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Episode 54: Où au Nord, c’était les Choron

1/01/2009 – 10:44

(Si vous n’avez pas lu les épisodes précédents, c’est mal, allez les lire… Ou alors vous pouvez commencer au 48 si vraiment vous êtes une feignasse.)

 

Ami lecteur, la dernière fois nous nous sommes quittés en 1969, sur la naissance de la rivalité entre notre club adoré et l’Olympique de Marseille. Eh bien, plutôt que de franchir allègrement le temps, faisons juste un petit saut, hop, une année plus loin, et retrouvons-nous en 1970 pour célébrer la naissance d’une autre rivalité – oh! moins historique, moins essentielle, mais tout aussi rigolote.

Cette année-là, le Stade Saint-Germain entend bien franchir un pas de géant: quitter l’anonymat du Championnat de France Amateur pour les sunlights de la Deuxième Division. Et, en fin de saison, il se retrouve en position de réussir son pari en étant au coude à coude pour la dernière place qualificative avec une équipe que le destin remettra plus tard souvent sur sa route: le Racing Club de Lens.

 

Pour accéder à la D2, Saint-Germain doit battre la réserve de Valenciennes et espérer que Lens ne batte pas Saint-Quentin. Les deux matches se déroulent à une semaine d’intervalle, les Franciliens jouant en premier. Le Président Patrelle hésite à appeler des joueurs de Valenciennes pour leur proposer de planter quelques enveloppes dans leurs jardins, puis il se ravise: ce genre de vaudeville n’est pas le style de la maison, il faut le laisser à quelqu’un qui l’interprètera avec plus de brio.

 

Les chroniqueurs sont formels: le Stade Saint-Germain n’a pas acheté le match contre Valenciennes. Juste envoyé cet avenant juriste pour régler quelques points relatifs à la sécurité du match.

 

Résultat: au final, Saint-Germain gagne sans avoir à graisser les pattes… Il faut maintenant attendre le résultat de Lens.

Les supporters saint-germanois, au nombre de dix-sept, décident d’aller à Saint-Quentin soutenir les adversaires de Lens. Ils arrivent en chantant « à nous la D2, à nous la D2 » – et c’est là que l’on mesure l’embourgeoisement des supps’ actuels qui, trente-huit ans plus tard, en situation de découvrir eux aussi les joies de la Deuxième Division, ont tiré la gueule, menacé de grève, hué les joueurs – bref, perdu cet enthousiasme juvénile qui caractérisait leurs aînés.

Revenons à 1970. En plus de leurs chants, les Franciliens, étudiants pour la plupart, récemment descendus des barricades gauchistes, décident de déployer une grande banderole pour railler ce Nord industrieux pris dans la folie productiviste des Trente Glorieuses. Il y est écrit:

« Enfants à la mine, soeurs à l’usine: Ch’tis, faites l’amour, pas les 3/8! »

Il semblerait que leur message ait été doublement entendu: d’abord par les deux équipes qui, en faisant match nul, ont propulsé le Stade Saint-Germain en D2; ensuite, plus largement, par la population du Nord qui, à partir de cette date, s’est vautrée dans le stupre, la luxure et la paresse, au point d’en arriver à la situation déplorable qui est la sienne aujourd’hui – n’en déplaise aux entreprises de propagande cinématographique qui veulent nous laisser croire le contraire.

Et voilà. Par ce match nul, le Stade Saint-Germain atteint l’antichambre de l’élite, 66 ans après sa création. Et ce succès, paradoxalement, marque la fin du « Stade » tel qu’il existait depuis 1904: la politique s’en mêlant, d’aucuns décrètent qu’il faut un « grand club » à Paris, conduisant à la fusion du club saint-germanois et du Paris FC… Adieu le Stade Saint-Germain, bonjour le Paris Saint-Germain – mais ceci est une autre histoire, qui vous sera contée ultérieurement, et encore, si je suis de bonne humeur.

Mais la fin du « Stade » n’est pas la seule disparition notable de cette année 1970. Permettez-nous d’en relever deux autres:

 

Edouard Cissé transféré au FC Nirvana, c’est comme un grand vide qui reste à l’AS Rock n’ Roll

 

 

Toute la rédaction de Paris Sonne le Glas s’incline bien bas pour saluer nos glorieux aînés de l’humour à la con – total respect.

 

  1. 2 571 réponses to “Episode 54: Où au Nord, c’était les Choron”

  2. Merci à vous pour ces chroniques, pour Borsalino, pour cet « enthousiasme juvénile » qui caractérisait les aînés, pour ce goût de la plume qui à la fin de l’envoi, touche.

    Bonne continuation à vous, et à votre carière radiophonique. Il se pourrait bien que contre tous, vous ayez raison. Après tout, il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits pour citer le Sieur Caron.

    De DomKid le 2/01/2009

  3. je suis vert, je ne comprends pas la blague sur la dernière image. Ca m’énerveeeeeeeeee !

    De Nerik le 8/01/2009

  4. Nerik, c’est la Une de Hara-Kiri juste après la mort du Général de Gaulle, survenue en 1970 dans sa ville de Colombey les deux Eglises. Une semaine avant, un incendie dans une boite de nuit je sais pas où avait fait des dizaines de mort et la presse avait titré sur « Le bal tragique ».

    C’est resté comme l’une des Unes les plus célèbres de Hara-Kiri.

    De Raspou le 8/01/2009

  5. oui,et cette Une a sonné la fin du magazine egalement

    De Jean-Jacques Pierre-Yves André le 8/01/2009

  6. … d’où le nom. Astucieux et visionnaires.

    De Le Madrilène le 13/01/2009

Pas de commentaire à faire sur ce sujet, merci de contacter M. Martinon.