Ca avait tout l’air d’un essai, c’est devenu mode puis tendance, et peut désormais être considéré comme un vrai rôle. Le wrong footed winger, que l’on pourrait traduire par ailier en faux pied, n’est pas un énième micro-phénomène auquel quelques théoriciens du football accordent trop d’importance mais bien une vraie révolution tactique. Et c’est tout le concept même d’ailier qui s’en trouve bouleversé.

FOOTBALLEUR NOUVEAU POUR NOUVEAU FOOTBALL

Il y a longtemps, il y avait Tom Finney. A peu près inconnu au bataillon pour les moins de 20 voire 30 ou 40 ans, ce droitier pouvait occuper l’aile gauche dans le Preston des années 50. Et puis, plus récemment et sans citer les quelques autres les ayant précédés, il y a eu Robert Pirès et Marc Overmars, éléments centraux du Arsenal des années 90 et 2000.

Désormais, ils sont une foule, qu’ils soient à ce poste de manière épisodique ou permanente. Nani, Robben, Ribéry, Iniesta, Muller, Silva, Messi, Young, Ronaldo, Joe Cole, Modric… Tous évoluent ou ont évolué sur le côté opposé à leur pied le plus fort. C’est bien simple : la liste est bien plus facile à établir dans ce sens que dans l’autre. Et cela répond finalement à une certaine logique.

Interrogé sur son évolution sur le terrain sous les ordres d’Arsène Wenger, Marc Overmars livre un témoignage très intéressant, montrant que la géométrie du terrain est un facteur essentiel.

« En tant que droitier, j’ai toujours été plus à l’aise sur l’aile gauche. Quand j’étais sur la droite, j’avais l’impression qu’il n’y avait pas assez d’espace entre le ballon et la ligne de touche pour pouvoir faire quelque chose. Jouer côté gauche me permettait de faire partir la balle de mon pied plus vite et facilement et d’aller de l’avant de manière plus efficace. »

Qui dit ailier dit mangeur de craie, avec un champ d’action presque uniquement vertical. Objectif : faire des courses pour provoquer une décision. Dans sa forme traditionnelle, l’ailier court vite, dribble son vis-à-vis, mais ne participe pas réellement au jeu. Son bon pied étant orienté vers la ligne de touche, tout l’incite à s’écarter de ses partenaires. Une incohérence à l’heure d’un football ultra-polyvalent, où chaque joueur se doit de pouvoir remplir plusieurs rôles, sauf à exceller dans le sien.

DYNAMIQUE D’ÉQUIPE

Le football des années 2010 perd progressivement ce qui avait été sa marque de fabrique lors des vingt années précédentes : la formation à nombres pairs. Au mythique 4-4-2 a succédé le 4-2-3-1, faisant passer de deux à un seul le nombre d’attaquants. Ainsi réduite, la présence dans la surface oblige les équipes à avoir des ailiers capables d’être des menaces offensives pouvant marquer, mais aussi des joueurs avec lesquels combiner. Ce qui les oblige naturellement à se recentrer, au début ou à la fin de l’action selon la configuration, leur capacité à délivrer des bons centres se trouvant de toute façon minorée par le manque d’attaquants pouvant les reprendre.

A la fois cause et conséquence, ce changement de déplacement et de mentalité, plus que de positionnement, a contribué à l’éclosion d’un autre type de joueurs : les latéraux très offensifs. Autrefois spécificité brésilienne, le latéral capable d’effectuer des débordements et d’occuper seul tout un couloir est désormais devenu courant, qu’il évolue aussi haut qu’un Dani Alves ou se projette à la manière d’un Philipp Lahm. Le défenseur endossant ainsi le costume du parfait ailier traditionnel, la capacité d’éliminer en un contre un en moins – un problème compensé par les faux appels des joueurs offensifs -, l’ailier peut se muer en playmaker ou en attaquant.

QUE DES AVANTAGES ?

