton annonce une réunion du board le soir même, à 20 h, dans des bureaux londoniens de Slaughter & May (cabinet juridique avec des tables géantes). H & G y seront représentés par leurs avocats. La vente immédiate du club à NESV devrait y être décidée.

Des USA, John Henry (NESV) exulte par Twitter : « Well done Martin, Christian and Ian. Well done RBS. Well done supporters!« . Enfin un Henry heureux et victorieux cette année.

Gros coup de pub pour les « Liverpool Three ». Déjà presque aussi adulés que les Beatles en Angleterre.

Les huit heures de l’affaire au tribunal ont coûté jusqu’à 500 000 de livres (selon Lord Grabiner, l’avocat du board de LFC – celui à 3 000 £ / h).

Le revenant Chris de Burgh (supporter des Reds) se fend d’un commentaire interminable dont je vous livre la profonde substance : « C’est génial » (réapparition du barde britannico-celte aussi incongrue que malvenue et absolument sans rapport bien sûr avec la sortie de son prochain album la semaine prochaine, en exclusivité Asda et Poundland).

Sky News montre les scènes de liesse à la sortie du tribunal. Celles du Guardian ne sont pas mal non plus.

20 h 30. Petit évènement : John Henry, le boss de NESV (qui était encore aux USA quelques heures avant), débarque au meeting de ce soir (a-t-il été déposé sur Londres par un avion de chasse US ?). On pense alors que la vente du club à NESV n’est plus qu’une formalité.

22 h. Énorme coup de théâtre. On apprend que H & G viennent de porter plainte auprès d’un obscur tribunal texan (le Texas State District Court) contre les 3 membres du directoire de Liverpool et ont obtenu du tribunal une « ordonnance restrictive« , bloquant temporairement la vente de Liverpool  FC à NESV.

C’est un peu comme si le Tribunal d’Instance de Gueugnon décidait subitement de pourrir la High Court de Londres sur une affaire anglaise. Un hold-up de dernière minute des vils coyotes qui ne surprend pas tant que ça finalement.

Le texte de l’accusation est survitaminé et a dû être rédigé par le fils Hicks (grand diplomate bien connu), pendant un shoot de stéroïdes. H & G accusent le directoire du club d’avoir commis une « formidable escroquerie » et parlent de « conspiration« .

Ils dénoncent le fait que d’autres acheteurs potentiels n’auraient pas été considérés (dont FBR Capital Markets qui aurait proposé 400 millions de livres le 4 octobre), et que le club est en passe d’être vendu pour « des centaines de millions de dollars en dessous de sa valeur marchande« .

Ils exigent une audition le 25 octobre, et réclament la bagatelle d’1 milliard de £ en dommages et intérêts (1,6 milliard de dollars).

Les avocats du club vont maintenant tenter de faire lever cette ordonnance restrictive le plus vite possible mais les embrouilleurs H & G ont atteint leur objectif machiavélique, parvenir une nouvelle fois à paralyser la vente du club.

Personne parmi les journalistes ou experts présents ne peut dire précisément quelle légitimité ce tribunal a sur le sol anglais. Mais on sent le gros coup de bluff quand même.

Cependant, il convient d’y aller prudemment. RBS est une multinationale possédant des intérêts financiers considérables aux USA (sans parler de NESV, société américaine) et tous estiment qu’il serait risqué d’ignorer les nouveaux développements de ce soir, aussi farfelus qu’ils paraissent. Aucun des acteurs de cette saga n’a intérêt à se retrouver « in contempt of a US Court » (obstruction au cours de la justice/outrage à magistrat).

Le refus d’obéir à la justice se paie cher aux USA (avec leurs amendes surréalistes) et beaucoup ont fait de la prison pour moins que ça. Et personne n’a envie de se retrouver dans une cellule de prison US, avec les Crips et les Bloods pour voisins.

Les avocats du directoire déclarent qu’ils pourraient contre-attaquer en portant plainte contre H & G pour diffamation (accusations d’escroquerie).

