Ni buts ni soumises » C’est la rentrée

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C’est la rentrée

Nouvelle saison sous les feux des médias marquée par l’implication de plus en plus grande des clubs professionnels, ce qui vaut un marché des transferts particulièrement animé et du changement sur les banc où les anciennes joueuses prennent le pouvoir dans presque la moitié des clubs.

Dans une semaine, c’est la reprise de la D1 après la déception des Jeux Olympiques. La saison sera médiatisée comme jamais elle ne l’a été, avec une vingtaine de matchs diffusés en direct sur Eurosport et France 4, dont deux dès la première journée (Lyon-Rodez et Juvisy-Arras).

Autre nouveauté, Lyon ne sera pas le seul ogre de la compétition le nouveau PSG entre dans la danse, avec des moyens qui devraient en faire dès cette saison un concurrent sérieux pour le titre, et sans doute rapidement pour la victoire en Coupe d’Europe. L’équipe parisienne a marqué ses ambitions en allant recruter en Allemagne à défaut de pouvoir faire venir Lotta Schelin et Sonia Bompastor.

Au-delà de Paris et de Lyon, toute la D1 s’est prêtée au jeu des transferts. C’est même Juvisy qui a recruté le plus d’internationales françaises, et Saint-Étienne et Yzeure sont même allé prospecter aux États-Unis.

William Morice/Le Moustic Production

Julie Soyer face à sa future capitaine Sandrine Soubeyrand, Photo : William Morice/Le Moustic Production

Du côté des promus, Toulouse présentera une équipe rôdée à la D1 avec le retour de plusieurs anciennes, alors que les novices s’appuient sur des ossature d’anciennes joueuses d’équipes voisines : Arras d’Hénin-Beaumont et Issy du PSG. Ces trois équipes joueront le maintient comme les deux tiers du plateau avec au moins autant de chances que des équipes comme Rodez, Vendenheim ou Yzeure.

Les forces en présence

Arras

Première saison en D1 pour Arras, après seulement deux ans en D2. Mais l’équipe arrageoise n’est pas totalement novice à ce niveau puisqu’une grande partie de l’équipe type a déjà goûté à l’élite, certaines joueuses comme Manuela Cuvillier, Ludivine Bultel, Laurie Dacquigny, Marie Gosse et Nathalie Jarosz ont même été titulaires plusieurs saison avec Hénin-Beaumont.

Le recrutement ne va par contre pas ajouter à l’expérience puisqu’il s’est principalement fait en D2. Arras jouera certainement pour le maintien comme la majorité du plateau.

Les entraîneurs : Jean-Pierre Marocchini et René Devienne

Pronostic : entre 8e et 12e

Guingamp

Depuis son passage sous la bannière guingampaise l’an dernier, l’équipe briochine nourrit de nouvelles ambitions qui se sont traduites l’an dernier par l’arrivée de joueuses comme Emmeline Mainguy ou Michèle Ngono Mani. Le résultat final a été une sixième place qui constitue le haut de la lutte pour le maintien. L’objectif sera de faire mieux cette année, ce qui ne devrait pas changer grand chose au classement tant les équipes de têtes sont encore au dessus, mais l’idée sera d’assurer un maintien plus tranquille.

Pour cela, les évolutions continuent à petites touches avec un changement d’entraîneur et l’arrivée de Caroline La Villa. Grand espoir montpelliérain, elle était allé chercher du temps de jeu l’an dernier à Saint-Étienne qu’elle avait quitté à la mi-saison après une non titularisation pour finir l’année en D2 à Monteux. Guingamp a aussi fait signer Léa Le Garrec du PSG, pendant que Saïda Akherraze et Allison Blais feront le chemin inverse.

Dans son opération maintien, Guingamp pourra compter sur une défense solide avec un axe central Marion Boishardy-Audrey Février qui assure une base solide devant Emeline Mainguy. Julie Morel en 10 et Michèle Ngono Mani devant devraient compléter l’épine dorsale de l’équipe.

