Ni buts ni soumises » Le dernier carré programmé

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Le dernier carré programmé

Les affiches des demi-finales sont celles qui étaient annoncées dès le tirage au sort. Et en dehors de l’enthousiasmant Allemagne-France (enfin, sauf la fin pour les Françaises), les autres quarts de finales n’ont pas été d’un très haut niveau. Mais le Japon et les États-Unis ont fait le nécessaire pour être dans le dernier carré.

L’Angleterre sera aussi demi-finaliste ce qui laisse encore plus de regrets aux Bleues.

En 12 matchs à l’élimination directe joués jusque là, seule l’Australie a battu une équipe mieux classée au classement Fifa. Et encore, il s’agissait de deux équipes très proches1. Comme les têtes de séries, ainsi que Chine et Angleterre ont tenu leur rang au premier tour2, le tableau ressemble de très près à celui qui était annoncé dès le tirage au sort (voir « Un chemin semé d’embûches »). 14 équipes sur 16 des huitièmes de finales avaient été prévues dans ce Mastermind footballistique, dont 10 à la bonne place3. Elles étaient 7 sur 8 en quarts de finales, toutes bien placées et elles sont 4 sur 4 en demi-finales.

Au passage, il est regrettable que dans une discipline à la hiérarchie aussi figée, on se soit retrouvé avec les trois meilleures équipes dans la même moitié de tableau. Tant qu’à disposer les équipes a priori, il aurait été plus sportif d’en faire un tableau plus équilibré.

Le Canada échoue au pied du dernier carré

Mais l’objectif était sans doute en partie d’assurer une meilleure route vers les demi-finales au Canada. Malheureusement, la partie aléatoire du tirage a mis sur le chemin du pays organisateur dès les quarts de finale l’une des deux seuls équipes (avec la Suède) qui soit à la fois mieux classée et pas tête de série.

L’Angleterre a douché les espoirs de la sélection canadienne en marquant deux fois coup sur coup dans le premier quart d’heure. Christine Sinclair a bien redonné espoir au Canada en fin de première mi-temps mais son équipe manquait trop d’imagination pour véritablement inquiéter l’Angleterre.

Ce dernier quart de finale ne promettait pas énormément de jeu. Finalement, si la qualité technique a été assez médiocre, les deux équipes ont plutôt plus joué que lors des tours précédents ce qui a au moins donné un spectacle plaisant.

La déception de Kadeisha Buchanan

La déception de Kadeisha Buchanan

Cela n’était pas vraiment le cas des deux quarts précédents. Le Japon a présenté comme à son habitude son jeu fluide et très bien organisé. Mais les changements de rythme n’ont pas été nombreux face à une équipe d’Australie qui semblait complètement cuite. Il est probable que le programme des partenaires de Lisa De Vanna était d’être à leur maximum au premier tour et pour le huitième, la suite n’étant que du bonus.

Le résultat a été un match où la supériorité nippone n’a jamais fait de doute mais où elle a tardé à être concrétisée.

Cette équipe japonaise est déroutante : d’un côté il s’agit du champion du monde en titre et de la seule équipe qui a gagné tous ses matchs, d’un autre côté elle n’a jamais eu plus d’un but d’écart (et jamais moins donc) et on se demande toujours si elle pourrait y arriver contre une adversité plus grande. Mais voilà, son tableau était fait de telle sorte qu’elle n’a besoin de jouer contre aucune équipe plus forte (au classement Fifa) avant la finale (et elle est la seule équipe avec l’Allemagne, n°1 dans ce cas, et encore l’Allemagne aura dû jouer avant les n° 2, 3 et 5).

Elle a même une bonne possibilité de profiter en finale de l’usure liée à l’accumulation des matchs de son adversaire. Car une défaite en demi-finale contre l’Angleterre semble très improbable, malgré le précédent d’il y a quatre ans.

