Ni buts ni soumises » Rien ne va plus, les jeux sont (presque) faits

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Rien ne va plus, les jeux sont (presque) faits

Lyon bat Juvisy dans le match au sommet et assure quasiment son titre ainsi que la place européenne du PSG. Personne ne gagne en bas de classement, ce qui profite à peine aux équipes qui ne perdent pas.

Comme d’habitude, le championnat de D1 prend ses quartiers d’hiver et se déroule en pointillé. Un tiers seulement des équipes ne compte pas de match en retard. Avec le burlesque comptage à un point pour la défaite1, le décryptage du classement n’est pas toujours facile, même si cette saison les écarts sont de toute façon importants.

Le match au sommet de la journée opposait Lyon à Juvisy. Ce n’était certes pas le « premier tournant » de la saison qu’essayait de nous vendre le diffuseur, mais une des rares occasions pour Lyon de perdre des points et pour Juvisy de rattraper ceux perdus dans la course à l’Europe.

Aligné dans une étrange configuration avec Amandine Henry arrière droite et Corine Franco arrière gauche, l’OL était à la peine. Ce choix était lié à l’incorporation de Megan Rapinoe sur l’aile gauche et à l’absence de Sonia Bompastor. Patrice Lair n’attendait pas la mi-temps pour réorganiser son équipe, remettre Amandine Henry à la récupération en sacrifiant Lara Dickenmann comme arrière gauche de fortune, puis en début de deuxième mi-temps, Eugénie Le Sommer remplaçait Megan Rapinoe pas vraiment convaincante pour ses débuts en D1 et montrait qu’elle avait aussi sa place dans l’attaque lyonnaise.

Juvisy bien en place

En face, Juvisy alignait une composition classique sans Émilie Trimoreau (ni Sandrine Dusang), mais avec la recrue Yryna Zvarytch dans les buts et Janice Cayman en pointe. Les Essonniennes profitaient de la difficile mise en place lyonnaise pour tenir le ballon en première mi-temps, se procurant une grosse occasion par Julie Machart dont la frappe était repoussée par Sarah Bouhaddi sur sa barre. Mais la stratégie générale était de ne pas se découvrir trop, visible principalement par le positionnement d’Amélie Coquet, nettement moins offensives que d’habitude.

Lyon ayant repris le contrôle des opérations ouvrait le score en fin de première période par Camille Abily grâce à un débordement d’Élodie Thomis, et le doublait en début de seconde par Lotta Schelin servie par Eugénie Le Sommer, puis fermait le jeu.

Le septième titre déjà annoncé

À l’issue du match, Patrice Lair a acquiescé à la proposition que le titre était à peu près acquis : « Pour ne pas être champion de France, il faudrait qu’on perde trois matchs ; si on est sérieux, je pense qu’on aura un septième titre ».

En effet, même si Lyon ne compte que trois points d’avance sur le PSG, il compte aussi un match de moins. En cas de victoire parisienne dans la confrontation directe, même une défaite lyonnaise dans le match en retard redonnerait un point d’avance aux championnes en titre. Bref il faudrait ajouter un troisième résultat négatif, nul ou défaite pour permettre mathématiquement au PSG de revenir. Lyon n’a pas concédé plus de deux défaites dans une saison depuis 2005-2006, autant dire que le titre semble joué.

Paris voit l’Europe

Pourtant le PSG avance maintenant au même rythme : s’il a fallu trois journées au joueuses de Farid Benstiti pour se mettre en train, un nul contre Guingamp sans les recrues offensives Linda Bresonik, Kosovare Asllani et Lindsey Horan et un autre contre Montpellier, depuis elles ont remporté tous leurs matchs sauf celui contre Lyon, perdu seulement sur un pénalty.

En visite à Arras avec un effectif enrichi de la championne olympique Tobin Heath, le PSG n’a pas vraiment tremblé pour s’imposer grâce à ses recrues, les Américaines Lindsey Horan et Tobin Heath éteignant tout espoir dès le premier quart d’heure.

Les PSG déjà en ordre de bataille

Il semble que désormais le quatuor de tête est devenu un duo de tête : plus que les six points qui séparent le PSG de Montpellier (qui ne sont virtuellement pas plus que l’écart entre Lyon et le PSG), c’est la dynamique des équipes et des effectifs qui pousse à cette conclusion. Depuis le nul de la troisième journée entre Montpellier et un PSG en cours de mise en place, l’équipe parisienne a battu ses adversaires direct de Montpellier et de Juvisy.

