Ni buts ni soumises » Deuxième journée des JO de Londres 2012

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Deuxième journée des JO de Londres 2012

Toujours pas de surprise, les favorites l’emportent facilement. Seule la Nouvelle-Zélande reste sous les trois buts d’écarts, maigre consolation.

Pas de vainqueur entre Suède et Japon dans le match au sommet, ce qui qualifie les deux équipes tout comme la Grande-Bretagne, le Brésil et les États-Unis. La France est bien partie à l’issue d’un match plus difficile que ne l’indique le score.

Groupe E

Le Brésil a peiné pour se défaire de la Nouvelle-Zélande (1-0) et s’en sort finalement grâce à un but de Cristiane en toute fin de match suite à une sortie hasardeuse de Jenny Bindon. C’est le deuxième but de la Brésilienne dans cette olympiade après les dix marqués lors des deux précédentes (cinq à chaque fois).

Les Néo-zélandaises comptent désormais deux défaites, toutes deux par le plus petit des scores après deux prestations encourageantes. Elles peuvent encore envisager de prendre l’une des deux places de meilleures troisième. Il faudra pour cela battre le plus largement possible le Cameroun (qui peut aussi espérer passer, mais il faudra gagner plus largement encore) sachant que les résultats des autres groupes seront alors connus.

La Grande-Bretagne tranquillement

L’équipe britannique n’a pas eu à forcer pour battre le Cameroun, ouvrant le score par sa capitaine Casey Stoney suite à un oubli de la défense en second poteau sur un coup franc, puis a doublé la marque grâce à Jill Scott servie par l’Écossaise Kim Little d’une lumineuse talonnade. Au bout de vingt minutes, l’équipe hôte avait acquis son ticket pour les quarts de finales, avant de le composter en fin de match par un troisième but de Stephanie Houghton.

Hope Powell a profité du score pour faire souffler Kelly Smith à la pause.

Le Brésil et la Grande-Bretagne sont qualifiés et se disputeront la première place qui permet d’éviter Suède et Japon au quarts (mais qui risque d’envoyer directement rencontrer les États-Unis en demi-finales).

Groupe F

Le match au sommet du premier tour a accouché d’un nul 0-0. Le Japon a plutôt dominé face à la Suède, les deux équipes ont eu quelques occasions mais ont finalement semblé se satisfaire de ne pas perdre. Ce résultat les qualifie toutes les deux (parce que le troisième du groupe E n’aura pas plus de trois points).

Le Canada y croit encore

Le Canada n’est pas encore éliminé, et peut même finir à l’une des deux premières places : les coéquipières de Christine Sinclair, auteuse de deux buts, ont assez facilement battu l’Afrique du Sud (3-0). La gardienne Erin McLeod a été remplacée par Karina LeBlanc, sans doute suite à sa faute de main lors du match précédent.

Une victoire contre le Japon permettrait aux Canucks d’éviter la troisième place qui l’enverrait probablement contre les États-Unis. Pour atteindre la première place (et probablement la France), ce sera plus difficile : il faudrait que le Japon ne batte pas l’Afrique du sud.

Groupe G

Comme contre la France, mais sans commencer par encaisser deux buts, les Américaines (celles du nord) ont usé consciencieusement leurs adversaires avant de porter l’estocade dans le dernier quart d’heure (même si Rapinoe avait donné un premier avantage dès la demi-heure).

Les États-Unis sont déjà qualifiés et n’auront besoin que d’un point contre la Corée du nord pour assurer la première place.

La Colombie, prochain adversaire des Bleues aura particulièrement montré sa capacité à répondre au défi physique, quelque fois même au delà de la limite.

Petit match mais gros score

Le deuxième match des Bleues a finalement ressemblé à certains matchs des éliminatoires de l’Euro : une victoire nette avec une impression mitigée.

Bruno Bini avait choisi de repartir avec une équipe assez proche de celle qui avait fini contre les États-Unis, donc avec Laura Georges à la place d’Ophélie Meilleroux, Sandrine Soubeyrand à celle de Camille Abily, mais Eugénie Le Sommer remplaçait Élodie Thomis plutôt que Louisa Necib.

Si la rentrée de la capitaine visait à remonter les pendules, ce n’était pas vraiment efficace puisque les Françaises passaient la première mi-temps à déjouer et semblaient particulière crispées. Si elle visait à assurer de bons ballons sur coups de pied arrêtés, c’était nettement mieux puisque les Bleues rentraient à la mi-temps avec un avantage d’un but, une tête rageuse de Laura Georges sur un corner de Sandrine Soubeyrand, deux des entrantes.