Comme la France, le Japon a un proportion de tirs cadrés très faible (à peine plus de 26 % là où l’Allemagne cadre 44 % de ses tirs et les États-Unis 34 %) mais n’a besoin que de 2,5 tirs cadrés pour marquer un but, là où l’Allemagne en a besoin de 3 et les États-Unis de 3,5.

Les États-Unis sans convaincre avant le choc face à l’Allemagne

La victoire des États-Unis contre la Chine n’a pas non plus été un grand moment de football. L’équipe chinoise a su sortir d’un groupe très serré et faire parler son expérience4 pour écarter le Cameroun. Mais elle n’a jamais impressionné par son jeu et n’a jamais fait illusion, même contre une équipe des États-Unis en petite vitesse, dont la composition renouvelée (en partie par les suspensions de Lauren Holiday et de Megan Rapinoe) ressemblait à celle d’un troisième match de poule.

L’équipe des États-Unis brille rarement par son jeu mais le plus souvent par son mental et son engagement. Celle de cette année ne fait pas exception à la règle, au moins sur le premier point. Pour les deux suivants, le prochain match contre l’Allemagne, sorte de finale avant la lettre, sera instructif. Les États-Unis auront l’avantage de jouer contre une équipe aura eu plus besoin de se fatiguer pour arriver jusque là.

L’Allemagne est sans doute l’équipe des demi-finales qui a fait la meilleure impression jusque là, y compris en quarts de finale : malgré le nul, c’est la seule équipe qui a semblé avoir à faire face à une vraie opposition. Si ce n’était pas l’Allemagne, on craindrait pour elle que l’accumulation des matchs ne finisse par se faire sentir.

États-Unis-Allemagne, mercredi à 1h (du matin)

Si Allemagne-France était la finale entre les deux meilleures équipes du début de la compétition, cette demi-finale est la finale entre les deux meilleures équipes de l’histoire. Chacune a déjà remporté le titre deux fois et perdu une finale en 6 éditions. Aux Jeux Olympiques qui sont une sorte de Coupe du monde bis, les États-Unis ont en revanche nettement l’avantage avec 4 médailles d’or et une d’argent en 5 éditions, l’Allemagne ne comptant que trois médailles de bronze5.

Paradoxalement, les deux équipes ne se sont jamais rencontré en finale de Coupe du monde qu’elles squattent à tour de rôle (91, 99 et 2011 pour les États-Unis, 95, 2003 et 2007 pour l’Allemagne), ni même en finale des Jeux Olympiques que les Allemandes n’ont jamais disputé. Elles se sont par contre régulièrement affronté en demi-finale6.

En 1991 à Canton, les coéquipières de Silvia Neid (qui n’avait pas participé à la demi-finale, blessée depuis le premier match contre le Nigeria, au contraire de la sélectionneuse suisse Martina Voss-Tecklenburg) avaient largement cédé. Menées 3-0 suite à un triplé de Carin Jennings, elles avaient ensuite tenté de revenir grâce à Heidi Mohr puis Bettina Wiegmann mais par deux fois April Heinrich (qui remportera le titre olympique comme sélectionneuse en 2004) redonnait trois buts d’avance aux Américaines.

Silvia Neid

Silvia Neid

Dans la foulée, les États-Unis remportait le titre en battant la Norvège grâce à un doublé de Michelle Akers. L’Allemagne quant à elle craquait complètement contre la Suède de Lena Videkull et Pia Sundhage en perdant le match pour la troisième place 4-0.

Quatre ans plus tard en Suède, les deux équipes s’évitaient : en demi-finale l’Allemagne éliminait la Chine pendant que les États-Unis perdaient contre la Norvège, les deux équipes inversant ensuite puisque le titre était remporté par la grande Norvège de Hege Riise et Bente Nordby.

En 96 à Atlanta, l’Allemagne était éliminée au premier tour (fait exceptionnel) et les États-Unis remportaient le titre.