Plutôt que de s’éloigner du but, le joueur sur son mauvais pied va s’en approcher. Les courbes sortantes deviennent ainsi rentrantes, permettant autant de buts que de centres-tirs dangereux qui n’attendent qu’un pied complice pour faire trembler les filets. Plus besoin non plus de savoir éliminer son défenseur et de s’exposer à son retour, il suffit de l’embarquer pour se donner du champ et créer du jeu. Créer du jeu, mais aussi y participer en s’agrégeant à l’axe pour offrir un surnombre essentiel à la possession de balle, en se transformant en meneur de jeu excentré comme l’était l’ambidextre Pavel Nedved à l’époque et peuvent l’être Iniesta, Valbuena ou Müller pour ne citer qu’eux.

Joueur plus complet, cet ailier n’est pas utilisé dans tous les clubs pour une simple raison : il apporte plus de solutions mais ne convient pas nécessairement à tous les styles de jeu. Et heureusement. Posséder un avion comme Aaron Lennon et un grand gabarit du style d’Emmanuel Adebayor, pour rester sur une configuration utilisée à Tottenham, légitime le bon vieux concept du perforateur-centreur en direction du numéro 9. De même, les équipes évoluant en 4-4-2 ou n’ayant aucun latéral capable de déborder n’ont pas intérêt à voir leurs ailiers déserter le couloir.

LIMITES DE L’ADAPTATION

Si le modèle n’est pas duplicable à l’infini et qu’il semble surtout adapté au très haut niveau, où les joueurs ont une qualité technique très élevée, il n’en reste pas moins diaboliquement efficace et difficile à contrer. Presser haut pour empêcher le joueur de prendre de la vitesse et bloquer l’axe sur les deux niveaux pour obliger l’ailier à aller vers la ligne de touche, – à 35 m de ses buts avec un récupérateur et devant sa surface avec un stoppeur proche de son latéral, semblent être les deux meilleures méthodes pour couper le wrong footed winger de ses coéquipiers et limiter son influence.

Reste que celui-ci aura toujours un avantage : en allant vers l’axe et son pied fort, il attaque le pied faible de son défenseur en vis-à-vis. Une particularité qui ne trouve pas encore de réelle réponse, même si Arbeloa et Glen Johnson ont, sous le maillot de Liverpool, expérimenté le fait de défendre sur le côté opposé pour annihiler cet avantage. Le latéral inversé, prochaine grande révolution tactique ? Compliqué, quand on sait que les joueurs offensifs peuvent permuter à tout moment, et ainsi créer une opposition qui leur sera plus favorable. Impossible même, tant que l’ailier aura besoin des montées de son défenseur pour couvrir ses désertions. Aussi séduisantes puissent-elles sembler, les révolutions ne sont pas toujours compatibles entre-elles.

Christophe Kuchly

30 commentaires

  1. Benzbenz dit :

    C’était le cas de Waddle à l’om!

  2. Christophe Kuchly dit :

    J’aurais peut-être dû le mettre, tout le monde m’interpelle sur lui. Je le sous-entendais dans la phrase « sans citer les quelques autres les ayant précédés » avec Hagi notamment.

  3. Forest dit :

    La question est plus complexe pour certains joueurs, dont la latéralité (fait d’être gaucher ou droitier) est inversée entre pieds et mains.
    Ribéry, par exemple, gaucher exclusif de la main, et droitier du pied, conserve dans ses déplacements des réflexes de gaucher, et donc des comportements parfois déconcertants pour les attaquants… En outre, ces « inversés » témoigneraient d’une adresse et de réflexes au-dessus de la moyenne (il suffit pour s’en convaincre de voir le nombre de gardiens « inversés » pieds/mains, tels Hugo Lloris, Fabien Barthez…).

  4. Davido dit :

    C’est pas un hasard si certains estiment que les ailiers n’existent plus. C’est vrai qu’avant, ils pouvaient être des solistes/autistes qui bricolaient ou dévalaient tout droit à la Cocard/Vahirua. C’était chouette aussi.

    Mais c’est pas mal non plus qu’ils s’intègrent dans le jeu global, tout en étant capables pour les plus doués, de la jouer solo et centrer/dribbler.
    La possibilité de laisser du champ au latéral et de combiner éventuellement donne de la variété au jeu.

    Mais du coup, on voit moins de dribbles à l’ancienne comme des grands ponts.

