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Ô Canada

La Coupe du monde 2015 commence. Les favorites sont à peu près les mêmes que d’habitude : Allemagne et États-Unis avec la France, le Japon et la Suède comme outsiders. Plusieurs équipes découvriront la compétition grâce à son passage de 16 à 24. Le revers de la médaille est une formule alambiquée pour déterminer les huitièmes de finalistes.

La Coupe du monde 2015 au Canada a débuté dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 juin (heure française) et s’achèvera le 6 juillet à Vancouver. Elles est la première à 24 équipes après quatre éditions à 16 et deux à 12. La formule choisie est la même que celle des garçons pour les éditions 1986 à 19941 : 6 groupes de quatre équipes pour un premier tour à l’issue duquel les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés ainsi que les quatre meilleurs troisièmes ce qui permet de faire un tableau de huitièmes, quarts et demis-finales2.

La principale conséquence de cet élargissement est que les nations majeures sont presque toutes présentes et avec une forte probabilité de sortir des poules : il suffit de pas finir dernier, et en cas de troisième place de ne pas finir dans les deux moins bons. Lors des trois Coupes du monde masculines où ce système a été à l’œuvre, il a pratiquement toujours suffi de trois points pour passer parmi les meilleurs troisièmes. Seule la Russie en 1994 a été éliminée avec ce total. A contrario, la Bulgarie et l’Uruguay en 1986 sont passé avec seulement 2 points.

Autant dire qu’une victoire ouvre déjà grande la porte vers les huitièmes de finales et qu’il faudra vraiment qu’un favori manque largement sa compétition pour ne pas les voir.

Tout le plateau de l’édition 2011 est à nouveau présent en 2015 sauf la Corée du Nord et la Guinée Équatoriale. L’équipe asiatique aurait sans doute pu se qualifier mais elle a été suspendue suite à des cas de dopages il y a quatre ans et n’a pas participé à la Coupe d’Asie qualificative pour ce mondial. L’équipe africaine qui avait pris la relève du Ghana pour accompagner le Nigeria en phase finale a été éliminée dès son entrée en lice par la Côte d’Ivoire aux buts marqués à l’extérieur à l’issue de deux matchs nuls et n’a donc pas participé à la Coupe d’Afrique en Afrique du Sud qui était qualificative pour ce mondial.

Homare Sawa, meilleure joueuse en 2011

Homare Sawa, meilleure joueuse en 2011

L’Allemagne, le Brésil, les États-Unis, le Japon, le Nigeria, la Norvège et la Suède sont présents pour la septième fois en sept éditions. L’Australie et le Canada n’ont manqué que la première édition et la Chine seulement la dernière. La moitié du plateau est donc plus qu’habituée.

En Océanie, la Nouvelle Zélande était présente lors de la première édition mais n’est revenue qu’en 2007, quand l’Australie a été « transférée » en Asie, ce qui lui libère une place quasi exclusive. Le contingent africain passe de deux à trois mais permet à deux nouveaux pays de participer : le Cameroun et la Côte d’Ivoire.

En Asie, l’augmentation offre une place à la Thaïlande et à la Corée du Sud qui profitent aussi de l’absence de la Corée du Nord.

Au nord du continent américain, le Costa Rica vient s’ajouter au Mexique pour accompagner le Canada et les États-Unis, tandis qu’au sud, la Colombie confirme avoir damé le pion à l’Argentine comme dauphin du Brésil. Une place était en suspens entre les deux parties du continent : l’Équateur est venu à bout de Trinité-et-Tobago en allant s’imposer 1-0 à Port d’Espagne grâce à un but de Monica Quintero dans les arrêts de jeu du match retour du barrage.

