Ni buts ni soumises » Dix-huitième journée de D1 2016-2017 – Le PSG se saborde

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Dix-huitième journée de D1 2016-2017 – Le PSG se saborde

La journée devait se dérouler en bas de classement pendant que les équipes de têtes géraient les affaires courantes. Mais Guingamp a modifié ce scénario tout prêt en remontant trois buts au PSG, permettant à Montpellier de s’emparer de la deuxième place qualificative pour la Coupe d’Europe.

Pendant que le ventre mou faisait du surplace (trois points pour quatre équipes), Albi est allé l’emporter à Bordeaux pour assurer quasiment sa place en D1 l’an prochain et envoyer presque sûrement son adversaire à l’étage inférieur.

À la mi-temps des matchs de dimanche, on semblait parti pour une journée sans histoire dans le haut du classement. Montpellier avait battu Marseille 5-0 la veille, Lyon et le PSG menaient 3-0 respectivement face à Saint-Étienne et Guingamp.

Mais si à Lyon, les attaquantes Eugénie Le Sommer et Claire Lavogez ont ensuite imité les défenseuses Jessica Houara et Gridege Mbock pour doubler le score, à Saint-Germain ce sont Salma Amani et Desire Oparanozie qui ont répliqué à Cristiane et Veronica Boquete.

Tout avait pourtant bien commencé pour le PSG qui avait fait le trou en dix minutes au cœur de la première mi-temps. Mais inexplicablement en deuxième mi-temps, les joueuses de Patrice Lair n’arrivaient pas à se sortir du pressing de celles de Sarah M’Barek. L’absence de Shirley Cruz, suspendue et les sorties de Cristiane et Grace Geyoro ménagée peut-être un peu tôt se faisaient sentir. Salma Amani réduisait d’abord le score à l’heure de jeu avant de récidiver à dix minutes de la fin, imitée dans la foulée par Desire Oparanozie qui reprenait de la tête un coup franc de Suzy Morin. Le match en restait finalement sur ce score nul qui fait perdre deux nouveaux points aux Parisiennes.

Montpellier ramène Marseille sur terre et s’envole vers l’Europe

La veille, Montpellier avait rappelé à Marseille que malgré la victoire sur le PSG, le podium restait encore un peu au-desssus. Privé de longues dates de Sofia Jakobsson et de Laetitia Tonazzi, Jean-Louis Saez laissait aussi au repos sur le banc Sandie Toletti. Mais ses joueuses prenaient très rapidement le dessus sur celles de Christophe Parra par un but sur corner de Linda Sembrant. Anouk Dekker doublait le score juste avant la mi-temps à la conclusion d’une belle action de Valérie Gauvin. L’attaquante marquait elle-même le troisième but dans une deuxième mi-temps tranquillement gérée avant que Janice Cayman et Lindsey Thomas ne l’imitent.

Janice Cayman

Janice Cayman

Avec les résultats de la journée, le titre semble définitivement acquis à Lyon puisque même en cas d’arbitrage favorable du CNOSF et de victoire au Parc OL, il resterait encore deux points à reprendre pour le PSG. Et si les deux premiers éléments sont déjà hypothétiques, voir les joueuses de Gérard Prêcheur lâcher des points contre Bordeaux, Soyaux ou Metz, leurs trois adversaires restants, est clairement plus qu’improbable.

Mais si le titre semblait déjà loin de Saint-Germain, cette journée pourrait bien avoir été décisive pour la course à l’Europe. Désormais, la victoire à Lyon ou la récupération des points albigeois ne suffisent plus l’un sans l’autre pour assurer la place européenne. Si Montpellier remporte ses quatre derniers matchs – ce qui est probable contre Saint-Étienne, Metz, Soyaux et Rodez – il gardera le point d’avance qu’il possède désormais sur le PSG en cas de statu quo disciplinaire. Si les Parisiennes récupèrent leur première victoire1 leur situation sera plus favorable mais elle n’en auront pas entièrement la maîtrise. Il leur faudra prendre au moins un point à Lyon ou tout se jouera à la différence de buts générale : Montpellier et le PSG sont à égalité une victoire d’un but d’écart partout et le PSG aurait alors sept buts d’avance.

En cas de troisième place, le PSG pourrait se qualifier pour la prochaine édition de la Coupe d’Europe en remportant l’actuelle. Cela donnerait trois représentants à la France.

