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Petit Supporter Grandira – 2 / 4 : Sous les arceaux d’un grand berceau

17/11/2008 – 14:00

Episode précédent : Partie 1 : Ce soir, c’est la première fois

 

  

Partie 2 : Sous les arceaux d’un grand berceau 

Dans la voiture, on parle un peu de moi, je réponds poliment. Et puis comme dans cette voiture il y a la radio, on se met à parler du PSG et du match. Je fais semblant d’être au courant mais je ne dis rien. Ils disent que le PSG est en crise et ils en parlent avec beaucoup de détachement. Sûrement que le PSG va perdre, et l’entraîneur va partir, de toute façon ils ne savent pas gagner. Et ils font des blagues avec le Titanic et le PSG. Je me fais encore plus petit, car je n’ai pas vu Titanic.

On approche d’un autre grand navire, et je ne sais pas encore qu’il va chavirer ce soir. C’est un immense parking souterrain rempli de milliers de grosses bagnoles. On se croirait à Marseille, en train d’embarquer sur un Ferry pour la Corse. Quand on remonte, il y a des grilles, et des gorilles un peu partout. On se donne un rendez-vous pour tout à l’heure, parce que le Conseil Régional n’a pas pensé à me donner une place à côté d’eux, et puis on se sépare. Alors pour trouver mon chemin et savoir ce que je dois faire, j’observe les gens et surtout je ne pose aucune question.

Le béton est sale, et beaucoup de gens aussi. Est-ce possible que les mille Mercedes à la file dans le parking souterrain soient soudain devenues ces mille sdf fatigués faisant la queue sous les arcades de béton ? L’air est sinistre et froid, mais la chaleur de ces hommes m’est davantage hostile et étrangère. Sur le goudron grisâtre et orangé du crépuscule parisien, on se sent comme prisonniers, comme si l’épaississement de l’air causé par la proximité du périphérique était soudain rendu palpable par les halos blafards des lampadaires. Peu à peu on s’habitue à être là, et on se rend compte qu’on est attiré par la rumeur qui nous parvient de l’intérieur du stade ; alors on cherche confusément à s’y joindre, et bientôt on va se fondre dans la foule qu’appelle la même rumeur et qu’on fuyait il y a quelques instants. 

J’ai trouvé mon entrée et maintenant on me fouille, comme si on m’avait surpris en train de faire quelque chose de mal. Je pense avec étonnement que peut-être les policiers ont aussi fouillé le garçon de ma classe et son père qui ne sont pas de ma classe. A l’intérieur, ça me rappelle la gare du Nord quand on descend du train de banlieue boîte de conserve et qu’on prend le RER pour rejoindre le TGV orange à la gare de Lyon : c’est un grand couloir à étages, sale et parsemé d’indications anonymes : ici un chiffre seul avec sa flèche, là une lettre ou une couleur. On ne voit pas le ciel, mais on ne sent pas non plus la chaleur d’un intérieur. Il y a de l’eau qui coule par endroits, comme si ce béton ne servait à rien d’autre qu’à cacher la nuit étoilée.

Les gens vont et viennent sans faire attention à rien sauf quand ils s’arrêtent chez les marchands de souvenirs et d’accessoires et surtout les vendeurs de hot-dogs. Mais j’ai le sandwich de maman et de toute façon pour l’instant je n’ai pas faim. Arrivé au bon étage, je rejoins l’accès par lequel je vais pouvoir rejoindre ma place et je montre mon billet aux personnes en veste fluo. Ca ressemble à une sortie de secours, alors je ne sais pas trop bien si, en allant dans la tribune, je vais entrer dans le stade ou en sortir. Je crois que j’entre à l’air libre…

 

(A suivre…)

  1. 14 réponses to “Petit Supporter Grandira – 2 / 4 : Sous les arceaux d’un grand berceau”

  2. La première fois que je suis allé dans un stade (Standard-Brno en coupe de l’UEFA… je ne me souviens plus quelle année), je n’étais pas plus haut que trois pommes et la chose qui m’a le plus impressionné est cette lumière sur la pelouse. Nous on joue au foot sur des terrains blafards mais eux, ils ont toujours la lumière des projecteurs sur eux.
    J’attends la suite…

    De noel-san le 17/11/2008

  3. Comme Juan-Pablo Sorin, vous êtes bons dans tous les registres.

    De domi néné ba gagnier le 17/11/2008

  4. Très belle série d’articles, qui me touche d’autant plus que la première (des très rares) fois que j’ai mis les pieds dans un stade de foot, c’était à l’occasion d’un PSG-Lyon, voilà un peu plus de dix ans… J’allais en avoir 14…
    Deux places en présidentielle gentiment offertes à ma sœur par Franck Gava qu’elle avait interviewé pour un journal local. Je ne vais pas vous raconter mes impressions par le menu, l’auteur le fait bien mieux que moi. En tout cas, je m’y retrouve. Vivement la suite !

    De Igor, Yakin fait tièp ! le 17/11/2008

  5. Ah, le parc, sacrée expérience…
    Effectivement, ce qui frappe au premier abord, c’est cette lumière violente, d’autant plus aveuglante qu’on sort des coursives faiblement éclairées… et puis on est submergé par la puissance des chants venant des kops…

    De Monsieur Filatier le 17/11/2008

  6. « on se rend compte qu’on est attiré par la rumeur qui nous parvient de l’intérieur du stade ; alors on cherche confusément à s’y joindre, et bientôt on va se fondre dans la foule qu’appelle la même rumeur »…

    Oui, ces lignes m’ont fait revivre tout ça.

    C’est bien. Encore. Et encore merci.

    De Didier_F le 17/11/2008

  7. Argh, désolé, aucun rapport mais, vu que je ne peux pas poster ailleurs…

    C’est quoi, le running-gag sur les ramasseurs de balle de Gerland, depuis le match d’hier dimanche entre OL et GB?

    De Didier_F le 17/11/2008

  8. Le gag du ramasseur de balle c’est que c’est lui qui done vite le ballon a kallstrom sur la touche qui amène le premier but

    Pour le reste quelle émotion vous nous faites revivre. Ma première fut un psg toulon en 1991.
    J’avais 10 ans. J’avais aussi bénéficié des places du conseil régional. Je pense que c’est par ces match-là que les associations LF 91 et Supras se sont crées…
    En tout cas Paris perd 3-1 quand mon père me dit qu’il vaut mieux partir avant la fin pour sortir du fameux parking sous terrain de la porte de saint cloud… Je me souviens du bruit entendu après notre sortie lorsque Paris met un 2eme but

    Trop fort
    Vivement l’épisode 3

    De JeSouffre Mulumbu le 18/11/2008

  9. Très touchant ce recit…

    Moi mon premier match ce fut PSG-Brésil quand Rai est arrivé à Paris…et pour la vrai ambiance du championnat : un PSG-Toulouse…le match ou on gagne 1 a 0 et ou on est champion!!!la Folie!!!

    Ca marque tellement que maintenant je suis abonné!!

    De Sly le 18/11/2008

  10. Facile, aller voir PSG Lyon pour son 1er match dans un stade!!!!
    Moi c’est Rodez Bastia au stade Paul Lignon en 1988 pour un bon 0-0 des familles par un bon 0°.

    De 6X7 Karembeu le 18/11/2008

  11. (Merci, JeSouffre M.)

    De Didier_F le 18/11/2008

  12. Bravo et merci. La suite !

    De Marius le 19/11/2008

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