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D1 2011-2012 – Bilan de la saison

Le football féminin s’invite dans les médias

Cette saison était la saison de la confirmation pour le football féminin en France après l’engouement médiatique provoqué par la victoire de l’OL en Ligue des Championnes puis le parcours des Bleues en Coupe du monde. Très clairement, la discipline a changé de dimension : le championnat et la Coupe sont désormais régulièrement télévisés sur France 4 et Eurosport, suivant l’exemple des Bleues diffusées sur Direct 8 depuis 2009, ce qui permet à la chaîne de faire ses meilleures audiences et à l’occasion les meilleurs scores de la TNT en attirant régulièrement autour de 800 000 téléspectateurs. Les audiences des compétitions nationales sur France 4 sont à peu près inférieures de moitié, ce que l’on semble trouver encourageant du côté de la direction des sports de Francetélévisions qui prévoit d’augmenter le nombre de matchs diffusés la saison prochaine.

Photo : William Morice/Le Moustic Production

Un autre indice de l’engouement médiatique est le traitement du football au féminin dans les médias sportifs : L’Équipe a fait deux unes sur la finale de Coupe d’Europe, et publie régulièrement des articles sur le sujet. Le site web du journal ouvre désormais son fil d’actualité aux nouvelles du foot féminin et propose des directs pour les principaux matchs. Ce n’est pas encore une couverture complète, mais c’est toujours plus que les résultats donnés sans un mot (quand ils étaient donnés) qu’on trouvait il y a seulement deux ans.

Les affluences battent des records

Un autre signe que la discipline change de dimension est l’évolution des affluences. Cette saison aura attiré dans les stades de D1 près de trois fois plus de spectateurs qu’en 2010. Les chiffres sont très disparates et les moyennes très sensibles à quelques grosses affluences. Ainsi, le record de 2010 tenait principalement au match PSG-Juvisy au Parc des Princes qui avait attiré près de 6 000 spectateurs.

Mais cette fois ci, une douzaine de matchs a dépassé les 2 000 spectateurs (en comptant la Coupe), principalement pour voir Lyon, là où on n’en comptait que 5 dans la dernière décennie, le fameux match au Parc et quatre finales de Coupe.

Ces affluences sont aussi facilitées par l’utilisation désormais courante du stade de l’équipe professionnelle masculine la plus proche : Lyon joue maintenant très régulièrement à Gerland, y compris hors Coupe d’Europe ou match au sommet (6 sur 12, dont Hénin-Beaumont, Guingamp et Rodez), Vendenheim a joué trois fois à la Meinau (contre Lyon, Montpellier et le PSG), Guingamp trois fois au Roudourou (Lyon, Montpellier et Saint-Étienne, les autres matchs se jouant au stade Fred-Aubert où jouait le Stade-Briochin de Yannick Le Saux en D2).

622
10 meilleures affluences en compétition nationales féminines
Saison Stade Match Affluence
D1 2011-2012 Guingamp (Roudourou) Guingamp-Lyon 12 263
CdF 2011-2012 Bourges (Stade Rimbault) Montpellier-Lyon 7 200
D1 2011-2012 Bondoufle (Stade Bobin) Juvisy-Lyon 7 000
D1 2009-2010 Paris (Parc des Princes) PSG-Juvisy 5 892
CdF 2008-2009 Lyon (Stade de Gerland) Le Mans-Montpellier 4 671
D1 2011-2012 Lyon (Stade de Gerland) Lyon-PSG 4 500
CdF 2009-2010 Bondoufle (Stade Bobin) PSG-Montpellier 4 200
D1 2011-2012 Créteil (Stade Duvauchelle) PSG-Lyon 3 500
D1 2011-2012 Lyon (Stade de Gerland) Lyon-Juvisy 3 434

En gras, les matchs de la saison 2011-2012.

283 ; 188

Bien sûr l’intérêt du public doit être alimenté, par des résultats et par des histoires à raconter. Les résultats ont suivi cette saison avec la deuxième victoire de l’OL en Ligue des Championnes et le beau parcours des Bleues lors des éliminatoires de l’Euro 2013, en attendant une possible épopée lors des Jeux Olympiques. La chanson du football féminin si sympathique avec ses joueuses loin des attitudes de leurs collèges masculins continue d’être entonnée sur divers tons. Mais il faudra trouver plus consistant pour durer car la réalité risque toujours de rattraper la mythologie, même si l’équipe de France masculine a fait le nécessaire lors de l’Euro Ukraino-Polonais pour alimenter le mythe.

Le suspense qui a duré jusqu’au dernier match pour le titre de championnes de France et la rivalité Juviso-Lyonnaise pourrait être un élément de dramaturgie intéressant. La montée en puissance annoncée du PSG pourrait en être un autre, permettant d’avoir une histoire à raconter sur le football féminin qui tiendrait plus du jeu et d’une lutte sportive et moins de valeurs plus ou moins réelles de la discipline et du cavalier seul d’un seul club.

Le bilan sportif

En France

La saison française a bien sûr été dominée par l’OL qui a remporté son 6e titre de rang, le 10e en un peu plus de 20 ans en comptant ceux du FC Lyon, et qui a complété avec son deuxième doublé après celui de 2008, en gagnant la Coupe de France, la première sous ce nom.

Le reste du classement est prévisible dans les grandes lignes : Juvisy et Montpellier réalisent des saisons finalement assez proche (un seul nul les sépare) et si les premières ont espéré le titre jusqu’au bout, les secondes ont été en finale de la Coupe de France. Ce qui sépare ces deux équipes du PSG qui a fini quatrième est sans doute la participation à la Ligue des Championnes difficile à mener de front avec le championnat si on n’a pas un effectif à rallonge.

Quel que soit sa composition (le PSG a remplacé Toulouse depuis quelque années), le quatuor de tête continue de jouer un championnat différent des 8 équipes qui suivent. Il ne perd en général qu’un ou deux des 64 matchs contre les « autres », souvent contre Hénin-Beaumont ou Saint-Étienne ces dernières années, et concède même assez peu de nuls. Cette année, conformément à la tradition, seul Juvisy a perdu un match, 4-1 contre Saint-Étienne, et le PSG a concédé trois nuls.

