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Les nouveaux visages des Bleues

La première liste de Corinne Diacre renouvelle quasiment à moitié l’effectif des Bleues par rapport à l’Euro mais compte surtout huit joueuses qui ne comptent aucune sélection. C’est un renouvellement totalement inédit dans l’histoire de l’équipe de France.

Toutefois la révolution est tempérée par le fait que les nouvelles appelées avaient passé l’année 2017 en équipe de France B.

Une semaine après sa nomination, Corinne Diacre a publié la liste des joueuses appelées pour disputer les matchs amicaux face au Chili et à l’Espagne. Elle avait annoncé d’entrée qu’elle ne changerait pas tout et il fallait visiblement la prendre au pied de la lettre.

Sa liste de vingt-trois compte treize joueuses qui étaient à l’Euro, elle n’a donc pas tout changé. Mais le renouvellement est très important d’autant plus que les dix entrantes sont quasiment novices : six n’avaient jamais été appelées, deux avaient été convoquées sans entrer en jeu, alors que Valérie Gauvin compte une sélection. Seule Viviane Asseyi a un certain passé chez les Bleues avec treize sélections entre 2013 et 2016.

Autre signe que le renouvellement est d’importance, il ne concerne pas que les joueuses les plus âgées. Camille Abily, Élodie Thomis et Gaëtane Thiney n’ont pas été appelées mais les deux premières ont annoncé leur retraite internationale. Sarah Bouhaddi, Laura Georges et Élise Bussaglia sont les seules qui ont joué en équipe de France avec l’actuelle sélectionneuse. Claire Lavogez et Jessica Houara sont actuellement indisponibles. Mais Ève Périsset, Aïssatou Tounkara, Laetitia Philippe, Clarisse Le Bihan et même Marie-Laure Delie auraient pu postuler. La première est sortie à la mi-temps du match contre Soyaux, la seconde n’était pas sur la feuille de match contre Fleury et la troisième a commencé comme remplaçante de Méline Gérard, les choix ne sont donc sans doute pas définitifs mais l’impression d’ensemble est patente.

Quatre fois plus de nouvelles joueuses

Ce niveau de renouvellement est inédit dans l’histoire des Bleues. Il y a un an, Olivier Echouafni n’avait appelé que deux nouvelles joueuses pour sa première sélection, Ève Périsset et Aïssatou Tounkara qui ont joué l’Euro mais qui ne sont donc pas de la présente liste.

Trois ans plus tôt, Philippe Bergerôo n’avait appelé que la seule Marine Dafeur comme débutante. La défenseuse du LOSC n’a depuis obtenu que deux sélections. En 2007, Bruno Bini avait appelé Nonna Debonne et Gaëtane Thiney, qui ont par la suite eu des carrières en sélection différentes. Et dix ans plus tôt, elles n’étaient encore que deux débutantes dans la première liste d’Élisabeth Loisel : Corinne Lagache et Sarah M’Barek.

Détection en équipe de France B

Les dix nouvelles joueuses ne sont pas des inconnues. En dehors de Solène Durand, qui a est championne d’Europe M19 en 2013 et troisième de la Coupe du monde M20 en 2014, toutes les nouvelles venues ont été régulièrement appelées en équipe de France B tout au long de l’année 2017.

Parmi les joueuses qui ont tourné autour de la sélection l’an dernier sans être à l’Euro, seule Marion Torret est appelée. Annaïg Butel, Aminata Diallo, Kheira Hamaroui ou Pauline Peyraud-Magnin attendront pour revenir, tout comme Marie Katoto et Clara Matéo dont l’heure ne devrait pas tarder à venir.

Qui sont les nouvelles ?

Solène Durand

22 ans, gardienne de but, Guingamp.

Finaliste de l’Euro M17 2011, vainqueure de l’Euro M19 2013, troisième du mondial M20 2014

41 matchs de D1 avec Montpellier, 1 avec Guingamp

Passée par toutes les sélections de jeunes, l’ancienne gardienne de Montpellier a passé tout son début de carrière dans l’ombre de Laetitia Philippe dont elle a régulièrement assuré l’intérim de façon très convaincante. Depuis son arrivée, Jean-Louis Saez lui avait donné une place de titulaire en Coupe de France ce qui lui a permis de jouer deux finales en 2015 et 2016.

Elle est arrivée cet été à Guingamp pour pouvoir enfin jouer de façon régulière.

