Musique de chambre

28 mai 2008 – 17:32

Après le déjeuner, j’ai envoyé les gars dans leurs chambres. J’en ai vu quelques-uns toucher la bosse de Ribéry. Je suis monté à mon tour et à l’étage, ça faisait un peu couloir de mort, surtout que Franck m’avait suivi, vêtu d’une robe de bure noire à capuche et tenant une grande faux dans sa main.

C’est chez Escudé que je suis resté le plus longtemps. Il avait beau me répéter qu’il se déclarait lui-même forfait à cause de sa blessure, je préférais expliquer longuement mon choix plutôt que d’aller voir le suivant sur la liste.

Quand on a frappé à la porte de Hatem, on a entendu un choc sourd, mais dans la chambre d’à-côté. C’était Jean-Alain qui avait cru son heure venue, et qui venait de s’effondrer sans connaissance sur le sol. C’est là que je me suis rappelé qu’on avait encore oublié de le rayer de la liste.

Comme Landreau ne répondait pas, on a poussé la porte. Il se balançait d’avant en arrière au bord de son lit, les yeux fixes, en train de répéter doucement « Letizi… Letizi… » à intervalles réguliers. Mais enfin, qu’est-ce qu’ils ont dans la tête, les joueurs qui croient « prendre une nouvelle dimension » en signant au PSG? La seule dimension qu’ils connaissent à Paris, c’est la quatrième, et quand on y franchit un palier, c’est pour chuter dans le vide. On a laissé Sagnol auprès de lui pour le surveiller. « Tu l’empêches de faire une connerie », je lui ai dit. « Y a pas de danger, j’ai pas de ballon », il a répondu.

Pas de commentaire à faire sur ce sujet, merci de contacter M. Martinon.