Cela explique l’écart entre la quatrième et la cinquième place. Comme cette année Soyaux et Muret ont été décrochées dès le mois de janvier, il s’est joué un championnat à 5 dont l’enjeu était d’éviter la dernière place synonyme de descente, qui revient finalement à Hénin-Beaumont. Les Nordistes accompagnent deux des trois promues puisque seul Vendenheim alignera une deuxième saison dans l’élite.

Les reléguées seront remplacées par Toulouse, Issy et Arras. Le TFC reprend la suprématie régionale à Muret après une seul saison de D2 pleinement maîtrisée (19 victoires, 1 défaite) par un effectif mêlant quelques anciennes habituées de D1 et de nouvelles joueuses comme l’attaquante Sandra Maurice en provenance d’Albi et auteuse de 28 buts.

Arras succédera à Hénin-Beaumont pour représenter la région Nord-Pas de Calais, d’autant plus que l’épine dorsale de l’équipe arrageoise est constituée d’anciennes héninoises. Du côté d’Issy par contre la découverte devrait être totale puisque seule l’ancienne parisienne Maryse Gobert a une expérience de la D1.

Rang Club [victoires / nuls / défaites / diff. de buts] Pts
1 Lyon [19/3/0/116] 82
81
80
79
2 Juvisy [18/2/2/41] 78
77
3 Montpellier [17/3/2/57] 76
75
74
73
72
71
70
69
68
67
4 PSG [13/5/4/24] 66
65
64
63
62
61
60
59
58
57
56
55
54
53
52
51
5 Saint-Etienne [8/4/10/-5] 50
49
6 Guingamp [7/5/10/-23] 48
7 Vendenheim [7/4/11/-29] 47
8 Rodez [7/3/12/-11] 46
9 Yzeure [5/8/9/-19] 45
10 Hénin-Beaumont [6/4/12/-45] 44
43
42
41
40
39
38
37
36
35
34
33
32
31
30
29
11 Soyaux [2/0/20/-49] Muret [1/3/18/-57] 28

Ailleurs en Europe

En début de saison, Francfort faisait figure d’épouvantail avec son budget hors norme et le recrutement de Fatmire Bajramaj. Mais l’addition de stars ne fait pas une équipe et la mayonnaise n’a jamais vraiment pris, surtout avec les blessures de quelques joueuses majeures comme Nadine Angerer, Kim Kulig et Fatmire Bajramaj au cours de la saison. La place en finale de Ligue des Championnes a un peu masqué les difficultés de la saison, d’ailleurs le chemin pour l’atteindre avait déjà été difficile avec trois défaites à l’extérieur contre des équipes qui ne faisaient pas partie des favorites, sans faire injure à Stabæk, au PSG ou à Malmö. En championnat, Francfort n’a non seulement pas réussi à détrôner Potsdam, une nouvelle fois sacré, mais a même fini à 7 points d’un Wolfsburg porté par les 19 buts de Conny Pohlers, arrivée de Francfort cet été (après avoir été l’une des oubliées de la sélection allemande lors de la Coupe du monde).

Wolfsburg représentera donc l’Allemagne en Ligue des Championnes l’an prochain, aux côtés de Potsdam qui reste au plus haut niveau malgré les départs, en particulier celui d’Anja Mittag qui est allée chercher fortune au Lait de Beauté FC Malmö.

Dans les principaux championnats européens, les équipes habituelles devraient retrouver la Coupe d’Europe : Torres et Bardolino en Italie, Brøndby et sans doute le Fortuna Hjørring au Danemark, Breidablik en Islande, Stabæk en Norvège, Neulengbach en Autriche ou Sparta Prague en République Tchèque. Toujours dans le classique, le Rossiyanka de Farid Benstiti est bien parti pour se succéder à lui-même en Russie et devrait jouer de nouveau la Ligue des Championnes, avec ou sans son entraîneur français annoncé du côté de Paris l’an prochain.

Enfin, le FC Barcelone a remporté son premier titre de championnat d’Espagne (qui doit être le seul championnat à 20 clubs en Europe).

Bilan par équipe

Lyon

Tout a déjà été dit sur la saison des Lyonnaises. 37 matchs joués toutes compétitions confondues, 33 victoires, 4 nuls, 196 buts marqués, 6 encaissés. Montpellier est parvenu à marquer deux buts à la défense lyonnaise (mais pas dans le même match), le PSG et Potsdam on réussi à contenir tout un match les attaquantes de l’OL. Si l’on ajoute 14 matchs avec les Bleues pour plusieurs d’entre elles (14 victoires, 50 buts marqués, 4 encaissés), cela fait une saison bien remplie et totalement réussie : à part une vaine course aux records offensifs et défensifs, il n’y a pas grand chose à gagner de plus en club.

La difficulté sera donc de rester au sommet dans un contexte de diminution générale des moyens dans le club avec l’absence des garçons en Ligue des Champions. Ce qui pose une fois de plus la question de la pertinence de faire dépendre les équipes féminines de clubs professionnels masculins : gadget amusant lors des périodes fastes, cela peut vite devenir un poste de coupe budgétaire en période de crise.

À Lyon, la politique d’austérité ne semble cependant pas tout à fait à l’ordre du jour malgré le discours. Cinq joueuses vont en effet quitter le club, mais il s’agit de joueuses en fin de contrat : les deux anciennes du FC Lyon, Sandrine Brétigny et Sandrine Dusang qui n’ont que peu ou pas joué cette saison, de la Brésilienne Rosanna qui ne s’est pas vraiment imposé, de la gardienne remplaçante Céline Deville et de la polyvalente Aurélie Kaci. On parle également de l’intérêt du PSG pour Louisa Necib et Laura Georges.

