Aucun poste n’a autant évolué dans l’histoire du football que celui d’ailier. Les bouffeurs de craie d’antan, mythique numéro sept dans le dos, se sont métamorphosés jusqu’à brouiller la conception même du poste avec une variété de profils. L’Anglais Alf Ramsay leur a d’abord demandé de reculer au milieu, pendant la Coupe du monde 1966, dans son équipe de « Wingless Wonders » (merveilles sans ailes), initiant le 4-4-2 moderne dont les Anglais ont autant de mal à se séparer que de leur premier doudou. Au début des années 70, tel l’Alsace-Lorraine, l’Allemand Jürgen Grabowski fut, lui, l’un des premiers à jouer des deux côtés du terrain.

Puis, l’aile est devenue une terre d’asile pour joueurs sacrifiés sur l’autel des évolutions tactiques, qui les rendirent presque obsolètes dans leur position initiale. On y a d’abord replacé des meneurs de jeu éteints par l’éclosion des sentinelles et du « rôle Makelele ». Ce n’est pas la pointe de vitesse de Zizou qui a conduit Vicente del Bosque à le faire jouer à gauche au Real. En 1999, Élie Baup a fait encore mieux en étant sacré champion de France avec Johan Micoud et Ali Benarbia dans ses couloirs. Christophe Cocard et Bernard Diomède n’ont plus jamais été les mêmes après ça, et on les comprend.

Des attaquants, souvent véloces mais trop déficients techniquement pour exister au centre du jeu (on t’aime bien quand même, Jimmy B.), y ont eux été excentrés afin de leur offrir au moins un peu d’espaces à avaler.

Souvent, ces deux profils sont placés sur leur mauvais pied : les meneurs pour valider leur inclinaison à dézoner vers l’axe, les attaquants pour leur faciliter l’accès au but en repiquant. On parle alors d' »ailier inversé ». Une multitude d’autres notions ont essaimé, conférant parfois au hipsterisme technico-tactique jusqu’en ces lieux : « meneurs-buteurs » (Messi), « renard des couloirs » (Cristiano Ronaldo), « ramdauter » (Müller). Michael Cox, aussi célèbre outre-Manche que les bloggeuses de mode ici, parla même d’« ailier axial ». Ok, Michael, tu peux inventer des trucs, mais faut que ça reste un minimum cohérent.

Tout ça pour dire que le fameux « ailier traditionnel », ce mec qui fonce inlassablement, tête baissée, le long de la ligne de touche pour centrer, était un symbole d’unidimensionnalité tactique et de compartementalisation des tâches. Il en a été crucifié (CRUCIFIÉ !) à l’ère de l’universalisation. Certains entraîneurs se passent même totalement d’ailiers, notamment les adeptes des défenses à trois, des 4-4-2 en losange et des sapins de Noël « alla Ancelotti ».

En Europe, les derniers représentants illustres de la caste se nomment Jesus Navas, Antonio Valencia ou Jefferson Farfan. Pourtant, aussi rares soient-ils, ces profils aujourd’hui si singuliers peuvent encore apporter, justement de par leur rareté. La preuve par trois.

1. POUR PLUS DE DIVERSITÉ OFFENSIVE

À force de tous jouer de la même manière, on en devient prévisible et donc bien plus facile à neutraliser. Plus aucun offensif sur l’aile, ou presque, ne déborde sur la largeur, hormis dans certains bastions de résistance, notamment en Angleterre. Les rushs entamés depuis l’aile se terminent désormais presque systématiquement vers le centre – mais bon, vous avez beau savoir que Lucas va repiquer, c’est pas pour ça que vous allez réussir à l’arrêter. On est en 2015, et apparemment on peut même faire jouer Stewart Downing au centre sans problème.

Pour s’assurer la possession du ballon, nombre d’entraîneurs (coucou Arsène) accumulent aussi des joueurs dans l’axe (au moins dans l’animation offensive), lequel se retrouve aussi bouché que le périph’ parisien. Ça peut marcher si on est le Barça et que l’on aime combiner dans un demi-mètre carré pour le fun, mais à long terme, on finit par être incapable de forcer certains verrous.