En 99, la Coupe du monde avait également lieu aux États-Unis et les deux équipes se rencontraient dès les quarts de finale en raison des nuls concédés au premier tour par la Mannschaft contre l’Italie et le Brésil qui lui coûtaient la première place de son groupe. Bien que menant deux fois au score, l’Allemagne finissait par s’incliner 3-2 et laissait les États-Unis filer vers le titre, obtenu contre la Chine sur le désormais mythique tir au but de Brandi Chastain.

Les Jeux Olympiques de Sydney en 2000 étaient la répétition de la Coupe du monde 95 avec le Brésil dans le rôle tenu auparavant par la Chine de l’équipe qui perd la demi-finale et le match pour la troisième place. Mais la Norvège gardait celui de l’équipe qui bat l’Allemagne et les États-Unis (cette fois dans cet ordre) et remporte le titre.

Le plus grand match de l’histoire

La Coupe du monde 2003 aurait dû se tenir en Chine mais l’épidémie de SRAS avait poussé la Fifa à la déplacer, ce qui explique qu’elle se soit tenue comme la précédente aux États-Unis. Les deux équipes remportaient aisément tous leurs matchs jusqu’en demi-finales avec en particulier un impressionnant 7-1 de l’Allemagne en quart contre la Russie. La demi-finale les opposait donc à Portland et fût qualifiée à l’époque de plus grand match de l’histoire du football féminin.

Pour la première fois l’Allemagne battait les États-Unis en compétition officielle, et elle ne faisait pas les choses à moitié en l’emportant 3-0 sur le sol américain. Certes les buts de Maren Meinert et Birgit Prinz intervenaient dans les arrêts de jeu pendant que les Américaines poussaient pour égaliser mais les coéquipières de Pia Wunderlich avaient fait une impressionnante démonstration. De façon assez étonnante, il leur fallait ensuite un but en or de Nia Kuenzer pour remporter le titre face à la Suède d’Hanna Ljungberg et Victoria Svensson.

La tendance n’était pourtant pas inversée. Dès l’année suivante aux Jeux d’Athènes le match était beaucoup plus serré en demi-finale. Les Américaines pensaient tenir la victoire grâce à un but de Kristine Lilly, mais l’Allemagne égalisait dans le temps additionnel. Ce n’était toutefois que partie remise puisque les États-Unis l’emportaient assez vite grâce à Heather O’Reilly, toujours présente tout comme Christie Rampone, Shannon Boxx et Abby Wambach. Comme d’habitude, les États-Unis remportaient ensuite la médaille d’or contre le Brésil sur un but en prolongation d’Abby Wambach.

2007 était l’année de l’Allemagne. Cette fois, la Coupe du monde avait réellement lieu en Chine et l’Allemagne de Silvia Neid l’emportait en marquant 21 buts en 6 matchs sans en encaisser aucun. Elles auraient pu jouer la finale contre les États-Unis mais l’équipe américaine se faisait contre toute attente pulvériser 4-0 par le Brésil de Marta7 en demi-finale. Le match finissait pas une grosse colère de Hope Solo : alors qu’elle avait été titulaire lors des quatre premiers matchs, le sélectionneur Greg Ryan avait décidé de titulariser plutôt Brianna Scurry pour la demi-finale, avec donc un résultat assez mitigé. Cela vaudra une (courte) mise à l’écart à Hope Solo mais le match pour la troisième place remporté 4-1 face à la Norvège (avec Brianna Scurry) sera le dernier de Greg Ryan.

Du coup, aux Jeux de Pékin, c’est Pia Sundhage qui menait les États-Unis à une nouvelle médaille d’or, sur un but de Carli Lloyd dans la prolongation de la finale face au Brésil. L’Allemagne était encore en bronze après une défaite 4-1 contre le Brésil (et des buts Formiga, Marta et Cristiane par deux fois, trois joueuses qui étaient encore au Canada malgré le rajeunissement des Auriverdes). Mais cela ne coûtait pas sa place à Silvia Neid.

