Ni buts ni soumises » Välkommen till Frankrike

« 

 »

Välkommen till Frankrike

En attendant que les Bleues aillent gambader sur les pelouses Suédoises pour l’Euro 2013, les Suédoises font la loi dans les surfaces de réparation françaises. Il n’y pas que Zlatan Ibrahimovic dans la vie, il y a surtout Lotta Schelin et Kosovare Asllani, auteuse chacune d’un triplé.

Le trio de tête (ancien quatuor provisoirement privé de Juvisy) est lancé à fond de train pendant que le trio de promus reste à l’arrêt, aucun n’ayant encore remporté un match.

Lyon noie Juvisy

L’an dernier, le match avait eu lieu lors de la dernière journée, décisif pour le titre. Cette fois, il arrive dans une mauvaise période pour Juvisy, rattrapé par les blessures auxquelles les Essonniennes avaient échappé l’an dernier et fatiguées par le rythme imposé par la Coupe d’Europe. Tenues en échec par Rodez et battues par Yzeure après les matchs contre Zürich, Juvisy voulait l’emporter pour rattraper les points perdus.

Mais Lyon joue pour gagner tous ses matchs, et l’affiche contre Juvisy est toujours particulièrement attendue (voir « Juvisy et Lyon, des amis de 20 ans »), sans doute la plus ancienne rivalité encore en cours.

Pour ce choc, Patrice Lair choisissait une option nettement offensive en faisant débuter Lotta Schelin, de retour de blessure (après un match avec la réserve remporté 23-0 avec un octuplé de la Suédoise) avec Laetitia Tonazzi de retour sur les terres de ses exploits passés1, mais aussi Élodie Thomis (remplacée à la mi-temps par Eugénie Le Sommer pour une composition avec trois avant-centres) soutenues par Camille Abily et Louisa Necib, cette dernière étant théoriquement en binôme avec Amandine Henry. Mais sa prestation dans la piscine Léo-Lagrange ne plaisait pas à son entraîneur qui la remplaçait par Lara Dickenmann avant la demi-heure.

Lotta Schelin a marqué un triplé. Photo William Morice/Le Moustic Production.

Lotta Schelin a marqué un triplé. Photo William Morice/Le Moustic Production.

En face, l’option était nettement plus défensive sur le papier avec Émilie Trimoreau, habituelle latérale, chargée d’occuper la place laissée vacante sur l’aile gauche par Julie Machart. La meilleure Juvisienne actuellement était en effet suspendue après son expulsion en fin de match contre Rodez. La pointe de l’équipe était tenue en principe par Janice Cayman, Gaëtane Thiney étant en soutien et Camille Catala à droite.

Juvisy était l’équipe qui posait le plus de problème à l’OL depuis le début de saison en tirant le meilleur parti de l’état du terrain, quasiment injouable sur les côtés, en pressant donc dans l’axe pour profiter de la difficulté de faire circuler le ballon entre la défense centrale et la gardienne.

Mais Lyon dispose cette année d’un atout que Juvisy connaît bien : Laetitia Tonazzi a joué le rôle de point de fixation pour permettre à son équipe de ressortir. Et il dispose aussi d’une arme absolue dans ce type de match. La Suédoise Lotta Schelin s’est offert un triplé plus quelques occasions bien sorties par Marion Mancion. En ajoutant qu’Élodie Thomis a fait subir mille tourments à Gwenaëlle Butel sur son aile droite, souvent terminés par de mauvais choix jusqu’au centre parfait (venu de la gauche cette fois) pour le but de Laetita Tonazzi, on trouve la raison du score de 4-0 dans un match où la possession de balle a été assez équilibrée.

Laetitia Tonazzi face à Anaig Butel. Photo William Morice/Le Moustic Production.

Laetitia Tonazzi face à Anaig Butel. Photo William Morice/Le Moustic Production.

Parce que non seulement Juvisy n’a pas marqué, mais Sarah Bouhaddi n’a pratiquement pas eu d’arrêts à faire. Camille Catala a été bien tenue par Sonia Bompastor, Janice Cayman a couru dans le vide et Gaëtane Thiney a été invisible. Les joueuses les plus influentes pour Juvisy ont finalement été Amélie Coquet qui a tenté de relancer la machine et Sandrine Soubeyrand qui a par contre échoué sur son point fort, manquant plusieurs coups francs bien placés.

Lyon continue sa marche en avant (40 buts marqués en 5 matchs, aucun encaissé) mais les vrais échéances seront sans doute plutôt contre Montpellier et le PSG qui n’ont pas de Coupe d’Europe pour les fatiguer.

Juvisy se retrouve sixième , mais s’il faut sans doute remonter loin (de plus loin que de mémoire d’archiviste) pour voir le club de l’Essonne aussi loin à ce moment de la saison, la situation n’est sans doute ni très grave ni très étonnante.