Quoi qy’ il en soit, côté défensif, pour rester solide, il suffit souvent de blinder l’axe. Certains y ajoutent des arrières latéraux inversés. Initialement défenseur central droitier, Alvaro Arbeloa a joué pour la première fois latéral gauche un soir d’octobre 2007 pour éteindre un petit Argentin du Barça qui ne restait pas vraiment sur son aile. Une escroquerie était née. Signée Benitez.

Aujourd’hui, les joueurs capables d’éliminer en un contre un sur attaque placée avant de centrer avec précision sont excessivement rares – ou alors on ne leur demande pas de le faire. Et on tombe dans des animations stéréotypées. Dans ce contexte, un ailier « pur » apporte une variété de menaces. Jesus Navas a débloqué nombre de situations pour Manchester City (vingt-et-une passes décisives en soixante-seize matches). Ce n’est pas un hasard si, au milieu de tous les créateurs au profil d’axiaux, l’Espagnol est le meilleur passeur citizen cette saison en Premier League (six offrandes). Ça sert, parfois, un joueur qui étire une défense et équilibre une attaque.

2. POUR ARRÊTER DE FAIRE ATTAQUER DES DÉFENSEURS

Avec tous ces joueurs offensifs entassés dans l’axe, ce sont les latéraux qui sont, en l’état, chargés d’apporter de la largeur dans bon nombre d’équipes. Cela a même conduit l’érudit Jonathan Wilson, qui se pose bien des questions, à se demander si arrière latéral n’était pas devenu le poste le plus important du football moderne.

Pour le vérifier, il faudrait l’aide d’Opta pour établir un classement européen des meilleurs centreurs dans le jeu. Toutes les ressources librement à disposition, dont le site de la LFP et WhoScored, intègrent les coups de pied arrêtés dans leur calcul, infléchissant logiquement les chiffres en faveur des joueurs offensifs, plus prompts à s’en charger. Les sites de la Premier League, de la Liga et de la Serie A n’incluent eux même pas les centres. Sur celui de la Bundesliga, tout juste connaît-on le leader de la catégorie : le latéral ghanéen d’Augsbourg, Baba Rahman.

Alors on se contentera d’exemples ponctuels. Le PSG est symptomatique, avec ses « ailiers » appelés à repiquer et ses latéraux offensifs. Lors de PSG – Montpellier (0-0), avant la trêve, Gregory van der Wiel et Maxwell ont centré à dix reprises dans le jeu, soit trois occurrences de plus que le reste de l’équipe additionnée. À Guingamp (0-1), une semaine plus tôt, les deux défenseurs excentrés ont réalisé douze des vingt-deux centres lors du vain siège parisien de la surface bretonne. La proportion était encore plus grand pour Serge Aurier et Lucas Digne lors de la journée précédente contre Nantes (2-1) : quinze sur vingt-cinq.

Les latéraux ont certes l’avantage de partir de derrière et d’arriver lancés, tout en bénéficiant d’un marquage parfois lâche de leur vis-à-vis. Mais, à quelques exceptions près, ils n’ont pas la qualité technique des meilleurs créatifs. Un exemple, volontairement de mauvaise foi puisque la réussite d’un centre n’est évidemment pas de la seule responsabilité de son auteur : sur les trois matches évoqués, les latéraux du PSG n’ont réussi que dix de leurs trente-sept tentatives. Le seul centre décisif sur ces trois rencontres, pour l’égalisation de Zlatan Ibrahimovic contre Nantes, est sorti du pied droit de Lucas.

Pourquoi, dès lors, faire reposer un poids aussi grand – parce qu’ils sont la seule alternative à un axe engorgé – sur les épaules des latéraux ? Aligner au moins un ailier traditionnel percutant, bien entendu sans dogmatisme et en fonction du profil de l’adversaire, évite ce biais. Au Bayern, d’ailleurs, les latéraux guardiolesques, certes dans un contexte d’expérimentations tactiques rarement vues, prennent plus volontairement l’intérieur lors de leurs montées, laissant la ligne de touche à Robben, Ribéry et les autres. Le Français, sur son mauvais pied côté gauche, se comporte même presque plus comme un véritable ailier que comme un ailier inversé.

Enlever du poids offensif aux latéraux inaptes à la tâche ne déplairait en tout cas pas à Gianluca Vialli, comme le rapporte Jonathan Wilson (on vous a dit qu’il était excellent ?). Pour l’ancien attaquant italien, les arrières droits étaient les moins bons éléments d’une équipe : ni suffisamment solides et grands pour jouer dans l’axe, ni suffisamment techniques pour jouer plus haut. Et tant pis si sa théorie s’applique mieux à la cour de récré ou aux équipes de poussins qu’au haut niveau.