Les discussions entre les avocats et le directoire se prolongent jusqu’à 3 heures du matin (on cherche la meilleure stratégie à adopter pour faire annuler cette ordonnance restrictive).

Jeudi 14 octobre

La journée commence par des réitérations en pagaille des nombreux acteurs du feuilleton, qui s’est vite transformé en Dallas du foot européen. Ça roule des mécaniques et bombe le torse.

Le directoire de Liverpool répète à l’envi sa farouche volonté de faire lever l’ordonnance restrictive imposée par H & G la veille (par ce fameux tribunal texan).

 La RBS réaffirme son désir de récupérer ses billes (280M) avant la date butoir (le lendemain 16 h).

NESV réitère sa détermination à acquérir Liverpool. John Henry annule tous ses engagements aux USA et reste sur Londres.

Peter Lim, le zillionaire singapourien du groupe Meriton, répète qu’il se battra jusqu’au bout pour faire valoir ses droits.

H & G réaffirment leur volonté d’atomiser le directoire de LFC et d’obtenir leur milliard de dommages et intérêts. Ils se basent sur la (grotesque) évaluation du club par Forbes en avril 2010 (822M de $, sans les dettes !), pour clamer haut et fort que le club a été honteusement sous-évalué et que des offres supérieures à celle de NESV ont été ignorées. Ils crient à la conspiration, à la machination, au complot, à l’escroquerie caractérisée et que sais-je encore.

Hicks Junior, le poète (« blow me fuckface« ), semble en plein dans son élément. S’il n’y avait que lui, ce foutoir durerait jusqu’à Noël. Un vrai poissonnier de criée (je m’excuse auprès de ces derniers – après les bouchers-charcutiers, les faucheurs, les sarcleurs et les bûcherons, encore une noble corporation qui morfle injustement cette semaine).

Les mystérieux dirigeants du hedge fund américain Mill Financial (et incrustés de la dernière heure) affirment haut et fort qu’ils sont en pole-position, et que les actions de Gillett (88M de £) sont désormais en leur possession. Et donc que les proprios du club, eh bien, techniquement, c’est eux.

Le Liverpool Echo révèle en outre qu’une « grosse organisation » se trouverait derrière Mill Financial (propriété de SpringField Financial – derrière le club des Washington Redskins American Football). Le nom de Kenny Huang revient sur le devant de la scène. Personne n’y croit cependant. Dommage, il nous avait fait bien rire.

On apprend que le désormais fameux Judge Jordan (celui qui a lancé une injonction contre le directoire de Liverpool depuis son tribunal texan) est indirectement lié à Tom Hicks… En 2008, il avait reçu 10 000 $ de K&L Gates LLP pour sa campagne d’élection à la Texas Supreme Court. L’un des patrons de K&L, Vester Hughes, est un intime du cercle Hicks.

14 h 00. L’affaire reprend à la High Court. H & G ont choisi de n’envoyer aucun avocat (peut-être, tels Saddam Hussein ou Radovan Karadzic, ne reconnaissent-ils pas la légitimité de ce tribunal londonien ?).

Le directoire va tenter d’annuler l’ordonnance restrictive venue du Texas, sur la base de « l’illégitimité » de l’intervention judiciaire du tribunal texan au Royaume-Uni par rapport à la législation commerciale britannique.

14 h 30. Nouveau coup de théâtre : Peter Lim jette l’éponge. Il déclare que son combat est perdu d’avance, que tout ça est pipé depuis le départ, et se dit persuadé que le directoire a déjà fait son choix de vendre à NESV, en ghettoïsant toutes les autres parties intéressées. Mais il s’empresse d’ajouter que s’il n’y a rien de nouveau d’ici demain 16 h, qu’on le recontacte. On pourra le joindre au Golden Mike Karaoke bar de Singapour downtown.

