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Comment jouer contre l'Espagne

Nous avons demandé à trois spécialistes de proposer et expliquer leur composition d'équipe pour les Bleus ce soir.

le 26 Mars 2013

 


Lors de ses huit matches en tant que sélectionneur, Didier Deschamps a préféré le 4-3-3 à cinq reprises, et n'a testé le 4-4-2 qu'à l'occasion de sa première et de sa dernière (en date) apparition sur le banc: France-Uruguay (0-0) et France-Géorgie (3-1). Le 4-2-3-1 n'a eu droit de cité qu'une seule fois, pour France-Allemagne (1-2). Mais l'Espagne pose des problèmes si spécifiques que les réponses tactiques peuvent être singulières. Et assez différentes.
 


Densifier pour mieux frapper

A World of Football : Julien Momont
 


 

En préambule, il convient de signaler que si la tactique ne peut être abordée indépendamment du facteur psychologique, nous nous affranchirons quand même des contraintes de gestion affective de Didier Deschamps, qui le conduiront probablement à titulariser Karim Benzema en pointe... Défensivement, la densité, tant sur la largeur que la longueur, est un facteur clé pour empêcher les combinaisons espagnoles dans les petits espaces et prévenir les infériorités numériques. Dans cette optique, aligner trois joueurs au milieu de terrain est impératif. Ils devront coulisser d'un côté à l'autre.

 


 

 

Pour combler les brèches entre les lignes, prisées des Espagnols, il faut une sentinelle devant la défense. Elle doit aussi être capable de bien relancer dès la récupération. Malgré ses dix-neuf ans, Paul Pogba est assez tête brûlée pour remplir cette mission sans complexes. À ses côtés, Matuidi est indispensable. En lui associant Cabaye axe droit, l'entrejeu français allierait volume défensif, percussion et qualité de passe vers l'avant. Une polyvalence essentielle, car il faut utiliser vite et bien les ballons récupérés. La précision technique doit être mise au service de la verticalité, pour profiter des espaces avant que le pressing espagnol ne resserre son étau. Et ces espaces se trouveront dans les couloirs, faiblesse défensive de la Roja. À Ribéry et Valbuena de les exploiter. Partant de ce principe, Giroud parait un choix tactiquement plus judicieux en pointe: capable de jouer en remise pour les deux précités, présent à la retombée des centres et des coups de pied arrêtés.
 

Avec les retours de Xavi et Xabi Alonso, l'Espagne devrait retrouver une organisation proche de celle du quart de finale du dernier Euro. Si Fabregas est bien de nouveau aligné en faux numéro 9, la charnière centrale bleue vivra de longues périodes sans adversaire à marquer. Varane doit en faire partie, sa qualité de relance étant bienvenue face au pressing ibérique.
 

Autre secteur clé: les couloirs. Iniesta aimant repiquer dans l'axe depuis la gauche, la titularisation sur ce côté de Valbuena, attiré lui aussi par le centre, est un risque calculé. Monreal n'a pas le même pouvoir de percussion que Jordi Alba, et avec la lecture du jeu de Varane en couverture, Jallet peut réussir à fermer le couloir. De l'autre côté, Clichy apporte plus de garanties défensives qu'Evra pour museler Villa et Ribéry devra lui bien suivre les montées d'Arbeloa pour éviter des deux contre un.


 

 

Brouiller l’harmonie

Les Dé-Managers : Raphaël Cosmidis, Christophe Kuchly et Philippe Gargov
 


 

Jouer contre l'Espagne, c'est jouer l'Espagne, avec toute la polysémie qui fait ce verbe. Jouer comme tromper, jouer comme jouer avec. Simplement s'opposer à la Roja ne suffit pas, et l'idée commune de "tenter le contre" n'est qu'un espoir vain. Lorsque Chelsea a éliminé le Barça en demi-finales de Ligue des champions, le club londonien a certes profité des occasions manquées par les Catalans. Il a aussi parié sur un circuit préférentiel, privilégiant des joueurs qu'il savait capables de dépasser l'homogénéité de l'effectif adverse: Lampard et son jeu long, Ramires avec sa polyvalence et sa rapidité, Drogba avec sa puissance.