L’entraîneur : Olivier Moullac est arrivé après l’éviction surprise d’Adolphe Ogouyon. Gardien formé au FC Nantes, passé par Lorient où il a joué quelques matchs de D2, son cursus d’entraîneur était jusque là tourné vers la formation. Il était l’an dernier responsable du pôle espoir féminin de la FFF à Rennes (où il sera remplacé par Sonia Haziraj, ancienne entraîneuse de Saint-Brieuc).

La joueuse à suivre : Gagnante du grotesque « challenge de la meilleure joueuse », Julie Morel n’en est pas moins une très bonne joueuse. Après une première année à Saint-Brieuc gâchée par une blessure au genou, elle a repris en Bretagne le rôle de patronne qu’elle tenait à Condé. Appelée une fois en équipe A’ quand elle évoluait sous les couleurs normandes, elle a sans doute laissé passer sa chance chez les Bleues avec sa blessure, mais on ne sait jamais.

Pronostic : entre 5e et 10e

Issy

Promu et novice à ce niveau après être passé près les deux saisons précédentes, le Issy Football Féminin a profité de la géographie pour recruter chez ses nombreux voisins de la région parisienne. Pourtant le club n’a perdu que peu de joueuses de son équipe type. Mais cela ne l’a pas empêché de profiter du déstockage massif du PSG pour acquérir de l’expérience de D1 avec Aurélie Conforti et Nora Coton-Pélagie, mais aussi d’autres anciennes parisiennes comme Stéphanie Legrand et Charlotte Lozé. Au total, Issy compte onze nouvelles joueuses et un effectif particulièrement riche, ce qui aura l’avantage de donne des solutions à l’entraîneur, mais l’inconvénient de nécessiter peut-être du temps pour construire un collectif.

L’entraîneur : David Remisse

La joueuse à suivre : Régulière au dessus de 15 buts saison en D2 avec Rennes, Condé puis Issy, Gwenaëlle Migot va découvrir la D1 à 26 ans avec comme ambition de confirmer son titre de meilleure buteuse de D2 la saison dernière.

Pronostic : entre 8e et 12e

Juvisy

Dauphin de l’OL l’an dernier, Juvisy va de nouveau devoir gérer la Coupe d’Europe en plus du championnat. L’an dernier, le club a fait toute la saison avec 12 joueuses en étant épargné par les blessures hormis celle de Julie Machart. Il serait hasardeux de penser réussir la même chose une deuxième saison de suite, avec l’Europe en plus.

Juvisy a donc renoué avec son glorieux passé de terre d’accueil pour les internationales en attirant la Stéphanoise Camille Catala, la Parisienne Julie Soyer et la Lyonnaise Sandrine Dusang. Les deux premières sont des habituées des derniers rassemblements des Bleues et la troisième compte une cinquantaine de sélections entre ses blessures.

Ces trois joueuses viennent étoffer un groupe qui ne compte qu’un seul départ de titulaire, celui de l’inamovible attaquante Laetitia Tonazzi pour Lyon.

On ajoutera à cela l’imbroglio concernant les gardiennes : la titulaire de la saison dernière, Audrey Malet a été mutée par son employeur à une centaine de kilomètres de Juvisy et demandait donc au club un aménagement de son emploi du temps, qui lui a d’abord été accordé avant de lui être refusé, ce qui a causé sa retraite sportive. Il faut dire qu’entre temps, Juvisy avait flairé la bonne affaire avec Céline Deville laissée libre par Lyon. Mais il s’agissait d’un tuyau percé : la gardienne internationale n’avait été libérée que pour se rapprocher de sa famille à Montpellier, mais le club héraultais ne souhaitant pas la faire revenir, elle reste entre Rhône et Saône. C’est donc Marion Mancion qui gardera le but juvisien cette saison, forte de son expérience de trois saison d’élite à Hénin-Beaumont et de son remplacement réussi d’Audrey Malet pendant deux mois l’an dernier.

Malgré les renforts, l’effectif semble un peu court pour mener de front championnat et Coupe d’Europe. La marge reste grande sur la majorité du plateau mais voir Juvisy lutter pour le titre jusqu’au bout comme l’an dernier constituerait une vraie surprise.

