Ni buts ni soumises » Le point à mi-saison de la D1 2019-2020 (3/4) – L’homogénéité

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Le point à mi-saison de la D1 2019-2020 (3/4) – L’homogénéité

La moitié de la saison est passée et à quelque jour de la reprise, c’est l’occasion de faire un bilan d’étape de la D1 d’après Coupe du monde en quatre partie concernant la fréquentation des stades, le recrutement à l’étranger, le niveau général et la course au maintien.

L’homogénéité

L’uniformité du palmarès en D1 depuis treize ans et la persistance longtemps observée d’un même quatuor de tête donne l’image d’une compétition très hétérogène. Mais la D1 l’est-elle pourtant plus que ses concurrentes étrangères et quelle est l’évolution de l’homogénéité du plateau ?

En début de saison comme tous les ans, les présentations du plateau en D1 pariaient sur le fait que le PSG s’était rapproché de l’OL et allait se battre sérieusement pour le titre. À la mi-saison, après une défaite dans la confrontation directe et des points perdus en route contre Guingamp ou Montpellier, la lutte pour le titre semble terminée.

Mais si le nom de la championne est évidemment important, il n’est pas tout dans un championnat (sinon il y a une dizaine d’équipes qui ne prendrait pas la peine de s’y inscrire). La lutte pour les places d’honneur plus ou moins honorifiques selon qu’elles qualifient ou non pour la Ligue des Championnes (où il y aura une place de plus à l’issue de la saison prochaine) et celle pour le maintien occupent aussi le quotidien d’une saison.

Les équipes n'ayant pas passé au moins deux saisons consécutives en D1 depuis 2009 ne sont pas représentées.

Les équipes n'ayant pas passé au moins deux saisons consécutives en D1 depuis 2009 ne sont pas représentées.

Si le PSG ne s’est sans doute pas rapproché de Lyon, Bordeaux s’est clairement rapproché du PSG, en passant sans doute au passage devant Montpellier. Il n’y a actuellement que deux points entre Parisiennes et Bordelaises ce qui peut laisser de l’espoir aux Girondines de découvrir l’Europe l’an prochain même si leur sévère défaite à Saint-Germain-en-Laye indique que la revanche devra être conquise de haute lutte.

L’ascension bordelaise semble partie pour rétablir la tradition du quatuor de tête mise à mal par les difficultés de Juvisy devenu Paris FC. Mais la stabilité est surtout valable en haut de tableau et elle ne suffit pas à établir le niveau d’homogénéité de la compétition : il est probable que des niveaux très différents entres les équipes favorisent la stabilité du classement d’une saison à l’autre mais c’est seulement un indice parmi d’autres.

Pas tellement de différence avec les voisins

Différents indicateurs permettent d’estimer l’homogénéité d’une compétition. Le plus simple est de comparer l’écart de point entre le premier et le dernier. Comme les championnats ne comptent pas tous douze équipes (l’Angleterre, l’Italie et l’Espagne ont eu une première division de taille variable), il est plus pertinent de comparer l’écart de la moyenne de point par match entre le premier et le dernier. Dans un système où la victoire vaut trois points et la défaite zéro1, l’écart maximal est de trois points (avec un champion qui gagne tous ses matchs et un dernier qui les perd tous).

La comparaison avec les championnats voisins2 montre que la variation d’une année sur l’autre est souvent plus importante que les différences entre pays. L’écart est généralement entre 2 et 2,5 points mais il monte à l’occasion au-delà. Il était particulièrement élevé en D1 dans la première moitié des années 2010 avec des lanternes rouges ayant ramené très peu de points et sa baisse ne vient que de l’amélioration de la moyenne de points des équipes de bas de tableau. A contrario, cette amplitude était particulièrement faible à la même période dans le championnat anglais. Il s’agissait des premières saison de la FAWSL.

Bien qu’assez facile à comprendre, cet indicateur a le défaut d’être très sensible aux valeurs extrêmes : un champion largement au-dessus ou une lanterne rouge qui passe à côté de saison n’expriment pas le niveau général d’un championnat.

Pour limiter ce phénomène, l’écart entre le second et l’avant-dernier donne une mesure d’amplitude légèrement plus robuste.

L’homogénéité des premières années de FAWSL est encore plus marqué (mais il s’agit peut-être d’un artefact lié au faible nombre d’équipes dans cette compétition démarrée à huit équipes). Depuis quelques saisons, il n’y a pas de différence significative de l’écart entre le second et l’avant-dernier entre les différents championnats avec un point de rencontre la saison dernière où cet écart était quasiment identique pour les cinq championnats étudiés.

Légèrement plus complexe, l’écart type de la moyenne de point par match mesure une distance entre la moyenne de point de chaque équipe et la moyenne globale du championnat. Là aussi, plus la valeur est élevée, plus le championnat est hétérogène.

Le bilan n’est pas très différent : les évolutions d’une année sur l’autre sont souvent plus importantes que les différences entre championnats. La D1 semble avoir été la plus hétérogène durant une période allant de 2010 à 2015 mais la Super League anglaise semble passée devant alors que son système quasiment à l’américaine est en théorie prévu pour homogénéiser le niveau. C’est en Espagne que les moyennes de points semblent réparties de la façon la plus homogène mais c’est là aussi sans doute en partie un effet du plus grand nombre d’équipes dans cette compétition (seize contre douze pour les autres championnats désormais).

Ces différents indicateurs semblent montrer qu’il n’y a pas de différence sensible d’hétérogénéité entre les différents championnats étudiés. Ce qui ne dit bien sûr rien sur leurs niveaux respectifs.



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