Ni buts ni soumises » Presque sans surprise

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Presque sans surprise

Pas de grosse surprise en huitièmes de finales. Comme prévu, les favorites ont haussé le ton. Seul le Brésil a calé face à un Australie qui justifie son classement. Les surprises colombiennes et camerounaises ont cédé non sans un dernier baroud d’honneur.

Maintenant que le tableau est épuré, son déséquilibre saute encore plus aux yeux. La victoire d’une équipe de la partie haute n’en sera que plus glorieuse.

Les favorites n’avaient pas vraiment brillé au premier tour entre la défaite de la France, les matchs ternes des États-Unis et les victoires a minima du Japon et du Brésil. Même l’Allemagne qui avait affolé les compteurs laissait une impression mitigée malgré une première mi-temps de premier ordre face à la Norvège.

Le premier tour à élimination directe a bien remis les choses en place. L’Allemagne a dominé de la tête et des épaules une Suède qui semble ne pas encore être entrée dans sa Coupe du monde. Sauvée d’extrême justesse parmi les meilleurs troisièmes, l’équipe scandinave n’a pas profité de son statut de miraculé pour se rattraper par un gros match face à l’Allemagne.

Tout comme l’Allemagne qu’elle affrontera en quarts, la France a montré que son début de Coupe du monde raté, qu’il soit lié à la préparation ou pas, était oublié et que l’équipe était désormais à son meilleur niveau. L’une des deux équipes qui a fait la plus forte impression jusque là manquera donc les demi-finales.

Autre favori qui a impressionné, le Japon a battu les Pays-Bas plus nettement que ne pourrait laisser croire le score de 2-1, lié surtout à une étonnante faute de main d’Ayumi Kaihori dans les arrêts de jeu. Pour le reste, l’équipe japonaise avec son effectif quasiment interchangeable et son plan de jeu bien huilé est très rarement mise en danger et sait profiter de chaque déséquilibre de la défens adverse.

Les Pays-Bas ont tenté leur chance avec un stratégie assez audacieuse mais totalement suicidaire. On connaissait des Néerlandaises au jeu direct et assez physique. Elles ont choisi de jouer au sol en passes courtes. Pendant dix minutes, elles ont ainsi baladé le Japon. Mais dès qu’elles se sont déséquilibré pour apporter un surnombre offensif, elles ont été punies par le but de Saori Ariyoshi. La même chose s’est reproduite en deuxième mi-temps quand à dix minutes de la fin, les Néerlandaises ont commencé à pousser pour égaliser.

Toutefois le choix de Roger Reijners ne pas profiter de l’avantage de taille de son équipe en usant du jeu aérien et en utilisant Vivianne Miedema (1m75) comme point d’appui se justifie sans doute par le fait que les Néerlandaises n’ont pris quasiment aucun ballon de la tête face aux Japonaises.

Mizuho Sakaguchi, buteuse et joueuse du match contre les Pays-Bas

Mizuho Sakaguchi, buteuse et joueuse du match contre les Pays-Bas

La triste prestation des deux stars oranjes Vivianne Miedema et Manon Melis peut donner des regrets aux Pays-Bas, mais cela ne doit pas masquer que sous des dehors d’équipe ronronnante, le Japon a parfaitement l’étoffe d’un champion du monde. Ce qu’il est encore d’ailleurs. Et le tableau devrait lui permettre d’arriver plein de fraîcheur en finale pour cueillir le vainqueur de la demi-finale de la mort qui aura lieu en haut du tableau.

Il faut dire qu’il n’aura jusque là à affronter aucune équipe mieux classée. Et on le constate tous les jours, le classement Fifa féminin est d’une redoutable pertinence. Le Brésil a un glorieux passé et trois finales mondiales ou olympiques au compteur. L’Australie est une équipe solide qui commence seulement à sortir régulièrement des poules. Le premier, tête de série, pouvait sembler naturellement favori. Pourtant l’écart minime entre les deux équipes au classement aurait dû mettre la puce à l’oreille. Avec une Marta qui a pour une fois confirmé les critiques de ses détracteurs (et qui semblait blessée), le Brésil a semblé totalement en manque d’imagination et à vrai dire de motivation. L’Australie n’a pas non plus fait dans le génie mais elle a su profiter d’une vilaine faute de main de Luciana pour saisir sa chance et être ainsi la seule à éliminer une équipe mieux classée, aussi bien au classement Fifa qu’au premier tour de cette Coupe du monde.

Sur mesure pour le Canada

Le Canada a eu comme tout pays organisateur droit à un parcours sur mesure. Mais il n’a pas eu tellement de chance au tirage dans la partie vraiment aléatoire : son groupe du premier tour était très homogène et il doit jouer ses deux premiers tours contre de solides nations européennes.

