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Episode XLI: Où c’est la fin des Aristos

1/08/2008 – 8:45

(Si vous n’avez pas lu les épisodes précédents, c’est mal, allez les lire… Oui oui, maintenant.)

Les historiens officiels, scribouillards livresques coupés des vraies choses du peuple, n’ont jamais mesuré l’importance qu’eut la victoire des Fiers des Couleurs de Notre Aristocratie sur la marche de la Révolution française. Ce fut pourtant à son issue, comme le Roi rentrait à Versailles en jouant de la corne dans son carrosse, que Bezrissot, Borespierre et Saint-Justo, hébétés par la défaite, se retrouvèrent dans une taverne bordant le Champ de Mars.

– Putain c’est pas vrai, dit le Girondin, on s’est pété la rondelle pendants des mois pour mettre en place le jeu de plante, et résultat c’est des ventres à choux royalistes qui triomphent avec…

– C’est un exemple déplorable pour le peuple de France, surenchérit Borespierre… C’est le symbole d’un ancien régime toujours vivace, toujours accroché à ses privilèges… C’est le pire qui pouvait nous arriver…

Alors la voix de Saint-Justo tonna:

– Non, citoyens, non! A toute chose malheur est bon! Sachons tirer les leçons de cette défaite et construire sur les ruines d’aujourd’hui les succès de demain! Arrêtons de nous plaindre et préparons la contre-offensive!

– Que proposes-tu, Saint-Justo, lui demandèrent les deux autres.

– Un plan d’action simple, en trois parties… D’abord, il faut buter Louis XVI: Vous l’avez vu se pavaner dans sa tribune, celui-là, à peloter sa catin autrichienne dès que ses petits Vendéens avaient mis la baballe au fond des bois? Vous l’avez vu avec son maillot jaune à faire la vague et agiter ses petites mains d’horloger? C’était INSUPPORTABLE! Pour cela, je voterai la mort!

– OUI! MORT AU TYRAN! acquiesça Borespierre, tandis que Bezrissot se resservait une coupe de vin pour éviter d’avoir à donner son avis.

– Deuxième partie du plan, reprit Saint-Justo: on met la Vendée au pas! On y envoie autant d’hommes qu’il faut, on y tue autant d’ennemis qu’il faut, mais leurs petits airs de fouine, leurs crucifix et leur contrition feinte, leur M’sieur le Vicomte par-ci, M’sieur le Vicomte par-là, JE N’EN PEUX PLUS!! Les Vendéens me sortent par les naseaux!!

– OUI!! MORT A LA VENDEE!! cria Borespierre, tandis que Bezrissot rallumait son cigare pour éviter d’avoir à donner son avis.

– Et enfin, conclut Saint-Justo, enfin, on réduit en miettes cette putain d’équipe des Fiers des Couleurs de Notre Aristocratie, on retourne ceux qui sont retournables, on enterre ceux qui ne le sont pas, on fout Arribas Pania dans un camp, n’importe où, à Argelès, Saint-Cyprien ou au Barcarès, qu’il y attende ses potes, et on promène la tête de Charette de Suaudeau au bout d’une pique…

– OUI!! MORT AUX CANARIS!! CUI CUI CUI, ILS SONT CUITS LES CANARIS!!

Et les trois amis, heureux que cette réunion ait été si productive, se reprirent une tournée.

Pas de commentaire à faire sur ce sujet, merci de contacter M. Martinon.