15 h 00. On apprend que H & G sont à Dallas. Leurs avocats accusent le directoire de LFC d’avoir bafoué la légitimité du tribunal américain hier et assimilent cela à un « outrage à magistrat« … « The LFC board were in contempt of a US court yesterday » déclarent-ils. Ils ne manquent pas de culot eux !

15 h 15. Des nouvelles de la salle d’audience de la High Court.

Le truculent avocat du directoire de LFC, Lord Grabiner, ténor du barreau et l’un des mieux payés au monde (3 000 £ / h), décrit les actions de H & G comme suit : « C’est une parodie grotesque, affligeante, injuste et infondée. Il est ridicule que H & G aient recours à la 160th Civil District Court du Texas, un tribunal évidemment mondialement connu [ton sarcastique], simplement parce qu’ils ne sont pas satisfaits du verdict rendu par la Haute Court de justice de Londres. H & G sont incorrigibles et sont vraisembablement en train de ricaner dans leur coin en ce moment.« 

Le Dallas Morning News, bien optimiste, rapporte l’affaire en écrivant : « Tom Hicks a réussi hier à faire stopper la vente de LFC et a peut-être gagné un précieux avantage : celui de rejouer le match à domicile. Le juge Jim Jordan, qui a rendu hier une décision en faveur de l’homme d’affaires texan, déclare que cette affaire doit maintenant être jugée par un tribunal texan. »

Cette bizarre saga tourne de plus en plus au bras de fer entre deux tribunaux, façon Gladiator sur parquet (mon tribunal est plus musclé que le tien).

17 h 20. Le verdict du bon juge Floyd tombe : l’ordonne restrictive lancée au Texas contre le directoire de LFC est infondée. Son annulation, demandée par le directoire, est donc prononcée.

Floyd déclare, en substance : « Cette affaire n’a pas à être traitée au Texas.« 

Le juge Floyd prévient aussi H & G qu’ils seraient considérés comme « refusant d’obéir à un ordre du tribunal » s’ils ne faisaient pas cas de cette décision.

Le juge Floyd doit être également très soulagé. La High Court de Londres a « accueilli » une quantité impressionnante de clubs et dirigeants du football depuis un an. Entre autres : Cardiff City, Portsmouth, Harry Redknapp, Milan Mandaric, Sheffield Wednesday, Crystal Palace, Notts County, Stockport County, Boston United, Chester City, Southend United, King’s Lynn FC, Ilkeston Town et Burscough FC.

Cette décision est-elle LA décision finale et définitive ? (qu’on en finisse avec cette affaire). Rien n’est moins sûr.

Etant donné qu’on parle ici d’un cas extrêmement complexe où plusieurs types de droit se télescopent (droit anglais v américain, international, commercial, civil, etc.), évidemment, les interprétations divergent, et les experts légaux ne sont pas tous d’accord sur les recours possibles, ainsi que le degré de responsabilité des uns et des autres. Une chose est sûre cependant : la nasse se referme sur les diaboliques H & G.

La question que tout le monde se pose : H & G vont-ils enfin abandonner ou ont-ils encore un tour dans leur sac à malice ?

La date butoir pour le remboursement du prêt est toujours fixée au lendemain, 16 h 00. Une audition sur cette affaire doit commencer à Dallas à midi, heure texane.

Un blogger anglais résume comiquement la situation :

« Alors hier, les Anglais ont gagné dans un tribunal anglais. Ensuite, les Américains ont gagné dans un tribunal américain et ont fait bloquer la décision du juge anglais. Aujourd’hui, les Anglais ont de nouveau gagné au tribunal anglais, qui a bloqué l’action de blocage initiée contre la première décision du juge anglais. Et en ce moment, les Américains sont au tribunal américain pour bloquer le blocage du blocage de la décision du juge anglais, décidée après la première tentative de ces mêmes Américains. Bon, ça va se finir quand tout ça ?« 

Le directoire a envoyé des avocats sur place à Dallas pour contre-contre-attaquer.