3. PARCE QUE C’EST DANS LA LOGIQUE DES CHOSES

L’histoire est en train de rembobiner un peu. On retrouve des schémas à deux attaquants alors que ceux à pointe seule avaient pris le dessus ; des défenses à trois qui sentent bon les années 80 ; le faux numéro 9 a perdu du crédit (on vous a résumé les tendances tactiques de 2014 ici). Et si l’ailier traditionnel, devenu presque aussi obsolète que le regretté libéro, revenait naturellement sur le devant de la scène ?

Les évolutions tactiques sont saccadées par les adaptations successives aux problèmes rencontrés, en plus d’innovations localisées. Ce ne serait donc pas totalement impromptu de voir refleurir de véritables ailiers en réponse à l’engorgement axial, constaté sur bien trop de terrains d’Europe. Leur spécificité, qui a précipité leur déclassement, pourrait favoriser leur résurrection. Car c’est bien sur les ailes qu’il reste de rares espaces à exploiter, ainsi que les défenseurs les plus vulnérables tant ils sont aujourd’hui incités à attaquer. Les ailiers traditionnels incarnent par ailleurs mieux que quiconque le « champ d’action presque uniquement vertical » glorifié aujourd’hui. Alors oui, l’avenir est peut-être (de nouveau) dans le jeu au large.

Julien Momont

16 commentaires

  1. Tevez29 dit :

    On trouve tout ce qu’il faut pour les meilleurs centreurs sur who scored. Les centres sont bien séparés des corners et coups francs (il faut chercher dans détaillé).

    Dans les 5 grands championnats ceux qui font le plus de bons centres par match:

    1- Downing: 2.6 réussis (30,6% de bons centres)
    2- Schmelzer: 2.5 réussis (28,7% de bons centres)
    3- Bovo : 2.4 réussis (37,5% de bons centres)
    4- Tadic : 2.4 réussis (25% de bons centres)
    5- Moses: 2.3 réussis (33,3% de bons centres)
    6- Payet: 2.2 réussis (31% de bons centres)
    7- Koke: 2.2 réussis (25,9% de bons centres)
    8- Pirlo: 2.1 réussis (36,8% de bons centres)
    9- Kurzawa: 2.1 réussis (35,6% de bons centres)
    10- Ansaldi: 19 réussis (42,2% de bons centres)

    Et pour les 10 plus précis (avec le moins de déchets avec un minimum de 1,2 centres réussis par match):

    1-Barnetta 50% de réussite (1,2 par match)
    2-Gabi 48,5% de réussite (1,7 par match)
    3-Ansaldi 42,2% de réussite (1,9 par match)
    4-Jouffre 40% de réussite (1,4 par match)
    5-Geis 39% de réussite (1,6 par match)
    5-Kiyotake 39% de réussite (1,6 par match)
    7-Bovo 37,5% de réussite (2,4 par match)
    8-Pirlo 36,8% de réussite (2,1 par match)
    9-Kroos 36,1% de réussite (1,3 par match)
    10-Kurzawa 35,6% de réussite (2,1 par match)
    11-Regattin 35,1% de réussite (1,3 par match)

    A noter qu’aux pays bas, il y a Willems du PSV qui semble assez doué dans l’exercice, il est à 40% de réussite mais 2,3 réussi par match. Ce qui le place 5ème en quantité, et 4ème en réussite. Soit 1er en cumulé.

    A l’inverse les pires centreurs (mini 4 centres par match):
    1-Gunino: 7% de réussite (0,3 par match)
    2-Sarabia: 11,1% de réussite (0,6 par match)
    3-Nagatomo: 11,3% de réussite (0,6 par match)
    4-Zappacosta: 11,8% de réussite (0,7 par match)
    5-Bolasie: 14,3% de réussite (0,8 par match)
    6-Dani Alves: 14,8% de réussite (1,1 par match)
    7-Thauvin: 16% de réussite (1,2 par match)

  2. Julien M dit :

    Merci pour les stats, en effet j’avais omis la catégorie « Detailed ». Où l’on voit très peu de latéraux parmi les plus précis dans leurs centres, et surreprésentation dans les pires centreurs.