Mais pendant ce temps là, l’OL est allé recruter Élise Bussaglia au PSG, Laetitia Tonazzi à Juvisy et la défenseuse Laura Agard à Rodez après être passée par Toulouse et Montpellier (sous les ordres de Patrice Lair). Bref le banc sera peut-être légèrement moins profond mais l’effectif restera taillé pour jouer la victoire en France comme en Europe.

Juvisy

L’effectif de Juvisy était particulièrement resserré cette saison puisque 11 joueuses seulement ont eu un temps de jeu conséquent cette saison. Mais le club a été épargné par les blessures, qui n’ont concerné que la gardienne Audrey Malet pour quelques matchs et l’attaquante Julie Machart un peu plus longtemps. Dans une saison sans coupe d’Europe, cela n’a pas été un handicap, sans doute même plutôt un avantage sur le plan collectif. Du coup, Juvisy a joué le titre jusqu’au bout, réussissant à être la seul équipe à ne pas perdre à Lyon, et remportant deux matchs contre le PSG (mais pas le huitième de finale de Coupe de France) et un contre Montpellier, sans perdre contre ces deux adversaires.

William Morice / Le Moustic production

Photo : William Morice / Le Moustic production

Pourtant, la saison n’avait pas très bien commencé pour Juvisy qui avait concédé un cinglant 4-1 à Saint-Étienne début octobre, ce qui semblait le condamner dans la course à l’Europe où chaque point perdu contre une équipe hors du top 4 est difficile à rattraper.

L’an prochain, Juvisy devra jouer la Coupe d’Europe en plus des compétitions nationales, ce qui sera difficile si l’effectif n’est pas élargi. Une page se tourne avec le départ de Laetitia Tonazzi qui occupait la pointe de l’attaque juvisienne depuis 11 saisons et qui marquait régulièrement entre 15 et 20 buts. L’internationale stéphanoise Camille Catala est annoncée dans l’Essonne, et la rumeur envoie d’autres joueuses à Juvisy (Julie Soyer, Laure Lepailleur, Laure Boulleau, Céline Deville), sans doute parce qu’on ne prête qu’aux riches, en l’occurrence aux participantes à la Coupe d’Europe.

Montpellier

Montpellier a semblé très vite distancé pour les places européennes, la faute à des points perdus très tôt contre Lyon et Juvisy (3e et 4e journées) qui ont forcé les Héraultaises à courir après les points toutes la saison. Pourtant, elles finissent seulement deux points derrière Juvisy avec le même nombre de défaites (2) et seulement un match nul de plus. Elles ont également tracé leur chemin jusqu’en finale de Coupe de France, perdue pour la troisième année d’affilée non sans avoir fait douter Lyon.

L’équipe poursuit sa politique de rajeunissement progressif en utilisant à plein son centre de formation : Laetitia Philippe a été promue titulaire après le départ de Céline Deville. Ce n’est pas un hasard si Montpellier a remporté pour la deuxième fois de suite le Challenge Féminin U19. Certaines sont déjà régulièrement alignées comme Viviane Asseyi, titulaires comme Marion Torrent ou voire internationales comme Kelly Gadea, mais d’autres pointent le bout de leur nez et promettent un bel avenir au club comme Claire Lavogez, arrivée en cours de saison d’Hénin-Beaumont.

Et toute ces jeunes filles sont encadrées par quelques joueuses expérimentées menées par leur capitaine Hoda Lattaf qui a encore une fois fait une très bonne saison, mais aussi par les deux championnes du monde japonaises Aya Sameshima (annoncée sur le départ) et Rumi Utsugi. Il ne manque sans doute pas grand chose à cette équipe pour viser le titre, et la richesse de l’effectif en fait l’équipe française qui a le plus le profil pour mener de front le championnat et la coupe d’Europe. Mais pour cela, il faudra attendre au moins un an.

PSG

Le PSG est une exception parmi les équipes appartenant à un club professionnel puisque l’équipe féminine n’est pas le fruit d’une volonté de la partie professionnelle du club comme à Lyon, Montpellier ou Saint-Étienne mais qu’elle existe au sein de l’association depuis le début. Ce qui explique le peu d’ambition du club jusqu’au dernières années. Mais depuis 3 ans, le PSG est monté en puissance pour prendre la place laissée vacante par Toulouse dans le quatuor de tête du championnat, jusqu’à participer cette saison à la Coupe d’Europe.

Après un premier tour facile et bien mené contre les Irlandaises de Peamount, les Parisiennes ont été confrontées aux grandes favorites de la compétition, les Allemandes de Francfort. Un peu de naïveté et d’inexpérience ont coûté une défaite 3-0 à l’aller, mais la victoire 2-1 au retour à Charléty a montré que l’équipe parisienne était au niveau.

Depuis quelques saisons, le PSG compte de nombreuses joueuses dans les listes élargies de l’équipe de France avec des joueuses qui flirtent avec l’équipe de France (Nonna Debonne, Jessica Houara, Léa Rubio, Caroline Pizzala, Julie Soyer), mais peu qui en font réellement partie (Laure Boulleau, Laure Lepailleur, Bérangère Sapowicz et la seule Élise Bussaglia comme titulaire indiscutable). L’effectif est donc de qualité mais manque de meneuses pour l’emmener et sans doute d’une buteuse pour traduire au score la qualité affichée. C’est pour cela que le club est allé chercher deux joueuses américaines Ella Masar et Alexandra Long, en rupture de ban avec la suspension du championnat WPS pour la saison.

Ce recrutement a été plutôt réussi (c’est Alexandra Long qui marque les deux buts de la victoire contre Francfort), mais a été insuffisant pour renouveler la qualification européenne, d’autant plus que Bérangère Sapowicz n’est jamais revenue de sa blessure lors de la Coupe du Monde et que Laure Lepailleur est également blessée depuis novembre.

