Ni buts ni soumises » Huit mois

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Huit mois

La sélectionneuse de l’équipe de France a profité des matchs du mois d’octobre pour tester de nouveaux systèmes de jeu afin de s’offrir des possibilités tactiques et de sortir ses joueuses de leur zone de confort. Les deux victoires ne doivent pas masquer quelques difficultés mais elles ne seront que positives à condition d’en tirer les bonnes conclusions.

Dans la course à la liste des 23, certaines positions ont évolué. Kenza Dali semble avoir pris une option sur la place de deuxième meneuse et Marie Katoto gagné des points sans avoir jamais été appelée.

Pendant que la Suisse et les Pays-Bas se défaisaient de la Belgique et du Danemark pour accéder au dernier tour de barrage et que les États-Unis et le Canada validaient leur ticket pour l’été prochain, la France continuait sa préparation.

Les matchs du mois d’octobre ont été l’occasion de nouveaux essais et se sont conclu par deux victoires. Il faudra être prudent avant de tirer des conclusions de ces résultats acquis contre une équipe d’Australie privée des joueuses évoluant en NWSL et une faible équipe camerounaise à la préparation tronquée.

Ces matchs ont été l’occasion pour Corinne Diacre de tester deux systèmes : un 3-5-2 contre l’Australie et un 4-4-2 losange contre le Cameroun. Il s’agissait d’enrichir la palette tactique à disposition des Bleues et de les tester en dehors de leur zone de confort.

Contre l’Australie, Julie Debever a fait ses débuts en bleu, profitant de la défense à trois pour jouer aux côtés de Wendie Renard et Griedge Mbock et elle a fait un match tout à fait convaincant, face à un adversaire qui est resté très inoffensif. Sa présence répétée marque la confiance que lui porte Corinne Diacre mais contre le Mexique en septembre, c’est Annaïg Butel qui avait joué.

La Parisienne était cette fois blessée et la hiérarchie n’est donc pas encore clairement établie maintenant qu’Aïssatou Tounkara est de retour, elle qui était clairement le premier choix derrière le duo titulaire avant sa blessure.

Eugénie Le Sommer relayeuse

L’événement principal du match contre le Cameroun était non seulement le milieu en losange mais le positionnement d’Eugénie Le Sommer en relayeuse. Le parti pris de positionner très systématiquement l’attaquante le plus loin possible du but est étonnant même si ça ne l’a pas empêché de faire un très bon match et de marquer. Mais face à une opposition composée principalement de joueuses de D2 et dont une partie n’étaient arrivée en France que la veille au soir, elle aurait certainement été dans le ton même comme arrière latérale.

Du côté des gardiennes, les choses ont beaucoup évolué. D’abord Corinne Diacre a désormais officialisé la position de numéro une de Sarah Bouhaddi. Ce n’est pas vraiment une surprise tant la différence de niveau avec ses concurrentes est importante. Pour les deux autres places, Karima Benameur est revenue dans le groupe tout comme Pauline Peyraud-Magnin qui semble avoir remporté son pari risqué de trouver du temps de jeu en allant à Arsenal entrer en concurrence avec la championne d’Europe Sari van Veenendaal puisqu’elle a systématiquement été titularisée dans l’équipe qui caracole en tête de FAWSL. Les jeux ne semblent pas faits pour ces deux places, d’autant que la saison de Mylène Chavas vient de commencer.

En défense, en dehors de la titularisation de Julie Debever et du retour d’Aïssatou Tounkara, il n’y a pas eu réellement de nouveaux enseignements : la charnière lyonnaise reste solide au poste, Marion Torrent reste devant Ève Périsset à droite, Sakina Karchaoui est toujours la concurrente d’Amel Majri à gauche. Toutefois le 352 contre l’Australie a été l’occasion de voir la Lyonnaise plus haut et son pendant à droite était Kadidiatou Diani.

Clavicule cassée pour Amandine Henry

Au milieu, Amandine Henry n’a joué que 8 minutes, avant de sortir blessée à l’épaule. Charlotte Bilbault et Élise Bussaglia ont été pour l’occasion les doublures de la capitaine et de Grace Geyoro. Maéva Clémaron a connu sa deuxième sélection dans un groupe qu’elle fréquente assidûment depuis le début de l’année. A contrario, Aminata Diallo n’a pas été appelée pour la première fois depuis un an et sa place qui semblait assurée est peut-être plus précaire que prévue.

Au poste de meneuse, Kenza Dali a remplacé en cours de jeu pour les deuxième et troisième fois d’affilée Gaëtane Thiney et elle semble bien partie pour en être (au moins) la doublure.

Devant, outre Eugénie Le Sommer, Valérie Gauvin a joué les deux matchs en intégralité, et elle a donc été titularisée six fois lors des sept derniers matchs (elle était absente sur blessure contre le Mexique) et elle a semblée aussi empruntée que son début de saison à Montpellier.

Il semble que c’est Olivier Echouafni qui a demandé à ce que Marie Katoto ne soit pas encore sélectionnée, pour lui laisser le temps de se remettre de sa Coupe du monde M20 ratée. Son début de saison semble montrer que c’est le cas. Il va finir par ne plus être possible de se passer de l’attaquante parisienne qui n’est plus du tout un espoir à tester mais la meilleure attaquante française actuelle avec Eugénie Le Sommer.

