Ni buts ni soumises » Quatre ans après

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Quatre ans après

Il y a quatre ans, l’annonce de l’organisation de la Coupe du monde 2019 par la France, et donc de la qualification des Bleues avait été l’occasion de tenter de deviner quelles seraient les joueuses qui seraient de la partie, à un moment où la liste pour la Coupe du monde 2015 semblait bouclée – et elle n’évoluera effectivement pas ensuite.

Les critères généraux d’âge, d’expérience et de profil devraient devraient être globalement respectés et si la liste de Corinne Diacre ne sera pas celle prévue il y a quatre ans, elle lui ressemblera quand même fortement quatre ans plus tard après deux changements de sélectionneuse.

Il y a quatre ans la France obtenait l’organisation de la Coupe du monde 2019 et par la même occasion les Bleues assuraient leur place en phase finale. En s’appuyant sur les constantes des sélections en phases finales depuis 2003, on avait essayé ici même de prévoir qui seraient les joueuses appelées pour cette compétition à domicile (voir Quelles Bleues pour 2019 ?).

La moyenne d’âge des sélections bleues en phase finale tourne autour de 26 ans depuis 10 ans et la prochaine ne devrait pas faire exception avec une répartition de deux petites moitiés de joueuses entre 20 et 24 ans et entre 25 et 29 ans complétées de quelques joueuses plus âgées (mais d’aucunes plus jeunes cette fois alors que c’était plus courant jusqu’en 2015).

Toutefois la génération des moins de 26 ans de la Coupe du monde 2015 qui devait former l’ossature de celle de 2019 n’a pas complètement survécu. Elles étaient onze et Claire Lavogez n’a jamais été appelée par Corinne Diacre, Méline Gérard et Annaïg Butel ont assez vite disparu de ses listes alors que Kenza Dali et Kheira Hamraoui peuvent encore espérer mais partent de loin.

Une des hypothèses faite était que les seules nouvelles seraient de jeunes joueuses pas assez âgées pour avoir déjà débuté. Trois joueuses appelées par Corinne Diacre ne remplissent pas vraiment ce critère : Marion Torrent et Maéva Clémaron ont débuté en sélection à 25 ans et Julie Debever à 30. Toutefois la première était attendue depuis longtemps et c’est plutôt son absence jusque là qui était surprenante.

Enfin l’analyse avait montré que quatre ans avant une phase finale, toutes les joueuses jouaient déjà en D1 sauf les plus jeunes, et la plupart du temps déjà dans les clubs du quatuor de tête.

En 2015, Viviane Asseyi, Marion Torrent, Solène Durand et Valérie Gauvin jouaient à Montpellier.

En 2015, Viviane Asseyi, Marion Torrent, Solène Durand et Valérie Gauvin jouaient à Montpellier.

En 2019, le quatuor de tête n’existe plus vraiment mais la règle reste vraie. De toutes les joueuses appelées pour les matchs contre le Japon et le Danemark, quatre seulement ne jouaient en 2015 ni à Lyon, ni au PSG, ni à Montpellier, ni à Juvisy. Et encore, Charlotte Bilbault était en train de se relancer à Soyaux en provenance de Montpellier avant de partir pour Juvisy au bout d’une saison. Pauline Peyraud-Magnin était prêtée à Issy par Lyon où elle avait été formée. Seules Griedge Mbock, alors à Guingamp et Julie Debever qui jouait à Saint-Étienne (tout comme Maéva Clémaron qui n’a pas été appelée cette fois) étaient vraiment hors du quatuor de tête. Mais si l’actuelle défenseuse lyonnaise faisait déjà partie des Bleues et s’apprétait à disputer la Coupe du monde canadienne, son homologue guingampaise (et successeuse en Bretagne) avait quasiment disparu des feuilles de matchs stéphanoises depuis septembre précédent. Autant dire que si sa présence est actuellement une surprise, elle n’était tout simplement pas envisageable en 2015.

Les joueuses annoncées en 2015

Sur 23 joueuses proposées en 2015, deux seulement ont disparu du paysage et pour cause : Louisa Necib et Élodie Thomis ont arrêté leur carrière de joueuse.

Douze ont été appelées en équipe de France depuis un an et si Kenza Dali et surtout Sandie Toletti risquent de manquer le train, les dix autres ont une place quasiment assurée et formeront l’ossature de l’équipe type lors de la Coupe du monde.

Sept des joueuses restantes ont été appelées en équipe de France A par Corinne Diacre il y a plus d’un an et trois d’entre elles étaient encore en équipe B dernièrement.

Seules Pauline Dhaeyer, restée en D2 à Issy puis La Roche-sur-Yon (mais elle aussi appelée en équipe de France B en fin de saison dernière) et Claire Lavogez n’ont jamais été appelées par Corinne Diacre.

Gardiennes

« Céline Deville à la retraite et Sarah Bouhaddi devenue joueuse de champ, il ne reste que Méline Gérard. Les deux gardiennes de Montpellier, Laetitia Philippe (enfin épargnée par les blessures et devenue titulaire) et Solène Durand prennent les deux places restantes. »

Sarah Bouhaddi n’est pas finalement pas devenue joueuse de champ et reste la gardienne titulaire. Méline Gérard et Laetitia Philippe ont été appelées par Corinne Diacre mais ne seront pas du voyage en France. Au contraire Solène Durand semble bien partie tandis que Karima Benameur est revenue du diable vauvert et que Pauline Peyraud-Magnin s’est imposée.

