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France-Pays-Bas : en attendant Londres

Premier match de l’année pour l’équipe de France contre un adversaire qui ne lui réussit guère. Courte victoire dans un match dans l’ensemble plutôt maîtrisé. La liste pour les JO semble se dessiner.

Nos meilleures ennemies

Il paraît que les Pays-Bas sont l’adversaire que les Bleues ont le plus rencontré dans leur histoire (24 fois). Il est certain qu’il s’agit de l’adversaire le plus marquant des dernières années avec l’Angleterre, venant régulièrement doucher les espoirs bleus.

Les Néerlandaises ne sont pourtant pas des épouvantails, classées entre la 15e et la 20e place mondiale, et au delà la de la 8e place en Europe, ne participant à l’Euro que depuis son élargissement à 12 équipes.

Mais il s’agit sans doute de l’adversaire le plus emblématique de l’actuel sélectionneur : en 2005, la France entame sa campagne de qualifications pour la Coupe du monde 2007 en Chine par une défaite contre les Pays-Bas par une froide après-midi angevine. Les Bleues ne rattraperont jamais ces points perdus et l’élimination coûtera sa place à Élisabeth Loisel, remplacée par Bruno Bini.

Trois ans (et deux victoires contre les néerlandaises) plus tard, les Oranges viennent s’imposer 2-0 à Compiègne et mettent le doigt sur les faiblesses de l’équipe de France à quelques mois de l’Euro, où les deux équipes se retrouvent en quart de finales. Les Bleues dominent l’ensemble du match mais ne parviennent pas à marquer et s’inclinent aux tirs aux buts.

La dernière rencontre entre les deux équipes a eu lieu au dernier tournoi de Chypre et avait vu la victoire des Pays-Bas 2-1.

Une victoire méritée mais difficile à obtenir

Comme dans la plupart de leurs matchs, les Bleues ont assez largement dominé les débats en étant nettement supérieures sur le plan technique et en rivalisant sur le plan physique. Toutefois, face à une équipe nettement supérieure aux adversaires rencontrés depuis la Coupe du monde, il n’était pas possible de se contenter de gérer en attendant que ça finisse par passer.

La première mi-temps a d’ailleurs semblé confirmer le mauvais karma des Bleues faces aux Oranges, Eugénie Le Sommer par deux fois, Louisa Necib et Gaëtane Thiney manquant des occasions qualifiées d’immanquables. Et pour couronner le tout, la dernière occasion de la mi-temps était un coup franc que Sherida Sptitse envoyait dans la lucarne de Sarah Bouhaddi.

À la mi-temps, Bruno Bini ne changeait rien et incitait ses joueuses à continuer dans la même voie, qui était assez vite récompensée sur un corner cafouillé et repris de près par Eugénie Le Sommer. Puis Marie-Laure Delie confirmait ses statistiques (30 buts en 32 sélections désormais) en donnant l’avantage à la France sur une frappe enroulée dans la lucarne. Et pourtant, elle n’avait pas eu beaucoup de bons ballons à jouer (d’ailleurs on peut difficilement considérer que ce ballon là était bon quand elle l’a reçu).

La fin de match était brouillonne comme souvent dans ce genre de match amical qui finit en une succession de changements et de réorganisation d’équipes. Mais l’essentiel était acquis pour l’équipes de France : un match sérieux et une victoire.

C’est encore loin les JO ?

Le prochaine rendez vous de l’équipe de France est à Chypre début mars pour le désormais traditionnel tournoi alternatif à l’Algarve Cup. La liste des joueuses qui participeront à la compétition est déjà connue, c’est la même que pour ce match, avec le retour de Laetitia Philippe et l’arrivée de Marina Makanza (attaquante de Fribourg en championnat allemand) pour arriver à 20.

Mais au-delà de Chypre et même des matchs qualificatifs pour l’Euro qui ne poseront pas de problème, les yeux sont bien entendus rivés sur l’horizon londonien. La différence avec la Coupe du monde est que la liste ne comptera que 18 noms, soit autant que celle du match amical du jour.

À six mois de l’échéance, il est peu probable que Bruno Bini ne se décide brusquement à chambouler son équipe qui devrait donc ressembler d’assez près à la liste actuelle.

