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Répétition générale

Moins d’un an avant la Coupe du monde, la France organise en Bretagne la Coupe du monde des moins de 20 ans. Seize équipes sont sur la ligne de départ dont les favorites habituelles. La France aura plutôt un rôle d’outsider mais profitera de jouer à domicile pour tenter de créer la surprise.

Certaines joueuses dont plusieurs Bleuettes seront en repérage en espérant revenir dans un an.

Depuis 2010, la Coupe du monde des moins de 20 ans sert de répétition pour le pays organisateur de la Coupe du monde disputée un an plus tard. Après l’Allemagne en 2010 et le Canada en 2014, c’est la France qui est chargée de l’organiser cette année1 du 5 au 24 août.

Seize équipes participent à l’épreuve avec une organisation classique, quatre poules de quatre qui qualifient pour des quarts de finales. La compétition aura lieu intégralement en Bretagne, principalement à Vannes qui accueillera en particulier les demi-finales et les finales. Les autres matchs se dérouleront à Concarneau, Dinan et Saint-Malo.

Les trois anciens vainqueurs États-Unis, Allemagne et Corée du Nord seront présents et compteront bien sûr parmi les favoris, tout comme l’Espagne, championne d’Europe M19 l’an dernier2 et le Japon de Fuka Nagano, finaliste de la Coupe du monde M17 il y a deux ans, battu par la Corée du Nord après avoir éliminé en demi-finale l’Espagne.

La France, vice-championne d’Europe M19 l’an dernier et qui jouera à domicile visera bien sûr le titre après la finale en 2016 face à la Corée du Nord et la troisième place en 2014. Mais les Bleuettes ne seront pas favorites.

La concomitance de l’Euro M19 et du mondial M20, l’un en juillet et l’autre en août a posé de vrais problèmes de choix d’effectif pour les quatre sélections qualifiées pour les deux événements. Beaucoup de joueuses étaient éligibles pour les deux mais seules deux gardiennes, la Néerlandaise Daphne van Domselaar et la Française Justine Lerond auront participé à l’un et à l’autre. Pour la France, Mathilde Bourdieu était attendu avec les moins de 20 ans mais apporté son expérience à l’Euro qu’Amélie Delabre, Selma Bacha ou Maëlle Lakrar auraient pu jouer.

Cette contrainte a eu des conséquences différentes selon les équipes. La France a été éliminée sans gagner un match, les Pays-Bas sont sortis au premier tour après deux victoires en trois matchs et à la différence de buts alors que l’Espagne a battu l’Allemagne en finale.

Des très jeunes au milieu des jeunes

La limite d’âge de 20 ans se comprend au début de l’année civile au cours de laquelle la compétition a lieu ce qui signifie que certaines joueuses peuvent avoir légèrement plus de 20 ans. Ainsi la France compte huit joueuses nées entre le 1er janvier et le 5 août 1998, tout comme l’Angleterre qui sera l’équipe plus âgée de la compétition avec une moyenne d’âge légèrement supérieure à 19 ans.

Théoriquement, les joueuses doivent aussi être âgées de plus de 16 ans (en fin d’année civile) mais quatre joueuses haïtiennes sont plus jeunes, trois n’ayant même pas encore 15 ans. Haïti présente donc naturellement l’équipe la plus jeune de la compétition, devant les deux équipes africaines, Ghana et Nigeria et la Corée du Nord.

Les Haïtiennes sont aussi – et c’est sans doute lié – les plus petites de la compétition, rendant près de 20cm aux Néerlandaises et aux Allemandes et 8cm aux Ghanéennes qui les précèdent.

Les universités américaines, principal centre de formation

Dans une telle catégorie de jeunes, les joueuses sont encore majoritairement dans des clubs locaux avec une exception liée au soccer universitaire américain : la moitié de l’équipe du Mexique et un tiers de celle d’Angleterre est licenciée dans une université au États-Unis. C’est aussi le cas de la Brésilienne Thais Reiss, de la Chinoise Zhao Yu-Jie, de l’Allemande Stefanie Sanders et de la Néerlandaise Eva van Deursen ce qui porte le contingent de joueuses qui jouent au États-Unis à 42, le plus important devant l’Espagne où la Françaises Sana Daoudi complète le contingent local.

Après le Mexique et l’Angleterre, la France est d’ailleurs l’équipe qui compte le plus d’expatriées : outre Sana Daoudi, Annahita Zamanian joue à Göteborg3 et Marion Rey à Bâle. Si l’on excepte les étudiantes américaines, aucune autre équipe ne compte plus d’une joueuse expatriée : la Paraguayenne Jessica Martinez à Santos au Brésil, la Japonaise Fuka Nagano à Hyundai Steel en Corée, la Néerlandaise Jacinta Weimar au Bayern, l’Allemange Charlotte Voll au PSG et l’Haïtienne Nérilia Mondesir à Montpellier. Car la France est également la deuxième destination après les États-Unis mais avec seulement deux expatriées.