Enfin, il y a quatre ans, les deux équipes devaient se rencontrer en finale mais le Japon troublait le programme en éliminant l’Allemagne en quart de finale à Wolfsbourg sur un but de Karina Maruyama dans la prolongation. Mais pour ne pas faire de jalouses, il battait aussi les États-Unis en finale aux tirs aux buts. Et du coup, l’Allemagne n’était pas qualifié pour les Jeux de Londres pour essayer d’empêcher une nouvelle médaille d’or américaine.

Opposition de style

Les États-Unis mènent donc aux confrontations par 3 victoires à 1. Le match sera une opposition de style entre la meilleure attaque (Allemagne, 20 buts soit près de deux fois plus que la Suisse, 2e avec 11 buts) et la meilleure défense (États-Unis, 1 but encaissé, comme le Brésil), entre la plus jeune des demi-finalistes (Allemagne, 26 ans et demi) et la plus vieille (États-Unis, 28 ans, la plus vieille de toute la compétition).

D’un côté il y a une équipe allemande qui a un effectif homogène et régulièrement rajeuni. D’ailleurs, en dehors de gardiennes, de Pauline Bremmer et Josephine Henning (10 et 29 minutes respectivement) toutes les joueuse ont eu l’occasion de s’exprimer.

De l’autre côté, les États-Unis sont venues avec plusieurs joueuses historiques. On se demande ce que sont venues faire au Canada Christine Rampone, 9 minutes contre le Nigeria, Shannon Boxx, 16 minutes lors du même match, Lori Chalupny, 9 minutes contre la Colombie, Heather O’Reilly, 9 minutes face à la Chine et même Whitney Engen qui n’a pas encore foulé une pelouse. Toutes ces joueuses ont plus de 30 ans (et même beaucoup plus pour Christie Rampone et Shannon Boxx) en dehors de Whitney Engen qui en a quand même 27, donc il ne s’agit sans doute pas de les préparer pour de futures échéances. Et encore, il a fallu les suspensions de Lauren Holiday et Megan Rapinoe contre la Chine pour voir Kelley O’Hara sur le terrain pendant une heure et Amy Rodriguez pouvoir jouer un peu plus que la fin de match face à la Suède.

Si on connaît à peu près l’équipe qu’alignera Silvia Neid (la même que contre la France, avec sans doute Saskia Bartusiak et peut-être Dzsenifer Marozsan), on sera plus prudent sur celle de Jill Ellis : l’attaque est en chantier. Elle était menée en particulier par le duo Syndey Leroux-Christen Press en début de compétition mais elles ont disparu et lors du match face à la Chine, malgré les absences et le fait qu’Abby Wambach était sur le banc, seule la seconde a pu entrer pour quelques minutes en fin de match, Amy Rodriguez leur étant préférée. Abby Wambach est titulaire un match sur deux (ça pourrait être la demi-finale puisque ce n’était pas le quart) et Alex Morgan semble enfin revenue en forme et devrait désormais être titulaire.

Japon-Angleterre, jeudi à 1h (du matin)

Face à un tel sommet difficile d’être dithyrambique pour la confrontation entre le Japon et l’Angleterre. L’Angleterre ne participe qu’à sa quatrième Coupe du monde (après 95, 2007 et 2011) et n’a joué les Jeux Olympiques (sous la bannière de la Grande-Bretagne) qu’à domicile en 20128. À chaque fois, elle est arrivée en quarts de finales mais c’est la première fois qu’elle passe ce tour. Il faut dire qu’en 95, elle avait affronté l’Allemagne et en 2007 les États-Unis, à chaque fois pour des défaites 3-0. En 2011, on se souvient que l’Angleterre avait été éliminée par la France aux tirs aux buts et en 2012 à Londres9, elle avait perdu un peu par surprise contre le Canada de Christine Sinclair. Le quart de cette année était donc une revanche, élimination à domicile pour élimination à domicile.

