Ni buts ni soumises » Troisième journée des JO de Londres 2012

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Troisième journée des JO de Londres 2012

Les favorites ont géré ou sont fatiguées. Seule la Grande-Bretagne a créé une demi-surprise en battant le Brésil, mais les autres équipes de pointe n’ont pas eu la partie facile pour la troisième journée. Le fait que la plupart était déjà qualifiées a sans doute eu une influence.

Les Bleues joueront contre la Suède sans avoir complètement rassuré sur leur véritable niveau.

Groupe F

Le Japon et la Suède étaient qualifiés et la lutte pour la première place n’étais pas obligatoirement intéressante puisqu’au moment où ces équipes jouaient, elle envoyait probablement jouer la France plutôt que la Grande-Bretagne et procurait donc un avantage discutable. La troisième place était par contre à éviter à tout prix parce qu’en fonction du résultat de la Corée du nord et de la Nouvelle-Zélande, il y avait un risque de retrouver les États-Unis en quart de finales.

Le Canada pouvait espérer prendre l’une de ces deux premières places en battant la Suède mais était aussi assuré de la qualification avec un point. Enfin, l’Afrique du Sud n’avait plus vraiment d’espoir.

Ces considérations ont sans doute expliqué en partie le scénario des deux matchs : le Japon a globalement dominé l’Afrique du sud mais sans réussir à marquer le but qui lui procurait la première place. Mais ce score a finalement semblé arranger tout le monde : les Japonaises qui évitaient une improbable troisième place et les Sud-africaines qui évitaient de rentrer bredouille de Londres (qu’elle n’auront pas vu).

Le Canada force la qualification

Suède-Canada était plus ouvert, principalement à l’initiative des Canadiennes qui pouvaient espérer accrocher l’une des deux premières places en cas de victoire.

Mais au bout d’un quart d’heure, sur deux centres repris par Marie Hammarstrom et Sofia Jakobsson, les Suédoises menaient 2-0 et assuraient leur première place. Les Canadiennes s’accrochaient et finissaient par revenir grâce à un doublé de Melissa Tancredi, un but à la fin de chaque mi-temps. Ce score assurait la qualification des deux équipes, avant même les résultats des deux autres groupes.

La Suède et le Japon n’ont pas entièrement convaincu qu’ils pouvaient jouer la médaille d’or en ne remportant qu’un seul match, mais la phase finale est une autre compétition qui demande d’autres qualités. Le Canada n’a pas non plus l’allure d’un candidat à la victoire finale, mais ce n’est pas ce qu’on attendait et les Canucks ont déjà réalisé une meilleure compétition que l’an dernier en Allemagne (trois défaites en trois matchs).

Groupe G

Les États-Unis n’avaient besoin que d’un point pour assurer la première place. Les tenantes du titre ont globalement dominé les débats, puis ouvert le score par Abby Wambach à l’issue d’une action d’école doublement à la limite du hors jeu puis ont géré sans réussir à se mettre à l’abri. Trois victoires en trois matchs, jamais vraiment inquiétées en dehors du premier quart d’heure contre la France, les Américaines sont plus que jamais favorites à leur propre succession, d’autant plus que leur moitié de tableau est nettement moins dense que l’autre.

Les Bleues au ralenti

Pour le match réputé le plus facile du premier tour, Bruno Bini était resté fidèle à ses habitudes, encore que la défense centrale était la même que lors du match précédent. Pour le reste les changements concernaient toujours le milieu et l’aile droite : c’était cette fois-ci Élise Bussaglia qui restait sur le banc, laissant la place à Camille Abily et Sandrine Soubeyrand, tandis qu’Élodie Thomis reprenait place à droite.

Le début de match était particulièrement convaincant avec plusieurs déboulés d’Élodie Thomis qui marquait dès la 5e minute. La première demi-heure ressemblait à un attaque-défense mais petit à petit le jeu collectif se délitait à mesure que le temps passait sans voir arriver le deuxième but.

En deuxième mi-temps, le sélectionneur faisait participer tout le monde en faisant entrer Laure Boulleau et Sabrina Viguier, les deux joueuses de champs qui n’avaient pas encore joué. Sans relation de cause à effet, le jeu était ensuite particulièrement médiocre, les Bleues passant même tout près de se faire rejoindre en fin de match, ce qui n’aurait d’ailleurs pas eu de conséquences, sinon psychologiques.

Le bilan du premier tour est finalement assez mitigé : les Bleues sont en quart de finales, elles ont la meilleure attaque de la compétition, elles ont montré qu’elles avaient beaucoup de marge sur les équipes qui les suivent. Mais elles ont explosé contre les États-Unis, et ont joué à mi-temps les deux autres matchs. Pour aller chercher une médaille, il faudra battre deux équipes du top 5 en commençant par la Suède et on ne sait toujours pas si cette équipe en est capable

Il semble que la défense est désormais stabilisée autour de Wendie Renard, la grande satisfaction du premier tour et de Laura Georges. La composition du milieu sera à suivre avec attention : aucune des trois paires alignées n’a vraiment convaincu, mais les adversaires n’étaient pas les mêmes et l’entrée de Camille Abily contre la Corée avait transformé le jeu français. Mais la reconstitution de la paire qu’elle forme avec Élise Bussaglia n’a pas eu la même efficacité contre la Colombie.

Devant la rotation devrait continuer entre Élodie Thomis et Eugénie Le Sommer. Mais si les performances de Marie-Laure Delie imposent sa place de titulaire indiscutable, celles de Gaëtane Thiney ne justifient pas entièrement de cantonner Eugénie Le Sommer sur le banc.