Enfin, en Europe on assiste à une léger changement de hiérarchie : Allemagne, Suède et Norvège sont toujours là, accompagnés désormais de la France et de l’Angleterre. Mais la Suisse, les Pays-Bas et l’Espagne participeront à leur première Coupe du monde, prenant les places que l’Italie, la Russie et surtout le Danemark avaient occupés en d’autres temps. De ces trois équipes, seule l’Italie est parvenue à finir deuxième de son groupe qualificatif et à avoir au moins la possibilité de jouer le barrage, perdu en finale contre les Pays-Bas de Vivianne Miedema. C’est la deuxième fois d’affilée que l’Italie manque la phase finale en barrage. Il y a quatre ans, les Italiennes avaient perdu en barrage européen contre la France avant de réussir le parcours du combattant offrant un rattrapage à une équipe européenne contre le troisième de la zone Concacaf. Las, le Mexique ayant surpris les États-Unis en demi-finale de la Gold Cup, c’est l’équipe américaine qu’avait dû affronter l’Italie.

Dans la mesure de la représentation géographique, le plateau représente bien les forces actuelles, si l’on en croit le classement Fifa. La Corée du Nord est la seule équipe absente parmi les dix premières. Ensuite, les équipes manquantes sont des équipes européennes puisque l’UEFA avait atteint son quota dès la 14e place (bien que l’Italie soit 13e, une place devant l’Espagne). 16 des 20 meilleures équipes mondiales sont au Canada.

Alex Morgan

Alex Morgan

Ce classement Fifa donne une idée assez réaliste des favoris : l’Allemagne et les États-Unis sont les principaux, devant la France, le Japon et la Suède, le tout dans l’ordre. Angleterre, Brésil et Canada seront outsiders (avec un bonus pour le pays organisateur). Il serait assez invraisemblable que la victoire revienne à une équipe hors de ces huit là.

Le tableau théorique met les trois premiers dans la même moitié, ce qui ce qui dans une compétition longue et usante avantage clairement l’autre moitié qui ramasse les morceaux. Mais c’est seulement théorique : on n’a jamais vu un premier tour se passer comme prévu et l’avantage de ce tableau avec qualification des meilleurs troisièmes est que chaque équipe peut aller dans n’importe quel quart de tableau en fonction de sa place (1er, 2e, 3e) et des troisièmes autres groupes. Le placement des troisième est fait en fonction des groupes d’où sont issues les 4 meilleurs et conçus pour placer in fine le troisième dans l’un ou l’autre des quarts de tableau qui ne concerne pas les deux premiers de son groupe.

Groupe A

Sans être le plus relevé, le groupe A est sans aucun doute le groupe le plus difficile parce qu’il regroupe la moins bonne tête de série, une équipe européenne moyenne avec la meilleure équipe du chapeau américano-océano-africain et la deuxième du chapeau sud-américano-asiatique. Les quatre équipes sont donc très proches les unes des autre et c’est le seul groupe où on n’aura pas de certitude sur au moins un des qualifiés.

Le Canada part bien sûr avec les faveurs des pronostics. Oubliée la Coupe du monde allemande ratée sous les ordres de Carolina Morace. John Herdman, qui s’occupait de la Nouvelle-Zélande en 2011, a remis les choses en place rapidement avec une médaille de bronze dès les Jeux Olympiques de 2012.

Le Canada sur le podium des Jeux de Londres

Le Canada sur le podium des Jeux de Londres

Sur le papier les Pays-Bas sont la deuxième meilleure équipe du groupe. Novice en Coupe du monde, elle ne l’est pas en phase finale de compétition internationale puisqu’elles a participé aux deux derniers Euro. Celui de 2013 était raté avec un nul (certes contre l’Allemagne) et deux défaites, mais le précédent l’avait emmenée jusqu’en demi-finale après avoir éliminé la France en quarts. Plusieurs joueuses néerlandaises jouent également dans de grands clubs allemands ou suédois comme Manon Melis, actuellement à Göteborg après être passée par Malmö et Sky Blue en NWSL, Kirsten van de Ven à Rosengård après Tyresö et bien sûr Vivianne Miedema, championne d’Allemagne avec le Bayern.

L’époque où la Chine était une puissance du football féminin est loin. Dernière de l’Algarve Cup, battue aux tirs aux buts par le Portugal, on imagine difficilement une longue marche pour les Chinoises dans cette compétition. Mais tout est possible pour le premier tour.