    Les « joueurs inversés » constituent une difficulté pour les adversaires qui, si l’un d’eux n’anticipe pas bien/se trouve trop loin du joueur qui est dans sa zone, fait plier l’équilibre défensif de son équipe.

    A petit niveau c’est encore plus intéressant : l’ailier qui se recentre provoque des mésententes entre coéquipiers qui ne savent plus lequel doit monter sur le porteur de balle et prennent le risque de lâcher l’adversaire qui est dans leur zone pour compenser le retard pris par un partenaire trompé par la variété de duels auxquels il est susceptible de faire face (c’est lourd tout ça ^^). La solution la plus simple restant de défendre à la Toulalan (utiliser les mains pour retenir son vis-à-vis ou le charcuter assez bien pour obliger l’arbitre à ne pas laisser l’avantage ^^).

    Aussi, toujours à petits niveau, tenter l’expérience de jouer avec des « joueurs inversés » (c’est fréquent, c’est même mon cas perso), ça oblige le joueur à jouer du mauvais pied ou utiliser davantage d’autres surfaces de son pied fort, par nécessité (peu de temps) ou pour être efficace.

    Super article qui parle juste de foot. C’est de plus en plus rare.

  5. Silkman dit :

    Pardonnez mon amateurisme, mais j’ai du mal à voir en quoi le fait de jouer avec son pied fort vers l’intérieur du terrain est una vantage. Est-ce que ça n’oblige pas à utiliser davantage l’extérieur du pied que l’intérieur pour faire des passes, ce qui demande plus de technique ? Ca me paraît contre-intuitif de jouer sur l’aile avec son mauvais pied personnellement.

  6. Nico dit :

    C’est agréable de lire des analyses où la critique est positive, où l’on ne passe pas de temps à casser du sucre sur le dos des joueurs ou bien des tacticiens… Merci pour ce journalisme réconfortant ! (et au combien intéressant en plus !)

  7. Leo dit :

    Un autre avantage, en tout cas pour nombre d’entraîneurs, des ailiers faux pied (« a pierna cambiada » en espagnol, pour ceusses que ça intéresse ; il faut vraiment que je me mette à écrire mon dico international du football, d’ailleurs) : au moment de la perte de balle, l’ailier faux pied est disponible pour se replacer dans l’axe ou revenir, il n’est pas isolé au poteau de corner après son centre, loin de la zone de récupération et donc inutile.

  8. Christophe Kuchly dit :

    Exact leo, bien vu.

    Silkman : l’orientation du corps est différente, tu ne regardes pas droit devant mais vers le but. Tu es donc dans une position diagonale qui te permet de faire des passes vers l’avant (les plus difficiles) avec l’intérieur du pied. En sachant que, depuis cette position, les joueurs tentent assez peu d’ouvertures mais plutôt des petites déviations assez « faciles » à faire, que ce soit avec l’intérieur ou l’extérieur.

  9. Kevin Quigagne dit :

    Article fort intéressant, merci. Ce papier du Guardian sur le sujet est aussi à lire :

    http://www.guardian.co.uk/sport/blog/2010/mar/24/the-question-inside-out-wingers

    De toute manière, pas d’ailier efficace souvent sans un bon entrejeu. On le voit bien à Sunderland cette année où nos « ailiers purs » censés faire des étincelles sont largement absents, en partie à cause d’un milieu ridiculement déficient.

    Notre manager tient à utiliser les ailes et, de désespoir, a engagé un « expert » ès-ailes, l’ex ailier Steve Guppy (ne riez pas) pour les remettre dans le droit chemin. Las, c’est de pire en pire.

    Z’auraient dû embaucher Ginola ou leur montrer des clips de Stanley Matthews ou Kanchelskis. Vivement la D2 tiens.

  10. Jérôme dit :

    C’est assez amusant de voir que, si cette tendance aux ailiers inversés s’amplifie, le football se met à ressembler au handball sur certains points.

    La citation d’Overmars correspond typiquement au ressenti d’un handballeur sur un terrain. Et la possibilité donnée à l’ailier de repiquer au centre au lieu d’aller plus loin sur l’aile est également une caractéristique du handball.

