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Je ne vais pas vous mentir, je me suis un peu ennuyé durant la saison dernière. Non pas qu’il n’y ait pas eu matière à s’enflammer ou à rigoler (ou pleurer, c’est selon), mais parce que Robin Williams, il est très marrant au début, mais il n’y connaît rien au foot. Et moi, quand je suis mal entouré, je fais n’importe quoi.

Du coup, quand Labrune et compagnie ont ressorti sans raison apparente le Trophée Moi du placard, j’y ai vu un signe.

Il y a cinq ans, je m’ouvrais à vous ici-même après la première édition du trophée à mon nom. Vous ne vous en souvenez sans doute pas, mais moi je n’oublierai jamais : un stade à moitié vide, Leyti N’Diaye et Jean-Philippe Sabo, un but d’Hatem Ben Arfa, Margarita sur la pelouse et Dassier qui pavoise. Demandez à Madonna.

Et je me suis dit qu’il n’y avait pas de raison. Si tout le monde revient, même Son Fils, pourquoi pas moi.

Je suis de retour. Tant pis pour vous.

-2e Kyril donne le coup d’envoi. À moins que ce ne soit Maurice. Quand je pense à mes jumeaux, je vois les frères De Boer. Et quand je les vois, bizarrement, je pense à Cocu.

-1e Un stadier est obligé de venir chercher Maurice, qui refuse de sortir du terrain.

Coup d’envoi. Nos joueurs arborent un maillot avec l’inscription « #MerciRLD« . Pourtant, j’insiste : cette connerie là, je n’y suis pour rien !

3e En 20 secondes, Mandzukic, Pogba et Morata affolent la défense. Cela fait tout drôle de se faire secouer par 200 millions.

6e Le fil rouge de l’année pourrait être capillaire. Superbe duel de crêtes couleur jaune d’œuf entre Lemina et Pogba.

7e Mendy fait dans la sobriété, juste une grosse trace sur la gauche du crâne. À force de rogner la ligne, elle s’est imprimée sur lui.

8e En s’emmêlant les pinceaux, Barrada décale Alessandrini sur sa droite. À mi-chemin entre le centre et le tir, il trouve le poteau.

12e Barrada tente une frappe de 25 mètres. Bielsa soupire en voyant la balle mourir lentement à plusieurs mètres des cages : il lui avait pourtant bien signalé qu’il ne devait tirer qu’à partir de 23,68 mètres des buts.

19e Dja DjéDjé centre au point de penalty après avoir passé un petit pont à Évra. L’ovation est nationale.

19e Pourtant, passer entre les jambes d’une Vieille Dame, cela ne se fait pas trop.

20e Sur ce centre, la tête de Thauvin passe juste au-dessus de la barre de Buffon. Thauvin se rapproche lentement de Zidane.

25e Khedira se blesse tout seul. Il vient de poser le pied à l’endroit où Diaby se tenait debout durant sa présentation au public.

26e Donc ça y est, Diaby a refilé son mojo à un autre mec ? C’est bon, on est tranquille ? Ou c’est un peu plus compliqué que ça ?

35e Alessandrini tente de gâcher un nouveau centre. Sa frappe enveloppée lobe Buffon et meurt dans la lucarne opposée. Une faille volcano-sismique s’ouvre dans la Pacifique et libère un alpha de type Godzilla troisième génération. Sylvain Wiltord et David Trezeguet reprennent des moules. Deux fois. 1-0

Après leur but, les Marseillais font les Buffon.

Après leur but, les Marseillais font les Buffon.

44e Croyant croiser Florent Balmont, Lichtsteiner insulte Tony Chapron. Il est exclu.

45e Roulette syndicale de Lemina qui marque douze points au challenge Zinedine Zidane.

Mi-temps. J’étais déjà surpris que la Juve accepte ce match caritatif, mais qu’ils aceptent de le perdre… Margarita fait vraiment n’importe quoi de mon argent.

47e Pogba s’écrase sur Sparagna qui envoie discrètement un clin d’oeil à Doria, sur le banc. Ou dans les tribunes. Enfin à la cave, quoi.

49e Dans la surface, Batshuayi remet en retrait à Barrada qui passe en cloche à Mendy pour une reprise acrobatique du droit détournée par Buffon. Bielsa lève un sourcil, Mendy devait tenter une aile de pigeon du gauche.

59e À peine rentré, Sarr dynamise le jeu. Pogba sanctionne son petit pont par un waza-ari.

68e Sur coup-franc, Pogba trouve le poteau de Mandanda qui regarde sereinement le ballon lui passer devant, Elinton Andrade-style.

70e Ovation pour Pogba à sa sortie. Le Vélodrome a vraiment changé : à mon époque, si le joueur avait eu le maillot de l’OM, après un match où son seul fait d’arme est un poteau, le stade l’aurait sifflé en huant « Pogbakayoko !« .

73e Barrada profite d’une flopée de remplacements pour essayer de sortir du terrain, mais Bielsa lui postillonne d’aller se replacer.

75e Allegri s’inquiète de savoir Coman il va marquer.

77e Simone Zaza entre en jeu. C’est donc elle, la Vieille Dame…

"Quoi ?! Tu m'as traité de Vieille Dame ?!"

"Quoi ?! Tu m'as traité de Vieille Dame ?!"

84e Dja DjéDjé centre pour Isla qui remet de la tête sur Barrada. Sa reprise de volée fait but après deux rebonds. 2-0

85e Quand Barrada sourit, on dirait le petit Nasri. C’est gentil les enfants, mais n’est-ce pas un peu trop ?

