Ni buts ni soumises » Lotta Schelin, le cauchemar des Bleues ?

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Lotta Schelin, le cauchemar des Bleues ?

Lotta Schelin est la meilleure joueuse du championnat de France. Décisive dans les grands matchs, elle a même été comparée à Lionel Messi par le sélectionneur Bruno Bini.

À quelques semaines de l’Euro qu’elle jouera à domicile avec la Suède, est-elle vraiment le contrepoint des attaquantes françaises dont l’efficacité chez les Bleues est discutée ?

« Barcelone a Messi, Lyon a Lotta Schelin ». La phrase est de Bruno Bini quelques minutes après la victoire de l’OL en demi-finale aller de la Ligue des Championnes, où l’attaquante suédoise venait de marquer un doublé. Le compliment est aimable pour une joueuses que les Bleues pourraient trouver sur leur route lors du prochain Euro.

Quelques jours plus tôt, après le match nul 1-1 contre le Canada à Nice, le propos était nettement moins flatteur pour les attaquantes françaises : « Ce n’est pas un problème de concentration, c’est une chose de marquer des buts quand ça va à 10 à l’heure et quand vous le ratez, vous savez que vous avez une marge de 5 à 6 buts et c’en est une autre quand ça va à 400 à l’heure et que vous n’avez une marge que d’un ou deux buts. ».

Le problème viendrait donc de ce que les attaquantes Bleues n’ont pas assez souvent l’occasion de jouer des matchs de haut niveau : « bien sûr il faudra que l’on trouve un système, on est en train d’y réfléchir pour qu’il y ait plus d’oppositions entre les meilleures équipes du championnat de façon à ce qu’elles aient plus l’habitude entre guillemets de jouer des matchs plus difficiles. »

On n’épiloguera pas sur le décalage entre ce constat et le fait que l’équipe de France a soigneusement évité de se confronter à des équipes de haut niveau pendant près de 5 ans. Le nouveau statut des Bleues nécessite peut-être un changement de stratégie. Dans sa conférence de presse d’annonce de la liste des 23 sélectionnées pour l’Euro1, Bruno Bini a précisé que la préparation serait axée sur l’efficacité, offensive et défensive.

Les clubs français sont au niveau européen

Même si les matchs « plus difficiles » ne sont pas très nombreux, il y en a au moins 6 en championnat pour les clubs du quatuor de tête, un peu plus suivant les tirages de la Coupe de France, plus quelques matchs de Coupe d’Europe, en général à partir des quarts de finales, voire plutôt comme quand le PSG rencontre Francfort dès les huitièmes.

Lyon est finaliste de la Ligue des Championnes depuis 4 ans, Juvisy est demi-finaliste cette année, Montpellier l’était en 2010. La double confrontation franco-suédoise a montré que les clubs français n’avaient pas de complexes à faire vis-à-vis des clubs suédois. Seule la Bundesliga semble encore au-dessus, encore qu’on a là aussi une structure avec trois ou quatre clubs dominants et il n’est pas sûr que Gütersloh ou Sindelfingen se maintiendraient aisément en D1.

Bref les attaquantes des équipes françaises ne semblent pas tellement dans de plus mauvaises conditions pour acquérir de l’expérience que leurs homologues des autres clubs européens. Pour les Bleues, la question est donc : est-ce que ce sont les attaquantes étrangères qui font les résultats des clubs français ?

Lotta Schelin

Lotta Schelin

Cela va sans doute un peu se résumer à mesurer l’impact de Lotta Schelin sur les performance de Lyon, et dit abruptement, poser une autre question : « en plus d’être le meilleur atout du principal adversaire de la France, est-ce que Lotta Schelin étouffe les capacités offensives des Bleues en masquant les carences de ses coéquipières ? ».