Depuis que la Coupe d’Europe concerne le deuxième du championnat, l’équipe qualifiée (hors Lyon) paye toujours cette participation en finissant dernière du quatuor de tête : Montpellier en 2010, qui avait concédé des nuls contre Soyaux, Juvisy et le PSG autour de ses premiers tours, Juvisy déjà en 2011, battu par Lyon, Montpellier et le PSG au lendemain de matchs européens, et le PSG l’an dernier qui a concédé le nul face à Yzeure (et face à Lyon) et qui a perdu contre Juvisy après des matchs européens. Et plus encore que ces enchaînements, à chaque fois l’équipe avait ensuite peiné pendant le reste de la saison.

Cependant, on voit que cela n’avait pas empêché ces équipes de rester dans le quatuor de tête, à la dernière place parce qu’elles se tiennent de tellement près que chaque point perdu compte, mais devant tout le reste de la meute parce que la marge est importante.

Toutefois, il y a une différence cette anné : Juvisy a déjà perdu des points contre Yzeure et Rodez, et va affronter un redoutable enchaînement Vendenheim-Stabaek-Toulouse-Stabaek-Guingamp entre le 28 octobre et le 11 novembre, soit aucun concurrent direct en championnat, qui arriveront en décembre. Autant dire qu’il ne faudra pas laisser trop de points en route au risque de jouer contre le PSG et Montpellier sans aucun droit à l’erreur.

L’impression laissée par les matchs contre Zürich, soit celle d’une équipe à la limite face à une équipe suisse plus limitée que ce qu’en ont dit les commentateurs est confirmée par les matchs suivants : la qualification européenne obtenue à l’arrachée et avec une grande débauche d’énergie risque de coûter à Juvisy la participation à la prochaine édition2.

Montpellier et les PSG déroulent

L’équipe Montpelliéraine semble arrivée à maturité et remporte tranquillement ses matchs (sauf celui contre le PSG bien sûr) contrairement aux saisons précédentes où elle gagnait souvent à l’arrachée en début de saison. Il faut dire que Marie-Laure Delie semble décidée à avoir les mêmes statistiques que chez les Bleues (encore deux buts cette fois), que Hoda Lattaf est éternelle (deux buts aussi), sans parler de Viviane Asseyi qui pousse ni d’Élodie Ramos qui ressuscite (un but aujourd’hui). Bref, la pelouse Montpelliéraine n’était pas le lieu idéal pour Issy pour accrocher son premier point3. Au final, Montpellier l’emporte 8-0 et reste à portée de Lyon.

Le nouveau PSG a eu un peu de mal à se mettre en route lors de la première journée contre Guingamp, puis a rencontré une équipe de Montpellier qui lui a arraché un nul. D’où une impression de début de saison pas totalement réussi. Mais cette impression est trompeuse : le PSG marche déjà à grande vitesse, il vient de réaliser son deuxième 6-0 de suite (après un 5-0 à Saint-Étienne lors de la deuxième journée). La victime était cette fois-ci Arras, qui n’est pas dans une posture aussi difficile qu’Issy grâce aux points obtenus contre Guingamp et Saint-Étienne, mais qui n’est pas encore pleinement entré en D1. Les bourreaux du jour ont Kosovare Asllani, qui ne voulait pas laisser Lotta Schélin être la seule Suédoise à marquer un triplé ce week-end, ainsi que l’américaine Lindsey Horan qui marque pour le troisième match de suite, l’allemande Linda Bresonik pour son premier but en France et la capitaine Sabrina Delannoy qui fête ainsi sa convocation en équipe de France.

Des promus décrochés

Yzeure avait l’occasion de profiter de la défaite de Juvisy pour accentuer son avance à la quatrième place. Mais l’équipe auvergnates ne se trouve aussi bien classée que par un concours de circonstance favorable qui lui peret surtout de mettre des points de côtés pour le maintien. Ce que Guingamp s’est chargé de lui rappeler en l’emportant 2-0 en fin de match. L’équipe bretonne continue d’aligner de bonnes performances à domicile, mais à peiner à l’extérieur, battue 4-0 à Rodez lors de la journée précédente.

Elle reste toutefois favorite pour la cinquième place avec Saint-Étienne qui a enfin enclenché la marche avant après un début de saison difficile. Il faut dire que commencer par des matchs contre Montpellier et le PSG n’était sans doute pas l’entame la plus facile. Mais les Stéphanoises tentent de montrer qu’elles regardent vers le haut et qu’elles n’ont pas l’intention de craindre pour leur maintien. D’un doublé, Anaïs Ribeyra a permis aux Vertes de battre Rodez.

Enfin, Vendenheim, bonne surprise du début de saison était sans doute encore sous le coup du 13-0 concédé à Lyon la semaine dernière et de la défaite à domicile contre Yzeure. Toulouse en a profité pour venir chercher son premier point4 depuis son retour en D1. Marie-Ange Kramo avait même ouvert la marque pour les Violettes mais Julie Walocha a permis aux Alsaciennes de ne pas concéder une troisième défaite de rang.