L’entraîneur : Ancienne joueuse du club, Sandrine Mathivet a d’abord été adjointe d’Éric Duprat à la tête de l’équipe première avant de devenir co-entraîneuse avec lui en 2008 puis de devenir seule entraîneuse en chef en 2009. En trois saisons, elle a deux fois disputé le titre jusqu’au bout à Lyon : outre la saison dernière, Juvisy avait finit la saison 2009-2010 à un point de l’OL.

Sandrine Dusang face à sa future coéquipière Virginie Mendes

Sandrine Dusang face à sa future coéquipière Virginie Mendes

La joueuse à suivre : La dernière fois que Sandrine Dusang a fait une saison complète, c’était en 2007-2008. Depuis elle a connu au moins une blessure qui chaque saison lui en fait manquer la moitié. L’an dernier, elle n’a pas joué du tout avec l’équipe première de l’OL. Il s’agit donc d’un pari pour Juvisy mais qui pourrait bien être gagnant puisque avant diverses blessures, l’ancienne capitaine de l’OL était sans doute la meilleure arrière droite française et encore plus forte dans l’axe. Son expérience de la Coupe d’Europe pourront apporter beaucoup à Juvisy. Et pourquoi pas aux Bleues.

Pronostic : 3e ou 4e

Lyon

Deux écueils se présentent face à l’équipe lyonnaise en cette nouvelle saison. Le premier est interne à l’équipe : comment garder le même niveau de motivation après avoir tout gagné l’an dernier ? Le deuxième est plus général au club dont les difficultés financières se répercutent sur l’équipe féminine.

L’intersaison a été habilement mené en fonction de ces paramètres pour renouveler légèrement l’effectif afin d’insuffler un peu de nouveauté et de réduire légèrement la voilure. Les deux dernières joueuses du FC Lyon, Sandrine Brétigny et Sandrine Dusang ont été laissées libres. Entre les blessures et la confiance de l’entraîneur, elles n’avaient déjà cumulé que 57 minutes de jeu l’an dernier (toutes pour la première des deux). On retrouvera la buteuse à la pointe de l’attaque de Francfort et son ancienne coéquipière au sein de la défense de Juvisy, ce qui prouve que d’autres grands clubs leur font encore confiance.

Aurélie Kaci et Rosana ont été laissées libres après une saison à jouer les utilités. Le seul départ non souhaité a finalement été celui de Shirley Cruz, séduite par le PSG. Dans le cadre des restrictions budgétaires, l’OL a choisi de porter son attention sur la prolongation de Louisa Necib jugée plus importante pour le futur.

Ces 5 départs ont été compensés par 3 arrivées de joueuse qui postuleront pour être titulaires. Élise Bussaglia arrive du PSG pour former avec Amandine Henry, Camille Abily et Louisa Necib un milieu qui pourrait être celui de l’équipe de France. Laetitia Tonazzi a cette fois signé avant le début de la saison et Laura Agard arrive de Rodez, après avoir connu Patrice Lair à Montpellier où elle formait la charnière centrale avec Sabrina Viguier.

La qualité de l’effectif n’a donc rien à envier à celle des saisons précédentes et la légère diminution du nombre de joueuses professionnelles sera compensée par une plus grande utilisation des joueuses du centre de formation.

L’entraîneur : Patrice Lair est désormais une figure du football féminin, dans lequel il est arrivé un peu par hasard à Montpellier et qu’il pensait avoir définitivement quitté quand l’OL est venu le chercher pour prendre la suite de Farid Benstiti. 5 titres (dont deux Coupes d’Europe) plus tard, il fait figure d’icône du côté de Lyon.