Certains buts sont plus importants que d’autre

L’attaquante suédoise est la meilleure buteuse du championnat de France cette saison mais c’est la première fois en cinq ans qu’elle joue à Lyon, et elle n’a même jamais été meilleure buteuse lyonnaise, devancée successivement par Katia, par Sandrine Brétigny et par Eugénie Le Sommer. La saison dernière était même la première saison où elle était deuxième meilleure buteuse du club (et du championnat). Cette saison, Camille Abily, Eugénie Le Sommer, Hoda Lattaf, Laura Bouillot et Laetitia Tonazzi ont par ailleurs des scores tout à fait honorables.

La différence pourrait donc se faire sur l’impact dans les matchs les plus important. On se souviendra en effet que la prolifique Sandrine Brétigny avait accroché la deuxième place des buteuses en 2009 en doublant Élodie Ramos, Marie-Laure Delie et Lotta Schelin en marquant un octuplé à l’avant dernière journée lors d’une victoire 14-1 contre Saint-Brieuc. Ses 22 buts cette saison là avaient été inscrits lors de 7 matchs seulement. Bref la performance est notable mais pas de nature à changer le cours d’un match serré2.

On va donc accorder une attention toute particulière aux buts marqués dans les matchs entres les quatre premiers et dans les matchs de Coupe d’Europe, hors premier ou deuxième tour. On peut ignorer les matchs des « autres » contre les gros : sur les 54 buts encaissés par Lyon, Montpellier, Juvisy et le PSG, 36 l’ont été au cours des confrontations directes. Les 18 autres ont été inscrits par 18 buteuses différentes3. Le but de Leila Iloudje a donné la victoire à Yzeure contre Juvisy, ceux de Julie Morel, Léa Le Garrec et Léonie Fleury ont permis à Guingamp et Saint-Étienne d’obtenir le nul contre le PSG et Montpellier mais ce sont les seuls qui ont rapporté des points4.

Dans le même ordre d’idée, l’Yzeurienne Laura Bouillot qui fait une très bonne saison avec 18 buts, en a marqué 11 contre les trois relégables (dont 7 contre Vendenheim) et aucun contre les équipes de tête. Cela n’est d’ailleurs pas particulièrement un argument contre la joueuse dans ce championnat si hétérogène : lors de la saison où elle avait été meilleure joueuse et meilleure buteuse avec Saint-Brieuc, Eugénie Le Sommer n’avait marqué qu’un de ses 19 buts contre une équipe de tête, lors d’une défaite 4-1 à Juvisy.

La saison fantastique de Lotta Schelin

Cette saison, Lotta Schelin a marqué 17 buts dans les matchs au sommet5, soit à peu près un but toutes les 60 minutes. En dehors du match aller contre le PSG et de la finale de Ligue des Championnes, elle a marqué à chacun des ces matchs qu’elle a disputé, avec un triplé à l’aller contre Juvisy en D1, et cinq doublés depuis le mois d’avril (PSG, Malmö, Montpellier et Juvisy x 2). Depuis le match contre Arras début décembre, elle a participé à 18 matchs, marqué lors de 17 pour un total de 30 buts. La comparaison avec Lionel Messi se tient.

Aucune attaquante ne s’approche de ces performances dans les clubs français cette saison. Celle qui en est le moins loin est Laetitia Tonazzi, qui n’a certes marqué que 5 buts dans de tels matchs, mais qui a joué deux fois moins (alors qu’elle a un peu plue joué au total que sa coéquipière suédoise). Elle marque toutes les 80 minutes dans les matchs au sommet6.

Hoda Lattaf a marqué 4 buts avec un temps de jeu réduit par l’absence de match européen, ce qui lui fait une moyenne d’un but toutes les 160 minutes environ. Élodie Thomis a également marqué 5 buts avec un temps de jeu à peine inférieur à Lotta Schelin, soit un but toutes les 190 minutes environ.

Hoda Lattaf

Hoda Lattaf

Enfin, on peut mentionner le cas d’Ami Otaki qui marque toutes les 65 minutes, mais avec un total d’un but en trois apparitions, ce qui n’est pas vraiment significatif. Camille Abily a marqué 5 fois, Louisa Necib et Amandine Henry 4, avec un temps de jeu important qui met les deux premières à environ un but toutes les 215 minutes. Mais c’est peut-être déjà bien pour des milieux.