La Nouvelle-Zélande est désormais quasiment qualifiée d’office3 depuis que l’Australie est partie en Asie et lui laisse la place du contingent océanien. Entre la Coupe du monde et les Jeux Olympiques, les Football Ferns vont participer à leurs cinquième phase finale d’affilée. Leur meilleur résultat est un quart de finale à Londres, grâce à une unique victoire contre le Cameroun qui leur avait donné une place de meilleur troisième. Sinon, le bilan est d’un nul contre le Mexique en 2011 et d’un autre contre le Japon aux Jeux de Pékin. En mars, la Nouvelle-Zélande s’est décommandée du tournoi de Chypre pour jouer à la place deux matchs amicaux contre l’Espagne, terminés sur deux scores nuls. À force d’avoir sa place réservée, l’équipe néo-zélandaise progresse et peut même envisager de passer en huitièmes de finales mais n’ira sans doute pas plus loin.

Canade

La tête d’affiche : Christine Sinclair

La future star : Kadeisha Buchanan

La probabilité de sortie du groupe : 90%

La cote : ****

Chine

La tête d’affiche : Gu Yasha

La future star : Wang Shuang

La probabilité de sortie du groupe : 60%

La cote : *

Nouvelle-Zélande

La tête d’affiche : Ali Riley

La future star : Jasmine Pereira

La probabilité de sortie du groupe : 50%

La cote : *

Pays-Bas

La tête d’affiche : Manon Melis

La future star : Vivianne Miedema

La probabilité de sortie du groupe : 80%

La cote : **

Groupe B

La disparité est telle dans le groupe B que la qualification semble déjà acquise pour l’Allemagne et la Norvège. La Thaïlande pourrait profiter d’une victoire contre la Côte d’Ivoire voire d’un exploit pour sortir du groupe. Mais l’ordre est indéterminé : l’Allemagne est évidemment plus forte que la Norvège, mais pas forcément au premier tour. Au dernier Euro, la Norvège avait battu l’Allemagne 1-0 au premier tour (qui avait pris sa revanche en finale).

Numéro 1 mondial, et équipe la plus rajeunie parmi les favorites, l’Allemagne semble indestructible. Elle a surmonté une période difficile qui s’est finalement résumée à une défaite en quart de finales face au Japon il y a quatre ans, qui a coûté la participation aux Jeux Olympiques en plus de la victoire à domicile en Coupe du monde.

Mais à l’Euro avec une équipe remaniée pour cause de nombreuses blessures, l’Allemagne a remporté comme d’habitude le titre. Cette année, il y a de nouveau de plusieurs absentes de marque, au premier rang desquelles Nadine Keßler, Ballon d’Or en titre et Fatmire Alushi. Mais quoi qu’il arrive, pas besoin de regarder l’équipe ou même les matchs de préparation (comme une Algarve ratée qui se résume à un trou d’air contre la Suède après avoir mené 2-0 en 10 minutes) pour savoir que l’Allemagne sera au rendez-vous. Et dans le tableau probable sur la route des Bleues en quart. Mais les probabilités…

Comme la Chine, la Norvège n’est plus la candidate au titre qu’elle était il y a une dizaine d’années. Mais elle reste une équipe solide comme elle l’a démontré lors du dernier Euro où elle a battu l’Allemagne au premier match, ce qui lui a ouvert une voie royale vers la finale. Elle dispose en outre d’une jeune génération très prometteuse, bien que la joueuse de Wolfsbourg Caroline Hansen soit blessée pour cette compétition.

Derrière ces deux équipes, la Thaïlande et la Côte d’Ivoire manquent un peu de références. Les Thaïlandaises se sont frayé un chemin vers le Canada en battant d’abord l’Iran, les Philippines et le Bangladesh, ce qui les a envoyées en Coupe d’Asie où elles ont fini troisième du groupe B derrière la Chine et la Corée du Sud avec une seule victoire sur la Birmanie. Un doublé de Kanjana Sung-Ngoen en barrage contre le Viêt Nam les a ensuite propulsé de l’autre côté du Pacifique. Autant dire qu’il n’y a pas de quoi espérer beaucoup pour cette phase finale si ce n’est sortir de poule..