    Ce qui serait intéressant mais que l’on n’a pas (sauf à additionner centres réussis/centres ratés pour tous le monde, ce qui prendrait un certain temps), c’est un classement des centreurs les plus fréquents. Je vais tenter de me renseigner auprès d’Opta.

    Ensuite, quand je vois Gabi bien placé dans le deuxième classement (et Pirlo, Kroos…), je ne pense pas que ses centres viennent des couloirs, puisqu’il quitte très rarement l’axe. Il faudrait pouvoir prendre en compte la zone d’où ces centres sont réalisés, puisque le débat ici porte bien sur les centres venus des ailes.

    J’imagine que dans ces classements, les centres de pas mal de joueurs sont issus d’un crochet intérieur vers l’axe sur le bon pied, pour centre rentrant (Payet le fait très souvent, typiquement).

  3. StevieG dit :

    Super article!
    Par contre, Arbeloa latéral gauche c’était pas plutôt en 2007?

  4. Armand dit :

    bonne question!

  5. Kitcham dit :

    En tout cas pas 2004 où Messi jouait sa première saison, et un seul match de C1.

    Après vérification, Arbeloa est arrivé à Liverpool en janvier 2007 et le match contre le Barça est dans la foulée.

  6. Kitcham dit :

    Oh… Pour Pirlo et Kroos notamment, ça doit provenir de centres lointains, légèrement décalés sur le côté. « Dans le paquet » quoi.

  7. Julien M. dit :

    En effet désolé pour la confusion dans la date pour Arbeloa, j’ai été trompé par une phrase ambiguë de l’article du Guardian linké sur l’anecdote.

  8. Tevez29 dit :

    En quantité je peux te dire ça aussi:

    Le 1er c’est Tadic avec 9,6 par match (2,4 +7,2)
    2ème Di Maria 9,4 (1,8 + 7,6)
    3ème Perotti 9,2(2,1 +7,1)
    4ème Candreva 9,2 (2 + 7,2)
    5ème Susaeta 9,1 (1,8 +7,3)
    6ème Schmelzer 8,7 (2,5 +6,2)
    7ème Downing 8,5 ( 2,6 + 5,9)
    8ème Koke 8,5 ( 2,2 +6,3)
    9ème Orellana 8 (1,7 + 6,3)

    C’est surtout des ailiers qui centrent beaucoup, mais il y a beaucoup de déchet.

    Pirlo et Kurzawa par exemple en réussisse pratiquement autant que la plupart voir plus en en faisant beaucoup moins.

  9. Lami dit :

    C’est sympa de voir qu’une réhabilitation des ailiers à l’ancienne est possible. L’idéal aurait été d’avoir des joueurs avec deux bons pieds, histoire qu’ils puissent offrir les deux possibilités en cours de match (débordement -> centre ou pénétration de l’aile vers l’axe)… Dans un 4-4-2 ça permettrait aussi de remettre un vrai renard dans l’axe, dont la qualité technique n’est pas dans la conduite de balle et de dribble dont on nous rebat les oreilles depuis bientôt 10 ans, mais dans le placement et la capacité à exploiter, en première intention, des centres.

  10. Tevez29 dit :

    Etant supporter de Guingamp, c’est un assez bon exemple de 4-4-2 depuis que Gourvennec est coach. Toujours 2 ailiers (sauf en début de saison) là en ce moment, c’est Giresse et Pied (Yatabaré un peu avant).

    Avec 2 pointes que sont Beauvue et Mandanne (Schwartz va revenir).

    On a tenté de jouer avec un 10 (Marveaux) et ça ne fonctionnait pas si bien que ça, on manquait de profondeur, et de présence dans la surface.

    On s’éloigne un peu du débat, mais je suis un grand fervent du 4-4-2, ça permet d’avoir des profils d’attaquants autre que des mecs ultra complets difficiles à trouver et souvent chers.

    Tout ça pour dire qu’on centre beaucoup. D’ailleurs la saison passée Langil était le plus gros centreur de ligue 1, mais lui c’était presque contre productif, dès qu’il avait un ballon il centrait. Il était à 10,1 centres par match dont seulement 1,8 qui trouvaient preneur.

