Ni buts ni soumises » Une finale habituelle

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Une finale habituelle

Habituées de la finale de la Coupe de France, Lyon et Montpellier se disputeront le trophée le 13 mai à Bourges. Lyon avait battu dimanche facilement Arras, pensionnaire de D2 alors que Montpellier est venu s’imposer au Camp des Loges face au PSG.

La Coupe de France succède cette saison au Challenge de France mais on retrouve des équipes habituées :

Lyon est en finale pour la première fois depuis 2008 mais avait auparavant disputé les 7 premières1, ce qui lui permet de rester légèrement devant Montpellier qui disputera sa 6e finale, la 4e de suite.

C’est bien simple, depuis que cette compétition a été créée lors de la saison 2001-2002, il y a toujours eu l’une des deux équipes en finale2. L’affiche de cette année compte trois précédents : en 2003 où le FCF Lyon l’avait emporté 4-3 sur un but en fin de match de Sandrine Brétigny qui construisait son record de buts et de participations en finale, puis en 2006 et 2007 où Montpellier l’emportait aux tirs aux buts.

En 2006 sous les ordres de Patrice Lair et avec Laure Lepailleur, Camille Abily, Sonia Bompastor et Hoda Lattaf dans leurs ranges, les Montpelliéraines avait égalisé au bout du temps additionnel par Élodie Thomis, alors qu’elles jouaient à 10 depuis l’expulsion de la gardienne Céline Deville à la 38e minute et qu’elles étaient menées depuis un but de Delphine Blanc à la 50e. Puis lors de la séance de tirs aux buts, la gardienne de fortune Virginie Faisandier, habituellement milieu offensive, donnait la victoire à son équipe grâce à deux arrêts.

La malédiction des tirs aux buts

La saison suivante, l’OL se présentait comme favorite avec le titre de championne en poche et sur la pelouse les transfuges Laure Lepailleur, Camille Abily, Sonia Bompastor et Hoda Lattaf. Mais au bout d’une demi-heure, Élodie Thomis et Élodie Ramos avaient donné un avantage de 2-0 à Montpellier. Le score était ensuite porté à 2-1 puis à 3-1 avant que Hoda Lattaf et Camille Abily ne permettent à Lyon d’égaliser en toute fin de match. Cette fois c’était Lyon qui revenait sur le fil. Mais Céline Deville n’avait pas besoin d’une suppléante pour arrêter les trois tirs aux buts lyonnais (dont ceux de Camille Abily et Sonia Bompastor).

Ces deux séances de tirs aux buts font partie de la légende lyonnaise dans cet exercice : depuis 2005, l’OL en a disputé 7 et en a perdu 7 (6 en Challenge de France, 1 en Ligue des Championnes) dont 3 contre Montpellier (les deux finales et la demi-finale 2009 qui avait privé l’OL d’une finale organisée sur mesure à Gerland). D’ailleurs Lyon ne compte qu’une défaite en 10 éditions du Challenge de France, lors de la finale de 2002.

PSG-Montpellier, comme les garçons

Montpellier et le PSG partagent moins de souvenirs dans cette compétition, mais depuis trois saisons que les Parisiennes jouent sérieusement le haut du tableau, les confrontations sont devenues décisives avant qu’elles ne le soient chez les garçons (et le rapport de force était plutôt inverse avec une équipe de Montpellier habituée à jouer le titre et la Coupe d’Europe et un PSG qui s’initie au haut de tableau).

Depuis 10 ans, les deux équipes se sont affrontées 20 fois. Montpellier l’a emporté 12 fois, pour 6 nuls et 2 défaites. Mais ces deux défaites ont été particulièrement marquantes. L’an dernier, le PSG recevait Montpellier lors de la dernière journée, les deux équipes comptant le même nombre de points à la deuxième place. Grâce à sa victoire au match aller, Montpellier pouvait se contenter du nul pour se qualifier pour la Coupe d’Europe.

À l’issue d’un match heurté et globalement dominé par Montpellier, le PSG obtenait un pénalty dans les arrêts de jeu qui permettait Sabrina Delannoy d’envoyer Paris en Ligue des Championnes malgré les protestations des joueuses montpelliéraines.

Une cinglante défaite en finale

L’autre défaite a eu lieu lors du seul précédent en Challenge de France, lors de la finale 2010. L’équipe parisienne avait déjà réussi sa saison avec une troisième place, la meilleure de son histoire et l’élimination de l’OL en demi-finales. Mais Montpellier, deuxième en championnat et tenant du titre apparaissait légèrement favori. Mais il n’y eu pas vraiment de match grâce à un PSG dominateur qui menait 1-0 à la pause avant de faire exploser Montpellier en deuxième mi-temps et de s’imposer 5-0.

L’expérience et la jeunesse

En ce premier mai, le PSG recevait donc Montpellier sur le terrain du Camp des Loges et devant les caméras d’Eurosport. Les deux équipes voyaient là le dernier objectif de leur saison puisque tant le titre que la qualification en Coupe d’Europe semblent inaccessibles.

L’opposition de style est classique entre une équipe du PSG bardée d’internationales (10 dans l’effectif, mais la seule Élise Bussaglia régulièrement appelée) et celle de Montpellier qui comporte beaucoup de joueuses formées au club mais avec sans doute autant de talents individuels et plus de force collective.

Et puis Montpellier dispose en Hoda Lattaf de la joueuse d’expérience qui met la jeunesse en ordre de marche et avec Marie-Laure Delie et Viviane Asseyi d’une imposante force de frappe offensive. Si la première est bien connue, la seconde ne devrait pas tarder à l’être : pointant encore dans la catégorie des moins de 19 ans, elle va enchaîner sa deuxième saison à environ 20 matchs et 10 buts, la troisième si on compte celle où elle est passée du FC Rouen à Montpellier au cœur de l’hiver.

Le coup du sort

C’est exactement le type de joueuse qui aura manqué au PSG cette saison pour convertir la domination en victoire : la meilleure buteuse du club est Kenza Dali (10 buts) et l’avant-centre Ella Masar n’a marqué que 5 buts en une demi-saison.

Cependant, ce n’est pas sur une de ses nombreuses occasion que Montpellier a marqué le seul but du match. Comme lors du match contre Juvisy, Véronique Pons a attrapé un ballon aérien légèrement dans ses buts, cette fois-ci un centre manqué de Marion Torrent. Jamais le PSG n’a réussi à reprendre la direction du jeu malgré quelques occasions.

Au final, la qualification de Montpellier pour retrouver Lyon en finale le 13 mai à Bourges est amplement méritée.



3 commentaires pour “Une finale habituelle”

  1. excellent article. reste à souligner que lyon, à la recherche d’un triplé historique, jouera trois matchs capitaux en moins d’une semaine (75 minutes de moins pour être précis): cette finale du 13, la finale de la LdC le 17, et le match en retard OL-PSG le 20. c’est ce qu’on appelle ne pas être gaté par le calendrier!

  2. Cela va être compliqué pour les Lyonnaises de tout gagner… mais pourquoi pas y croire…

  3. […] prend huit de trop en demi-finale. Pour la finale, c’est donc Montpellier qui retrouve Lyon, pour une quatrième fois après 2003, 2006 et 2007. Les Lyonnaises s’imposent presque sans trembler 2-1 et trônent désormais seules au […]

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