Le score était relativement bien payé puisqu’il s’agissait du seul tir cadré pour la France, mais malgré la faiblesse de la prestation, la Corée du nord ne s’était jamais montrée dangereuse, même sur quelques approximations de Sarah Bouhaddi. Il faut dire que la défense était tout à fait sereine, menée par une Wendie Renard encore une fois impériale.

La deuxième mi-temps démarrait sur les mêmes bases avec un léger aménagement tactique : Louisa Necib jouait un peu plus bas pour laisser plus d’espace à Marie-Laure Delie, une des meilleures joueuses de la première mi-temps.

Le tournant du match se situait à la 62e minute avec l’entrée de Camille Abily et d’Élodie Thomis à la place de Sandrine Soubeyrand et d’Eugénie Le Sommer. Quand des joueuses qui entrent font la différence, ceux qui aiment le coach parlent de bons coaching, ceux qui ne l’aiment pas expliquent qu’il aurait pu gagner un heure en faisant les bons choix dès le début.

En l’occurrence, il y a sans doute un peu des deux : Élodie Thomis a certainement été plus efficace parce qu’elle a joué contre une équipe fatiguée par le pressing de la première mi-temps et qui était menée au score. Ses qualités sont adaptées quand il faut jouer la contre attaque et que la défense adverse laisse des espaces. Contre la Corée, elle a ajouté de la précision en réussissant sa frappe au buts et ses centres.

On peut penser au contraire que Camille Abily aurait été utile dès le début pour délivrer des passes vers l’avant et aider à sortir du pressing coréen. Elle a impulsé la plupart des actions de la dernière demi-heure et a récupéré un grand nombre de ballons dans des pieds coréens.

En fin de match, le sélectionneur a fait entrer Camille Catala à la place de Marie Laure Delie à une position d’avant centre qu’elle n’occupait à Saint-Étienne que dans les grands matchs et où elle ne semble pas toujours à l’aise quand son équipe domine. On a donc retrouvé parfois Louisa Necib en pointe en fin de match. Mais la nouvelle Juvisienne a quand même profité de l’une des percées d’Élodie pour marquer de la tête son premier but en compétition avec les Bleues.

Finalement, le principal changement entre les deux premiers matchs de ces Jeux Olympiques aura été le changement d’adversaire : les Bleues ne semblent pas avoir beaucoup mieux joué samedi que jeudi. Mais gagner 5-0 sans avoir fait un grand match est aussi une qualité des équipes qui vont loing.

Avec ce score, la France est en bonne voie pour se qualifier puisque même une défaite ne serait pas rédhibitoire suivant ce que feront la Nouvelle-Zélande et le Cameroun (voire le Canada contre la Suède). D’ailleurs on imagine difficilement que les Bleues ne battront pas la Colombie. Il confirme également que si les États-Unis sont encore au-dessus, il y a maintenant une marge importante avec les équipes qui la suivent puisque la Corée du nord n’est que deux places plus loin au classement Fifa, entourée du Canada et de l’Angleterre, nettement surclassés lors du tournoi de Chypre. L’incertitude est donc de savoir comment se situe la France par rapport aux équipes qui la précèdent, Japon, Suède et Brésil, qui pourraient justement être ses prochains adversaires.



5 commentaires pour “Deuxième journée des JO de Londres 2012”