    Après il faut des mecs bons de la tête aussi pour être efficace sur centre, c’est souvent comme ça que viennent les buts, c’est plus rarement des reprises de volée.

    Et puis le risque de trop centrer c’est de devenir très prévisible, et si tu t’amuses à le faire par exemple face à Lille quand ils alignent Basa et Kjaer dans l’axe c’est un régal les ballons aériens.

  11. Jerome dit :

    Salut les amis,
    J’adore votre blog, merci beaucoup de le faire vivre et de proposer jour après jour des synthèses et idées nouvelles de grande qualité.

    Mais… pour une fois j’ai trouvé ce que je pense être un vrai contresens, qui en plus porte préjudice à Michael Cox, sans qui les Dé-managers n’auraient sans doute pas existé 😉

    En l’espèce, son « Central Winger » n’est justement pas un joueur dont le poste est sur l’aile et qui repique au centre, mais un numéro 10 de position qui s’excentre. Et en citant Mathieu Valbuena en exemple s’il vous plaît – ça marque quand même !
    Non ?

  12. Daniel dit :

    Cela corrobore assez bien l’article sur les changements tactiques et le retour à la mode de la défense à 3 : les latéraux pistons ont un rôle clé puisqu’ils sont seuls sur leur côté (vs un défenseur + un ailier en 442, 433, 451,…).

    A titre personnel j’ai toujours adoré le 352, parce qu’il offre toutes les possibilités : 3 défenseurs, 2 latéraux pistons spécialistes du poste, 2 milieux centraux, 1 numéro 10 et 2 attaquants. Tout ce que l’ensemble des schémas tactiques essaient d’avoir en somme.

    Mais peu d’équipes en sont capables, car chaque poste très caractéristique exige justement une haute maîtrise : il faut des latéraux de métier, 3 vrais défenseurs centraux (voire même 4 ou 5 avec les remplaçants), des milieux centraux très complets, 1 numéro 10 capable de mener le jeu (ou alors un milieu défensif sentinelle si on inverse le triangle du milieu), et 2 attaquants complémentaires.
    Bref c’est moins « facile » à construire qu’un 433 où seuls les 3 devants peuvent vraiment faire la différence à mon sens, ce qui a rendu ce système populaire.

    Quant aux ailiers traditionnels, le terme est lâché dans l’article, ils sont unidimensionnels. Mais dans une équipe huilée comme le Manchester de la fin des années 90 début 2000, on voit que Giggs et Beckham sont quasiment les meilleurs joueurs de leur équipe. Mais je pense que cela exige que l’équipe ait d’autres armes offensives que le sempiternel coup de rein (coucou la Ligue 1 et ses joueurs « athlétiques »)…

  13. Tevez29 dit :

    La défense à 3 ça foire plus souvent que ça ne fonctionne je trouve. Peu de joueurs sont formés à jouer comme ça. Et quand ça marche c’est souvent avec de grands joueurs.

    Les meilleurs du monde actuellement c’est qui? Real, Chelsea, Bayern (un des 3 gagnera la Champions league, en tout cas je parierais très cher là dessus).

    Le Real joue en 4-4-2 actuellement ou 4-3-3 selon le positionnement de Bale et Ronaldo.

    Bayern 4-5-1. Chelsea 4-5-1.

    La seule équipe championne avec 3 centraux c’est la Juve non? Et on a vu ce que ça donnait en Champions League pas grand chose de bon.

    Même au niveau amateur ça me parait plus compliqué à mettre en place de jouer comme ça.

    Je suis un grand fan de Denoueix ou Sacchi, Gourcuff à un degré moindre. Pour l’occupation du terrain, les décalages, et sans avoir forcément que des grands joueurs, le 4-4-2 je trouve que ça reste le truc le mieux équilibré. ça demande pas forcément d’énormes talents individuels.

    Favre réussi très bien en ce moment avec ça aussi.

    Parce que tout le monde ne peut pas avoir Hazard, Ronaldo, Neymar ou Messi sur les côtés.

    Mais des milieux excentrés pas mal et des attaquants pas mal, tous sans être exceptionnel ça peut donner une belle dynamique offensive.

    T’es moins dépendant du « buteur ».

  14. Julien M. dit :

    @Jerome : Pour le « central winger », c’est l’appellation plus que le rôle qui nous fait sourire, parce que il associe deux termes antithétiques. Mais on ne remet pas en cause la pertinence de Michael Cox.