La Côte d’Ivoire a réussi deux exploits en battant la Guinée Équatoriale en tour préliminaire et l’Afrique du Sud en match pour la troisième place de la CAN. Il y a quatre ans la Guinée Équatoriale avait perdu ses trois matchs contre le Brésil, l’Australie et la Norvège. Aux Ivoiriennes d’essayer de faire mieux.

Allemagne

La tête d’affiche : Dzsenifer Marozsán

La future star : Pauline Bremer

La probabilité de sortie du groupe : 100%

La cote : *****

Côte d’Ivoire

La probabilité de sortie du groupe : 20%

La cote :

Norvège

La tête d’affiche : Solveig Gulbrandsen

La future star : Ada Hegerberg

La probabilité de sortie du groupe : 100%

La cote : ***

Thaïlande

La probabilité de sortie du groupe : 50%

La cote :

Groupe C

Le Japon a un parcours tout tracé vers la finale si les autres favorites ne bifurquent pas vers sa partie de tableau. Il faudra aussi qu’il retrouve son niveau d’il y a quatre ans. L’Algarve a été ratée cette saison mais il s’agissait de faire tourner l’effectif. Le plus inquiétant sont que les deux matchs perdus contre le Danemark et la France l’ont été avec l’équipe la plus proche sur le papier de l’équipe type. Mais l’équipe japonaise a l’habitude d’être prête le jour J et pas avant. Le Japon des phases finales n’est pas le Japon des matchs amicaux.

Aya Miyama

Aya Miyama

La Suisse est aussi bien tombée pour sa première apparition. Avec de nombreuses joueuses habituées des joutes européennes, le groupe est à sa mesure pour prendre l’une des deux premières places. Avec la perspective de jouer son huitième de finale face au deuxième du groupe A ou face à un troisième (en cas de première place), on pourrait retrouver la Suisse en quart de finale dès sa première apparition. Il faut dire que l’équipe helvétique a été la première qualifiée de la zone Europe. Depuis les résultats ont été assez disparates avec de lourdes défaites contre les États-Unis, le Brésil à l’Algarve et dernièrement contre l’Allemagne, mais aussi une victoire probante contre la Suède. Et aussi deux défaites consécutives en début d’année contre le Portugal qui font un peu tâche dans le bilan.

Le Cameroun, finaliste de la CAN et l’Équateur troisième de la Copa America Femenina organisée à domicile auront du mal à viser l’une des deux premières places. Mais le vainqueur de la confrontation directe aura une bonne chance de sortir du groupe. On imagine plus facilement l’Équateur dans ce rôle

Japon

La tête d’affiche : Aya Miyama

La future star : Mana Iwabuchi

La probabilité de sortie du groupe : 100%

La cote : ****

Suisse

La tête d’affiche : Lara Dickenmann

La future star : Noëlle Maritz

La probabilité de sortie du groupe : 90%

La cote : **

Cameroun

La tête d’affiche : Madeleine Ngono Mani

La probabilité de sortie du groupe : 20%

La cote :

Équateur

La probabilité de sortie du groupe : 50%

La cote : *

Groupe D

Le groupe D est annoncé comme le plus difficile. C’est sans doute inexact. C’est certainement le groupe le plus relevé, mais il est aussi l’un des plus déséquilibrés après ceux du Japon et de l’Allemagne.

Il est le plus relevé parce qu’il a pris la meilleure équipe de deux chapeaux (Suède et Australie) et la deuxième des autres chapeaux (États-Unis et Nigeria). Mais les chapeaux ne sont eux-mêmes pas équilibrés, ni entre eux ni dans chacun d’entre eux. Du coup, les États-Unis et la Suède se détachent autant que le Brésil et l’Espagne dans le groupe E et bien plus que le Canada et les Pays-Bas dans le groupe A.

Puis l’Australie semble plus nettement au dessus du Nigeria que les autres troisièmes de groupes déséquilibrés comme le groupe F où bien malin qui pourra dire si le Mexique est plus fort que la Colombie ou le contraire.