19 h 00 : NESV déclare qu’ils sont les nouveaux proprios du club et que l’achat de vente pourrait être signé dans la soirée (après la décision rendue à Dallas).

20 h 00. On apprend que Gillett est à Londres, en compagnie de ses avocats (mais ils se déplacent comment ces Ricains, en fusée ?).

20 h 15. Le fameux tribunal texan vient de suspendre l’audience, qui reprendra demain à 7 h 00, heure locale. Treize heures en Angleterre, soit seulement trois heures avant la fin de la date butoir. De sérieuses complications sont apparues à Dallas sur la question centrale de cette affaire : mais qui est le propriétaire de ce club, bon sang ?

Il y a à peine quelques jours, on était encore loin de penser que l’avenir de LFC se trouvait peut-être entre les mains d’un obscur tribunal texan.

20 h 30. Broughton déclare qu’il espère pouvoir présenter aux supporters John Henry, le nouveau proprio, dimanche après-midi lors du derby contre Everton.

22 h 00. Les reporters de Sky et autres campent (en vain) devant les bureaux de Slaughter & May à Londres où Broughton et son gang sont réunis avec John Henry et son crew pour préparer l’épique bataille du lendemain.

Kevin Quigagne

Pas de bus mais un traître, en jet privé, qui tente de buter la date butoir. Et Dallas, son univers plus impitoyable que jamais. Voyage étourdissant dans l’œil du cyclone Red. Comme si vous y étiez.

Dimanche 3 octobre

Défaite 2-1 à domicile contre le minus Blackpool. Manifestations autour de « Yankfield ». Le Kop veut le retour du King Kenny (Dalglish). Liverpool est reléguable. Pire début de saison depuis 1953 (relégués en D2 cette saison-là, pour 8 ans).

Lundi 4 octobre

La presse parle de deux repreneurs potentiels, l’un américain (New England Sports Ventures), l’autre asiatique (Meriton). Ils proposeraient la même somme, 300 millions de £, soit la moitié de ce que voulaient les doux rêveurs Tom Hicks et George Gillett (H & G), les Tom & Jerry du foot anglais.

200 millions iraient de suite à la Royal Bank of Scotland et à Wells Fargo (banque du Far West) pour rembourser une partie du prêt de 237M de £ ainsi que les charges et frais (petits agios et commissions de 40M).

La question du « nouveau stade » redevient brûlante. Liverpool ne tire actuellement d’Anfield que 42M de £ en billetterie (saison 2008-09), quand Manchester Utd et Arsenal sont à plus de 100M chacun.

Mardi 5 octobre

Réunion extraordinaire du directoire du club (et un peu en douce quand même – H & G affirment ne pas avoir été prévenus – ils ont envoyé leurs avocats sur place). Meeting en anticipation de la date butoir de remboursement du prêt, fixée par la banque RBS au 15 octobre 2010. En principe, le directoire doit retenir l’offre américaine (l’autre, celle de Peter Lim, société Meriton, est rejetée, sans explication – certains actionnaires chouinent).

Le directoire est composé de cinq membres : Martin Broughton (British Airways), président du club depuis avril 2010 – installé par la RBS avec l’ordre express de vendre ; ses deux alliés, le directeur général Christian Purslow, et le dircom Ian Ayre ; et les minoritaires, les vils coyotes H & G, les Américains les plus détestés d’Angleterre (sauf, peut-être, autour de Goodison Park et d’Old Trafford).

NESV n’offrirait rien à H & G pour leurs actions, précipitant une perte sèche de 144M de £ pour le duo américain. On fête la nouvelle au champagne du côté d’Anfield (ou plutôt au « cheap cider » de contrebande).

Les deux Américains avaient acheté le club début 2007 pour 220M de £, financé à 97 % par des prêts (H & G n’auraient mis que 7M de leur poche dans le club). Ils tablaient sur l’explosion supposée des droits TV de la Premier League (surtout les droits étrangers) pour revendre le club et faire un malheur.