La surprise de la sélection est venue du retour de Sarah Bouhaddi. Ce n’est un secret pour personne que ce n’était pas son niveau de jeu qui avait causé son absence depuis un an. Mais soit que ses concurrentes n’aient pas convaincu, soit qu’elle ait convaincu de son adhésion au projet de vie (et sans doute un peu des deux), elle est de retour et directement titulaire, ce qui est sans doute un bon point pour l’équipe de France.

Cela montre qu’il ne faut sans doute pas se fier au discours de façade sur la hiérarchie des critères de sélection entre le projet de vie et le niveau sportif, ainsi sans doute que sur les résultats. Le sélectionneur soigne sa communication et n’est sans doute pas dupe de la réalité des résultats de ses Bleues. D’ailleurs on ne va pas lui reprocher de remporter ses matchs faciles.

La quinzaine de joueuses qui ont conservé leur place depuis la Coupe du monde n’a sans doute pas de souci à se faire pour la sélection des JO, ce qui ne laisse plus beaucoup de place pour les autres. Celles qui comme Caroline Pizzala, Bérangère Sapowicz ou Sabrina Viguier ont perdu leur place auront sans doute du mal à refaire leur retard, tout comme Amandine Henry dont la situation semble plus critique que celle de Sarah Bouhaddi.

Le tournoi de Chypre sera donc sans doute décisif pour des joueuses comme Kelly Gadea, Camille Catala ou Marina Makanza qui ne sont pas encore installées dans l’équipe et qui devront gagner leur place.



8 commentaires pour “France-Pays-Bas : en attendant Londres”

  1. Encore un excellent résumé de la situation !

    Une précision concernant Marina Makanza : elle est loin d’être installée dans l’équipe actuelle puisqu’elle n’a encore jamais été sélectionnée…
    Néanmoins, elle a participé à toutes les sélections de jeunes, et Bini a déjà indiqué qu’il suivait de près son parcours en Allemagne. Il y a donc de fortes chances, en effet, qu’elle reçoive une première sélection bientôt…

  2. Je reviens sur mon précédent commentaire, je n’avais pas vu la sélection de Marina pour le tournoi de Chypre, milles excuses…
    (je pensais que la liste « connue » pour Chypre était encore officieuse)

  3. Bravosss aux filles de cet équipe,cela fait plaisir pour ce qui aime le sport.

  4. Sapowickz n’a pas perdu sa place mais a juste été bléssé jusqu’au mois de décembre-Janvier à peu près !

    Pour Pizzala, c’est autre chose. Contre Israël elle devait faire partie de la liste mais a pris Rubio au dernier moment ( qui s’est gravement bléssé d’ailleurs ) pour quelle raison ? Pizzala avait du mal à se libérer de ses obligations policières, en a prévenu Bini qui devait attendre la réponse qui fut positive au final mais trop tard il avait déjà appelé Rubio.

    ça a quelque peu jazzé côté Pizzala

  5. Bien content du retour de Sarah Bouhaddi, sans vouloir offenser Sapowickz et les autres, le poste de gardienne était le point faible des Bleues en Allemagne et Bouhaddi aligne les performances solides avec l’OL (peut-être avait elle en effet une difficulté à adhérer au projet de vie). En tout cas, si elle confirme, cela peut être un plus notable pour les JOs…

  6. Merci encore pour ce blog.
    Pour pinailler, la frappe de Delie n’est pas enroulée (voir la video vers 1h21 sur le site de Direct8). C’est une sorte de plat du pied flottant.

  7. Je suis amplement d’accord je préfère voir Bouaddhi titulaire même si je suis supporter du PSG.

    Mais Deville n°2 … ça craint quelque peu !

  8. et pas un mot sur la prestation ternissime de mamie soub? à part 2-3 CPA bien tirés, elle était d’une transparence totale. même son rôle de capitaine semblait se limiter à l’échange de fanions, bompastor s’occupant du ralliement des troupes.il faut que soit BB soit elle-même voit les choses en face: les 200 capes elle ne les aura jamais, et hypothêquer les JO et l’euro 2013 en essayant d’y approcher serait très cher payé.