Megan Rapinoe et Kosovare Asllani sont les deux seules autres joueuses dont la moyenne est inférieure à 200 minutes (180 en l’occurrence), mais cela porte sur des nombres de buts faibles, respectivement 3 et 2.

La saison de Lotta Schelin est donc tout à fait exceptionnelle, et la dernière demi-saison encore plus. Pour les autres joueuses, les conclusions sont difficiles à tirer parce que les chiffres portent sur peu de matchs et peu de buts.

Comparaisons dans le temps…

Si l’on remonte d’une saison, les chiffres sont du même ordre, sauf qu’il n’y a pas d’extraterrestre. On passera sur les cas d’Aurélie Conforti, un but toutes les 15 minutes mais surtout un seul but en 15 minutes au total, et sur celui de Virginie Mendes (même chose mais en 88 minutes). Stéphanie De Revière marque 3 buts, un toutes les 100 minutes, une performance du même ordre que celui de Laetitia Tonazzi cette saison, avec la même réserve : tout se joue sur un doublé en deux minutes lors du match contre le PSG de l’avant dernière journée sans enjeu.

Plus significatif parce que le temps de jeu est plus important, le score du quatuor offensif lyonnais. Eugénie Le Sommer était en tête avec 7 buts, un toutes les 120 minutes, Camille Abily et Lotta Schelin suivaient avec 6 buts, un toutes les 180 minutes et Élodie Thomis avait marqué 4 buts mais avec moins de temps de jeu, un pour 160 minutes.

En 2010-2011, la buteuse la plus efficace est Sandrine Brétigny qui marque un but toutes les 33 minutes dans les matchs au sommet, avec un total de 5 buts seulement parce qu’elle ne dispute en général que les dernières minutes7. Lotta Schelin marque 9 buts, un toutes les 110 minutes, Laetitia Tonazzi est à 7, Lara Dickenmann à 5 et Eugénie Le Sommer à 4, ce qui le met toutes les trois autour d’un but toutes les 160 minutes.

Les chiffres sont donc assez conforme à ceux de cette saison, hors exception comme Lotta Schelin cette année ou Sandrine Brétigny il y a deux ans : une très bonne attaquante du championnat marque entre un but toutes les 100 et 200 minutes, c’est à dire quelque chose comme un but par match à un but tous les deux matchs. Selon le nombre de matchs disputés, et en particulier en fonction de la Coupe d’Europe et de la Coupe de France, cela vaut entre 5 et 10 buts dans la saison.

L’exception Lotta Schelin de cette saison ne doit pas masquer le fait qu’avant cela , il n’y avait pas tant d’écart et que des joueuses comme Laetitia Tonazzi, Élodie Thomis ou Eugénie Le Sommer ont des performances qui ne sont pas si éloignées saison après saison.

…et dans l’espace

Élargissons la perspective pour voir les mêmes calculs à l’étranger. On s’intéressera aux championnats Suédois et Allemands qui sont en général considérés comme les deux meilleurs championnats européens avec la France, sans compter que la Suède et la France sont les favorites du prochain Euro avec les Bleues8.

En Suède, le dernier championnat s’est conclu avec deux clubs détachés, Tyresö et Malmö, une quinzaine de points devant Linköpings et Göteborg. L’Américaine de Göteborg Christen Press a marqué 8 buts, soit un toutes les 70 minutes, même si 7 de ces buts ont été marqués contre Linköping et Fortuna (en Coupe d’Europe), les adversaires les plus faibles de l’échantillon. Elle n’était pas de la confrontation contre Juvisy car elle a été transférée entre temps à Tyresö où elle est actuellement meilleure buteuse du Damallsvenskan.

Sa compatriote et coéquipière à Göteborg Yael Averbuch atteint même une moyenne d’un but toutes les 60 minutes, mais avec deux buts seulement (dont celui contre Juvisy), ce qui est assez peu significatif. Il faut dire qu’elle n’est arrivée de Rossiyanka qu’à la mi-saison.