Charlotte Lorgeré

23 ans, défenseuse centrale, Guingamp

Finaliste de l’Euro M17 2011, vainqueure de la Coupe du monde militaire 2016

108 matchs de D1 avec Saint-Brieuc, Toulouse, Saint-Étienne et Guingamp

La Bretonne a fait ses premiers pas en D1 avec le Stade Briochin d’Eugénie Le Sommer et Clarisse Le Bihan. Elle est ensuite allée s’aguerrir une saison à Toulouse et quatre ans à Saint-Étienne où elle a disputé la finale de la Coupe de France 2013. Élue meilleure joueuse stéphanoise en 2015, elle quitte le club pour revenir en Bretagne mais aussi pour faire du football à plein temps et se donner une chance d’approcher l’équipe de France. C’est désormais chose faite. Elle est la seule joueuse de la sélection qui n’est pas passée récemment par Lyon, Montpellier, Juvisy ou PSG.

Hawa Cissoko

20 ans, défenseuse centrale, Marseille

Vainqueure de l’Euro M19 2016, finaliste de l’Euro M19 2015, finaliste de la Coupe du monde M20 2016

9 matchs de D1 avec le PSG, 1 avec Marseille

Titulaire inamovible de la charnière centrale des générations 2015 et 2016 de l’équipe de France des moins de 19 ans, la Parisienne est entrée à 18 ans dans le groupe du PSG mais n’a pas eu beaucoup l’occasion de s’exprimer en trois saisons avec l’importante concurrence en défense au club (Sabrina Delannoy, Laura Georges, Erika, Irene Paredes). Elle est arrivée cet été à Marseille qui devrait lui offrir une place de titulaire

Marion Torrent

25 ans, défenseuse latérale droite (ou milieu défensive), Montpellier

Vainqueure de la Coupe de France 2009

143 matchs de D1 avec Montpellier

La Montpelliéraine de Châlons-sur-Marne n’a rien d’une novice. En D1 où elle compte déjà près de dix ans d’expérience dont sept comme titulaire. Elle a notamment eu l’occasion d’être quart de finaliste de la Coupe d’Europe en 2010. Et en équipe de France où elle est passée par toutes les sélections de jeunes un peu avant que les Bleuettes ne se mettent à empiler les titres et les finales. Sa première apparition avec les Bleues date du stage de préparation à la Coupe du monde 2015. Elle a ensuite été régulièrement rappelée tant par Philippe Bergerôo que par Olivier Echouafni. Elle était notamment de la SheBelievesCup 2016 et du groupe élargi convoqué pour préparer le dernier Euro. Mais elle n’est jusque là jamais entrée en jeu. Les absences de Jessica Houara et Ève Périsset devraient en faire la titulaire à droite lors des deux prochains matchs.

Théa Gréboval

20 ans, défenseuse latérale gauche, Paris FC

Vainqueure de l’Euro M19 2016, finaliste de l’Euro M19 2015, finaliste de la Coupe du monde M20 2016

22 matchs de D1 avec Hénin-Beaumont, 41 avec Juvisy puis Paris FC

Capitaine de la génération M19 vainqueure de l’Euro et finaliste de la Coupe du monde en 2016, la latérale gauche a débuté en D1 par une saison complète avec Hénin-Beaumont avant de signer à Juvisy où elle a peu à peu conquis une place de titulaire. Elle a la particularité d’avoir un profil nettement plus défensif que ses concurrentes Sakina Karchaoui et Amel Majri.

Inès Jaurena

26 ans, milieu défensive, Paris FC

9 matchs de D1 avec Issy, 56 avec Juvisy puis Paris FC

La Parisienne est comme les autres passée par toutes les sélections de jeunes, sans grand résultat à une époque où les Bleuettes brillaient moins qu’actuellement, elle quitte Saint-Maur et la D2 en 2009 à 18 ans pour aller poursuivre ses études à l’université de Floride. Elle fait bien sûr partie de l’équipe de soccer sur place et fait pendant trois saisons partie des meilleures joueuses de NCAA.

Elle revient en France début 2013 à Issy où elle s’impose immédiatement mais sans parvenir à éviter la relégation. Elle signe ensuite à Juvisy où elle convoquée dès sa première saison en équipe de France par Philippe Bergerôo pour la tournée au États-Unis. Elle n’y joue pas une minute et cette convocation n’avait jusqu’à présent pas eu de suite.