Les États-Unis ont eu du mal à gérer l’après Pia Sundhage à l’issue de leur médaille d’or au Jeux Olympiques. Le passage de l’ancien sélectionneur de l’Australie Tom Sermani n’a duré qu’un an, le temps de finir 7e en Algarve. Il a été remplacé par Jill Ellis qui avait déjà assuré l’intérim après le départ de la sélectionneuse suédoise. Depuis, la situation s’est nettement améliorée comme le prouve la victoire en Algarve cette année même si le jeu de l’équipe américaine n’est pas toujours convaincant. Mais c’est un peu une marque de fabrique : les Américaines ne sont ni les mieux organisées, ni les plus techniques, mais elle ont une technique et une organisation suffisantes associées à un physique supérieur et une volonté de fer. Ça ressemble à un cliché mais l’observation du contenu des matchs importants de l’équipe des États-Unis et de leurs résultats montre bien qu’il y a autre chose que le jeu.

Pia Sundhage

Pia Sundhage

Il y a quatre ans, les États-Unis de Pia Sundhage avaient été battu par la Suède lors du troisième match du groupe C. Les deux équipes étaient déjà qualifiées mais cette victoire avait envoyé la Suède affronter l’Australie pendant que les États-Unis devaient jouer contre le Brésil. L’entraîneuse suédoise est depuis revenue au pays et retrouve l’équipe avec qui elle a remporté deux titres olympiques. Les derniers résultats ont été assez mitigés avec en particulier une défaite contre la Suisse, un nul contre le Danemark et une courte victoire contre les Pays-Bas. Mais comme pour les autres favoris, la préparation n’est pas la compétition et on ne s’inquiétera pas trop de la capacité des coéquipières de Lotta Schelin de passer les obstacles Australien et Nigérian. Ou au minimum l’un d’entre eux.

Australie et Nigeria auraient fait de parfaits outsiders dans un groupe plus facile, par exemple si l’équipe européenne avait été la Suisse, les Pays-Bas ou la Norvège, tous moins bien classés que l’Australie. Là les choses vont être un peu plus difficile. L’équipe océano-asiatique a certes atteint les quarts de finales des deux dernières éditions mais c’était face à une adversité un peu moins relevée (Norvège, Canada). Les deux fois, c’était passé par une victoire sur un représentant africain, Ghana puis Guinée Équatoriale. Cette fois c’est le Nigeria qu’il faudra battre, qui a une autre expérience de la compétition puisqu’il a été de toutes les éditions précédentes.

Neuf fois champions d’Afrique (en 11 éditions) mais seulement vainqueur des deux dernières CAN, le Nigeria reste la puissance dominante en Afrique mais semble posséder moins de marge qu’avant. Elle est l’équipe la plus renouvelée parmi celle qui étaient déjà présentes en 2011, seule 7 joueuses sont conservées, dont la mythique Perpetua Nkwocha et la Guingampaise Desire Oparanozie qui à 21 ans est devenue l’atout majeur des Super Falcons. Mais l’espoir est mince dans un tel groupe.

États-Unis

La tête d’affiche : Alex Morgan

La future star : Morgan Brian

La probabilité de sortie du groupe : 100%

La cote : *****

Australie

La tête d’affiche : Lisa De Vanna

La future star : Samantha Kerr

La probabilité de sortie du groupe : 40%

La cote : **

Suède

La tête d’affiche : Lotta Schelin

La future star : Malin Diaz Petersson

La probabilité de sortie du groupe : 90%

La cote : ****

Nigeria

La tête d’affiche : Desire Oparanozie

La future star : Asisat Oshoala

La probabilité de sortie du groupe : 20%

La cote : *

Groupe E

Le Brésil profite de son statut de tête de série (décidé malgré le classement Fifa) pour s’offrir un groupe de novices. La Corée du Sud compte bien une participation en 2003, avec trois défaites déjà contre le Brésil (de Marta et Katia), la Norvège et la France de Marinette Pichon mais l’Espagne et le Costa Rica sont là pour la première fois.