    @ Daniel : Ah oui très clairement, pour les ailiers traditionnels l’idée n’est pas de réclamer leur retour en masse, juste d’en revoir un peu plus, au moins dans l’un des couloirs, parce qu’ils apportent des choses que beaucoup d’entraîneurs recherchent aujourd’hui (verticalité, percussion…).

    Je te rejoins sur la construction difficile du 3-5-2, d’autant plus qu’il ne se calque pas bien sur les schémas à un seul avant centre, puisqu’il y a un décalage numérique face aux 3 DC. J’ajouterais aussi qu’il faut, parmi les 3 DC, deux joueurs capables de jouer excentrés aussi, en possession du ballon.

    @Tevez : Oui le 4-4-2 est globalement bien équilibré mais il a quand même le défaut, pointé par Ancelotti dans sa belle ITW à L’Equipe il y a quelques mois, de manquer de « lignes d’attaque ». Sur un 4-3-3, par exemple, tu as de base, à partir du milieu, 4 lignes différentes : celle de la sentinelle, celle des relayeurs, celle des ailiers et celle de la pointe. Ca permet une meilleure fluidité dans la construction.

    Le 4-4-2 nécessite beaucoup de mouvements et donc d’harmonie collective pour créer ces lignes qui n’existent pas à la base. On reproche d’ailleurs parfois à certains 4-4-2 d’être trop « plats » par manque de décrochages ou de joueurs entre les lignes.

  15. Tevez29 dit :

    Tu peux avoir des 4-3-3 mal foutus aussi, et avec une mauvaise animation.

    ça demande des profils de joueurs différents.

    Dans un 4-3-3 en général t’as une sentinelle, chose que tu n’as pas dans un 4-4-2. Le travail défensif est moindre pour les ailiers dans le 4-3-3 mais l’avant centre est moins soutenu directement.

    T’attends un rôle beaucoup plus offensif des latéraux dans un 4-3-3 aussi. Chose moins nécessaire dans un 4-4-2.

    Après c’est une question de préférence et de choix aussi.

    T’auras moins de mal je pense à trouver les profils adéquats avec peu de moyens pour un 4-4-2 (2 récupérateurs/relayeurs, 2 milieux excentrés qui bossent défensivement et offensivement, et 2 avants centres.) que pour un 4-3-3 où souvent ça demande des joueurs plus mobiles et plus complets.

    Enfin c’est mon avis.

    Ma vision idéale du foot c’est le 4-4-2, y’a des écoles différentes, et même dans le 4-4-2 selon les profils de joueurs que tu choisis tu peux avoir des rendus totalement différents.

  16. Galla dit :

    Je ne crois pas qu’on aura un retour des spécialistes du sniffage de ligne. En effet, les meilleurs ailiers (ou milieux offensifs excentrés) actuels repiquent beaucoup, mais ils savent aussi déborder et le font à l’occasion : Ribéry, Robben, Neymar, Hazard, etc…

    Concrètement, le haut niveau pousse à avoir des joueurs aussi complets que possibles. Et on préfèrera toujours un joueur capable à la fois de faire un débordement-centre, mais aussi de repiquer pour marquer, ou pour combiner dans l’axe, à un joueur n’ayant qu’une seule de ces 3 compétences. Justement car les premiers sont imprévisibles, les seconds non.

    Vous citez fort justement les 2 derniers exemples d’ailiers « à l’ancienne » encore présents en Europe au haut niveau (je n’inclus pas Farfan qui est pour moi plus complet, en témoigne ses nombreux buts). Leur cas est justement assez parlant :

    – le jeu Valencia stéréotypé de Valencia n’a pas convaincu à United, où il joue désormais… latéral (ou piston)

    – Jesus Navas, effectivement, apporte ponctuellement une diversité bienvenue dans un City où Silva et Nasri cherchent toujours à jouer vers l’intérieur du jeu. Mais il n’arrive pas à s’imposer comme titulaire, les deux autres lui étant souvent préférés (voire Milner) dans les gros matches.

    Je crois que cela résume un peu ce à quoi peuvent prétendre ce genre de joueurs : un usage parcimonieux parmi d’autres options offensives, oui ; redevenir les joueurs clés dans une grande équipe, non.

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