Comme prévu le PSG est en train de construire une équipe capable très rapidement de lutter pour le titre et pour le dernier carré de Ligue des Championnes. Et c’est la nécessaire mise en place qui fait que le premier cap ne sera pas franchi dès cette saison, à trois journées près donc.

À ce sujet, le parallèle avec les premières saisons de l’OL est intéressant. On a beaucoup lu qu’il avait fallu trois saison à Lyon pour bâtir son équipe invincible. Ce qui n’est pas tout à fait vrai : il a fallu deux saisons avant de commencer à mettre les moyens. La première année, l’OL a démarré avec exactement le même effectif que le FCL de la saison précédente. Certes une armada américaine est arrivée en milieu de saison, mais le retard était déjà trop grand et le faible niveau du championnat n’avait pas permis de les retenir. La saison suivante, l’OL avait recruté des joueuses exotiques, Simone Gomes Jatoba, Shirley Cruz et l’anecdotique brésilienne Dayan Da Rocha. Et ce n’est qu’au bout de ces deux saisons que l’OL avait vraiment lancé les hostilités en allant chercher la moitié de l’équipe montpelliéraine double championne de France.

Tobin Heath, une championne olympique à Paris jusqu'à la fin de la saison.

Tobin Heath, une championne olympique à Paris jusqu'à la fin de la saison.

La situation du PSG présente quelques similitudes, mais on est alors dans une phase ressemblant à la troisième saison de l’OL : depuis 2009-2010, le PSG s’est positionné comme une des meilleures équipes du championnat, avec l’arrivée d’Élise Bussaglia, Laure Lepailleur, Jessica Houara et Julie Soyer et la pige de Sonia Bompastor et Camille Abily entre deux saison américaines. Maintenant, il met les moyens pour recruter des joueuses internationales confirmées.

Cela explique qu’il ne faudra pas attendre plusieurs saison pour que le PSG soit compétitif au plus haut niveau. Son équipe actuelle aurait sans doute pu jouer le titre sans la nécessaire période de rodage et dès l’an prochain elle le fera.

Le mercato confirme ces forces établies : le quatuor de tête s’est renforcé mais pendant que Lyon allait cherche une championne olympique et une championne du monde, le PSG une championne olympique, Montpellier recrutait l’internationale espoir danoise Luna Gevitz2 et Juvisy la gardienne Ukrainienne Yryna Zvarytch.

Bref les deux première places ne devraient pas bouger d’ici la fin de saison, et sauf révolution dans un autre club, dans les saisons suivantes. Les optimistes diront que cela donnera du suspense pour le titre, les pessimistes que cela l’enlèvera totalement des places européennes.

La révolution Isséenne

Montpellier se déplaçait à Issy qui fait feu de tout bois pour tenter d’éviter l’inéluctable relégation. Nicolas Gonfalone a remplacé David Remisse comme entraîneur, Inès Jaurena et Adeline Rousseau sont arrivées pendant qu’Islay Tait a claqué la porte.

Tous ces changements n’ont pas vraiment portés leurs fruits puisque depuis Issy a encaissé trois défaites contre Guingamp, Saint-Étienne et Montpellier, sans compter une élimination face à la VGA Saint-Maur qui évolue en DH (première élimination d’une D1 par une DH dans l’histoire de la Coupe). Mais bien sûr, c’est plutôt dans la série contre Arras, Rodez et Toulouse qu’on pourrait attendre de meilleurs résultats pour le maintien. Ce qui sera vraisemblablement trop tard puisqu’il faudrait une dizaine de points (en données corrigées…) ce qui implique de remporter quatre des cinq matchs restant, hors PSG et Lyon qui semblent raisonnablement hors de portée.

Montpellier est donc venu s’imposer sur la pelouse Isséenne face à une équipe locale privée au dernier moment de sa recrue Adeline Rousseau. Comme d’habitude, les Chouettes ont fait plutôt bonne impression et comme d’habitude elles ont cédé les premières, sur des buts de la nouvelle capitaine de Montpellier Marine Pervier et de la revenante Élodie Ramos. L’ancienne Héraultaise Charlotte Lozé a réduit le score en deuxième mi-temps pour premier but Isséen à domicile en D1, mais la « recrue » montpelliéraine Luna Gevitz, titulaire aux côtés de Kelly Gadea, douchait les espoirs locaux.

Montpellier conforte sa troisième place mais aura du mal à aller plus haut et Issy reste à la dernière place.