Laure Lepailleur face à Laetitia Tonazzi, photo : William Morice/Le Moustic Production

Diverses rumeurs ont circulé depuis la reprise du club par QSI concernant l’intérêt pour l’équipe féminine. Après une période où il semble n’y en avoir aucun, il semble maintenant que les hautes autorités du PSG ont perçu tout l’intérêt d’avoir une équipe féminine performance en terme d’image et de communication. On parle donc maintenant de projets ambitieux et de recrutement pharaonique.

En particulier, le PSG a fait des offres à Sonia Bompastor et Lotta Schelin, qui ont décliné. On lui prête aussi un intérêt pour Laura Georges et Louisa Necib, ainsi que pour toutes les Lyonnaises dont le départ a été annoncé.

Il faut dire que le premier changement se situe sur le banc. Camillo Vaz est remplacé par Farid Benstiti, ancien entraîneur de Lyon de retour de Russie.

Mais en attendant, les seuls mouvements officialisés sont des départs : ceux d’Élise Bussaglia pour Lyon, d’Ella Masar et d’Alexandra Long pour les États-Unis ainsi que les arrêts de Bérangère Sapowicz et de Candice Prévost. Il y aura à coup sûr des arrivées d’ici septembre.

Saint-Étienne

Ce n’est pas encore cette année que les Vertes s’immisceront dans le quatuor de tête1, mais elles finissent comme l’an dernier à une cinquième place qui est clairement la première du ventre mou et pas la dernière du groupe de tête.

Le seul coup d’éclat de la saison aura été la victoire 4-1 contre Juvisy lors de la cinquième journée. Pour le reste Saint-Étienne a perdu 10 fois, trop pour regarder en haut. N’ayant pu rééditer le bon parcours en Coupe de la saison précédente, la principale satisfaction est donc la montée en puissance de Camille Catala, 13 buts marqués et désormais membre du groupe France. Mais la saison prochaine, elle devrait poursuivre sa progression à Juvisy, ce qui devrait limiter encore les ambitions stéphanoises, d’autant que l’ASSE ne semble pas pressé de donner des moyens à sa section féminine pour viser plus haut.

Guingamp

La première saison sous les couleurs guingampaises pour l’équipe historique de Saint-Brieuc (dont le nom officiel est En Avant de Guingamp-Ville de Saint-Brieuc) aura finalement ressemblé aux saisons précédentes, avec une sixième place assez flatteuse pour une équipe qui est resté très longtemps sous la menace de la relégation.

Le passage sous la bannière de Guingamp s’étant effectué assez tard, les ambitions se sont limité au maintien pour cette saison. Il a toutefois permis le recrutement réussi de la gardienne Emmeline Mainguy, puis celui de l’attaquante camerounaise Michèle NGono Mani venue donner un peu de poids à l’attaque bretonne. Mais la meilleure joueuse du club est restée Julie Morel, qui a remporté le Challenge FFF, ce qui n’en fait certes pas la meilleure joueuse de D1 mais qui met en lumière ses très bonnes prestations.

Le Moustic Production

Emmeline Mainguy, photo : Le Moustic Production

Si le stade habituel est resté le stade Fred-Aubert de Saint-Brieuc, Guingamp a joué trois matchs de gala au stade du Roudourou, qui lui a permis d’augmenter nettement ses affluences : au delà des 12 000 spectateurs pour le match télévisé contre Lyon, les matchs contre Montpellier et Saint-Étienne ont attiré 600 spectateurs soit trois fois plus qu’au stade Fred-Aubert.

La professionnalisation du club se poursuit, et comme dans tout bon club professionnel, c’est l’entraîneur qui trinque : Adolphe Ogouyon a été prié de laisser la place à Olivier Moullac, ancien gardien formé au FC Nantes et qui a joué quelque matchs en D2 à Lorient et qui dirigeait le Pôle Espoir Féminin de Rennes.

L’équipe sera renforcée par l’arrivée de Caroline La Villa, habituée des sélections de jeunes, formée à Montpellier et qui avait commencé la saison dernière à Saint-Étienne avant de partir brusquement pour Monteux en D2.

Vendenheim

Seul promu à se maintenir, Vendenheim a donc réussi sa saison. Pas vraiment de coup d’éclat mais une grande solidité dans les duels pour le maintien ont permis à l’équipe fédinoise de se qualifier pour sa deuxième saison consécutive en D1. Lors de ses deux précédents passages, c’est à ce moment là que ça s’était gâté. Pour réussir à enfin enchaîner trois saisons dans l’élite, Vendenheim comptera sur un effectif stable, où seule Noémie Freckhaus devrait partir parmi les titulaires, pour rejoindre l’Allemagne, accompagnée de Jeanne Haag qui n’a finalement joué que 8 matchs pour son retour.

Comme Guingamp, Vendenheim a profité du vent favorable au football féminin pour investir de principal stade de la région. Contrairement aux Bretonnes, il ne s’agit pas d’un rapprochement avec un club professionnel, mais Vendenheim a en quelque sorte profité des malheurs du RC Strasbourg qui évoluait cette saison en CFA2, ce qui a poussé la Ligue d’Alsace à coupler deux affiches du FC Vendenheim avec des matchs du Racing, le match télévisé contre le PSG se jouant également à la Meinau. Les affluences des deux matchs contre Lyon et Montpellier sont difficile à évaluer précisément puisque le nombre d’entrées comptabilisé vaut pour le match de Vendenheim et celui de Strasbourg, mais ils sont nettement supérieurs à ceux joués au stade Waldeck.

Rodez

Deuxième saison en D1 et deuxième maintien obtenu grâce à une très bonne défense qui fait de Rodez une équipe difficile à battre. Ou plus exactement, difficile à battre largement puisque si les ruthénoises ont perdu 12 fois, elles n’ont concédé que trois fois plus d’un but d’écart, les deux inévitables défaites contre Lyon et un 4-2 à Juvisy.

Pourtant les Rafettes avaient perdu à l’intersaison deux joueuses majeures, Delphine Blanc et Kenza Dali parties pour le PSG. La première a été suppléée en défense centrale par Laura Agard qui a fait sa première saison complète depuis son arrivée de Montpellier en 2009 et qui se paie le luxe de finir deuxième meilleure buteuse du club avec cinq buts, tous marqués sur coups francs directs. Rançon du succès, la saison prochaine, elle défendra les couleurs de Lyon.