Groupe E

Seul le quart de finale Suède-France était connu au moment où ont débuté les matchs du groupe E. Sans vraiment de surprise, la Nouvelle-Zélande s’est imposée 3-1 face au Cameroun et a gagné le droit d’affronter les États-Unis dans le quart le plus déséquilibré du plateau.

Ce résultat élimine également la Corée du nord et permet au Canada d’éviter ses voisines américaines pour rencontrer le vainqueur du dernier match opposant le Brésil à la Grande-Bretagne.

Les favorites brésiliennes ont été cueillies à froid par un but de Stephanie Houghton et ne sont jamais parvenues à revenir malgré une vraie domination.

La Grande-Bretagne vient à bout du Brésil

Cette première surprise de la compétition n’est qu’une demi surprise parce que le Brésil n’est pas toujours constant, que la Grande-Bretagne n’est pas très loin des meilleures et jouait à domicile à Wembley devant 70 000 spectateurs. On se souvient également que l’Angleterre avait battu le Japon, futur champion du monde au premier tour de la dernière Coupe du monde.

La principale conséquence de ce résultat est d’offrir au pays hôte un quart de finale abordable contre le Canada à Coventry, avec une forte probabilité de rencontrer les États-Unis ensuite.

Le Brésil se retrouve donc dans l’autre moitié de tableau où il affrontera le Japon avant que le vainqueur ne rencontre celui de France-Suède.



3 commentaires pour “Troisième journée des JO de Londres 2012”

  1. Merci CHR$ pour ce compte-rendu complet. Le seul match que je n’ai pas vu est N-Z-Cameroun.
    D’accord avec tout ce qui est dit. La France fait des matches étranges, alternant l’excellent (sa première mi-temps aujourd’hui l’était vraiment, avec une grande Louisa Nécib) et la deuxième presque indigente. Pourquoi ? Gros mystère. Il faut dire que la gardienne colombienne, Sepulveda,a été exceptionnelle pendant les 45 premières minutes à l’issue desquelles le score aurait pu être facilement 6-0, avec quand même trois barres et poteaux (en plus des arrêts miraculeux).
    Si les Bleues sont sur courant alternatif, une joueuse malheureusement rate tout de A à Z, même dans les bons moments de l’équipe : Corine Franco. Je ne sais pas ce qui se passe mais elle n’arrive pas à aligner une passe correcte.
    Pour les autres matches, le Canada m’a fait très bonne impression avec son redoutable tandem offensif Sinclair-Tancredi (meilleure buteuse du tournoi avec 4 buts).
    La Suède parait moins brillante que l’an passé à la CM, elle subit plus me semble-t-il et Schellin est moins brillante. Espérons qu’elle ne se réveille pas contre ses copines de l’OL.
    La GB est impressionnante d’homogénéité et de force collective, très bien organisée. L’Ecossaise Kim Little est excellente et Steph Houghton sur un nuage. Le Brésil a du talent aux quatre coins du terrain mais souffre, lui, de désorganisation. Marta n’arrive pas à « exploser ». Ce soir, par contre, on a vu de très bonnes Andreia (qui a arrêté un penalty de Kelly Smith), Erika repositionnée depuis deux matches en libéro et la jeune Thaïs.
    Les USA, bizarrement, n’ont pas fait tourner leur effectif et ont joué leur match à fond, ce qui n’était guère nécessaire.
    Le Japan ne marque pas beaucoup (2 buts lors du premier match, c’est tout), n’encaisse pas beaucoup (1 but, idem) et est toujours aussi fair-play (7 fautes en 3 matches, loin devant les autres !). Lui a fait un peu tourner, laissant notamment Sawa, Sameshima, Ogimi, Kawasumi et Ohno sur la touche. Les Nadeshiko ont clairement joué le nul en deuxième mi-temps et donc la 2ème place, voulant sans doute éviter la France en QF. On verra si le calcul est bon…
    Les quarts s’annoncent somptueux. A noter que France-Suède sera joué à… midi !!

  2. je n’ai pu voir le match qu’à partir de la 35ème minute donc j’ai dû rater le « mieux ».Mais là quelle déception :pas d’envie,trop de déchets techniques , pas de vision de jeux.Inquiétude,tu me tiens:franchement une personne qui regarde pour la 1ère fois un match de foot féminin et tombe sur celui-là n’y reviendra pas….

  3. merci CHR$, et globalement bien vu gromit. mon grain de sel sur qqes joueuses: MLD est vraiment époustouflante par périodes mais elle, comme l’équipe, semble marcher sur courant alternatif et j’ai du mal à déterminer déterminer poule et oeuf. thiney un peu malheureuse quelquefois mais très utile quand même; fou inconditionnel de ELS que je suis, je ne la voit pas mériter, sur ses faibles préstations, la place ni de tatane ni de thomthom pour le moment. élise bussaglia a montré une vision et une qualité de passe incroyable en 2ème MT, un 6 qui fait la moitié du travail est rare, ce n’est pas de sa faute si l’autre moitié ne s’accomplit pas. laura georges très grande, elle est au pic après une saison vraiment cosicosa, bompastor par contre un ton en-dessous de l’énorme soso qu’on voit depuis, disons, une petit centaine de matchs. finalement, je trouve gromit très dur avec cocotte: on ne peut pas dire qu’elle « n’a pas mis un pied de travers » (hasn’t put a foot wrong), elle a 3-4 bourdes au compteur (notamment le 4ème but de l’USA, excusez du peu) mais en dehors de ça a tombé un taf dément, et cela pendant les 3 matchs.

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