Yzeure au bout du suspens

Si le quatuor de tête avance maintenant en ordre dispersé, il garde une certaine avance sur le reste du peloton. Il y a donc un titre honorifique de premier des autres à aller chercher avec la cinquième place.

Guingamp, titulaire de la place de déplaçait à Yzeure qui le suit au classement. Les Auvergnates, bonne surprise de la saison comme à peu près tous les ans depuis qu’elles sont montées, ont rapidement pris l’avantage grâce à Faustine Roux puis par l’inévitable Laura Bouillot. Mais l’internationale camerounaise Michèle Ngono Mani a immédiatement réduit le score avant d’égaliser sur coup franc. C’est finalement Émilie Gonssollin qui a donné la victoire à Yzeure en fin de match. Les Auvergnates reviennent à un point des Bretonnes et prennent surtout de précieux points avant d’affronter au mois de mars Juvisy, Montpellier et le PSG à la file.

Nuls en bas de classement

Saint-Étienne était candidat déclaré à cette cinquième place, voire mieux, mais la première demi saison des Vertes les a plutôt placé dans la lutte pour le maintien, sans trop d’inquiétude cependant. Elles se déplaçaient à Rodez qui reste au dessus de la ligne rouge malgré deux matchs de retard. Ce sont les visiteuses qui ont ouvert le score grâce au premier but de Chu O Tseng, mais les Rafettes ont égalisé grâce à Flavie Lemaître. Les deux équipes auraient sans doute préféré de plus gros points mais sauront se contenter de ceux là.

Ce qui ne sera sans doute pas le cas des protagonistes du dernier match : Toulouse recevait Vendenheim qui a suivi le discutable modèle Isséen : l’entraîneur Dominique Steinberger a été écarté puis réintégré avant de démissionner et d’être remplacé par l’ancienne joueuse du club Stéphanie Trognon. Des clans sont apparus, en particulier entre les recrues et les anciennes, l’ex-parisienne Cindy Thomas a d’ailleurs quitté le club pour le Standard de Liège. Bref des conditions idéales pour une équipe à l’arrêt après deux victoires lors des deux premières journées.

Pourtant le déplacement à Toulouse ressemblait à un match à élimination directe, l’équipe victorieuse étant loin d’assurer son maintien mais l’équipe vaincue pouvant commencer à se renseigner sérieusement sur la D2. Finalement à l’issue d’un match plutôt dominé par Vendenheim, les deux équipes se sont séparés dos-à-dos, ce qui n’arrange personne et surtout pas les Violettes, un point derrière leurs adversaires du jour avec deux matchs de plus mais dont la situation semble légèrement moins compromise que celle des Chouettes d’Issy, avec deux points de plus et surtout un seul match à jouer contre le quatuor de tête, soit trois victoires à obtenir et six matchs pour le faire.

Shinobu Ohno a également fait ses débuts sous le maillots lyonnais.

Shinobu Ohno a également fait ses débuts sous le maillots lyonnais.

15e journée

  • Lyon-Juvisy 2-0 : Abily 45′, Schelin 58′
  • Arras-PSG 1-4 : Lernon 22′ ; Horan 4′, 83′, Heath 12′, Asllani 68′
  • Issy-Montpellier 1-3 : Lozé 54′ ; Pervier 28′, Ramos 34′, Gevitz 74′
  • Yzeure-Guingamp 3-2 : Roux 3′, Bouillot 30′, Gonssollin 90′ ; Ngono Mani 32′, 68′
  • Rodez-Saint-Etienne 1-1 : Lemaître 69′ ; Tseng 19′
  • Toulouse-Vendenheim 0-0
Classement général
Place Nom Pts J G N P Bp Bc Diff
1 Lyon 56 14 14 0 0 90 4 86
2 PSG 53 15 12 2 1 48 7 41
3 Montpellier 47 15 10 2 3 44 15 29
4 Juvisy 42 14 9 1 4 42 11 31
5 Guingamp 35 14 6 3 5 25 19 6
6 Yzeure 34 14 6 2 6 20 28 -8
7 Saint-Etienne 30 14 4 4 6 10 22 -12
8 Arras 28 14 4 2 8 15 55 -40
9 Rodez 25 13 3 3 7 14 29 -15
10 Vendenheim 22 13 2 3 8 6 37 -31
11 Toulouse 21 15 1 3 11 9 54 -45
12 Issy 19 15 1 1 13 11 53 -42


2 commentaires pour “Rien ne va plus, les jeux sont (presque) faits”

  1. bonasse la chinoise

  2. j’avoue elle me fait kiffer

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