 


 

 

Depuis une Coupe du monde parfois laborieuse dans son conservatisme offensif, mais victorieuse, l'Espagne a connu quelques changements. Les plus marquants: une tendance à jouer sans réel avant-centre et l'apport d'Alba depuis 2012. Deux nouveautés à oublier pour ce match. David Villa devrait être titulaire en pointe et Jordi Alba, qui sera remplacé par le plus défensif Monreal, est indisponible. La Roja contrôle toujours, bat des records de possession, mais elle peine à marquer. La France à l'aller et la Finlande il y a quelques jours l'ont montré, un but peut suffire à arracher un point aux Ibères. Dans ces deux matches, les Espagnols ont ouvert le score puis se sont révélés incapables d'assurer la victoire. Une chute physique en fin de match a permis à l'adversaire de revenir en contre.
 

C'est là que le Barça, noyau de la sélection, et la sélection elle-même s'avèrent différentes. Le retour dans le match est un droit laissé à l'équipe adverse, un droit qui se conquiert néanmoins. Plus que résister au pressing constant imposé par l'Espagne, il s'agit d'exercer le sien avec coordination, de bloquer les parcours de passes qui aident le milieu Xabi Alonso-Busquets-Xavi à enquiller les une-deux et une-deux-trois usants. Abandonner le jeu à ce trio équivaut à autoriser la création espagnole.


Pour briser ce triangle, parfois un carré ou un pentagone lorsqu’Iniesta et Fabregas viennent s’y greffer, il faut parvenir à y superposer sa propre géométrie. D'où l'importance de ces parasites, ces joueurs susceptibles de tracer un segment en plein dans l'harmonie hispanique. Valbuena et Sissoko font ainsi figure d'indispensables afin de fournir le milieu français, surtout que l’Espagne jouera sans latéraux de débordement, limitant ainsi la possibilité des ailiers de les prendre dans leur dos. Et pourquoi ne pas confier à Benzema ce rôle en décrochage? Cela impliquerait d’assumer son rôle de faux numéro 9, jouant à proximité du duo Xabi-Busquets pour apporter sa pierre à l’édifice du pressing. Autrement dit, gêner l’Espagne au plus près de ses rampes de lancement, pour s’éviter une débauche d’énergie dans son propre terrain. Jouer contre l’Espagne, c’est d’abord faire déjouer l’Espagne.
 

 

 

Un 4-2-3-1 pour Valbuena

Les Chroniques tactiques : Florent Toniutti
 


 

Pourquoi en 4-2-3-1 ? Malgré une performance défensive correcte, le 4-3-3 des Bleus avait énormément souffert du pressing espagnol à l'aller. En cause, les trois référents en attaque (Ribéry, Ménez, Benzema) n'étaient pas en mesure d'offrir des solutions pour permettre une relance française "propre". L'entrée en jeu de Valbuena – et la fatigue des attaquants espagnols – avait mis fin au pressing adverse. En se positionnant à hauteur de Xabi Alonso et Busquets pour travailler ensuite sur toute la largeur du terrain, le Marseillais offrait une solution supplémentaire. Sa mobilité entraînait les deux milieux espagnols sur les côtés, hors de leur zone de confort du rond central. La simplicité de son jeu lui permettait ensuite de lancer les contres sur les ailes, via Ribéry notamment.