Pauline-Peyraud Magnin sous le maillot d'Issy

Pauline-Peyraud Magnin sous le maillot d'Issy

Défenseuses

« Wendie Renard reste capitaine, Griedge Mbock est titulaire à ses côtés et Anaig Butel reste dans le groupe. Aïssatou Tounkara entre chez les Bleues en défense centrale. »

Wendie Renard n’est plus capitaine mais forme bien la charnière avec Griedge Mbock. Aïssatou Tounkara est bien entrée en défense centrale. Par contre Annaïg Butel a été supplantée contre toute attente par Julie Debever. Toutefois la pariso-juvisienne a plus joué sous Corinne Diacre que Julie Debever (90 minutes contre 75).

Griedge Mbock avec Guingamp

Griedge Mbock avec Guingamp

« Sur le côté gauche, Amel Majri est toujours présente avec comme suppléante Théa Gréboval, actuellement à Juvisy. »

Amel Marji est toujours là, mais plutôt que Théa Gréboval testée en début de mandat et pas rappelée, c’est Sakina Karchaoui, 19 ans à l’époque qui s’est imposée dès 2016.

« À droite, Marion Romanelli, championne du monde des moins de 17 ans déjà une des pièces maîtresses d’Albi a un temps d’avance pour la place de titulaire sur Pauline Dhaeyer, qui peut jouer latérale des deux côtés et qui est aussi recentrée chez les Bleuettes et quelques fois à Issy en raison de sa taille. Une polyvalence utile. »

Marion Romanelli a été appelée par Corinne Diacre mais s’est blessée au cours du stage et Pauline Dhaeyer est toujours à La Roche-sur-Yon où elle joue plutôt en défense centrale.

Ce sont donc Marion Torrent (qui aurait eu le profil pour être citée en 2015) et Ève Périsset qui jouait plutôt au milieu à l’époque à Lyon qui prennent les places.

Milieux

« Amandine Henry, Louisa Necib et Claire Lavogez sont toujours là. Sandie Toletti fait désormais pleinement partie de la sélection. Elles sont rejointes par Aminata Diallo, suppléantes naturelles d’Amandine Henry et par Ève Périsset qui peut jouer à tous les postes du milieu mais aussi sur les deux côtés de la défense. »

Amandine Henry est toujours là mais Louias Necib a pris sa retraite il y a trois ans et Claire Lavogez est la seule sélectionnée de 2015 qui n’a jamais été appelée par Corinne Diacre sans être à la retraite internationale. Sandie Toletti a ponctuellement été appelée mais semble passer à côté de la carrière qu’on lui prédisait. Aminata Diallo est bien entrée dans la sélection, a été conservée pendant longtemps avant d’en ressortir. Et Ève Périsset est donc devenue arrière latérale droite

Charlotte Bilbault avec Soyaux

Charlotte Bilbault avec Soyaux

Par contre Élise Bussaglia est toujours là, et Grace Geyoro est arrivée dès 2017. D’autres joueuses qu’on n’attendaient pas postulent : Maéva Clémaron n’était pas toujours titulaire à Saint-Étienne et Daphne Corboz était une jeune joueuse américaine. Au contraire, la présence de Charlotte Bilbault était beaucoup plus envisageable puisqu’elle a connu sa première sélection avant même la Coupe du monde 2015.

Attaquantes

« Peu de changement devant où le renouvellement a été le plus important sous les deux derniers sélectionneurs.

Eugénie Le Sommer, Marie-Laure Delie, Kenza Dali, Kadidiatou Diani et Élodie Thomis sont en pleine force de l’âge. Gaëtane Thiney étant quasiment la dernière arrivée de sa génération, elle sera aussi la dernière à partir. »

Eugénie Le Sommer, Kadidiatou Diani et Gaëtane Thiney seront à la Coupe du monde et sans doute titulaires. Élodie Thomis a pris sa retraite. Kenza Dali a peut-être perdu sa place en raison de ses récentes blessures mais elle était jusqu’à il y a peu la remplaçante annoncée de Gaëtane Thiney. Marie-Laure Delie a fini par perdre sa place mais elle a été réessayée par Diacre.

À leurs places on devrait voir Marie Katoto et Dephine Cascarino. La première sera lancée en équipe première du PSG quinze jours après l’article cité (en demi-finales retour de C1) et la seconde était apparue pour la première fois quinze jours avant en demi-finale de Coupe de France.

Les débuts de Delphine Cascarino en demi-finale de Coupe de France à Rouen

Les débuts de Delphine Cascarino en demi-finale de Coupe de France à Rouen

Parmi les autres postulantes, Émelyne Laurent n’a débuté que près d’un an après en D1 avec Montpellier contre le Saint-Étienne de Pauline Peyraud-Magnin et Maéva Clémaron.

Viviane Asseyi comptait déjà 7 sélections et s’apprêtait à faire partie du groupe élargie préparant la Coupe du monde 2015. Valérie Gauvin avait 19 ans et aurai pu être citée : pour sa première saison de D1 elle avait alors marqué trois buts pour finir la saison à sept après un quadruplé lors de la dernière journée contre Issy. De même Ouleymata Sarr débutait avec le PSG. Pour sa deuxième saison, elle comptait alors deux buts avant d’améliorer son score d’un quadruplé lors de l’avant dernière journée contre Rodez.



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