    A force de polyvalence, on va peut-être voir l’émergence d’un sport unique 🙂

  11. Christophe Kuchly dit :

    C’est hyper intéressant comme réflexion Jérôme, je pense qu’il y a quelque chose à faire de cette comparaison.

  12. Belmondo Bizarro dit :

    Très bon article, qui a le mérite de me rappeler l’intérêt des ailiers faux-pieds, dans le sens où je ne vois plus que leur tics énervants.

    Le faux-pied permettant un angle de tir plus large que pour les ailiers classiques, de nombreux ailiers faux-pieds profitent davantage de leur poste pour répéter inlassablement le combo recentrage-frappe que pour vraiment créer du jeu avec leurs partenaires. Ce qui fait qu’au lieu des ailiers « tout droit » qui sprintaient pour centrer, on a maintenant des ailiers qui accélèrent, feintent de centrer pour dribbler leur latéral et se mettre sur le bon pied, et frappent. Tout aussi monomaniaque.

    Cela dit, l’article fait bien d’insister sur les avantages de cette technique plutôt que sur ses défauts, l’explication est plus productive que la simple critique.

  13. marcin dit :

    Article intéressant, mais je pense que regarder l’ailier seul est restrictif.
    Globalement l’ailier à l’ancienne, type Laurent Robert, Giggs etc. couraient pour centrer. Or pour qu’un centre soit efficace, il faut avoir le numéro 9 efficace à la retombée du centre, le Pauleta, le Sheringham, Nonda…
    Aujourd’hui on a peu de 9 excellents Falcao Zlatan Gomes (et encore), peu de tueurs, beaucoup de mecs habitués à l’ultra polyvalence.

    Du coup l’ailier compense ce vide à la retombée du centre en se recentrant.

    Après c’est l’oeuf ou la poule. Est-ce que c’est à cause du manque d’attaquants qu’on a formé des ailiers en faux pieds, ou parce que.quelques ailiers en faux pied sont arrivés qu’on a arrêté de s’intéresser aux tueurs des surfaces ?
    ne serait-ce pas un bon article à écrire 🙂
    Marcin

  14. Leo dit :

    L’ailier, même à l’ancienne, n’est pas juste une machine à déborder et à centrer.

    C’est avant tout un dribbleur, le joueur qui va éliminer son latéral pour pouvoir ensuite centrer/passer en retrait/frapper au but.

    Qui plus est, sa position excentrée associée au fait qu’il va partir vers l’extérieur permettent d’étirer la défense adverse et donc d’ouvrir des espaces dans l’axe, tandis que l’ailier faux pied va avoir tendance à refermer ces espaces dans l’axe par ses courses.
    On le voit couramment dans les matchs du Barça où Dani Alves/Alba/Adriano sont bien pris. L’équipe adverse peut se permettre de défendre sur la largeur de la surface de réparation parce qu’elle sait qu’aucun danger ne viendra des ailes.

  15. Marcin dit :

    Pas des machines à centrer ? Et Beckham, à un autre niveau Laigle, Rothen (pas très ancien comme exemple 🙂 ), tous les joueurs que je viens de citer sont des vrais centreurs et pas des dribbleurs de l’extrême.

    Sauf que ces joueurs là avaient des receveurs de centre à chaque fois. D’où ma théorie qu’il faut plutôt étudier la complémentarité entre le 9 et le 7/8 dans l’équipe.

  16. Leo dit :

    Beckham et Rothen ne sont pas des ailiers, ce sont des milieux de terrain. Dans leurs équipes, ce sont les latéraux qui étaient chargés d’aller déborder, pas eux.

    Figo, Joaquin, Garrincha ou Matthews à l’époque, Giggs (tiens, Giggs, comparez le jeu de Giggs et de Beckham quand ils étaient ensemble à ManU), voilà des ailiers ! Des joueurs qui éliminent leur adversaire balle au pied, souvent en partant arrêté, pour créer un déséquilibre.

    Je persiste à penser que ces joueurs sont précieux pour une équipe, que l’avant-centre s’appelle Ivan Zamorano ou Romario.