L’achat s’était fait de manière plus que folklorique, et dans la précipitation (club acquis à la famille Moores – loto foot, immobilier, chaîne de magasins, etc. – bien contente de se débarrasser du truc dès les premiers indices de crise apparus… en empochant une belle plus-value de 90M de £).

Le duo avait emprunté 185M à la RBS pour douze mois seulement (avec rallonges). Gillett avait persuadé Hicks de se joindre à lui (il possède des franchises sportives aux USA). Hicks admit d’abord qu’il ne connaissait rien de Liverpool, mais qu’il « allait se renseigner » (comprendre, qu’il allait étudier les revenus TV et autres).

Les droits médias ont effectivement augmenté, mais la crise étant passée par là (gonflant avec elle les dettes du club), le club ne vaut plus que 300M de £ (loin des £800M que H & G comptaient en tirer en avril 2010 !).

Les Ricains ne comprennent pas cette forte baisse et brandissent le magazine Forbes (grand spécialiste de football, comme chacun le sait), qui a récemment, dans son édition « Soccer team valuations », évalué le club à 822M de $ (535M de £ – hors dettes !). Ce qui placerait Liverpool et ses 185M de £ de CA au sixième rang mondial de la Football Money League. En 2009, Forbes avait évalué LFC à 704M de £…

H & G font une fixation sur cette évaluation (fantaisiste) de 822M de $ et n’ont plus que ça à la bouche pour justifier leur courroux.

La liste des proprios qui s’en sont mis plein les poches dans le foot anglais cette dernière décennie est longue. Parmi les heureux élus, David Moores (Liverpool, en 2007), Alan Sugar (Spurs), Martin Edwards (Man Utd), David Dein (Arsenal), Ken Bates (Chelsea), Thaksin Shinawatra (Man City) et Freddy Shepherd (Newcastle).

Mais la liste des losers est encore plus longue. Rien qu’hier, on apprend que Simon Jordan a perdu 47M de £ à Crystal Palace (D2), en 9 ans. Elle sera grossie par H & G, qui comptaient faire un « fast buck » et ajouter ainsi leur nom au palmarès des gagnants.

Quinze minutes avant le meeting, H & G tentent un putsch de desperados, à la Bob Denard.

Contrairement à leur engagement d’avril 2010 de garder le même Board (lors du troisième prolongement de prêt), les cowboys H & G s’octroient les pleins pouvoirs et tentent d’éjecter du board Purslow et Ayre au lasso, pour y installer le fiston Mack Hicks et Lori McCutcheon, une business associate (pas le même fils qui avait envoyé un courriel de bonne année à un supporter le 10 janvier 2010, le priant d’aller se faire empapaouter chez les Papous).

Le directoire de Liverpool repousse vigoureusement le dernier baroud de déshonneur des coyotes et les boute hors de la ville. H & G contestent la légitimité du directoire. OK Corral peut vraiment commencer. On est parti pour 10 jours de feu nourri. Lieu du prochain combat : la Haute Cour de Justice de Londres.

Mercredi 6 octobre

Il se confirme que NESV, consortium américain composé de dix-sept investisseurs (et propriétaire des baseballeux du Boston Red Sox), veut racheter le club, pour environ 300M de £. Il s’engagerait à rembourser la majorité de la dette de suite. Le boss s’appelle John Henry (61 ans) et ses cigares rendent Fidel Castro fou de jalousie. Après Thierry, Karl et Paul* encore un Henry qui fait l’actualité cet été.

(*présentateur du Télé-matin néo-zélandais. Ses commentaires liés aux Jeux du Commonwealth cette semaine ont créé un incident diplomatique – il a fait toute une série de jeux de mots bien lourds, en s’étouffant de rire, sur le nom d’une ministre indienne, Sheila Dikshit. Il a été viré).

Les supporters de Liverpool sortent un clip (Dear Mr Hicks), on ne peut plus clair sur leurs sentiments dans cette triste affaire.

Sky News produit un résumé de la situation.