87e Nkoudou remplace Batshuayi et Aloé remplace Dja DjéDjé. Bien sûr, El Loco n’esquisse pas un sourire. Allegri, lui, propose sa démission.

90e Je dirais bien que l’OM a fait manger le gazon à la Juventus, mais apparemment quelqu’un s’en était déjà chargé avant le match : il y a plus de trous dans cette pelouse qu’il n’y en avait dans notre défense l’an dernier.

Fin du match. Kyril descend sur la pelouse en chantant « Papaoutai » pendant que sa mère remet à Mandanda un gigantesque pog de cristal.

Bob-Loulou.

(Pour cette nouvelle saison, suivez-moi également sur Twitter @BobLoulou_CdF !)

« L’OM, c’est un peu comme Margarita : cela m’a coûté des mille et des cents pour les façonner, et finalement ce sont des autres qui profitent du lifting. »


Une fois encore, ce fut ma fête.

Dès ma reprise du club en 1996, j’ai su que nos destins allaient être liés comme le yin et le yang, et équilibrés comme les deux assiettes de la balance de cette chère Justice qui m’aimait tant. Une sorte d’équilibre cosmogonique semblable à celui qui mêlait les pieds de Mendoza.

Ainsi a-t-il fallu attendre mon ultime sacrifice pour que l’OM puisse enfin ressusciter. J’ai bien essayé de vaincre cette prophétie, en me laissant affaiblir progressivement, espérant que cela suffirait ; mais ce club à dû me prendre mon ultime soupir afin de laisser la victoire l’insuffler.

Ah ! J’ai bien ri à les voir se harponner à mon chevet. Et quel tremblement de terre à mon départ !

Demandez à Madonna.


Depuis, ils m’ont gâté.
Tout est devenu prétexte à penser à moi. Il faut dire que je crois mériter ces honneurs. L’OM, c’est un peu comme Margarita : cela m’a coûté des mille et des cents pour les façonner, et finalement ce sont des autres qui profitent du lifting. Mais je vous parlerai de Vincent Labrune une autre fois.

À vrai dire, je ne m’inquiétais pas trop quant à ces célébrations : j’ai toujours su que ces passionnés que sont les supporteurs de l’OM ne seraient pas ingrats. Je l’ai vu dès le jour où ils ont eu l’honnêteté de m’avouer à tue-tête qu’ils désiraient donner du plaisir à ma femme. Sans doute voulaient-ils me reprocher indirectement de m’être occupé d’elle avant leur club. Ils avoueront qu’il s’agissait de deux sacrés chantiers. Comme l’avenue du Prado : toujours en travaux.

En revanche, j’ai vite déchanté devant la teneur des commémorations. Passe encore le pog géant à mon effigie, déballé sur le rond central avant les matchs : il fallait recycler les bâches « Ligue des Champions » achetées au début des années 2000, paraît-il. Passe encore l’horrible maillot blanc avec lequel ils ont débuté la saison dernière à domicile. Je dois reconnaître que c’était particulièrement bien vu, cette tunique m’a étrangement rappelé mon casier judiciaire : presque blanc, avec mon nom dans un coin, et tout un tas de sociétés dont j’ignorais l’existence autour.

Ce qui a commencé à m’inquiéter, c’est quand José Anigo s’est mis à crier à qui voulait bien l’entendre qu’il fallait gagner la Coupe de la Ligue en ma mémoire. Sérieusement, vous avez-vu ce trophée ? Tordu comme une phrase de Pape Diouf et éventé comme la ferronnerie d’un campenard. Essayaient-ils de me faire passer pour une girouette ? Si je vivais en Suisse, c’était bien pour ne plus avoir à subir ces histoires de clochers.

« Cette tunique m’a étrangement rappelé mon casier judiciaire : presque blanc, avec mon nom dans un coin, et tout un tas de sociétés dont j’ignorais l’existence autour. »

Et ils l’ont gagnée ! Allez, prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon argent, l’argent de l’alliance nouvelle et éternelle qui a été versé pour vous et pour la multitude en rémission de vos péchés de gestion. Vous ferez cela, en mémoire de moi.

Dans un calice percé, comme mes poches.

Le titre de champion de France, en revanche, clairement, je ne l’espérais même plus. À croire que les Bordelais et les Lyonnais tenaient eux aussi à me remercier pour l’absence de concurrence que je leur ai opposée pendant plus d’une décennie.

Quelle belle fête ! Cela m’a rappelé l’époque où j’étais encore assez gras pour mettre des tongs sans qu’elles me cisaillent les orteils.

Et pour finir, un trophée à mon nom. J’ai trouvé cela bien plus brillant que de renommer le centre d’entraînement. D’une part car je ne peux y voir autre chose que du mauvais goût tant le nouveau bâtiment ressemble à un crématorium. D’autre part car cela contribue un peu plus à détourner les recherches Google sur mon patronyme des activités intéressantes de l’empire que j’ai laissé en héritage.

Brillante idée, donc. Comment n’ai-je pas eu plus tôt cette idée que de créer un trophée que mon équipe serait en mesure de gagner. Et amical qui plus est : la défaite à moindre risque !

Finalement, ces cérémonies ont eu quelque chose de vrai.

Ma réussite à l’OM, c’est un peu comme le feu d’artifice qu’ils ont tiré le jour de ce trophée : un retard à l’allumage, et des étincelles une fois les intéressés partis.

Bob Loulou.