Pendant longtemps, le Japon ne faisait guère mieux. Certes il était présent à chaque fois sauf aux Jeux de Sydney. Mais le rapport entre le nombre de place et le nombre de prétendant sérieux rend la qualification nettement plus facile en Asie qu’en Europe. Jusqu’en 2007, le Japon a alterné les troisièmes et quatrièmes places en phase de poules avec un certain nombre de lourdes défaites : 8-0 contre la Suède en 91 entre un 1-0 face au Brésil et un 3-0 face aux États-Unis. 5-0 contre la Russie et 4-0 contre la Norvège en 99. Grâce aux formules alambiquées, il sortait de poule en 95 comme troisième de son groupe, tout comme aux Jeux de 2004 où il se qualifiait comme meilleur troisième tout en étant dans un groupe de trois (dix équipes participaient à ce tournoi, huit étaient qualifiées pour les quarts). Toutefois on pouvait noter un frémissement puisque cette place était obtenue grâce à une victoire sur la Suède, finaliste de la Coupe du monde un an avant. La défaite en quart contre les États-Unis était elle aussi nettement plus serrée, Abby Wambach qualifiant son équipe après l’ouverture du score de Kristine Lilly et l’égalisation d’Emi Yamamoto.

Avantage à l’Angleterre dans les confrontations directes

La Coupe du monde 2007 s’arrêtait au premier tour par la faute de l’Angleterre qui se trouvait pour la première fois sur la route des Japonaises. Les deux équipes étant dans le groupe de l’Allemagne (et de l’Argentine), la confrontation directe lors du premier match ressemblait à un huitième de finale avant la lettre puisque la compétition ne qualifiait que deux équipes par groupe. Le Japon s’acheminait vers la victoire grâce à un but d’Aya Miyama quand Kelly Smith marquait un doublé en deux minutes peu avant la fin. Mais Aya Miyama égalisait finalement au bout du suspense. L’Angleterre faisait ensuite mieux face aux deux adversaires, battant l’Argentine 6-1 contre 1-0 seulement pour le Japon, et obtenant le nul face à l’Allemagne, qui battait ensuite l’équipe nippone 2-0.

Il y a quatre ans, les deux équipes se retrouvaient dans le même groupe mais la confrontation était programmée pour la dernière journée. Le Japon arrivait avec deux victoires contre la Nouvelle-Zélande et le Mexique, alors que l’Angleterre avait concédé le nul face aux Latino-Américaines (et avait peiné plus d’une heure contre les Océanniennes). Ellen White et Rachel Yankey donnaient à l’Angleterre une victoire importante puisqu’elle permettait d’aller affronter la France plutôt que d’être obligée de jouer contre l’Allemagne, double tenante et à domicile…

Cette victoire était malgré tout une surprise. Il faut dire qu’en quatre ans, le Japon avait changé de statut10, passant de la 10e à la 4e place au classement Fifa et jouant une demi-finale aux Jeux Olympiques de Pékin, encore une fois après une troisième place en poule mais en se payant le luxe de battre 2-0 le pays organisateur grâce à Homare Sawa et Yuki Nagasato (désormais Ogimi). Il perdait certes la demi-finale contre les États-Unis puis le match pour la médaille de bronze contre l’Allemagne mais la progression était sensible.

Malgré tout, la victoire contre ces deux équipes sur la route vers le titre mondial en 2011 reste une très grosse surprise.