Comme Aminata Diallo, deux attaquantes qui symbolisait les débuts de l’ère Corinne Diacre semblent avoir perdu du crédit : Viviane Asseyi n’est pas entrée en jeu et Ouleymata Sarr n’était même pas dans la liste.

Les postes sur les côtés de l’attaque sont encore ouverts et n’ont pas beaucoup avancé en raison des systèmes de jeu employés cette fois. Mais Kaditiatou Diani a joué les deux matchs dans des positions variables et Émelyne Laurent l’a remplacée deux fois de façon assez convaincante. Toutefois dans l’état actuel de la situation des deux joueuses à Lyon, il serait étonnant qu’elle soit déjà passée devant Delphine Cascarino (absente pour blessure).

La cote des Bleues pour la Coupe du monde

Gardiennes
Nom Prénom Âge Club Nb. MEX AUS CAM P
Benameur Karima 29 Paris FC 5 0 0 80,00%
Bouhaddi Sarah 31 Lyon 133 90 90 90 100,00%
Chavas Mylène 20 Dijon 0 10,00%
Durand Solène 23 Guingamp 0 0 45,00%
Gérard Méline 28 Montpellier 14 10,00%
Peyraud-Magnin Pauline 26 Arsenal 0 0 0 45,00%
Philippe Laëtitia 27 Rodez 4 0 10,00%
Défenseuses
Nom Prénom Âge Club Nb. MEX AUS CAM P
Bacha Selma 17 Lyon 0 5,00%
Butel Annaig 26 Paris FC 10 90 50,00%
Cascarino Estelle 21 Paris FC 1 5,00%
Debever Julie 30 Guingamp 1 0 74 0 19,00%
Karchaoui Sakina 22 Montpellier 21 0 0 90 95,00%
Lakrar Maëlle 17 Montpellier 0 5,00%
Majri Amel 25 Lyon 41 90 90 0 100,00%
Mbock Bathy Nka Griedge 23 Lyon 46 90 90 90 100,00%
Périsset Ève 23 PSG 11 0 0 0 80,00%
Renard Wendie 28 Lyon 103 90 90 100,00%
Thibaud Julie 20 Bordeaux 0 1,00%
Torrent Marion 26 Montpellier 14 90 16 90 100,00%
Tounkara Aïssatou 23 Atlético 6 0 0 90,00%
Milieux
Nom Prénom Âge Club Nb. MEX AUS CAM P
Bilbault Charlotte 28 Paris FC 10 19 90 15 50,00%
Bussaglia Élise 32 Barcelone 181 82 75 60,00%
Clemaron Maéva 25 Fleury 2 0 15 10,00%
Corboz Daphne 25 Fleury 0 5,00%
Diallo Aminata 23 PSG 7 0 59,00%
Geyoro Grace 21 PSG 17 90 0 90 100,00%
Hamraoui Kheira 28 Barcelone 35 5,00%
Henry Amandine 28 Lyon 77 71 8 100,00%
Jaurena Inès 27 Paris FC 2 5,00%
Kaci Aurélie 28 Atlético 7 1,00%
Toletti Sandie 23 Montpellier 13 0 5,00%
Attaquantes
Nom Prénom Âge Club Nb. MEX AUS CAM P
Asseyi Viviane 24 Bordeaux 25 29 0 0 75,00%
Cascarino Delphine 21 Lyon 5 61 75,00%
Dali Kenza 27 Dijon 22 10 16 45 75,00%
Diani Kadidiatou 23 PSG 41 90 69 80 100,00%
Gauvin Valérie 22 Montpellier 12 90 90 75,00%
Laurent Émelyne 20 Lyon 2 21 10 15,00%
Lavogez Claire 24 Bordeaux 35 5,00%
Le Sommer Eugénie 29 Lyon 156 90 90 75 100,00%
Léger Marie-Charlotte 22 Fleury 9 40,00%
Matéo Clara 20 Paris FC 0 0 20,00%
Robert Faustine 24 Guingamp 2 20,00%
Sarr Ouleymata 22 Lille 10 0 70,00%
Thiney Gaëtane 32 Paris FC 149 80 74 45 100,00%
Katoto Marie 19 PSG 0 80,00%


3 commentaires pour “Huit mois”

  1. Certains 100% sont discutables mais pas mal de se mouiller 🙂
    NB : on dit plutôt « défenseures » que « seuses » 😉

  2. Alors oui mais non. On peut effectivement discuter du féminin pour une joueure qui joue en défense. Mais aucune solution ne sera “défenseure”. Pas en français.
    L’ajout d’un “e” n’a jamais été la marque du féminin des mots en -eur, c’est un barbarisme lâche pour faire semblant de féminiser sans que ça ne s’entende en s’essuyant au passage les pieds sur les règles de formation des mots en français.
    Ensuite on peut sans doute débattre sur le fait que défendeuse serait peut-être une formation plus correcte que défenseuse et que défenderesse est attesté depuis longtemps. Ou alors on assume de dire que « défenseur » est épicène et on écrit « une défenseur ». Mais défenseure, non. Tant qu’on tâchera d’écrire à peu près correctement français, non.

  3. Après son match d’hier contre Lyon, j’espère que Vivianne Asseyi, dont je n’étais pas le plus grand fan, trouvera au moins une place sur le banc. Elle a énormément progressé et semble avoir plus à apporter à l’EdF qu’une simple ailière offensive de plus. Je croise aussi les doigts pour Cascarino qui selon moi devrait être titulaire… j’ai du mal à comprendre la réticence de Diacre vis à vis d’elle.

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