Ni buts ni soumises » Cinquième journée de D1 2016-2017 – La bonne affaire pour Montpellier et Albi

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Cinquième journée de D1 2016-2017 – La bonne affaire pour Montpellier et Albi

Juvisy défait par Montpellier laisse son adversaire s’échapper avec Lyon et le PSG six points devant.

En bas de tableau, Albi a remporté sur le fil sa très importante confrontation contre Metz et profite des nuls dans les matchs entre équipes du « deuxième championnat » pour se replacer à seulement deux points de la sixième place.

Le match entre Lyon et Marseille a beaucoup attiré les lumières médiatiques. Pourtant, c’était sans doute sur le papier l’affiche la moins intéressante de la journée. Entre les décuples championnes de France et championnes d’Europe et les promues qui ne comptent qu’un point, il n’y avait pas de match sur le papier et il n’y en a pas vraiment eu sur le terrain. Bien sûr, les Lyonnaises ont montré de beaux mouvements et les Marseillaises ont fait preuve d’une belle abnégation. C’est souvent le cas dans le matchs de l’OL où l’adversaire n’est jamais à court de motivation. À la fin, il y a donc eu 6-1, Viviane Asseyi a infligé à Lyon son premier but de la saison sur une grossière erreur de Wendie Renard. Mais ni la saison de l’OL ni celle de l’OM ne se jouait au stade Parsemain.

Juvisy s’éloigne de l’Europe

L’importance était toute autre pour l’autre match diffusé1 de la journée et qui opposait Juvisy à Montpellier. Les Essonniennes n’avaient déjà plus tellement le droit à l’erreur dans un championnat où le titre et la place européenne ne jouent généralement entre des équipes qui n’ont pas laissé échapper la victoire dans plus de trois ou quatre matchs. Autant dire qu’avec deux défaites en cinq journées, le quota est déjà pratiquement atteint. Montpellier a globalement contrôlé la rencontre, s’en remettant à un coup franc de Sandie Toletti pour ouvrir le score puis à une action entre Laetitia Tonazzi et Sofia Jakobsson pour s’échapper juste après le repos. Malgré quelques tentatives de Kadidiatou Diani, juvisienne la plus en vue et finalement récompensée par un but, Montpellier conservait son avantage qui lui permet de rester au contact de Lyon avant son prochain choc au Camp des Loges contre le PSG après la trêve internationale.

PSG-Rodez, des équipes amoindries

Ce duel opposera deux des équipes qui ont jusque là remporté tous leurs matchs et qui semblent déjà détachées pour la lutte pour les deux premières places. Car si le PSG a quelque fois semblé en difficulté en début de saison, en particulier lors de son premier tour aller de Coupe d’Europe, il a toujours fait l’essentiel. Contre Rodez, Patrice Lair a conclu la semaine centrée sur le renversement d’une situation mal engagée contre le LSK en Coupe d’Europe de la même manière qu’il l’avait commencée contre Metz : en alignant une équipe mixte où Katarzyna Kiedrzynek était de nouveau remplacée par Loes Geurts, où Laura Georges était encore préservée et où Cristiane succédait Verónica Boquete et Shirley Cruz dans le rôle de la star. Comme d’habitude, Sabrina Delannoy est la seule joueuse du PSG à avoir joué l’intégralité de tous les matchs, Ève Périsset ayant également été cinq fois titulaire.

Charlène Farrugia, Océane Daniel et Anne-Marie Banuta (Rodez)

Charlène Farrugia, Océane Daniel et Anne-Marie Banuta (Rodez)

En face Rodez avait à se remettre de la claque reçue face à Juvisy. L’an dernier, l’équipe de Sébastien Joseph se caractérisait par une très grande stabilité. Cette année, Déborah Garcia n’a pas joué une minute, pas plus que Manon Alard, Marine Haupais est partie à Montpellier et Flavie Lemaître ne fait que des fins de matchs. De l’épine dorsale qui a mené les Ruthénoises à la cinquième place, il ne reste que le milieu de terrain avec Audrey Cugat, Laurie Cance et Solène Barbance2.

À Paris, la première était absente et la seconde sur le banc, comme Anne-Sophie Ginestet. Du coup, Rodez semble encore en rodage et le match était l’occasion de la première titularisation de la saison pour Charlène Farrugia et pour Océane Daniel. C’était même la première titularisation en D1 tout court pour la seconde, transfuge des équipes de jeunes du PSG.

La prestation ruthénoise était cohérente mais insuffisante face à la puissance de la jeune garde parisienne (cinq joueuses de 21 ans ou moins). Et c’est logiquement que Marie-Antoinette Katoto ouvrait le score de la tête sur corner. La touche d’Amérique latine faisait ensuite la différence avec un but de Cristiane, son quatrième de la semaine après son triplé qualificatif en Coupe d’Europe contre le LSK, un autre d’Erika et un dernier de Shirley Cruz.

Guingamp et Bordeaux solides

Derrière ce trio de tête détaché et très proche de Juvisy, on retrouve Guingamp qui n’a pas réussi à venir à bout de Bordeaux. Néanmoins, la saison dernière et la lutte pour le maintien semblent oubliés du côté des Côtes d’Armor. On estime que le maintien devrait se jouer entre 15 et 20 points. Guingamp en a déjà entre le tiers et la moitié.