La Montpelliéraine Nérilia Mondésir est la seule joueuse haïtienne affiliée à un club, sa sélection présente la particularité que les 20 autres joueuses sont sans club, ce qui est aussi le cas de la Ghanéenne Ernestine Abambila.

Onze des seize sélections présentes en Bretagne étaient déjà de l’affiche en Papouasie-Nouvelle-Guinée il y a deux ans. Et 46 joueuses sont à nouveau présentes dont la Brésilienne Geyse et l’Espagnole Patricia Guijarro. Pour la France, seule Mylène Chavas rempile après avoir remporté le titre de meilleure gardienne il y a deux ans.

Marie Katoto devrait être dans cette liste mais elle avait alors du décliner le voyage sur blessure.

Toutes les deux chercheront ensuite à imiter Griedge Mbock, Kadidiatou Diani et Claire Lavogez qui avaient enchaîné avec la vraie Coupe du monde un an plus tard.

Qui sont les Bleuettes ?

Mylène Chavas sera titulaire dans les buts français. Après une saison en D2 à Saint-Étienne, elle a rejoint Dijon à l’intersaison pour retrouver la D1 et reprendre sa progression qui doit la mener à l’équipe de France. La question est de savoir si ça sera dès 2019 ou juste après. Sa doublure sera la gardienne du PFC Camille Pécharman, passée également par Montpellier et Toulouse mais dont l’expérience en D1 remonte à la saison 2013-2014 où elle avait battu des records de précocité dans les buts de Muret. La troisième gardienne sera la Messine Justine Lerond qui arrive de l’Euro M19 où elle a joué les trois matchs.

En défense centrale, la Bordelaise Julie Thibaud est la valeur sûre des Bleuettes. Après des débuts au milieu avec Soyaux en 2014 lors de deux matchs décalés contre le PSG où l’équipe sojaldicienne avait envoyé sa réserve elle s’est vite imposée dans l’équipe charentaise avant de rejoindre Bordeaux la saison dernière. À ses côtés, on devrait voir Julie Piga, régulièrement capitaine de cette génération. Mais la joueuse formée à Lyon qui joue à Grenoble depuis une saison et demi pourrait être dépassée par la Marseillaise Maëlle Lakrar, de deux ans sa cadette mais qui compte deux saisons de D1 et qui rejoindra Montpellier après la Coupe du monde.

Avec la retraite de Laura Georges et le succès mitigé des essais de Corinne Diacre, il y a certainement une place à prendre dans l’axe derrière l’inamovible duo Wendie Renard-Griedge Mbock. La Coupe du monde M20 pourrait permettre à Julie Thibaud et Maëlle Lakrar de poser des jalons, ce sera sans doute plus difficile pour Julie Piga qui aura ensuite moins l’occasion de se montrer avec Grenoble en D2.

Le côté droit de la défense est assez ouvert avec trois joueuse qui étaient à l’Euro M19 l’an dernier. Élisa De Almeida part avec les faveurs des pronostics, en particulier suite à sa très bonne saison avec le PFC où elle a régulièrement occupé le flanc droit puisque l’axe était bouché par Annaïg Butel et Aïssatou Tounkara. Mais la Messine Pauline Dechilly et la Fédinoise Léna Goetsch postulent également.

La révélation Selma Bacha

Si le côté droit est ouvert, c’est parce que le gauche ne l’est pas du tout. La Lyonnaise Selma Bacha, qui n’est pas la plus jeune de l’effectif à quinze jours près, devancée par Amélie Delabre, a explosé cette saison. Prévue pour s’entraîner avec les pros de l’OL et jouer avec les U19, elle a finalement joué une vingtaine de matchs, la plupart comme titulaire et elle est championne d’Europe en ayant débuté contre Barcelone, Manchester City et Wolfsbourg. Du coup, elle est aussi la joueuse la plus utilisée cette année par Gilles Eyquem. À 17 ans, la question qui se pose n’est pas si elle sera encore de la prochaine Coupe du monde M20 dans deux ans mais plutôt ce qui pourra l’empêcher d’être de la grande dans un an. Contrairement à l’axe central, il n’y a pas vraiment de place à prendre à gauche mais comme à Lyon, elle pourrait forcer à déplacer l’une de ses concurrentes pour lui faire de la place.

La hiérarchie du milieu est la moins assurée. Sana Daoudi qui n’a pas beaucoup joué à l’Atletico cette saison devrait être la joueuse de base tandis que la joueuse de Göteborg Annahita Zamanian devrait organiser le jeu. Les deux Messines Christy Gavory et Hélène Fercocq (la seconde arrivant de Reims à l’intersaison) se disputeraient alors la troisième place. Mais l’ancienne Arrageoise Carla Polito, désormais à Lille tentera de venir bouleverser cet ordonnancement. Le milieu est sans doute la zone où les Bleuettes comptent le moins d’expérience.