Le milieu de tableau à l’arrêt

Dans le ventre mou des équipes qui ne sont pas concernées par le podium2 mais ne le sont plus par le maintien, les résultats ont été assez contraires aux états de formes constatés ces derniers temps, signe d’un changement de tendance ou simplement d’une adversité différente.

Marseille restait sur neuf victoires en dix matchs mais chute sur l’obstacle montpelliérain comme sur l’obstacle lyonnais. Ce n’est pas vraiment un coup d’arrêt pour un promu qui se satisfera déjà d’une belle place dans la première moitié de tableau que ses camarades de montée lui jalouseront. Mais cela montre la distance qu’il reste avec les équipes de têtes capables de répéter les matchs de haut niveau.

Inversement, Guingamp restait sur deux défaite (contre Marseille et Montpellier). Et si la saison est meilleure que la précédente, elle est en dents de scie. Jamais les Bretonnes n’ont réussi à enchaîner deux victoires et leurs séries de résultats identiques les plus longues sont de deux : deux fois deux défaites, une fois deux nuls.

Le résultat du jour est assez conforme à cette irrégularité puisqu’il s’agit d’un nul qui vient après deux défaites et une victoire mais il est surtout remarquable parce qu’il a été obtenu en remontant trois buts à une équipe réputée largement supérieure.

Les deux autres membres de ce groupe du milieu s’affrontaient en Charente. Tout se jouait en une minute avant la demi-heure de jeu. Élodie Nakkach marquait d’un coup-franc direct pour Soyaux, Marina Makanza égalisait dans la foulée pour sa deuxième titularisation sous le maillot de Juvisy. Ce résultat permet aux deux équipes de profiter du nul de Guingamp et de la défaite de Marseille pour resserrer les rangs. Il confirme aussi Juvisy dans son nouveau statut d’équipe de ce deuxième groupe loin du podium dans lequel Marseille a un peu d’avance et Soyaux est un peu décroché mais avec un match de plus à jouer face à Saint-Étienne.

Les Vertes comptent en effet deux matchs en retard contre Soyaux et Metz qui pourraient leur faire rejoindre ce wagon du milieu. Mais en attendant, elles sont concernées au premier chef par la lutte pour le maintien contre Albi semble en train de s’extraire à la suite de Rodez.

Albi fait tomber Bordeaux

Les Albigeoises sont allées prendre trois précieux points sur la pelouse des Girondines de Bordeaux. Pourtant ce sont bien les Marines et Blanches qui démarraient le plus fort ce match qui pouvait leur permettre de sortir de la zone rouge. Elles monopolisaient le ballon et mettaient l’arrière garde tarnaise sous pression. Mais le jeu restait beaucoup trop brouillon pour créer vraiment du danger sur le but de Gabrielle Lambert. Il fallait un exploit personnel d’Émelyne Laurent pour ouvrir le score à l’issue d’un débordement et d’une frappe sans angle. Mais la pause était atteinte avec un seul but d’avance.

Émelyne Laurent

Émelyne Laurent

À la reprise, les Albigeoises desserraient un peu l’étreinte et si elles ne dominaient pas, elles avaient l’occasion de placer des contres. Laurie Saulnier obtenait un pénalty pour une faute de Sophie Istillart, que transformait Manon Rouzies. Puis la même Laurie Saulnier était à la réception d’un centre Kimberley Cazeau pour donner l’avantage à son équipe. Bordeaux poussait en fin de match sans parvenir à se montrer dangereux.

Ce résultat condamne quasiment Bordeaux qui devra reprendre soit quatre points à Saint-Étienne qui a deux matchs de plus à sa disposition soit cinq à Albi ou six à Rodez3 et qui devra le faire contre Lyon, Marseille, Juvisy et le PSG. Même en cas de perte de ses points de bonus par Albi, il resterait au moins deux points à prendre par les Bordelaises tout en espérant que leurs concurrentes n’en prennent aucun.

Kimberley Cazeau, Laurie Saulnier et Camille Eliceche

Kimberley Cazeau, Laurie Saulnier et Camille Eliceche

La séquence qui s’achève est cruelle pour les Bordelaises qui ont eu trois occasions de faire un pas vers le maintien et qui les ont manquées toutes les trois. Il y a une certaine logique a être relégable quand on perd successivement contre Metz et Albi en ayant ouvert le score après avoir été incapable de battre Saint-Étienne réduit à dix pendant une heure et quart.

