L’unijambiste

18 novembre 2007 – 21:41

rayb_rothen-centre.jpgFrance et Maroc se séparent sur un match nul (2-2) au cours duquel Jérôme Rothen, à la peine avec le PSG, est titulaire.

Rothen, je l’aime bien, quand même. C’est le gars qui va tout droit dans les emmerdes, panache blond au vent. Le mec, il joue une finale de Ligue des champions, il devient international, et tout ce qu’il trouve à faire, c’est de signer au PSG. De la C1 à la CFA sans palier de décompression. En plus, il n’a pas de bol. C’est dingue qu’un mec aussi simple d’esprit ait des blessures aussi compliquées. Le doc a dû acheter un dictionnaire médical en trente-cinq volumes, il n’y en a plus que deux qui n’ont pas encore servi pour les diagnostics de Jérôme. « On peut pas te soigner, on n’a pas le matériel pour ça », lui a dit le doc aujourd’hui. Ses gros yeux bleus se sont embués et il a dit qu’on était des salauds de le laisser mourir tout seul. L’après-midi, il y avait quartier libre, alors il est parti en annonçant qu’il allait acheter une voiture pour se calmer.

J’aime bien le regarder jouer aussi. C’est très divertissant, cette façon de ne se servir que de son pied gauche. Rothen, c’est une sorte de footballeur unijambiste qui utilise sa jambe droite comme une béquille. Forcément, comme un chien à trois pattes ou un dahu, il a tendance à tourner en rond, mais hop, il repart et décoche un centre qui fait regretter à chaque fois qu’on n’ait pas un avant-centre fort de la tête devant le but.

Je dis ça, mais contre le Maroc, il s’est retrouvé à devoir centrer du droit, à un moment. On a senti sa panique, et la balle est allée mollement dans les bras du gardien, mais Jérôme il était content: une frappe cadrée du droit, c’est un exploit pour lui.

Pas de commentaire à faire sur ce sujet, merci de contacter M. Martinon.