La joueuse à suivre : Toutes les joueuses sont à suivre dans l’effectif lyonnais, mais on prêtera une attention particulière à Laetitia Tonazzi. Arriver dans une équipe qui compte déjà Lotta Schelin et Eugénie Le Sommer dans ses rangs pour remplacer numériquement Sandrine Brétigny qui n’avait presque pas eu de temps de jeu la saison dernière, le challenge est de taille. Mais si Patrice Lair cherche à l’avoir depuis plus d’un an, ce n’est sans doute pas pour garnir son banc. On mettra une petite pièce sur l’ancienne juvisienne pour le titre de meilleure buteuse lyonnaise (qui depuis dix ans est aussi celui de meilleure buteuse de D1, sauf quand il s’agit de Marinette Pichon ou… de Laetitia Tonazzi).

Pronostic : 1er ou 2e

Montpellier

Pendant que le PSG, Lyon et Juvisy ont animé le marché des transferts, Montpellier a travaillé sans bruit. La Japonaise Aya Sameshima est retournée au pays et l’ancienne de la maison Zohra Ayachi est de retour après deux saisons à Paris et une à Rodez.

Il ne faudrait pas croire que ce calme est un manque d’ambition, au contraire. L’an dernier, Juvisy a focalisé l’attention en menaçant Lyon jusqu’au bout, mais Montpellier n’a fini qu’à deux points de l’équipe essonnienne.

La structure de l’effectif héraultais avec un grand nombre de jeunes joueuses encadrées par quelques anciennes laisse à penser que l’équipe peut progresser d’une saison à l’autre en gagnant en expérience, et la profondeur de banc met un peu Montpellier à l’abri d’une méforme ou d’une blessure d’une joueuse majeure.

Juvisy occupé sur la scène européenne, Lyon un peu moins armé et le PSG qui doit trouver un collectif, Montpellier a sans doute une carte à jouer.

L’entraîneur : Sarah M’Barek est arrivé à Montpellier lors de l’été 2001 avec Hoda Lattaf en provenance de la Roche-sur-Yon, à une époque où c’était le club de Louis Nicollin qui attirait les internationales des équipes concurrentes. Elle a succédé à Patrice Lair en 2006, un an après avoir arrêté sa carrière en équipe première (tout en faisant quelques apparitions en équipe réserve jusqu’en 2010).

La joueuse à suivre : Hoda Lattaf est arrivée à Montpelilier en 2001, déjà internationale et championne de France en 1998 avec le FC Lyon. Depuis, elle a enrichi son palmarès de deux titres avec Montpellier, et deux autres lors de sa parenthèse à l’OL qui s’est finie par six mois de mise à l’écart. On se demande d’ailleurs ce qui a bien pu passer par la tête de Farid Benstiti et par celle de Bruno Bini qui ont visiblement pensé qu’à 30 ans, sa carrière était derrière elle. Quatre ans plus tard, elle a encore été la meilleure montpelliéraine la saison dernière.

Pronostic : entre 2e et 4e

PSG

Depuis 2009, le PSG a franchi un palier en se plaçant parmi le quatuor de tête du championnat de France, ce qui l’a amené à disputer la Coupe d’Europe l’an dernier avec à la clé une victoire de prestige contre Francfort, malgré l’élimination.

L’arrivée de QSI à la tête du club a d’abord semblé ne pas concerner l’équipe féminine, mais sans doute avec la médiatisation croissante de la discipline et parce que les budgets sont dérisoires à l’échelle du nouveau PSG, les grandes manœuvres ont aussi commencé pour les filles.

Tout a commencé par un grand ménage : Bérangère Sapowicz et Candice Prévost avaient déjà annoncé leur arrêt, les Américaines Ella Masar et Alexandra Long sont reparties aux États-Unis et l’entraîneur Camillo Vaz n’a pas été prolongé. Élise Bussaglia a ensuite cédé aux sirènes lyonnaises, tout comme Julie Soyer à celles de Juvisy, puis le club a laissé partir Cindy Thomas, Nora Coton-Pélagie, Delphine Blanc et Léa Le Garrec, soit en tout une dizaine de départ, dont la meilleure joueuse et une moitié de l’équipe type.