Perle Morroni

19 ans, ailière gauche ou défenseuse latérale gauche, PSG

Vainqueure de l’Euro M19 2016

24 matchs de D1 avec le PSG

Attaquante gauchère, donc à l’occasion reconvertie en arrière gauche, elle a débuté à 17 ans à peine avec le PSG. Son profil d’attaquante très percutante en fait une joueuse très attendue même si elle ne s’est pas encore imposée comme titulaire dans l’équipe parisienne. Elle avait été convoquée par Philippe Bergerôo pour un match des éliminatoires de l’Euro 2017 mais une erreur administrative l’avait empêchée – ainsi que sept autres joueuses – d’être inscrite sur la feuille de match et peut-être de connaître sa première sélection.

Viviane Asseyi

23 ans, attaquante, Marseille

124 matchs de D1 avec Montpellier, 22 avec Marseille. 13 sélections

La Normande est un peu une intruse dans cette liste puisqu’elle est très loin d’être une débutante. Elle a connu sa première sélection en 2013 sous Bruno Bini et faisait même partie de la sélection qui a disputé l’Euro 2013 en Suède. Elle a ensuite été régulièrement appelée par Philippe Bergerôo pour atteindre les treize sélections.

En club, elle a débuté à Rouen où ses statistiques ont attiré l’attention de Montpellier qui l’a recrutée pendant l’hiver 2010. Elle n’a jamais été totalement titulaire dans l’Hérault, jouant la plupart des matchs mais n’en débutant que la moitié. La saison dernière, elle est partie à Marseille où elle a été très nettement la meilleure joueuse offensive, marquant en particulier les esprits lors de la victoire contre le PSG.

Ouleymata Sarr

21 ans, attaquante, Lille

Championne du monde M20 2014

37 matchs de D1 avec le PSG, 1 avec Lille

On attendait Marie Katoto et voilà Ouleymata Sarr. La joueuse du LOSC a l’habitude d’être inattendue. Elle est arrivée en 2012 d’Évreux dans un PSG qui empilait les stars alors qu’elle ne faisait pas partie des joueuses régulièrement appelées dans les sélections de jeunes. Son appartenance au club parisien ainsi que ses apparitions régulières à défaut d’être fréquentes en équipe première lui on valu des sélections chez les moins de 19 et 20 ans et la victoire lors de la Coupe du monde 2014. Barrée par l’importante concurrence en attaque, elle a signé cet été chez le promu lillois où elle a commencé par un hat-trick contre Bordeaux.

Valérie Gauvin

21 ans, attaquante, Montpellier

Finaliste de la Coupe du monde M20 2016

11 matchs de D1 avec Toulouse, 43 avec Montpellier

Il y a longtemps qu’on sait que l’attaquante de Montpellier sera l’avant-centre de l’équipe de France. La seule question était : quand ?

Elle a débuté en D1 à 17 ans dans une équipe toulousaine à la dérive. Elle a ensuite marqué 32 buts en 20 matchs en D2 ce qui lui a permis de signer à Montpellier. Elle est restée pendant deux ans dans l’ombre des Sofia Jakobsson, Laetitia Tonazzi et Marie-Charlotte Léger mais elle semble avec passé un cap la saison dernière malgré l’arrivée de Stina Blackstenius et Janice Cayman en finissant la saison par neuf buts lors des cinq dernières journées.

Elle a connu sa première sélection en octobre 2015 lors d’une défaite contre les Pays-Bas. Son retour n’était qu’une question de temps. Son sens du buts et sa puissance dressent d’elle le portrait robot de la joueuse qui manquait aux Bleues ces derniers temps.

La sélection

Gardiennes

Sarah Bouhaddi (Lyon), Solène Durand (Guingamp), Méline Gérard (Montpellier)

Défenseuses

Hawa Cissoko (Marseille), Laura Georges (PSG), Théa Gréboval (Paris FC), Sakina Karchaoui (Montpellier), Charlotte Lorgeré (Guingamp), Griedge Mbock Bathy Nka (Lyon), Wendie Renard (Lyon), Marion Torrent (Montpellier)

Milieux

Élise Bussaglia (Barcelone, Espagne), Camille Catala (Paris FC), Grace Geyoro (PSG), Amandine Henry (Portland, États-Unis), Inès Jaurena (Paris FC), Sandie Toletti (Montpellier)

Attaquantes

Viviane Asseyi (Marseille), Kadidiatou Diani (PSG), Valérie Gauvin (Montpellier), Eugénie Le Sommer (Lyon), Perle Morroni (PSG), Ouleymata Sarr (Lille)



Un commentaire pour “Les nouveaux visages des Bleues”

  1. Je comprends toujours pas pourquoi Mmes Boussaglia et Georges sont sélectionnées.

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