  17. stefz dit :

    Article super intéressant, comme toujours. Je me permettrais une petite critique de l’ailier en faux pied. Comme le dit Belmondo Bizarro plus haut, l’ailier faux pied a trop tendance à croiser sa course pour tenter la fameuse frappe enroulée – lucarne opposée. Et ainsi, il vient dans l’axe ajouter encore du monde, et sauf à être super-technique à la FCB (avec la fameuse passe en profondeur entre le défenseur et le latéral), le jeu devient très vite confus et bloqué dans un tout petit périmètre devant la surface, manquant de solution et de profondeur. Ces situations sont assez caractéristiques de la L1 je trouve (avec, en plus, des n°9 qui dézonnent énormément). Comme le souligne l’article, il faut AUSSI des latéraux très offensifs et très forts pour écarter le jeu, sinon ça coince.

  18. marcin dit :

    Avec qui jouait Joaquin ? Carew, Giggs ? Cole, Figo ? Raul ou Morientes autrement dit des joueurs qui savent faire quelque chose d’un centre.
    Rothen ne débordait pas ? Quand il y avait Evra d’accord, mais avec Armand je peux te dire qu’il dedoublait et qu’il courait plus.
    Beckham, qui débordait pour lui ? Neville ? Et c’est ce même Neville qui centrait ? Ce n’est pas Cafu ce Neville !

  19. Bop dit :

    C’est un avantage dans la mesure où l’ailier inversé peut toujours se retourner avant de centrer (ce qui élimine l’arrière latéral) ou alors accélérer vers l’axe pour frapper plus facilement de leur bon pied.

  20. JOE dit :

    Je suis d’accord avec LEO et STEFZ, l’ailier inversé ferme les espaces s’il n’est pas très bien entouré.
    Mais comme il l’est dit dans l’article, la multiplication des joueurs à ce poste va de pair avec la prolifération du 4231.
    Cette tactique comme l’utilisation de l’ailier inversé me semble au dessus des moyens de beaucoup d’équipe qui la pratique. ( Bordeaux, Marseille , même Paris pourtant bien armé n’a pas su l’appliquer efficacement ). La comparaison avec le Handball est très juste, malheureusement… A force de ressembler au handball, certaines équipes oublient qu’il faut entrer dans la surface ! Seul les équipes aux grandes individualités ajoutées à une grande discipline tactique y parviennent. (Real, Dortmund, Bayern). Et quel régale de voir jouer Manchester ou l’Atletico dans un 442 si direct et efficace.

    Je soumets donc un sujet d’analyse à Christophe Kluchy qui en ferait comme toujours un bel article : L’éloge du 442. Ferguson appréciera.

  21. Christophe Kuchly dit :

    Pourquoi pas JOE, à condition de ne pas maltraiter mon nom (étrange certes mais c’est pas une raison) !

    Comme dit plus haut, ça peut amener à un jeu assez stéréotypé d’avoir trop d’ailiers inversés, mais c’est comme pour tout : quand on repère un avantage, on a parfois tendance à vouloir toujours l’exploiter. Un Robben illustre bien les dérives de tout ça avec ses dribbles vers l’intérieurs (prévisibles mais qui passent souvent car faits sur le mauvais pied du défenseur) suivis de frappes freestyle. Après si on sent que ça ne marche pas on peut toujours changer les positions des ailiers. Quand, comme au Bayern, on a un Gomez/Mandzukic pour chercher les ballons aériens, tu as plein de possibilités.

  22. Momo dit :

    Sur le dernier paragraphe :
    Du coup, va-t-on vers une généralisation de ce qu’on voit encore dans les petites divisions amateures, à savoir un marquage individuel tout terrain se l’ailier par le latéral, pour s’adapter aux permutations ?
    En parlant de ça, il me semble qu’à Séville en 1982, Amoros avait plus ou moins suivi Littbarski où qu’il aille. Mais je peux me tromper.