Pour compenser, le PSG a cherché à faire ce que Montpellier puis Lyon avaient fait avant lui : piocher directement les meilleures joueuses du championnat. Mais l’OL dispose encore d’assez de moyen et de crédit pour réussir à convaincre la plupart de ses meilleures joueuses de rester. Lotta Schelin et Sonia Bompastor ont officiellement été approchées, Camille Abily, Laura Georges et Louisa Necib l’auraient été aussi. Si la pêche n’a pas été très fructueuse, elle a toutefois ramené un gros poisson, la Costaricienne Shirley Cruz, à l’OL depuis 2005 et qui n’a pas accepté qu’on lui propose de baisser son salaire.

À défaut de stars du championnat de France, le PSG est aller débaucher deux internationales allemandes à Duisbourg, quatrième de la dernière Bundesliga. Puis il a terminé son recrutement avec des habituées de la D1 : Karima Benameur, Saïda Akherraze, Aurélie Kaci et Kheira Hamraoui.

Cette année, l’objectif sera avant tout de se qualifier pour la Coupe d’Europe. Le défi ne sera pas facile avec un effectif particulièrement déséquilibré : avec deux très bonnes gardiennes, une défense de niveau international et un milieu à l’avenant tous les espoirs sont permis, mais l’attaque qui était déjà le talon d’Achille parisien n’a pas vraiment été renforcé par les départs d’Ella Masar et Cindy Thomas, à peine compensés par l’arrivée de Guingamp de la jeune Allison Blais (2 buts en 12 matchs l’an dernier) et celle de l’espoir américain Lindsey Horan dont le contrat « à six chiffres » a fait beaucoup parler. L’attaque est tellement le point faible de cette effectif qu’en l’absence de nouvelle recrue, on s’attendrait presque à voir Aurélie Kaci se retrouver avant-centre.

William Morice

Farid Benstiti, nouvel entraîneur du PSG, Photo : William Morice

L’entraîneur : Pour mener cette troupe, le PSG a rapatrié Farid Benstiti de Russie où il était champion avec Rossiyanka tout en étant sélectionneur de l’équipe national. Ajouté à son passé lyonnais, cela en fait l’homme d’expérience dont le club avait besoin pour assouvir ses ambitions.

Les joueuses à suivre : Le recrutement d’Annike Krahn en défense et de Linda Bresonik au milieu est un symbole fort de la nouvelle puissance du PSG. Les deux joueuses sont des internationales allemandes en activité qui comptent autour de 80 sélections et qui ne viennent pas en préretraite. Elles devraient en particulier faire partie des leaders de l’équipe d’Allemagne lors de l’Euro 2013. Elles apporteront donc beaucoup au PSG.

Pronostic : Entre 1er et 3e

Rodez

Troisième saison de D1 pour Rodez qui s’est bien tiré de ses deux premières avec un 6e et un 8e place. Cette année pourrait être plus difficile parce que l’équipe est profondément renouvelée.

L’entraîneur de la montée Franck Plenecassagne ne s’occupe plus de l’équipe première et l’emblématique capitaine Agathe Calvié a arrêté, ainsi que sa coéquipière Marine Chavaroche. Karima Benameur est au PSG, Laura Agard à Lyon, Manon Alard à Muret et Zohra Ayachi à Montpellier. Bref six joueuses de l’équipe type – et non des moindres – sont parties et son remplacées par des habituées de la D2 (Sophie Vaysse d’Albi, Marine Haupais et Aline Liaigre de la Roche, Émlie Sapowicz d’Évreux) voire du championnat U19 (Dina Jeanjean de Toulouse, Marine De Sousa de Montpellier).

Avec tous ces changements, une quatrième saison en D1 sera l’objectif à atteindre.

L’entraîneur : Première joueuse française à signer à Francfort en 2002-2003, Élodie Woock a surtout été la meneuse de Toulouse à la grande époque. Elle a donc à son palmarès 4 titres de championnes, une demi-finale de la première édition de la Coupe d’Europe et 78 sélections en équipe de France avec en point d’orgue la participation à la Coupe du monde 2003.

La joueuse à suivre : Solide espoir du football français lors de son passage au CNFE, Flavie Lemaître n’a pas entièrement confirmé à Toulouse dans un club compliqué avant de se refaire une santé à Rodez en D2 puis en D1. Ses 8 buts de la saison dernière constituent sa meilleure performance en D1 mais elle pourrait faire mieux cette année.

