Ni buts ni soumises » Le point à mi-saison de la D1 2019-2020 (4/4) – Le maintien

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Le point à mi-saison de la D1 2019-2020 (4/4) – Le maintien

La moitié de la saison est passée et à quelque jour de la reprise, c’est l’occasion de faire un bilan d’étape de la D1 d’après Coupe du monde en quatre partie concernant la fréquentation des stades, le recrutement à l’étranger, le niveau général et la course au maintien.

Le maintien

Si le suspense semble absent pour le titre, il n’est sans doute pas beaucoup plus grand pour le maintien cette saison puisque Marseille et surtout Metz semblent irrémédiablement décrochés. Peut-on trouver des raisons d’espérer pour ces deux équipes ? L’étude des saisons passées peut-elle être source d’espoir ?

Avec un seul point glané à Charléty (après avoir mené 2-0), Metz est dans les temps pour égaler le record du plus petit nombre de points marqués. Muret en 2014, Caluire en 2002 et Marseille1 en 2001 en étaient restés à un nul durant toute la saison. La situation des Grenates semble désespérée.

Celle des Marseillaises n’est pas bien meilleure avec seulement six points et surtout cinq de retard sur Reims et Dijon.

Classement de la D1 2019-2020 après 12 journées
Rang Club [victoires / nuls / défaites / diff. de buts] Pts
1 Lyon [11/1/0/45] 34
    33
    32
    31
    30
2 PSG [9/2/1/32] 29
    28
3 Bordeaux [9/0/3/17] 27
    26
    25
4 Montpellier [7/3/2/18] 24
    23
    22
    21
    20
    19
    18
    17
5 Guingamp [4/4/4/-2] 16
    15
6 Paris FC [4/2/6/-11] Fleury [4/2/5/-7] 14
8 Soyaux [3/4/4/-9] 13
    12
9 Reims [3/2/7/-9] Dijon [2/5/5/-15] 11
    10
    9
    8
    7
11 Marseille [2/0/10/-28] 6
    5
    4
    3
    2
12 Metz [0/1/11/-31] 1

Depuis les débuts de la D1 à 12 équipes dans une poule unique en 1993, seules quatre équipes ont réussi à se maintenir avec 6 points ou moins à la 12e journée, et deux autres ont été reléguées mais à la 10e place à une époque où trois équipes descendaient. Le record appartient à Saint-Brieuc en 2003/2004 qui n’avait alors qu’une victoire contre La Roche-sur-Yon et un nul contre le PSG mais qui avait obtenu quatre victoires et deux nuls lors des dix dernières journées pour se maintenir assez confortablement.

Les trois autres cas de maintien avec 5 ou 6 points à la douzième journée se sont déroulées en deux saison. En 2010, La Roche-sur-Yon avait profité de trois matchs à domicile consécutifs pour prendre 7 points2 et doubler Soyaux à l’arrêt pendant toute la phase retour. La saison suivante, Saint-Brieuc et Yzeure ne comptaient qu’une victoire et respectivement trois et deux nuls mais quadruplaient leur nombre de succès dans les dix dernières journées. Les Auvergnates ne concédaient même que trois défaites sur cette période3. Elles profitaient également de l’écroulement de Toulouse pour finir par se maintenir alors même qu’il y avait trois descentes.

Plus petits nombres de points pour des équipes ayant échappé aux deux dernières places
Saison Équipe Pts Place
2003-2004 Saint-Brieuc 4 9
1994-1995 Orléans 5 10
2010-2011 Yzeure 5 9
2009-2010 La Roche-sur-Yon 6 10
2010-2011 Saint-Brieuc 6 8
1996-1997 Saint-Memmie 6 10
2003-2004 Saint-Memmie 7 10
2003-2004 PSG 7 8
1997-1998 Saint-Quentin 7 7
1997-1998 Saint-Maur 7 10
2016-2017 Albi 7 9
2011-2012 Hénin-Beaumont 7 10
2009-2010 Saint-Brieuc 7 9
2006-2007 Hénin-Beaumont 7 10

Enfin Orléans en 1995 et Saint-Memmie en 1997 avaient réussi à remonter à la dixième place mais lors de saisons où c’était aussi une place de relégable.

Le précédent stéphanois

Réciproquement, Reims et Dijon auraient tort de se croire sauvés. L’an dernier, Lille comptait aussi 11 points à ce moment de la saison, tout comme Albi la saison précédente. Et en 2017, Saint-Étienne en avait même deux de plus. Ces trois équipes sont actuellement en D2.

