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Episode 50: Où les années folles filent

15/12/2008 – 8:23

 

(Si vous n’avez pas lu les épisodes précédents, c’est mal, allez les lire… Ou alors vous pouvez commencer au 48 si vraiment vous êtes une feignasse.)

La dernière fois, je vous ai raconté les origines, 1904, Félix Boyer… Faisons un petit saut dans le temps, franchissons quelques années et quelques millions de morts, pour nous retrouver en 1921. Le football est de plus en plus populaire, et si la Grande Guerre a ralenti la structuration des compétitions, elle a aussi renforcé les échanges entre provinces, aidant à la propagation de ce sport importé d’Outre-Manche (notre illustration).

 

OK les gars, vous êtes onze dont un gardien de but. OK les gars vous prenez la pose comme des pros. Mais vous avez pas l’impression d’avoir oublié le ballon?

Pour ce qui est du Stade Saint-Germain, la situation n’est pas fameuse. Le club créé par Félix Boyer végète dans ce qui équivaut à la 6e Division. Pire, le gendre honni a accompli le cauchemar du beau-père: son Club Athlétique de la Société Générale a non seulement foulé la pelouse du Parc des Princes mais, devant les 10.000 spectateurs que peut désormais contenir l’enceinte, il y a remporté en avril 1919 la deuxième Coupe de France, au terme d’un suspens insoutenable. Pour le bon Félix, c’est plus qu’il ne peut en supporter: il rend les armes et passe la main à un certain Georges Aubry.

Comme tous les Aubry, le père Georges n’est pas un rigolo. C’est une personne qui ne perd pas facilement le Nord et refuse de partager son pouvoir avec quiconque. Il veille à ce que ses salariés travaillent au moins 35 heures en trois jours. En bref, il est assez convaincu de valoir delors.

Surtout, il déteste les royalistes, d’une haine tenace et profonde. Mais cela n’en fait pas un grand démocrate… Pour tout dire, même si nous n’avons de cela aucune preuve formelle, on peut le suspecter d’être assez tenté par la maladie contagieuse de ce début de siècle (notre illustration).


En 1921, pour la création du Parti National Fasciste italien, José Anigo enflamme l’auditoire en déclarant: « Et les ôtres engculés d’eng face, il fôt les chôper pâre les couilles et serrer très fôrt! »

 

 

 

Cela se manifeste d’une manière inattendue. Jusqu’ici le Stade Saint-Germain évoluait dans une tenue à rayures rouges et bleues, aux couleurs de Paris. Mais dès son accession à la présidence, Aubry tique: « Bof, des rayures rouges et bleues, ça me rappelle un petit club catalan à tendance sécessionniste et rebelle au pouvoir central juste et éclairé… C’est un symbole déplorable pour notre jeunesse éprise d’ordre et de discipline… Il nous vaut mieux adopter le blanc du grand club madrilène: entre capitales, on se comprend, et sus aux bouseux gauchisants! »

 

Ainsi fut-il: le Stade Saint-Germain devait passer tout un demi-siècle en blanc avant que le rouge et bleu ne revienne en force – mais cela est une autre histoire, n’allons pas trop vite.

Pour finir cette année 1921, quittons-nous sur un cliché poignant qui montre à quel point l’époque était dure pour certaines catégories socio-professionnelles:

Cet agent de joueurs est abattu: en ces temps d’amateurisme généralisé, dénicher un petit Maradona ne sert vraiment à rien.

  1. 4 066 réponses to “Episode 50: Où les années folles filent”

  2. Excellent. J’adore la dernière illustration, surtout.

    De MatteOL le 15/12/2008

  3. Vrai. La deuxième est terrible aussi.

    De tef le 16/12/2008

Pas de commentaire à faire sur ce sujet, merci de contacter M. Martinon.