Ni buts ni soumises » Bilan à la trêve – La lutte pour le maintien

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Bilan à la trêve – La lutte pour le maintien

Cette année, il reste encore (un peu) d’incertitude à tous les étages en D1. Lyon, Montpellier et le PSG se tiennent en trois points pour le titre et la deuxième place européenne, Albi, Rodez, Soyaux et Saint-Étienne se disputent pour un point l’honorifique titre de premier des autres et enfin Guingamp et La Roche-sur-Yon sont de part et d’autre de la ligne de relégation mais avec le même nombre de points.

Tour d’horizon de la D1 en trois étapes. Troisièmement, la course au maintien.

Tous les ans, on prévoit que les promus seront en première ligne pour la relégation. C’est une vérité mathématique puisque peu ou pour, huit équipes seulement sont concernées par ce combat, dont les trois promus. Cette année, on les retrouve bien tous mais sans doute pas dans l’ordre attendu.

Mais la grosse surprise vient de Guingamp qui regardait plutôt vers le haut que vers le bas. On ne considérera pas les équipes du ventre mou comme sauvées mais il faudrait pour La Roche-sur-Yon et Guingamp rattraper 5 points en 9 matchs là où elles n’en ont pris que 101 en 13 journées

Guingamp, la désillusion

L’an dernier à la trêve (qui avait été sifflée une journée plus tard), Guingamp était 4e avec quatre points de retard sur Juvisy mais aussi quatre d’avance sur Montpellier. La fin de saison avait été un peu plus difficile mais l’équipe bretonne avait terminé 5e à deux points de Montpellier et seize points devant le 6e Soyaux.

L’ambition affichée était de faire au moins aussi bien cette saison, avec la volonté de s’insinuer dans le quatuor de tête. Mais Guingamp a perdu à l’intersaison sa meilleure joueuse Griedge Mbock, ainsi qu’une bonne partie de sa défense (Ellie Hamon, Audrey Février, Charlène Gorce). Elles ont été remplacées par des joueuses dont l’adaptation à la D1 ne fait pas de doute : Charlotte Lorgeré et Julie Debever en provenance de Saint-Étienne, Mélissa Plaza et Noémie Carage de Lyon. Mais la mayonnaise n’a pas pris et Sarah M’Barek cherche encore la bonne formule.

Clarisse Le Bihan en duel avec Marlyse Ngo Ndoumbouk

Clarisse Le Bihan en duel avec Marlyse Ngo Ndoumbouk

Guingamp n’a battu que les trois promus et obtenu un nul à Saint-Étienne. Lors de la phase aller et en écartant les matchs face au quatuor de tête avec qui la confrontation n’est plus à l’ordre du jour, l’équipe briochine n’est jamais passé très loin face à ses adversaires directs avec des défaites 1-0 contre Soyaux et Albi, 2-0 contre Rodez avec un pénalty en toute fin de match et un nul décroché à Saint-Étienne. Autant dire qu’il semble qu’il ne faudrait sans doute pas grand chose pour obtenir les quelques points supplémentaires nécessaires pour assurer le maintien. Mais la lourde défaite 4-1 contre Soyaux lors du premier match retour pourrait indiquer que l’équipe est en train de perdre confiance.

L’équipe type

Emmeline Mainguy – Soazig Quéro (puis Caroline La Villa), Charlotte Lorgeré, Julie Debever, Noémie Carage – Lalia Dali-Storti, Aminata Diallo, Salma Amani, Faustine Robert – Clarisse Le Bihan, Desire Oparanozie

La joueuse

Clarise Le Bihan

Clarise Le Bihan

Clarisse Le Bihan est actuellement la seule joueuse de l’En Avant Guingamp sélectionnée en équipe de France où elle propose plutôt des prestations intéressantes. Mais elle symbolise très bien la saison de son club. On sait qu’elle est talentueuse mais en dehors d’un bon match contre le PSG, elle ne l’a que trop rarement montré cette saison. Avec un seul but et deux passes décisives, elle est dans la ligne de son équipe qui possède la plus mauvaise attaque après Nîmes. Toutefois, elle n’a jamais été tellement buteuse : son meilleur total sur une saison remonte à ses débuts en 2009-2010, quand le club s’appelait encore Saint-Brieuc et que sa capitaine s’appelait Eugénie Le Sommer. Elle avait alors 15 ans et elle avait marqué 5 buts en 18 matchs. Il serait bon qu’elle atteigne au moins ce total si elle ne veut pas que son club connaisse une grosse déconvenue.