Autre changement, l’entraîneur Franck Plenecassagne laisse la place à Élodie Woock, ancienne internationale des grandes heures du Toulouse OAC et qui est passé par Francfort.

Yzeure

Neuvième comme la saison précédente, l’essentiel a été préservé pour l’équipe auvergnate qui a longtemps espéré un meilleur classement et qui finit avec le plus petit nombre de défaites hors du quatuor de tête, mais aussi le plus petit nombre de victoire hors du duo de queue : bref, Yzeure a beaucoup fait match nul.

Pour l’an prochain, le club auvergnat devra faire sans sa gardienne Thais Da Silva retournée au Brésil, ni sa milieu Tatiana Solanet, titulaire cette saison et qui est annoncée à Lyon. Aucune arrivée n’est encore annoncée même si les origines vichyssoises de Sandrine Dusang alimentent la rumeur d’un retour aux sources pour la défenseuse de l’OL.

Hénin-Beaumont

À force de flirter avec le précipice, Hénin-Beaumont a fini par tomber dedans. La première partie de saison a été cauchemardesque avec en particulier sept défaites d’affilée entre les deuxième et huitième journées, et surtout 44 buts encaissés pour aucun marqués pendant cette période. La mauvaise passe a culminé avec la démission du président Bernard Dumortier le 14 octobre.

À la trêve, le retard était trop important. La très bonne fin de saison de l’équipe, défaite seulement par le quatuor de tête, a certes permis de décrocher les deux autres relégables et de recoller au peloton mais sans pouvoir sortir de la zone rouge.

Le mauvais début de saison est sans doute consécutif au changement d’entraîneur dont il a fallu assimiler les méthodes, mais aussi à aux velléités de départ de la meilleure joueuse du club. Pauline Crammer a mis une demi saison à retrouver son niveau, au point d’être mise à l’écart d’octobre à décembre. « L’affaire Rigoberte M’Bah » a sans doute pesé aussi dans la balance. L’internationale camerounaise était menacée d’expulsion pour défaut de titre de séjour, et ne semblait pas soutenue par l’ancienne direction. Son retour fin octobre a coïncidé avec l’amélioration des résultats, même si elle a perdu sa place en fin de saison.

Ironie de l’histoire, Hénin-Beaumont croise Arras qui monte en D1 avec un effectif comprenant plusieurs anciennes héninoises.

Soyaux

Soyaux retourne en D2 après une seule saison dans l’élite et on se demande si la remontée sera facile que la dernière fois. Deux victoires à l’extérieur, contre Hénin-Beaumont alors au pire de sa forme et à Muret, des défaites lors des vingt autres matchs, le bilan de l’équipe de Corinne Diacre est éloquent. L’effectif était définitivement trop tendre pour l’élite.

Corine Diacre et Soyaux quittent l'élite.

Corine Diacre et Soyaux quittent l'élite.

Pourtant le club a tenté le tout pour le tout (voir 13e journée de D1 : La victoire ou la mort) en engageant trois joueuses à l’étranger, au risque de mettre en danger les ses finances. Mais très rapidement le pari a été perdu, la gardienne anglaise Rebecca Spencer est même repartie au bout de trois matchs (pour Birmingham où elle a remporté la Cup). L’attaquante irlandaise Fiona O’Sullivan n’a marqué que quatre fois, dont un triplé inutile lors d’une défaite 4-3 contre Guingamp lors de la dernière journée. Aucune des trois ne devrait rester et l’ancienne internationale Candie Herbert a arrêté sa carrière.

Muret

Muret fini lanterne rouge pour sa première saison en D1, en n’ayant remporté qu’une seule victoire à Soyaux et surtout seulement 14 buts marqués malgré une attaque composée de joueuses passées près de l’équipe de France : Julia Dany (4 sélections A entre 2005 et 2006), Anne Trévisan (1 sélection A’ en 2009) et Fanny Tenret (sélectionnée récemment en équipe de France B).

Comme pour Arras et Hénin-Beaumont, mais dans l’autre sens, Muret et son bataillon d’anciennes Toulousaines va croiser le TFC qui remonte.

Les joueuses

Le challenge de la meilleure joueuse

À la trêve, j’avais proposé un classement tout à fait statistique pour désigner les meilleures joueuses du championnat (voir Qui c’est la meilleure ?). Il visait principalement à proposer une alternative au grotesque « Challenge de la meilleure joueuse » de la FFF dont le mode de calcul fait plus honneur à l’esprit créatif de ses concepteurs qu’à leur bon sens2.

Le classement final de notre challenge est donc :

  1. Eugénie Le Sommer (Lyon) : 130.12
  2. Gaëtane Thiney (Juvisy) : 128.4
  3. Camille Abily (Lyon) : 127.07
  4. Hoda Lattaf (Montpellier) : 122.57
  5. Lotta Schelin (Lyon) : 121.02
  6. Sonia Bompastor (Lyon) : 119.23
  7. Sarah Bouhaddi (Lyon) : 119
  8. Wendie Renard (Lyon) : 114.64
  9. Kelly Gadea (Montpellier) : 112
  10. Nelly Guilbert (Juvisy) : 111.89
  11. Amélie Coquet (Juvisy) : 107.08
  12. Amandine Henry (Lyon) : 106.36
  13. Camille Catala (Saint-Etienne) : 105.93
  14. Elodie Thomis (Lyon) : 105.23
  15. Louisa Necib (Lyon) : 99.27
  16. Kenza Dali (PSG) : 98.07
  17. Julie Morel (Guingamp) : 96.26
  18. Aurélie Mula (Vendenheim) : 96
  19. Méline Gérard (Saint-Etienne) : 94
  20. Marie-Laure Delie (Montpellier) : 93.53

La meilleure joueuse de la saison est donc Eugénie Le Sommer, légèrement oubliée lors de Trophées de l’UNFP qui ont récompensés Gaëtane Thiney devant Lotta Schelin et Camille Abily. Ses statistiques (meilleure buteuse et troisième passeuse) parlent donc pour elle, et ce qui n’est pas compris dans ce classement, elle est aussi la meilleure buteuse de la Ligue des Championnes. Les joueuses distinguées par l’UNFP se retrouvent dans les cinq premières accompagnées par Hoda Lattaf, meilleure passeuse du championnat avec 19 passes.