  1. Merci pour ce compte-rendu, CHR$, toujours aussi précis.
    D’accord de A à Z sur tout ce qui concerne la France, notamment sur le fait que Abily aurait été plus utile en début de match et que, à l’inverse, Gomis est meilleure en joker. Elle a particulièrement soigné ses finitions, son talon d’Achille, bravo à elle ! Renard et Delie ont été pour moi les meilleures Françaises et ça fait la deuxième fois de suite. Par contre, Bouhaddi se montre inquiétante. Il faut absolument qu’elle se ressaisisse, elle en à les moyens. Superbe but de Camille Catala qui fait son trou petit à petit dans cette équipe qu’elle illumine toujours de son radieux sourire.
    Pour les autres matches et autres équipes, je continue à m’interroger sur les USA. Elles ont joué une France qui n’était pas à son niveau et une Colombie qui l’a mise en difficulté pendant un certain temps. Cette équipe US est-elle capable d’élever techniquement son jeu contre plus forte opposition ? En 1/4 elles devraient jouer les Néo-Zed, soit le 1/4 le plus déséquilibré.
    Le Canada ne devrait pas affronter les USA en 1/4 si elles terminent 3ème (à mon avis, ce sera le cas) mais le Brésil si celui-ci finit 1er de son groupe devant la GB (un match nul lui suffit). Le gros point d’interrogation reste les deux premières places du groupe F. Japan et Suède dans quel ordre ? Les premières affronteront a priori la France et les deuxièmes la GB (ou le Brésil). Avant de se retrouver en 1/2 si elles sont passées (organisation du tournoi ridicule).
    On peut penser que malgré la victoire en amical à Charléty, il vaudrait mieux pour Les Bleues rencontrer les Suédoises en 1/4 que les Championnes du Monde qui n’ont rien perdu de leur talent. Elles ont largement dominé la Suède comme le Canada. Il leur manque encore un peu d’efficacité.
    GB-Brésil sera très intéressant car il permettra de juger vraiment ces deux équipes. Le retour en pleine forme de Christiane (meilleure buteuse de l’histoire des JO désormais, série en cours) est un élément important.
    Pour les Françaises, peut-être que ces deux premiers – mauvais – matches (seules, les 20 dernières minutes contre la Corée sont dignes d’elle) serviront finalement de rampe de lancement en laissant toutes les peurs au vestiaire.

  2. Bon alors déjà, c’est Thomis qu’elle s’appelle. Émilie Gomis, c’est au basket qu’elle joue.
    Ensuite le Canada a effectivement plus de chance de rencontrer le Brésil ou la Grande-Bretagne que les États-Unis, mais cela dépend surtout de la capacité des Néo-Zélandaises à battre le Cameroun. Par ailleurs, je ne vois pas pourquoi les Américaines auraient besoin d’élever techniquement leur jeu alors qu’elles ont toujours fait la différence sur le physique.
    Enfin, je pense que les Bleues ont tout intérêt à rencontrer le Japon plutôt que la Suède dont les caractéristiques lui conviennent moins. En gros contre le Japon, comme contre la Corée, les Françaises ont l’avantage physique et peuvent faire parler leur technique, même si l’avantage n’est pas très grand. Contre la Suède, l’avantage technique est beaucoup plus important mais comme contre les États-Unis, il est difficile à mettre en oeuvre. Et en particulier, contre le Japon ou la Corée, la France marque de la tête sur corner, contre les États-Unis ou la Suède, elle encaisse.

  3. Je rejoins CHR$, d’après ce que j’ai vu jusqu’à présent de cette Équipe de France… Elle semble avoir du mal à contourner le défit physique face à des équipe qui jouent beaucoup dans ce registre (en 2011, il me semble que c’était un peu le problème face à l’Angleterre, qui n’a pas le même niveau que les USA ou même que la Suède…) alors que je sentirai raisonnablement bien un match contre le Japon. Je ne verrai pas les bleues partir favorites non plus, mais ça me parait tout à fait gagnable.

    Pour les américaines, franchement, je ne m’inquiète pas pour elles. C’est une équipe très solide, et je crois pas qu’elles aient besoin de paraitre particulièrement géniales pour rester les grandes favorites…

  4. le 1er MT était largement pire que la performance contre les USA. se faire accrocher, et même un peu peur, contre un adversaire aussi faible (quoique vaillant) était inquiétant. à croire que les erreurs de naivété du match précedent (et la façon mécanique des américaines à les faire payer rubis sur ongle) ont vraiment labouré leurs têtes profondement.

    Le 4-2 était logique mais un peu salé, le 5-0 encore plus. espérons match plein contre les colombiennes, avec l’engagement, la réussite et la manière pour enlever les toiles d’araignées, car le problème est mental seulement; la qualité est vraiment là.

  5. sans vouloir faire de l’antisoub primaire (j’en suis capable) elle ne m’a jamais autant déçu. déjà dès la demi-heure de jeu elle n’était plus capable de courir, fatale à un poste qu’en anglais on appelle « runner ». mais surtout, 179 capes et le brassard impartent une résponsabilité sur le terrain d’encourager, rassurer, engueuler… enfin faire qqch de plus que simplement regarder déjouer son équipe aussi lamentablement.