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La faible rotation de Lyon

À l’heure d’affronter le PSG trois fois de suite, Lyon est privé de Camille Abily et peut-être d’Amandine Henry pour la première levée. Malgré les moyens du club et le succès de ses équipes de jeunes, l’OL est l’équipe de D1 qui utilise le moins de joueuses.

Lyon s’apprête à jouer son premier match contre le PSG sans deux de ses titulaires, Camille Abily et Amandine Henry1. L’équipe parisienne compte aussi son lot d’absentes, de Marie-Laure Delie à Laure Boulleau, en passant par Kenza Dali.

Mais là où le PSG dispose d’une profondeur de banc qui lui permet de compenser des absences, Lyon n’a pour l’instant aligné qu’un nombre très limité de joueuses.

Nombre de joueuses ayant joué…
Équipe + de 315 min. + de 45 min.
Albi 9 19
Arras 9 20
Guingamp 13 20
Issy 9 21
Juvisy 12 17
Lyon 14 15
Metz 12 19
Montpellier 11 19
PSG 12 19
Rodez 12 17
Saint-Etienne 10 17
Soyaux 11 17

De toute la D1, Lyon est à la fois l’équipe qui a le plus grand nombre de joueuses qui ont joué au moins la moitié du temps de jeu possible (315 minutes en 7 matchs) et surtout le plus petit nombre de joueuses qui ont joué au moins 45 minutes.

Là où tous les clubs ont aligné pour une mi-temps ou plus au moins 17 joueuses (19 pour le PSG et jusqu’à 21 pour Issy), Lyon s’est contenté de 15, parmi lesquelles deux gardiennes puisque Méline Gérard a joué un match. Les 14 autres joueuses ont toutes joué plus de la moitié du temps possible, ce qui dénote une bonne rotation mais dans un groupe très restreint.

Pas de confiance aux jeunes

Ce phénomène n’est pas seulement une curiosité statistique. Il est aussi un motif d’étonnement. L’OL dispose d’une des meilleures équipe de jeunes de France, son équipe M-19 a remporté le championnat (Challenge U19) l’an dernier et est bien représenté dans les sélections de jeunes. D’ailleurs, nombreuses sont les joueuses formées à Lyon à jouer en D1, soit à l’OL comme Wendie Renard ou Amel Majri, soit ailleurs comme Kenza Dali et Aurélie Kaci voire Ghoutia Karchouni (PSG), Pauline Peyraud-Magnin et Sarah Boudaoud (Issy), Sandrine Brétigny et Sandrine Dusang (Juvisy), Anaïs Ribeyra (Rodez), Amandine Guérin et Viviane Boudaud (Soyaux).

Mais depuis plusieurs années, on voit difficilement plus d’une joueuse formée au club avoir du temps de jeu : maintenant qu’Amel Majri est considérée comme expérimentée, Ève Périsset commence à apparaître mais c’est à peu près la seule.

Ève Périsset

Ève Périsset

Pourtant, Lyon aurait l’opportunité et l’intérêt de faire jouer plus sa jeune garde.

Il semble qu’il n’y aurait pas un grand risque de faire entrer deux ou trois jeunes joueuses assez tôt dans des matchs où l’équipe mène de trois buts ou plus à la mi-temps (soit la moitié des matchs de cette saison), comme l’avait fait (une fois) Patrice Lair l’an dernier lors de la dernière journée contre Hénin-Beaumont où Ève Périsset avait joué tous le match et Pauline Peyraud-Magnin et Makan Traoré toute la deuxième mi-temps, ce qui n’avait pas empêché Lyon de l’emporter 7-0, dont 5 buts après la pause. 7-0, c’est aussi le score sur lequel s’est imposé l’équipe lyonnaise privée de ses internationales françaises, suédoise, norvégienne et japonaise (autant dire qu’il ne restait que Méline Gérard, Corine Petit et Lara Dickenmann) face au Puy, équipe de D2.

L’intérêt de lancer plus régulièrement de jeunes joueuses serait d’une part de reposer les internationales qui vont avoir une saison chargée (même si la rotation semble bien étudiée) mais surtout de donner du rythme et de l’expérience aux joueuses qui seront certainement amenées à jouer finalement en cas de blessure ou de suspension, comme cela pourrait bien être le cas contre le PSG puisque Gérard Prêcheur n’aura à sa disposition que 11 joueuses de champ « expérimentées ».

La surprise vient aussi du nouvel entraîneur. Avec son profil de formateur et sa longue carrière à Clairefontaine, Gérard Prêcheur semblait choisi pour intégrer les joueuses formées au club, d’autant plus que c’est la ligne affichée par le club chez les garçons.



5 commentaires pour “La faible rotation de Lyon”

  1. « N-B-N-S-« , ma seule source d’articles sur le foot féminin, merci pour vos coups de claviers 🙂

  2. excellentes observations que je partage. qqes remarques pourtant: si le nombre de jeunes prometteuses sur la plaine des jeux est élevé, celui de joueurs au niveau de se mettre dans le bain est plus limité: traoré (présente dans l’éffectif depuis un moment mais que 21 ans), périsset, pingeon, carage, perrault et tarrieu. perisset est entre en jeu deux fois, pingeon une fois en LdC, traoré une fois (pour une bribe de match, mais faute au déroulement du jeu) perrault est gardienne et tarrieu est blessée. donc seulement carage peut s’éstimer vraiment oubliée. notons aussi que sur les 8 matchs de D1 joués, 4 étaient contre les équipes faces à lesquelles on ne peut pas faire des blagues. pour juger le style et les intentions de prêcheur il faut aussi regarder le contenu des entrainements: sous PL ils consistaient en exercises de forme et d’agilité (drills) suivi d’une opposition 10v10 sur demi-terrain. avec GP les entrainement sont plus pédagogiques et les jeunes y occupent le 1er rang, les autres étant pour ainsi dire à leur service. je sens que elles vont percer en 2ème partie de saison, mais pas n’importe comment.

  3. Je suis d’accord Lyon doit et devrait lancer ses jeunes. A force d’utiliser les mêmes on retarde la jeunesse inutilement et surtout on épuise les joueuses matures alors qu’on est dans une saison avec coupe du monde.

    Alors contre Paris les joueuses habituelles ont fait le boulot mais deux autres match arrivent en LdC et là ça va être difficile au moment des remplacements surtout aux niveaux du milieu et de la défense.

    Même si Lyon parvient à se défaire du PSG en LdC, il devra faire face aux clubs allemands ensuite. Et ce ne sera pas forcément le meilleur moment de lancer les jeunes.

  4. C’est vraiment dommage qu’il n’y ait pas plus d’articles sur ce blog !

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