En 1997, le Caluire Saint-Clair Sporting Club de Sandrine Soubeyrand avait commencé par un bilan très équilibré, quatre victoires, quatre nuls et quatre défaites. Mais il avait terminé par dix défaites (et trois points de pénalité) qui l’avaient envoyé en D2.

Cet exemple confirme que chaque situation est un cas d’espèce. En général le classement du bas de tableau évolue peu en deuxième partie de saison parce que les équipes prennent tellement peu de points qu’une faible avance suffit. Mais si une équipe se débloque, cinq points ne sont finalement que deux victoires : c’est à la fois beaucoup, puisque c’est le total de Marseille jusque là, et c’est assez peu pour être envisageable.

Plus grands nombres de points pour des équipes ayant terminé à l’une des deux dernières places
Saison Équipe Pts Place
1996-1997 Caluire 16 11
2016-2017 Saint-Étienne 13 11
2006-2007 Compiègne 13 11
1995-1996 Hénin-Beaumont 13 11
2010-2011 Toulouse 12 11
2018-2019 Lille 11 11
2017-2018 Albi 11 11
1993-1994 Blanc-Mesnil 10 12
2008-2009 Condé 10 11
2007-2008 Evreux 10 12

Pour Dijon et Reims, tout comme Paris, Soyaux et Reims qui les précèdent, plus que le nombre de point déjà obtenu, c’est l’écart qui peut donner confiance. L’an dernier, Lille était déjà relégable avec ses onze points, et l’année précédente, Albi n’avait que deux points d’avance sur Guingamp. Mais en 2017, Saint-Étienne avait une marge de six points sur Albi et visait plutôt le haut du tableau (Marseille 4e n’était que quatre points devant) mais avait complètement explosé, d’autant qu’en réalité, les 12e et 13e journées avaient été jouées autour de la 19e et que les 13 points étaient déjà acquis à la mi-saison, les Vertes étant alors sixième, un point derrière Marseille (qui finira 4e) et trois derrière Guingamp. Mais le bilan de leur phase retour sera ensuite de 9 défaites et 2 nuls avec 3 buts marqués et 30 encaissés.

Une chose est sûre, les deux relégables actuelles ne peuvent s’en sortir qu’avec une deuxième partie de saison d’une toute autre teneur. Et rien ne le laisse présager jusque là. Metz semble simplement très loin du niveau requis. En dehors des deux Justine, Lerond et Rougemont, aucune joueuse n’a fait naître de promesse pour la suite. La perte de Simone n’a pas été compensée par l’arrivée de Charlotte Lorgeré, arrivée blessée et qui n’a disputé qu’une mi-temps jusque là. Léa Khelifi avait porté l’équipe l’an dernier : ses huit buts avaient été à l’origine de quasiment tous les points puisqu’elle avait marqué lors de cinq des six victoires (dont quatre par un seul but d’écart) et lors du seul match nul. Aucune des différentes recrues étrangères, de Sh’nia Gordon à Jassie Vasconcelos n’a apporté jusque là quelque chose d’approchant. Et pour couronner le tout, Melike Pekel devrait manquer toute la fin de saison sur blessure.

Justine Rougemont et Justine Lerond

Justine Rougemont et Justine Lerond

À Marseille, des joueuses comme Maéva Salomon, Éva Sumo ou Sarah Huchet avaient tiré leur épingle du jeu en D2 mais il n’est pas très étonnant qu’elles soient plus en difficulté dans l’élite comme lors de leurs précédents passages. De même des joueuses venues se relancer comme Candice Gherbi, Sarah Palacin ou Nadjma Ali Nadjim semblent encore en difficulté et tout a plutôt reposé sur la capitaine Caroline Pizzala et sur les jeunes joueuses. La première saison comme titulaire de Sarah Zahot est jusque là très réussie et Cindy Caputo, Mickaela Cardia ou Tess Laplacette tiennent leur place. Au total et en ajoutant les très jeunes Alaïs Lamarque ou Anna Conesa (plus jeune joueuse de la saison), Marseille dispose certainement du talent nécessaire pour prendre beaucoup plus de point en deuxième partie de saison.

Sarah Zahot et Nora Coton-Pélagie

Sarah Zahot et Nora Coton-Pélagie



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