Malgré les apparences, il ne s'agit pas des Bleues de l'équipe de France. D'ailleurs il y a Amandine Henry et Sonia Bompastor.  Photo William Morice/Le Moustic Production

Malgré les apparences, il ne s'agit pas des Bleues de l'équipe de France. D'ailleurs il y a Amandine Henry et Sonia Bompastor. Photo William Morice/Le Moustic Production

5e journée

  • Juvisy-Lyon 0-4 : Schelin 17′, 69′, 78′, Tonazzi 43′
  • Vendenheim-Toulouse 1-1 : Walocha 66′ ; Kramo 38′
  • Guingamp-Yzeure 2-0 : Février 73′, Ngono Mani 92′
  • Saint-Etienne-Rodez 2-0 : Ribeyra 41′, 79′
  • Montpellier-Issy 8-0 : Delie 24′, 53′, Lattaf 37′, 67′, Lavogez 45′, Ayachi 65′, Ramos 83′, Robert 89′
  • PSG-Arras 6-0 : Asllani 1′, 47′, 81′, Delannoy 18′, Bresonik 26′, Horan 61′
Classement général
Place Nom Pts J G N P Bp Bc Diff
1 Lyon 20 5 5 0 0 40 0 40
2 Montpellier 18 5 4 1 0 19 1 18
3 PSG 16 5 3 2 0 19 2 17
4 Yzeure 14 5 3 0 2 8 12 -4
5 Guingamp 13 5 2 2 1 8 8 0
6 Juvisy 12 5 2 1 2 15 6 9
7 Saint-Etienne 12 5 2 1 2 5 8 -3
8 Vendenheim 12 5 2 1 2 6 19 -13
9 Rodez 9 5 1 1 3 4 12 -8
10 Arras 7 5 0 2 3 2 17 -15
11 Toulouse 6 5 0 1 4 2 22 -20
12 Issy 5 5 0 0 5 4 25 -21


4 commentaires pour “Välkommen till Frankrike”

  1. Bonjour, vous n’êtes pas les premiers à relayer l’info selon laquelle Asllani serait une nouvelle Zlatan .. j’ai bien compris que c’était pratique au niveau médiatique et marketing pour le PSG et qu’il y avait quelques points communs .. mais cela reste une pure construction intellectuelle .. le palmarès de Asllani (championne de suede, 2 coupes de suede) reste famélique, y compris comparé à celui de sa compatriote Schelin .. de la mesure, svp, de la mesure .. bravo pour votre site, en tout cas

  2. très bien fait comme d’hab; quand je n’ai rien vu sur la 4ème journée je prenais peur.

    le parigotes vont encore prendre de l’allure au fil de la saison, mais dans la chasse au lion il n’y a jamais beaucoup de marge de manoeuvre donc je pense que pour elles le mal est déjà fait; elles sont presque obligées maintenant de prendre les 8 points (6 au moins, même avec un coup de pouce de la paillade) face à lyon, et cela je ne vois pas arriver cette année. la saison prochaine par contre, ça va être serré.

  3. Et puis sur la photo, il y a aussi Schellin et Dickenman, alors on est loin des Bleues ;o)
    Sinon, merci pour ce résumé très complet comme d’hab.
    Le 4-0 de Lyon est dur pour Juvisy qui sur le plan strict du jeu a été plutôt bon à mon avis. Perso, j’ai bien aimé le match de Catala qui a dynamisé tous les ballons qu’elle a touchés. Et elle n’est pas beaucoup resté sur l’aile droite, elle a beaucoup bougé, donc Sonia n’a pas eu trop à la maîtriser.
    Les cartons et la forme de Montpellier et PSG sont assez encourageants pour la lutte au sommet, moins pour le niveau général de la D1 où les écarts entre les gros et les petits restent énormes. En tout cas, c’est vrai que de voir Montpellier marquer autant est nouveau et, ma foi, me ravit !
    Le PSG m’avait impressionné lors de sa première mi-temps contre le MHSC et il jouait alors sans Asllani (pas encore arrivée) ni Bresonik. L’effectif est vraiment top et je crois que cette équipe a un avenir plus que brillant devant elle. Je ne mettrais pas ma main à couper qu’elle n’arrive pas à reprendre son retard sur Lyon. De toutes les façons, ça va arriver un jour la fin de la domination de l’OL. Cette année ou l’an prochain ? Le simple fait de se poser la question est encourageant (pour l’intérêt du championnat).
    Au fait, j’ai lu des « rumeurs » sur des sites US comme quoi Montpellier pourrait être sérieusement intéressée par l’attaquante internationale US Le Roux (très bonne joueuse !). Ou peut-être… Christine Sinclair si elle ne va pas au PSG ? Elle sera libre dès janvier puisqu’elle ne participera pas à la tournée canadienne en Chine pour cause de suspension…. ;o)

  4. note: asllani était titulaire contre MHSC… mais transparente donc c’est compréhensible de dire qu’elle n’était pas « arrivée » (ce qui n’est plus le cas). et même si les écarts entre les deux vitesses reste énormes, le niveau moyen passe aussi par celui du « big four » (bientôt big three?) et si la paillade arrive à interesser des grands noms outre-atlantique, les succès de lyon et l’ambition du PSG sont peut-être en partie la raison. encore une équipe ou deux épaulées par des clubs pro comme EAG, et la qualité de vie française aidante (wie Gott in Frankreich) et la D1 pourrait devenir « là où ça se passe ».

Répondre