La révélation

Louise Fleury

Louise Fleury

Il est difficile d’éclore dans une équipe tellement à la dérive. C’est pourtant ce qu’est en train de faire Louise Fleury. Bien sûr à 18 ans, elle avait déjà participé à quatre matchs lors des deux précédentes saisons mais cette fois elle est régulièrement alignée avec 5 titularisations et 10 matchs au total, le temps de montrer de belles promesses.

La Roche-sur-Yon, l’espoir de maintien

La Roche-sur-Yon est a égalité de points avec Guingamp. Mais si le bilan de l’équipe bretonne est apocalyptique au regard de ses ambitions initiales, celui de l’équipe vendéenne est plutôt prometteur en ce qu’il permet de croire encore au maintien.

Les Ornaysiennes ont su battre les autres promues et elles sont aussi allées chercher des points sur la pelouse d’équipes plus expérimentées : une victoire à Soyaux et un nul à Albi. La situation n’est bien sûr pas idéale : l’équipe est relégable et la concurrente directe est une équipe dont on peut craindre qu’elle ne retrouve son niveau en deuxième partie de saison, ce qui laisserait peu d’espoirs puisque le reste du plateau compte déjà au moins cinq points d’avance.

L’équipe type

Romane Bruneau (puis Camille Nerbonne) – Adeline Coudrin, Océane Ollivier, Salomé Aberbide, Mélanie Roux – Pauline Ripoche, Julie Pasquereau, Élodie Nakkach, Audrey Nicolas – Clara Matéo, Charlotte Peslerbe

La joueuse

Clara Mateo

Clara Mateo

Clara Matéo est sans conteste la joueuse de la première partie de saison à La Roche-sur-Yon, et sans doute un peu plus. À 18 ans, elle est déjà la dépositaire du jeu yonnais. Meneuse à la technique au dessus de la moyenne, elle porte une grande part de responsabilité dans le fait que son club formateur est encore en course pour le maintien. Même si elles manquent encore un peu de régularité, ses prestations ont été remarquées.

Comme Marie-Charlotte, elle fait partie de la génération appelée à disputer dans un an la Coupe du monde M20 en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

La révélation

Salomé Alberbide

Salomé Alberbide

Si la majorité des joueuses de l’ESOF n’avait pas ou peu d’expérience en D1, la plupart avait joué au moins une saison pleine en D2. Salomé Alberbide quant à elle n’avaient fait que deux match en équipe première la saison dernière. Cette année, elle est entrée dans l’équipe pour la quatrième journée à l’occasion de la victoire à Soyaux qui a lancé la saison de La Roche-sur-Yon et elle n’en est plus sortie depuis.

Saint-Maur, la déconfiture

La saison dernière, la VGA Saint-Maur a battu tous les records avec 22 victoires en 22 matchs et 98 buts marqués dont 43 pour la seule Marlyse Ngo Ndoumbouk. Sous les ordres de Régis Mohar, le club venait de monter de DH puis d’enchaîner une deuxième et une première place de D2 pour retrouver la D1 après 15 ans d’attente. L’exploit était retentissant pour un club sans grands moyens.

D’ailleurs dans les discours d’avant saison, l’absence quasi totale de recrutement (seule la Camerounaise Francine Zouga est arrivée à l’intersaison) était presque présentée comme une manière de faire confiance à un groupe qui avait donné satisfaction plutôt que comme une contrainte liée au manque de moyens.

Au bout de quelques matchs, Régis Mohar déclarait même qu’en dehors de Lyon, aucune équipe ne lui semblait vraiment supérieure à la sienne.

Les quatre premières journées ne démentaient pas vraiment cette impression avec une défaite contre Lyon, une autre contre Juvisy sans démériter, une troisième à Albi en ayant fait jeu égal pendant plus d’une heure et en revenant par deux fois au score et avec une victoire contre Nîmes dont on ne mesurait pas encore vraiment le niveau.

Mais la suite n’a pas tenu les promesses malgré deux nuls obtenus contre Soyaux et Saint-Étienne.