Pronostic : entre 8e et 12e

Saint-Étienne

Saison après saison, surtout depuis que le RCSE est devenu l’ASSE, les Vertes se positionnent comme la meilleure équipe hors du quatuor de tête. Mais l’écart semble encore trop important pour tenter de gagner une place. Tout au plus cela permet-il de ne pas se faire trop de frayeurs concernant le maintien.

Le Moustic Production

Camille Catala part à Juvisy, Photo : Le Moustic Production

Saint-Étienne a perdu à l’intersaison sa meilleure joueuse et seule internationale Camille Catala, partie à Juvisy et Kheira Hamraoui qui a signé au PSG. Pour les remplacer, le club comptera sur Teninsoun Sissoko qui avait fait une saison assez convaincante il y a deux ans dans une équipe du Mans qui comptait assez peu de satisfactions. La prometteuse Anaïs Ribeyra, arrive après une saison réussie à Yzeure (11 buts dont les deux du maintien). Elle devrait constituer un duo intéressant avec Sarah Palacin devant l’américaine Megan Manthey.

L’équipe de la capitaine Astrid Chazal semble donc bien armé pour viser encore la première moitié du classement.

Les entraîneurs : Hervé Didier et Patrick Brossat.

La joueuse à suivre : Son contrat n’est pas « à six chiffres », mais l’Américaine Megan Manthey devrait être opérationnelle tout de suite. Titulaire pendant trois saisons avec le Fortuna Hjørring, champion du Danemark, elle jouait au printemps à Seattle en W-League avec des coéquipières aussi prestigieuses que Hope Solo, Megan Rapinoe ou Alex Morgan et où elle était régulièrement titulaire.

Pronostic : entre 5e et 10e

Toulouse

Ancienne place forte du football féminin, en gros jusqu’à la fusion avec le TFC, Toulouse s’est peu à peu enlisé dans le fond du classement jusqu’à être relégué il y a deux ans. L’occasion de remettre les choses à plat et le TFC a réalisé une saison presque parfaite (19 victoires, 2 nuls, 1 défaite) pour revenir aussitôt en D1.

Seul départ notable, celui de Marie Papaix, partie à Algrange, et le départ à la retraite de Virginie Dessalle qui avait dépanné en fin de saison dernière. Dans l’autre sens, trois anciennes de l’époque où Toulouse gagnait des titres reviennent au bercail : les sœurs Kramo, Marie-Ange et Marie-Joëlle, et Lilas Traïkia. Le TFC a aussi recruté Sophie Legros, ancienne du CNFE et d’Hénin-Beaumont qui vient de passer quatre ans à Harvard à jouer dans le championnat universitaire américain.

Toulouse est un promu un peu particulier qui devrait avoir moins de difficulté à conserver sa place en D1 que les autres.

L’entraîneur : L’entraîneur de la montée Matthieu Vrillard a laissé la place à Soraya Belkadi qui était déjà éductatrice au club, mais qui y a surtout été joueuse de 2004 à 2008 et qui a porté le brassard pour ses deux dernières saisons après le départ de Sabrina Viguier.

La joueuse à suivre : Meilleure buteuse de D2 l’an dernier avec 28 buts (à égalité avec Gwenaëlle Migot d’Issy), Sandra Maurice va reconstituer en D1 le duo prolifique qu’elle formait à Albi avec Lilas Traïkia

Pronostic : entre 5e et 10e

Vendenheim

Troisième deuxième saison en D1 pour Vendenheim qui a toujours réussi ses saisons de promus mais n’a jamais confirmé (8e en 2005 et 11e en 2006, 7e en 2008 et 12e en 2009, 7e la saison dernière).

Le départ de Jeanne Haag dont la saison dernière avait été perturbée par des problèmes de contrats était prévu. Elle retourne en Allemagne au FC Sand, accompagnée de Noémie Freckhaus. Lilia Boumrar quitte aussi le club après seulement une saison.