Si l’équipe de Sarah M’Barek n’a pas pris les trois points, c’est parce qu’elle a été confrontée au promu le plus convaincant. Malgré les inquiétudes nées de la défaite 7-0 face à Saint-Étienne et malgré la défaite 8-0 beaucoup plus logique contre Lyon, Bordeaux fait preuve de beaucoup de constance et a su prendre des points contre des adversaires comme Marseille, Albi et Guingamp. Cette fois, les Girondines ont su faire front après l’ouverture du score un peu heureuse de Louise Fleury. Peu après la mi-temps, Naweal Ouinekh puis Sarah Cambot profitaient d’errements de la défense guingampaise pour donner l’avantage à Bordeaux. Desire Oparanozie égalisait ensuite bien servie par Luce Ndolo Ewele.

Ce point permet à Bordeaux de rester à égalité avec Saint-Étienne et Soyaux qui ont également partagé les points avec un scénario assez similaire où Pamela Babinga et Laura Bourgouin ont répondu à Audrey Chaumette avant que Maëlle Garbino n’égalise. Avec Rodez, cela met quatre équipes à égalité dans une sorte de ventre mou mathématiquement aussi proche de la quatrième place que de la relégation (mais plus concerné par la seconde).

Albi sur la fin

Enfin les deux équipes qui n’avaient concédé que des défaites sans marquer aucun but s’affrontaient. Pour l’occasion, Metz et Albi avaient les honneurs du stade Saint-Symphorien, délaissant le terrain d’Amnéville. Pendant très longtemps on a pu croire que la stérilité offensive perdurerait, donnant leur premier point à chacune des deux équipes. Mais à quelques instants de la fin, Tatiana Solanet profitait d’une contre attaque pour offrir la victoire aux Albigeoises qui prennent les trois points et restent au contact du ventre mou. Pour Metz, la situation se complique. Si jusque là, les joueuses de David Fanzel pouvaient se rassurer en ayant affronté les cinq premiers de la saison dernière, cette défaite à domicile contre une autre équipe en difficulté est plus gênante : c’est dans ce genre de match qu’il faut prendre les points pour le maintien.

Le casse-tête du calendrier

La prochaine journée aura lieu le 30 octobre après la trêve internationale et sera la dernière après une période qui pourrait être anarchique dans le calendrier. Du 13 novembre au 3 décembre aura lieu en Papouasie-Nouvelle-Guinée la Coupe du monde des moins de vingt ans. La France est qualifiée et en dehors de Jade Lebastard, la seconde gardienne de Guingamp et de Pauline Dhaeyer, défenseuse de La Roche-sur-Yon en D2, toutes les autres joueuses sont titulaires en D13. Le règlement indiquant qu’un club ayant deux titulaires absentes pour cause de sélection4 peut demander à reporter son match. Le cas concerne Albi, Metz, Montpellier, Juvisy et le PSG5.

Dans le cas le plus extrême, la septième journée du 6 novembre pourrait se résumer à Rodez-Lyon et Guingamp-Marseille, la huitième à Guingamp-Saint-Étienne et la suivante à Rodez-Guingamp. Ce qui laisserait 14 matchs à replacer. Il est probable que le PSG ne cherchera pas à compliquer son calendrier en demandant ces reports et ses adversaires ne sont pas en position de le faire. C’est moins sûr pour Juvisy et Montpellier qui ont un effectif assez étoffé mais on imagine mal les Essonniennes accepter d’affronter Lyon avec en étant amoindri et laisser passer l’occasion de jouer ce duel à une période où le calendrier lyonnais serait surchargé. Celui de Montpellier semble en revanche plus abordable sans ses internationales.

Par contre, il est presque certain que Metz et Albi demanderont le report (encore que Metz pourrait s’en dispenser pour affronter Lyon afin de ne pas compliquer son propre calendrier pour un match où les absences ne pèseront de toute façon pas très lourd).

Chloé Bornes face à Sarah Palacin

Chloé Bornes face à Sarah Palacin

Résultats

Guingamp-Bordeaux 2-2 : Fleury 20′, Oparanozie 76′ ; Ouinekh 53′, Cambot 57′

Juvisy-Montpellier 1-2 : Diani 94′ ; Toletti 29′, Jakobsson 49′

Marseille-Lyon 1-6 : Asseyi 75′ ; Abily 27′, Le Sommer 32′, 49′, Hegerberg 44′, Majri 63′, Laplacette 65′ (csc)

Metz-Albi 0-1 : Solanet 89′

PSG-Rodez 4-0 : Katoto 24′, Cristiane 52′, Erika 72′, Cruz 86′

Saint-Étienne-Soyaux 2-2 : Chaumette 41′, Garbino 60′ ; Babinga 48′, Bourgouin 59′

Classement

Place Nom Pts J G N P Bp Bc Diff
1 Lyon 15 5 5 0 0 33 1 32
2 Montpellier 15 5 5 0 0 18 1 17
3 PSG 15 5 5 0 0 16 0 16
4 Juvisy 9 5 3 0 2 19 4 15
5 Guingamp 7 5 2 1 2 5 9 -4
6 Saint-Etienne 5 5 1 2 2 10 10 0
7 Soyaux 5 5 1 2 2 6 15 -9
8 Rodez 5 5 1 2 2 6 16 -10
9 Bordeaux 5 5 1 2 2 4 18 -14
10 Albi 3 5 1 0 4 1 13 -12
11 Marseille 1 5 0 1 4 3 15 -12
12 Metz 0 5 0 0 5 0 19 -19


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