Les deux joueuse de Malmö Ramona Bachmann et Anja Mittag ont marqué 5 buts, pour des moyennes respectives d’un but toutes les 80 et toutes les 110 minutes, soit des valeurs assez proches de celles de Laetitia Tonazzi et de Hoda Lattaf, en nombre de but comme en temps de jeu.

Marta marque toutes les 140 minutes environ et il faut arriver à des scores de l’ordre d’un but toutes les 170 minutes pour trouver enfin des attaquantes suédoises, Sara Lindén et Susanne Moberg (la première avec seulement 2 buts). Il faut dire que les attaquantes de l’équipe nationales jouent en France ou en Allemagne (même si Kosovare Asllani a fait la plus grande partie de la saison 2012 à Kristianstads).

En Bundesliga

En Allemagne, le quatuor de tête ne compte plus Duisbourg mais Wolfsbourg, Francfort, Potsdam et le Bayern. Évacuons vite le cas de Fatmire Bajramaj, un but toutes les 45 minutes, ce qui signifie qu’elle a eu le temps de jouer une mi-temps contre Potsdam et de marquer un but avant de se blesser. Les Suédoises ne sont pas en Suède mais en Allemagne Antonia Göransson marque toutes les 150 minutes, mais c’est à peine plus intéressant avec deux buts seulement.

La première performance significative est celle de la Bavaroise Lena Lozten qui avec 5 buts marque toutes les 120 minutes. Sa coéquipière Sarah Hagen marque toutes les 160 minutes tout comme Martina Müller, dont la performance est plus remarquable puisqu’elle est la seule à avoir un temps de jeu supérieur à 1000 minutes. Son doublé en finale de Coupe d’Allemagne et son pénalty contre Lyon lui permettent d’arriver à 7 buts dans les matchs importants. La plupart des attaquantes vedettes comme Kerstin Garefrekes, Conny Pohlers, Alexandra Popp, Yuki Ogimi marquent entre 3 et 4 buts, avec des moyennes entre un but toutes les 190 minutes et toutes les 300 minutes. Le cas de Conny Pohlers est intéressant : elle n’a marqué dans aucun match au sommet en championnat, mais elle marque toutes les 120 minutes en Ligue des Championnes.

En conclusion

Les résultats ne bouleversent pas les premières conclusions : en dehors de Christen Press et de Martina Müller, les attaquantes les plus décisives marquent 4 ou 5 buts dans les gros matchs, avec une fréquence qui varie entre la centaine de minutes et les deux centaines. Le temps pour marquer un but est légèrement plus faible en Suède et légèrement plus élevé en Allemagne. On émettra l’hypothèse que cette différence est surtout liée à la qualité générale du championnat, ce qui correspond à d’autres facteurs qui permettent de supposer que le championnat de France est supérieur au Damallsvenskan, surtout dans son premier tiers, mais qu’il est globalement inférieur à la Bundesliga.

Qui marque dans les matchs serrés

Un autre façon d’envisager la manière d’être décisive pour une attaquante pourrait être de savoir qui marque les buts qui font gagner, donc les buts dans les matchs serrés.

On considérera qu’un match est serré quand il se finit avec un écart de deux buts ou moins. Pour des raisons pratiques, on continue à ne s’intéresser qu’aux buts marqués par les quatre équipes de tête.

Cette saison, 14 matchs du quatuor on été « serrés », et trois joueuses seulement ont marqué plus de deux buts dans ces matchs. Marie-Laure Delie a permis à Montpellier d’obtenir le nul 1-1 contre le PSG, Guingamp et Saint-Étienne. Lindsey Horan a marqué une fois de plus, lors des deux matchs contre Juvisy et lors de la victoire 2-0 contre Issy. Gaëtane Thiney atteint même le score de 5 buts, mais cela ressemble surtout à un artefact statistique avec un triplé contre Arras lors de la dernière journée qui n’aurait pas compté dans les matchs serrés sans un relâchement défensif juvisien.