Le Brésil a été profondément remanié depuis quatre ans, mais pas vraiment rajeuni. Au milieu des années 2000, le Brésil a disputé deux finales olympiques et une mondiale mais depuis les résultats sont rentrés dans le rang avec deux éliminations en quarts de finales à Dresde contre les États-Unis en 2011 et à Cardiff contre le Japon en 2012. Face à cette baisse des résultats et avec la montée en puissance de la discipline, l’équipe brésilienne commence à sortir de ses frontières et à rencontrer des équipes d’autres confédérations en dehors des compétitions officielles. Pour sa première participation à l’Algarve, elle a ainsi fini 7e. Elle s’appuiera comme d’habitude sur Marta que l’on annonçait sur le déclin mais dont les deux dernières saisons à Tyresö puis Rosengård ont montré qu’elle avait encore de beaux restes.

La Brésilienne Formiga dispute sa 6e Coupe du monde

La Brésilienne Formiga dispute sa 6e Coupe du monde

Son ancienne partenaire de Tyresö Veronica Boquete mènera la sélection espagnole pour sa première participation à une Coupe du monde. Depuis quelques années, l’Espagne a des résultats probants dans les catégories de jeunes avec cinq podiums dont deux titres lors des six éditions de l’Euro des moins de 17 ans disputés depuis 2009, et deux finales lors des trois dernières éditions de l’Euro des moins de 19 ans. La présence de l’équipe A dans une phase finale de Coupe du monde est une suite logique de cette progression. Elle ne sera pas favorite contre le Brésil mais aura son mot à dire et partira nettement favorite face aux deux autres équipe.

La Corée du Sud dispose avec Ji So-yun d’une tête d’affiche qui peut lui faire croire à l’exploit. Elle a été élue meilleure joueuse asiatique en 2013 puis meilleure joueuse de la FAWSL anglaise après avoir rejoint Chelsea l’année suivante. Mais le Costa Rica possède aussi dans ses rangs une joueuse qui aurait un autre statut si elle était américaine ou allemande. Cette saison, le PSG a eu deux visages selon que Shirley Cruz était sur le terrain ou pas. Elle a remporté deux fois la Ligue des Championnes avec l’OL qui ne l’a plus gagnée après son départ. La plus jeune joueuse de la compétition est costaricienne : Gloriana Villalobos n’est âgée que de 15 ans et ne devrait pas rester cantonnée au banc. L’équipe costaricienne n’aura vraiment pas les faveurs des pronostics mais aucun match ne semble totalement inaccessible et il peut lui suffire d’un seul.

Brésil

La tête d’affiche : Marta

La future star : Andressa

La probabilité de sortie du groupe : 100%

La cote : ***

Corée du Sud

La tête d’affiche : Ji So-yun

La probabilité de sortie du groupe : 70%

La cote : *

Espagne

La tête d’affiche : Vero Boquete

La future star : Alexia Putellas

La probabilité de sortie du groupe : 80%

La cote : **

Costa Rica

La tête d’affiche : Shirley Cruz

La future star : Gloriana Villalobos

La probabilité de sortie du groupe : 40%

La cote : *

Groupe F

Le groupe de la France est l’un des plus déséquilibrés, mais il préserve sa part d’incertitude avec deux équipes fortes et deux équipes beaucoup moins fortes. La France et l’Angleterre ne devraient avoir aucune difficulté contre le Mexique et la Colombie. En théorie la France est même assez nettement au dessus de l’Angleterre mais cela peut évoluer en fonction des états de forme. Et comme – à l’instar des autres groupes – une victoire peut suffire pour jouer un huitième de finales, la Colombie et le Mexique auront un coup à jouer dans leur confrontation directe là où un système avec seulement deux qualifiés ne leur donnerait à peu près aucune perspective.

Désormais troisième mondiale et quatrième des deux dernières compétitions mondiales, la France arrive au Canada avec un statut assez proche de celui de l’Allemagne ou des États-Unis. Le premier tour n’est qu’un premier pas et la seule question est de savoir si les Bleues passeront à la première place ou pas.

Wendie Renard

Wendie Renard

Comme la France, l’Angleterre a changé de sélectionneur après un Euro 2013 décevant. Il l’a été nettement plus pour les Anglaises qui avaient fini dernière de leur groupe derrière la France, l’Espagne et la Russie. Mark Sampson a pris la suite d’Hope Powell. Depuis l’Angleterre fait bien meilleure figure avec une qualification convaincante dans un groupe cependant assez faible. Les défaites contre les États-Unis et l’Allemagne, cette dernière dans un Wembley bien garni, ont montré que les Anglaises n’en sont pas encore à viser la victoire finale.