Le Japon nettement favori

Cette année, le Japon semble avoir un autre statut que l’Angleterre et surtout on a l’impression que Noria Sasaki sait où il va là où Mark Sampson navigue à vue. Il s’agit des deux équipes qui ont utilisé le plus de joueuses (toutes pour le Japon, toutes sauf la gardienne remplaçantes Carly Telford pour l’Angleterre). Mais là où on a le sentiment que le Japon a fait tourner au premier tour pour concerner tout le monde et gérer le temps de jeu, avant d’aligner la même équipe en huitième et en quart, l’Angleterre s’appui sur une base autour de Steph Houghton, Laura Bassett, Fara Williams mais que le sélectionneur cherche un peu les solutions offensives : Eniola Aluko était titulaire lors des deux premiers matchs et a disparu, Ellen White n’a joué que le premier match avant d’être mise de côté et jusqu’à la fin de match contre le Canada. Au contraire, Fran Kirby et Toni Duggan semblaient avoir gagné leur place depuis le deuxième match, mais elle ne sont même pas entrées contre le Canada. L’importance de la rotation est toutefois augmentée par le match contre la Colombie qui quoi que décisif a été joué avec une équipe profondément remaniée.

Au final, malgré un historique à son avantage, on imagine mal l’Angleterre réussir à faire tomber le Japon.

  1. Il y avait au dernier classement 16 points d’écart entre le Brésil et l’Australie. Pour donner un ordre de grandeur, il y en a 65 entre France et Allemagne, 68 entre Angleterre et Norvège et 156 entre Canada et Suisse. Le prochain États-Unis-Allemagne sera encore plus serré puisqu’il n’y a que 10 points entre les deux équipes.
  2. Où au passage en 36 matchs, seul le Cameroun par deux fois, la Colombie et la Corée du Sud contre l’Espagne ont battu une équipe mieux classée. Et en dehors de Suède-Nigeria et Espagne-Costa Rica et Corée du Sud-Costa Rica, les 10 nuls ont plutôt été le fait d’équipes assez proches.
  3. En toute rigueur pourtant, comme ce tableau avait été réalisé avec le classement Fifa de septembre, on aurait dû intervertir la Chine et les Pays-Bas qui ont pris l’avantage à partir du classement de décembre.
  4. Expérience de l’entité « équipe de Chine » plus que de l’effectif qui est l’un des plus jeunes de la compétition et l’un de ceux qui compte le moins de sélections.
  5. Il serait intéressant de comprendre l’origine de cette différence entre Mondial et Jeux Olympiques. Est-ce que le fait d’avoir une liste plus réduite aux Jeux avantage moins l’Allemagne qui a toujours de quoi faire une liste élargie de très haut niveau ? Est-ce que la culture américaine est plus portée vers les Jeux alors que la culture européenne privilégie la Coupe du monde ?
  6. S’il est étonnant que les deux équipes ne se soient jamais rencontrées en finale, il est assez logique sinon que leurs matchs aient eu lieu sauf une exception en demi-finale : dès lors qu’il y a des têtes de séries et qu’elles en font partie, et dans la mesure où jusqu’à cette année, tant le mondial que les Jeux Olympiques se déroulaient avec des quarts de finale directement en sortie de poules, elles avaient peu de chance de se rencontrer avant les demi-finales.
  7. Et de Simone Jatoba
  8. Le CIO ne reconnaissant que la Grande-Bretagne, Angleterre, Galles, Écosse et Irlande du Nord ne participent pas aux Jeux Olympiques ce qui fait que les équipes de football ne sont pas en lice. En 2012, un effort avait été fait à domicile pour présenter une équipe de Grande-Bretagne malgré l’opposition des fédérations écossaise et irlandaise. L’équipe féminine était une équipe d’Angleterre renforcée par Kim Little et Ifeoma Dieke.
  9. En réalité à Coventry.
  10. Même si l’Angleterre avait aussi obtenu des résultats en profitant – déjà – d’un tableau favorable pour arriver en finale de l’Euro 2009 où elle s’était fait atomiser 6-2 par l’Allemagne.


Un commentaire pour “Le dernier carré programmé”

  1. Sauf que depuis, l’Allemagne est devenue N°1 au classement FIFA et les USA N°. En se basant toujours sur ce classement, la Finale serait donc Allemagne-Japon. Mais bon on va avoir une partie de la réponse ce soir .

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