Le SoS (Spirit of Shankly – groupe de supporters qui ont mis la pression et avaient eux-mêmes tenté de bloquer H & G avec le ShareLiverpoolFC, mais en vain) ne s’emballe pas :

« Nous sommes prudemment optimistes » déclarent-ils. Ils publient une belle galerie de supporters.

Le Guardian rappelle que H & G promettaient également la lune à leur arrivée (nouveau stade, investissements). Les titres de presse en février 2007 : « Nous sommes entre de bonnes mains. Les nouveaux propriétaires veulent ‘the best’ pour le club. » (Benitez) Et parmi les fameuses promesses du duo yankee, celle-ci : « La première pierre du nouveau stade sera posée dans les deux mois à venir. Faites-nous confiance.« 

Jeudi 7 octobre

Confirmation que l’affaire se réglera à la High Court de Londres, le 12 octobre. L’un des nombreux problèmes de cette vente, dès le début, tourne autour de l’ownership du club. Qui a le dernier mot final sur cette vente ? Martin Broughton, mandaté par la banque, pense que c’est lui. Les deux Américains disent niet.

« I have the legal right to sell the club. » déclare Broughton. « No you haven’t, we have – see you in court. » réplique l’impayable duo ricain.

Vendredi 8 octobre

Il se dit que l’affaire pourrait finalement se régler à l’amiable, hors tribunal.

Tout se passe en fait comme dans une mauvaise partie de poker. H & G, qui risquent 144M de £ dans cette vente, tentent le tout pour le tout, et cherchent à gagner du temps en causant le maximum de zizanie. Sur un malentendu, dans la confusion et la débandade, ils se disent qu’ils peuvent peut-être en tirer un quelconque avantage.

Au mieux, cela pourrait faire capoter la vente et forcer RBS à leur offrir un prolongement de prêt ; au pire, la stratégie du « damage limitation » leur fera perdre moins. Ils semblent être convaincus que plus ils s’agitent, moins les pertes seront élevées, car ils savent que la banque RBS doit vendre coûte que coûte d’ici le 15 octobre.

La menace du redressement judiciaire (au moins temporaire) se profile, avec déduction de neuf points à la clé.

En fin de journée, plus question de deal à l’amiable. La Haute Cour de Londres est saisie par tout le monde.

Samedi 9 octobre

La municipalité de Liverpool s’accroche avec les futurs propriétaires, NESV au sujet du stade.

NESV s’oriente plutôt vers un agrandissement d’Anfield (à 60 000 places). La mairie enrage : les Ricains s’étaient engagés cette semaine à mettre au moins 100M de £ dans la construction d’un nouveau stade (l’une des conditions du rachat).

Joe Anderson, le leader du conseil municipal (équivalent du maire) reste ferme : la ville doit avoir son nouveau stade. Le permis de construire expire en avril 2011 et il faut absolument que l’Anfield Plaza démarre au plus vite. Le AP est un projet gigantesque (boutiques, hôtels, appartements, bureaux) qui occuperait le site actuel du stade d’Anfield et serait relié par des passerelles au nouveau stade (situé sur Stanley Park) .

La mairie veut absolument profiter de cette aubaine pour régénérer ce coin sinistré de Liverpool (l’AP créerait environ 1 000 emplois permanents).

Les plans du nouveau stade avaient été lancés vers 1999, et réaffirmés dans le cadre d’un grand programme européen de régénération de la Merseyside (Merseyside regeneration programme – European Union, Objective 1 status).

Lundi 11 octobre

Il se dit qu’en cas de retrait de 9 points, NESV annulerait le deal.

Peter Lim, le businessman de Singapour, revient à la charge et propose 320M de £, cash. Lim, initialement accueilli les bras ouverts par Broughton, s’est fait finalement renvoyer à ses chères études de karaoké, sans explication. Il remet un coup de pression en promettant 40M de £ supplémentaires dès le mercato d’hiver. En outre, il affirme qu’il maintiendra son offre même si le club se retrouvait (temporairement) en redressement judiciaire.

