L’AS Monaco a concédé un seul but depuis le 29 novembre toutes compétitions confondues. C’était contre l’Olympique lyonnais (Lacazette, forcément), en Coupe de la Ligue. Douze matchs ont passé depuis. Les Monégasques l’ont emporté onze fois, inscrivant dix-sept buts au passage.

Difficile de disséquer une telle période. Les clubs traversent toujours des bons et des mauvais moments au cours d’une saison. Mais ils réalisent rarement des séquences défensives de cette qualité et de cette longueur. Ils vont encaisser un but par-ci par-là. Des buts qui ne comptent pas, mais des buts quand même. Les joueurs de Leonardo Jardim sont différents. Ils défendent bas, repoussent les centres, croisent les doigts et prient Subasic lorsque les adversaires se retrouvent, pour une fois, en position de marquer. Puis ils partent en contre, emmenés par la vélocité de Ferreira-Carrasco et d’Anthony Martial, guidés par l’intelligence de Bernardo Silva. Ils ouvrent le score, attendent que l’opposition se découvre, avant de sceller le match.

EXHIBITION DE SOLIDITÉ

Les trois dernières rencontres de l’ASM se sont déroulées de manière très similaire : l’ennui le plus absolu en première période, un but – parfois hasardeux – autour de l’heure de jeu (57e contre Lille, 63e contre l’ETG, 73e contre Nantes) et une exhibition de solidité pour tenir le score. Quel que soit le onze choisi par Jardim, Monaco reste solide. Même lorsque Jérémy Toulalan n’est pas là, les lignes rouges et blanches demeurent compactes, imperméables à la créativité adverse.

Comme d’autres équipes performantes défensivement en Europe (Atlético Madrid, Southampton, Saint-Étienne), Monaco défend avec deux lignes de quatre, et un duo plus avancé mais jamais très loin. Monaco ne lâche pas de terrain dans l’axe, laisse les ballons faire des paraboles au-dessus de sa surface avant de les renvoyer et de les transformer en contre-attaques. Démontrant un principe cher à Arrigo Sacchi et Carlo Ancelotti : le 4-4-2 est selon eux la meilleure façon de couvrir l’ensemble du pré. Idée d’autant plus vraie, lorsque, comme les Munegus, vous préférez former une unité serrée plutôt que d’aller presser dans le camp adverse. Histoire, dans ce cas précis, de laisser vivre la profondeur nécessaire à l’expression de votre star offensive, Yannick Ferreira-Carrasco, joueur de la Principauté le plus décisif cette saison avec quatre buts et cinq passes décisives.

Publié dans le 46ème numéro des Cartons des Dé-Managers.

Raphaël Cosmidis

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