Ni buts ni soumises » Que des nuls sauf les Bleues (et l’Espagne)

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Que des nuls sauf les Bleues (et l’Espagne)

Débuts poussif pour les favoris sauf pour les Bleues qui gagnent et impressionnent. L’Espagne surprend l’Angleterre et confirme que les hiérarchies se resserrent.

Il a fallu attendre le dernier groupe pour voir enfin des victoires et du jeu dans cet Euro. Les quatre premiers matchs avaient donné lieu à des oppositions tactiques et physiques de plus ou moins haut niveau mais sans grandes envolées, et à quatre buts seulement ce qui est largement en dessous des habitudes ce la compétition.

Dos à dos dans les groupes A et B

Tout avait commencé par l’Italie qui ne parvenait pas à se défaire de la Finlande malgré une domination constante. Puis dans le match d’ouverture (qui n’ouvrait pas la compétition), la Suède se faisait surprendre par un but de Marianne Knudsen. Très crispées, les locales parvenaient à égaliser grâce à Nilla Fisher mais butaient sur Stina Petersen, manquant même deux pénalties arrêtés par la gardienne danoise.

Rien n’est perdu pour la Suède, ni pour les autres d’ailleurs, mais on sait déjà que le troisième match sera décisif pour toutes les équipes, d’autant plus que jouant en premier, la possibilité d’une troisième place qualificative sera toujours en suspens. Cela pourra jouer sur la fraîcheur dans la suite de la compétition.

D’ici là, il faudra bien négocier la deuxième journée avec un alléchant Italie-Danemark qui garde encore des airs de matchs pour la deuxième place qualificative directe parce qu’on imagine mal la Suède ne pas se reprendre.

L’Allemagne en échec

Le nul entre la Norvège et l’Islande est une demi-surprise : demi, parce que la Norvège a fait une campagne de matchs amicaux calamiteuse terminée par 4 défaites, en particulier contre la Suisse et la Russie. Mais surprise parce que l’Islande n’est pas en meilleur forme, ne parvenant à battre que la faible Hongrie cette année.

La Norvège pensait avoir fait le plus difficile quand Kristine Hegland devançait Sif Atladóttir pour aller tromper Gudbjörg Gunnarsdóttir à la demi-heure, mais l’Islande se reprenait en deuxième mi-temps et c’est plutôt logiquement qu’elle obtenait un pénalty transformé par l’inévitable Margrét Lára Vidarsdóttir.

Mais la surprise entière est venue deux heures plus tard de l’incapacité allemande à se défaire d’une équipe néerlandaise qui, si elle a changé de style de jeu depuis 2009, reste une sorte de glu dans laquelle l’adversaire vient s’empêtrer. L’Allemagne a globalement maîtrisé la partie, mais sans se procurer plus d’occasions que son adversaire qui a même manqué la balle de match dans les dernières secondes sur une contre attaque mal terminée par Renée Slegers. La Mannschaft a même commis près de deux fois plus de fautes que les Oranje dans un match particulièrement physique.

C’est un événement parce que l’Allemagne avait remporté tous ses matchs de championnat d’Europe depuis un nul contre la Norvège en 1997 (qui ne les avait pas empêché d’aller au bout).

La situation dans ce groupe ressemble assez à celle du groupe A, l’Allemagne reste nettement favorite mais rien ne sera joué avant le troisième match.

Les Bleues avec la manière

Conséquence de l’expérience acquise lors des dernières phases finales, les joueuses françaises n’ont pas semblé crispé à l’entame de leur compétition, contrairement aux autres favorites. Nettement plus en jambe que contre l’Australie, elles ont imposé leur rythme et leur technique à une équipe russe assez faible. Marie-Laure Delie a confirmée qu’elle marquait toujours en entame de compétition.

En fin de match, c’est cette fois Wendie Renard qui a commis la traditionnelle erreur sanctionnée d’un but (superbe) d’Elena Morozova. Même si la Russie n’est pas passée loin de revenir à 3-2 en fin de match, la victoire française n’a jamais vraiment été contestée.

Marie-Laure Delie

Marie-Laure Delie

Le score de 3-1 est le même que pour l’entame des deux précédentes éditions (en 2005 contre l’Italie, en 2009 contre l’Islande) et le même qu’en 1997 contre le même adversaire, lors du deuxième match après un nul contre l’Espagne.