Le deal de NESV n’est valable que jusqu’au premier novembre et il faut bien sûr attendre la décision du tribunal londonien. Mais on pense que Lim a ses chances. Après le Far West, le Far East.

L’Asiatique veut, lui aussi, aller en justice. Il déclare dans une lettre envoyée à la Haute Cour que la veille de la réunion du board du 5 octobre, Broughton lui avait assuré que son offre était « preferred and superior« .

Peter Lim possède une chaîne de « themed bars » en Asie. Le thème-décor est Manchester United ! Il déclare qu’il ne renouvellera pas le contrat des bars en 2012. On serait tenté de lui conseiller de ne pas fondamentalement changer la déco, juste le nom du club, les glory hunters locaux n’y verraient que du feu.

Un troisième investisseur potentiel se fait connaître, Mill Financial, un hedge fund américain qui affirme avoir acquis la part de Gillett le mois dernier quand ce dernier avait « omis » de régler des échéances sur un prêt de 75M. Mill Financial se dit prêt à aligner 400M sur le comptoir du saloon, mais sans donner de détails. On ne sait pas grand-chose d’eux et ils ne sont pas du genre bavard. The plot thickens.

Kevin Quigagne

 

 

Même en ces temps de sinistrose, on peut toujours compter sur ces bons vieux buzzwords américains pour nous faire pouffer de rire et, à l’occasion, noircir les Bullshit Bingo Cards, ces instruments ludiques tant prisés des employés s’ennuyant ferme lors de conférences mortifères et autres séminaires aussi abstraits qu’assommants. Impayable ce jargon d’entreprise pseudo-technique et pédant.

 

Et ce sketch en langue business-speak devient doublement hilarant lorsque ces mêmes néologismes toxiques se mettent à polluer le football. Dernière victime innocente en date, le terme « manager » (entraîneur général). Une qualification noble et pure que l’on pensait à l’abri de toute contamination sémantico-abstruse.

 

Il semblerait pourtant que cette dénomination ô combien respectable ne plaise plus à certains clubs avant-gardistes, bien décidés à balancer aux orties la poussiéreuse terminologie pour gravir les marches de la gloire plus vite que tous ces autres clubs retardés qui continuent à appeler un entraîneur un entraîneur. L’humble « manager » n’est en effet plus du goût de tous les clubs. En tous cas, d’un en particulier. Et ce club à la pointe du progrès inutile, c’est Hull City (yep).

 

Ian Dowie, (ex) Football Management Consultant

Ian Dowie, (ex) Football Management Consultant

 

On se souvient que la saison dernière, l’entraîneur de Hull City, Ian Dowie (qui remplaça l’inénarrable Phil Brown en mars dernier) n’avait pas officiellement le titre de manager (so nineties) mais celui bien plus ‘cutting edge’ de « Football Management Consultant ». Et c’est sous ce risible label qualité qu’il conduisait ses interviews dans les médias. Pari largement réussi, cela fit bien rigoler dans le Lander(why)not du foot anglais (descente à la clé).

 

Mais alors, si Ian Dowie était le « Football Management Consultant » de Hull City la saison passée, quid de la fonction officielle réformulée de Bernard Mendy chez les Tigers ? Football Waste Management Operative ? Playing Area Risk Management Officer ? Football Pitch Heavy Traffic Clearance Executive ?

 

Bernard Mendy, (ex) Football Pitch Waste Management Operative

Bernard Mendy, (ex) Football Pitch Waste Management Operative

 

Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre que cette saison, Hull City a fait encore plus fort dans l’indigeste. Le nouvel entraîneur, Nigel Pearson, s’est vu attribuer (temporairement) le titre de « Head of Football Operations ».

 

Avec guère plus de succès ma foi, Hull est actuellement 16ème (avec seulement 3 victoires en 10 matchs). Etre pionnier n’a pas toujours que du bon.

 

Kevin Quigagne