L’an dernier, cela concernait 19 matchs et l’attaquante essonnienne était déjà en tête avec 4 buts (contre Lyon, deux fois contre le PSG et contre Yzeure pour un nul, deux victoires d’un but et une victoire de deux buts). Aucune autre n’avait marqué plus de deux buts. En 2011, il y avait eu 23 match serrés, Julie Machart avait marqué 5 fois, Gaëtane Thiney et Marie-Laure Delie 4 fois, Katia et Élise Bussaglia 3 fois.

Gaëtane Thiney semble bien être spécialiste des buts décisifs dans les matchs serrés, ce qu’elle vient de rappeler en marquant le seule but du match à Montpellier.

Toutefois, ces chiffres n’ont qu’une signification très limitée en masquant l’apport de buteuses capable de faire gagner leur équipe par plus d’un but d’écart. Assez mécaniquement, on ne trouve à peu près pas de joueuses marquant des doublés ou des triplés dans ce comptage. Une buteuse capable d’offrir une large victoire à son club en marquant plusieurs fois sera ignorée par la statistique.

En l’occurrence, on trouve bien sûr très peu de Lyonnaises dans la liste cette saison, simplement parce que Lyon n’a été accroché à deux buts ou moins que deux fois cette saison, 1-0 contre le PSG et 2-0 contre Juvisy. Mais on est peut-être là en plein dans la remarque qui dit que c’est plus difficile quand « vous n’avez une marge que d’un ou deux buts »

En équipe nationale

Pour finir, voyons qui marque en équipe national pour la France, la Suède et l’Allemagne. On ignorera les matchs contre les équipes comme le Pays de Galles ou la Roumanie pour s’intéresser aux matchs contre des adversaires un peu plus huppés, à commencer par l’Écosse ou la Suisse en allant jusqu’aux États-Unis ou au Japon.

Les Bleues ont joué 20 matchs contre ce type d’adversaire depuis la Coupe du monde 20119, pour 10 victoires (dont les 8 premiers matchs), 3 défaites (aux Jeux Olympiques) et 7 nuls lors des 7 derniers matchs. La buteuse la plus efficace est Marie-Laure Delie, l’habituelle avant-centre avec 13 buts, devant Eugénie Le Sommer, qui la supplée régulièrement dans l’axe en plus de jouer souvent sur un côté et qui a marqué 7 buts. Louis Necib compte 6 buts et Gaëtane Thiney 5. Une seule autre joueuse a marqué plus d’une fois, la défenseuse centrale Wendie Renard (4 buts). Il y a donc bien chez les Bleues une buteuse attitrée dont l’efficacité n’est plus à prouver.

Marie-Laure Delie

Marie-Laure Delie

La situation semble équivalente pour l’équipe allemande qui a joué 18 matchs de ce type durant la même période, pour 10 victoires, 7 nuls et une seule défaite contre les USA. Celia Okoyino da Mbabi a marqué 16 buts et devance largement Dszenifer Maroszan et Anja Mittag (4), Nadine Keßler et Alexandra Popp (3), Fatmire Bajramaj et Verena Faißt (2). La Mannschaft pourrait sembler avoir trouvé la successeuse de Birgit Prinz, mais on notera avec circonspection que l’attaquante de Bad Neuenahr a marqué 14 de ses 16 buts en quatre matchs consécutifs seulement, entre le 5 mars et le 5 avril 2012.

En Suède, la marque est mieux répartie : en 23 matchs (9 victoires, 6 nuls et 6 défaites, mais aucune depuis la prise de fonction de Pia Sundhage), Lotta Schelin a marqué 9 fois, Antonia Göransson et Kosovare Asslani 6 fois et Sofia Jakobsson 5 fois.

La France a une moyenne de buts comparable à l’Allemagne (21 buts en 20 matchs contre 19 buts en 18 matchs), et les attaquantes Bleues ne semblent pas souffrir de la comparaison avec les Allemandes. La Suède a une moyenne nettement supérieur (37 buts en 23 matchs, soit 1,6 but par match contre 1,05), sans que cela ne soit dû à un fort total d’une ou deux joueuse.

