le kikonjou de la semaine : Valenciennes Anzin Football Club

Aussi incroyable que cela puisse paraître, certaines peuplades parviennent encore de nos jours à survivre au-delà du périphérique. Parfois même à des lunes et des lunes de marche. On les appelle les kikonjoux. Afin de mieux connaître leurs coutumes et de promouvoir un tourisme parisien responsable, prenons notre Hummer Diesel et partons à leur rencontre.

Le kikonjou de la semaine : Valenciennes Anzin Football Club

Notre sordide corvée hebdomadaire est ainsi baptisée en hommage à une vedette locale, Ava-Lucienne, énorme engin dyslalique de toute petite vertu qui a longtemps essayé de déniaiser les mâles de la région. En vain. Elle était aussi surnommée la barraque à fric, pour sa propension à faire payer un supplément mayonnaise sans casser les oeufs, ce qui n’est pas très commerçant.

Enrico vous l’avait bien dit : le manque de décor, le dos courbé, les péniches pauvres ou riches, c’est Ava-Lucienne. Z’aviez cru que c’était les filles de Sarkozy, laï laï laï laï ?

Pour qui se donne la peine capitale de chercher, Valenciennes se trouve à l’Est du Nord et à l’Ouest du Sud d’un plat pays disparu. Previously, on Lost… Sans boussole, le voyageur imprudent s’arrêtera à l’usine désaffectée, c’est là. En guise d’éclairage municipal, en panne depuis que Jorge Burruchaga a décidé de se coucher, quelques sacs en plastique scintillent dès les premiers terrains vagues. Antenne du planning familial ? Vieux déchets techniques de Maxence Flachez ? Dernière blague pédobelge en date ? Nul ne sait. Ici, les taiseux sont contradictoires.

Valenciennes, c’est comme les morpions. Savidan l’habite.

Seule attraction des locaux non encore délocalisés : leur club de patronage voyou anonyme, V.A. Palmarès : Champion 1993 par procuration d’un autre brigand de stade, futur Ministre de la Ville et qui avait pris son portefeuille un peu trop tôt. « Connooooooord, c’était les corrooooooompre ».

Suivant les traces d’Etienne Lantier et de Christophe Robert, Antoine Kombouaré creuse sa carrière dans la pénombre du coin, à la seule lueur de son Casque d’Or grisonnant. Un peu comme Signoret, elle aussi affûblée jusqu’à la mort de cet alias solaire, alors que ses varices vomissaient depuis longtemps déjà leur cirrhose dans les collants de contention de Madame Rosa. La nostalgie n’est plus ce qu’elle était, Marco Simone.

Avec un taux d’ensoleillement négatif, difficile de se faire pousser les mélanomes. Comme il faut bien mourir de quelque chose, les indigènes se gavent de pain aux patates, en poussant avec des fricadelles, infâmes bouts de gras d’origine inconnue. Faudrait que quelqu’un daigne un jour ouvrir Jean-Louis Borloo pour savoir.

Trop pathétiques pour les oeuvres de Xavier Beauvois et Dany Boon réunies, les mérites des Valenciennetés ont néanmoins été étudiés par les ethnologues de l’émission Ch’trip Ch’tise. Filmé dans son milieu naturel, le parking de grande surface, Brandon-Quentin fait des tours de BX jantes-alu. Quand soudain :

Margot-Melindo : – « Hé, Ch’Pimp my Ride, il est grand comment, eul’ parking ?
Djézon-Biloute : – Ma foi, eul fait bien un tour. »

La conclusion est sans appel : ils radotent, chtimi pépères.

Qu’attendiez-vous d’une bourgade dont les plus belles têtes de winners sont au bout des corps de Jean Lefebvre, Frédéric Nihous et Pierre Richard, franchement ?