En huitième, il s’agissait de la Suisse dont on aurait pu espérer qu’elle mériterait un autre qualificatif que solide. Avec des joueuses comme Ramona Bachmann et Lara Dickenmann annoncée comme des stars du mondial, elle avait le talent qui manque au Canada. Mais la première n’a brillé que contre l’Équateur et la seconde a manqué le match contre les sudaméricaines, et donc n’a pas brillé du tout, passant totalement à côté de sa Coupe du monde.

En quarts de finales, le Canada retrouvera l’Angleterre qui confirme qu’elle ne ressemble pas à grand chose mais qu’elle sait gagner les matchs à sa portée. Pourtant les choix de Mark Sampson semblent aussi obscurs que ceux d’Hope Powell avant lui et l’entrée de Jill Scott pour Fran Kirby sur un corner défensif ressemblait à un parfait contre exemple du manuel de l’entraîneur. La défense désorganisée encaissait l’ouverture du score sur cette action.

Toutefois, le choix de faire entrer Jill Scott, nonobstant le moment précis, s’avérait lui parfaitement judicieux. La joueuse de Manchester City multipliait les actions sur son couloir droit et se trouvait impliquée sur les deux buts de son équipe.

Les surprises en restent là

Le Cameroun et la Colombie et, les deux équipes surprises du premier tour pouvaient se retrouver en quarts de finales. Mais il n’y a finalement pas eu de miracle et ce seront la Chine et les États-Unis qui s’affronteront.

Le Cameroun a beaucoup tenté face à la Chine (21 tirs à 9) mais a beaucoup cherché à passer dans l’axe où l’attendait la défense chinoise. Une erreur de marquage sur un corner l’a obligé à courir après le score pendant tout le match et on a senti que le poids des matchs du premier tour se faisait sentir, la justesse dans les passes, la qualité des frappes étaient moindres. Mais ce huitième de finale ne gâche pas la bonne impression d’ensemble.

La Colombie arrivait accompagné d’une image beaucoup moins flatteuse d’équipe physique et réaliste. Contre les États-Unis, elle a rappelé qu’elle était plus que ça. Durant une mi-temps, les Colombiennes ont fait trembler les Américaines à base de passes courtes et de jeu en mouvement. On craignait bien sûr pour elles la supériorité physique des joueuses des États-Unis qui devait fatalement finir par les faire céder.

Mais c’est une erreur d’alignement qui fera basculer le match. Angela Clavijo oubliait Alex Morgan dans son dos, l’attaquante de Portland obligeait Catalina Perez à la faute. La gardienne, remplaçante de Sandra Sepulveda suspendue était exclue et concédait le pénalty, certes manqué par Abby Wambach. Mais à 10 contre 11, la puissance américaine finissait par faire la différence. Ce match éclaire peut-être d’un jour un peu nouveau la défaite des Bleues.

Quant aux États-Unis, on ne jurerait pas que ce soit la meilleure équipe de leur histoire mais elle reste solide et comme le génie n’a jamais été son rayon, reste toujours candidate au titre.

Allemagne-France, vendredi 26 à 22h

C’est le choc des quarts de finales, la finale avant la lettre, sans doute le match entre les deux meilleures équipes de la compétition jusque là. Comme d’habitude, l’Allemagne partira favorite. Elle est numéro 1 et gagne toujours quand ça compte. Mais la France a l’occasion d’écrire une page de son histoire.

Pronostic : 60-40

Chine-États-Unis, samedi 27 à 1h30 (du matin)

Quart entre deux équipes historiques. La Chine doit en grande partie sa place à un tableau favorable, la marche américaine devrait être trop haute.

Pronostic : 10-90

Australie-Japon, samedi 27 à 22h

Duel de la confédération asiatique. En théorie, le Japon est nettement supérieur. Mais comme souvent dans des duels d’équipes qui se connaissent trop, les valeurs sont nivelées. Les deux équipes s’étaient rencontré deux fois lors de la dernière Coupe d’Asie. Au premier tour elles avaient fait match nul 2-2, en final le Japon ne s’était imposé que 1-0.

Pronostic : 30-70

Angleterre-Canada, dimanche 28 à 1h30

Ça ne devrait pas être match le plus spectaculaire des quarts. Mais ça pourrait être le plus serré. L’Angleterre semble légèrement supérieure (et c’est ce que dit le classement) mais le Canada aura l’avantage de jouer devant son public.

Pronostic : 50-50



Un commentaire pour “Presque sans surprise”

  1. joli résumé! L’Allemagne et les USA ont donc gagné joueront la demi-finale. On attend demain pour les autres. Mais pour Australie-Japon, je dirais que c’est du 45-55.

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