  1. Qui compte trois véritables avant-centres avec Marie-Laure Delie, Laetitia Tonazzi et Sandrine Brétigny, plus Eugénie Le Sommer dont c’est peut-être aussi le meilleur poste. Une richesse assez inédite, sans doute grâce à l’élargissement à 23.
  2. À la décharge de l’actuelle attaquante de Francfort, elle prenait ce qu’elle pouvait en fonction de son temps de jeu : elle est rarement entré plus d’une vingtaine de minutes dans les matchs au sommet – quand même elle entrait – et a malgré tout marqué quelques buts contre Juvisy, Montpellier ou le PSG.
  3. Leïla Iloudje, Delphine Chatelin, Madeleine Michèle Ngono Mani, Julie Morel, Aude Moreau, Jessica Lernon, Gwenaëlle Migot, Cynthia Gueheo-Djetou, Sophie Rissoan, Léa Le Garrec, Sandra Maurice, Charlotte Lozé, Viviane Boudaud, Alexandra Banner, Marie Gosse, Ludivine Bultel, Caroline Gracial et Léonie Fleury.
  4. Comme d’habitude, le quatuor de tête perd très peu de points contre le reste du monde : en dehors de ces quatre matchs, il n’y a qu’un nul de Juvisy contre Rodez 0-0. Une défaite, 4 nuls pour 59 victoires
  5. On compte comme match au sommet ceux contre le quatuor de tête et en Coupe d’Europe ceux contre les clubs des 10 pays les mieux classés au classement UEFA. On pourrait restreindre ce nombre de pays mais il permet de prendre en compte des matchs comme ceux de Juvisy contre Stabæk. De même utiliser le classement des clubs ne serait pas plus pertinent puisqu’il est très lié au nombre de participation à une Coupe d’Europe lors des 5 dernières saisons.
  6. Ce qui est déjà énorme mais qui est à relativiser avec le faible échantillon car plus sensible à des événements particuliers comme par exemple un doublé en fin de match remporté 6-1.
  7. Elle finira la saison avec le total étonnant de 19 buts en 19 matchs joués mais seulement 681 minutes de jeu (à peine plus d’une demi-heure par match) et seulement deux titularisations. Son efficacité est à peu près identique quel que soit l’adversaire.
  8. Et puis aussi ce sont les championnats dont les données sont le plus facile à mobiliser grâce au travail des deux Fédérations. Ce n’est pas sur le site de la FFF qu’on pourrait trouver des informations sur les compositions d’équipes. Pour la Suède, il s’agit du championnat 2012 puisque celui de 2013 vient seulement de commencer, et de la présente saison de Ligue des Championnes, soit un léger décalage entre les deux. Pour l’Allemagne, il s’agit de l’actuelle saison du championnat, de la Coupe d’Allemagne et de la Ligue des Championnes. Dans les deux cas, on ne prend en compte que les matchs entre les quatre premiers et ceux des derniers tours de Ligue des Championnes, soit respectivement contre Bardolino, Fortuna, Juvisy et Lyon pour les clubs suédois, et contre Røa, Arsenal, Rossiyanka et Lyon pour les clubs allemands. Pour l’Allemagne, les statistiques ont été arrêtées avant la dernière journée, et il manque donc le match entre le Bayern et Francfort,
  9. Depuis 2012 en fait, la fin de l’année 2011 se jouant contre des faire-valoir.


2 commentaires pour “Lotta Schelin, le cauchemar des Bleues ?”

  1. Merci pour vos articles fouillés. Détail technique: sur mon ordi qui roule sur Windows 7, votre article du 1er juin au sujet de Lotta n’apparaît pas avec le navigateur Google Chrome (c’est l’article du 15 mai qui apparaît en haut de la page) mais apparaît avec Internet Explorer et Mozilla Firefox. Mon problème personnel?

  2. Au sujet du problème avec Google Chrome, j’aimerais rajouter que c’est avec l’URL: http://cahiersdufootball.net/blogs/ni-buts-ni-soumises/

    SVP webmaster, enlever mes commentaires pour ne pas ennuyer les autres lecteurs.

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