Marie-Katoto avant les A

L’attaque au contraire sera une des forces de cette équipe. La Lyonnaise Émelyne Laurent sera très attendue : après avoir rongé son frein à Montpellier, elle a fait une demi-saison remarquée à Bordeaux l’an dernier et a signé à Lyon où elle a été très peu utilisée mais trouvant moyen de marquer quasiment à chaque apparition, soit trois fois en quatre matchs. Elle devrait majoritairement occuper le côté droit. À gauche, Sandy Baltimore a eu plus l’occasion de s’exprimer avec le PSG, jouant une douzaine de matchs.

Mais bien sûr, l’arme fatale des Bleuettes sera dans l’axe de l’attaque avec Marie Katoto, désormais capitaine de cette sélection. Avec 21 buts marqués en 21 matchs de D1, et 4 en 5 matchs de Coupe dont l’unique but de la finale, l’attaquante du PSG est désormais la meilleure attaquante française avec Eugénie Le Sommer. Elle sera d’autant plus attendue lors de cette Coupe du monde bretonne qu’elle devrait déjà être chez les A depuis au moins un an mais qu’elle a été réservée pour cette compétition. Et sauf incident, elle sera de nouveau en Coupe du monde dans un an.

La hiérarchie semble très nette devant et les trois autres attaquantes devraient surtout avoir un rôle de complément. La Lyonnaise Melvine Malard est annoncée comme un très grand talent depuis très longtemps mais sa seule apparition en équipe première se résume à 14 minutes contre BIIK en Coupe d’Europe. De même la Bâloise Marion Rey et l’ancienne stéphanoise Amélie Delabre, benjamine de l’équipe renverseront difficilement la hiérarchie.

Effectif de l’équipe de France
poste Nom_fifa Date de naissance Âge Club Taille
1 G Mylène Chavas 07/01/1998 20 Dijon 178
2 D Élisa De Almeida 11/01/1998 20 Paris FC 173
3 D Selma Bacha 09/11/2000 17 Lyon 160
4 D Julie Thibaud 20/04/1998 20 Bordeaux 167
5 D Julie Piga 12/01/1998 20 Grenoble 170
6 M Sana Daoudi 12/03/1998 20 Atletico Madrid (ESP) 160
7 A Émelyne Laurent 04/11/1998 19 Lyon 163
8 M Hélène Fercocq 27/08/1998 19 Metz 170
9 A Marie Katoto 01/11/1998 19 PSG 176
10 M Annahita Zamanian 19/02/1998 20 Göteborg (SWE) 163
11 A Melvine Malard 28/06/2000 18 Lyon 168
12 D Pauline Dechilly 07/04/1998 20 Metz 160
13 D Maëlle Lakrar 27/05/2000 18 Montpellier 171
14 D Léna Goetsch 07/10/1999 18 Vendenheim 169
15 M Christy Gavory 05/05/1998 20 Metz 160
16 G Camille Pécharman 07/10/1998 19 Paris FC 172
17 M Carla Polito 13/01/2000 18 Lille 173
18 A Marion Rey 21/03/1999 19 Bâle (CHE) 162
19 A Amélie Delabre 26/11/2000 17 Metz 176
20 A Sandy Baltimore 19/02/2000 18 PSG 162
21 G Justine Lerond 29/02/2000 18 Metz 170

Programme

Groupe A

5 août à Vannes : Nouvelle-Zélande- Pays-Bas à 16h30 et France- Ghana à 19h30

8 août à Vannes : Pays-Bas- Ghana à 16h30 et France- Nouvelle-Zélande à 19h30

12 août à 16h30 : Pays-Bas- France à Saint-Malo et Ghana- Nouvelle-Zélande à Concarneau

Groupe B

5 août à Dinan-Léhon : Mexique- Brésil à 13h30 et Corée du Nord- Angleterre à 16h30

8 août à Dinan-Léhon : Brésil- Angleterre à 13h30 et Corée du Nord- Mexique à 16h30

12 août à 13h30 : Angleterre- Mexique à Saint-Malo et Brésil- Corée du Nord à Concarneau

Groupe C

6 août à Concarneau : Paraguay- Espagne à 16h30 et USA- Japon à 19h30

9 août à Concarneau : Espagne- Japon à 16h30 et USA- Paraguay à 19h30

13 août à 13h30 : Japon- Paraguay à Vannes et Espagne- USA à Dinan-Léhon

Groupe D

6 août à Saint-Malo : Nigeria- Allemagne à 13h30 et Haïti- Chine à 16h30

9 août à Saint-Malo : Chine- Allemagne à 13h30 et Haïti- Nigeria à 16h30

13 août à 16h30 : Allemagne- Haïti à Vannes et Chine- Nigeria à Dinan-Léhon

Quarts de finale

16 août à Concarneau : 1C-2D à 16h00 et 1A-2B à 19h30

17 août à Vannes : 1B-2A à 16h00 et 1D-2C à 19h30

Demi-finales

20 août à Vannes à 16h00 et 19h30

Finales

24 août à Vannes : match pour la 3e place à 16h00 et finale à 19h30



2 commentaires pour “Répétition générale”

  1. Annahita Zamanian, je ne l’avais jamais vu jouer. C’est la meneuse qu’il nous manque en A. Un gros potentiel. Vraiment. La classe.

  2. Finalement elle l’a gagnée

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