 


 

 

Contenir le carré Xabi Alonso-Busquets-Xavi-Iniesta. Le Real Madrid ou Malaga l'ont montré face à Barcelone récemment: le 4-2-3-1 peut être viable défensivement si les onze joueurs sont impliqués dans ce domaine. D'où le choix de Giroud à la place de Benzema pour épauler Valbuena face au double pivot Xabi Alonso-Busquets. La paire Pogba-Matuidi devra, elle, contenir les mouvements de Xavi. Autre joueur à surveiller de près: Andrés Iniesta. En repiquant dans l'axe depuis son aile gauche, il peut créer une situation d'égalité numérique (Iniesta vs Pogba, Xavi vs Matuidi, Busquets vs Giroud, Xabi Alonso vs Valbuena) si aucun joueur du couloir ne le suit. Deux solutions, dès lors: Jallet ou le milieu droit. Dans le premier cas, les sorties du latéral français ouvriraient un espace sur la droite de la défense française, idéal pour les appels de Villa. Il revient donc au milieu droit de rentrer défendre sur Iniesta pour protéger ses milieux de terrain. Parmi les possibilités à ce poste, Moussa Sissoko semble le seul capable de remplir cette tâche.
 

Défense et relance. Moins tactiques – et donc plus instinctifs –, les choix de Varane (au détriment de Sakho) et Pogba (au détriment de Cabaye) se basent d'abord sur leurs qualités intrinsèques. Varane est techniquement plus à l'aise que Sakho, ce qui le rend plus intéressant sur la phase de relance. De son côté, Pogba semble plus utile dans un bloc appelé à subir la pression adverse que Cabaye, efficace avant tout quand il s'agit d'aller de l'avant.

 

 

 

Réactions

  • Sens de la dérision le 26/03/2013 à 07h31
    Très intéressant ces points de vue différents.
    La deuxième solution me parait être la bonne car plus défensive mais je remplacerais Valbuena par Menez pour que les deux ailiers puissent exploser vers l'avant pour contrer, et je mettrais Giroud plus apte à rester aux avant-postes que Benzema. Je mettrais d'ailleurs Clichy à la place d'Évra parce qu'on aura besoin de défendre et pas de se faire prendre dans le dos à chaque ballon espagnol.
    Pour revenir sur Giroud, il sait faire le pivot ? Je sais qu'il est grand et tout mais je n'ai pas l'impression que c'est son truc. S'il faut un pivot, un point de fixation devant, il faut mettre Gomis.

  • Gabriel Heinze Sergent García Rafa Márquez le 26/03/2013 à 09h31
    Article très intéressant, merci aux auteurs. Sur le long terme, j'aime beaucoup la première proposition et le milieu à 3 Matuidi-Pogba-Cabaye, je crois vraiment en la complémentarité de ces trois joueurs.
    Pour ce qui est du match de ce soir, je ne sais pas si Pogba est prêt à jouer dès maintenant et seul ce rôle de "sentinelle" contre un adversaire tel que l'Espagne, mais je n'ai pas vu assez de ses matchs pour avoir un avis éclairé sur la question. Du coup la 3e alternative serait une solution intéressante avec un duo Matuidi-Pogba à la récupération, en laissant éventuellement un peu plus de liberté au parisien en phase offensive.

  • Paul de Gascogne le 26/03/2013 à 09h35
    Une initiative très sympa en effet, qui rappelle un peu l'idée de certaines émissions TV de solliciter un trio de journalistes politiques de tous bords pour commenter un fait d'actualité.

    Toutefois, si je peux me permettre ce bémol, je suis assez étonné que les trois analyses se concentrent quasi exclusivement sur l'aspect défensif, l'annihilation des attaques espagnoles et la récupération.

    Certes, il faut des stratégies défensives spécifiques pour contrer l'Espagne (implication défensive des 11, densité autour du porteur dès le milieu de terrain,...) mais je pense que la stratégie dans l'utilisation du ballon est tout aussi importante. Sur ce point, je crois qu'on a besoin de profils très tranchants pour exploiter un jeu direct (des relanceurs au jeu long précis, et des gars qui prennent rapidement la profondeur).

    On a ces profils-là dans l'effectif (Ménez, Sissoko, voire Payet). La question est de savoir s'ils collent au portrait-robot du défensif idéal...

  • la menace Chantôme le 26/03/2013 à 10h28
    Je mettrais bien une formation offensivement la plus asymétrique possible :

    Un milieu à trois, oui mais avec un milieu offensif devant eux et deux attaquants, un pivot maths capable de jouer un minimum, et un attaquant / ailier comme Ménez.