Eugénie Le Sommer (face à Siga Tandia)

Eugénie Le Sommer (face à Siga Tandia)

On se gardera bien sûr de tirer des conclusions trop définitives sur un tel classement : Gaëtane Thiney est considérée comme milieu, ce qui lui apporte les 9 points des matchs où Juvisy n’a pas encaissé de buts. Elle aurait pu tout aussi bien être considérée comme attaquante ce qui l’aurait fait reculer de quelques places. Bref ce classement a seulement le mérite de résumer en un chiffre la saison de chaque joueuse avec toutes les limites inhérentes à ce genre d’exercice.

L’équipe type de la saison

Par une chance extraordinaire, les onze premières au classement sont une gardienne, quatre défenseuses, trois milieux et trois attaquantes. La tentation est donc grande d’en faire une équipe type de la saison qui aurait fière allure.

Sarah Bouhaddi - Wendie Renard, Kelly Gadea, Nelly Guilbert, Sonia Bompastor - Amélie Coquet, Camille Abily, Gaëtane Thiney - Eugénie Le Sommer, Hoda Lattaf, Lotta Schelin

Équipe type de la saison

Par comparaison, le site une-deux.net avait proposé sa propre équipe type de la saison : Sarah Bouhaddi – Émilie Trimoreau, Wendie Renard, Sabrina Delannoy, Sonia Bompastor – Rumi Utsugi, Amandine Henry, Camille Abily – Gaëtane Thiney, Lotta Schelin, Eugénie Le Sommer.

Sept joueuses appartiennent aux deux équipes, Kelly Gadea et Hoda Lattaf font partie des « remplaçantes » sur une-deux.net, Amandine Henry n’est devancée ici par Amélie Coquet que pour le carton reçu à la fin du dernier match, bref les différences ne sont pas énormes.



13 commentaires pour “D1 2011-2012 – Bilan de la saison”

  1. Merci CHR$ pour ce bilan D1 française et pour tout ton excellent boulot cette saison.

    Les affluences sont impressionnantes et on sent bien que l’engouement monte en France pour le foot féminin, certainement par rapport à l’Angleterre où les choses sont plus compliquées mais sur la bonne voie tout de même.

    Je me permets donc d’ajouter quelques infos anglaises à ton chapitre « Ailleurs en Europe ».

    J’ai enseigné à deux joueuses professionnelles anglaises y’a quelques années et sympathisé avec leurs parents, et ça m’a incité à davantage m’intéresser au foot féminin (j’avais pondu un pavé dans le fil Marinette en décembre 2010).

    Le foot féminin commence timidement à décoller ici en Angleterre grâce à la creation de la FA Women’s Super League en 2011 et à l’équipe nationale. Les médias ont fait un effort (pas mal de presse specialisée mais surtout équipe nationale) et quelques sponsors se sont manifestés.
    Cependant, je crois que ces derniers ne versent rien ou très peu, c’est juste logistique ou un truc comme ça.

    Malheureusement, mon club de Sunderland (Ladies) ne fut pas sélectionné pour intégrer la première édition de la Women’s Super League l’an dernier (championnat D1 semi-pro, la sélection des clubs se fit sur dossier, 8 furent choisis sur une quinzaine de candidats). La saison de WSL se déroule d’avril à octobre.

    Sunderland évolue dans la Women’s Premier League National Division, la D2 anglaise et a remporté largement le titre en avril 2012, pour la deuxième fois consécutive (contrairement à la WSL, la D2 suit grosso modo le calendrier du foot masculin, août-printemps).

    A cause de l’absence de système promotion/relégation, Sunderland Ladies se retrouve bloqué en D2, où elles se trimballent et se tirent la bourre avec Leeds Ladies.

    Le bilan WSL de la première saison (2011) est à la fois encourageant et mitigé. Le sport bénéficie d’une meilleure couverture médiatique que y’a deux ans (ESPN pour le championnat et chaîne terrestre pour matchs internationaux) mais les affluences sont en deçà des previsions/attentes, malgré des billets peu coûteux et une politique de billets Famille (5 £ le billet, la moitié pour tarif réductions, jeunes, etc.).

    L’affluence moyenne de WSL n’était que de 528 la saison passée, avec peu de matchs à + de 1 000 (y’a eu quelques fluctuations liés au succès de l’équipe nationale – la médiatisation de leur quart de finale en Coupe du monde l’an dernier fit monter les affluences). Même Arsenal Ladies a du mal à attirer plus de 1 000 spectateurs.

    Cela dit, signalons qu’Arsenal Ladies a fait + de 5 000 spectateurs dans le derby contre Chelsea y’a 2 mois, le premier match à se disputer dans un stade de Premier league (Emirates, donc). Ça semble être un facteur non négligeable : la qualité des stades. Pour l’instant, des clubs comme Arsenal Ladies ou Chelsea Ladies jouent en grande banlieue dans les stades du foot amateur anglais. Il est probable qu’avec de vrais beaux stades (mettons ceux de Football League), les affluences feraient un bond.

    La finale de la Women’s FA Cup a bien marché aussi, presque 9 000 spectateurs à Bristol fin mai pour Birmingham-Chelsea et belle couverture presse nationale (Daily Mail, Guardian, Daily Telegraph, etc.). Mais bon, cette finale de FA Cup féminin a souvent attiré du monde depuis 2000 : 25 000 deux fois de suite y’a quelques années et souvent + de 10 000 depuis dix ans (elle faisait seulement 3 000 de moyenne dans les années 90, donc gros mieux).