Pour la première fois depuis 20 ans, l’Angleterre se présentera dans une phase finale sans Kelly Smith. Mais déjà à l’Euro elle n’avait eu qu’un temps de jeu minime et son équipe peut compter sur d’autres joueuses très expérimentées comme Fara Williams, Alex Scott, Casey Stoney ou Karen Carney. La génération menée par Steph Houghton a pris le pouvoir mais la génération suivante peine à se faire une place.

Il y a quatre ans, le Mexique s’était qualifié en battant les États-Unis en demi-finale de la Gold Cup avant de faire un premier tour relativement solide avec deux nuls contre l’Angleterre et la Nouvelle-Zélande et une large défaite contre la Japon. Depuis, les Mexicaines n’ont pas vraiment confirmé. La qualification était plus facile cette fois entre la place de pays organisateur réservée au Canada et l’augmentation d’une place du contingent de la CONCACAF. Des victoires contre la Jamaïque et la Martinique, puis en prolongation du match pour la troisième place contre Trinité-et-Tobago grâce à un doublé de Charlyn Corral ont suffi. La marche semble trop haute pour prendre l’une des deux premières places du groupe.

C’est aussi le cas pour la Colombie qui a pris à l’Argentine la place de dauphin régulier du Brésil depuis 2001 avec à peu près les mêmes résultats soit cinq défaites et un nul contre la Corée du Nord dans un troisième match sans enjeu.

Mexique et Colombie présentent la particularité d’être les deux équipes les plus jeunes de la compétition avec une moyenne d’âge d’à peine plus de 23 ans, là où la France a 26 ans, l’Angleterre plus de 27 et où dans un autre groupe, les États-Unis ont une moyenne d’âge de près de 29 ans.

France

La tête d’affiche : Eugénie Le Sommer

La future star : Claire Lavogez

La probabilité de sortie du groupe : 100%

La cote : ****

Angleterre

La tête d’affiche : Steph Houghton

La future star : Jordan Nobbs

La probabilité de sortie du groupe : 90%

La cote : ***

Colombie

La tête d’affiche : Yoreli Rincon

La probabilité de sortie du groupe : 30%

La cote : *

Mexique

La tête d’affiche : Veronica Perez

La future star : Charlyn Corral

La probabilité de sortie du groupe : 40%

La cote : *



4 commentaires pour “Ô Canada”

  1. Article intéressant qui jauge bien les force en présence.
    Seul bémol d’ordre statistique : préférez une probabilité de sortie du groupe à 99% plutôt que 100% pour les archi-favoris.

  2. Article très intéressant et bien documenté. Pour la note 2 sur le format de compétition à 24, quelqu’un avait évoqué pour l’Euro 2016 une formule alternative intéressante : 6 groupes de 4, le premier est qualifié direct pour les quarts, les deuxièmes et troisièmes de tous les groupes rencontrent entre eux et les vainqueurs vont en quart. Ainsi le premier joue six matches au lieu de sept, seul le quatrième est éliminé en deux matches, les 2e et 3e jouent l’équivalent d’un huitièmes à élimination directe.

  3. @bcolo. Ton système ne marche pas:
    les 1ers qualifiés = 6 qualifiés directs pour les 1/4;
    barrages entre les 2èmes et 3èmes = 3 matchs donc 3 qualifiés pour les 1/4
    ça fait 9 équipes en 1/4 donc à moins de jouer un improbable match à 3 c’est impossible.
    Pour assurer 3 matchs à tout le monde, c’est la meilleur formule (celle de 82 avec des groupes de 3 ne convenait pas, un nombre impaire d’équipes dans un groupe entraînant une disparité de calendrier)

  4. C’était fort intéressant comme toujours CHR$.
    Et je pense qu’il est inutile une bonne formule à 24 : on joue à 8, 16, 32 ou 64 épicez tout.

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