Les Girondines ont généralement fait bonne figure cette saison en ne concédant que trois grosses défaites contre Lyon et le PSG bien sûr (les retours restent à venir) et Saint-Étienne en tout début de saison. Sinon, elle n’ont perdu que deux autres fois par deux buts d’écart (2-0 contre Soyaux et Rodez), n’ont concédé qu’une autre fois plus de deux buts (3-2 contre Soyaux). Mais dans ce championnat hétérogène, il vaut sans doute mieux être capable de quelques coups qui apportent des points que d’être solide en perdant à chaque fois de peu4.

Metz se réveille sur la fin

Le parcours du troisième promu est assez différent puisqu’on ne pourra pas taxer Metz d’avoir fait preuve de solidité en première partie de saison. Mais alors qu’elles n’avaient marqué qu’un seul but jusque là, les Messines marquent à chaque match depuis la réception de Soyaux lors de la quatorzième journée. Elles restent la dernière attaque avec neuf buts5 mais sont revenues à la hauteur Bordeaux et à une longueur d’Albi. Un tiers des buts messins6 a été marqué par la recrue hivernale Melike Pekel. L’ancienne joueuse du Bayern est sans doute la recrue qui aura eu le plus d’impact sur son équipe, avec peut-être Émelyne Laurent à Bordeaux et certainement plus qu’Alex Morgan, Stina Blackstenius ou Ashley Lawrence.

Mais son arrivée et la montée en puissance messines interviennent sans doute trop tard. Saint-Étienne n’est que cinq points devant avec une confrontation directe à venir mais le reste du calendrier est aussi difficile que celui de Bordeaux avec le seul match contre Guingamp pour respirer entre les matchs contre le trio de tête donc l’ambition messine risque bien de se limiter à essayer d’éviter la dernière place.

Cette fois-ci, c’est Rodez a été la victime du renouveau messin. Les Lorraines ouvraient la marque à l’heure de jeu par la Brésilienne Simone Jatobá sur coup-franc et la doublait par l’inévitable Melike Pekel quelques minutes plus tard. Flavie Lemaître réduisait vite le score sur un pénalty consécutif à une faute de la gardienne Justine Lerond sur Océane Saunier mais la victoire restait aux Messines.

Rodez a sans doute sauvé sa place il y a quinze jours à Soyaux et peut s’en féliciter même si la défaite bordelaises lui aurait finalement assuré un joker.

Résultats

Bordeaux-Albi 1-2 : Laurent 38′ ; Rouzies 53′, Saulnier 75′

Lyon-Saint-Étienne 6-0 : Houara 9′, 13′, Mbock 23′, Le Sommer 48′, 72′, Lavogez 70′

Montpellier-Marseille 5-0 : Sembrant 12′, Dekker 44′, Gauvin 56′, Cayman 64′, Thomas 89′

PSG-Guingamp 3-3 : Cristiane 15′, 19′, Boquete 25′ ; Amani 62′, 80′, Oparanozie 81′

Rodez-Metz 1-2 : Lemaître 74′ ; Jatobá 63′, Pekel 72′

Soyaux-Juvisy 1-1 : Nakkach 27′ ; Makanza 28′

Manon Rouzies

Manon Rouzies

Classement (en relief)

Rang Club [victoires / nuls / défaites / diff. de buts] Pts
1 Lyon [17/0/1/81] 51
    50
    49
    48
    47
    46
    45
    44
2 Montpellier [14/1/3/35] 43
3 PSG [14/1/3/35] 42
    41
    40
    39
    38
    37
    36
    35
    34
    33
    32
    31
    30
4 Marseille [9/2/7/-8] 29
    28
    27
    26
    25
5 Juvisy [7/3/8/15] 24
6 Guingamp [6/5/7/-11] 23
    22
7 Soyaux [5/6/6/-9] 21
    20
    19
    18
    17
8 Rodez [4/4/10/-32]
Albi [5/1/12/-28]
16
    15
10 Saint-Étienne [3/5/8/-17] 14
    13
    12
11 Bordeaux [2/5/11/-29] 11
    10
12 Metz [2/3/12/-32] 9


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