    L'EdF ne me paraît pas des plus efficaces quand on joue en vrai 433, et des équipes voulant jouer de la sorte, le Barça doit en bouffer toutes les deux semaines en Espagne.

    En revanche, une compo non pas en sapin de Noël mais en diamant, ça aurait le mérite de permettre des projections vers l'avant de n'importe lequel, voire lesquels des 3 défensifs (une stratégie qui plaît déjà à Deschamps en 433 quand il aligne un vrai défensif à un poste plus avancé, là où le Barça mettait Xavi et Iniesta). Cette stratégie permettait également de profiter d'une vraie présence devant le but avec un Giroud ou un Gomis relativement fixe et un Benzema ou un Ménez profitant des espaces.

    Deux idées fondatrices :
    1) Même s'ils sont dangereux sur les côtés, c'est dans l'axe que le Barça crée le jeu. 3 milieux axiaux plus Valbuena en milieu offensif permettraient d'avoir le surnombre face à Xavi and co. Les montées d'Iniesta se règlent avec un Sissokho à droite, qui doit être le plus offensif des trois, malgré et surtout en raison de la menace Iniesta que l'on doit faire jouer plus bas.
    2) En défense, un des deux attaquants devra assurer une tâche de pressing haut sur le latéral adverse en fonction d'où se situe le danger. L'autre sera libre et devra le rester. Valbuena est libre d'aller sur les côtés jouer ce rôle, mais de façon sporadique, car sans noter encore une fois le danger espagnol sur les ailes, toute action est vouée à revenir dans l'axe, et dans l'axe, avec Varane et Sakho, on a peu à craindre. De plus, être moins rigoureux sur les couloirs obligera l'Espagne à des débordements-centres pour lesquels ses attaquants ne sont pas adaptés.
    Valbuena, toujours devra veiller à ne pas être trop aspiré par la besogne défensive et à pouvoir proposer un relais vers l'attaque lorsque Matuidi aura récupéré la balle ;-).

    En phase offensive, Valbuena encore devra partir plus souvent vers la gauche pour favoriser les montées éventuelles de Sissokho sur sa doté et épauler Benzema / Ménez, libre, mais un peu seul.

    L'idée est de pouvoir poser le ballon mais pas trop longtemps car nous ne savons pas l'exploiter idéalement, et a fortiori contre l'Espagne. Notre diamant devrait avant tout se focaliser sur les contres, mais rien n'empêche de mettre les joueurs offensifs dans les meilleures conditions possibles pour en profiter.

    Tout cela pour dire que ce sont les deux dernières philosophies présentées dans l'article qui m'ont le plus plu et convaincu.

  • C. Moa le 26/03/2013 à 10h44
    Fan des chroniques tactiques, je n'ai pourtant pas trop aimé la dernière proposition...

    Pour en revenir à l'aspect défensif, l'Espagne n'est pas si dangeureuse lorsqu'elle est "poussée" vers les côtés. Sauf dans le cas d'un Jordi Alba arrivant comme une fusée, lorsque le jeu espagnol se déporte, c'est souvent pour revenir au milieu ensuite. Et pour cause, ils manquent de présence dans la surface.
    Deux zones clés sont à contrôler pour avoir une chance : le rond central de Xavi et Xabi Alonzo, et l'entrée de la surface, plein axe, là où les espagnols peuvent faire la différence par leur petit jeu.

    Enfin, une dernière remarque sur Sakho : il a énormément progressé dans la relance, c'est devenu une des rampes de lancement à Paris. Il est à l'origine d'un certain nombre de buts par une "avant-dernière" passe ces derniers temps. A noter : ce sont souvent des passes au sol, perforant le premier rideau défensif adverse.

  • Miklos Lendvai le 26/03/2013 à 21h58
    Personne pour proposer de jouer avec deux arrières droits pour bloquer le côté gauche ?

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