  23. Les Dé-Managers : pour parler tactique, pas pour meubler. » Blog Archive » LE BUTEUR TRAVAILLEUR, QUAND MARQUER N’EST PAS UNE FINALITÉ dit :

    […] joueur offensif, dont on attend une différence. Dans le football moderne, l’explosivité vient des ailiers et les numéros 9, certes protéiformes (pivots, faux 9, renards des surfaces, attaquants […]

  24. Les Dé-Managers : pour parler tactique, pas pour meubler. » Blog Archive » LE COULOIR GAUCHE EST-IL EXTRINSÈQUEMENT SUPÉRIEUR ? dit :

    […] dans les plus grands clubs : un grand nombre d’ailiers gauche sont aujourd’hui des ailiers inversés, c’est-à-dire des droitiers, leur permettant de repiquer dans l’axe pour déclencher […]

  25. Vade de Retro Satanas dit :

    Question? est-ce envisageable de faire joueur des arrières latéraux en faux pied? S’il est seul à occuper son couloir et qu’il évite de centrer of course, et qu’il bosse bien son mauvais pied!

  26. SO ROLAND ALEX dit :

    je suis droitier mais dès que je monte sur le terrain, instinctivement j’occupe l’aile droite où je me sens plus à l’aise! J’en étais venu à me demander si c’était normal; là je suis rassuré. Cependant il est effectivement difficile de faire des passe vers la droite pendant l’accélération, à moins d’utiliser l’extérieur du pied qui n’est pas très précis des fois. En libéro par contre peut importe l’aile, j’assure. Mais j’ai une grande envie de marquer qui m’éloigne souvent de ce poste alors je force sur l’aile gauche meme si c’est plus difficile!

  27. Les Dé-Managers : pour parler tactique, pas pour meubler. » Blog Archive » TROIS ARGUMENTS POUR LE RETOUR DES AILIERS TRADITIONNELS dit :

    […] incités à attaquer. Les ailiers traditionnels incarnent par ailleurs mieux que quiconque le “champ d’action presque uniquement vertical” glorifié aujourd’hui. Alors oui, l’avenir est peut-être (de nouveau) dans le jeu au […]

  28. Aurélien dit :

    Super analyse comme toujours 😉
    Je trouve qu’aujourd’hui le jeu de ces ailiers inversés sont extrêmement stéréotypés. Un Robben par exemple ne déborde et centre que très peu. Je trouve très dommage justement la perte des « ailiers centreurs ».
    J’ai aussi l’impression que les ailiers sont de plus en plus incapables de varier leur jeu et d’alterner débordement sur l’aile et repiquer dans l’axe. C’est dommage.
    J’ai souvenir de Dembélé avec Dortmund qui varie énormément ses dribbles et ses actions.
    Un cas trop rare à mon goût.

  29. Ristobop dit :

    Merci pour cet article. Bien sûr, l’heure de l’aillier bouffeur de craie a sonné et c’est tant mieux. Néanmoins, l’aillier qui rentre systématiquement sur son bon pied pour, inlassablement, tenter un enroulé lucarne opposée devient vite gavant et pour tout dire de plus en plus facilement contrable ! D’autant qu’à des niveaux inférieurs, le ballon s’envole souvent au dessus des platanes ! Chez les plus jeunes, la mode a aussi touché les éducateurs, avec un gros soucis : on n’écarte plus le jeu, tout le monde s’engouffre dans l’entonnoir…. Les défenseurs de régalent et les spectateurs (euh.. les parents!) s’ennuient!!
    Un dernier « conseil » pour les joueurs dans cette position de tir : les gardiens anticipent tellement la lucarne opposée qu’un bon tir tendu au ras du 1er poteau fait souvent mouche d’autant qu’il est plus simple à réaliser. À vos archives, Samir Nasri en a mis un paquet de cette façon…

  30. Ristobop dit :

    Droitier, j’ai été malheureux des années que le seul poste d’attaquant disponible fut ailier gauche, surtout à l’époque des ailiers « à la Guy Roux »!
    C’était ma seule chance de jouer en cadets nationaux, alors j’ai fermé ma g.. et j’ai bossé le pied gauche!
    Bien m’en pris, car plus tard j’étais devenu un avant-centre avec ses 2 pieds …. Ce qui est HHHhh’ ment pratique!
    Une question:
    Comment des pros, qui s’entraînent tous les jours, toute l’année, arrivent encore à avoir un pied faible qui ne sert que pour « monter dans le bus »?!

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