L’épisode du vrai faux limogeage de Régis Mohar, soutenu par ses joueuses, n’a pas non plus aidé alors qu’il aurait pu agir comme un électrochoc pour ressouder l’équipe. Mais il est sans doute plus facile d’assurer l’unité d’une équipe qui gagne tous les week-ends ou presque.

L’équipe type

Mélodie Carré (ou Amélie Delvallée) – Noémie Berge, Kani Konté, Alexia Nowak, Mélanie Haccard – Leila Meflah ou Aurore Paprzycki, , Francine Zouga, Lilia Boumrar – Stéphanie Léocadie, Marlyse Ngo Ndoumbouk, Cindy Ferreira ou Céline Chatelain

La joueuse

Marlyse Ngo Ndoumbouk

Marlyse Ngo Ndoumbouk

Saint-Maur possédait un atout majeur dans ce championnat où tous les points comptent : Marlyse Ngo Ndoumbouk a su faire ce que des Gwenaëlle Migot, Sandra Maurice ou Fanny Tenret n’ont jamais réussi : confirmer en D1 des saisons de buteuses prolifiques en D2. Avec 10 buts, elle est 4e au classement des buteuses devant des joueuses comme Anja Mittag, Gaëtane Thiney ou Eugénie Le Sommer.

Cet atout, déjà insuffisant, Saint-Maur ne devrait pas pouvoir compter dessus pour la suite de la saison. Elle a été annoncée à Nancy. Ce qui semble planter le dernier clou dans le cercueil du maintien de la VGA Saint-Maur2.

La révélation

Alexia Nowak

Alexia Nowak

Alexia Nowak n’est pas vraiment une révélation pour ceux qui ont suivi la saison dernière de Saint-Maur en D2, mais comme aucune joueuse n’est vraiment apparue cette saison, elle sera la révélation de la VGA. Elle est à 18 ans titulaire depuis deux ans de la défense centrale saint-maurienne et découvre cette saison la D1 avec une aisance de joueuse expérimentée.

Nîmes, la redescente

Nîmes va redescendre, l’affaire est entendue. L’écart de 8 points avec Guingamp est beaucoup trop important pour une équipe qui n’en a remporté que 2 depuis le début de saison3. Le seul avantage de Nîmes est de n’avoir plus que deux matchs à jouer face au quatuor de tête contre trois pour ses concurrents. Mais ça ne met en jeu que trois points et de toute façon jusque là, Nîmes ne gagne pas non plus contre les autres équipes.

On aurait pourtant pu penser que cette équipe serait le promu le mieux armé pour la D1 avec un bon nombre d’anciennes joueuses de Montpellier habituées à jouer à ce niveau. D’ailleurs en dehors des matchs contre les équipes de tête, elle fait souvent plutôt bonne figure mais sans réussite.

L’équipe type

Delphine Saez – Tiffanie Aparisi, Gaëlle Gayton, Emma Faure, Marie Mahistre (ou Ludivine Diguelman) – Nora Hamou Maamar, Marine Pervier, Laurie Saulnier – Sabrina Oumeur, Élodie Ramos, Agnès Kouamé

La joueuse

Marine Pervier

Marine Pervier

Joueuse expérimentée pour avoir passé 9 ans en D1 à Montpellier, dont 4 comme titulaire, Marine Pervier tente de tenir le cap dans la tempête. Elle est même devenue capitaine depuis le match contre Albi qui a marqué le premier point pris par son équipe.

La révélation

Emma Faure

Emma Faure

Emma Faure a déjà presque autant joué en une demi-saison de D1 que la saison dernière en D2. Ce n’est pas l’idéal de démarrer une carrière au sein d’une défense centrale qui se retrouve autant en difficulté, mais c’est sans doute plus formateur que pour une attaquante destinée à courir dans le vide.



2 commentaires pour “Bilan à la trêve – La lutte pour le maintien”

  1. Le système de points n’est pas du tout absurde au vu du déséquilibre du championnat. Si une défaite valait autant qu’un forfait, combien d’équipes ne prendraient pas la peine de venir prendre une valise à Lyon, ou même de les recevoir ?

  2. Bien sûr que si. On pourrait parfaitement avoir un système cohérent avec ce qui se pratique dans l’intégralité des championnats partout dans le monde en donnant simplement une pénalité d’un point pour une équipe déclarant forfait. Le résultat serait exactement le même mais ça serait beaucoup plus lisible.
    Et encore il n’y a pas (encore) de matchs reportés ou avancés.

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