Pour le remplacer, Vendenheim a fait le choix de la jeunesse en recrutant dans les équipes U19 (Charlotte Landrieux qui a cependant beaucoup joué en D1 à Hénin-Beaumont, Viviane Boudaud et Cloé Faillant à Lyon, Romane Munich à Sarrebruck), avec un peu d’expérience représentée par Félicitée Hamidouche (Herblay, ex-PSG) et par l’attaquante du PSG Cindy Thomas.

Vendenheim devra se trouver un terrain d’accueil puisque le stade Waldeck n’est pas conforme à la norme désormais exigée par la FFF. Le club rêve ouvertement d’un rapprochement avec Strasbourg, mais les choses traînent en raison des avanies du Racing.

L’entraîneur : Dominique Steinberger

La joueuse à suivre : Seule joueuse du club à avoir à ne pas avoir manqué une minute de la saison, Aurélie Mula mènera cette saison encore l’attaque fédinoise.

Pronostic : entre 8e et 12e

Yzeure

Dernier non relégable ces deux dernières saisons, Yzeure n’a pas la faveur des pronostics pour le maintien. Tatiana Solanet, Anaïs Ribeyra, Claire Guillard et Élodie Lizzano partent après une seule saison en Auvergne, Anne Sirot quitte aussi le club, ainsi que la gardienne brésilienne Thais Da Silva, qui sera remplacée par l’Américaine Libby Stout.

La moitié de l’équipe type est donc à remplacer et pour Yzeure n’a pour l’instant attiré qu’Eva Sumo de Soyauxet Lalia Dali de l’équipe U19 de Montpellier. La troisième recrue, Gwendoline Rossi ne devrait arriver d’Hénin-Beaumont qu’en cours de saison.

L’entraîneur : Patrice Degironde

Pronostic : entre 8e et 12e



5 commentaires pour “C’est la rentrée”

  1. Pour une raison qui m’échappe, « ni buts ni soumises » ne plaît pas au contrôle parental d’Orange.

    Et bien il ne sait pas ce qu’il perd.

  2. Pourquoi c’est le seul blog des CdF qui se fait spammer aussi vite? Ca doit être le « soumises » en titre…

    Chouette présentation, sinon, merci!

  3. Merci pour cette présentation à la fois générale et détaillée très utile. D’accord avec tout ce qui est écrit. J’espère que Sandrine Dussang sera définitivement épargnée par les blessures et pourra jouer une saison complète, apportant beaucoup à Juvisy où j’attends l’éclosion majeure de Camille Catala.
    Tonazzi à Lyon, ça devrait faire très mal, ainsi que l’arrivée d’Elise Bussaglia. Je trouve Lyon renforcé personnellement et non pas diminué. J’espère aussi voir Ami Otaki avoir beaucoup plus de temps de jeu (ça va être dur) car c’est une joueuse remarquablement douée.
    Le PSG est évidemment la grande inconnue. La mayonnaise va-t-elle prendre ? Si Lindsay Horan confirme ses qualités, ça peut être intéressant car effectivement le point d’interrogation est l’attaque. Krahn et Bressonik, c’est du très, très haut niveau, aussi important que peut l’être Schellin à Lyon (dans un autre registre, bien sûr).
    J’aimerais bien voir Montpellier réussir une belle saison et enfin gagner la Coupe de France, elles le méritent et Hodda Lataff est une joueuse et une personen tellement attachante !
    Pour le maintien, ce sera sanglant à n’en pas douter…

  4. […] La mi-saison a été atteinte et même un peu plus (la première journée des matchs retours a été jouée avant la trêve) et on peut déjà tirer des enseignements. Et comparer avec ce qu’on a pu dire en début de compétition. […]

  5. […] Les présentations de saison sont souvent l’occasion de faire des pronostics. Mais les bilans sont rarement celle de les confronter à la réalité. Une saison aussi peu surprenante que celle qui vient de s’écouler est l’occasion de le faire sans trop se couvrir de honte. Revenons donc sur les hypothèses faites lors de la rentrée. […]

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