    Également, on voit naître un vrai début d’émulation entre clubs, ce n’est plus simplement « Arsenal Ladies et les Autres ». Certains clubs commencent à se doter de structures et l’ambition qui va avec. Tel Birmingham City. Le président du club veut desormais rivaliser avec les invincibles dames Gunners, hégémoniques depuis 25 ans.

    Bref, le foot féminin de club, après de longues années dans l’ombre, commence à poser quelques jalons intéressants.

    Gimmick marrant (pour relever le profil du foot féminin) : une joueuse par équipe a désormais son compte Twitter floqué sur une manche du maillot ! Ça plairaît à Rio Ferdinand !

    L’annulation du championnat US 2012 en janvier dernier (http://tinyurl.com/84dwb26) a donné un bon coup de fouet au foot féminin anglais en permettant le retour de quelques vedettes, dont Karen Carney (75 capes) et surtout la très médiatisée Kelly Smith d’Arsenal Ladies (111 capes anglaises, 45 buts). Smith est un peu la « Paul Gascoigne » du foot féminin (dépression et surtout detox alcoolisme ; très jeune, elle connut de sérieux problèmes pendant ses années US – elle fit des séjours chez ce bon vieux Tony Adams et sa clinique Sporting Chance).

    Le site fawsl.com est (avec http://www.shekicks.net) le point central de référence du foot feminin anglais et y’a des clips. Savourez ce but de Megan Harris (Lincoln Ladies), superbe reprise acrobatique :

    http://www.fawsl.com/latestVideos.html

    Niveau financement, pas de folie, on préfère s’inscrire dans la durée (on a pas trop le choix non plus, ESPN retransmet 6 ou 7 matchs de WSL par saison, plus une émission hedbo, mais ne donne rien au foot féminin).

    La WSL est financée en partie par la Football Association, qui verse environ 1M £ par an aux huit clubs. Seules 4 joueuses par équipe sont autorisées à gagner plus de 20 000 £ / an, la plupart ayant un boulot/une activité à côté. Peu sont professionnelles à plein temps.

    Ce système a été privilégié par la FA pour modo éviter une trop grosse disparité entre clubs (et vu l’exemple US, vaut mieux y aller piano ma sano). C’est forcément une évolution qui se fera sur le (très) long terme.
    En attendant, petit buzz ici autour de la GB Team. On voit la très médiatisée Hope Powell (coach GB Team et surtout sélectionneuse de l’équipe nationale depuis 14 ans) un peu partout en ce moment promouvoir son sport.

    Malheureusement, la désastreuse « stratégie » de vente de billets (et les prix risibles) font que les stades seront loin d’être remplis. On s’attend à un stade de Cardiff aux ¾ vides pour le match d’ouverture, GB-Nouvelle-Zélande. Vraiment dommage, on a raté là une superbe occasion de promouvoir le foot féminin anglais et par là même repousser un peu toute cette négativité autour du foot féminin (sentiment bien ancré en G-B malheureusement).

    La GB Team: Eniola Aluko, Anita Asante, Karen Bardsley, Sophie Bradley, Rachel Brown, Karen Carney, Ifeoma Dieke, Stephanie Houghton, Kim Little, Claire Rafferty, Alex Scott, Jill Scott, Kelly Smith, Casey Stoney, Fara Williams, Rachel Williams, Ellen White, Rachel Yankey.

    Les matchs de poules des J.O (tous les gros sont là il me semble, sauf l’Allemagne) :

    http://www.fifa.com/womensolympic/matches/index.html

  2. Merci beaucoup à CHR$ pour son bilan incroyablement complet et détaillé, ainsi qu’à Teenage Kicks pour son apport fondamental concernant le foot anglais qui manquait effectivement dans le billet de CHR$.
    Trois remarques :
    – l’équipe nationale US reste globalement la meilleure au monde alors que son championnat national disparaît tout aussi régulièrement. C’est assez incroyable !
    – on a perdu cette année la section féminine foot du grand club de Santos (le club historique de Pelé et actuellement de Neymar) qui abritait des stars nationales comme Marta (la meilleure joueuse au monde) ou Erika. On n’oubliera pas l’émotion de la belle Erika commentant en conférence de presse la fin de l’aventure : http://www.youtube.com/watch?v=iS90P_zLI6o
    Il faudrait aussi parler du très haut niveau pratiqué dans le Japan’s Nadeshiko League (le championnat nippon) qui héberge la plupart des championnes du monde (à l’exception de celles évoluant en Allemagne ou en France). La dernière journée jouée était, si je ne me trompe, la dernière des matches aller, avec la rencontre au sommet qui a vu les premières (INAC Leonessa, avec Homare Sawa) aller gagner chez les deuxièmes (NTV Beleza) devant plus de 16 500 spectateurs (1-0, but de l’internationale Kawasumi, 61′).
    Le foot féminin est vraiment en belle expansion !
    Dernière remarque en forme de question aussi : ne croyez-vous pas que la venue à Lyon de Bussaglia et de Toniazzi – outre le fait que ce sont deux super-joueuses bien sûr – a aussi pour but d’affaiblir la concurrence (PSG et Juvisy) ? Après tout, JM Aulas a développé cette stratégie, « côté hommes », pendant des années, tout en prétendant « sauver le foot français » en gardant nos meilleurs joueurs dans notre championnat… argument qui ne tient évidemment pas pour les filles !
    Du coup, je trouve la performance de Juvisy en championnat 1000 fois supérieure à celle de l’OL, si l’on compare les moyens et les effectifs. Ce qui n’enlève rien à la qualité de l’équipe lyonnaise évidemment.

  3. En parlant de l’équipe US, tous les gardiens anglais viennent d’être rappelés d’urgence par les instances du pays (FA, Premier League et Football League) pour étudier et décortiquer cet arrêt de Hope Solo (quel nom !) y’a 3 jours contre le Canada :

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=_c2lIgpPAH4

    That’s the way to do it lads !