Après ce bon début, les problèmes qui vont se poser au sélectionneur sont des problèmes de riche. Si la hiérarchie semble claire derrière, il faudra faire des choix au milieu qui se répercuteront devant. La France dispose de trois joueuses dont le meilleur poste est en 10 et qui seraient sans doute titulaires dans toutes les sélections présentes (et dans d’autres). En l’absence de Louisa Necib au coup d’envoi, c’est cette fois-ci Camille Abily qui occupait le poste, et elle a été nettement plus en vue que les précédents matchs qu’elle a joué plus bas. Mais du coup, c’est Gaëtane Thiney qui s’est retrouvée exilée sur l’aile gauche où elle est à la peine depuis deux saisons, alors qu’elle fait des matchs pleins dans l’axe. C’est finalement Louisa Necib qui a été la plus convaincante ces derniers temps à un autre poste, sa saison lyonnaise passée surtout en récupératrice ayant été très bonne.

Mais la question posée par ces trois joueuses ne se pose pas seulement en terme de rendement différent selon le poste. Elle est aussi une question de nombre : les autres places qu’elles pourraient prendre sont déjà occupés ou soumis à forte concurrence. Si ce n’est pas un très gros problème sur les ailes où Eugénie Le Sommer et Élodie Thomis ne sont réellement que deux pour les deux postes et ont l’habitude d’alterner, c’est plus épineux pour les places de récupératrices.

Faire jouer deux des meneuses au milieu, que ce soit dans un système avec deux 10, ou que l’une soit en 6, cela ne laisse plus qu’une place pour Élise Bussaglia étincelante contre la Russie, Sandrine Soubeyrand dont le sélectionneur ne semble pas vouloir se passer et qui a fait le boulot pour le premier match, et pour Amandine Henry dont on imagine mal qu’elle ait été rappelée pour cirer le banc. Sans oublier Camille Catala qui n’a pas encore un statut de titulaire mais qui est déjà plus qu’une remplaçante.

Bref il y a 7 joueuses pour 3 ou 4 places, avec différentes places possibles pour chaque. La clé d’un bon parcours des Bleues sera de trouver la bonne formule, ou plutôt les bonnes formules, pour pouvoir tourner et conserver de la fraîcheur.

L’Espagne surprend l’Angleterre

Une fois l’Euro lancé par les Bleues, il a poursuivi avec le deuxième match du groupe C. Si le déroulement du match a été assez conforme aux prévisions, le résultat ne l’a pas été. Comme d’habitude, l’Angleterre manque cruellement d’imagination (surtout en l’absence de Kelly Smith, et celle de Kim Little qui permet de bien mesurer la différence entre la Grande-Bretagne et l’Angleterre), mais en général à force d’engagement, ça finit par passer.

Par deux fois, les Anglaises ont effectivement répondu du tac au tac aux Espagnoles, Eniola Aluko et Laura Bassett égalisant à chaque fois trois minutes après les buts marquées par les locales Verónica Boquete et Jennifer Hermoso (qui évoluent cette saison à Tyresö). Mais à la dernière seconde, la gardienne anglaise Karen Bardsley déviait le ballon dans sa cage sous la pression d’Alexia Putellas.

Il ne faut toutefois pas enterrer les Anglaises, qui avaient commencé le précédent Euro par une défaite contre l’Italie, avant de battre la Russie et de pousser la Suède au match nul et de bénéficier d’un tableau favorable pour écarter la Finlande et les Pays-Bas et de se retrouver en finale. Et lors de la dernière Coupe du monde, le match nul initial contre le Mexique avait été suivie par des victoires contre la Nouvelle-Zélande et surtout contre le Japon, futur champion.

L’Espagne sera le prochaine adversaire de la France et devrait malgré tout être plus facile à manier pour les Bleues que l’Angleterre parce que le jeu technique des Espagnoles n’est pas supérieur et qu’elles devrait souffrir physiquement. On se méfiera bien sûr de Verónica Boquete dont les références ne se limitent pas à être titulaire dans l’équipe de Marta et de Christen Press, mais qui a aussi été désignée meilleure joueuse de la saison 2011 du WPS américain (qui comprenait pourtant des joueuses comme Marta, Abby Wambach ou Christine Sinclair).

Verónica Boquete

Verónica Boquete

Enfin, l’équipe qui remportera ce match sera assurée d’être qualifiée pour les quarts de finales, pas obligatoirement à l’une des deux premières places (puisque les vainqueurs du premier match s’affrontent), mais au moins comme meilleur troisième grâce aux résultats des autres groupes.



2 commentaires pour “Que des nuls sauf les Bleues (et l’Espagne)”

  1. Pas le tour de l’Espagne version vagin et serre-tête de truster l’Euro, pitié !

  2. pas d’inquiétude Gt , les espagnoles sont loin du niveau de la France, la Suède ( quel bon match hier) ou de l’Allemagne. Mon coup de cœur c’est les Danoises, j’espere qu’elle battront la Finlande pour prendre une des meilleurs troisième place .

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