  4. @Mangeur Vasqué : superbe arrêt effectivement de Hope Solo… sauf que si vous faites un arrêt sur image à la toute dernière seconde de la vidéo (34″ sur 35), vous verrez que le ballon est bien entièrement derrière le poteau… et que le but aurait dû être validé ! Mais bon… son effort méritait d’être récompensé 😉
    En passant, bien curieux maillots très inhabituels pour les deux équipes. Va-t-on les voir ainsi aux JO (les USA contre la France au premier match, notamment) ?

  5. @ Gromit : pour moi, il n’y a pas but, parce qu’il y a faute de la joueuse canadienne qui joue le ballon alors qu’il est dans les gants de Hope Solo.

    Sinon, un grand bravo à CHR$ pour ce résumé, et à teenage-kicks pour la

  6. @ Gromit : pour moi, il n’y a pas but, parce qu’il y a faute de la joueuse canadienne qui joue le ballon alors qu’il est dans les gants de Hope Solo.

    Sinon, un grand bravo à CHR$ pour ce résumé, et à teenage-kicks pour la version anglaise.

  7. @Cyäegha : difficile d’être très affirmatif dans un sens ou dans l’autre, me semble-t-il, vu les angles de prises de vues… On peut noter quand même qu’il semble (sur la vidéo) que l’arbitre n’ait pas sifflé de faute et donc de coup-franc, puisqu’on voit Hope Solo le ballon dans les mains s’apprêter à dégager (à la main, donc), à la fin de l’action et avant le replay au ralenti… J’ai l’impression que Solo, en voulant protéger son ballon du tacle de la Canadienne, écarte le ballon, principalement avec sa main gauche, et le rentre derrière la ligne. Mais bon, comme dit précédemment, sa superbe parade ne méritait pas de finir avec un but, d’autant que le tir avait été détourné au départ (d’où le contre-pied).

  8. @ Gromit : c’est vrai que les angles de caméra ne sont pas top… D’une autre côté, à ce moment là, on ne peut pas non plus être sûr de la position du ballon, donc il n’y a plus grand chose à dire. Enfin si : on peut dire que Hope Solo a la classe – là, ça tombe bien, on est d’accord. 😉

  9. @Cyäegha : ici, une capture d’écran, que j’ai faite, montre bien où est le ballon (derrière la ligne). Par contre, ce qu’on ne peut effectivement pas voir est si les crampons de la Canadienne ont tapé précemment dans les gants de Hope Solo.
    http://www.womenssoccerunited.com/profiles/blogs/international-friendly-usa-v-canada
    Oui, Hope Solo a la classe. Pourtant, même si elle est nettement moins « glamour », j’ai un petit faible pour la rebondissante Ayumi Kaihori, la petite gardienne du Japon (et du NAC Kobe Leonessa) 😉
    A part ça, on attend un résumé (fort bien, comme d’hab) commenté par CHR$ du France-Roumanie d’hier soir. Un attaque-défense de 90′ où les Françaises ont été étonnamment en jambes, compte tenu de leur début de préparation. Heureusement que les Roumaines avaient une excellente jeune gardienne, le score aurait pu être le double ou le triple…

  10. Cela me fait vraiment plaisir de voir les bleues et les joueuses de première division à ce niveau et remporté tant de trophée… elle mérite l’intérêt médiatique d’aujourdh’ui

  11. Merci pour cette synthèse quasi exhaustive de la saison de D féminine, franchement surpris par le niveau général de cette compétition et par l’état d’espris des joueuses! Les garçons pourraient en tirer des leçons…Une précision, la supprématie régionale (pour Midi Pyrénées) sera en balance entre Rodez et Toulouse cette saison!

  12. Super résumé de toute la saison !

    Au plaisir de lire ce blog, toujours incisif et intéressant

  13. Ben alors ? On ignore Les Bleues dans leurs matches de préparation aux JO ou on est en longues vacances ? 😉
    Les trois rencontres ont été très réussies. Trois victoires, 12 buts marqués et aucun concédé. Le vrai test était évidemment hier soir contre les Nadeshiko, ces championnes du monde japonaises qui nous avaient émerveillés l’an passé en Allemagne.
    Si les Japonaises ont été en dessous du niveau auquel on les attendait, la faute n’en revient pas seulement à leurs conditions de vol déplorables (elles ont dû se contenter de la classe éco tandis que l’équipe des garçons qui ne représente pas grand chose se pavanait en classe « affaires »), mais surtout sans doute à l’excellente prestation de la France.
    Les Bleues étaient non seulement très motivées mais aussi hyper-bien organisées et solidaires sur le terrain. Enorme travail du milieu avec le triangle Abily-Bussaglia-Necib. Cette dernière a illuminé le match par son aisance technique et son élégance. Derrière, Renard a été immense (sans jeu de mots, vu son 1,87 m) et ses trois partenaires, Franco, Bompastor et Meilleroux excellentes. Je trouve que Meilleroux s’impose de plus en plus à son poste, par rapport à Laura Georges. Quant à Sarah Bouaddhi dans les buts, elle a fait quelques arrêtes de grande classe. Sa présence dans les buts est clairement un plus pour les JO par rapport à l’an dernier (CM) où elle n’était pas là.
    Devant, Delie continue à montrer sa forme. Elle pèse énormément sur la défense adverse, joue très intelligemment et sait marquer de beaux buts. Elodie « Speedy » Thomis est toujours aussi rapide mais aussi toujours aussi brouillon à la finition. Dommage.
    Le contenu du match est très prometteur. Même quand les Nadeshiko se sont montrées dangereuses (et elles ont vraiment su l’être par instant !), les Bleues n’ont jamais paniqué et s’en sont toujours bien sorties.
    Dans moins d’un semaine, les JO commencent et ce ne sera pas du gâteau avec les USA en hors d’oeuvre ! J’espère qu’un post sera ouvert pour la circonstance afin que nous puissions échanger.
    Sinon, si l’anglais ne vous rebute pas, venez sur l’excellent site international (les membres sont de tous les pays) womenssoccerunited.com